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Céphalée en grappe : symptômes, cause, une migraine ?

Céphalée en grappe : symptômes, cause, une migraine ?

Définition : qu’appelle-t-on une céphalée en grappe ?

Les céphalées en grappe, ou « céphalées suicidaires », sont des céphalées primaires extrêmement invalidantes. Elles se caractérisent par la répétition de maux de tête douloureux et très intenses, qui surviennent de manière très rapprochée, d’où le terme « en grappe ». Cette douleur aiguë est généralement localisée d’un seul côté du visage, le plus souvent au niveau de la tempe ou de l’œil. « Dans le milieu médical, on parle plutôt d’algie vasculaire de la face. Ce mal de tête, qui constitue la maladie en elle-même et ne révèle pas une pathologie sous-jacente, est considéré comme l’une des pires douleurs que le corps humain puisse ressentir. Des études ont montré que la douleur provoquée par l’algie vasculaire de la face était pire que celle d’une fracture ouverte ou d’un accouchement sans péridurale« , nuance le Dr Solène de Gaalon.

Est-ce différent d’une migraine ?

Les crises des céphalées en grappe se différencient de la migraine en ce sens qu’elles se situent toujours du même côté dans l’immense majorité des cas, alors que la migraine change le plus souvent de côté d’une crise à l’autre. Les crises sont courtes (15 minutes à 3 heures) et se caractérisent par une intensité extrême. « Les céphalées en grappe surviennent une ou plusieurs fois par jour, souvent à horaires fixes, sur des périodes données, essentiellement au printemps et à l’automne. Elles s’arrêtent spontanément quelques semaines plus tard. Plusieurs mois voire plusieurs années peuvent s’écouler avant la prochaine crise. On estime que 80% des formes sont épisodiques et qu’il n’y a pas de rémission dans 20% des cas« , développe la neurologue. 

Quels sont les symptômes d’une céphalée en grappe ?

Une céphalée en grappe se traduit par une douleur aiguë de la tempe ou autour de l’œil, d’un seul côté du visage. Cette crise s’accompagne de signes dysautonomiques (paupière qui tombe, œil rouge et larmoyant, congestion ou écoulement nasal). « A ces symptômes s’associe souvent une agitation psychomotrice : le sujet en crise a du mal à rester immobile, il ne trouve pas la bonne position pour apaiser sa douleur », ajoute la spécialiste. 

85% des sujets qui souffrent d’une algie vasculaire de la face sont fumeurs

Quelles sont les causes possibles d’une céphalée en grappe ?

Les causes d’une céphalée en grappe restent mal connues. Outre une prédisposition génétique, cette affection serait en lien avec le tabagisme puisque 85% des sujets qui souffrent d’une algie vasculaire de la face sont fumeurs. Les céphalées en grappe sont plus fréquentes chez l’homme que chez la femme et débutent souvent entre 30 et 40 ans.

Comment pose-t-on le diagnostic d’une céphalée en grappe ?

Le diagnostic est clinique. Il repose sur l’interrogatoire du patient car il consulte le plus souvent en dehors des crises. Ce qu’il va décrire est très évocateur, notamment sur la chronologie des crises. Une imagerie cérébrale est réalisée de manière systématique pour s’assurer qu’il n’y a pas une anomalie au niveau du cerveau qui pourrait mimer cette pathologie. 

Quel traitement pour soigner une céphalée en grappe ?

Aucun traitement ne permet de guérir complètement la pathologie. Il existe deux médicaments principaux qui sont administrés au moment des crises pour réduire leur durée et leur intensité : 

Le Triptan, une substance antimigraineuse injectable en sous-cutané qui a une action vasoconstrictrice, c’est-à-dire qui va resserrer les vaisseaux sanguins. C’est le traitement de première intention chez les patients qui n’ont pas de problèmes cardiovasculaires. 

L’oxygénothérapie par voie nasale : le patient prend de l’oxygène à fort débit avec un masque haute concentration pendant une durée de 20 à 30 minutes. 

En complément, des traitements de fond peuvent être administrés au patient en période de crises pour essayer de réduire leur fréquence. 

Merci au Dr Solène de Gaalon, neurologue au CHU de Nantes.


Source : JDF Santé

Peut-on perdre sa virginité sans saigner ?

Peut-on perdre sa virginité sans saigner ?

Comment savoir si on a perdu sa virginité ?

