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Aspect du sérum : limpide, trouble, qu'est-ce qui est normal ?

Aspect du sérum : limpide, trouble, qu'est-ce qui est normal ?

Que signifie « aspect du sérum » dans une prise de sang ? 

Le sérum c’est le liquide sanguin débarrassé de ses cellules (les globules rouges, blancs et plaquettes) et des protéines de la coagulation. « Ce liquide est constitué d’eau, de protéines (albumine, anticorps, etc…), de sels minéraux (appelés ions) comme le sodium, le potassium, d’hormones et d’une multitude d’éléments« , explique le Dr Stéphane Laurent, biologiste médical. Il est fréquent de trouver l’analyse « aspect du sérum » dans vos résultats de bilan lipidique. « Il correspond en général à la première ligne de votre résultat de bilan lipidique, appelé aussi « exploration d’une anomalie lipidique« . Celui-ci comporte le dosage du cholestérol total, du cholestérol HDL (dit « bon » cholestérol), du cholestérol LDL (dit « mauvais cholestérol »), des triglycérides et donc l’aspect du sérum« . Ce bilan lipidique est à réaliser dans plusieurs cas : 

  • dans le cadre d’une évaluation du risque cardiovasculaire chez homme de plus de 40 ans et femme de plus de 50 ans ou ménopausées
  • lors de la prescription d’une contraception hormonale (pilule)
  • si risque cardiovasculaire associé : obésité, hypertension, diabète, tabagisme… 

Il est très important de réaliser la prise de sang pour un bilan lipidique à jeun le matin, 12h après le dernier repas. « Par exemple, pour un rendez-vous au laboratoire à 8h le matin, de ne rien manger après 20h. A savoir : entre la veille au soir et la prise de sang, il est toujours possible de boire de l’eau, du café ou du thé sans sucre ni adjonction de lait ». Penser à bien signaler les prises médicamenteuses qui peuvent faire varier le bilan lipidique (comme par exemple : pilule, traitement hypolipémiants, insuline, antiépileptiques…). « Si votre médecin a demandé uniquement le dosage isolé du cholestérol (c’est-à-dire s’il souhaite juste contrôler celui-ci), il est à noter que l’aspect du sérum ne sera pas rendu, ni les autres analyses du bilan lipidique : en revanche, pour le dosage du cholestérol seul il n’est pas nécessaire d’être à jeun« . Une fois la prise de sang faite au laboratoire, sur un tube de sang sans anticoagulant, on attend la coagulation complète (on attend qu’il se forme une espèce de « boudin » dans le tube après 30 min au minimum, parfois plus) et on met le tube dans une machine, une centrifugeuse qui tourne très vite (2000 tours/minute minimum) et va séparer les 2 phases : au fond du tube, le caillot (qui comporte toutes les cellules prises en masse avec les protéines de la coagulation) qui sera jeté et au-dessus le sérum. Il existe différents aspects du sérum : « l’aspect pourra aller de limpide (donc normal), opalescent (présence de triglycérides à un taux anormal mais pas trop important, au-dessus de 3 à 4 g/litre de sérum, jusqu’à lactescent (= aspect laiteux, présence de triglycérides à taux important pouvant dans certaines pathologies aller jusqu’à 25/30 g/l)« .

Quel est l’aspect normal du sérum ? 

Ce sérum va être utilisé pour faire les divers dosages (dont notamment celui du cholestérol et des triglycérides) dans un analyseur automatisé. « Avec les appareils automatisés modernes, sur un seul tube il est possible de réaliser de nombreuses analyses », poursuit le biologiste. « L’aspect du sérum est en revanche une des rares analyses visuelles, réalisée par un(e) technicien(e) de laboratoire qui va regarder le sérum et noter son aspect« . L’aspect normal du sérum est un liquide clair et jaune pâle, sans particules ni coloration inhabituelle.

Que signifie aspect du sérum limpide ? 

« L’aspect du sérum « limpide » signifie que le sérum est normal, c’est à dire clair et jaune pâle« , assure le biologiste. 

Que signifie aspect du sérum trouble et pourquoi ? 

Le sérum peut avoir différents autres aspects que « limpide », dont certains sont une indication sur une pathologie. « Son interprétation couplée avec les résultats des dosages orienteront le médecin vers certaines anomalies des lipides« , précise le Dr Laurent. Par exemple, le sérum trouble indique que le sérum n’est pas clair et transparent. « Cela reflète la présence de lipides en suspension – les triglycérides (TG) – dans le sérum. Le cholestérol n’entrainant aucune opacité du sérum, que ce soit LDL ou HDL, tout aspect trouble signe une concentration en TG au-dessus de la norme ». L’aspect du sérum doit absolument être mis en parallèle avec la concentration dans le sérum de ces TG. « Pour simplifier, plus il y aura de TG, plus le sérum sera trouble, allant jusqu’à un aspect crémeux dans certaines pathologies où les taux de triglycérides sont très élevés« .

