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Anticorps anti-récepteurs de la TSH : positif, négatif, c'est quoi ?

Anticorps anti-récepteurs de la TSH : positif, négatif, c'est quoi ?

Que sont les anticorps anti-récepteurs de la TSH ? 

« Les anticorps anti-récepteurs de la TSH (« TSH récepteurs anticorps » ou TRAC ou TRAK) sont des anticorps produits par le système immunitaire et dirigés contre les récepteurs de la thyréostimuline (TSH) situés à la surface des thyréocytes, c’est-à dire les cellules de la glande thyroïde« , explique le Dr Emmanuel Bories, Biologiste Médical. Ces anticorps peuvent se lier aux récepteurs de la TSH et les stimuler de manière inappropriée, ce qui peut entraîner une production excessive d’hormones thyroïdiennes, provoquant ainsi une hyperthyroïdie. « C’est l’origine de la maladie de Basedow, qui est la cause la plus fréquente d’hyperthyroïdie. De manière moins fréquente, ils peuvent également bloquer ces récepteurs et créer ainsi une hypothyroïdie« . L’hyperthyroïdie peut causer divers symptômes tels que la perte de poids, la fatigue, l’irritabilité, des tremblements, une accélération du rythme cardiaque et des problèmes de sommeil. « La mesure des anticorps anti-récepteurs de la TSH est souvent utilisée pour aider à diagnostiquer la maladie de Basedow et pour suivre la progression de la maladie et l’efficacité du traitement. Les niveaux d’anticorps TRAK peuvent également aider à prédire la probabilité d’une rechute après le traitement« .

Quel est le taux normal d’anticorps anti-récepteurs de la TSH ? 

« Le taux normal d’anticorps anti-récepteurs de la TSH, également appelés TRAK (TSH Rezeptor-Antikorper ou TRAC pour TSH récepteurs anticorps) peut varier selon le laboratoire et la méthode de mesure utilisée, poursuit notre interlocuteur. En général, un taux de TRAK inférieur à 1,5 UI/L est considéré comme normal chez les adultes« . Cependant, la présence d’anticorps anti-récepteurs de la TSH ne signifie pas nécessairement que vous avez une maladie thyroïdienne. « Les niveaux d’anticorps TRAK peuvent être élevés chez les personnes atteintes d’une maladie de la thyroïde auto-immune, comme la maladie de Basedow, mais peuvent également être élevés chez les personnes sans maladie de la thyroïde« .

Anticorps anti-récepteurs de la TSH positif : pourquoi ? 

Un test positif d’anticorps anti-récepteurs de la TSH indique la présence d’anticorps dirigés contre les récepteurs de la TSH à la surface des cellules de la thyroïde. « Un test TRAK positif peut être le signe d’une maladie auto-immune de la thyroïde, telle que la maladie de Basedow, qui est la cause la plus fréquente d’hyperthyroïdie« , reprend le biologiste. Dans cette maladie, le système immunitaire produit des anticorps qui stimulent de manière excessive les récepteurs de la TSH, entraînant une production excessive d’hormones thyroïdiennes. « Cependant, un test TRAK positif peut également être présent chez les personnes atteintes d’autres maladies auto-immunes, telles que la polyarthrite rhumatoïde ou le lupus érythémateux systémique, ou chez les personnes atteintes d’autres troubles de la thyroïde, tels que l’hypothyroïdie ou une thyroïdite« .

Anticorps anti-récepteurs de la TSH négatif : pourquoi ? 

Un test négatif d’anticorps anti-récepteurs de la TSH indique que les anticorps dirigés contre les récepteurs de la TSH à la surface des cellules de la thyroïde sont absents ou en quantité très faible. « Cependant, l’absence de TRAK ne signifie pas nécessairement que vous n’avez pas de maladie thyroïdienne, assure le spécialiste. Les tests de TRAK sont spécifiques pour la maladie de Basedow, mais il existe d’autres maladies thyroïdiennes qui peuvent causer une hyperthyroïdie ou une hypothyroïdie sans présenter de TRAK ».

