8 Mar 2023 | JDF Santé
Définition : c’est quoi une épigastralgie ?
Une épigastralgie désigne une douleur située au creux de l’estomac, sous le sternum. La pathologie peut être différente en fonction de la douleur ressentie, qu’elle soit chronique ou aiguë.
Quels sont les symptômes d’une épigastralgie ?
Les symptômes sont principalement des douleurs. Celles-ci peuvent être aiguës, « il s’agit alors d’une douleur brutale, le patient ressent comme un coup de poignard« , explique le Pr Franck Zerbib, ou plus fréquemment chroniques : brûlures, crampes, sensation de faim, sensation de pesanteur…
Quelles sont les causes possibles d’une épigastralgie ?
Les causes dépendent du type de douleur. « S’il s’agit d’une douleur brutale, aiguë, cela peut faire référence à un problème de calculs biliaires, une pancréatite, une perforation d’un ulcère ou encore une fissuration de l’anévrisme de l’aorte abdominale ». En cas de douleurs chroniques, « des brûlures peuvent être le signe de reflux gastro-œsophagiens, des crampes soulagées grâce à l’alimentation peuvent être le symptôme d’un syndrome ulcéreux et une sensation de pesanteur, de poids sur l’estomac, serait plutôt la manifestation d’une dyspepsie fonctionnelle, c’est-à-dire des difficultés chroniques à digérer : cela survient lorsque l’estomac se vidange trop lentement ou a du mal à s’accommoder au repas« .
Quand doit-on s’inquiéter d’une douleur à l’épigastre ?
Les symptômes cités ci-dessus ne doivent pas être négligés. Il est nécessaire de consulter à nouveau si les traitements prescrits en première intention ne fonctionnent pas ou que le patient constate des signes d’alarmes tels que des vomissements alimentaires répétés ou avec présence de sang, un amaigrissement, des difficultés à avaler des aliments ou encore une anémie.
Quels examens pour le diagnostic d’une épigastralgie ?
« Si le traitement proposé dans un premier temps après examen clinique ne fonctionne pas, nous procédons à une endoscopie. Dans certaines situations, il est recommandé de ne pas donner de traitement mais de pratiquer directement l’endoscopie afin de ne méconnaître une maladie grave. C’est le cas lorsque le patient a plus de 50 ans ou présente des signes d’alarme (cf paragraphe ci-dessus)« , explique le Pr Zerbib. Dans les cas d’épigastralgies chroniques, aucun autre examen n’est réalisé en dehors d’une prise de sang. En revanche, pour une épigastralgie aiguë, il est possible de faire une échographie ou un scanner si le médecin suspecte une anomalie comme une pancréatite par exemple.
Pour soigner les douleurs chroniques, le traitement de première intention consiste à prescrire des inhibiteurs de la pompe à protons (IPP). Ces derniers permettent de réduire la sécrétion d’acide gastrique et sont principalement indiqués dans la prise en charge du reflux gastro-œsophagien et des ulcères gastro-duodénaux. En revanche, si le patient a des difficultés à digérer, des prokinétiques – comme la métoclopramide – lui sont proposés afin d’accélérer la vidange gastrique. Dans le cas d’un ulcère, le médecin vérifie la présence ou non d’une infection par Helicobacter pylori grâce à une biopsie. Le cas échéant, le traitement sera composé d’IPP et du traitement anitbiotique contre ce type d’infection. Enfin, en cas de complications aiguës (pancréatite, perforation d’un ulcère…), la chirurgie sera nécessaire afin de traiter la pathologie.
Merci au Pr Franck Zerbib, chef du service Hépato-gastro-entérologue et oncologie digestive au CHU de Bordeaux.
Source : JDF Santé
8 Mar 2023 | JDF Santé
Les reins ont des fonctions indispensables pour le corps. Ils éliminent les déchets azotés du sang (urée, créatinine, acide urique, résidus médicamenteux) et les évacuent via l’urine ; ils régulent la tension artérielle… Certains aliments nuisent à leur bon fonctionnement, comme ceux riches en potassium par exemple. Liste et conseils du Dr Anne-Laurence Pouzoulet, médecin nutritionniste.
