L’impétigo est une infection bactérienne de la peau qui touche particulièrement les jeunes enfants mais peut aussi concerner les adultes. Les symptômes cutanés apparaissent surtout au niveau du visage. En cause, deux bactéries : le streptocoque et le staphylocoque doré. Est-ce que l’impétigo est contagieux ? Est-il dangereux ?Quels traitements pour en guérir ? Photo, infos et conseils pour l’éviter.
Définition : qu’est-ce que l’impétigo ?
L’impétigo est une affection cutanée bactérienne relativement courante, qui touche en particulier les enfants jeunes, voire les adultes, souvent sous la forme d’une surinfection.
Quels sont les symptômes de l’impétigo ?
L’impétigo apparaît en général au niveau du visage à proximité des orifices notamment du nez et des lèvres. Mais il peut également s’étendre au cuir chevelu, aux fesses, voire aux bras et aux jambes, par auto-contamination (grattage des plaies). Les éruptions cutanées prennent la forme de grappes de boutons rougeâtres ressemblant à des vésicules qui se mettent progressivement à suinter . Elles peuvent ensuite se percer et se dessécher pour se recouvrir d’une croûte jaunâtre (impétigo « croûteux »). Elles ne sont habituellement pas douloureuses. Chez le nourrisson, il existe une forme assez caractéristique où les lésions ressemblent à des bulles d’environ 1 cm parfois entourées d’un halo rouge qui ont tendance à se propager rapidement (impétigo « bulleux »).
L’impétigo est dû à la prolifération de deux bactéries : le streptocoque et le staphylocoque doré qui sont habituellement présents sur la peau et dans les cavités nasales. Chez les enfants, dont les défenses immunitaires ne sont pas encore optimales, ou chez les adultes dont l’immunité est affaiblie, ces deux bactéries se multiplient et provoquent les lésions de la peau caractéristiques. L’apparition d’impétigo est aussi favorisée par la présence de lésions de la peau préexistantes (égratignures, piqûres d’insectes, coupures, eczéma…) qui facilitent la pénétration du streptocoque ou du staphylocoque. Les récidives sont assez fréquentes chez les enfants qui ont tendance à héberger les bactéries responsables dans leurs cavités nasales.
Est-ce que l’impétigo est contagieux ?
Fréquent chez les enfants de 2 à 5 ans, l’impétigo est très contagieux. Même s’il s’est le plus souvent, contaminé lui-même par les germes présents sur sa peau ou dans ses narines, à la faveur de lésions de la peau, une fois l’impétigo déclaré, les vésicules produisent un liquide qui peut propager l’infection à d’autres zones du corps ou la transmettre à d’autres personnes. Le toucher, les baisers ou, dans le cas du staphylocoque doré, par le linge contaminé peuvent être à l’origine de la contamination. Il n’est donc pas rare que l’impétigo se manifeste sous forme de petites épidémies dans une collectivité d’enfants ou dans une famille. « Pour éviter la propagation de l’impétigo, il faut empêcher l’enfant de toucher ses lésions afin qu’il ne contamine pas d’autre partie de son corps. Il faut aussi lui laver ou lui faire laver les mains régulièrement« , conseille le Dr Claire Lewandowski, médecin spécialisé en médecine générale, addictologie et psychiatrie.
Est-ce que l’impétigo est dangereux ?
Très contagieux et souvent responsable d’épidémies scolaires, l’impétigo reste une maladie bénigne.
L’impétigo chez le bébé
Comment diagnostiquer l’impétigo ?
L’aspect clinique fait généralement le diagnostic. En général, le médecin peut diagnostiquer l’impétigo par un simple examen visuel. Un prélèvement n’est réalisé qu’en cas de doute diagnostic et de nécessité d’identification du germe en cause.
Comment guérir de l’impétigo ?
Même si l’impétigo guérit spontanément dans la plupart des cas, un traitement adéquat est essentiel pour éviter l’apparition de nouvelles lésions ou la contamination d’autres enfants. Le médecin choisit le traitement en fonction de l’étendue de la maladie. Lorsque la lésion ne peut pas être protégée, il est préférable d’éviter l’école ou la collectivité jusqu’à la guérison (en cas de traitement local) ou pendant 48 heures (en cas de traitement antibiotique oral). Le traitement local repose donc sur l’application de produits émollients destinés à ramollir et à décoller les croûtes sans avoir à les gratter. Le médecin conseille parfois de protéger les lésions par un pansement sec pour éviter la dissémination.
Comment éviter l’impétigo ?