Anticorps anti-récepteurs de la TSH positif et grossesse

Un test positif d’anticorps anti-récepteurs de la TSH chez une femme enceinte peut indiquer la présence de la maladie de Basedow ou d’une autre maladie auto-immune de la thyroïde. « Si une femme enceinte est atteinte d’une maladie de Basedow non traitée, cela peut augmenter le risque de complications pour elle et son bébé, alerte le biologiste. Les anticorps anti-récepteurs de la TSH peuvent traverser le placenta et affecter la glande thyroïde du fœtus« . Une augmentation de la production d’hormones thyroïdiennes due à la stimulation excessive des récepteurs de la TSH peut entraîner une hyperthyroïdie chez le fœtus, ce qui peut affecter sa croissance et son développement. « Les femmes enceintes atteintes de la maladie de Basedow peuvent également avoir un risque accru de fausse couche, d’accouchement prématuré, de prééclampsie et d’autres complications« . Il est important que les femmes enceintes présentant des anticorps anti-récepteurs de la TSH positifs soient suivies régulièrement par un médecin afin de surveiller leur fonction thyroïdienne et de traiter toute maladie thyroïdienne sous-jacente si nécessaire. Le traitement peut impliquer des médicaments antithyroïdiens pour contrôler l’hyperthyroïdie, ou des hormones thyroïdiennes pour traiter l’hypothyroïdie. « Les femmes enceintes atteintes de la maladie de Basedow doivent être prises en charge par un médecin spécialisé en obstétrique et en endocrinologie pour surveiller leur santé et celle de leur bébé tout au long de la grossesse ».

Anticorps anti-récepteurs de la TSH et maladie de Basedow 

La maladie de Basedow est une maladie auto-immune de la thyroïde qui est caractérisée par une production excessive d’hormones thyroïdiennes. « Cette production excessive est due à la présence d’anticorps anti-récepteurs de la TSH, également appelés TRAK, qui stimulent les récepteurs de la TSH à la surface des cellules de la thyroïde, précise le Dr Bories. Cette stimulation excessive entraîne une production excessive d’hormones thyroïdiennes, ce qui peut causer des symptômes tels que la perte de poids, la nervosité, la transpiration excessive, les palpitations cardiaques et l’irritabilité« . Le dosage des anticorps anti-récepteurs de la TSH est utilisé pour diagnostiquer la maladie de Basedow. Un résultat positif de TRAK indique que les anticorps anti-récepteurs de la TSH sont présents en quantité élevée dans le sang, ce qui est caractéristique de la maladie de Basedow. « Le traitement de la maladie de Basedow peut impliquer des médicaments antithyroïdiens pour réduire la production d’hormones thyroïdiennes, des bêta-bloquants pour réduire les symptômes tels que les palpitations cardiaques et l’irritabilité, ou une ablation chirurgicale de la thyroïde en cas de symptômes persistants ou récidivants. Dans certains cas, le traitement peut également inclure l’utilisation d’iode radioactif pour détruire la glande thyroïde« . Les personnes atteintes de la maladie de Basedow ont un risque accru d’avoir d’autres maladies auto-immunes, telles que le diabète de type 1 ou la maladie de Crohn, et peuvent nécessiter une surveillance et des soins supplémentaires pour ces affections.

Merci au Docteur Emmanuel Bories, Biologiste Médical Coresponsable au Laboratoire Bio-Val de Cruseilles (74) et membre du réseau Les Biologistes Indépendants.


Source : JDF Santé

Syndrome de Klinefelter : symptômes, héréditaire ?

Syndrome de Klinefelter : symptômes, héréditaire ?

Définition : qu’est-ce que le syndrome de Klinefelter ? 

Le syndrome de klinefelter est une anomalie chromosomique qui ne concerne que les garçons et qui correspond à la présence d’un chromosome X en plus. « Cette anomalie est assez fréquente puisqu’elle concerne 1 naissance sur 500 à 600« , précise Véronique Kerlan, cheffe du service d’endocrinologie, diabète et maladie métabolique au CHU de Brest. 

Quelle est la cause du syndrome de Klinefelter ? 

Ce chromosome supplémentaire est transmis par la mère ou le père, alors qu’aucun des parents n’est porteur du syndrome. « L’origine en est accidentelle, liée à une non-disjonction des chromosomes sexuels lors de la méiose« , précise Santé Publique France. Pour rappel, la méïose correspond à une double division cellulaire qui permet la formation des gamètes (les spermatozoïdes et les ovocytes). 

Quel est le caryotype d’une personne atteinte du syndrome de Klinefelter ? 

Le caryotype d’un patient porteur du syndrome de Klinefelter présente un chromosome X supplémentaire, avec 47 et non 46 chromosomes. Le caryotype de ces patients est 47, XXY. 