Quels aliments éviter quand on a des problèmes de reins ?
Il faut réduire la consommation de produits salés :
- Pain et produits de boulangerie.
- Fromage, beurre salé et demi-sel.
- Charcuteries, viandes fumées et poissons fumés.
- Mollusques et crustacés.
- Plats cuisinés, conserves
- Potages déshydratés, en brique ou en boite
- Bouillons en cube, Viandox, fond de sauces, vinaigrette et mayonnaise du commerce, moutarde et Ketchup.
- Biscuits apéritifs, chips, fruits secs salés.
- Eaux gazeuses > 50 mg de sodium par litre.
Il faut éviter les aliments riches en potassium (en cas d’insuffisance rénale, l’élimination du potassium diminue. Un excès augmente le risque de troubles cardiaques graves) :
- Les légumes secs : lentilles, haricots secs, pois chiches, pois cassés, haricots coco…).
- Les fruits secs : dattes, figues, raisins secs, pruneaux, banane séchée…
- Les fruits confits,
- Le nougat,
- La crème de marrons, les marrons glacés, la châtaigne.
- La pâte d’amandes.
- Les fruits oléagineux : noix, noisettes, amandes, cacahuètes, olives, pistaches, noix de coco, noix de cajou, pignons de pin…
- Les céréales complètes : pain au son, pain complet, pain aux céréales, pain de seigle… riz et pâtes complètes
- Les céréales aux fruits (muesli) et barre de céréales.
- Les chips et frites.
- Le soja (farine et steaks de soja).
- Le chocolat, le cacao.
- Le café soluble, la chicorée et le café en excès.
- Les épinards, blettes, radis noir, fèves, champignons.
- Ketchup, concentré de tomate, sauce tomate.
- Les bananes,
- Les avocats,
- Les jus de fruits.
- Les potages et les bouillons de légumes, les jus de légumes, l’eau de cuisson des fruits et des légumes.
- Les sels de remplacement (ou produits utilisant le potassium comme agent de conservation) tels que : le sel de Bouillet, sel Diasal, sel Médimet, produits diététiques sans sel).
Quels aliments éviter en cas d’insuffisance rénale ?
« L’insuffisance rénale chronique (IRC) résulte de la destruction progressive et irréversible des reins« , définit l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale). Elle concerne plus de 82 000 personnes en France. Un régime alimentaire adapté est indispensable dans cette pathologie. « Tout d’abord, il est nécessaire d’éviter les viandes rouges de ruminants (le bœuf, le veau, l’agneau, le mouton…) ainsi que les fromages à pâte dure« , répond le Dr Anne-Laurence Pouzoulet, médecin nutritionniste. « Ces derniers demandent trop de travail au rein pour les assimiler« . Globalement, en cas d’insuffisance rénale, il est conseillé de limiter les apports en protéines, qui risquent de s’accumuler dans le sang si l’organisme a du mal à les éliminer. « Un autre aliment à modérer est le sel« , poursuit-elle. Il est indispensable d’avoir une alimentation pauvre en sodium. De plus, il est conseillé d’adopter une alimentation alcalinisante (peu acidifiante). En effet, « les reins permettent de maintenir l’équilibre acido-basique du corps, et s’ils fonctionnent moins bien, l’équilibre peut être rompu et une acidose chronique peut apparaître« , note la Fondation du Rein. On préfèrera alors les protéines végétales aux protéines animales, on favorisera les fruits et les légumes… Il est recommandé de normaliser son poids et de manger varié :
- Les viandes blanches, poissons ou œufs : 2 fois par jour ;
- Les produits laitiers (lait, laitages, fromages) : 3 par jour ;
- Les féculents : céréales, pommes de terre et pain : 3 fois par jour ;
- Les fruits : 2 par jour et les légumes : 2 à 3 fois par jour ;
- Les matières grasses végétales : à chaque repas ;
- Les boissons : seule l’eau est indispensable, à répartir tout au long de la journée.
Quels aliments éviter en cas de cancer du rein ?