Dans le langage courant, on dit qu’une femme perd sa virginité lorsqu’elle a eu son premier rapport sexuel avec pénétration. Dans le milieu médical, cette notion est employée lorsque l’hymen, la fine membrane qui recouvre une partie de l’entrée du vagin, est déchirée. Le seul moyen de savoir si l’hymen est rompu, c’est par un examen gynécologique. « Mais l’hymen étant souple et étirable, il peut avoir été pénétré sans s’être déchiré« , nuance le Dr Odile Bagot.  

Est-ce normal de saigner après le premier rapport ?

Au moment du premier rapport sexuel, la rupture de l’hymen peut provoquer des saignements. Il est donc parfaitement normal de saigner après le premier rapport. Mais les saignements ne sont pas systématiques, il n’est donc pas nécessaire de s’inquiéter en l’absence de saignements. En réalité, certaines jeunes femmes ont un hymen tellement souple qu’il peut s’écarter suffisamment pour permettre la pénétration sans occasionner de saignements. « Il est normal de saigner au moment du premier rapport et il reste souvent des petites traces de sang dans la culotte dans la semaine qui suit. Il arrive très rarement que l’hymen soit trop épais, ce qui rend la pénétration compliquée et très douloureuse. Attention, l’impossibilité de pénétration au premier rapport est en général due à un vaginisme et non à une anomalie anatomique de l’hymen ! », détaille la gynécologue.

Saigne-t-on toujours quand l’hymen se déchire ?

Il n’existe pas d’études sur le sujet mais on estime qu’environ une fois sur deux, il est possible de perdre sa virginité sans saigner. L’hymen est relativement élastique, ce n’est pas une membrane fermée mais une sorte de disque qui est perforé d’un trou. Quand on passe un petit doigt dans l’hymen d’une femme vierge, ou un tampon périodique il ne se déchire pas. « Dans les rééducations de vaginisme, je passe une bougie de 3 centimètres de diamètre sans que cela déchire l’hymen. Cela l’étire, c’est comme un élastique de culotte. Très rarement, il y a un petit saignement« , précise la spécialiste. 

Est-ce que tout le monde saigne lors d’un premier rapport ?

Contrairement à une idée reçue, les saignements lors d’un premier rapport ne sont pas systématiques. Certaines femmes ont un hymen suffisamment souple pour s’étirer sans se déchirer. C’est la raison pour laquelle il ne faut pas associer la virginité aux saignements. 

Pourquoi saigne-t-on après un premier rapport ?

Saigner après un premier rapport est normal et bénin. Ces saignements sont dus à la rupture de l’hymen qui présente alors quatre petites déchirures. Les restes de l’hymens forment alors une sorte de « dentelle » appelée les caroncules hyménéales.

Peut-on perdre sa virginité avec un tampon ?

Perdre sa virginité signifie avoir son premier rapport sexuel. Autrement dit, il est impossible de perdre sa virginité avec un tampon, ni en faisant le grand écart, ni en ayant un quelconque autre traumatisme au niveau de la vulve. En revanche, in tampon peut légèrement élargir l’hymen. 

Comment arrêter de saigner après un premier rapport ?

Le plus souvent, les saignements s’arrêtent spontanément. « Si ce n’est pas le cas, il faut aller à l’hôpital et faire des points pour suturer l’artériole. En attendant, si les saignements sont forts, on peut prendre une grosse boule de coton et appuyer au niveau du vagin, comme quand on saigne du nez« , conseille le Dr Odile Bagot.

Merci au Dr Odile Bagot, gynécologue, auteur de Vagin & Cie, on vous dit tout ! (Éd. Mango) et Mon guide de survie gynéco (Éd.Marabout)


Source : JDF Santé

Circoncision : adulte, bébé, étapes de l'opération

Circoncision : adulte, bébé, étapes de l'opération

Définition : qu’est-ce que la circoncision ?

La circoncision consiste en l’ablation partielle ou totale du prépuce, le repli mobile de peau qui recouvre et protège le gland du pénis. Elle représente l’opération chirurgicale la plus courante dans le monde. La circoncision est pratiquée pour trois motifs essentiels, culturels (croyance religieuse), médicaux (affections du prépuce) et prophylactiques (prévention). Dans certains pays anglo-saxons (ex : Etats-Unis), la circoncision est encouragée pour des motifs hygiénistes et prophylactiques, même si cette pratique tend à diminuer.

circoncision schéma
Schéma Avant-Après l’opération pour une circoncision © 123rf/Journal des Femmes

Quelles sont les indications de la circoncision chez l’adulte ?

