Le 20 mars signe le retour du Printemps, une saison marquée par la renaissance, les nouveaux projets et un renouveau pour la végétation. Qu’est-ce qui change au printemps ? Pourquoi parle-t-on de renouveau ?
Pourquoi le printemps est une période de renouveau ?
En dehors de l’être humain, le printemps est une période de renouveau global. « Les animaux ont hiberné et sortent le bout du nez, c’est aussi la saison de l’accouplement et de la reproduction. C’est une période de création de la descendance pour de nombreuses espèces qui renouvellement leur famille » indique le Dr Fanny Jacq, psychiatre. « C’est aussi un renouveau pour la végétation« . Cette idée de renaissance et de renouveau imprègne la culture populaire et des habitudes ont été prises. « La période de mars-avril est celle du grand tri, du ménage, du changement. On est dans une dynamique plus positive, plus optimiste » précise la spécialiste. « Par exemple, c’est une période où il y a davantage de recrutements et de recherches d’emplois, les gens sont dans un meilleur état d’esprit, ils ont davantage de confiance et d’assertivité » ajoute la psychiatre.
Que symbolise le ménage de printemps ?
Le ménage de printemps illustre l’idée selon laquelle le printemps est la période pour jeter, faire du tri et nettoyer en profondeur sa maison. L’histoire du grand ménage de printemps est une tradition très ancienne, qui existait déjà au Moyen-Âge. « C’était une période où de grands marchés affluaient dans les grandes villes, une période de nettoyage de la maison et on pouvait même casser sa maison abimée et la reconstruire entièrement »selon notre experte. En Occident, cette tradition ancienne a persisté en mars-avril comme celles des bonnes résolutions en janvier. « L’idée est de faire le nettoyage de sa maison et aussi de sa tête. Le printemps est le bon moment pour faire le point avant d’aborder l’été avec sérénité et positivisme, se remettre en accord avec ses valeurs, se demander : Est-ce qu’on est en phase avec celles-ci et quelles sont celles auxquelles on accorde de l’importance ? »
Un nodule est une formation anormale, généralement arrondie, qui se développe dans l’épaisseur d’un tissu ou dans un organe. Les nodules du foie sont très fréquents. « Si la plupart d’entre eux sont bénins comme les kystes hépatiques ou biliaires ou l’hyperplasie nodulaire, certains nécessiteront toutefois une surveillance car ils peuvent grossir et conduire à une exérèse chirurgicale (retrait, ndlr) » explique le Dr Marion Lagneau gastro-entérologue. Les angiomes, par exemple, sont quasiment toujours bénins mais certains d’entre eux, plus gros, peuvent nécessiter une surveillance pour vérifier qu’ils n’évoluent pas pathologiquement. Dans 1% des cas, ils sont cancéreux et peuvent alors être le fait d’un cancer primitif du foie ou la métastase d’un autre cancer à distance.
Nodule au foie bénin : ça veut dire quoi ?
Un nodule est considéré comme bénin quand il n’est pas d’origine cancéreuse et que ses cellules sont saines. Il ne donne aucun symptôme, et n’évolue pas vers une pathologie plus grave. Les nodules peuvent être petits (inférieur à 10 mm), intermédiaire (entre 10 mm et 3 cm) ou gros (plus de 3 cm).
Micro nodule au foie : ça veut dire quoi ?
Les micro nodules sont des nodules dont la taille est inférieure à 10 millimètres de diamètre.
Est-ce que c’est grave d’avoir un nodule au foie ?
Dans la plupart des cas, les nodules du foie sont bénins et ne nécessitent pas de traitement, ni même de surveillance. Ils n’expliquent pas les douleurs abdominales.
