Agoraphobie : définition, causes, comment éviter la panique ?

L’agoraphobe souffre d’agoraphobie, une sorte d’anxiété liée au fait de se retrouver dans des endroits ou des situations d’où il serait difficile ou impossible de s’y échapper. Le terme semble avoir été créé par le médecin allemand K. F. Westphal, qui décrivit ce type de manifestation pathologique en 1872. L’agoraphobie fait partie des troubles anxieux. Pourquoi certaines personnes sont agoraphobes ? Par quels symptômes ça se manifeste ? Comment soigner l’agoraphobie ? Le point sur les causes, les signes cliniques, les tests pour la diagnostiquer et les solutions pour la vaincre efficacement (plantes, TCC, médicaments, médecines douces).

Définition : c’est quoi l’agoraphobie ?

« L’agoraphobie se caractérise par une peur ou une anxiété marquée et excessive qui survient en réaction à de multiples situations où une fuite pourrait être difficile ou une aide pourrait ne pas être disponible, comme prendre les transports publics, être au milieu de la foule, être hors de chez soi seul (p. ex. dans des magasins, théâtres, files d’attente)«  définit l’OMS dans la CIM-11 (classement des maladies). L’individu agoraphobe a peur d’événements négatifs qui pourraient survenir. spécifiques (attaques de panique par exemple). Ces situations sont soit évitées, soit subies avec une souffrance intense. L’évolution de l’agoraphobie est variable et dépend de l’intensité du trouble et de la prise en charge. Il n’est pas rare que les crises diminuent ou disparaissent complètement à l’âge adulte, mais dans certains cas, elles se maintiennent, voire s’aggravent.

Symptômes de l'agoraphobie
Symptômes de l’agoraphobie © normaals – 123RF

D’où vient le nom « agoraphobie » ?

L’agoraphobie désigne littéralement la phobie des espaces libres et des lieux publics. Le terme « agoraphobie » vient du grec « agora » qui signifie « assemblée » et « phobie » pour « peur ».

Quelles sont les causes de l’agoraphobie ?

Les causes de ce trouble anxieux peuvent être différentes d’un agoraphobe à l’autre. Cependant, elle survient habituellement chez les personnalités anxieuses, le plus souvent suite à un traumatisme psychique (accident, deuil, chômage…) récent ou éloigné. Ainsi, cet état peut être développé à tout âge par tout individu. Il peut aussi s’accompagner d’autres syndromes comme des autres phobies, des troubles obsessionnels compulsifs (TOC) ou de la dépression.

Quels sont les symptômes de l’agoraphobie ?

L’agoraphobie peut être très invalidante et se manifester de façon plus ou moins intense selon les situations et les personnes. En général, l’angoisse se traduit sous forme de crises d’angoisse ou « attaques de panique » qui paralysent en quelques minutes. Ce type de crise peut survenir partout et à tout moment, même si certaines situations sont favorables à son déclenchement (foule, petits espaces…). Si vous ressentez au moins 4 des 13 symptômes suivants, cela signifie que vous faites probablement une attaque de panique.

Palpitations, rythme cardiaque accéléré
Transpiration, bouffée de chaleur
Engourdissements, picotements
Tremblements 
Frissons
Étouffement, souffle coupé
Douleur thoracique ou douleur abdominale
Nausée
Vertige, sensation d’évanouissement
Déréalisation (perte de contact avec le réel, impression d’être « dans un film »)
Dépersonnalisation (perte de contact avec soi, impression d’être « dans un film »)
Peur de devenir fou
Peur de mourir

À l’exception des personnes présentant des pathologies particulières (déficients cardiaques, asthmatiques…), les crises ne présentent au demeurant aucun danger pour la santé ou la vie du sujet. Néanmoins, les victimes comparent ces épisodes à la sensation de mourir et craignent de faire un malaise et qu’on ne puisse pas leur porter secours.

Chiffres : combien de personnes sont agoraphobes en France ?

