L’homocystéine est un acide aminé qui est produit naturellement par le corps lors du métabolisme des protéines. « Normalement, l’homocystéine est convertie en méthionine ou en cystéine grâce à la présence de certaines vitamines comme la vitamine B6, la vitamine B9 (acide folique) et la vitamine B12, explique le Dr Florian Scherrer, biologiste médical. Cependant, lorsque le taux d’homocystéine est élevé dans le sang, cela peut être un signe que cette conversion ne se produit pas efficacement« . Des taux élevés d’homocystéine peuvent être associés à un risque accru demaladies cardiovasculaires, de maladies neurodégénératives ou de fausses couches chez les femmes enceintes. « Les taux élevés d’homocystéine peuvent être causés par plusieurs facteurs, notamment le tabagisme, la consommation excessive d’alcool, une mauvaise alimentation, des troubles de l’absorption intestinale… Le traitement de l’hyperhomocystéinémie peut inclure une supplémentation en vitamines B et/ou des changements dans l’alimentation et le mode de vie« . Le dosage de l’homocystéine est réalisé pour évaluer le risque de développer des maladies cardiovasculaires. Il est également utilisé pour diagnostiquer des carences en vitamines B12, B6 et B9 (acide folique), qui sont nécessaires pour métaboliser l’homocystéine.
Quel est le rôle de l’homocystéine ?
L’homocystéine est impliquée dans plusieurs processus biologiques importants comme le métabolisme de la méthionine. « La méthionine est un acide aminé essentiel important pour la synthèse des protéines et la régulation des niveaux de certaines hormones, poursuit le biologiste. Elle intervient également pour la synthèse de l’ADN, qui est essentielle pour la croissance et la réparation des tissus« . Enfin, l’homocystéine peut affecter la coagulation sanguine en augmentant la formation de caillots. Cependant, des niveaux élevés d’homocystéine dans le sang peuvent être associés à un risque accru de maladies cardiovasculaires, de maladies neurodégénératives ou de fausses coucheschez les femmes enceintes. « Il est donc important de maintenir des niveaux d’homocystéine adéquats grâce à une alimentation équilibrée et, si nécessaire, une supplémentation en vitamines B ».
Homocystéine et vitamine B 12
La vitamine B12 joue un rôle crucial dans la régulation des niveaux d’homocystéine dans le sang. « La vitamine B12 est nécessaire à la conversion de l’homocystéine en méthionine, un acide aminé essentiel pour la synthèse des protéines et la régulation des niveaux de certaines hormones« , reprend le médecin. Lorsque le corps manque de vitamine B12, il peut y avoir une accumulation d’homocystéine dans le sang, ce qui peut augmenter le risque de maladies cardiovasculaires« . Une supplémentation en vitamine B12 peut aider à réduire les niveaux d’homocystéine chez les personnes qui ont des carences en vitamine B12 ou qui ont des niveaux élevés d’homocystéine dans le sang.
Faut-il être à jeun pour la prise de sang ?
« Oui, il est généralement recommandé d’être à jeun avant la prise de sang pour mesurer les niveaux d’homocystéine, répond le Dr Scherrer. Cela permet d’obtenir des résultats plus précis et plus fiables« . En effet, manger avant la prise de sang peut affecter la mesure des niveaux d’homocystéine.
Quelles sont les causes d’un taux augmenté d’homocystéine ?
Il existe plusieurs causes possibles d’un taux augmenté d’homocystéine dans le sang. La première est une carence en vitamines B. « Les vitamines B12, B6 et B9 (acide folique) sont nécessaires pour la conversion de l’homocystéine en d’autres acides aminés utiles dans le corps, précise le spécialiste. Une carence en l’une de ces vitamines peut donc entraîner une accumulation d’homocystéine dans le sang« . Autre cause, une mauvaise alimentation : « Les régimes alimentaires qui manquent de nutriments essentiels comme les vitamines B, peuvent augmenter les niveaux d’homocystéine dans le sang« . Certains médicaments peuvent également perturber le métabolisme de l’homocystéine, augmentant ainsi les niveaux d’homocystéine dans le sang. « Certaines personnes peuvent aussi avoir une mutation génétique qui affecte le métabolisme de l’homocystéine, ce qui peut entraîner des niveaux élevés d’homocystéine dans le sang« . Le tabagisme est une autre cause. Il peut affecter les niveaux d’homocystéine dans le sang en perturbant la fonction des vitamines B. Enfin, des maladies rénales peuvent perturber le métabolisme de l’homocystéine et entraîner des niveaux élevés dans le sang.