La circoncision ou posthectomie peut être pratiquée à l’âge adulte en cas de phimosisparfois découvert à l’occasion d’un paraphimosis. « L’absence de traitement expose au risque de difficultés urinaires ou sexuelles, d’infection et d’inflammation du prépuce, du gland et du méat urétral, de paraphimosis. La persistance d’un gland non décalotté expose au risque d’apparition d’une tumeur du gland pouvant être cancéreuse » rappelle l’Association française d’urologie (AFU).

A quoi sert la circoncision en cas de phimosis ?

Le phimosis correspond au rétrécissement de l’orifice du prépuce qui gêne ou empêche la rétraction du prépuce en arrière du gland. Le décalottage devient alors difficile voire impossible. Le phimosis est physiologique chez le nourrisson et l’enfant jusqu’à 4 ans chez qui il faut éviter le décalottage forcé. Il est pathologique lorsqu’il persiste, en particulier à l’âge adulte, soit à cause d’une anomalie congénitale (1% des cas) ou, le plus souvent, par une insuffisance de décalottage. La circoncision est nécessaire lorsque le phimosis devient symptomatique : en cas de gêne, d’infection ou de douleurs.

A quoi sert la circoncision en cas de paraphimosis ?

Le paraphimosis correspond à un rétrécissement du prépuce qui reste coincé derrière la couronne du gland. Le gland est donc décalotté et le recalottage est impossible. Il se forme rapidement un œdème du prépuce et du gland par gêne au retour veineux. En raison du risque de nécrose du gland, cette affection représente une urgence médicale. Le paraphimosis résulte généralement d’un traumatisme (décalottage forcé ou oubli de recalottage après un rapport sexuel).

Quand faire une circoncision chez l’enfant ?

Chez l’enfant, le phimosis est physiologique jusqu’à l’âge de 4 ans à cause des adhérences préputiales qui collent le prépuce sur le gland. Les sécrétions préputiales blanchâtres (smegma), souvent vues en transparence, vont du bas vers le sommet du gland et permettent dans 80% des cas de libérer spontanément les adhérences à partir de l’âge de 5 ans. Si le phimosis persiste au-delà, une circoncision peut être proposée.

A partir de quel âge peut-on circoncire un bébé ?

Chez le bébé, le prépuce est naturellement adhérent, la peau du prépuce est longue avec un orifice parfois étroit. Ce phimosis physiologique n’est pas systématiquement traité ni opéré. Si une circoncision est nécessaire, elle est possible après l’âge d’un an, sauf complication.

Comment se déroule l’opération d’une circoncision ?

Le geste chirurgical est réalisé en ambulatoire chez l’enfant (anesthésie générale ou locale) et l’adulte (anesthésie locale). Comme pour toute intervention chirurgicale, une consultation d’anesthésie préopératoire est nécessaire quelques jours avant l’opération. L‘intervention dure entre 15 et 30 minutes et consiste en une ablation du prépuce, ce qui laisse découvert le gland, plus ou moins complètement. Des points de suture résorbables sont mis en place. Le plus souvent le frein du prépuce est sectionné et suturé pendant l’intervention.

Est-ce que la circoncision fait mal ?

La douleur au niveau de la zone opérée est habituellement minime et temporaire et est calmée par des antalgiques dans les jours qui suivent l’intervention. Une gêne du gland peut persister pendant plusieurs jours. Le chirurgien précise combien de temps éviter les bains et la date autorisée pour la reprise des activités. 

Les douleurs au niveau du gland sont les complications les plus fréquentes.

Combien de temps pour cicatriser ?

La cicatrisation complète nécessite 2 à 4 semaines avec des soins locaux pendant quelques jours. Les fils de suture tombent spontanément en principe dans un délai moyen de 2 à 3 semaines. La reprise de rapports sexuels peut se faire 15 jours après l’opération si la cicatrisation le permet.

Quels sont les conseils à suivre après une circoncision ?

  • Les efforts doivent être évités pendant 1 mois.
  • Pas de bains tant que la cicatrisation n’est pas complète. Les douches sont possibles.
  • Il faut attendre au moins 15 jours avant de recommencer à avoir des rapports sexuels.

