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Agoraphobie : définition, causes, comment éviter la panique ?

Agoraphobie : définition, causes, comment éviter la panique ?

L’agoraphobe souffre d’agoraphobie, une sorte d’anxiété liée au fait de se retrouver dans des endroits ou des situations d’où il serait difficile ou impossible de s’y échapper. Le terme semble avoir été créé par le médecin allemand K. F. Westphal, qui décrivit ce type de manifestation pathologique en 1872. L’agoraphobie fait partie des troubles anxieux. Pourquoi certaines personnes sont agoraphobes ? Par quels symptômes ça se manifeste ? Comment soigner l’agoraphobie ? Le point sur les causes, les signes cliniques, les tests pour la diagnostiquer et les solutions pour la vaincre efficacement (plantes, TCC, médicaments, médecines douces).

Définition : c’est quoi l’agoraphobie ?

« L’agoraphobie se caractérise par une peur ou une anxiété marquée et excessive qui survient en réaction à de multiples situations où une fuite pourrait être difficile ou une aide pourrait ne pas être disponible, comme prendre les transports publics, être au milieu de la foule, être hors de chez soi seul (p. ex. dans des magasins, théâtres, files d’attente)«  définit l’OMS dans la CIM-11 (classement des maladies). L’individu agoraphobe a peur d’événements négatifs qui pourraient survenir. spécifiques (attaques de panique par exemple). Ces situations sont soit évitées, soit subies avec une souffrance intense. L’évolution de l’agoraphobie est variable et dépend de l’intensité du trouble et de la prise en charge. Il n’est pas rare que les crises diminuent ou disparaissent complètement à l’âge adulte, mais dans certains cas, elles se maintiennent, voire s’aggravent.

Symptômes de l'agoraphobie
Symptômes de l’agoraphobie © normaals – 123RF

D’où vient le nom « agoraphobie » ?

L’agoraphobie désigne littéralement la phobie des espaces libres et des lieux publics. Le terme « agoraphobie » vient du grec « agora » qui signifie « assemblée » et « phobie » pour « peur ».

Quelles sont les causes de l’agoraphobie ?

Les causes de ce trouble anxieux peuvent être différentes d’un agoraphobe à l’autre. Cependant, elle survient habituellement chez les personnalités anxieuses, le plus souvent suite à un traumatisme psychique (accident, deuil, chômage…) récent ou éloigné. Ainsi, cet état peut être développé à tout âge par tout individu. Il peut aussi s’accompagner d’autres syndromes comme des autres phobies, des troubles obsessionnels compulsifs (TOC) ou de la dépression.

Quels sont les symptômes de l’agoraphobie ?

L’agoraphobie peut être très invalidante et se manifester de façon plus ou moins intense selon les situations et les personnes. En général, l’angoisse se traduit sous forme de crises d’angoisse ou « attaques de panique » qui paralysent en quelques minutes. Ce type de crise peut survenir partout et à tout moment, même si certaines situations sont favorables à son déclenchement (foule, petits espaces…). Si vous ressentez au moins 4 des 13 symptômes suivants, cela signifie que vous faites probablement une attaque de panique.

Palpitations, rythme cardiaque accéléré
Transpiration, bouffée de chaleur
Engourdissements, picotements
Tremblements 
Frissons
Étouffement, souffle coupé
Douleur thoracique ou douleur abdominale
Nausée
Vertige, sensation d’évanouissement
Déréalisation (perte de contact avec le réel, impression d’être « dans un film »)
Dépersonnalisation (perte de contact avec soi, impression d’être « dans un film »)
Peur de devenir fou
Peur de mourir

À l’exception des personnes présentant des pathologies particulières (déficients cardiaques, asthmatiques…), les crises ne présentent au demeurant aucun danger pour la santé ou la vie du sujet. Néanmoins, les victimes comparent ces épisodes à la sensation de mourir et craignent de faire un malaise et qu’on ne puisse pas leur porter secours.

Chiffres : combien de personnes sont agoraphobes en France ?

L’agoraphobie touche 0,6 % et 1,8 % de la population française. Ce type de trouble apparaît souvent chez l’adolescent et le jeune adulte. Mais les enfants ou les personnes plus âgées peuvent également déclencher une première attaque. La fréquence est très variable : certains peuvent avoir une attaque de panique tous les ans voire plus, d’autres trois à quatre attaques par semaine.