Prix et remboursement de l’analyse de l’homocystéine
« L’analyse de l’homocystéine n’est pas prise en charge en France, conclut notre interlocuteur. Son prix se situe autour de 60 euros en France ».
Merci au Dr Florian Scherrer, Directeur qualité Synlab France et biologiste médical au Laboratoire Synlab Barla à Nice.
L’arthrodèse lombaire est un geste chirurgical qui consiste à faire fusionner des vertèbres entre elles afin de traiter une pathologie dorsale. Si cette technique de consolidation des vertèbres est éprouvée depuis des décennies, elle a énormément évolué. Autrefois, les arthrodèses n’étaient pas instrumentées tandis qu’aujourd’hui, on utilise des matériaux (vis, tiges, plaques métalliques) pour unir les vertèbres le temps que la consolidation osseuse se fasse. « Moins invasive, l’arthrodèse lombaire actuelle vise à corriger l’équilibre du patient. Grâce à l’utilisation d’outils offrant une plus grande précision, on diminue les saignements, les douleurs, la consommation d’antalgiquesainsi que la durée du séjour. On commence également à voir apparaître des arthrodèses effectuées par voie endoscopique qui associent le mini invasif et la libération endoscopique« , développe le Dr Steffen Queinnec, chirurgien orthopédiste.
Indications : quand faire une arthrodèse lombaire ?
Les principales indications de l’arthrodèse lombaire sont :
Les déformations rachidiennes comme les scolioses
Les dislocations dues à l’arthrose
Les usures prématurées ou non du disque non élucidées sur le plan étiologique
Les maladies du disque telles que les dégénérescences discales
La spondylolisthésis lombaire qui se caractérise par le glissement d’une vertèbre par rapport à une autre
Une fracture de la colonne vertébrale
« Outre des douleurs, toutes ces pathologies peuvent induire des troubles de l’équilibre. L’arthrodèse permet de maintenir la colonne en bonne position« , commente le chirurgien orthopédiste.
Où faire une arthrodèse lombaire ?
L’arthrodèse lombaire est une intervention chirurgicale réalisée par un chirurgien orthopédiste ou un neurochirurgien dans un bloc opératoire, sous anesthésie générale le plus souvent. L’opération dure environ trois heures et nécessite en moyenne 1 à 4 nuits d’hospitalisation. On réserve l’arthrodèse à l’échec d’un traitement médicamenteux (antalgiques, anti inflammatoires, corticoïdes, myorelaxants, infiltrations de corticoïdes, kinésithérapie, port de lombostat au cours de plusieurs mois, en général au minimum 6 mois (en dehors de situations urgentes)).
Suite à une arthrodèse lombaire, le taux de consolidation est estimé entre 90 et 94%
Comment se passe une arthrodèse lombaire ?
On distingue deux techniques opératoires : l’arthrodèse lombaire par voie antérieure et l’arthrodèse lombaire par voie postérieure. ► L’arthrodèse lombaire par voie antérieure nécessite que le patient soit installé sur le dos ou sur le côté. Le chirurgien orthopédiste entre dans la colonne vertébrale par la voie abdominale. « Cette technique permet d’obtenir un accès direct en étant moins traumatisant sur les masses musculaires puisqu’on ne sectionne pas les muscles et qu’on contourne les éléments viscéraux« , argue le Dr Steffen Queinnec. ► L’arthrodèse lombaire par voie postérieure : le patient est allongé sur le ventre. Le médecin réalise une incision cutanée dans le dos en passant entre les muscles pour atteindre les vertèbres. La greffe osseuse est réalisée puis une cage est posée entre deux vertèbres pour redonner la hauteur intersomatique. Des outils comme des vis et des tiges sont alors mis en place pour unir la hauteur entre les vertèbres et l’angulation. Lors de l’intervention, le chirurgien orthopédiste peut également pratiquer une décompression neurologique et la correction d’une déformation du rachis. « La voie chirurgicale est à choisir en fonction des habitudes du praticien, de la pathologie en cause et du matériel utilisé pour stabiliser et consolider les vertèbres« , précise notre interlocuteur.