Au niveau du foie, le nodule forme une petite boule au sein du tissu hépatique. Qu’il soit bénin ou plus rarement malin, il n’est responsable habituellement d’aucun symptôme. Si la taille est importante, parfois plus de 5 cm de diamètre, certains nodules peuvent entraîner une pesanteur ou des douleurs. « Souvent les patients ayant une image nodulaire dans leur foie pensent que le nodule est responsable de leurs douleurs, mais ce n’est la plupart du temps pas le cas. Les douleurs ont le plus souvent une autre origine » précise le Dr Lagneau.
L’hyperplasie nodulaire focale touche principalement les femmes.
Quelles sont les causes d’un nodule au foie ?
Les causes de nodule du foie différent en fonction de leur nature. L’angiome et le kyste hépatique sont généralement d’origine congénitale, l’adénome hépatique est souvent provoqué par la contraception orale chez les femmes et l’hyperplasie nodulaire focale touche principalement les femmes sans qu’on en connaisse la cause. Concernant lecancer du foie, ce sont les virus de l’hépatite B et C ainsi que l’alcool qui en sont les principaux facteurs favorisants.
Diagnostic : scanner, IRM, biopsie pour détecter le nodule au foie
Le nodule au foie se détecte facilement grâce à une échographie. Parfois, de nombreux nodules sont découverts lors de cet examen, mais ce n’est pour autant pas plus grave. Comme le rappelle la spécialiste « les kystes hépatiques peuvent être multiples, et même associés à des kystes rénaux. On parle alors de polykystose« . Certaines images sont de diagnostic évident en échographie et ne nécessitent aucun autre examen : ce sont les kystes et les angiomes de petite taille. D’autres images devront être précisées par scanner et/ou IRM afin de de caractériser les anomalies avec plus de précisions. « Les images radiologiques apportent des indications sur leur nature potentielle et, au moindre doute, est proposée une biopsie pour analyse cellulaire » ajoute le Dr Lagneau. La biopsie hépatique est réalisée sous anesthésie locale à l’aide d’une fine aiguille. Elle permet de porter le diagnostic si les nodules n’ont pas pu être identifiés formellement à l’imagerie.
Quels sont les traitements d’un nodule au foie ?
Il dépend de la nature du nodule. La plupart du temps, les nodules sont bénins et asymptomatiques et ne nécessitent donc pas de traitement. Les kystes biliaires peuvent grossir de façon importante et exceptionnellement se compliquer et nécessiter un traitement (alcoolisation par échographie ou chirurgie en dernier recours). « L’hyperplasie nodulaire focale, bien que parfois impressionnante par sa taille, ne nécessite pas de traitement. En revanche, les adénomes sont possiblement à risque évolutifs » explique la gastro-entérologue. Il est souhaitable d’arrêter la prise d’hormones (contraception). En l’absence de régression, la chirurgie est alors discutée.
La maladie de Menkès est une maladie génétique du métabolisme du cuivre. Le cuivre est un oligo-élément essentiel à notre organisme : il agit comme cofacteur d’un certain nombre d’enzymes et est essentiel à plusieurs fonctions biologiques comme la respiration cellulaire et la dégradation des radicaux libres toxiques pour la cellule, il joue un rôle dans le métabolisme du glucose et intervient dans la minéralisation de l’os, dans la régulation des neurotransmetteurs, dans l’immunité et le métabolisme du fer. Ainsi, il ne faut pas qu’il y ait d’excès ou de déficit en cuivre. Dans la maladie de Menkès, letransport du cuivre à l’intérieur des cellules est perturbé du fait d’un défaut génétique du transporteur du cuivre, l’ATP7A. Dès lors, la fabrication des enzymes à cuivre ne se fait pas normalement : « Le cuivre ne peut pas pénétrer dans le compartiment cellulaire où se passe la fabrication de ces enzymes à cuivre » explique le Pr Annick Toutain, Professeur de Génétique Médicale à la Faculté de Médecine de Tours, Praticien Hospitalier, Chef du Service de Génétique du CHU de Tours, Spécialisée dans l’étude des aspects génétiques des déficiences intellectuelles syndromiques ou non spécifiques. De plus, en temps normal, le taux de cuivre dans une cellule est régulé et, lorsque le cuivre atteint un certain taux, il est excrété hors de la cellule par l’ATP7A.