Plus la personne atteinte consulte tôt, meilleures sont ses chances de rétablissement.

Test du DSM5 : comment pose-t-on le diagnostic d’une agoraphobie ?

N’attendez pas de ne plus être capable de faire vos activités habituelles pour consulter votre médecin traitant et/ou un psychiatre qui pourra vous aider à faire le diagnostic et vous proposer des solutions pour vous aider. Il n’existe pas de tests particuliers pour diagnostiquer l’agoraphobie. Seul un professionnel de santé (médecin traitant ou psychiatre) peut faire le diagnostic en se basant sur les critères du DSM 5 (la 5e Edition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux).  Pour répondre aux critères diagnostiques de la DSM-5, les patients doivent avoir une peur ou une anxiété marquées et persistantes (supérieur ou égal à 6 mois) à propos d’au moins deux des situations suivantes :

  • Utiliser les transports publics
  • Être dans des espaces ouverts (par exemple parking, marché)
  • Être dans un lieu clos (par exemple magasin, théâtre)
  • Faire la queue ou se trouver au milieu de la foule
  • Etre seul à l’extérieur de la maison

La peur doit impliquer des pensées selon lesquelles s’échapper de la situation pourrait être difficile ou selon lesquelles les patients ne recevraient aucune aide s’ils étaient paralysés par la peur ou par une attaque de panique. En outre, tous les éléments suivants doivent être présents :

  • Les mêmes situations déclenchent presque toujours de la peur ou une anxiété.
  • Les patients évitent activement la situation et/ou ont besoin de la présence d’un compagnon.
  • La peur ou l’anxiété est hors de proportion avec la menace réelle (en tenant compte des normes socioculturelles).
  • La peur, l’anxiété et/ou l’évitement causent une détresse importante ou significative qui nuit au fonctionnement social ou professionnel.

Quel est le traitement pour soigner l’agoraphobie ?

L’agoraphobie est une maladie qui se soigne. Les traitements reconnus permettent aux personnes atteintes de reprendre le contrôle sur leur vie et leurs activités quotidiennes. Plus la personne atteinte consulte tôt, meilleures sont ses chances de rétablissement. Dans la majorité des cas, elle se traite efficacement par une psychothérapie, par des médicaments, ou par une combinaison de ces 2 traitements. La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) est la thérapie de référence de l’agoraphobie.  Toujours en complément de la psychothérapie (qui doit rester le premier traitement de l’agoraphobie), différents médicaments peuvent être prescrits par le médecin pour traiter le trouble panique, notamment les antidépresseurs et les anxiolytiques.

La TCC est-elle efficace pour soigner l’agoraphobie ?

La thérapie cognitive et comportementale est très efficace dans la prise en charge des peurs et phobies. Elle vise à modifier les pensées et les comportements problématiques de la personne et à les remplacer par des pensées et des réactions appropriées à la réalité. L’apprentissage de la relaxation, et l’accompagnement du patient par le thérapeute en situation anxiogène permettent de faire disparaitre les crises progressivement.

Quels sont les remèdes naturels pour soulager une agoraphobie ?

Comme pour tout trouble anxieux, des traitements naturels peuvent être efficaces sur l’agoraphobie, en complément d’une prise en charge psychologique et médicale si nécessaire. L’aide d’un homéopathe peut être utile : Aconitum Napellus 15 à 30 CH (3 granules) ou Gelsenium 15 CH (3 à 5 granules) en cas de crise et Gelsenium 9 CH comme traitement de fond, tout comme l’argentum Nitricum 9 CH (3 granules 3 fois par jour). Certaines plantes comme la valériane, la passiflore ou l’aubépine peuvent aussi être utiles sur la crise ou en traitement de fond, tout comme l’hypnose, la sophrologie, l’acupuncture, le yoga ou la méditation par exemple.


Source : JDF Santé

Coup de froid : symptômes, contagieux, durée, se soigner

Coup de froid : symptômes, contagieux, durée, se soigner

« Tu étais mal couvert(e), tu as dû attraper froid ». Une expression qui revient chaque hiver avec la baisse des températures et la circulation des maladies virales. Attraper un coup de froid se manifeste par un mal de forge, des éternuements, un nez qui coule… mais cela peut également provoquer de de la fièvre, des diarrhées ou encore des vomissements. Causes, symptômes et traitements avec le Dr Patrick Aubé, médecin généraliste.