Quel est le taux de réussite d’une arthrodèse lombaire ?
« Suite à une arthrodèse lombaire, le taux de consolidation est estimé entre 90 et 94 %. Le taux de consolidation est corrélé au taux de satisfaction du patient qui avoisine les 85%. Une arthrodèse peut montrer une consolidation osseuse parfaite à l’imagerie et pourtant, être responsable de douleurs« , indique le Dr Steffen Queinnec.
Quelle convalescence après une arthrodèse lombaire ?
Après l’intervention, quelques jours d’hospitalisation sont nécessaires pour contrôler la douleur, changer les pansements et vérifier l’absence de saignement. « L’arthrodèse lombaire change l’anatomie du corps, il y a une phase inflammatoire et une phase d’enraidissement, le sujet doit s’habituer à une nouvelle posture« , informe le chirurgien orthopédiste. Indispensable, la convalescence repose sur la limitation de la position assise pendant la phase initiale pour ne pas mettre trop de contraintes sur les implants. Par la suite, l’assise haute est recommandée pendant une période de 4 à 6 semaines. Le port d’un corset peut être discuté. Vient ensuite la phase de cicatrisation cutanée et musculaire, suivie de la phase de rééducation qui peut s’étaler sur plusieurs mois avec des phases par paliers. « On observe une progression pendant les dix premiers mois puis le résultat sera quasi définitif. La consolidation osseuse est contrôlée par scanner au bout d’un an. Il est possible de reprendre une activité professionnelle sédentaire de bureau au bout de 6 à 8 semaines, puis après 3-4 mois pour un travail debout. Les loisirs peuvent quant à eux être repris de façon progressive« , continue-t-il.
Quels sont les risques d’une arthrodèse lombaire ?
Si les cas de paralysie sont rares, les chiffres existent et sont de l’ordre de 0,5%. Ils sont toujours sous lésionnels, c’est-à dire situés sous le niveau opéré. Le sujet peut se plaindre d’une perte de sensibilité, d’une perte de motricité qui peut être temporaire ou définitive, partielle ou totale. Le risque infectieux est également présent, beaucoup moins par la voie antérieure que par la voie postérieure. « Plusieurs facteurs augmentent ce risque infectieux : le tabagisme qui multiplie le risque par quasiment un facteur 7, le diabète et le surpoids. Le risque d’hématomes, de brèches et de défaut de fusion (mauvaise consolidation) existe aussi. Enfin, le taux de réintervention pour des pathologies adjacentes est important. C’est la raison pour laquelle le suivi post-opératoire est rapproché« , détaille le Dr Steffen Queinnec.
Y a-t-il des contre-indications à faire une arthrodèse lombaire ?
Les contre-indications sont rares. Il ne faut pas faire d’arthrodèse si l’indication ne semble pas justifiée.
Merci au Dr Steffen Queinnec, chirurgien orthopédiste à l’Institut du Rachis Parisien, Membre SFCR et SRC.
Le glaucome est une maladie oculaire invalidante et irréversible, d’où l’importance de la dépister précocement. Si elle n’est pas stabilisée suffisamment tôt, elle peut évoluer vers la cécité. Le nombre de personnes atteintes de glaucome en France serait estimé à 1,2 millions, dont la moitié l’ignore. Le glaucome touche autant les femmes que les hommes. La plupart des personnes touchées ont plus de 40 ans et la fréquence du glaucome augmente avec l’âge. Quels sont les premiers signes d’un glaucome ? Est-ce que c’est grave ? Qu’est-ce qui provoque un glaucome ? Comment soigner un glaucome ?
Quelle est la définition d’un glaucome ?