« Le syndrome de Klinefelter ne peut pas être traité »

Quels sont les symptômes du syndrome de Klinefelter ? 

Selon notre experte, environ 25 % des cas seulement seraient diagnostiqués. « L’expression clinique de ce syndrome est très variable et plus ou moins visible« , précise l’endocrinologue. 

► Chez les enfants : Environ 10 % des cas seraient diagnostiqués dans l’enfance : « on peut retrouver un retard dans les apprentissages, notamment le langage, les repères spatio-temporels. Certains patients peuvent également présenter des difficultés de mémorisation et des troubles du comportement« , détaille Véronique Kerlan. Ces retards s’améliorent au fur et à mesure s’ils sont pris en charge suffisamment tôt. Ces enfants sont en outre grands pour leur âge et présentent une croissance des membres inférieurs supérieure à la normale. Ces signes cliniques ne sont pas systématiques. 

► Chez les adolescents : la puberté est souvent légèrement plus tardive chez les adolescents porteurs du syndrome de Klinefelter. Les testicules ne grossissent pas suffisamment. « C’est ce signe qui doit conduire au diagnostic et c’est aussi la raison pour laquelle tant de garçons ne sont pas diagnostiqués. Autrefois, une palpation des testicules était systématique lors de la visite médicale du service militaire. Actuellement, la palpation testiculaire après la puberté est très rare« . Autre signe qui peut mettre sur la voie : une gynécomastie soit une hypertrophie du tissu glandulaire mammaire. 

► A l’âge adulte : « Alors qu’ils n’ont pas été diagnostiqués à l’adolescence, on retrouve ces personnes en PMA. Ils sont alors diagnostiqués car le syndrome de Klinefelter est à l’origine d’une infertilité. Contrairement aux autres signes cités, ce symptôme est retrouvé chez tous les patients. » De plus, le taux de testostérone est généralement inférieur à la normale, mais pas toujours : « il est suffisant à l’adolescence pour déclencher la puberté. Ce sont toutefois des garçons qui présentent moins de caractères sexuels secondaires. Avec le temps, ce taux de testostérone deviendra trop bas et nécessitera un traitement », note Véronique Kerlan. 

Comment pose-t-on le diagnostic ? 

Les divers signes cités plus haut et surtout, de petits testicules chez un homme jeune, orientent le diagnostic. Le syndrome de Klinefelter est confirmé à la prise de sang par un dosage  de testostérone souvent trop bas pour l’âge . Celle-ci montre par contre toujours des taux d’hormones gonadotropes – produites par l’hypophyse – plus élevés chez les porteurs du syndrome. On réalise ensuite un caryotype qui confirme le diagnostic

Quelles sont les conséquences chez une personne atteinte du syndrome de Klinefelter ? 

« L’annonce de ce syndrome a un impact psychologique assez lourd, chez un adolescent mais aussi chez ses parents. L’infertilité et l’anomalie chromosomique inquiètent« , explique Véronique Kerlan. Ce qui implique une prise en charge psychologique de l’adolescent et de sa famille. Les porteurs du syndrome de Klinefelter sont en outre plus à risque de développer un syndrome métabolique, un cancer du sein, une ostéoporose, des maladies thrombo-emboliques et/ou  auto-immunes. « C’est pourquoi, il faut d’emblée sensibiliser à l’importance de l’activité physique, d’une alimentation saine et équilibrée et d’apports suffisants en calcium« , note la spécialiste. Elle ajoute : « la gynécomastie est en outre surveillée régulièrement afin de dépister le plus tôt possible un éventuel cancer du sein« . Le taux de testostérone des patients est régulièrement surveillé et des injections seront prescrites si nécessaire. « En dessous de 3 ng/ml de sang, il faudra mettre en place un traitement« , précise la spécialiste. 

La prise en charge de l’infertilité 

Le syndrome de Klinefelter n’impacte en aucun cas la sexualité et le pénis du porteur est d’une taille normale. « On ne trouve pas de spermatozoïdes dans le spermogramme, mais grâce à l’avènement récent de la TESE – testicular sperm extraction – on trouve des spermatozoïdes chez 50 % des patients. Ceux-ci sont conservés et éventuellement utilisés lors d’une PMA. Cela fonctionne une fois sur deux. Les patients ont donc une chance sur quatre pour que la PMA aboutisse« , explique l’endocrinologue.  

Peut-on traiter le syndrome de Klinefelter ?