La prévention de l’impétigo est aussi essentielle. Elle passe par une bonne hygiène corporelle, notamment le nettoyage régulier des petites lésions cutanées où l’impétigo se propage plus facilement. Il faut se laver les mains avec un savon doux régulièrement et couper les ongles à ras. Il s’agit d’éviter tout contact avec une personne déjà infectée. De même, éviter de partager serviettes de toilette et habits en contact avec les lésions ; laver quotidiennement le linge en contact avec les lésions jusqu’à ce que les lésions soient asséchées.
Les arythmies cardiaques désignent des troubles du rythme cardiaque, c’est-à-dire un nombre anormal de contraction du coeur. Il existe différents types d’arythmie, plus ou moins graves : les extrasystoles, la fibrillation atriale, les tachycardies et fibrillations ventriculaires. Par ailleurs, le dépistage est primordial dès lors que les arythmies cardiaques n’entraînent pas systématiquement de symptômes. Qu’est-ce qui provoque des arythmies ? Est-ce dangereux d’avoir de l’arythmie ? Peut-on guérir d’une arythmie cardiaque ? Quels sont les traitements ?
Définition : c’est quoi l’arythmie cardiaque ?
Les arythmies cardiaques correspondent à des troubles du rythme cardiaque, c’est-à-dire une perturbation du rythme normal du cœur, qui peut être bénigne ou nécessiter un traitement adapté. En cas d’arythmie, au lieu de se contracter de 60 à 80 fois par minutes et de façon régulière, le cœur peut voir sa fréquence modifiée, l’égalité de ses contractions non respectée et le rythme de survenue de chaque contraction devenir irrégulier. « On parle ainsi d’arythmie quand le rythme cardiaque est anormal, quelle que soit la fréquence cardiaque. En effet, même si dans la plupart des cas d’arythmie, le cœur bat plus vite que la normale, il est possible d’avoir une arythmie avec une fréquence cardiaque entre 60 et 100 bpm », souligne le Dr Stéphane Boulé, cardiologue spécialisé dans la prise en charge des anomalies du rythme cardiaque et membre de la Fédération Française de Cardiologie.
Quels sont les types d’arythmie ?
Les principales arythmies sont : les extrasystoles (auriculaires ou ventriculaires), caractérisées par la survenue de battements cardiaques survenant de manière trop précoce, la fibrillation atriale et le flutter atrial, les tachycardies et fibrillations ventriculaires.
► Bradycardie. Lors d’une bradycardie, le cœur enregistre une diminution de la fréquence cardiaque, qui passe à moins de 60 pulsations par minute. « La bradycardie peut être soit intermittente soit permanente« , précise le Dr Boulé.
► Les tachycardies se caractérisent par une augmentation inhabituelle de la fréquence cardiaque à plus de 100 pulsations/min.
► Les extrasystoles sont la forme la plus banale de l’arythmie et restent la plupart du temps bénignes. Elles peuvent provenir des oreillettes ou des ventricules. « Il existe alors un battement plus précoce, souvent suivi d’un intervalle un peu plus long avant le retour à la normale », détaille le cardiologue.
► Lors d’une fibrillation atriale, les oreillettes se contractent de façon anarchique sous l’impulsion de signaux électriques très rapides et désordonnés. Cette contraction entraîne une autre contraction rapide et irrégulière : celle des ventricules situés en dessous. Cette forme d’arythmie est dangereuse et peut être à l’origine de graves troubles cardio-vasculaires. « La principale complication est la survenue d’unaccident vasculaire cérébralen cas de fibrillation atriale. Ainsi, le risque d’AVC est multiplié par 5. En France, un AVC lié à la FA se produit toutes les 20 minutes » précise le cardiologue avant d’ajouter que « la FA représente le trouble du rythme cardiaque le plus fréquent, et de loin, avec 1 million de personnes touchées en France ». La fibrillation atriale n’est pas toujours ressentie, et ne s’accompagne d’aucun symptôme dans près d’1 cas sur 3 (d’où l’intérêt d’un dépistage chez les personnes à risque, notamment chez les personnes de plus de 65 ans). Fréquente chez les personnes âgées, elle peut être soit paroxystique, c’est-à-dire se terminer spontanément et sans durer plus de 7 jours, soit persistante, c’est-à-dire durer 7 jours ou plus et ne pas s’arrêter spontanément, soit, enfin, permanente quand l’arythmie n’a pas été réduite.