Le glaucome correspond à une dégénérescence progressive du nerf optique qui est inhérente, dans la majorité des cas, à une hypertonie à l’intérieur de l’œil (hypertonie intra-oculaire). « Cette hypertonie correspond à une élévation anormale de la pression qui règne à l’intérieur de la partie antérieure du globe oculaire et qui va entrainer une dégénérescence des fibres nerveuses chargées de transmettre au cerveau les informations issues de la rétine.La périphérie est la première touchée« , explique le Dr Leila Yahiaoui, Responsable du Pôle Prévention et Sensibilisation de l’UNADEV (Union nationale des Aveugles et des Déficients Visuels). Il existe deux principaux types de glaucomes :
→ Le glaucome à angle ouvert dit chronique ou secondaire
→ Le glaucome à angle fermé dit aigu ou primitif
C’est quoi un glaucome à angle ouvert ?
Le glaucome à angle ouvert est le plus fréquent et est plutôt progressif. « Le terme « angle ouvert » est une manière de dire que l’angle irido-cornéen n’est pas totalement fermé, mais qu’il est rétréci, ce qui ne permet pas l’écoulement normal et suffisant de l’humeur aqueuse« , explique notre interlocutrice. L’humeur aqueuse est un liquide présent dans la partie antérieure de l’œil, qui a pour rôle de transporter les aliments destinés au cristallin et à la cornée, mais qui intervient également dans la régulation de la pression intraoculaire. Cette humeur aqueuse doit s’écouler de manière régulière par l’angle irido-cornéen.
C’est quoi un glaucome à angle fermé ?
Le glaucome à angle fermé est le plus rare et aigu, autrement dit, il survient brutalement. Il est générateur d’importantes douleurs et représente une urgence absolue. Le glaucome à angle fermé est un glaucome associé à un angle irido-cornéen fermé qui empêche l’écoulement de l’humeur aqueuse. Quand l’angle irido-cornéen est fermé, l’écoulement ne peut pas se faire correctement et la pression intraoculaire augmente.
La vision centrale n’est pas touchée au début.
Quels sont les causes et les facteurs de risque du glaucome ?
Les facteurs de risque du glaucome sont principalement :
L’âge de plus de 45 ans
Les antécédents familiaux de glaucome
L’hypertonie oculaire (c’est à la fois le mécanisme du glaucome et à la fois son facteur de risque). Il faut préciser qu’il y a des cas d’hypertonie oculaire qui n’évoluent pas vers un glaucome.
Il n’y a pas réellement de signes avant-coureurs, surtout au début de la maladie. Le glaucome évolue à bas-bruit. « Sur le plan visuel : le principal symptôme est la perte de la vision périphérique. Les premières atteintes vont toucher la périphérie du nerf optique. Voilà pourquoi c’est le champ visuel en périphérie qui est touché en premier lieu et la vision centrale est maintenue. Quand le glaucome évolue, l’acuité visuelle diminue et la vision centrale peut disparaître. Il peut également y avoir d’autres symptômes comme une sensibilité à la lumière, des rougeurs voire des douleurs oculaires« , détaille le Dr Yahiaoui.
Quelles sont les complications d’un glaucome ?
« Le glaucome est une maladie que l’on considère comme cécitante, c’est-à-dire qu’elle va évoluer, sans prise en charge précoce, vers la malvoyance et la cécité« , souligne notre interlocutrice. Le glaucome est la première cause de cécité absolue (totale) en France et la seconde cause de cécité dans le monde.
Comment diagnostique-t-on un glaucome ?
Le dépistage permet de détecter de manière précoce un éventuel glaucome. Pour les personnes qui n’ont pas d’antécédents familiaux de glaucome, il est recommandé de faire un dépistage à partir de 40 ans. Pour les personnes qui ont des antécédents familiaux ou une myopie forte, il est conseillé d’aller chez l’ophtalmologiste tous les ans. Le dépistage consiste en un examen clinique de l’œil, en une mesure de la pression intraoculaire (examen indolore et très rapide) et en la mesure de l’épaisseur de la partie centrale de la cornée. « On fait également une rétinophotographie (on prend en photo la tête du nerf optique) pour déceler les éventuelles suspicions de glaucomes« . L’ophtalmologiste peut faire quant à lui un scanner de l’œil (OCT) qui permet de visualiser l’ensemble de la rétine. « Pour poser le diagnostic d’un glaucome, il faut réaliser un champ visuel qui permet d’évaluer la dégradation visuelle et de déterminer l’étendue de l’espace que peut voir chaque œil. En général, le résultat du champ visuel est en corrélation avec le résultat de la rétinophotographie« , précise l’experte.