« Il y a une accumulation de cuivre dans la cellule et en même temps, un défaut de cuivre dans la circulation sanguine. »
Mais dans la maladie de Menkès, « il y a une accumulation de cuivre dans la cellule et en même temps, un défaut de cuivre dans la circulation sanguine » résume la généticienne. Alors, le taux de cuivre dans le sang ainsi que le taux de céruléoplasmine (la protéine qui transporte le cuivre) sont tous les deux très bas. « Au niveau du cerveau, il y a un défaut de cuivre dans le système nerveux qui explique l’ensemble des symptômes neurologiques de la maladie » ajoute le Pr. Toutain.
Quelles sont les causes de la maladie de Menkès ?
La maladie de Menkès est une maladie génétique lié à un défaut du gène qui sert à produire la protéine ATP7A. « Ce gène ATP7A existe chez tous les êtres humains. Chez les enfants qui souffrent de la maladie de Menkès, ce gène est défectueux : la protéine ATP7A n’est plus produite. » explique le Pr. Toutain.
Cette maladie ne touche que les garçons qui n’ont qu’un seul chromosome X.
La transmission de la maladie est liée au chromosome X : cette maladie ne touche que les garçons qui n’ont qu’un seul chromosome X. En revanche, les femmes peuvent être conductrices (le terme exact est « hétérozygote ») de la maladie : elles ne sont pas atteintes de la maladie mais peuvent la transmettre à leur enfant.
Quels sont les symptômes de la maladie de Menkès ?
La maladie de Menkès se manifeste principalement par une encéphalopathie (inflammation du cerveau). « À la naissance, les enfants ont l’air d’être sains et au bout de quelques semaines de vie, on se rend compte qu’ils ont un retard de développement psychomoteur, ils présentent un défaut de tonus, ils peuvent déclarer des convulsions… En somme, ils ne font pas leurs acquisitions » explique le Pr. Toutain. Les enfants peuvent également présenter des phases d’hypothermie, du fait de difficultés à réguler leur température, des phases d’hypotension… Il existe aussi des anomalies de pigmentation, une peau très pâle et sèche, des cheveux secs et frisottés. Il peut également y avoir des anomalies vasculaires causant notamment des hématomes sous-duraux ainsi que des problèmes de minéralisation osseuse.
Comment est diagnostiquée la maladie de Menkès ?
Le diagnostic est posé soit par le pédiatre soit par un neuropédiatre ou un généticien sur la base d’un examen clinique face à un déficit psychomoteur important et d’une prise de sangavec un dosage du cuivre et de céruléoplasmine. Ces dosages montrent des taux effondrés. L’analyse génétique est faite ensuite pour éventuellement valider un diagnostic un peu douteux parce que le tableau clinique est atypique, et de toute façon, ensuite, elle est faite pour le conseil génétique afin d’informer la famille, notamment pour savoir si la mère ou d’autres femmes de la famille sont conductrices.
Quels sont les traitements de la maladie Menkès ?
Un traitement par perfusion de cuivre est proposé aux États-Unis par le Dr. Stephen G Kaler ainsi qu’en France par quelques équipes mais ce traitement n’est efficace que sur certaines anomalies génétiques et s’il est administré de manière très précoce, dans les 3 premières semaines de vie. Or, en France, le diagnostic est souvent posé tardivement. Au delà de ces trois semaines, le traitement semble néanmoins améliorer quelques symptômes comme l’hypotension et les convulsions sans pour autant permettre de guérison.
Évidemment, une prise en charge des symptômes de la maladie est également mise en œuvre afin d’améliorer le confort des jeunes patients. On leur pose une sonde naso-gastrique puis on leur fait une gastrostomie de manière à pouvoir les alimenter et les hydrater, on leur donne des traitements anti-épileptiques pour éviter les convulsions…
Quelle est l’espérance de vie ?