► Lors d’une fibrillation ventriculaire, les ventricules se contractent de façon chaotique sans pomper le sang : si l’arythmie ne cesse pas rapidement sous l’effet d’un choc électrique, elle est irréversible. « Sans choc délivré, elle cause le décès en quelques minutes. C’est le principal mécanisme des morts subites. La mort subite, c’est entre 40 000 et 50 000 décès par an en France, soit 10 fois plus que les accidents de la route« , détaille le Dr Boulé. Afin de remédier à cette situation, des plans nationaux de prévention et de lutte contre la mort subite ont été élaborés et des défibrillateurs ont été installés dans les lieux publics. De plus, il est nécessaire de sensibiliser et former le maximum de personnes aux gestes de 1er secours. Cette forme d’arythmie gravissime traduit souvent la présence d’une maladie cardiaque sous-jacente (maladie des artères du cœur par exemple).
Quels sont les symptômes de l’arythmie cardiaque ?
Les arythmies cardiaques n’entraînent pas systématiquement de symptômes. Par exemple, la fibrillation atriale peut longtemps passer inaperçue, jusqu’à la réalisation d’un électrocardiogramme ou la survenue d’une complication de ce trouble du rythme. Le patient peut aussi évoquer des palpitations (perception de battements cardiaques anormaux), un essoufflement ou une fatigue. A l’inverse, les arythmies provenant des ventricules (tachycardie ventriculaire et fibrillation ventriculaire) sont quant à elles responsables de symptômes criants comme la mort subite ou la syncope.
Est-ce dangereux d’avoir de l’arythmie ?
L’arythmie provenant des ventricules est grave puisqu’elle peut provoquer la mort subite ou la syncope. « Le taux de survie d’une fibrillation ventriculaire survenant en dehors de l’hôpital est de moins de 5% en France (3-4 %) » alerte le cardiologue.
Qu’est-ce qui provoque des arythmies ?
Il existe des maladies ou des facteurs favorisants l’apparition d’une arythmie. Par exemple : l’âge, l’hypertension artérielle, toutes les maladies du cœur, le diabète, l’obésité, les problèmes de thyroïde, des maladies héréditaires génétiques, ou des troubles endocriniens. De plus, l’abus d’alcool, de caféine et le tabagisme peuvent également favoriser la survenue de certaines arythmies cardiaques. Enfin, la fibrillation atriale est aussi une cause très fréquente d’AVC chez les patients de plus de 65 ans.
Arythmie et grossesse
Au cours du troisième trimestre de la grossesse, certaines femmes peuvent souffrir d’une arythmie cardiaque. Ces cas sont très rares. N’hésitez pas à consulter un cardiologue.
Comment savoir si on fait de l’arythmie ?
Pour procéder au diagnostic d’arythmie, le médecin s’intéressera aux symptômes décrits par le patient et prendra connaissance de ses antécédents familiaux ainsi que ses habitudes quotidiennes. Des examens spécifiques permettent de faire le diagnostic : l’électrocardiogramme (ECG) pour étudier les battements cardiaques, le Holter-ECG qui est un dispositif portable muni d’électrodes permettant d’enregistrer les battements cardiaques sur une période de 24 heures, le test d’effort qui consiste à réaliser un ECG au cours d’un exercice physique ou enfin l’échographie cardiaque.
Peut-on guérir d’une arythmie cardiaque ?
Les traitements sont utilisés quand les symptômes deviennent importants ou quand l’arythmie est susceptible d’entraîner de graves complications. Le traitement de l’arythmie cardiaque dépend du type d’arythmie détecté.
► En cas d’extrasystoles, pathologie bénigne et sans retentissement sur la vie de l’individu, aucun traitement n’est nécessaire dans la plupart des cas, s’il n’y a pas de maladie du cœur associée. Certaines mesures d’hygiène de vie peuvent être conseillées : ne pas manger trop de sucres, de graisses, pratiquer régulièrement une activité physique, éviter le tabac, perdre du poids, diminution sa consommation d’alcool, de café et de thé et apprendre à gérer son stress.
► En cas de bradycardie, l’implantation d’un stimulateur cardiaque artificiel appelé aussi pacemakerpeut être proposée dans certains cas.
► En cas de fibrillation ventriculaire, la prise en charge est une urgence, le risque de décès étant inéluctable en l’absence de délivrance rapide d’un choc électrique externe réalisé par une équipe de secours. « En cas de fibrillation atriale, le principal traitement fera appel à des médicaments anticoagulants, visant à éviter la formation d’un caillot sanguin et ainsi éviter la survenue d’un accident vasculaire cérébral » détaille le Dr Boulé. Une réflexion se pose également à ce niveau pour savoir si le rythme des contractions générées par les oreillettes (2 cavités supérieures du cœur) doit être ralenti ou réduit par cardioversion électrique ou médicamenteuse.