L’agoraphobie touche 0,6 % et 1,8 % de la population française. Ce type de trouble apparaît souvent chez l’adolescent et le jeune adulte. Mais les enfants ou les personnes plus âgées peuvent également déclencher une première attaque. La fréquence est très variable : certains peuvent avoir une attaque de panique tous les ans voire plus, d’autres trois à quatre attaques par semaine.

Plus la personne atteinte consulte tôt, meilleures sont ses chances de rétablissement.

Test du DSM5 : comment pose-t-on le diagnostic d’une agoraphobie ?

N’attendez pas de ne plus être capable de faire vos activités habituelles pour consulter votre médecin traitant et/ou un psychiatre qui pourra vous aider à faire le diagnostic et vous proposer des solutions pour vous aider. Il n’existe pas de tests particuliers pour diagnostiquer l’agoraphobie. Seul un professionnel de santé (médecin traitant ou psychiatre) peut faire le diagnostic en se basant sur les critères du DSM 5 (la 5e Edition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux).  Pour répondre aux critères diagnostiques de la DSM-5, les patients doivent avoir une peur ou une anxiété marquées et persistantes (supérieur ou égal à 6 mois) à propos d’au moins deux des situations suivantes :

  • Utiliser les transports publics
  • Être dans des espaces ouverts (par exemple parking, marché)
  • Être dans un lieu clos (par exemple magasin, théâtre)
  • Faire la queue ou se trouver au milieu de la foule
  • Etre seul à l’extérieur de la maison

La peur doit impliquer des pensées selon lesquelles s’échapper de la situation pourrait être difficile ou selon lesquelles les patients ne recevraient aucune aide s’ils étaient paralysés par la peur ou par une attaque de panique. En outre, tous les éléments suivants doivent être présents :

  • Les mêmes situations déclenchent presque toujours de la peur ou une anxiété.
  • Les patients évitent activement la situation et/ou ont besoin de la présence d’un compagnon.
  • La peur ou l’anxiété est hors de proportion avec la menace réelle (en tenant compte des normes socioculturelles).
  • La peur, l’anxiété et/ou l’évitement causent une détresse importante ou significative qui nuit au fonctionnement social ou professionnel.

Quel est le traitement pour soigner l’agoraphobie ?

L’agoraphobie est une maladie qui se soigne. Les traitements reconnus permettent aux personnes atteintes de reprendre le contrôle sur leur vie et leurs activités quotidiennes. Plus la personne atteinte consulte tôt, meilleures sont ses chances de rétablissement. Dans la majorité des cas, elle se traite efficacement par une psychothérapie, par des médicaments, ou par une combinaison de ces 2 traitements. La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) est la thérapie de référence de l’agoraphobie.  Toujours en complément de la psychothérapie (qui doit rester le premier traitement de l’agoraphobie), différents médicaments peuvent être prescrits par le médecin pour traiter le trouble panique, notamment les antidépresseurs et les anxiolytiques.

La TCC est-elle efficace pour soigner l’agoraphobie ?

La thérapie cognitive et comportementale est très efficace dans la prise en charge des peurs et phobies. Elle vise à modifier les pensées et les comportements problématiques de la personne et à les remplacer par des pensées et des réactions appropriées à la réalité. L’apprentissage de la relaxation, et l’accompagnement du patient par le thérapeute en situation anxiogène permettent de faire disparaitre les crises progressivement.

Quels sont les remèdes naturels pour soulager une agoraphobie ?

Comme pour tout trouble anxieux, des traitements naturels peuvent être efficaces sur l’agoraphobie, en complément d’une prise en charge psychologique et médicale si nécessaire. L’aide d’un homéopathe peut être utile : Aconitum Napellus 15 à 30 CH (3 granules) ou Gelsenium 15 CH (3 à 5 granules) en cas de crise et Gelsenium 9 CH comme traitement de fond, tout comme l’argentum Nitricum 9 CH (3 granules 3 fois par jour). Certaines plantes comme la valériane, la passiflore ou l’aubépine peuvent aussi être utiles sur la crise ou en traitement de fond, tout comme l’hypnose, la sophrologie, l’acupuncture, le yoga ou la méditation par exemple.


Source : JDF Santé