« Dans la forme typique, les enfants meurent après quelques années de vie » indique le Pr. Toutain.
Associations pour la maladie de Menkès
Nos Enfants Menkès, 32 montée du Château, « Le Paradis », 38210 TULLINS (4 comités régionaux en France)
Merci au Pr. Annick Toutain, Professeur de Génétique Médicale à la Faculté de Médecine de Tours, Praticien Hospitalier, Chef du Service de Génétique du CHU de Tours, Spécialisée dans l’étude des aspects génétiques des Déficiences Intellectuelles syndromiques ou non spécifiques pour ses précisions.
Kyste en bas du dos, en haut des fesses… Ce kyste qualifié de « pilonidal » en médecine peut être douloureux et s’infecter au point de devoir être opéré.Il est plus fréquent chez l’adulte jeune. A quoi ressemble-t-il ? Est-il plus fréquent chez la femme ? Quels sont les traitements ? Peut-il partir tout seul ? Tout savoir sur le kyste pilonidal avec le Docteur Charlotte Favreau-Weltzer, gastro-entérologue et proctologue.
Définition : qu’est-ce qu’un kyste pilonidal ?
Le kyste pilonidal (kyste sacrococcygien) est une petite poche close ayant une membrane distincte qui se développe le plus souvent juste au-dessus du pli qui sépare les 2 fesses (sillon interfessier), le long du coccyx. On parle également de sinus pilonidal. Le kyste est dit « pilonidal » car « pilus » en latin signifie « poil » et « nidus » signifie « nid » en français. Ce kyste peut se former à cause d’un poil incarné sous la peau qui entraîne une infection.
Un kyste pilonidal peut-il partir tout seul ?
Non, un kyste pilonidal ne part pas tout seul. Infecté, il impose une intervention chirurgicale pour retirer le pus présent à l’intérieur ou qui s’écoule et éviter l’étendue de l’infection.
Symptômes : comment reconnaître un kyste pilonidal ?
« Le plus souvent, le kyste pilonidal ne provoque aucun symptôme » signale le Dr Favreau-Weltzer : seule la présence de petites fossettes au niveau de la raie des fesses peuvent signaler sa présence. « Mais s’il s’inflamme, il peut devenir douloureux lorsqu’on le touche ou lorsque l’on s’assied dessus et il peut s’infecter et créer un abcèsavec une poche de pus qu’il faut vider » poursuit-elle. Dans ce cas, la douleur devient vive, permanente et pulsatile. « Alors, les gens n’arrivent plus à s’asseoir, plus à marcher, plus à dormir » précise la gastro-entérologue.
Quelles sont les causes d’apparition d’un kyste pilonidal ?
Le kyste peut-être congénital, c’est-à-dire présent dès la naissance, ou acquis et provenir d’un poil qui s’incarne au niveau du sillon interfessier, se met en boule et provoque un kyste. « On regroupe ces deux affections sous le terme de « maladie pilonidale » parce qu’il y a des poils dedans » précise la spécialiste. Il peut ne pas être gênant du tout, s’inflammer et/ou s’infecter. Les facteurs suivants peuvent favoriser la formation d’un kyste pilonidal, précise la Société nationale française de colo-proctologie : peau grasse, surpoids, pli interfessier profond, manque d’hygiène, position assise plusieurs heures par jour, frottements répétés.
Comment diagnostiquer un kyste pilonidal ?
Le diagnostic est clinique. Il est posé par un médecin après la palpation du kyste et l’observation de signes inflammatoires quand il y en a. Lorsque le kyste est infecté, un prélèvement peut être effectué pour déterminer le germe en cause.
Quelle fréquence chez la femme ?