Définition : qu’appelle-t-on un coup de froid ?

Le « coup de froid » en tant que tel n’existe pas. S’il est vrai que l’on tombe plus facilement malade en hiver, ce n’est pas à cause des températures négatives, mais parce que ces dernières affaiblissent l’organisme, ce qui permet aux virus d’y pénétrer plus facilement. 

Quels sont les symptômes ? 

« Les affections virales ORL débutant par un coup de froid sont les rhumes, les angines, les états grippaux. Elles se manifestent par un mal de gorge, un nez qui coule, une toux, une fièvre. Les affections digestives, telles que les gastro-entérites, sont liées à des rotavirus et des norovirus. Elles circulent beaucoup entre décembre et janvier. Elles se manifestent par des nausées, des vomissements, des douleurs abdominales, des diarrhées, de la fièvre« , indique le Dr Patrick Aubé.

Quelle est la cause ? 

Il n’y a pas d’infections liées seulement au froid

« La prolifération d’infections virales lorsqu’il fait froid est due aux faits que l’organisme est moins résistant contre les virus car il est très fréquemment sollicité et que les virus en cause bénéficient au froid d’une meilleure survie. Mais il faut nécessairement qu’il y ait une rencontre avec un virus, apporté généralement par autrui, il n’y a pas d’infections liées seulement au froid. Il ne faut pas oublier cependant qu’un air trop sec lié au chauffage et à la climatisation peut rendre notre muqueuse ORL plus fragile et sensible aux virus« , explique le médecin généraliste.

Quelle est la durée d’un coup de froid ?

Les maladies virales de l’hiver guérissent généralement en quelques jours (de 2 à 10 jours), mais certaines peuvent évoluer vers une sinusite ou une bronchite. Les affections digestives guérissent quant à elles spontanément en quelques jours, mais peuvent se compliquer de déshydratation chez le nourrisson et la personne âgée.

Est-ce contagieux ?

Les virus de l’hiver sont tous très contagieux. Raison pour laquelle il est primordial de respecter les gestes barrières : port du masque, utilisation de mouchoirs à usage unique, lavages fréquents des mains, aération régulière des pièces, sommeil suffisant, miser sur une alimentation riche en fruits et légumes (vitamine C)

Quels traitements pour se soigner d’un coup de froid ?

Les traitements recommandés pour traiter une affection virale sont :

  • du repos,
  • des lavages de nez avec du sérum physiologique ou un spray à base d’eau de mer,
  • la prise d’un antalgique pour apaiser les maux de tête.

En cas de gastro-entérite, si les mesures hygièno-diététiques ne suffisent pas, il est possible d’avoir recours à des pansements digestifs ou à des anti-diarrhéiques. Dans tous les cas, il faut toujours demander conseil à son médecin ou à son pharmacien. 

Quels remèdes naturels contre un coup de froid ?

En cas de frissons et de fièvre qui persistent depuis plus de quatre jours, il ne faut pas hésiter à consulter un professionnel de santé.

Pour traiter les refroidissements ORL, le Dr Patrick Aubé recommande :

De ne pas se précipiter sur les médicaments anti-fièvre. La fièvre est une réaction normale de l’organisme et aide les défenses immunitaires à jouer leur rôle. Si elle est très élevée ou très inconfortable, on peut utiliser du paracétamol durant deux à trois jours.

D’avoir recours aux huiles essentielles en inhalation, dont l’action décongestionnante sur la muqueuse ORL est souvent intéressante : 2 gouttes d’huile essentielle de ravintsara ou d’arbre à thé (tea tree) dans un bol d’eau chaude, trois fois par jour

Pour les gastro-entérites aigües d’origine virale, le médecin généraliste préconise de boire par petites quantités une eau sucrée et gazeuse, de manger essentiellement du riz et des pâtes, et d’apporter un peu de confort digestif grâce à des tisanes de menthe poivrée et de mélisse. En cas de frissons et de fièvre qui persistent depuis plus de quatre jours, il ne faut pas hésiter à consulter un professionnel de santé.

Merci au Dr Patrick Aubé, médecin généraliste, auteur de Les tisanes qui soignent, aux éditions Leduc.S


Source : JDF Santé

Que faire pour la Journée mondiale contre le Cancer 2023 ?