D’origine chromosomique, le syndrome de Klinefelter ne peut être traité. Seuls ses symptômes peuvent être pris en charge. 

Quelle espérance de vie ? 

Le syndrome de Klinefleter n’impacte pas l’espérance de vie.  

Merci au Pr. Véronique Kerlan, cheffe du service d’endocrinologie, diabète et maladie métabolique au CHU de Brest, pour son expertise. 


Source : JDF Santé

Propofol : sédation, durée d'action, pour quoi ?

Propofol : sédation, durée d'action, pour quoi ?

Définition : qu’est-ce que le propofol ?

Le propofol est un anesthésique général administrable uniquement par voie intraveineuse. Il présente un délai d’action rapide, de l’ordre de 30 secondes. Son mode d’action n’est pas complètement élucidé. Il reposerait sur une activation du récepteur GABA-A (acide gamma-aminobutyrique de type A) pour bloquer la transmission des signaux nerveux et induire un effet sédatif voire anesthésique. 

Quelles sont les indications du propofol ?

Réservé à un usage hospitalier, le propofol est utilisé dans les indications suivantes : 

  • pour induire et maintenir une anesthésie générale chez l’adulte et l’enfant dès 1 mois
  • pour permettre l’endormissement avant une intervention chirurgicale ou un acte médical diagnostique qui le nécessite (fibroscopie, coloscopie) chez l’adulte et l’enfant dès 1 mois. Une anesthésie locale ou régionale peut éventuellement y être associée
  • pour la sédation d’un patient de plus de 16 ans sous assistance respiratoire, hospitalisé dans un service de réanimation

Sous quels noms commerciaux trouve-t-on le propofol ?

Les spécialités commerciales à base de propofol sont : 

  • Diprivan® 10 mg/mL et 20 mg/mL en émulsion injectable dans une seringue pré-remplie
  • Propofol Lipuro® 5 mg/mL, 10 mg/mL et 20 mg/mL en émulsion injectable pour perfusion

Quelle est la durée d’action du propofol ?

Après l’injection d’une dose usuelle de propofol, l’action dure entre 4 à 6 minutes. Pour prolonger cette durée d’action, le propofol devra être administré à plus forte dose, en injections répétées ou par perfusion pour délivrer le médicament en continu dans l’organisme.

Quels sont les effets secondaires du propofol ?

Les effets indésirables les plus fréquents sont une douleur au point d’injection, une apnée passagère lors de l’administration, une hypotension potentiellement sévère. Au moment du réveil, des maux de tête, des nausées et des vomissements surviennent fréquemment. Le propofol peut également être responsable de dépression respiratoire, d’euphorie, d’affections cardiaques (troubles du rythme, insuffisance cardiaque), d’insuffisance rénale, d’un taux élevé de potassium dans le sang. Chez l’homme, le médicament peut causer une érection anormalement prolongée voire douloureuse.

Quelles sont les contre-indications du propofol ?

Le propofol est contre-indiqué en cas d’allergie à l’un des composants du médicament et notamment chez les patients allergiques au soja ou à l’arachide en raison de la présence d’huile de soja. En outre, le propofol ne doit pas être administré chez un enfant de moins de 16 ans pour induire une sédation dans le cadre d’un service hospitalier de soins intensifs. L’utilisation du propofol n’est pas contre-indiquée en cas de grossesse ou d’allaitement. Toutefois, il est fortement déconseillé et ne doit être administré chez la femme enceinte qu’en l’absence d’alternatives thérapeutiques disponibles. En cas d’administration chez une femme allaitante, l’allaitement devra être interrompu durant les 24 heures qui suivent l’injection du médicament. En raison d’une efficacité et d’une absence de toxicité non démontrées, la spécialité Propofol Lipuro® dosée à 5 mg/mL ne doit pas être administrée pour maintenir une anesthésie générale ou une sédation lors d’une intervention chirurgicale ou d’un acte médical diagnostique chez l’enfant. De plus, elle est contre-indiquée dans l’induction d’une sédation si elle est réalisée en soins intensifs. 

Sources : 
– Base de données publique des médicaments
– ANSM
– Anesthésiques généraux et médicaments utilisés en anesthésie : les points essentiels, Pharmacomédicale.org 


Source : JDF Santé

C'est quoi la mammographie 3D désormais recommandée pour le dépistage du cancer du sein ?

C'est quoi la mammographie 3D désormais recommandée pour le dépistage du cancer du sein ?