Que veut dire aspect du sérum opalescent ? 

Un aspect du sérum « opalescent » signifie que le sérum est légèrement trouble. « Un sérum opalescent marque la présence de triglycérides à un taux anormal mais pas trop important, détaille notre interlocuteur. Il se situe au-dessus de 3 à 4 g/litre de sérum« . Et lorsque le taux de triglycérides est encore plus élevé, le sérum peut aller jusqu’à un aspect crémeux ou laiteux. « On parle de sérum lactescent. Dans ce cas, on est en présence de triglycérides à taux important pouvant dans certaines pathologies aller jusqu’à 25/30 g/l« . « En fonction des résultats des dosages des cholestérols différents, des triglycérides et de cet aspect du sérum, votre médecin va pouvoir être orienté vers certaines anomalies du métabolisme des lipides, dont la classification est complexe. Les instances de la santé, tant françaises qu’internationales utilisent des préconisations souvent présentées sur votre compte rendu d’analyses concernant les lipides, afin de prévenir de nombreuses pathologies, dont cardiovasculaires« .

Que veut dire aspect du sérum hémolysé ou non hémolysé ? 

« Il existe également d’autres aspects du sérum qui sont complètement indépendants des lipides comme ceux que l’on vient de le voir, reprend le médecin. C’est le cas du sérum hémolysé. Vous pouvez être amené (e) à le voir sur votre résultat également, même si plus rarement ». L’aspect hémolysé signe la présence d’hémoglobine soluble dans le sérum. « Le sérum va pouvoir avoir toute une gamme de couleur, allant du rosé pâle au rouge foncé, l’intensité de la couleur étant proportionnelle de la concentration en hémoglobine (un peu comme un verre de grenadine dont la couleur dépendra de la quantité de sirop !). Cette couleur signifie que des globules rouges ont éclaté, libérant leur hémoglobine« . Une couleur peu intense est parfois seulement la conséquence d’une prise de sang qui a été difficile (technique de prélèvement incorrecte, sang laissé trop longtemps ou trop refroidi ou trop chauffé, centrifugation trop intense …). Dans ce cas, il faudra refaire le prélèvement sanguin. En revanche, si le sérum est non hémolysé, cela signifie que les globules rouges sont restés intacts et que le sérum a un aspect normal (clair et jaune pâle).

Que veut dire aspect du sérum ictérique ? 

Le cas du sérum ictérique est un peu différent car un prélèvement ictérique reflète souvent un état pathologique. « L’aspect ictérique signe la présence de bilirubine dans le sérum qui lui donne une couleur jaune, plus ou moins intense selon sa concentration (on peut reprendre la même image du sirop avec un sirop de citron !), détaille le spécialiste. La bilirubine est naturellement éliminée dans les selles et les urines, d’où la couleur jaune de ces dernières. Un aspect ictérique (jaunisse) est souvent le reflet d’une concentration anormale de bilirubine dans le sérum, et signe la plupart du temps d’une pathologie digestive (hépatique le plus souvent, et/ou vésicule biliaire) ou hémolytique (très complexe) qui peut n’être que transitoire« . Devant un aspect ictérique (visible entre autres dans le fond d’œil) le médecin en général demande un bilan complet explorant le foie.

Quand consulter/reconsulter si les analyses ne sont pas bonnes ? 

S’il y a un changement d’aspect ou de couleur du sérum, il est important de revoir son médecin. « L’aspect du sérum est une « simple » petite analyse visuelle réalisée en laboratoire mais qui peut être très informative, conclut le Dr Laurent. Que ce soit un aspect limpide, ou trouble, ou hémolysé ou ictérique, cela pourra être une information très intéressante pour votre médecin, qui complètera parfois par d’autres analyses ».

Merci au Dr Stéphane Laurent, biologiste médical au sein du Laboratoire Labio à Marseille (13), et membre du réseau Les Biologistes Indépendants.


Source : JDF Santé

Piqûre de moustique tigre : photo, symptômes, la soulager (vite)

Piqûre de moustique tigre : photo, symptômes, la soulager (vite)

Si les piqûres de moustique sont habituelles, bien que désagréables, celles des moustiques tigres peuvent entraîner davantage de complications, surtout pour les personnes qui en seraient allergiques. Comment reconnaître une piqûre de moustique tigre, quels sont les risques, quels sont les réflexes à avoir… Voici les recommandations d’Aline Légipont, pharmacienne titulaire Newpharma. 