Quelles sont les complications possibles après une circoncision ?

Dans la majorité des cas, l’intervention se déroule sans complication. Cependant, tout acte chirurgical comporte un certain nombre de risques et complications liées à l’état général et à l’anesthésie. Les douleurs au niveau du gland sont les complications les plus fréquentes. Plus rarement peuvent apparaître un hématome et/ou une infection au niveau de la cicatrice, et à plus long terme une diminution de la sensibilité du gland lors des rapports sexuels. Le risque de complications est plus faible chez les nouveau-nés que chez les enfants plus âgés. Pour réduire les risques au minimum, l’intervention doit être effectuée par un praticien formé et expérimenté, au moyen d’une technique stérile. Une surveillance doit être effectuée dans les jours suivant l’intervention pour s’assurer de l’absence de saignements ou de fièvre.

Quels effets sur la sexualité ?

La circoncision peut avoir un impact sur la sensibilité du gland du fait de son exposition à l’air et aux frottements. Par conséquent, le gland d’un pénis circoncis est parfois moins sensible que celui d’un pénis intact avec une aggravation possible avec le temps.

Sur le forum santé : les discussions au sujet de la circoncision
A retenir

► La circoncision consiste en l’ablation partielle ou totale du prépuce, repli de peau qui recouvre le gland du pénis.

► La circoncision peut être pratiquée à l’âge adulte en cas de phimosis. 

► La circoncision est réalisée en ambulatoire chez l’enfant (anesthésie générale ou locale) et l’adulte (anesthésie locale).

► La cicatrisation complète nécessite 2 à 4 semaines.

► Pas de bains tant que la cicatrisation n’est pas complète.


Source : JDF Santé

Dysoralité sensorielle : que faire contre l'hypersensibilité aux goûts ?

Dysoralité sensorielle : que faire contre l'hypersensibilité aux goûts ?

Le trouble de l’oralité qu’est la dysoralité sensorielle provient d’une hypersensibilité aux odeurs, goûts et texture. Il entraîne des difficultés d’alimentation. Si ce syndrome touche davantage les jeunes enfants, il peut également survenir à l’âge adulte (traumatisme, phobie alimentaire, anorexie). Il existe par ailleurs un lien étroit entre dysoralité sensorielle et autisme. Quels sont les symptômes de la dysorialité sensorielle ? Quelles sont les causes ? Comment soigner la dysoralité sensorielle ?

Définition : c’est quoi une dysoralité sensorielle ?

Ce trouble de l’oralité est une hyper réactivité génétique des organes du goût et de l’odorat. « La dysoralité sensorielle est un trouble lié à une hypersensibilité aux gouts, textures et odeurs alimentaires entrainant un refus de manger. Autrement dit, tout produit vécu comme sensoriellement insupportable (goût, odeur, texture) va générer un mécanisme de défense par le rejet. La dysoralité sensorielle peut apparaitre dès l’âge de la diversification alimentaire chez les enfants, et est plus rare chez l’adulte » indique Johanna Rozenblum, psychologue clinicienne.

Quelles sont les causes de la dysoralité sensorielle ?

Aucune étude n’a pu révéler de cause définie et il semble que les raisons soient plurielles. « L’hérédité, des complications à la naissance, des difficultés à la déglutition, un événement traumatique (sensation étouffement, fausse route, vomissement…), ainsi que des facteurs environnementaux aggravants (conflits intra-familiaux, quotidien dysfonctionnel, changement de routines…) peuvent être des facteurs de risque de développer une dysoralité sensorielle » développe la psychologue.

Quels sont les symptômes de la dysoralité sensorielle ?

La dysoralité sensorielle se manifeste par différents symptômes parmi lesquels on retrouve :

  • Une perte d’appétit
  • une mastication lente et complexe
  • un tri des aliments dans l’assiette
  • un refus de s’alimenter
  • des nausées pendant les repas
  • un trouble de la déglutition
  • une exacerbation des sens (odorat et goût).

Est-ce que la dysoralité sensorielle touche les adultes ?

En général, la dysoralité sensorielle s’installe à l’âge précoce (chez l’enfant ou le nouveau-né) et si le trouble n’est pas pris en charge des séquelles peuvent perdurer à l’âge adulte. « Mais dans certains cas, après certaines épreuves douloureuses ou traumatiques par exemples, la dysoralité sensorielle peut s’installer chez l’adulte plutôt sous la forme d’une phobie entrainant une aversion alimentaire pouvant aller jusqu’à l’anorexie » précise notre interlocutrice.