Que faire pour la Journée mondiale contre le Cancer 2023 ?

Le 4 février 2023 est consacré à la Journée mondiale contre le Cancer (ou World Cancer Day en anglais). Un événement solidaire qui a lieu en France et partout dans le monde, afin d’améliorer la détection et le diagnostic du cancer, l’accès aux soins ou encore le regard des autres sur la maladie. Prostate, utérus, sein, poumon… Avec près de 400 000 nouveaux cas et plus de 157 000 décès chaque année, le cancer reste la première cause de mortalité en France. Thème de l’année, origine de l’événement, couleurs symboliques, liste des actions, comment y participer… Tout savoir. 

    Quelle est la date 2023 de la Journée mondiale contre le Cancer ?

    Chaque année, la Journée mondiale contre le Cancer a lieu le 4 février. Cette année, elle a donc lieu le samedi 4 février 2023

    Origine : qui a créé la Journée mondiale contre le Cancer ? Quand ?

    La Journée mondiale contre le Cancer est une initiative de l’Union internationale contre le cancer (UICC), la plus grande et la plus ancienne organisation internationale de lutte contre le cancer du monde qui rassemble plus de 1 200 organisations à travers 172 pays. Cette Journée a été instituée par la Charte de Paris adoptée lors du Sommet mondial contre le cancer pour le nouveau millénaire à Paris le 4 février 2000, établie dans l’article 10 de la Charte. Cette Charte visait à :

    • Promouvoir la recherche pour guérir et prévenir la maladie
    • Améliorer les services fournis aux les patients
    • Améliorer la sensibilisation de l’opinion commune
    • Améliorer la mobilisation de la communauté mondiale contre le cancer

    Quel est le thème de la Journée mondiale contre le Cancer en 2023 ?

    Le thème de la Journée mondiale contre le Cancer 2023 est « Combler le fossé des soins », qui s’inscrit dans la thématique plus générale 2022-2024 intitulée « Pour des soins plus justes ». « Nous savons que chacun d’entre nous a la capacité de faire une différence, grande ou petite, et qu’ensemble, nous pouvons faire de réels progrès dans la réduction de l’impact mondial du cancer. Ce 4 février, nous vous appelons, qui que vous soyez et où que vous soyez, à jouer votre rôle pour créer un monde sans cancer« , tient à rappeler l’Union internationale contre le cancer sur son site internet. 

    Quels sont les cancers concernés par la Journée mondiale ?

    Absolument tous les cancers sont concernés par la Journée mondiale de lutte contre le Cancer : le cancer du sein, le cancer du poumon, le cancer du côlon et du rectum, le cancer du pancréas, le cancer de la prostate, le cancer du rein, le cancer du sang, le lymphome, le carcinome, le cancer de la bouche… (liste non exhaustive)

    Quelles sont les couleurs symboliques du cancer ?

    Les couleurs officielles de la Journée mondiale contre le Cancer sont le bleu et l’orange. Le 4 février, il est donc conseillé de porter des vêtements ou un ruban bleu ou orange pour afficher son soutien.

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    Couleurs symboliques de la Journée mondiale contre le Cancer © vitador – 123RF

    Comment participer à la Journée mondiale contre le Cancer ?

    Plusieurs options sont possibles pour participer à la Journée mondiale contre le Cancer :

    Créer une affiche personnalisée et la partager sur les réseaux sociaux avec son propre message personnel d’engagement

    Effectuer 5 km dans le sport de son choix (marche, course, natation, randonnée, vélo) et proposer à 5 amis de faire ce challenge. Enregistrer cette activité sur un tracker de fitness (StravaRuntastic et MapMyRide) et partager une courte vidéo sur les réseaux sociaux pour montrer sa participation.

    Faire un don sur le site de l’Union internationale contre le cancer, avec la plateforme PayPal.

    ► Afficher son soutien en étant présent ou bénévole sur les diverses actions liées à la Journée contre le cancer. Flash mobs, dépistages gratuits, tentatives de battre un record, conférences, collectes de fonds, courses amicales… Tous les événements sont répertoriés sur la Carte d’activités du site officiel de la Journée mondiale contre le Cancer

    Porter les couleurs officielles de la lutte contre le cancer : le bleu ou le orange

    Rédiger un article d’opinion ou un article de blog, enregistrer un message vidéo, faire apparaître la Journée mondiale contre le cancer sur votre site web ou dans un article dans une newsletter, ou contacter un journaliste local pour faire passer le message de sensibilisation.