Quels sont les symptômes d’une piqûre de moustique tigre ?

Lorsqu’un moustique tigre pique, « la démangeaison se fait instantanément sentir et peut s’intensifier durant encore plusieurs minutes après la piqûre », précise Aline Légipont, docteur en pharmacie. Apparaît alors une rougeur d’environ 3 cm de diamètre, avec, en son centre une cloque semblable à une ampoule au pied allant de 5 mm à 2 cm de diamètre. « Cette cloque est plus claire que la peau alentour qui, elle, est rouge. Le bouton est dur, chaud et douloureux. » 

    Photo d’une piqûre de moustique tigre

    « Il s’agit (ci-dessous, ndlr) d’une bonne photo qui montre le gonflement et la peau rosé autour de la cloque. Cette personne n’est pas allergique. Lorsque le moustique tigre n’est pas porteur d’un des trois virus (voir ci-dessous, ndlr) ou que la personne n’est pas allergique, les symptômes et la piqûre sont presque identiques à ceux d’un autre moustique« , explique la pharmacienne.

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    Piqure de moustique tigre. © dimid86

    Comment soulager une piqûre de moustique tigre ?

    La pharmacienne assure tout d’abord qu’il ne faut pas paniquer et qu’il est important de comparer l’insecte à la description du moustique tigre.

    Les deux premières images représentent le moustique tigre, les deux suivantes non.
    Les deux premières images représentent le moustique tigre, les deux suivantes non. © Anses

    « En cas de doute, de rougeurs, de démangeaisons importantes ou de fièvre, il faut consulter un médecin », rappelle Aline Légipont. Dans la majorité des cas, nettoyer la piqûre avec du savon et de l’eau suffit avant de passer une crème apaisante pour calmer les démangeaisons. Mais s’il s’agit d’une inflammation, le médecin aura tendance à prescrire un traitement à base de cortisone et, s’il s’agit d’une infection, il faudra plutôt des antibiotiques.

    A quoi ressemble la piqûre en cas d’allergie ?

    Lorsque le moustique tigre pique, mais qu’il n’est porteur d’aucun virus, les symptômes sont semblables à la piqûre d’un moustique commun : désagréable mais qui disparait rapidement. En revanche, cela peut provoquer des réactions inflammatoires plus importantes selon les personnes et les éventuelles allergies aux piqûres, ou bien une infection. La piqûre peut alors s’étendre sur plusieurs centimètres de diamètre avec éventuellement un œdème chaud et douloureux ou de violentes démangeaisons.

    Quel est le risque d’une piqûre de moustique tigre ?

    Le moustique tigre peut transmettre à l’homme des virus comme celui de la dengue, du chikungunya ou du zika.  Il ne faut pas non plus oublier que le moustique tigre peut être porteur d’un de ces trois virus, en voici les symptômes : 

    • Zika entraine de la fièvre, une éruption cutanée importante, des maux de tête, une conjonctivite, des douleurs musculaires et articulaires. 
    • La Dengue engendre aussi une fièvre supérieure à 40 degrés, des maux de tête avec douleurs rétro-orbitaires, le gonflement des ganglions, des douleurs musculaires et des nausées. La dengue peut entrainer une détresse respiratoire, des hémorragies et être mortelle. 
    • Le Chikungunya entraine également des douleurs articulaires, des nausées, une fièvre importante, ainsi que des complications cardiaques, neurologiques et oculaires. Ces maladies doivent être déclarées en France pour suivre leur propagation.  

    Merci Aline Légipont, pharmacienne titulaire Newpharma.


    Source : JDF Santé

Allergie au bouleau : en ce moment, symptômes, que faire ?

Allergie au bouleau : en ce moment, symptômes, que faire ?

Le printemps est là et les pollens de bouleau sont de sortie, prévient le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) le 5 avril. Symptômes de cette allergie et conseils pour y faire face !

Quelle est la période des allergies au bouleau ?

Le bouleau est un arbre qui ne passe pas inaperçu avec son tronc gris, noir et blanc, et ses petites feuilles. Si on le trouve principalement dans le nord de la France, le pollen de bouleau se fait de plus en plus présent dans le sud, en particulier dans la région Occitanie. Chaque année, c’est lui qui ouvre le bal des allergies en se manifestant dès les mois de mars-avril, jusqu’à la fin du mois d’avril, voire de mai, selon les années. Le bouleau est également réputé pour ses propriétés détoxifiantes et dépuratives. C’est la raison pour laquelle, en phytothérapie, il est utilisé sous forme de jus ou de sève de bouleau à boire. Si vous êtes allergique à ses pollens, ces produits vous sont vivement déconseillés.

Quels sont les symptômes d’une allergie au bouleau ?