« Avec une fonction rénale conservée et pendant la période de progression de la maladie puis son traitement, il est conseillé d’adopter une alimentation hyper protéinée, sans consommer de viandes rouges ni de fromage à pâte dure« , dit-elle. Les aliments à favoriser ne sont pas spécifiques : « tous les aliments à favoriser qui sont bons pour la santé sont bons dans tous les cas de figure : légumes et fruits frais de saison, poissons, laitages, huile d’olive, légumineuses, oléagineux… « . Si vous vivez avec un seul rein, note la Société canadienne du cancer, « quand le rein qui reste est sain, on n’a habituellement pas à modifier son alimentation. Si le rein qui reste n’est pas tout à fait sain, ou s’il ne reste qu’une partie de rein » :
- Essayez de manger moins de protéines, car consommer trop de protéines provoque un stress sur le rein ;
- Réduisez la quantité de sel que vous consommez ;
- Limitez la quantité de phosphore que vous consommez ;
- Limitez la quantité de liquide que vous avalez (tout en restant hydraté) ;
- Limitez la quantité d’alcool que vous buvez.
Quels légumes sont mauvais pour les reins ?
« Ce sont ceux qui pourraient favoriser les calculs rénaux« , répond le Dr Pouzoulet. Et ceux qui contiennent trop de potassium. Cela concerne par exemple :
- Les épinards ;
- Le céleri ;
- La betterave.
- Les blettes,
- Le radis noir,
- Les fèves,
- Les champignons.
Le café est-il mauvais pour les reins ?
« Non, le café n’est pas particulièrement mauvais pour les reins« , note la nutritionniste. Il est cependant recommandé d’en limiter la consommation, surtout s’il s’agit de café soluble ou de chicoré.
Merci au Dr Anne-Laurence Pouzoulet, médecin nutritionniste.
Sources :
« Insuffisance rénale – Décrypter les mécanismes de destruction du rein », Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale).
« Diététique et insuffisance rénale « , Fondation du rein.
» Soins de soutien pour le cancer du rein « , Société canadienne du cancer.
Conseils alimentaires en cas de maladie rénale chronique CHU de Montpellier. Pr Moglie Le Quintrec-Donnette. 2020
Source : JDF Santé
8 Mar 2023 | JDF Santé
Définition : qu’est-ce qu’un néphrologue ?
Un néphrologue est un médecin spécialiste en charge du diagnostic et du traitement de l’ensemble des maladies rénales (ou néphropathies), qui affectent la filtration du sang, fonction première des reins. La prise en charge s’étend des symptômes les plus élémentaires et précoces (comme la présence de sang ou de protéines dans les urines) à des complications plus graves comme l’insuffisance rénale chronique, qui peut nécessiter une dialyse ou une transplantation rénale. « Les néphrologues suivent en consultation les patients transplantés du rein ainsi que les patients traités en dialyse, précise le Dr Aldjia Hocine, néphrologue à la Clinique du Landy à Saint-Ouen (93), praticienne attachée à l’hôpital Bichat à Paris et Présidente du Club des Jeunes Néphrologues. Quand la fonction rénale est très dégradée, le néphrologue accompagne le patient et son entourage vers les traitements dit de suppléance. Il s’agit des traitements visant à remplacer le travail des reins qui ne fonctionnent plus suffisamment correctement. Les traitements sont : la transplantation rénale, les traitements par dialyse qui peuvent être effectués à domicile (hémodialyse et dialyse péritonéale) et en centre (hémodialyse avec des horaires et degrés de médicalisation adapté à la situation personnelle et clinique du patient).Tous les praticiens sont en lien étroit avec un centre hospitalier universitaire qui coordonne l’inscription sur liste de transplantation rénale dès que cela s’avère nécessaire selon la dégradation de la fonction rénale et l’état clinique du patient« .
Indications : quand voir un néphrologue ?