    Affiche 2023 de la Journée mondiale contre le Cancer

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    Affiches 2023 pour la Journée mondiale contre le Cancer © Worldcancerday.org

    A quoi sert la Journée mondiale contre le Cancer ?

    Chaque pays est invité à mettre en place des actions de mobilisation pour sensibiliser aux cancers et aux grands enjeux actuels de santé publique, comme :

    • Le développement de la prévention et du dépistage
    • L’accès de toutes et tous au diagnostic
    • L’accès aux traitements et aux soins
    • La promotion et l’encouragement des innovations et de la recherche
    • La mise en place de plans d’actions nationaux
    • L’évolution de la place et du regard porté sur les malades….

    Sources : Fondation pour la recherche sur le cancer (Fondation Arc) / Union for International Cancer Control (UICC) / Site Worldcancerday.org


      Source : JDF Santé

Crise comitiale : c'est quoi, causes, que faire ?

Crise comitiale : c'est quoi, causes, que faire ?

Définition : c’est quoi une crise comitiale ? 

Une crise comitiale est une crise d’épilepsie, la définition de comitial étant : « relatif à l’épilepsie« . La crise d’épilepsie se caractérise par des manifestations physiques transitoires qui résultent de décharges électriques brusques et excessives d’influx nerveux dans le cerveau, véritables ‘éclairs’ parcourant de nombreux neurones. Ces décharges apparaissent dans la partie périphérique du cerveau (ou cortex) note le site Ameli.fr. « Une crise peut être généralisée – elle touche alors la totalité du cerveau -, ou focale (auparavant appelée partielle) – elle touche alors seulement une zone du cerveau« , précise le docteur Norbert Khayat, épileptologue. Dans la majorité des cas, une épilepsie focale reste cantonnée à la zone habituellement concernée par les crises. « Petit bémol toutefois, à force de faire des crises toujours sur la même zone, l’orage électrique peut finir par se diffuser à une zone voisine, ce qu’on appelle un foyer en miroir« , note le médecin.

Est-ce la même chose qu’une crise d’épilepsie ?

Crise comitiale ou crise d’épilepsie, c’est la même chose. « Ce terme de ‘comitiale ‘ est en réalité très peu employé dans notre profession. En médecine, c’est bien crise d’épilepsie que nous utilisons« , note Norbert Khayat.

Quels sont les signes d’une crise comitiale ?

Dans la crise d’épilepsie généralisée, on peut décrire :

► Les mouvements saccadés des quatre membres : « il s’agit du signe le plus classique« 
► Les épisodes de rupture de contact : « le patient est absent, les yeux fixes dans le vide, sans mouvement associé. On parle alors d’épilepsie absence »

Lorsqu’une crise est localisée à une zone du cerveau, elle se manifeste diversement en fonction de la zone concernée. « Si l’orage électrique dans le cerveau ne touche que la zone du cerveau commandant le bras droit, alors, le patient ne bougera que le bras droit. Si elle touche seulement la zone de la vision, alors seule le sens de la vue est touchée« , illustre le médecin. Il ajoute : « plus rarement, il arrive que l’orage électrique qui touche une zone se généralise à l’ensemble du cerveau. Certains patients, qui souffrent d’une épilepsie focale, voient leur épilepsie évoluer en épilepsie secondaire généralisée ».

Quelles sont les causes d’une crise comitiale ?

L’épilepsie peut être idiopathique – sans cause connue – ou liée à divers facteurs :

  • La cause génétique serait présente dans deux tiers des épilepsies. « En dehors de certaines formes familiales dues à une anomalie d’un gène unique, l’épilepsie est le plus souvent en lien avec des anomalies concernant plusieurs gènes », précise Ameli.fr
  • Les lésions au cerveau : tumeurs cérébrales, pendant ou après un AVC, en présence d’une malformation vasculaire, après un traumatisme crânien
  • Une maladie infectieuse du système nerveux comme l’encéphalite et la méningite
  • Une malformation cérébrale
  • Une maladie systémique

« Notez aussi que la prise d’alcool, de certaines drogues, le manque de sommeil, la survenue des règles vont favoriser la survenue d’une crise d’épilepsie chez une personne épileptique« , précise le Dr. Khayat.