Comment traiter un glaucome ?
Le glaucome est une maladie irréversible. L’objectif du traitement est de stabiliser la maladie et de ralentir, autant que possible, son évolution. C’est la raison pour laquelle il est indispensable de dépister le plus précocement possible la maladie. De façon générale, on administre des collyres qui permettent de stabiliser la pression intraoculaire. Si le traitement médicamenteux est inefficace, le médecin envisagera une trabéculoplastie au laser qui consiste à intervenir avec précision sur l’angle iridocornéen afin d’améliorer l’écoulement de l’humeur aqueuse.
Existe-il une opération pour soigner un glaucome ?
La chirurgie peut être envisagée, le plus souvent en dernière intension. Il existe différents types de chirurgie. « les techniques chirurgicales sont en constante évolution comme la microchirurgie dont l’objectif principal est d’entraîner moins de séquelles. L’intervention chirurgicale consiste à créer une nouvelle voie d’écoulement de l’humeur aqueuse afin de stabiliser le glaucome« , explique le Dr Yahiaoui.
Merci au Dr Leila Yahiaoui, Responsable du Pôle Prévention et Sensibilisation de l’UNADEV (Union nationale des Aveugles et des Déficients Visuels). Depuis 1929, l’UNADEV agit pour prévenir le handicap visuel, accompagner les personnes au quotidien, plaider et œuvrer pour renforcer leur pouvoir d’agir. Depuis 2011, l’UNADEV a mis en place une campagne nationale de sensibilisation, d’information et de dépistage des facteurs de risque du glaucome. Dans le cadre de cette campagne, chaque année d’octobre à juin, le Bus du Glaucome de l’UNADEV (camion équipé de matériel médical) sillonne le territoire français, afin d’informer le plus grand nombre sur la pathologie et proposer à ceux qui le souhaitent un dépistage gratuit.
L’apragmatisme, dont l’étymologie vient du grec pragma, -atos (action d’entreprendre), est un symptôme psychiatrique se traduisant par une incapacité à entreprendre des actions. « Il s’agit d’un trouble d’origine psychique. Pour les personnes qui souffrent de ce trouble, le maintien d’une activité et d’un comportement bien adapté aux besoins et aux conditions de vie est extrêmement difficile », explique Ermina Ofidou. Pour la psychologue, il est nécessaire de se le distinguer de l’aboulie. « L’aboulie est un trouble de motivation alors que l’apragmatisme est une incapacité à entreprendre les actions. Le sujet a envie de réaliser des tâches, mais il se sent incapable de le faire. C’est-à-dire qu’il n’y a pas de perte de volonté », précise-t-elle.
Quelles sont les causes de l’apragmatisme ?
L’apragmatisme n’est pas une maladie, mais un symptôme. « Il se rencontre principalement au cours des pathologies neuropsychiatriques et, notamment, dans certaines psychoses, plus particulièrement dans la schizophrénie« , explique la spécialiste. Selon elle, il est aussi possible de constater ce symptôme chez les personnes ayant un Trouble du Spectre de l’Autisme ou souffrant de troubles névrotiques. « Certaines personnes présentent des formes transitoires d’apragmatisme au cours de certaines dépressions sévères. C’est pour cette raison que je trouve important d’étudier la forme dont il s’agit afin de mieux accompagner le patient », souligne la psychothérapeute.
Quels sont les symptômes de l’apragmatisme ?
Les symptômes s’expriment par une incapacité à entreprendre des actions, une perte d’initiative motrice et une inaction prolongée. « Le patient peut, par exemple, rester au lit pendant des heures alors que rien ne le justifie sur un plan somatique », note la psychologue clinicienne.
Comment diagnostique-t-on l’apragmatisme ?