Quel lien entre dysoralité sensorielle et autisme ?

Il existe un lien entre dysoralité sensorielle et troubles autistiques. « La sensorialité est souvent perturbée chez les sujets atteints d’autisme. L’hypersensibilité orale dans le cas de la dysoralité, notamment liée à la texture, est un problème qui vient perturber l’alimentation du patient, poursuit le Dr Johanna Rozenblum. Il y a plusieurs causes : la néophobie alimentaire (peur des aliments nouveaux) qui touche 80% des enfants autistes, les difficultés dans les interactions sociales rendant les repas anxiogènes, les troubles de la déglutition, l’hyperémotivité ».

Comment soigner la dysoralité sensorielle ?

Le traitement passe en premier lieu par une enquête somatique, c’est-à-dire une étude du corps du patient afin d’écarter toutes problématiques fonctionnelles. Il faut ensuite se tourner vers des spécialistes comme les orthophonistes et les psychologues qui travaillent d’une part l’oralité, l’intégration sensorielle et la déglutition et d’autre part l’aspect affectif et émotionnel. « Les thérapies d’approche cognitivo-comportementale (TCC) sont bien indiquées car en plus du travail d’élaboration, des petits objectifs sous forme d’exercices pourront être mis en place » précise notre experte.

Merci au Dr Johanna Rozenblum, psychologue clinicienne et auteur de l’ouvrage « Hypersensibilité comment en faire un atout ? » paru le 20 avril 2022.


Source : JDF Santé

Lymphome et implant mammaire : risques, avec lesquels ?

Lymphome et implant mammaire : risques, avec lesquels ?

[Mis à jour le 27 janvier 2023 à 12h41] Des implants mammaires ont été retirés du marché français en 2019, en raison d’un risque accru de développer un lymphome anaplasique à grandes cellules, un type de cancer du sang très agressif, rappelle l’Agence nationale du médicament (ANSM) dans un communiqué du 26 janvier 2023. Depuis, l’Agence analyse tous les modèles d’implants dès leur notification de commercialisation en France. Ce contrôle permet de vérifier qu’aucun nouvel implant commercialisé ne présente une texture similaire à ceux qui ont été interdits en 2019.

Quels sont les implants mammaires associés au risque de lymphome ?

En 2019, l’ANSM a pris la décision « de retirer du marché des implants mammaires (avec une surface extérieure en silicone) macrotexturée et des implants à surface recouverte de polyuréthane« , par mesure de précaution et au regard de l’ensemble des informations dont elle disposait. Il s’agit de prothèses et expandeurs tissulaires des gammes Microcell et Biocell de la marque Allergan qui sont désormais interdits en France. Pour les autres implants actuellement mis sur le marché français, il n’y a pas (selon l’ANSM) d’éléments indiquant un sur-risque d’apparition de lymphome anaplasique. 

​​​​​Quels sont les risques avec ces implants mammaires ?

« La pose d’implants mammaires texturés induit un certain nombre de risques connus et décrits, parmi lesquels le lymphome anaplasique à grandes cellules lié aux implants mammaires (LAGCAIM), est-il précisé dans l’avis de l’ANSM. Plus l’implant est texturé et rugueux, plus le risque de survenue de lymphome anaplasique est important« . Aussi, le risque d’effets indésirables augmente avec la durée de port des implants. Au 17 janvier 2023, l’ANSM a enregistré 103 cas de lymphomes anaplasiques à grandes cellules associés à un implant mammaire en France sur les 400 000 femmes qui portent des prothèses mammaires. Environ un tiers des cas concernent des prothèses implantées depuis plus de 10 ans, parfois il y a 30 ans. Mais, l‘Institut national du Cancer (Inca) se veut tout de même rassurante : » S’il existe un lien avéré entre la survenue de cette pathologie et le port d’un implant mammaire, la fréquence de cette complication reste rare« . Il existe encore de nombreuses interrogations, notamment concernant les causes possibles d’apparition de cette pathologie. 

​​​​​​C’est quoi le lymphome anaplasique ?