Combien de temps dure une crise comitiale ?

Une crise ne dure généralement pas plus de deux à trois minutes. Elle se termine lorsque les mouvements s’arrêtent.

Qui consulter en cas de crise comitiale ?

On consulte en premier lieu son médecin traitant qui orientera le patient vers un neurologue, plus particulièrement un épileptologue. « Evidemment, s’il s’agit d’une première crise, il est forcément nécessaire de consulter. Mais si le patient ou ses parents ont l’habitude et que la crise est courte – moins de 5 minutes – alors il est nécessaire de pratiquer les gestes de secours mais pas de consulter », résume le Dr. Khayat. Il est également nécessaire de consulter si un patient fait une crise alors que son épilepsie était équilibrée depuis un moment. « Il peut alors avoir un trouble neurologique associé ».

80% des patients épileptiques ont une épilepsie équilibrée

Comment pose-t-on le diagnostic ?

Le diagnostic repose sur l’examen clinique, les signes décrits par le patient ou son entourage lors des crises et l’analyse d’un électro-encéphalogramme qui permet d’enregistrer l’activité électrique du cerveau. « Le fait que le patient fasse toujours le même type de crises est également un argument pour orienter le diagnostic« , note l’épileptologue. « Toutefois, l’épilepsie-absence chez le petit enfant, peut évoluer, en grandissant, vers une épilepsie généralisée des quatre membres », précise encore le spécialiste.

Traitement : que faire en cas de crise comitiale ?

Grâce aux traitements, on sait que 80% des patients épileptiques ont une épilepsie équilibrée. « Le traitement est médicamenteux. Il s’agit d’antiépileptiques comme la Dépakine, le Tégrétol, le Lamictal… Ces médicaments agissent sur l’activité électrique du cerveau pour la rendre plus stable« , déclare le médecin. Dans de très cas rares, le traitement peut être chirurgical. « En cas d’épilepsie focale due à une lésion au cerveau et si les traitements médicamenteux sont inefficaces, on retire cette lésion si c’est possible« , poursuit-il. Enfin, le stimulateur du nerf vague (SNV) est un dispositif médical qui envoie de faibles impulsions électriques au nerf vague gauche. Il s’agit d’un recours lorsque les médicaments ne sont pas efficaces.

Comment réagir en cas de crise comitiale ?

Lors d’une crise, on n’avale pas sa langue, c’est une fausse croyance

Il arrive que le patient sente venir la crise. Dans ce cas, il doit se mettre à l’abri : s’asseoir ou se mettre dans son lit pour surtout ne pas se blesser. « Mais la majorité des patients ne sent pas venir la crise. Il est dans ce cas important de bien noter l’heure de la crise, de protéger la personne. Une fois que les mouvements s’arrêtent, on place le patient en position latérale de sécurité et on le rassure« . Surtout, on n’essaie pas de sortir de la bouche la langue du patient. « Il n’avalera pas sa langue, c’est une fausse croyance. Par contre on peut aggraver la situation en lui mettant les doigts dans la bouche« , prévient Norbert Khayat. Si une crise dure plus de 5 minutes, sans prise d’un traitement pour stopper les convulsions, elle peut alors durer au moins 30 minutes, ce qu’on appelle alors l’état de mal épileptique convulsif (EMEC), accompagné d’une perte de conscience. Il y a alors un risque de lésions cérébrales et de décès.

Comment réagir en cas de crise nocturne ?

« Un certain type d’épilepsie ne se manifeste que la nuit, c’est souvent le cas pour l’épilepsie frontale. Les bons gestes sont les mêmes que lors d’une crise en journée, mais la crise est moins dangereuse puisque le patient est déjà en sécurité dans son lit« , précise Norbert Khayat.

Merci au Dr. Norbert Khayat, épileptologue et vice-président de l’association Epilepsie-France, pour son expertise.


Source : JDF Santé

Quelle retraite pour les travailleurs handicapés en 2023 ?