Après avoir consulté son médecin traitant, il convient de s’orienter vers un néphrologue pour toutes pathologies affectant les reins. D’autres spécialistes (cardiologues, endocrinologues, diabétologues…) peuvent vous orienter vers le néphrologue. « Il arrive également que ce soit le médecin du travail qui détecte un problème de sang ou de protéines à la bandelette urinaire nécessitant donc un avis spécialisé du néphrologue, poursuit le Dr Flora Brunner, néphrologue à la Clinique Bouchard à Marseille (13) et secrétaire générale adjointe du Club des Jeunes Néphrologues. La prévention et la détection précoce des maladies rénales chroniques est une des pierres angulaires de la prise en charge en Néphrologie afin de ralentir la dégradation de la fonction des rein ». Les motifs de consultations d’un néphrologue sont :
- Elévation de la créatinine constatée sur un bilan sanguin
- Présence dans les urines de sang (hématurie) ou de protéines (protéinurie), insuffisance rénale chronique (IRC)
- Hypertension artérielle
- Troubles ioniques : calcium, potassium, sodium
- Coliques néphrétiques,
- Infections urinaires à répétition
« La consultation de néphrologie est l’occasion de donner au patient les recommandations de néphroprotection adaptées à sa situation clinique, insiste le Dr Aldjia Hocine. Préconiser une alimentation et des apports hydriques adaptés, amélioration du contrôle de la pression artérielle et des autres facteurs de risque cardio-vasculaire ».
Après avoir interrogé son patient avec précision, le néphrologue procède à un examen clinique, avant de prescrire des examens complémentaires. « L’évaluation de la fonction rénale se fait grâce à la prise de sang en dosant la créatinine, ce qui permet ensuite le calcul du débit de filtration glomérulaire, l’analyse d’urines permet aussi d’apporter d’autres éléments pour compléter le diagnostic de la maladie rénale », détaille le Dr Brunner. « Si à l’issue du bilan paraclinique et biologique, il est nécessaire d’approfondir les investigations, le néphrologue peut vous proposer d’autres examens, ajoute le Dr Hocine. Entre autres :
- la réalisation d’une biopsie rénale qui nécessitera une hospitalisation courte et apportera des précisions sur l’existence d’une néphropathie et guidera le traitement le plus adapté à votre situation
- des explorations fonctionnelles rénales dans une unité spécialisée : mesure du débit de filtration glomérulaire, bilan de troubles ioniques (calcium, potassium, sodium par exemple), bilan de calculs ».
« Il est toujours intéressant d’apporter votre dossier médical complet (par exemple les compte-rendus de consultation des autres spécialistes comme votre cardiologue ou diabétologue) ainsi que la liste de vos médicaments habituels pour permettre au néphrologue d’avoir une vision globale de votre état de santé« , reconnait le Dr Flora Brunner.
Quel est le prix et le remboursement d’un néphrologue ?
Des parcours de soins spécifiques dédiés aux patients insuffisants rénaux chroniques à partir du stade 4 ont été mis en place depuis 2020
« Quel que soit le lieu de consultation, la grande majorité des néphrologues en France sont conventionnés en secteur I, la durée d’une consultation est en moyenne de 30 minutes« , affirme le Dr Hocine. Les tarifs de consultation sont les suivants :
- 50 euros : patient adressé par son médecin traitant pour un avis ponctuel ou consultation de suivi et en coordination avec le médecin traitant avec un rendez-vous à plus de 4 mois d’intervalle.
- 30 euros : suivi d’un patient en coordination avec le médecin traitant avec un rendez-vous à moins de 4 mois d’intervalle.
- 60 euros : première consultation de synthèse d’un patient ayant une insuffisance rénale évolutive en vue d’une orientation vers une équipe de greffe rénale.
La base de remboursement est celle des consultations de spécialistes conventionnés secteur I : 70% quand la consultation se fait dans le cadre du parcours coordonné de soin. « Des parcours de soins spécifiques dédiés aux patients insuffisants rénaux chroniques à partir du stade 4 ont été mis en place depuis 2020 qui permettent d’accompagner les patients dans la prise en charge de leur pathologie en faisant appel à un ensemble de soignants en complémentarité de la consultation avec le néphrologue : infirmier(e)s de néphrologie, diététicien(ne)s, assistant(e)s sociales. », ajoute le Dr Hocine.