L’allergie au pollen de bouleau se caractérise par : 

  • Des yeux rouges et larmoyants 
  • Parfois, une conjonctivite
  • Des éternuements et un écoulement nasal clair
  • De la toux

« Chez les personnes très allergiques, ils peuvent être responsable d’asthme, c’est-à-dire une inflammation de la muqueuse des bronches entrainant des symptômes tels que de la toux, un sifflement respiratoire, un essoufflement et une sensation d’oppression thoracique« , explique le Dr. Jean-Marie Nguyen, allergologue.

Combien de temps dure une allergie au bouleau ?

Si l’allergie est traitée, elle dure de quelques jours à quelques semaines, selon l’importance des symptômes. Sans traitement, elle dure tout le temps de la période de pollinisation du bouleau, c’est-à-dire jusqu’à la fin avril, voire courant mai. 

Photo de bouleaux
Photo de bouleaux © lenikovaleva-123RF

Traitement : que faire pour soulager une allergie au bouleau ?

► Dans un premier temps, éviter autant que possible d’être en contact avec le pollen de bouleau. Cela signifie éviter de faire du sport ou de vous promener dans des zones où se trouvent cet arbre, d’aérer votre intérieur de préférence tôt le matin ou tard le soir et d’éviter de laisser votre linge sécher en plein air. 

► Si malgré ces précautions, les symptômes perdurent, un traitement médical pourra vous être prescrit par votre médecin. « Il consiste en la prise d’antihistaminique de deuxième génération (car moins d’effets secondaires) par voie orale ainsi que des corticoïdes sous forme de spray nasal pour dégager le nez et des gouttes oculaires pour calmer les irritations« , précise le Dr. Nguyen. Le traitement peut durer de quelques jours à quelques semaines, selon l’importance des symptômes et leur évolution.

Si l’allergie provoque de l’asthme, seront ajoutés un bronchodilatateur, un médicament qui permet d’ouvrir les bronches pour soulager les symptômes, et un traitement de fond anti-inflammatoire par corticoïdes inhalés au long cours. A savoir : « en cas d’allergie aigüe sans accès à un médecin, les antihistaminiques sont en vente libre chez le pharmacien, précise le Dr. Nguyen. Mais pas d’utilisation prolongée sans avis médical ». 

► Autre solution : la désensibilisation. « Elle vise, par l’administration de doses croissantes de l’allergène (quelques gouttes sous la langue ou comprimés tous les jours pendant 6 mois), à induire une tolérance vis-à-vis de cet allergène, explique l’allergologue. Le traitement doit être réalisé durant 3 ans. Peu à peu, l’effet de désensibilisation vis-à-vis du pollen de bouleau s’instaure et les symptômes gênants s’atténuent, voire disparaissent« . Le taux d’efficacité avoisine les 80%. 

Quelles sont les allergies croisées avec le pollen du bouleau ? Quels aliments ?

L’allergie au pollen de bouleau peut également s’accompagner d’allergies croisées avec certains aliments comme des fruits et légumes. C’est le cas de :

  • Les fruits crus : abricot, banane, cerise, figue, mangue, pomme, pêche, poire, prune et kiwi.
  • Les fruits à coque : amande, noisette et noix.
  • Les légumes : avocat, betterave, carotte, céleri et tomate.

Le bouleau appartient à la famille des bétulacées. Lorsque l’on est allergique à ses pollens, il n’est pas rare de l’être également aux pollens des autres membres de sa famille que sont : le noisetier, le charme, l’aulne et le houblon. 

Merci au Dr. Jean-Marie Nguyen, allergologue à l’hôpital Bicêtre au Kremlin-Bicêtre.


Source : JDF Santé

Don de rein : âge limite, compatibilité, examens à faire

Don de rein : âge limite, compatibilité, examens à faire

L’insuffisance rénale est une pathologie en augmentation en France. Elle va de pair avec l’accroissement des maladies rénales qui peuvent être dues à un diabète, une hypertension artérielle ou une maladie congénitale. La transplantation rénale est un des traitements possibles. Plusieurs questions se posent alors : qui peut faire un don de rein ? Comment cette intervention se passe-t-elle ? Quelles sont les conséquences pour le donneur ?

Qui peut faire un don de rein ? 

Le don de rein est possible en France pour tous les adultes majeurs vivant et en bonne santé, c’est-à-dire les parents et toute la famille d’un malade : mère, père, frères et/ou sœurs, conjoints, cousins, cousines… : « En effet, le don de rein a été élargi à toute personne apportant la preuve d’un lien amical d’au moins deux ans avec le receveur. Ainsi, beaucoup de personnes peuvent être de potentiels donneurs« , ajoute le Pr Christophe Legendre, néphrologue. Sur l’année 2022, il y a eu ainsi 170 greffes à l’hôpital Necker dont 40 greffes de donneurs vivants. « Cette année n’est pas très représentative du fait de l’après-Covid, on est en général autour de 60 greffes de donneurs vivants« , note-t-il.