Les femmes âgées de 50 à 74 ans sont invitées tous les deux ans à réaliser gratuitement une mammographie dans le cadre du dépistage organisé du cancer du sein. Le 17 mars 2023, la Haute Autorité de Santé a recommandé « l’introduction de la mammographie 3D (par tomosynthèse), à condition qu’elle soit systématiquement associée à la reconstruction d’une image 2D synthétique (3D + 2Ds)« . C’est l’Institut national du cancer (INCa) qui a demandé à la HAS de se pencher sur l’intérêt de cet examen. Aujourd’hui le dépistage comprend un examen clinique des seins et une mammographie 2D. Qu’est-ce qu’une mammographie 3D ? Que peut voir en plus cet examen ? Pour qui ?

Qu’est-ce qu’une mammographie 3D ?

La tomosynthèse (3D) est une technique de mammographie qui permet d’obtenir un cliché numérique du sein reconstitué en trois dimensions à partir d’une série de projections (ou coupes) à faible dose, acquises sous différents angles et à différentes profondeurs, obtenues avec un mammographe numérique spécifique. La représentation en trois dimensions du sein est générée à l’aide d’un algorithme mathématique de reconstruction. Depuis 2009 cette technique d’imagerie est largement utilisée en France en dehors du cadre du dépistage organisé, notamment chez des femmes à haut risque de cancer du sein ou dans le cadre de la surveillance d’un cancer diagnostiqué.

Quelle est l’efficacité de la mammographie 3D par rapport à la 2D ?

La HAS a comparé la technique de mammographie classique (2D) à la technique de tomosynthèse (3D) seule, puis à l’association des deux techniques (3D + 2D), et enfin à la technique 3D associée à une reconstruction d’image synthétique (2Ds). Résultat :

► La mammographie 3D n’est pas plus performante que la 2D, seules.

► L’association 3D + 2D induit une exposition plus importante aux rayons X, en raison de la double irradiation que ces examens représentent pour les femmes, reproduite tous les deux ans.

► La méthode la plus efficace et la moins irradiante est l’association de la mammographie 3D associée à la 2Ds Cette procédure permet d’améliorer le taux de détection des cancers, sans pour autant augmenter le nombre d’actes d’imagerie et la dose d’exposition.

Dose d’exposition moyenne aux rayons X délivrée à la glande mammaire (source : IRSN)
Mammographie 2D entre 0,95 et 2,42 mGy
Mammographie 3D entre 1,48 et 3,20 mGy
Mammographie 3D+2D entre 2,99 et 3,80 mGy

En parallèle du déploiement progressif de la 3D+2Ds dans le dépistage organisé du cancer du sein en France, la HAS recommande le maintien de la procédure en cours fondée sur la mammographie numérique (2D).

Sources : 

La HAS actualise ses recommandations sur l’examen du dépistage organisé du cancer du sein. Communique de presse, 17 mars 2023

Évaluation de la performance et de la place de la mammographie par tomosynthèse dans le programme national de dépistage organisé du cancer du sein – Volet 2 – HAS – 9 février 2023


Source : JDF Santé

Quels sont les effets du jeûne sur le cerveau ?

Quels sont les effets du jeûne sur le cerveau ?

Quels bienfaits sur la mémoire ? 

En temps normal, l’organisme transforme les glucides, lipides et protéines en énergie qui alimentera les organes vitaux, dont le cerveau. Les systèmes digestif et nerveux sont les deux systèmes qui demandent le plus d’énergie. « Lorsque l’on se prive de nourriture, le système digestif a besoin de moins d’énergie. Ainsi, il y a plus d’énergie disponible pour le cerveau« , explique Mickael Dieleman, diététicien. Pour ne pas manquer d’énergie, l’organisme va développer des mécanismes lui permettant de puiser dans ces ressources internes. Lors d’un jeûne, la production d’une protéine appelée BDNF (brain-derived neurotrophic factor) est favorisée au même titre que lorsque l’on fait du sport. « Cette protéine permet la génération cellulaire du cerveau. » La BNDF agit sur les neurones de l’hippocampe, du cortex et du prosencéphale qui sont les parties du cerveau qui contrôlent la mémoire. « On suppose alors que le jeûne peut améliorer la mémoire. » 

Quels bienfaits sur la dopamine ? 