Le lymphome anaplasique est une forme rare, mais agressive de cancer du sang, qui se manifeste généralement par un épanchement de liquide autour de la prothèse. Ce cancer se développe à partir d’un type de globules blancs présents dans le système lymphatique : les lymphocytes T. La maladie touche les organes lymphoïdes comme les ganglions ou la rate, avec parfois des manifestations cutanées. 

Quels sont les symptômes à surveiller si on a des prothèses mammaires ?

Les femmes doivent connaître les signes cliniques évocateurs d’une anomalie au niveau du sein :

  • un épanchement dit « périprothétique » (accumulation de portion claire de tout liquide corporel dans un tissu ou un organe)
  • une augmentation de volume du sein
  • une masse au niveau de la prothèse
  • une douleur au niveau du sein
  • une inflammation et ulcération
  • parfois, une altération de l’état général avec de la fièvre.

► Si ces symptômes « surviennent notamment à distance de la phase postopératoire chez une femme porteuse d’implant mammaire », il faut consulter un médecin, rappelle l’ANSM. « Il est recommandé de pratiquer une échographie. Si cet examen n’est pas suffisant, une IRM est préconisée en deuxième intention, précise l’agence. Quoi qu’il en soit, à titre préventif, il est important que la personne implantée soit suivie régulièrement par un médecin« , même en l’absence de symptômes afin de vérifier l’état de la prothèse.

Quelles sont les recommandations pour les femmes ?

L’Agence du médicament a émis ses recommandations quant à l’utilisation des implants mammaires texturés :

► Dans le cadre de la chirurgie reconstructrice, l’utilisation des implants texturés n’est pas recommandée, mais demeure indiquée dans un certain nombre de situations dans lesquelles la texture de l’implant constitue un bénéfice avéré (en termes de forme anatomique, de stabilité, d’expansion tissulaire et de réduction du risque de la capsulite rétractile) ».

► Dans le cadre de la chirurgie esthétique, l’utilisation des implants texturés n’est pas indispensable, mais peut rester une option parmi d’autres dans un certain nombre de situations dans lesquelles la texture de l’implant constitue un bénéfice avéré (en termes de stabilité, d’expansion tissulaire et de réduction du risque de la capsulite rétractile) ».

► Dans le contexte de la recommandation faite par l’ANSM d’utiliser de préférence des implants mammaire à enveloppe lisse, il est préférable « d’interdire le recours à la texture Biocell d’Allergan« , y compris les implants mammaires de textures équivalentes et les implants polyuréthane.

► Compte tenu de la rareté du risque de survenue de lymphome anaplasique, l’ANSM ne recommande pas d’explantation préventive (autrement dit, de retirer en guise de prévention) l’implant macrotexturé et l’implant à surface recouverte de polyuréthane.

Sources : L’ANSM publie de nouvelles données sur la surveillance des implants mammaires, 26 janvier 2023 / Lymphome anaplasique à grandes cellules : une piste pour le traitement de formes résistantes, INSERM


Source : JDF Santé

Arthrose à l'épaule : symptômes, cause, que faire ?

Arthrose à l'épaule : symptômes, cause, que faire ?

Vous avez des douleurs à l’épaule qui persistent ? Il s’agit peut-être d’arthrose c’est-à-dire d’une usure du cartilage de l’articulation. Une radio confirmera le diagnostic. « La pathologie de la coiffe des tendons est reconnue comme une maladie professionnelle. L’usure de l’articulation due à des facteurs professionnels est plus compliquée à démontrer » indique le Dr Éric Noël. Quels sont les symptômes d’une arthrose à l’épaule ? Quelles sont les causes ? Quelles solutions pour la soigner ?

Schéma de l'arthrose de l'épaule
Schéma de l’arthrose de l’épaule © iiuliawhite-123RF

Définition : c’est quoi l’arthrose de l’épaule ? 

« L’arthrose de l’épaule est une usure du cartilage sur les deux faces de l’articulation : la tête de l’humérus et la glène de l’omoplate » indique le Dr Éric Noël, rhumatologue à Lyon. Il existe deux grands types d’arthrose de l’épaule : l’omarthrose centrée et l’omarthrose excentrée qui fait suite à une ancienne rupture de la coiffe des rotateurs (groupes de tendons s’insérant sur la tête de l’humérus). L’arthrose de l’épaule concerne en général des personnes d’au moins 50 ans, et est plus fréquente chez la femme que chez l’homme.