Quelles sont les contre-indications au don de rein ?

Les contre-indications au don de rein sont de plusieurs ordres :
► la principale est un problème d’incompatibilité HLA (carte génétique de chaque individu) : « l’équipe médicale va s’assurer que le receveur n’est pas développé d’anticorps dirigé contre le donneur, ce qui empêcherait la transplantation« . 
► une fonction rénale insuffisante pour être diviser en deux : « plus le donneur est âgé (en général, les parents qui ont entre 70-75 ans), plus cette situation peut se présenter. On ne peut pas être sûr dans ce cas qu’en enlevant un rein, le deuxième puisse prendre le relais. C’est un risque potentiel pour le donneur » ;
► une maladie chronique comme un diabète
► ou la découverte d’un cancer.

Aujourd’hui, la compatibilité entre les groupes sanguins ABO n’est plus obligatoire : « on peut réaliser des greffes ABO incompatibles. On doit avoir la même attitude pour les dons de rein que pour les dons de sang. On a en effet les moyens d’enlever les anticorps qui sont gênants pour la réalisation de la transplantation », précise le Pr Legendre.

Quels sont les examens à faire pour donner un rein ?

Le candidat au don de rein va faire l’objet d’un bilan médical complet avec des examens cliniques, radiologiques et biologiques pour s’assurer de la compatibilité entre le donneur et le receveur, et de la bonne santé du rein du donneur. Le bilan va comporter des analyses de sang pour la compatibilité. La fonction du rein va aussi être mesurée en hôpital de jour. « On va également regarder s’il n’existe pas d’anomalies cardiaques par une échographie du cœur« . Pour que les chirurgiens puissent voir la conformation des artères et des veines, un scanner abdomino-pelvien avec injection de produit de contraste va aussi être réalisé pour disposer d’une imagerie de bonne qualité. aspect de la fonction des reins.

Faut-il être compatible avec le receveur ?

« Le mieux est d’être compatible, c’est pourquoi le don au sein des familles est encouragé, puisque le père et la mère donnent la moitié de leurs gènes à leurs enfants, ainsi les profils HLA peuvent être identiques et le risque de rejet de la transplantation est très, très faible« , insiste le Pr Legendre. Le cercle familial est donc fortement compatible pour le don d’un rein. La compatibilité est importante mais on essaie aussi d’éviter l’incompatibilité en s’intéressant aux anticorps et à la possibilité de les retirer et de faire que la transplantation soit envisageable. « Pour résumé, le don se fait au sein de la famille avec la paire compatible et en dehors de la famille avec la paire qui n’est pas incompatible ».

Peut-on donner un rein si on a fumé ?

Le tabagisme n’est pas une contre-indication au don de rein, c’est plutôt son retentissement. « On essaie de sensibiliser les personnes à l’arrêt du tabac, mais tant que le tabagisme n’a pas induit de lésions pulmonaires et de lésions vasculaires, le don peut être envisageable« , souligne-t-il.

Quel est l’âge limite pour donner son rein ?

L’âge limite est relative au vieillissement de la fonction rénale et au risque que peut causer le don. « On ne dispose pas de suffisamment de données pour affirmer les risques liés à ce type d’intervention pour un patient de 75 ans donneur d’un rein que ce soit de faire un infarctus ou de décéder après ».

Le don de rein est pris en charge par l’hôpital

Comment se passe un don de rein ?

Le parcours du donneur est jalonné de démarches : l’information sur les risques et les conséquences éventuelles du prélèvement délivrée par l’équipe médico-chirurgicale, l’expression de son consentement devant un magistrat et la convocation du donneur par le comité donneur vivant qui autorise ou non le prélèvement. Une fois que les examens sont corrects et les conditions remplies, l’intervention est réalisée en cœlioscopie et consiste à prélever un des deux reins. Le chirurgien va introduire au niveau de l’abdomen les instruments et une caméra par le biais de tuyaux. Un gaz est alors insufflé pour que les différents organes de la cavité abdominale se séparent les uns des autres pour enlever tout ce qui retient le rein dans le rétropéritoine. Le rein ainsi séparé des autres organes va être glissé le long du flanc à l’intérieur de l’abdomen pour ressortir par une petite cicatrice (8-10 cm) située au-dessus du pli de l’aine. Dans quelques cas, le rein sera sorti par l’ombilic ou par voie vaginale.