Pour devenir néphrologue, l’étudiant doit obtenir un diplôme d’études spécialisées (DES) de néphrologie. Après son baccalauréat, il doit d’abord suivre 6 années à la faculté de médecine. En fin de 6e année, les étudiants passent les épreuves classantes nationales pour accéder à l’internat. En fonction de leur classement, ils pourront choisir leur spécialité et leur lieu d’exercice. L’internat en néphrologie dure désormais 5 ans (réforme récente du 3ème cycle) et se termine par l’obtention du DES de néphrologie après validation d’un mémoire de néphrologie. « Enfin, pour pouvoir exercer en tant que néphrologue et porter le titre de docteur, l’étudiant soutient également une thèse de médecine, complète le Dr Hocine. Il n’est pas rare que les néphrologues complètent leur formation par un cursus de sciences (Master 2), certains poursuivent jusqu’à la thèse de sciences qui ouvre les portent des carrières hospitalo-universitaires. Comme tous les praticiens, la formation médicale continue est essentielle pour rester à jour des nouveautés dans notre spécialité« .
Quel est le salaire d’un néphrologue ?
Le salaire moyen d’un néphrologue est de 112 800 euros brut par an (soit 5 950 euros net par mois).
Merci au Dr Flora Brunner, néphrologue à la Clinique Bouchard à Marseille (13) et secrétaire générale adjointe du Club des Jeunes Néphrologues et au Dr Aldjia Hocine, néphrologue à la Clinique du Landy à Saint-Ouen (93), praticienne attachée à l’hôpital Bichat à Paris et Présidente du Club des Jeunes Néphrologues.
Source : JDF Santé
8 Mar 2023 | JDF Santé
Après la ménopause, le risque d’ostéoporose augmente chez les femmes. Pour dépister et suivre l’ostéoporose, l’examen recommandé est l’ostéodensitométrie. Comment ça se passe ? En quoi ça consiste ? Est-ce que ça fait mal ? Combien de temps ça dure ? Faut-il être déshabillé ?
Définition : c’est quoi une ostéodensitométrie ?
L’ostéodensitométrie ou densitométrie osseuse est un examen radiologique qui permet de mesurer, grâce à un densitomètre, la masse de calcium contenu dans les os. Il est le reflet de sa solidité. Cet examen utilise les rayons X. « Il se pratique au niveau de la colonne vertébrale (lombaires) et du col du fémur. Une bonne concentration calcique est synonyme d’os solides « , précise le Dr Monique Quillard, médecin généraliste. Il permet de détecter les personnes à risques d’ostéoporose : cette pathologie entraîne un risque élevé de fractures au niveau des hanches des poignets et des vertèbres et touche 1 femme sur 3 après la ménopause. L’ostéodensitométrie a également pour rôle la surveillance de l’évolution de l’ostéoporose au cours du traitement.
Combien de temps dure une ostéodensitométrie ?
L’ostéodensitométrie dure moins de quinze minutes et il est totalement indolore.
Quelles sont les indications d’une ostéodensitométrie ?
Cet examen est indiqué lorsque des facteurs de risques de déficit osseux sont présents : femme âgée, ménopause précoce (avant 40 ans), dénutrition, sédentarité, tabagisme, alimentation pauvre en calcium, traitement au long cours de corticoïde, aspect clair des os sur les radiographies, antécédent de fracture du col du fémur sans traumatisme chez un parent du 1er degré et IMC (Indice de Masse Corporelle) inférieur à 19 kg/m2.
« Cet examen ne nécessite aucune injection »
Pour une ostéodensitométrie, il faut être s’allongé. Pendant l’examen, vous êtes étendue sur une table de radiologie, sur le dos. Vous
êtes en sous-vêtements, parfois juste habillé d’une blouse d’examen. « Cet examen ne nécessite aucune injection », précise le Dr Augustin Latourte, rhumatologue à l’hôpital Lariboisière, à Paris. Le manipulateur ou le médecin, placé derrière une vitre de protection, utilise un appareil qui se déplace lentement au-dessus de vous afin d’effectuer des mesures sur deux sites principaux : le rachis lombaire et les cols fémoraux. « L’absorption par le squelette d’un faisceau d’énergie à travers les os est analysée au cours de l’examen et permettra de mesurer la densité des os, et éventuellement de poser un diagnostic d’ostéoporose. Les résultats vous sont communiqués à la fin de l’examen », ajoute le Dr. Latourte.