[Mise à jour le 23 janvier 2023 à 9h37] Le lundi 23 janvier 2023, le projet de réforme des retraites présenté par Elisabeth Borne le 10 janvier est exposé en Conseil des ministres. « L’âge légal de la retraite sera relevé progressivement pour atteindre 64 ans en 2030. Nous n’irons pas plus loin que les 43 ans de cotisations. Notre système sera alors à l’équilibre » a indiqué la Première ministre. Cette nouvelle loi concerne-t-elle toutes les situations ? Que changerait-elle pour les personnes en situation de handicap si elle passe ? « Un système juste c’est également prendre en compte les situations de chacun et en particulier les plus fragiles. Un départ à 62 ans à taux plein sera maintenu pour les personnes en invalidité, incapacité ou inaptitude » a déclaré Elisabeth Borne. Les travailleurs handicapés seront en mesure de partir en retraite anticipée dès 55 ans, comme c’est le cas actuellement. Environ 100 000 personnes par an sont concernées par cette situation en France. « Par ailleurs les années passées comme aidants auprès d’un parent âgé ou d’un enfant en situation de handicap seront désormais comptabilisées » a ajouté la Première ministre. Ce projet de loi sera discuté au Parlement au 1er trimestre de l’année 2023, avec une entrée en vigueur prévue le 1er septembre 2023.

Actuellement, si vous avez travaillé en étant handicapé, vous pouvez partir en retraite anticipée avant 62 ans, au plus tôt à partir de 55 ans, si vous remplissez certaines conditions. Le salarié doit être atteint d’un taux d’incapacité permanente à hauteur minimum de 50% et posséder un document attestant la qualité de travailleur handicapé (RQTH), pour les périodes antérieures à 2016. A noter que cette qualité n’est pas viable pour les périodes postérieures au 31 décembre 2015 indique le site du Service-Public. De plus, selon la situation de la personne concernée, il est également possible de demander une « retraite anticipée » en s’adressant à sa caisse d’assurance retraite et de la santé au travail (Carsat) pour l’obtention d’une attestation.

Source : Retraite anticipée pour handicap du salarié, 4 mars 2022, Service-Public


Source : JDF Santé

Saignement de nez : est-ce dangereux, comment le stopper ?

Saignement de nez : est-ce dangereux, comment le stopper ?

Saigner du nez arrive à tout le monde, à tout âge. S’il est la plupart du temps sans gravité, un saignement de nez qui persiste ou trop récurrent doit amener à consulter un médecin. Le saignement de nez s’appelle l’épistaxis dans le milieu médical. Quelles sont les raisons qui peuvent expliquer un saignement de nez ? Quand s’inquiéter ? Est-ce dangereux de saigner du nez ? Comment stopper les saignements de nez ? Quel cancer fait saigner du nez ?

Définition : qu’appelle-t-on un saignement de nez ?

Le saignement de nez (aussi appelé épistaxis médicalement) est un trouble ORL généralement bénin, qui touche principalement les enfants de 2 à 10 ans et les adultes après 70 ans. Mais il peut concerner n’importe qui, à n’importe quel âge. Ce saignement traduit une lésion du réseau vasculaire qui irrigue la muqueuse nasale, le plus souvent au niveau d’une zone appelée « tache vasculaire« . Généralement « un saignement s’arrête au bout de 5 minutes, comme les plaquettes arrivent très vite » explique le Dr Sebastian Marciano, médecin aux Urgences médicales de Paris. 

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Schéma du saignement de nez (épistaxis) © pattarawit – 123RF

Causes : quelles sont les raisons d’un saignement de nez ?

Plusieurs causes peuvent expliquer cette hémorragie au niveau du nez, de la plus bénigne (le plus souvent) à la plus grave.

► Le saignement peut survenir après un mouchage ou un éternuement un peu fort lors d’un rhume ou d’une sinusite par exemple.

Un changement de température brutale, surtout chez l’enfant, par exemple quand on passe du froid à l’intérieur au chaud à l’extérieur.

► Un traumatisme (comme un grattement) au niveau de la tache vasculaire, un traumatisme nasal avec ou sans fracture, ou même un effort violent.

►  La présence d’un corps étranger (notamment chez les jeunes enfants)

► Une anomalie vasculaire (défaut de coagulation, hypertension artérielle). « Le saignement ne résulte pas toujours d’un problème de muqueuse, ajoute le Docteur Richard Handschuh, généraliste.

Certains médicaments (anticoagulants, antiagrégants plaquettaires (aspirine), spray nasaux décongestionnants) peuvent faire saigner du nez : « Il suffit que la personne se mouche un peu fort ou qu’il fasse chaud pour qu’elle saigne du nez pendant une demi-heure, trois-quart d’heure, on est parfois obligé de les envoyer à l’hôpital pour les mécher plus profondément car il y a un risque d’anémie » explique le Dr Marciano.