► En cas de tachycardie. Lors d’épisodes de tachycardie, le traitement dépend de son origine. En effet, si la tachycardie vient des oreillettes, alors les traitements visent principalement à soulager les symptômes. « Dans ce cas, soit des médicaments sont prescrits afin de ralentir le cœur, soit une intervention est réalisée. Il s’agit d’une « ablation par cathéter » ou « ablation par radiofréquence » qui permet de cautériser le court-circuit électrique responsable de l’arythmie, au moyen d’un cathéter introduit sous anesthésie par un vaisseau du pli de l’aine », décrit le spécialiste. Quand la tachycardie vient des ventricules, elle entraîne un risque de mort subite. Dans ce cas, un défibrillateur automatique implantable s’impose ainsi qu’un traitement de la maladie cardiaque qui favorise l’arythmie.
Merci au Dr Stéphane Boulé, cardiologue spécialisé dans la prise en charge des anomalies du rythme cardiaque et membre de la Fédération Française de Cardiologie.
La toxoplasmose est une maladie causée par un parasite (Toxoplasma gondii) dont la transmission s’effectue par l’ingestion de viande contaminée. Elle est également transmise à l’homme par le chat qui peut être infecté par le parasite. Le dépistage de la toxoplasmose est particulièrement important chez les personnes immunodéprimées(système immunitaire défaillant) et chez les femmes enceintes car il existe un risque de transmission au fœtus. On distingue la toxoplasmose congénitale, oculaire et cérébrale. Quels sont les symptômes de la toxoplasmose ? Est-ce que la toxoplasmose se soigne ? Comment éviter la toxoplasmose pendant la grossesse ?
Définition : c’est quoi la toxoplasmose ?
La toxoplasmose est une infection parasitaire, transmissible par les animaux (zoonose), en particulier les chats. Le chat est infecté par le parasite Toxoplasma gondii qui peut se transmettre à l’être humain. Dans la très grande majorité des cas, la toxoplasmose est inoffensive, tout au plus responsable d’une banale infection transitoire, mais elle peut représenter une menace importante pour les personnes dont le système immunitaire est déficient et pour le fœtus, lors de la grossesse. « La toxoplasmose est fréquente en Europe et notamment en France, d’où l’importance de la surveillance » explique le Dr Guillaume Béraud, infectiologue à Poitiers.
Quels sont les risques de la toxoplasmose congénitale ?
Lorsque le fœtus est infecté par la mère pendant la grossesse on parle de toxoplasmose congénitale. Les conséquences sont très variables en fonction du stade de la grossesse lors de l’infection : elles sont plus graves si la toxoplasmose congénitale se fait en début de grossesse (mais le risque de transmission au fœtus est plus faible) et moins graves si elle se fait en fin de grossesse (mais la transmission est plus fréquente).
► Avant 16 semaines (contamination très rare) : mort in utero (fausse couche), retards psychomoteurs majeurs, atteintes neurologiques.
► Entre 16 et 28 semaines : lésions cérébrales (plus rares qu’au stade précédent).
► Après 28 semaines : lésions oculaires (atteinte des pigments de la rétine pouvant entraîner une déformation de la vision).
Les chats domestiques sont très rarement en cause dans les cas de contaminations.
Quels sont les symptômes de la toxoplasmose ?
La majeure partie du temps, la personne immunocompétente n’aura aucun symptôme, mais dans quelques cas, l’infection peut se manifester par un syndrome mononucléosique avec une augmentation de volume des ganglions , de la fièvreet une grande fatigue. Ces symptômes disparaissent en général au bout de quelques semaines, sans traitement. Dans le cas des personnes immunodéprimées, et majoritairement celles atteintes du Sida, des formes graves peuvent se présenter, notamment la toxoplasmose cérébrale.
Toxoplasmose et femme enceinte
Chaque année en France, quelques 200 cas de toxoplasmose contractée en cours de grossesse sont diagnostiqués, responsables d’une vingtaine d’interruptions thérapeutiques de grossesse. La prévalence de la toxoplasmose chez la femme enceinte en France est de 54 % de patientes contaminées avant la grossesse. Les 46 % restant devront donc être particulièrement vigilantes afin de ne pas la contracter pendant la grossesse.
Quelle est la cause de la toxoplasmose oculaire ?
C’est l’atteinte oculaire de l’infection par le parasite Toxoplasma gondii. Les lésions jaunâtres sont assez faciles à identifier à l’examen. La toxoplasmose oculaire se soigne bien et n’affecte généralement pas la vision du patient, sauf quand les lésions touchent la macula
Quelles sont les complications de la toxoplasmose cérébrale ?