Le kyste pilonidal est plus fréquent chez l’homme (jeune) que chez la femme. « On estime qu’il touche entre 2 et 3 hommes pour 1 femme » signale le Dr Favreau-Weltzer. Le kyste pilonidal affecterait 0,7% de la population générale.
Quels sont les traitements d’un kyste pilonidal ?
Le traitement du kyste pilonidal est chirurgical.
Le laser est-il efficace en cas de kyste pilonidal ?
« Le laser n’a pas tellement sa place dans le traitement du kyste pilonidal » explique le Dr Favreau-Weltzer. « Le laser compte parmi les techniques dites « micro-invasives » qui sont intéressantes parce que les patients ont moins mal et cicatrisent beaucoup plus vite mais sont beaucoup plus à risque de récidive que la chirurgie conventionnelle » ajoute-t-elle.
En quoi consiste l’opération d’un kyste pilonidal ?
Le traitement le plus conventionnel et le plus souvent utilisé est la résection chirurgicale qui permet d’enlever le kyste dans son intégralité. L’opération se fait sous anesthésie générale, en ambulatoire.
Combien de temps prend la cicatrisation ?
Le délai de cicatrisation est de près de 2 mois. La plaie n’est en effet pas refermée afin d’éviter une nouvelle infection. Il faut donc attendre que la peau se reconstitue, ce qui demande du temps. Le kyste peut récidiver. Il y a des soins infirmiers pendant ces deux mois suivant l’opération. Il y a des points en général, le plus souvent rétractables. Aucune méthode scientifique n’a fait ses preuves dans l’amélioration de la cicatrisation. Le miel de Manuka pourrait éventuellement être une piste selon le Dr. Favreau-Weltzer. L’arrêt de travail dépend de la profession exercée par le patient.
Merci au Docteur Charlotte Favreau-Weltzer, gastro-entérologue.
Le pancréas est une glande du système digestif. Il est situé dans l’abdomen, logé en profondeur derrière l’estomac et dans le cadre formé par la première partie de l’intestin grêle, le duodénum. Il se trouve à proximité de vaisseaux sanguins importants (le tronc cœliaque, l’artère mésentérique supérieure, la veine porte). Le cancer du pancréas se développe quand une cellule initialement normale se transforme (mutations) et commence à se multiplier de façon anarchique, jusqu’à former une tumeur maligne. C’est le 9e cancer le plus fréquent chez l’homme et le 7e cancer le plus fréquent chez la femme. Quels sont les symptômes d’alerte ? Les facteurs de risque ? Comment le diagnostique-t-on ? Peut-on le traiter ? En guérir ? Quelle espérance de vie ?
Qu’est-ce qu’un cancer du pancréas ?
Le type le plus fréquent de cancer du pancréas est l’adénocarcinome canalaire. 9 cancers du pancréas diagnostiqués sur 10 sont des adénocarcinomes canalaires. Ils se développent à partir des cellules qui produisent le suc pancréatique, précisément des cellules acineuses et canalaires. Les 10 % restants sont des tumeurs rares du pancréas, de formes très variables. L’adénocarcinome canalaire du pancréas peut se développer partout au niveau de la glande pancréatique. Il est plus fréquent au niveau de la tête du pancréas (environ 70-80% des patients), mais peut se développer aussi au niveau du corps et de la queue du pancréas (environ 20-30%). La taille moyenne d’un cancer du pancréas au moment du diagnostic est d’environ 3 cm. L’Institut national du Cancer (Inca) estime à 14 000 le nombre de nouveaux cas de cancer du pancréas chaque année en France en 2018 et à 11 500 le nombre estimé de décès par cancer du pancréas. L’incidence du cancer du pancréas est en augmentation (de 1990 à 2018, le cancer du pancréas a augmenté en moyenne par an de +2.7% chez l’homme et +3.8% chez la femme*. « C’est l’un des rares cancers qui est en augmentation en France avec le mélanome, le cancer de la thyroïde et le cancer du foie« , souligne le Pr Renato Lupinacci, Chirurgien pancréatique à l’Hôpital Ambroise-Paré (APHP-Université Paris Saclay).