Quelles sont les conséquences d’un don de rein pour le donneur ? 

Les conséquences à court terme, après l’intervention, sont la douleur qui sera prise en charge du fait du geste chirurgical et une fatigue pendant 1-1,5 mois. La phlébite est aussi un risque post-opératoire qui sera contrôlée tout au long de l’hospitalisation (qui dure 7 jours). Le donneur va garder un seul rein et ce dernier va grossir un peu pour prendre la place disponible. Le donneur pourra vivre de la même manière qu’avant le don de son rein : « le donneur, qui n’est pas malade, va retrouver la forme qu’il avait avant l’intervention et globalement, il n’y a pas de traitement, de régime, d’interdits. Il aura juste une cicatrice en plus« , ajoute-t-il. Il existe en France un registre national des donneurs vivants qui assure le suivi : « Tous les ans, à la date « anniversaire » de la néphrectomie, une ordonnance est transmise au donneur pour faire des examens sanguins et urinaires afin de vérifier que son rein fonctionne. Sa pression artérielle est également vérifiée, afin de la traiter si jamais elle n’était pas normale« .

Est-ce gratuit de donner son rein ? Quel coût sinon ?

Le don de rein est pris en charge par l’hôpital où est réalisé l’intervention. Le coût médical d’une greffe rénale en France s’élèverait à 80 000 euros l’année de la greffe, puis 20 000 euros par an. A ces coûts viennent s’ajouter ceux des étapes préalables à la transplantation, notamment la recherche d’un donneur, le prélèvement de l’organe, ou encore la gestion de la liste nationale d’attente. Une étude parue en 2014 dans Néphrologie & Thérapeutique montre que les montants facturés en sus de la transplantation s’élèvent de 13 835,44 à 20 050,67 euros pour un donneur décédé et à 13 601,66 euros pour un donneur vivant.

Merci au Pr Christophe Legendre, néphrologue au Service de Néphrologie-transplantation rénale adultes, hôpital Necker-Enfants Malades, Paris.


Source : JDF Santé

Ces collyres utilisés lors du fond d'oeil peuvent être dangereux

Ces collyres utilisés lors du fond d'oeil peuvent être dangereux

Mydriaticum®, Skiacol®… Des effets indésirables graves, parfois mortels, sont observés lors de l’utilisation de collyres mydriatiques chez les enfants, surtout les nouveau-nés, nourrissons et prématurés, alerte l’Agence du médicament (ANSM) dans un communiqué du 5 avril 2023. En cause, le passage de ces gouttes ophtalmiques dans le sang et l’atteinte des systèmes digestifs, cardiovasculaires et/ou nerveux central. Les gouttes ophtalmiques servent à dilater la pupille (mydriase) lors d’un fond d’œil ou à mettre au repos l’œil pour mesurer la réfraction. 

Quels sont les effets secondaires des collyres mydriatiques chez l’enfant ?

Les effets indésirables peuvent être différents selon le type de collyre. Ils surviennent généralement dans un délai de 20 à 30 minutes après l’administration et les symptômes sont transitoires, s’améliorant en 4 à 6 heures mais pouvant durer jusqu’à 12 à 24 heures.  

Effets non graves : après l’examen, la dilatation de l’œil peut persister plusieurs heures et l’enfant peut présenter une rougeur sur le visage et une sécheresse au niveau de la bouche.

Effets graves : troubles neurologiques, cardiovasculaires et digestifs suite au passage des gouttes dans le sang (le plus souvent lorsque plusieurs collyres mydriatiques sont administrés successivement). Consulter immédiatement un médecin en cas d’apparition de ces symptômes :

  • Fièvre brutale et élevée (rarement sévère sauf en cas de surdosage : dans ce cas, consultez immédiatement le médecin de l’enfant) ;
  • Changement dans le comportement de l’enfant : agitation, hyperexcitabilité ou somnolence brutale, et plus rarement, hallucinations ;
  • Confusion, perte de mémoire pouvant se manifester chez l’enfant par des difficultés d’apprentissage ou des troubles de l’attention ;
  • Maux de tête, vertiges, troubles de l’équilibre, et plus rarement, convulsions ;
  • Rythme cardiaque rapide ou pression artérielle élevée ;
  • Troubles digestifs (gonflement au niveau de l’abdomen, perte de mouvement des muscles de l’intestin (iléus), blocage partiel ou total de l’intestin (occlusion) chez le nouveau-né et le prématuré).

Que faire en cas de surdosage ?