Chez les personnes immunodéprimées, une toxoplasmose anciennement contractée peut se réactiver. Elle peut alors se compliquer et provoquer des lésions cérébrales plus ou moins importantes, c’est la toxoplasmose cérébrale. C’est fréquemment le cas des personnes séropositives. « Chaque année en France, il y a 5 000 nouveaux cas de personnes infestées par le VIH, une grande partie d’entre eux ne le savent pas. Il peut alors se passer plusieurs années sans que la personne ne présente de symptômes, et lorsque c’est le cas, elle est dans un état d’immunodépression avancée et peut présenter des lésions cérébrales importantes,explique l’infectiologue. Une fois traitées, elles peuvent laisser des séquelles allant de tremblements à des crises d’épilepsies, et si elles ne sont pas prises à temps, elles peuvent aboutir à la mort. »
Quels sont les modes de transmission de la toxoplasmose ?
Les principaux modes de transmission de la toxoplasmose sont l’ingestion de viandes insuffisamment cuites (vache, porc, mouton), la consommation de fruits/légumes crus mal lavés et contaminés par Toxoplasma gondii, ou le contact avec un chat (en particulier les jeunes chats) ou sa litière : le parasite étant rejeté dans les matières fécales des félidés contaminés. A noter que les chats domestiques sont très rarement en cause dans les cas de contaminations.
Comment savoir si on a la toxoplasmose ?
► Chez l’adulte, la sérologie (analyses sanguines) de la toxoplasmose, mettant en évidence des anticorps caractéristiques du parasite, est possible.
► En cas de toxoplasmose cérébrale chez la personne immunodéprimée, un examen d’imagerie, scanner ou IRM, permettra de rechercher des images d’abcès du cerveau, unique ou plus souvent multiple.
► Comme l’explique le Dr Béraud « chez la femme enceinte non-immunisée, une sérologie est pratiquée de manière systématique chaque mois. Et en cas d’infection avérée de la maman pendant la grossesse, de nombreux examens sont mis en place pour vérifier le degré d’atteinte du fœtus et sa viabilité ».
Quels sont les traitements de la toxoplasmose ?
Dans le cas de l’atteinte chez les individus immunocompétents, la guérison se fait au bout de quelques semaines, sans aucun traitement si ce n’est celui de la fièvre si besoin. Chez les personnes immunodéprimées et en cas de toxoplasmose cérébrale, différents antiparasitaires peuvent être administrés pendant 6 semaines. Chez la femme enceinte, celle-ci doit être traitée par une molécule, la spiramycine, dès que la sérologie a prouvé une infection récente et si les tests pratiqués sur le fœtus sont négatifs, une simple surveillance échographique et sérologique mensuelle est entreprise. En cas de tests positifs (fœtus également infecté), un traitement est poursuivi jusqu’à la fin de la grossesse si l’échographie est normale. Une interruption médicale de grossesse peut avoir lieu dans le cas contraire, mais elle ne concerne que 3 % des cas.
Comment éviter la toxoplasmose ?
« Si les femmes non immunisées en début de grossesse doivent prendre certaines mesures d’hygiènes, elles ne doivent pas non plus s’inquiéter outre mesure ni se laisser gâcher leur grossesse. Bien faire cuire la viande ou la congeler (car la congélation tue le parasite), rincer les crudités et se laver les mains avant et après la manipulation de denrées alimentaire suffit largement, il ne faut pas que ça vire à la paranoïa » insiste le spécialiste. « Celles qui ont des chats mettrons des gants pour nettoyer la litière, mais inutile de se séparer de son animal pendant la durée de la grossesse comme on l’entend parfois dire. » Par ailleurs, chez la personne atteinte du Sida dont le taux de lymphocytes CD4 (certaines des cellules de défense de l’organisme) est trop bas, les mêmes médicaments que pour le traitement curatif sont donnés, mais à moindre dose à visée préventive.
Merci au Dr Guillaume Béraud, infectiologue à Poitiers.
L’œdème de Quincke se manifeste par un gonflement des yeux, des lèvres ou de la gorge. L’angioœdème est une réaction à une cause souvent allergique (alimentaire, latex, médicaments etc). C’est une urgence qui nécessite une prise en charge immédiate. Comment savoir si on fait un œdème de Quincke ? Quelles sont les causes ? Quelles différences avec unchoc anaphylactique ? Que faire en cas d’œdème de Quincke ?
Définition : c’est quoi un œdème de Quincke ?
L’œdème de Quincke, ou angioœdème, est un gonflement rapide de la peau et des muqueuses au niveau de la tête et du cou, lié à une réaction le plus souvent allergique ou inflammatoire.
Quelles sont les causes d’un œdème de Quincke ?