Quels sont les symptômes d’un cancer du pancréas ?
Le cancer du pancréas donne généralement peu de signes spécifiques. L’apparition d’un cancer du pancréas peut être suspectée devant plusieurs signes dont :
Des douleurs abdominales et/oudorsales « parfois assez intenses en regard de l’estomac qui peuvent se propager aux côtes ou dans le dos vers la colonne vertébrale. C’est souvent le signe d’une maladie avancée. Mais c’est un signe peu spécifique car il est commun à une multitude de causes« , prévient le Pr Lupinacci.
Une jaunisse (ictère) souvent accompagnée de démangeaisons (prurit) « si le cancer est localisé au niveau de la tête du pancréas, il peut comprimer le canal cholédoque qui a pour rôle de drainer la bile produite par le foie vers l’intestin« , explique notre interlocuteur. Cette obstruction du drainage biliaire va entraîner une diminution de la formation de la bile (choléstase), ce qui entraîne un jaunissement du blanc de l’œil, de la peau et des urines (urines foncées).
L’apparition d’un diabète. « Diabète et cancer du pancréas entretiennent une relation intriquée où chacun constitue un risque de développer l’autre. En cas de diabète de type 2, le risque de cancer augmente. La survenue d’un diabète précède aussi souvent le diagnostic de cancer du pancréas« , explique le spécialiste.
Quelles sont les causes d’un cancer du pancréas ?
On considère que la diminution de la plupart des cancers est corrélée à la diminution des facteurs de risque. En ce qui concerne le cancer du pancréas, on en sait finalement peu sur les facteurs de risque.
→ Le tabac (actif et passif) est un facteur de risque très important pour le cancer du pancréas. Le tabagisme est impliqué dans le développement du cancer du pancréas dans 20 à 30 % des cas. « Pourtant, malgré le fait que la diminution du tabac entraîne une diminution des cancers en France, pour le cancer du pancréas, ce n’est pas le cas. Il y a probablement d’autres facteurs de risque qu’on ne connaît pas et qui pourraient permettre d’expliquer l’augmentation de l’incidence du cancer du pancréas« , argue notre interlocuteur.
→ Comme pour tous les cancers, il existe des mutations génétiques qui prédisposent à un cancer du pancréas. Les mutations génétiques les plus fréquentes touchent le gène BRCA2 (qui augmente également le risque de cancer du sein), et le gène CDKN2A (associé au mélanome de la peau). Mais il y a peu d’autres mutations connues qui permettent de surveiller ces patients.
→ La pancréatite chronique est aussi un facteur de risque du cancer du pancréas. « Il s’agit d’une pathologie héréditaire. Une pancréatite chronique entraîne une inflammation récurrente du pancréas, ce qui entraîne un risque accru de cancer. C’est la même chose que pour les maladies inflammatoires des intestins qui sont un facteur de risque de cancer du côlon« , souligne le Dr Lupinacci.
→ Le syndrome métabolique et l’obésité (et même dès le stade de surpoids avec IMC > 25 kg/m2)
→ Les maladies chroniques du pancréas (pancréatite chronique alcoolique ou génétique) exposent également à un risque accru de cancer du pancréas. « La pancréatite chronique familiale est une pathologie génétique qui entraîne une inflammation récurrente du pancréas, et de ce fait un risque accru de cancer. C’est la même chose que pour les maladies inflammatoires des intestins qui sont un facteur de risque de cancer du côlon« , souligne le Pr Lupinacci.
Quel est l’âge moyen au diagnostic ?