Faut il avoir une ordonnance ?
Oui, cet examen n’est possible qu’à la condition d’avoir une prescription médicale. « Elle est généralement délivrée par son médecin traitant ou par un rhumatologue en présence de facteurs de risques d’ostéoporose « , précise le Dr Quillard.
Où faire une ostéodensitométrie ?
Il est pratiqué en cabinet de radiologie, dans une salle de densitométrie osseuse.
Le résultat s’exprime par un T-Score. « Il correspond à l’écart entre la densité osseuse mesurée et celle, théorique, d’un jeune adulte de même sexe et au même site (col du fémur, rachis lombaire…) » explique le Dr Quillard. Les résultats sont :
- T-score supérieur à -1 : densité normale
- T-score entre – 2,5 et -1 : ostéopénie
- T-score inférieur à -2,5 : ostéoporose.
En fonction de ces résultats, le médecin pourra confirmer son diagnostic. En cas d’ostéoporose, un traitement médicamenteux sera mis en place pour prévenir le risque de fractures. « Il repose essentiellement sur la prise de calcium et de vitamine D, la pratique d’une activité physique non violente, comme la marche à pied, et régulière à raison de 30 à 45 mn par jour « , ajoute le Dr Quillard. Lorsque le résultat est normal ou révèle une ostéopénie pour laquelle aucun traitement n’est mis en place, un suivi se fait tous les 3 à 5 ans pour contrôle.
Prix et remboursement de l’ostéodensitométrie
Cet examen est pris en charge par l’Assurance Maladie sur prescription médicale et pour les patient(e)s présentant des facteurs de risques d’ostéoporose. Elle est remboursée à 70 % sur la base d’un tarif fixé à 39,96 euros.
Merci au Dr Monique Quillard, médecin généraliste et au Dr Augustin Latourte, rhumatologue à l’hôpital Lariboisière, à Paris.
Source : JDF Santé
8 Mar 2023 | JDF Santé
Les méningites d’origine bactérienne sont provoquées par des bactéries. Selon l’Institut Pasteur de Paris, elles touchent 500 000 personnes par an dans le monde. S’il existe 12 sérogroupes de méningocoques, les sérogroupes A, B, C, W, X et Y sont à l’origine de la quasi totalité des cas d’infections. En France, selon les données de Santé Publique France au 31 décembre 2022, 322 cas ont été répertoriés. En 2022, il y a eu une reprise de la circulation des méningocoques, en particulier dans l’Est du pays. La méningite bactérienne est une maladie qui peut être très grave. C’est une urgence médicale. En 2022, elle a été responsable du décès de 33 personnes. « Cette reprise se poursuit en 2023« , remarque le Dr. Catherine Weil-Olivier, Professeur en pédiatrie que nous avons interrogée.
Définition : qu’appelle-t-on une méningite bactérienne ?
Les méningites d’origine bactérienne sont provoquées par des bactéries. « Chez le nouveau-né, les streptocoques du groupe B, Escherichia coli et Listeria monocytogenes, dominent, précise le Dr. Weil-Olivier. Chez les enfants comme chez les adultes, les bactéries les plus fréquentes sont le méningocoque (Neisseria meningitidis), le pneumocoque (Steptococcus pneumoniae) et très rarement l’Haemophilus influenzae de type b. Lorsqu’elle se déclare, le plus souvent de façon imprévisible, cette maladie peut être très grave et laisser des séquelles à vie. Elle survient le plus souvent chez les bébés, les enfants, les adolescents et le jeune adulte de moins de 24 ans« . Elle est plus fréquente en hiver.