« La dopamine est un neurotransmetteur qui sécrète une sensation de plaisir. Elle intervient souvent lors d’une prise alimentaire sucrée par exemple. Mais l’inconvénient c’est que l’effet est de courte durée et entraîne une dépendance. A priori, au bout de quelques jours de jeûne, la dopamine et la sérotonine produites dans le sang engendreraient une sensation agréable, permettant au corps de se sentir mieux« , explique le diététicien. 

Quels bienfaits sur le stress ? 

Le jeûne est une pratique qui demande de prendre du recul, de se recentrer, se détoxifier et repartir à zéro. Que ce soit pour des raisons religieuses ou encore pour arrêter des habitudes addictives comme l’excès de sucre, d’alcool ou de café, « lorsque l’on débute un jeûne, il y a une vraie volonté de se mettre sur le côté de la vie active et stressante du quotidien. De fait, le jeûne peut en effet avoir des bienfaits sur le stress« . De plus, « un cerveau qui fonctionne bien a une influence sur le système digestif – que l’on considère être un deuxième cerveau – et inversement ». Un message rassurant est alors envoyé au système nerveux. Mais d’après Mickael Dieleman, si ce processus est intéressant, il n’est toutefois pas forcément viable sur le long terme car il est impossible de jeûner sur une trop longue durée. 

Le jeûne prévient-il la maladie d’Alzheimer ? 

De plus en plus d’articles expliquent en effet que le jeûne pourrait prévenir la maladie d’Alzheimer. Cela serait dû à la sécrétion de la protéine BDNF (cf voir paragraphe sur la mémoire ci-dessus) qui contribuerait à diminuer les risques de démence ou de perte de mémoire. D’après Mark Mattson, neuroscientifique à l’université Hopkins, un niveau de BDNF bas pourrait accentuer l’apparition de la maladie d’Alzheimer et de dépression. Cette autre étude scientifique explique que « le glucose est le principal substrat énergétique du cerveau. Dans la maladie d’Alzheimer, il semble y avoir une diminution pathologique de la capacité du cerveau à utiliser le glucose. Des preuves neurobiologiques suggèrent que les corps cétoniques sont un substrat énergétique alternatif efficace pour le cerveau dans le cadre de la maladie d’Alzheimer. (…) Les corps cétoniques sont normalement produits à partir des réserves de graisse comme alternative au glucose pendant les périodes d’hypoglycémie prolongée, comme pendant un jeûne ou lorsque très peu de glucides sont consommés. » Un test effectué sur une vingtaine de personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer a alors mis en évidence le fait qu’une hypercétonémie améliorerait le fonctionnement cognitif des personnes atteintes de troubles de la mémoire. Et Mickael Dieleman de développer : « Lors d’un jeûne prolongé, le corps a besoin de glucose. Il puise d’abord dans les réserves de glucose présentes dans le foie puis utilise les acides gras pour les transformer en corps cétoniques et en faire de l’énergie. » Le diététicien reste cependant très prudent : « Attention à ne pas faire d’une expérience une généralité.« 

Le jeûne prévient-il la maladie de Parkinson ? 

Il a été très difficile de trouver des études sur les effets du jeûne concernant la maladie de Parkinson. D’autant plus que la prise de traitements lourds dans le cas des maladies telles que Parkinson semble difficilement compatible avec certains types de jeûnes. Cependant, dans un article de La Vie, le Pr Andreas Michalsen de l’hôpital public de Berlin explique que « pour les patients atteints des maladies de Parkinson, d’Alzheimer (…) l’amélioration est légère. Mais, globalement, le jeûne se révèle être un outil thérapeutique pertinent qui renforce les défenses immunitaires et apporte un bien-être tant physique qu’émotionnel« . 

Quels sont les dangers du jeûne pour le cerveau ?

« Chacun est plus ou moins sensible à la privation de nourriture et/ou d’eau. Pour certains, le jeûne prolongé n’est pas viable. Si sur du court terme, les sensations sont principalement de la fatigue, de l’hypoglycémie, une diminution de la concentration et une baisse de la tension artérielle, sur du plus long terme, ces phénomènes peuvent être aggravés. Une perte de connaissance, une fonte musculaire ainsi qu’une atteinte de certains organes vitaux sont alors possibles. »

Merci à Mickael Dieleman, diététicien. 

Sources : 
– Étude scientifique « Effets du β-hydroxybutyrate sur la cognition chez les adultes ayant des troubles de la mémoire« , mars 2004, ScienceDirect. 
– « Le jeûne a de bons résultats thérapeuthiques« , article publié le 3 juillet 2019, La Vie.