► « La consommation de drogue ou d’alcool peuvent également entraîner l’apparition d’un saignement. Si l’épistaxis est généralement bénin, les personnes souffrant d’alcoolisme devront être plus vigilantes face à ce symptôme, qui peut dans ce cas révéler un problème hépatique« , précise le Docteur Handschuh.

► L’air sec. « Il faut aussi faire attention à ce que l’air ne soit pas trop sec parce que la sécheresse des muqueuses favorise les saignements », explique le Dr Sebastian Marciano.

Une allergie peut-elle faire saigner du nez ?

« Quand le saignement est chronique, on peut penser à l’allergie, poursuit le Dr Marciano. L’allergie en soi ne fait pas saigner du nez, c’est le fait de se moucher trop qui fait saigner. » 

Le stress peut-il faire saigner du nez ?

Une grosse montée de stress peut faire saigner du nez. « On voit d’ailleurs pas mal d’étudiants saigner du nez au moment du baccalauréat » fait remarquer le Dr Marciano. Pour cause, « une montée de stress, de tension vasodilate les vaisseaux sanguins ». 

Quel cancer peut faire saigner du nez ?

« Quand il y a une tumeur, il y a une hyper-vascularisation, les artères sont fragilisées«  explique le Dr Marciano. Le cancer du cavum (partie supérieure du pharynx) ou un cancer de la sphère ORL peuvent faire saigner par exemple. « Un tabagique qui fume énormément ou qui inhale beaucoup de fumée a plus de risque de faire un cancer ORL. S’il saigne beaucoup du nez c’est un signe de cancer, poursuit le médecin. Un ébéniste, un menuisier ou quelqu’un qui travaille dans les produits chimiques et qui saigne du nez depuis une semaine, on va aussi rechercher un cancer.

Comment reconnaître un saignement de nez pas grave ?

Dans la plupart des cas, l’épistaxis est bénin : le saignement est peu abondant (goutte à goutte) et unilatéral. Il n’a en outre aucun impact sur l’état général de la personne. « Souvent, le saignement est surévalué, dans le sens où les personnes qui en sont atteintes oublient que l’écoulement ne contient pas que du sang, souligne le Docteur Handschuh. Le nez se met à couler par la même occasion, ce qui donne parfois une impression de flux abondant. » 

Quand s’inquiéter d’un saignement de nez ?

Un saignement de nez doit alerter si :

  • Le saignement est abondant
  • Le saignement touche les deux narines
  • L’écoulement se fait vers l’arrière : des caillots de sang sont alors observés dans les crachats
  • Le saignement altère l’état général et entraîne une pâleur ou une fatigue importante

Comment stopper un saignement de nez ?

En cas de saignement bénin, il faut :

  •  rester assis et garder la tête droite (ne surtout pas pencher la tête en arrière sinon le sang s’écoulera dans la gorge).
  • faire une compression bi-digitale c’est-à-dire appuyer non pas sur les narines mais sur le haut du nez car c’est là que se trouvent tous les vaisseaux, pendant au moins 2 minutes.
  • se moucher délicatement pour évacuer les caillots.
  • si le saignement continue, il est conseillé d’insérer une mèche hémostatique (type Coalgan) dans la narine pour permettre la coagulation.
  • au bout de 30 minutes, si le saignement ne s’arrête pas ou est très abondant, consulter un médecin ou aller aux Urgences.
  • en cas de sécheresse du nez, mettre une crème type Homéoplasmine à l’entrée du nez pour hydrater les muqueuses.

Quand consulter un médecin ?

Si le saignement de nez est sévère, s’il se répète fréquemment et/ou s’il dure longtemps, il est nécessaire de consulter rapidement un médecin pour en identifier précisément la cause, « s’il n’y a pas des polypes, une infection, plus rarement un cancer ORL » explique le Dr Marciano. Dans de rares cas, un saignement de nez peut révéler la présence d’une pathologie sous-jacente. La cautérisation de la tache vasculaire au cabinet médical est parfois envisagée en cas de saignements répétés, pour réduire le risque de récidive.

Merci aux Dr Sebastian Marciano des Urgences médicales de Paris et Richard Handschuh, médecin généraliste. 


Source : JDF Santé