« Une méningite bactérienne survient par passage dans le sang ou directement à travers les méninges vers le liquide céphalo-rachidien qui entoure le cerveau, de bactéries présentes dans le rhinopharynx« , explique le Dr. Weil-Olivier.
La méningite bactérienne est-elle contagieuse ?
Les méningocoques sont contagieux. Ils se transmettent par contact aérien direct, étroit (moins d’un mètre) et facilité par des sécrétions rhinopharyngées contaminées. « Si, dans la grande majorité des cas, cette contamination ne provoquera qu’une simple colonisation du nez et du pharynx par la bactérie, dans de rares cas on décrit des cas groupés de méningites« , remarque notre experte.
Est-ce grave chez le jeune enfant ?
Oui, une méningite bactérienne, notamment à méningocoque, qui se développe dans ces tranches d’âge peut être grave. « Même une prise en charge médicale rapide, nécessaire, ne suffit pas toujours à éviter des séquelles souvent importantes, voire le décès de l’enfant« , déplore la pédiatre.
Une raideur de la nuque est évocatrice d’une méningite bactérienne
Est-ce grave chez l’adulte ?
Oui, une méningite bactérienne chez l’adulte est une maladie grave. « Elle se présente souvent sous forme d’une infection pulmonaire, d’infection invasive sans méningite, indique le Dr. Weil-Olivier. Méningite et infection invasive sont d’autant plus graves qu’elles se développent chez des personnes déjà fragilisées (un certain nombre de facteurs favorisent moins la survenue que la gravité des infections invasives à méningocoque)« . Là encore, pour éviter le plus possible des séquelles importantes, voire le décès, elles nécessitent une prise en charge rapide.
Quels sont les symptômes d’une méningite bactérienne ?
Ils sont non spécifiques. Les plus fréquents, souvent associés, sont :
- La fièvre et des maux de tête parfois violents
- Des vomissements
- Une léthargie voire des troubles de la conscience
- Une raideur de la nuque est évocatrice
- Des taches hémorragiques sur la peau (qui ne disparaissent pas quand on appuie dessus signant un purpura). Leur existence, leur étendue et leur progression est un marqueur de gravité certain de la maladie
Chez le nouveau-né et le nourrisson, une modification du comportement, un refus d’alimentation dans le contexte de fièvre, a fortiori en présence de convulsions alertent. La raideur de la nuque est souvent remplacée par une hypotonie de celle-ci. Le bombement de la fontanelle chez le nourrisson aussi.
Quelle est la durée moyenne d’une méningite bactérienne ?
« Selon les cas et le germe en cause, la méningite bactérienne peut nécessiter entre trois et une dizaine de jours de séjour hospitalier, parfois plus en présence de complications« , précise le Dr. Weil-Olivier.
Quel est le traitement d’une méningite bactérienne ?
Le diagnostic est établi sur l’histoire clinique, l’examen clinique et la réalisation d’une ponction lombaire (prélèvement du liquide céphalo-rachidien) complété par une hémoculture (prélèvement de sang à la recherche des bactéries qui y sont présentes). « Un patient suspect de méningite est toujours hospitalisé et reçoit aussi vite que possible un traitement d’antibiotiques par voie intraveineuse. Selon les résultats des examens (sensibilité du germe aux antibiotiques et résistance éventuelle à ceux-ci), ce traitement pourra être adapté. La durée moyenne du traitement est d’une à trois semaines. Certains sujets du fait de leur état général (état de choc septique, défaillance viscérale) doivent passer quelques jours en réanimation« , indique la pédiatre.
Y-a-t-il un risque de séquelles ?
« Malgré un diagnostic aussi rapide que possible facilitant une prise en charge dans la foulée, le risque des séquelles neurologiques, auditives ou visuelles existe encore dans 20 à 40% des cas de méningites selon des études récentes« , déplore le Dr. Weil-Olivier. Certaines lésions du cerveau sont irréversibles et peuvent occasionner des pertes auditives, des troubles de la parole, du langage, de la mémoire et de la communication, un retard de développement chez l’enfant et des troubles psychologiques.
Y-a-t-il un vaccin pour prévenir le risque de méningite bactérienne ?