« Le cancer du pancréas est diagnostiqué le plus souvent après les 70 ans, répond le Pr Lupinacci. C’est un cancer qui touche davantage la personne âgée. Le cancer du pancréas est un cancer d’évolution lente. Autrement dit, le temps que la cellule saine prend pour devenir cancéreuse est relativement lent. Mais une fois que la cellule cancéreuse est là, la progression de la maladie et sa dissémination sont rapides« .
Quelle espérance de vie en cas de cancer du pancréas ?
« Le cancer du pancréas est le cancer digestif le plus mortel, indique d’emblée notre spécialiste. On a une survie globale à 5 ans tous stades confondus de moins de 10% »
Comment diagnostique-t-on un cancer du pancréas ?
Le diagnostic d’un cancer du pancréas est difficile et généralement tardif. « Pour l’instant, aucune politique de dépistage n’a fait ses preuves dans le cancer du pancréas, contrairement au cancer colorectal (avec Mars Bleu par exemple). En termes de santé publique, on ne dispose pas d’analyses pour savoir si un dépistage généralisé serait bénéfique, viable et pertinent. Pour les personnes avec des facteurs de risque établis, on peut envisager la réalisation d’un scanner abdomino-pelvien (ou une IRM pancréatique) qui est un examen non invasif. Néanmoins pour qu’il soit efficace (parfois, les lésions que l’on cherche sont difficilement identifiables), cet examen doit être réalisé avec des protocoles standardisés et par des radiologues expérimentés.« , détaille notre interlocuteur. Une biopsie est presque toujours nécessaire pour confirmer le diagnostic et permettre de décider des thérapeutiques.
Quels sont les traitements d’un cancer du pancréas ?
Plusieurs types de traitements sont utilisés pour traiter les cancers du pancréas. Le choix est effectué par plusieurs médecins (chirurgien, oncologue, gastroentérologue, radiothérapeute, radiologue) lors de la réunion de concertation pluridisciplinaire. La chirurgie et la chimiothérapie conventionnelle, parfois associées à une radiothérapie, sont les principaux traitements des cancers du pancréas. Ces traitements peuvent être utilisés seuls ou associés les uns aux autres. « Aujourd’hui, le traitement du cancer du pancréas à but curatif concerne entre 15 et 20% des patients (80% des patients sont diagnostiqués à un stade où l’on ne peut pas les opérer). Le traitement repose sur la chirurgie et la chimiothérapie.L’ordre peut être : chirurgie puis chimiothérapie, ou chimiothérapie, chirurgie puis chimiothérapie. Cette stratégie thérapeutique est décidée en fonction de plusieurs paramètres : l’état général du patient et la stadification du cancer (en fonction de la distance entre la tumeur et les organes de voisinage, notamment les vaisseaux)... », explique le Pr Lupinacci. La plupart du temps, la chirurgie n’est pas une pancréatectomie totale et consiste à n’enlever qu’une partie du pancréas. Il y a trois types de chirurgie pour l’adénocarcinome canalaire du pancréas:
La duodénopancréatectomie céphalique est la chirurgie qui consiste à enlever la partie droite du pancréas (« la tête » ou tout ce qui est à droite de l’axe des veines mésentérique supérieure et porte) et qui représente 65-80% des chirurgies
La pancréatectomie gauche est la chirurgie qui consiste à enlever la partie gauche du pancréas (« le corps et la queue » ou tout ce qui est à gauche de l’axe des veines mésentérique supérieure et porte ) et qui représente 15 à 20% des chirurgies.
La pancréatectomie totale est la chirurgie qui consiste à enlever la totalité de la glande pancréatique, mais cela a généralement peu d’intérêt dans le traitement du cancer du pancréas car la tumeur touche rarement la totalité du pancréas (moins de 5% des chirurgies).
Où le cancer du pancréas peut-il métastaser ?
« Les métastases du cancer du pancréas sont essentiellement hépatiques (environ 75%). Le deuxième site sont les poumons (environ 20%), et de façon moins fréquente les os, le cerveau et cavité péritonéale », répond le Pr Lupinacci.