Si l’enfant présente des signes de surdosage après ingestion accidentelle ou administration répétées du collyre (rythme cardiaque rapide, épisodes de spasmes et perte de conscience (convulsions), perte de coordination, signes de dépression respiratoire tels qu’une respiration trop lente et superficielle…) :

  • Rincez l’œil ou les deux yeux à l’eau tiède 
  • Consultez immédiatement le médecin de l’enfant ou votre pharmacien ou contactez le centre antipoison de votre département. Si la situation de votre enfant le demande, vous serez orienté(e) vers un service d’urgence.
  • Dans un second temps, il est également possible de déclarer les effets indésirables directement via le système national de déclaration

Quelle est la liste des collyres mydriatiques vendus en France ?

En France, il existe deux types de collyres mydriatiques qui sont utilisés chez les enfants :

  • Les collyres anticholinergiques : les antimuscariniques avec l’atropine, le cyclopentolate (Skiacol®) et le tropicamide (Mydriaticum®)
  • Les collyres alpha-mimétiques de type 1 avec la phényléphrine (Néosynéphrine®).

Quelles précautions prendre pour éviter les risques ?

L’Agence du Médicament recommande, pour éviter ces effets indésirables et prévenir le risque de surdosage (accidentel ou par administration répétée) de :

  • Ne pas laisser les collyres à portée des enfants pour éviter tout risque d’ingestion accidentelle (un flacon peut être confondu avec un petit biberon…)
  • Vérifier les règles de conservation indiquées dans la notice : certains collyres doivent être conservés au réfrigérateur. En cas de doute, demandez à votre médecin ou à votre pharmacien
  • Penser à noter la date d’ouverture sur le flacon ou l’emballage
  • Respecter scrupuleusement les modalités d’administration du collyre et la posologie adaptée à l’âge de l’enfant, ainsi que les intervalles de temps entre chaque collyre indiqués dans l’ordonnance. En cas de doute, demandez à votre médecin ou à votre pharmacien
  • Après l’administration du collyre, appuyer sur l’angle interne de l’œil de l’enfant pendant 1 à 2 minutes et essuyez la joue de l’enfant. Ceci permet d’éviter toute ingestion ou absorption par contact avec la peau et de limiter ainsi le passage du produit dans la circulation sanguine
  • Après lui avoir mis les gouttes de collyre, surveiller attentivement votre enfant pendant 30 minutes

Sont-ils disponibles avec ou sans ordonnance ?

Mydriaticum® et Skiakol® sont disponibles sur ordonnance (Liste I). Néosynéphrine® est disponible sans ordonnance. 

Source : Comment limiter la survenue des effets indésirables des collyres mydriatiques chez les enfants ? ANSM, 5 avril 2023


Source : JDF Santé

Ça se passe comment une désensibilisation à une allergie ?

Ça se passe comment une désensibilisation à une allergie ?

Dans 70 à 80 % des cas, la désensibilisation permet de diminuer nettement les symptômes de l’allergie. Celle-ci est réalisée par injection sous-cutanée sous contrôle médical ou par prise sublinguale, selon les résultats du bilan allergologique. Quelles allergies ? Les pollens ? Les acariens ? Les allergies alimentaires (cacahuète, fruits…) ? Poils de chats, de chiens ? Comment ça se passe concrètement ?

​​​​​​​Quelle est la définition d’une désensibilisation à une allergie ?

La désensibilisation est une méthode de traitement des allergies qui consiste à réhabituer l’organisme à tolérer l’allergène mis en cause. « Cela se fait après une phase initiale d’administration de doses croissantes d’allergènes purifiés, jusqu’à obtention de la dose maximale efficace qui permettra cette induction de tolérance pour obtenir à terme une réduction voire une disparition de la sensibilisation à l’allergène, explique le Dr Eric Thomas, allergologue cutané. L’allergique présentera alors des symptômes nettement réduits voire disparus en présence du ou des allergènes auxquels il est sensible« .

Pour quelles allergies peut-on être désensibilisé ?

Toutes les allergies ne peuvent éligibles à la désensibilisation. Ce traitement ne peut être proposé que dans le cas :

  • Des allergies aux pollens (arbres, graminées, herbacées)
  • Des allergies aux acariens (domestiques, agricoles)
  • Des allergies aux moisissures
  • Des allergies à certains animaux (chat, chien) et aux venins d’hyménoptères (guêpes, abeille).

Plusieurs allergènes peuvent être employés lors d’une désensibilisation. Certains allergènes alimentaires invalidantes (lait, arachide, fruits à coque) peuvent également être traités mais les résultats sont inconstants. 

Pour se désensibiliser d’une allergie aux pollens ?