« L’oedème de Quincke est dans la grande majorité la conséquence d’une réaction allergique à un aliment ingéré ou à une substance inoculée » explique le Dr. Madiha Ellaffi, pneumologue et allergologue. « Il peut donc s’agir d’une allergie alimentaire (cacahuète, fruits à coque, crustacés …), d’une réaction à un médicament ou un traitement (antibiotique, anti-inflammatoire …) ou encore à une piqûre d’insecte (guêpe, abeille …). » L’allergie au latex est également de plus en plus souvent incriminée.
Quels sont les symptômes d’un œdème de Quincke ?
Il est généralement localisé au niveau du visage, des lèvres et des paupières. Sa survenue est brutale, s’étend de la peau vers la gorge et le larynx et peut causer une difficulté de déglutition, un gonflement de la langue et de la gorge pouvant aller jusqu’à l’étouffement.
L’œdème de Quincke est un cas d’urgence, il faut réagir dès l’apparition des premiers symptômes.
Quelle différence entre œdème de Quincke et choc anaphylactique ?
L’œdème de Quincke peut être associé à un choc anaphylactique mais il peut aussi y avoir un tel choc sans œdème de Quincke. Ce sont deux choses distinctes. Le choc anaphylactique est la réaction allergique la plus violente, elle peut aller jusqu’à engager le pronostic vital. C’est une réaction immédiate et généralisée qui se décline en 4 stades de gravité. Elle va du stade I (urticaire géant) jusqu’au stade IV (arrêt circulatoire et/ou respiratoire). « Un des premiers symptômes ressentis par les patients est le prurit palmo-plantaire qui se manifeste par des démangeaisons intenses de la plante des pieds et de la paume des mains » décrit le Dr. Ellaffi. « Survient ensuite une sensation de malaise induite par une baisse de tension. Il faut alors réagir de toute urgence ».
Comment savoir si on a un œdème de Quincke ?
Il commence par une enquête allergologique qui permet de déterminer le ou les potentiels allergènes responsables de la crise. Puis, deux types de tests sont le plus souvent proposés pour le confirmer : les tests cutanés ou prick-tests, pratiqués avec des extraits purifiés d’allergènes que l’on fait pénétrer en intradermo à l’aide d’une lancette sur l’avant bras. Ces prick-tests doivent ensuite idéalement être confirmés par un dosage des IgE à l’aide d’un prélèvement sanguin.
Que faire en cas d’œdème de Quincke ?
L’œdème de Quincke est un cas d’urgence, il faut réagir dès l’apparition des premiers symptômes. Si c’est une première crise, il faut appeler le 15 et suivre les indications données par téléphone. Si c’est une récidive, le médecin aura préalablement prescrit une seringue d’adrénaline auto-injectable à avoir toujours sur soi, c’est le premier geste à effectuer. On peut ensuite prendre dans l’ordre descorticoïdes, de la ventoline puis des antihistaminiques oraux.
Merci au Dr. Madiha Ellaffi, pneumologue et allergologue.
L’acétone est une substance acide, présente naturellement en très petites quantités dans le sang et l’urine. Elle fait partie, avec l’acide acétylacétique et l’acide bêta-hydroxybutyrique, des corps cétoniques. Ces substances sont fabriquées normalement par le foie à partir des graisses et éliminées par les reins dans les urines. La crise d’acétone ou acétonémie arrive lorsque la concentration des corps cétoniques est anormalement haute dans le sang. Elle touche particulièrement les enfants. Qu’est-ce qui provoque une crise d’acétone ? Quels sont les symptômes ? Comment soigner acétonémie ?
Définition : qu’est-ce que l’acétonémie ?
Le rôle de l’acétone et des corps cétoniques est d’intervenir pour libérer de l’énergie lorsque les réserves en sucres sont insuffisantes, notamment en période de jeûne. Elles augmentent donc dans le corps lorsque les cellules sont en hypoglycémie ou quand le sucre ne peut pénétrer convenablement dans les cellules. « Si les corps cétoniques sont produits en trop grande quantité, ils peuvent entraîner des nausées, des vomissements« explique le Professeur Nathalie Jeandidier, endocrinologue. On parle dans ce cas de crise d’acétone. Aussi appelée acétonémie, hypercétonémie ou vomissements cycliques, elle se produit généralement chez l’enfant de 3 à 10 ans. Pour que cesse une crise d’acétone, « il faut simplement réhydrater le patient avec du glucose« , continue-t-elle.
Qu’est-ce qui provoque une crise d’acétone ?
► La crise d’acétone peut survenir après une sous-alimentation, notamment lors d’un jeûne prolongé.
► Elle peut aussi être provoquée par une pathologie sous-jacente, comme une infection de typeotite, rhinopharyngite ou angine.« C’est souvent des cas où on ne mange pas – ou moins – et où on a une insulino-résistance du fait de l’infection », développe la Pr Jeandidier.