Merci au Pr Renato Lupinacci, Chirurgien pancréatique et oncologique à l’Hôpital Ambroise-Paré (APHP-Université Paris Saclay).
La fin du mois de mars signe l’arrivée du Printemps et favorise une meilleure santé mentale. Le retour de la luminosité et de températures plus douces accentuent les envies de bouger et de participer à des activités sociales. Quels sont les effets du printemps sur la santé mentale ? Comment avoir le moral au printemps ?
Quels sont les effets du printemps sur la santé mentale ?
Il existe un lien avéré entre troubles psychologiques, météo et saisonnalité. « Il y a un vrai cycle d’évolution de la santé mentale lié aux saisons » confirme le Dr Fanny Jacq, psychiatre. « En mars-avril, nous observons une décrue des consultations en psychiatrie. Au printemps, la hausse de la luminosité favorise notre sécrétion de sérotonine, on régule mieux notre mélatonine, on sécrète également plus d’endorphines, les hormones de la bonne humeur et du bien-être » précise notre interlocutrice. « Après avoir hiberné en hiver, on sort davantage de chez soi, ce qui nous procure de la vitamine Det réduit aussi le risque de rumination qui survient lorsqu’on est enfermé » indique le Dr Jacq.
« La luminosité favorise la sécrétion de sérotonine, et d’endorphines, les hormones de la bonne humeur et du bien-être »
Le retour du soleil et des températures agréables nous poussent à ressortir et organiser des activités sociales (verres en terrasse, balade, etc). C’est une période qui motive les gens à se remettre au sport. « Par exemple, on a moins envie de faire du jogging ou de la natation quand il fait froid alors qu’au printemps les températures s’adoucissent et il pleut moins pour courir en extérieur » justifie la psychiatre. Or « l’activité sportive a des effets bénéfiques sur la santé mentale : elle diminue la dépression, le stress et augmente les capacités cognitives » précise notre experte. Par ailleurs, après les repas riches et saturés en graisse (comme les raclettes, fondues), le printemps est la saison des fruits et légumes frais, des repas plus légers et sains, riches en nutriments. « Le printemps est la saison du grand ménage. On jette, on range, on fait le tri, on aère et on repart sur une nouvelle base » ajoute le Dr Jacq. « Une étude de l’American Journal of Preventive Medecine qui a analysé les requêtes Google, a conclu que les maladies mentales sont plus fréquentes l’hiver. En effet, les recherches liées aux maladies mentales (comment s’en sortir, recherches de psychologues, comment mieux dormir etc) baissent énormément pendant le printemps et l’été. »
Comment avoir le moral au printemps ?
Pour optimiser les bienfaits du printemps sur la santé mentale, il faut commencer par avoir conscience de ces derniers. Concrètement : « Sortir de chez soi, mettre la tête au soleil, marcher au lieu de prendre le métro, acheter plus de fruits et de légumes, trier sa maison.. sont des moyens d’augmenter les bienfaits du printemps sur la santé mentale » précise notre experte.
Est-ce que la luminothérapie augmente les bienfaits du printemps ?
« La luminothérapie fait partie de la photothérapie, famille de traitements qui utilisent la lumière, rappelle la spécialiste. Elle est conseillée pour les individus qui ont une pathologie, un réel trouble de la dépression saisonnière (octobre à février en général) » indique le Dr Jacq. Chez eux, elle peut optimiser encore les bienfaits du printemps notamment en favorisant la régulation de leurs problèmes de sommeil. « La luminothérapie suit la règle des 3 : faire 30 minutes le matin en se mettant à 30cm face à la lampe et par phase de 3 semaines (pour éviter le risque d’addiction) » préconise notre experte.
Merci au Dr Fanny Jacq, psychiatre.
Source : Saisonnalité dans la recherche d’informations sur la santé mentale sur Google, American Journal of Preventive Medecine, mai 2013