Source : JDF Santé

Quels sont les effets secondaires de l'hydroxyzine ?

Quels sont les effets secondaires de l'hydroxyzine ?

L’hydroxyzine est-elle retirée du marché en France ?

Non, l’hydroxyzine est toujours commercialisée en France actuellement. Les médicaments qui en contiennent sont : 

  • Atarax® 25 mg en comprimés et ses génériques
  • Atarax® 2 mg/mL en sirop
  • Hydroxyzine® Renaudin 100 mg/2 mL en solution injectable

L’hydroxyzine fait-elle dormir ?

La prise d’hydroxyzine est associée à un risque de somnolence. Une vigilance accrue est alors requise chez les personnes amenées à conduire un véhicule ou à utiliser une machine au risque de provoquer un accident. 

Quels sont les autres effets secondaires de l’hydroxyzine ?

L’hydroxyzine expose la personne qui en prend à des effets anticholinergiques (rétention urinaire, constipation, troubles visuels, tachycardie). D’autres effets comme une prise de poids, de la fièvre, une confusion, une hypotension sont également rapportés. De plus, des nausées, des vomissements et des atteintes du foie (hépatite, augmentation des enzymes) peuvent survenir. Plus rarement, l’hydroxyzine est responsable d’hallucinations, de tremblements et de réactions allergiques graves.

Quelles sont les contre-indications de l’hydroxyzine ?

L’hydroxyzine ne doit pas être prise en cas d’allergie à l’un des composants du médicament ou à l’un des médicaments de la même famille chimique (dérivés de la pipérazine) : la cétirizine, la lévocétirizine, la méclozine (Agyrax®). De même, l’utilisation de l’hydroxyzine est proscrite chez un patient présentant un allongement de l’espace QT (visible sur l’électrocardiogramme) ou ayant des facteurs de risque connus de cette anomalie cardiaque (antécédents familiaux, pathologie cardiovasculaire, déficit en potassium). En outre, l’hydroxyzine est contre-indiquée dans les cas suivants : 

  • risque de glaucome à angle fermé 
  • risque de rétention urinaire
  • insuffisance rénale terminale
  • porphyrie (maladie héréditaire rare)

Quelles sont les interactions médicamenteuses dangereuses avec l’hydroxyzine ?

L’hydroxyzine ne doit pas être administrée de manière concomitante avec un médicament allongeant l’intervalle QT au risque d’induire des torsades de pointe se manifestant par une accélération du rythme cardiaque. Dans les cas les plus sévères, ce phénomène peut conduire au décès de la personne. Cette association dangereuse est donc formellement contre-indiquée. Les médicaments provoquant un allongement de l’espace QT sont principalement :

  • des antidépresseurs : le citalopram, l’escitalopram
  • des antiarythmiques : la quinidine, le disopyramide, l’amiodarone, le sotalol
  • des neuroleptiques : l’halopéridol, le pimozide
  • des antibiotiques : la moxifloxacine (famille des fluoroquinolones)
  • des antipaludéens (contre le paludisme) : hydroxychloroquine
  • la dompéridone (médicament anti-vomissement)
  • la méthadone

Que prendre à la place de l’hydroxyzine ?

En fonction de l’indication dans laquelle elle est prescrite, l’hydroxyzine sera remplacée par des médicaments différents :
► Dans le traitement de l’anxiété mineure de l’adulte, les médicaments pouvant être pris à la place de l’hydroxyzine sont Stresam® (autre anxiolytique) ou un produit de phytothérapie comme Euphytose®, Spasmine®. À noter que les benzodiazépines (Xanax®, Seresta®, etc.) sont réservées à des anxiétés beaucoup plus sévères. 
► Dans le traitement des démangeaisons, il est possible d’utiliser un autre antihistaminique comme par exemple la cétirizine, la desloratadine, la loratadine. 
► Dans la prise en charge des insomnies de l’enfant de plus de 3 ans, il est possible de remplacer l’hydroxyzine par Théralène® en comprimés dès 6 ans ou en solution buvable chez l’enfant de plus de 20 kg. Le recours à des médicaments de phytothérapie peut également être envisagé : Quiétude®, Sédatif PC® (dès 1 an) et Euphytose®, Spasmine® (dès 12 ans).

Sources : 
– Base de données publique des médicaments
– ANSM


Source : JDF Santé