► Elle peut surtout survenir dans le cas d’une découverte de diabète, ou d’un diabète connu. « Dans ce cas, l’augmentation de l’acétone s’accompagne d’une augmentation importante du sucre dans le sang, c’est une urgence, il faut contacter le médecin rapidement. C’est ce qui explique que toute crise d’acétone ne s’améliorant pas rapidement doit entrainer une consultation médicale. »
► Elle peut également survenir dans les traitements par infusion d’insuline rapide (avec une pompe à insuline). « Si l’administration de l’insuline s’arrête, il n’y a pas de réserve et on a l’apparition d’une acétonémie avant l’hyperglycémie. »
« Il faut éviter les jeûnes prolongés »
Quels sont les symptômes d’une crise d’acétone ?
La crise d’acétone se manifeste par des nausées et vomissements, des douleurs abdominales, mais aussi par une odeur dans les urines ou dans l’haleine qui prend une odeur caractéristique. Elle peut aussi se traduire dans certains cas par une anxiété, de l’agitation, ou une somnolence. « Les principaux symptômes sont des nausées et vomissements, des douleurs abdominales ; les troubles du comportement à type de somnolence sont très tardifs et traduisent la sévérité de la crise », confirme notre experte. En revanche, pas de diarrhées ou de selles blanches pour annoncer la crise.
Comment reconnaître une crise d’acétone ?
Le diagnostic repose sur un interrogatoire clinique mettant en évidence les symptômes mentionnés plus haut, et est confirmé par un examen des urines grâce à des bandelettes réactives (acétonurie). L’acétone peut aussi être dosée dans le sang à partir d’une prise de sang (acétonémie). Les valeurs normales varient selon la technique utilisée et l’état de jeûne.
Faut-il s’inquiéter d’une crise d’acétone ?
Il est recommandé de consulter un médecin dès les premiers signes. Car si elle est généralement bénigne, une crise d’acétone sévère peut conduire jusqu’aucoma profond, voire à la mort… même si c’est extrêmement rare. « Les cas graves sont essentiellement liés au diabète et aux troubles très rares du métabolisme chez l’enfant, mais on a le temps de faire quelque chose », rassure l’endocrinologue.
Comment soigner l’acétonémie ?
► La prise en charge est fonction du niveau de gravité de la crise et de son origine. En attendant la consultation, il est conseillé de s’hydrater : boire de l’eau et des petites quantités de boissons sucrées si la personne n’est pas diabétique (pour éviter une déshydratation due aux vomissements), et manger en petites quantités. Il est d’ailleurs recommandé de manger des sucres lents. Dans l’urgence et en cas de réanimation nécessaire, des bicarbonates peuvent aussi être donnés au malade, afin de faire baisser l’acidité sanguine.
► Si la cause de la crise d’acétone provient suite à un diabète, un traitement antidiabétique adapté devra être mis en place.
► Quant à un éventuel traitement homéopathique, il n’est pas recommandé par les spécialistes. De manière globale, pour éviter une crise d’acétone, « il faut éviter les jeûnes prolongés », recommande notre interlocutrice, qui ajoute : « En cas d’impossibilité de s’alimenter, il faut prendre des boissons sucrées régulièrement en petites quantité. »
Merci au Professeur Nathalie Jeandidier, Responsable de la Structure d’Endocrinologie, Diabète et Nutrition au CHRU de Strasbourg et secrétaire adjointe de la Société Française d’Endocrinologie.
Lors d’un entretien avec nos confrères de Midi Olympique le 23 avril 2023, le journaliste sportif Matthieu Lartot et « voix du rugby » de France Télévisions indique avoir souffert pendant son adolescence d’une forme très rare de cancer au niveau des articulations du genou droit, une maladie appelée synovialosarcome. Après une rechute 26 ans plus tard, le journaliste désormais âgé de 43 ans, a annoncé qu’il allait devoir se faire amputer de la jambe droite « pour une question de survie« , confie-t-il. « Il y avait 1 à 5% de chance que ça arrive et c’est arrivé« , avait-il précisé sur son compte Instagram. Selon un article de la Revue Marocaine de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique (2020), le synovialosarcome est une tumeur rare et agressive des tissus mous affectant essentiellement les grosses articulations comme les genoux. Cette tumeur est associée à un mauvais pronostic et a un fort risque de métastases.
Qu’est-ce qu’un cancer du genou ou synovialosarcome ?