La désensibilisation (ou immunothérapie spécifique) peut être indiquée pour les allergies aux pollens. Elle consiste à administrer, pendant plusieurs années, des extraits d’allergènes (en l’occurrence des extraits du ou des pollen(s) auxquels vous réagissez) à doses progressives, de façon à stimuler le système immunitaire et à rendre la personne tolérante à la substance. Cela permet de rétablir durablement une réaction normale de l’organisme lorsqu’il au contact du pollen allergisant et donc l’absence de symptômes. La désensibilisation est possible chez l’adulte et chez l’enfant à partir de 5 ans et peut être proposé aux patients :

  • Si on a identifié (avec des tests cutanés et un bilan sanguin) le ou les pollens en cause.
  • Si les symptômes restent gênants malgré la prise des traitements symptomatiques.
  • Si vous êtes dans cette situation, vous pouvez prendre rendez-vous chez l’allergologue pour déterminer l’utilité de ce type de traitement pour vous ou pour votre enfant.

​​​​​​​Pour se désensibiliser d’une allergie aux acariens ?

L’immunothérapie spécifique (désensibilisation) aurait fait ses preuves depuis de nombreuses années indique un article de La Revue médicale SuisseL’immunothérapie spécifique sous-cutanée (SCIT) par des extraits d’acariens est le seul traitement qui puisse guérir une rhinite ou un asthme allergique aux acariens. Elle permet chez les enfants monosensibilisés de limiter le développement de nouvelles sensibilisations à d’autres aéroallergènes. Finalement, elle peut prévenir l’aggravation des symptômes comme l’apparition d’un asthme chez un patient atteint uniquement de rhinite. L’immunothérapie sublinguale (SLIT) pourrait aussi être efficace, même si les résultats des études sont contradictoires (l’efficacité de la désensibilisation dépend du taux d’allergènes administré).

Comment se passe une désensibilisation ? Combien de temps ?

La désensibilisation s’étale sur une durée de 3 à 5 ans. Il existe deux modes d’administration différents :

La voie sublinguale (désensibilisation sous la langue) : cette méthode, utilisée désormais dans plus de 8 cas sur 10, consiste à déposer quelques gouttes ou comprimés sous la langue puis à les laisser fondre pendant deux minutes sans avaler. Le traitement se prend périodiquement à domicile selon un protocole prescrit par l’allergologue, selon la tolérance du patient au traitement.

 

► Les injections (désensibilisation sous forme d’injections) : méthode la plus connue et la plus ancienne, la désensibilisation sous forme d’injections consiste à injecter de l’extrait allergénique dans le haut du bras avec des seringues et de fines aiguilles. L’injection se fait à rythme mensuel en moyenne. « Elle doit être réalisée par un médecin ou par une infirmière sous surveillance médicale, précise le Dr Thomas. Actuellement en France cette forme d’administration est limitée aux venins d’hyménoptères (guêpes, abeille)« .

Qui consulter pour faire une désensibilisation ?

L’allergologue est l’interlocuteur incontournable pour le choix et le suivi.

Quelle est l’efficacité d’une désensibilisation ?

Dans 70 à 80 % des cas, la désensibilisation permet de diminuer nettement les symptômes de l’allergie. « De nombreuses études ont démontré l’effet préventif d’apparition d’un asthme ainsi que la prévention de sensibilisations secondaires à d’autres allergènes« , ajoute notre expert.

Combien de temps durent les effets d’une désensibilisation ?

S’il varie d’une personne à l’autre, il est constaté un effet bénéfique à long terme du traitement. Il arrive que des cures de rappel saisonnières soient indiquées sur quelques années, si les symptômes reviennent persistants sur des périodes prolongées.

Quels sont les dangers et les effets secondaires d’une désensibilisation ?

Une intolérance bucco-pharyngée (démangeaisons buccales, linguale, pharyngée) voire un gonflement labial peut s’observer, devant laquelle une adaptation de dose peut être proposée. Des épisodes de toux, rechute de rhinite voire asthme ou urticaire sont exceptionnels. « A ce jour, aucune réaction sévère documentée n’a été observée. De nombreuses études ont montré en général une tolérance des vaccins allergéniques chez une majorité de patients« , précise l’allergologue.

Chez qui la désensibilisation est contre-indiquée ?

Une désensibilisation n’est en principe pas proposée :

  • en cas de maladies auto-immunes ou de cancers (selon un principe de précaution),
  • chez les enfants de moins de 5 ans (la prise correcte n’est pas garantie).
  • elle sera interrompue en cas de mauvaise tolérance après plusieurs essais par le patient (souvent corrélée à une inefficacité), en cas d’inefficacité au bout d’1 an de traitement, et également en cas d’inobservance régulière (qui ne peut pas garantir l’efficacité). Dans ces 3 situations la voie injectable pourrait être une alternative.

Merci au Dr Eric Thomas, allergologue cutané au DermoMedicalCenter.


Source : JDF Santé