Souvent, ce sont les symptômes qui conduisent le patient à consulter un professionnel de santé. « Nous pouvons nommer ce symptôme lors d’une consultation de psychologie », détaille Ermina Ofidou. La spécialiste explique qu’ensuite le patient est orienté vers un psychiatre quand l’état nécessite un avis médical.
Quelle est la prise en charge de l’apragmatisme ?
La prise en charge dépend de la pathologie et du patient. « En règle générale, je recommande une prise en charge psychologique. La plupart du temps, celle-ci est accompagnée d’une prise en charge psychiatrique, car ce type de symptôme nécessite majoritairement un traitement, explique la psychologue. Les entretiens avec les patients qui souffrent d’apragmatisme sont souvent vides ou avec peu d’élaboration. C’est pourquoi je trouve important de commencer par des entretiens un peu plus courts. Parfois nous utilisons des médiations afin de favoriser l’élaboration« .
Merci à Ermina Ofidou, psychologue clinicienne et psychothérapeute.
Le terme androgène définit les hormones provoquant l’apparition des caractères sexuels masculins tels que la pilosité. Ces hormones androgènes sont naturellement sécrétées par les glandes surrénales, les testicules, mais aussi les ovaires chez la femme. La plus connue est la testostérone, produite à un taux vingt fois supérieur par l’homme que par la femme. Sous une forme synthétique, les androgènes peuvent être utilisés pour traiter des dysfonctionnements testiculaires et dans de rares cas des états de dénutrition, ou encore des aplasies médullaires. « On fabrique tous de la testostérone mais pas au même niveau, les hommes en fabriquent beaucoup plus. Ce sont les gonades (testicules chez l’homme et ovaires chez la femme) qui fabriquent majoritairement ces hormones. La surrénale joue un rôle accessoire dans la production de testostérone, sauf quand elle s’emballe« , précise le Dr Olivier Dupuy, endocrinologue.
Quelles sont les hormones androgènes ?
Les hormones androgènes comprennent :
la testostérone
la déhydroépiandrostérone (DHEA)
le sulfate de déhydroépiandrostérone (DHEAS)
l’androstènedione
l’androstérone
l’androstènediol
l’androstanolone
« Les principales sont la DHEA, la Delta4 androstènedione et la testostérone, les autres sont anecdotiques et la testostérone entraîne 90% des effets des androgènes« , tient à préciser l’endocrinologue.
Quelles sont les hormones androgènes surrénaliennes ?
« Les hormones androgènes surrénaliennes sont les mêmes que celles qui sont sécrétées par les gonades (testicules/ovaires. La seule différence, c’est qu’elles sont sécrétées dans des quantités bien moindres« , informe le spécialiste.
Quelles sont les hormones androgènes chez la femme ?
Les hormones androgènes chez la femme sont les mêmes que chez l’homme, à savoir : la testostérone, la déhydroépiandrostérone (DHEA), le sulfate de déhydroépiandrostérone (DHEAS), l’androstènedione, l’androstérone, l’androstènediol et l’androstanolone.
Les hormones androgènes agissent directement sur l’acné
Quelles sont les hormones androgènes masculines ?
Les hormones androgènes masculines sont les mêmes que les hormones androgènes féminines. Les principales sont la DHEA, la Delta4 androstènedione et la testostérone.
Comment diminuer les hormones androgènes ?
« En cas de pilosité excessive, un dosage de la testostérone sera réalisé. Si le résultat se révèle supérieure à 2 nanogrammes par ml, une tumeur sécrétant des androgènes est suspectée, ce qui va conduire à examiner la surrénale et les ovaires. Si le diagnostic est confirmé, on procédera à une intervention chirurgicale. Si la testostérone est un peu plus élevée que la normale, c’est par ordre de fréquence, un syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), pathologie souvent évoquée, qui sera recherché. En l’absence de cause, on parle d’hirsutisme idiopathique« , indique l’endocrinologue. S’il n’y a pas de volonté de grossesse en période d’activité génitale chez la femme, un traitement anti-aldostérone comme la spironolactone pourra être mis en place pour réduire le fonctionnement des hormones androgènes. Une pilule oestro-progestative à faible dose pourra également être proposée. Il faut savoir que le traitement ne fait effet qu’au bout de 4 à 6 mois.