Quelles sont les causes de l’arthrose à l’épaule ?

L’omarthrose excentrée est « une arthrose qui fait suite à une rupture des tendons de la coiffe des rotateurs » indique le Dr Éric Noël. « Lorsque les tendons sont déchirés, le cartilage s’abîme » explique-t-il. L’omarthrose centrée survient sur des tendons normaux mais avec une usure de l’articulation comme c’est le cas pour l’arthrose d’autres articulations comme le genou ou la cheville. « Cette usure peut être favorisée par des traumatismes (fractures), par des activités qui sollicitent beaucoup l’épaule, un terrain génétique voire une anomalie de l’orientation de l’omoplate qui favorise l’usure précoce du cartilage «  décrit le rhumatologue.

Quels sont les symptômes de l’arthrose de l’épaule ?

L’arthrose de l’épaule se signale par des douleurs au niveau de l’articulation, d’abord à l’effort puis de manière constante, y compris la nuit. La force peut être diminuée. « Lorsque l’arthrose est évoluée, l’épaule est moins mobile comme toute articulation avec de l’arthrose » indique le Dr Éric Noël. 

Comment diagnostiquer l’arthrose de l’épaule ?

Le diagnostic d’arthrose de l’épaule est clinique et confirmé par des radiographies. Les formes très débutantes peuvent nécessiter de faire un scanner ou une IRM.

Si les douleurs sont importantes, la solution est chirurgicale et consiste en la mise d’une prothèse d’épaule

Quels sont les traitements de l’arthrose de l’épaule ?

Le traitement de l’arthrose de l’épaule est identique au traitement de l’arthrose d’autres articulations.

► Le premier traitement est l’économie articulaire. « Il s’agit de ménager l’articulation en la sollicitant moins : moins utiliser les bras en l’air (au-dessus du niveau des épaules) et moins de port de charges » explique le rhumatologue.

► Des médicaments antalgiques et anti-inflammatoires agissent sur les douleurs.

► Des traitements chondro protecteurs dans la durée font en sorte que l’articulation soit moins réactive aux sollicitations.

► « Lorsque l’épaule est douloureuse tout le temps, même la nuit, des infiltrations (injections de cortisone) peuvent être réalisées sous contrôle radiographique ou échographique » informe le Dr Éric Noël. 

► Des injections d’acide hyaluronique peuvent être faites pour lubrifier l’articulation mais cela a une efficacité seulement si les tendons de la coiffe ne sont pas abîmés ».

► Des injections de concentré de plaquettes (PRP) se développent, les plaquettes libérant des substances ayant des propriétés de cicatrisation et des facteurs de croissance. « Des études s’intéressent à l’injection de toxine botulique pour stabiliser l’évolution de l’arthrose » informe le Dr Éric Noël.

► La kinésithérapie est utile pour soulager les douleurs avec du froid, des ultrasons, de la physiothérapie. Elle permet également de maintenir un niveau de mouvement suffisant.

En cas d’échec du traitement médical, si les douleurs sont importantes et que la personne est très gênée au quotidien, la solution est chirurgicale et consiste en la mise d’une prothèse d’épaule. « Il en existe deux sortes : les prothèses anatomiques que l’on place si les tendons sont en bon état et les prothèses inversées lorsque les tendons sont abîmés  » précise le rhumatologue. « Cette chirurgie est très efficace si elle est réalisée par un spécialiste de la chirurgie de l’épaule. »

Quels sports en cas d’arthrose de l’épaule ?

« Les sports recommandés ou déconseillés dépendent du type de douleur, de la mobilité de l’épaule et de l’état des tendons  » indique le Dr Éric Noël. Lorsque l’épaule est enraidie et/ou les tendons abîmés, les sports nécessitant d’avoir les bras en l’air ou un port de charge sont déconseillés (musculation). Les sports recommandés sont la natation et ceux qui ne mobilisent pas les membres supérieurs : course à pied, marche…

Quels liens entre alimentation et arthrose ?

« Certains aliments peuvent donner des douleurs articulaires mais aucun aliment n’accélère l’arthrose » informe le Dr Éric Noël. « La façon de manger va influer seulement si l’arthrose est secondaire à une maladie goutteuse, cette arthrose peut aussi être liée à un excès de fer dans l’organisme » indique le rhumatologue.

Merci au Dr Éric Noël, rhumatologue à Lyon.


Source : JDF Santé