Les synovialosarcomes sont des tumeurs malignes de tissus mous qui se développent habituellement dans le voisinage des tendons, des bourses ou des capsules articulaires, notamment aux membres inférieurs, préférentiellement au niveau du creux poplité du genou. Le synovialosarcome représente 6 à10% des sarcomes des tissus mous (moins de 1 000 cas par an en France), rapporte l’Université de Tours citant les chiffres de l’Organisation mondiale de la Santé.
Quels sont les symptômes d’un cancer du genou ?
Le synovialosarcome entraîne peu de signes spécifiques et l’examen clinique est en général « pauvre ». La tumeur évolue de manière insidieuse. Cette forme de cancer pourrait néanmoins être évoquée devant :
Des douleurs du genou inexpliquées, évoluant insidieusement
Un inconfort à la marche
Une tuméfaction et une ulcération au niveau du genou
Une altération de l’état général
Une anémie qui peut témoigner de l’évolution agressive du processus tumoral
Quel est l’âge d’apparition du cancer du genou ? A l’âge adulte ?
Les synovialosarcomes seraient plus fréquents chez les adolescents et adultes jeunes (15 à 45 ans) avec une prévalence majoritaire chez l’homme (sex ratio de 3 pour 1 en faveur de l’homme).
Quel est son pronostic de survie ?
Dans la littérature scientifique, le taux de survie d’un synovialosarcome est estimé à 55% à 5 ans, rapportent des médecins qui ont publié une étude sur les synovialosarcomes en 2014 dans la revue National Library of Medicine. Chez l’enfant, le taux de survie sans récidive varie entre 67-75%. Ils indiquent que ces tumeurs sont généralement de haut grade, caractérisées par un risque élevé de récidives locales et une propension à former des métastases. Les médecins du Service de traumato-orthopédie II de l’Hôpital Militaire d’Instruction Mohamed V de Rabat au Maroc confirment que le pronostic est grevé par un important risque de récurrences locales (en moyenne 20 à 40% de risque de récidive) et de métastases (en moyenne 40 à 70% de risque). Ils détaillent que 30 à 75% des synovialosarcomes compteront, au cours de leur évolution, une localisation secondaire au niveau des poumons (métastases pulmonaires). Des métastases ganglionnaires ou osseuses (plus rarement) peuvent également être retrouvées. « Cette atteinte conditionne véritablement le pronostic en entraînant la majorité des décès« , précisent-ils.
Quels sont les facteurs de risque ou causes d’un synovialosarcome ?
Comme pour la plupart des sarcomes des tissus mous, l’origine tissulaire du synovialosarcome est encore inconnue et les facteurs de risques de cette tumeur ne sont pas clairement établis, précise la classification de l’OMS de 2002.
Quels examens d’imagerie pour le détecter ?
Du fait d’une croissance lente (2 à 4 ans), d’une taille modérée (généralement < 5cm) et d’un aspect parfois homogène et bien limité, la tumeur peut être à tort reconnue comme bénigne, indique l’Université de Tours. L’examen clinique et radiologique ne sont pas d’un grand secours pour le diagnostic du synovialosarcome. « A la radiographie standard, près de 50% des tumeurs ne sont pas visibles en raison de leur petite taille et de la localisation (périphérique ou axiale)« , poursuit l’Université de Tours. Néanmoins, l’IRM bien que non spécifique est indispensable pour orienter le diagnostic (une IRM peut montrer un processus tumoral au niveau des tissus et une potentielle atteinte osseuse) et devra être confirmé par l’examen histologique ou biopsie chirurgicale. Un bilan d’extension peut montrer des localisations secondaires.
Quel traitement pour soigner un cancer du genou ?
Selon l’étude publiée dans la revue National Library of Medicine, le traitement de référence du synovialosarcome repose sur l’association de la chirurgie à la radiochimiothérapie (combinaison de radiothérapie et de chimiothérapie). La chirurgie est une « exérèse large », qui consiste à retirer une tumeur en découpant la zone de peau dans laquelle elle est située, ainsi que le tissu sain situé au contact de la tumeur. Dans les cas les plus sévères, une amputation et une désarticulation du membre peuvent être nécessaires. « Le traitement est complexe et onéreux, nécessitant la mise en œuvre d’une équipe pluridisciplinaire qui conjugue les compétences de radiologue, pathologiste, chirurgien orthopédiste, oncologue, radiothérapeute, psychiatre pour analyser, discuter, arrêter la conduite à tenir et informer le patient en toute transparence« , précisent les médecins et auteurs de l’étude.
Sources :
– Revue Marocaine de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique, 2020
– Contrôle de la progression tumorale dans les sarcomes, Académie de Médecine, 2015
– Résultats du traitement du synovialosarcome des membres, National Library of Medicine, 2014
– OMS : Tumeurs de différenciation incertaine malignes, Université de Tours, 2009