Quel lien avec l’acné ?
Si les hormones androgènes ont un effet indirect sur le système pileux, elles agissent directement sur les glandes sébacées et le développement de l’acné. Au moment de la puberté, certains adolescents produisent trop d’androgènes, qui stimulent la surproduction de sébum (séborrhée) par les glandes sébacées et favorisent l’apparition de l’acné.
Merci au Dr Olivier Dupuy, Chef de service d’endocrinologie, diabétologie et nutrition de l’hôpital Paris Saint-Joseph.
Une sténose œsophagienne désigne le rétrécissement de l’œsophage (organe du système digestif véhiculant les aliments du pharynx à l’estomac). Ce phénomène survient au cours de diverses pathologies telles qu’un cancer de l’œsophage. Cette sténose œsophagienne se traduit par des difficultés à déglutir (dysphagie) et dans certains cas exceptionnels par des hématémèses (rejets de sang par la bouche). La sténose œsophagienne peut aussi être consécutive au reflux gastro-œsophagien qui peut entrainer une inflammation de l’œsophage (œsophagite), puis une sténose dite peptique en lien avec les phénomènes de cicatrisation.
Quels sont les symptômes d’une sténose œsophagienne ?
Le symptôme principal d’un rétrécissement de l’œsophage est une difficulté à déglutir (inconfort au passage de la nourriture). Cela concerne d’abord seulement les aliments solides mais peut s’aggraver au point que même les liquides aient du mal à passer. « Les autres symptômes pouvant survenir sont des régurgitations, c’est-à-dire des remontées de contenus alimentaires ou salivaires de l’œsophage vers la bouche, et un amaigrissement. Dans tous les cas, la dysphagie représente un signe d’alarme qui doit amener à consulter un médecin rapidement« , indique le Pr Maximilien Barret, gastro-entérologue.
Quelles sont les causes d’une sténose œsophagienne ?
La sténose œsophagienne peut être bénigne, due à la cicatrisation d’une inflammation de l’œsophage (œsophagite) provoquée par un reflux gastro-œsophagien. « Des inflammations de l’œsophage peuvent également provoquer une sténose œsophagienne, par exemple suite à une irradiation ou à une chirurgie de l’œsophage avec une suture qui aurait été faite dans l’œsophage« , précise le gastro-entérologue. La sténose œsophagienne peut également être maligne, traduisant notamment un cancer de l’œsophage.
Est-ce un signe de cancer ?
La sténose œsophagienne peut être un signe de cancer. « Sur le plan des symptômes, elle ne se différencie pas des autres sténoses mais l’aspect endoscopique est très caractéristique« , détaille le spécialiste.
Comment diagnostique-t-on une sténose œsophagienne ?
Devant une dysphagie, il est nécessaire d’éliminer une sténose œsophagienne en réalisant uneendoscopie oeso-gastro-duodénale avec un gastro-entérologue. Cet examen permet de rechercher une sténose et de la caractériser. Les biopsies vont permettre d’identifier les cellules cancéreuses.
Quel est le traitement d’une sténose œsophagienne ?
La prise en charge du rétrécissement de l’œsophage est souvent d’ordre endoscopique : l’œsophage va être dilaté pour permettre un meilleur passage des aliments. En pratique, le gastroentérologue gonfle, au cours d’une au cours d’une endoscopie oeso-gastro-duodénale réalisée sous anesthésie, un ballonnet dans l’œsophage, pour augmenter son calibre. « Si la sténose œsophagienne est due à une inflammation, un traitement médicamenteux concomitant doit être proposé, par inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) ou la corticothérapie locale selon la cause de la sténose. Celui-ci devra être poursuivi à vie, en complément du traitement local endoscopique », ajoute le spécialiste. Un cancer de l’œsophage mis en évidence par les biopsies sera traité par une chirurgie (l’oesophagectomie), la radiothérapie et/ou la chimiothérapie.
Merci au Pr Maximilien Barret, gastro-entérologue à l’hôpital Cochin.