La prévention par la vaccination est très efficace. En France, le vaccin contre le Méningocoque C est obligatoire depuis 2018 (il fait partie des 11 vaccins obligatoires). La première dose est administrée à l’âge de 5 mois, suivi d’un rappel à 12 mois. Tous les sujets entre 1 et 24 ans, non vaccinés, peuvent recevoir une dose de rattrapage.
La vaccination contre les infections à méningocoques B est recommandée et remboursée chez des personnes ayant des facteurs de risque et depuis 2022 chez tous les nourrissons jusqu’à l’âge de deux ans. Elle nécessite 3 doses, selon le schéma suivant : une dose à l’âge de 3 mois et 5 mois, et une dose de rappel à 12 mois. Des mesures de rattrapage sont également possibles. Le vaccin contre les Méningocoques A, C, W et Y est recommandé si vous êtes cas contact d’une personne atteinte de méningite liée à un sérogroupe W ou Y, pour les laborantins travaillant spécifiquement sur le méningocoque et les personnes ayant reçu une greffe de moelle ou porteuses de certains déficits de l’immunité. Chez les personnes prévoyant de voyager en zone endémique, le vaccin est recommandé mais non remboursé.
Merci au Dr. Catherine Weil-Olivier, Professeur de Pédiatrie à l’Université Pari-Cité, spécialiste sur les méningites.
Source : Situation épidémiologique des infections invasives à méningocoque en France, 31 décembre 2022, Santé Publique France
Source : JDF Santé
8 Mar 2023 | JDF Santé
Privilégier les graisses plutôt que les sucres est le principe de base du régime cétogène aussi appelé « diète kéto ». Ce régime recommandé pour ses bienfaits santé (notamment dans la lutte contre le cancer) et minceur aurait l’inconvénient d’augmenter le taux de mauvais cholestérol (le LDL) et de doubler le risque d’accidents cardiovasculaires, selon l’étude menée par des médecins anglais présentée le 5 mars 2023 au meeting annuel de l’American College of Cardiology. Concrètement, ces médecins ont comparé la santé de 305 Anglais ayant déclaré par questionnaire suivre un régime pauvre en glucides (25% par jour) et riche en graisses (45% par jour) -comme le cétogène- à celle de 1 220 personnes ayant un régime alimentaire standard. L’âge moyen de la population étudiée était de 54 ans, dont 73% de femmes. L’IMC de celles suivant la diète kéto était supérieur aux autres. Les auteurs ont évalué l’impact du régime cétogène sur les taux de lipides dans le sang. Après 12 ans de suivi, ils ont constaté que les participants suivant le régime cétogène avaient des taux plus élevés de LDL cholestérol que les autres (3,80 contre 3,64 mmol/L) et d’apolipoprotéine B* (1,09 contre 1,04 g/L1).
Angine de poitrine, infarctus et AVC augmentés
Les médecins ont ensuite observé que 9,8 % des participants suivant le régime kéto avaient eu un problème cardiaque (douleurs thoraciques (angine de poitrine), artères bouchées nécessitant la pose de stent, crises cardiaques et accidents vasculaires cérébraux) contre 4,3% chez ceux ayant une alimentation classique. « En moyenne, les niveaux de cholestérol ont tendance à augmenter avec ce régime, mais les concentrations de cholestérol de certaines personnes peuvent rester les mêmes ou diminuer, en fonction de plusieurs facteurs sous-jacents », a nuancé le Dr Iulia Iatan, auteure de l’étude. « L’une de nos prochaines étapes consistera à essayer d’identifier des caractéristiques spécifiques ou des marqueurs génétiques capables de prédire comment une personne peut réagir à ce type de régime. » En attendant, rappelez-vous que la recommandation officielle est d‘avoir une alimentation équilibrée, avec des fruits et légumes tous les jours et un apport modéré en sucres et en graisses.
*lipoprotéine synthétisée par le foie, marqueur de maladie cardiovasculaire.
Source : Low-Carbohydrate High-Fat « Keto-Like » Diet Associated With Increased Risk of CVD. Mar 05, 2023. ACC News Story
Source : JDF Santé