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Test chlamydia : femme, homme, sans ordonnance, positif ?

Test chlamydia : femme, homme, sans ordonnance, positif ?

La chlamydiose est une infection sexuellement transmissible (IST) liée à une bactérie  : Chlamydia trachomatis. Elle se transmet exclusivement par voie sexuelle. « La majorité des IST sont silencieuses (c’est-à-dire asymptomatiques) d’où l’importance du dépistage massif et régulier«  rappelle d’emblée le Dr Stéphane Romand, médecin biologiste, qui préconise au moins 1 dépistage par an lorsqu’on a une activité sexuelle régulière, même en l’absence de symptômes. En quoi consiste le test pour dépister la chlamydia chez la femme ? Chez l’homme ? Où faire un test pour la chlamydia ? Sans ordonnance ? Comment savoir si le test est positif ? Comment interpréter les résultats ?

En quoi consiste le test pour dépister la chlamydia chez la femme ?

« Chez la femme, il faut privilégier le prélèvement local vaginal parce que le test urinaire est moins sensible » conseille le Dr Romand. En effet, le conduit urinaire chez la femme est indépendant du conduit vaginal. « Il faut vraiment éviter les tests urinaires pour diagnostiquer la chlamydia chez la femme«  insiste le médecin biologiste. Le prélèvement vaginal peut être réalisé en autoprélèvement au laboratoire ou chez soi (et on rapporte l’écouvillon au laboratoire). « Aujourd’hui, nous disposons d’une méthode de diagnostic par test PCR via une méthode moléculaire très sensible qui détecte très bien la bactérie. Il permet notamment de détecter plusieurs bactéries en même temps (même écouvillon), c’est ce que l’on appelle le PCR duplex » précise notre interlocuteur. Une prise de sang peut par ailleurs détecter les anticorps de la chlamydia, c’est-à-dire montrer une infection passée ou guérie mais pas une infection actuelle.

En quoi consiste le test pour dépister la chlamydia chez l’homme ?

Chez l’homme, on réalise un test urinaire. « Nous n’avons plus besoin d’effectuer d’écouvillonnage urétral, ce qui était très désagréable » précise le Dr Romand. Le prélèvement d’urine est ensuite analysé avec la méthode de biologie moléculaire en PCR.

Où faire un test pour la chlamydia ? Sans ordonnance ?

Le test de détection de la chlamydia peut être effectué avec ou sans ordonnance (la différence réside seulement dans le remboursement), dans plusieurs lieux :

  • laboratoires de biologie médicale
  •  centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD) : centres de dépistage anonymes et gratuits (CDAG), centres d’information, de dépistage, de diagnostic des IST (CIDDIST)
  • centres de santé sexuelle
  • centres de PMI (protection maternelle et infantile)
  • associations de lutte contre le sida
  • PASS (Permanence d’accès aux soins de santé pour personnes en situation de précarité)

Peut-on faire le test chlamydia en pharmacie ?

« A date, les tests de détection de la chlamydia sont uniquement possibles en laboratoire et pas encore en pharmacie. Ils peuvent néanmoins être réalisés à la maison en rapportant l’écouvillon en laboratoire » indique le Dr Romand.

Faut-il être à jeun pour le test chlamydia ?

Il n’est pas nécessaire d’être à jeun. « Il faut simplement une rétention de deux heures pour les tests urinaires » préconise l’expert. Rien pour les tests vaginaux chez la femme.

Quel délai pour obtenir les résultats ?

En laboratoire, le délai est assez court, le résultat du test sort le jour même ou le lendemain. Le délai de rendu des résultats est de plusieurs jours si le dépistage est réalisé dans un centre de santé. 

Combien de temps attendre après les rapports sexuels ?

« L’incubation de l’infection à chlamydia nécessite au moins 2 jours donc on préconise d’effectuer le test de dépistage au moins 48heures après les rapports sexuels » conseille le médecin biologiste.

Comment savoir si le test chlamydia est positif ? 

Une ligne dans le rapport de votre test de dépistage mentionne « chlamydia trachomatis » :

► si à droite est écrit « positive » cela signifie que vous êtes infecté par la bactérie responsable de l’infection à chlamydia. Vous devez donc retourner chez le médecin pour qu’il vous prescrive un traitement. « Les biologistes sont là pour expliquer aux patients leurs résultats et leur donner des conseils de traitement, surtout si la personne est venue se faire dépister sans ordonnance (donc sans médecin associé). Nous mentionnons notamment l’importance du dépistage du ou des partenaire(s) sexuel(s) » souligne le Dr Romand.

► si vous lisez « négative » alors vous n’êtes pas touché par l’infection. 

Résultats d'un test à chlamydia en laboratoire
Résultats d’un test à chlamydia en laboratoire © DR Journal des Femmes

Qu’est-ce qui peut fausser le résultat d’un test à chlamydia ?

Les tests moléculaires de la PCR étant hypersensibles, ils peuvent détecter du génome de la bactérie alors qu’elle est « morte ». « C’est pourquoi il faut respecter un délai d’au moins 4 semaines après l’arrêt du traitement pour vérifier que l’infection à chlamydia est totalement guérie, rappelle le médecin biologiste. Par ailleurs chez la femme, il arrive parfois que des détections très faibles du génome de la bactérie sortent à l’issu du test (notamment lorsque le test est effectué sur les urines). Dans ce cas là, on effectue un nouveau test en prélèvement vaginal pour confirmer ou infirmer les suspicions ». 

Merci au Dr Stéphane Romand, médecin biologiste au sein d’Unilabs France.


Source : JDF Santé

Paludisme : symptômes, traitement, peut-on guérir ?

Paludisme : symptômes, traitement, peut-on guérir ?

Le paludisme est une maladie parasitaire transmise par les moustiques du genre Anophèle. La surveillance du paludisme est réalisée en France par le CNR du Paludisme. 90% des cas de paludisme sont localisés en Afrique de même que 96% des décès, rappelle Santé Publique France. « Le paludisme est la plus fréquente des infections parasitaires au monde, et c’est aussi l’une des plus graves » nous informe le Dr Guillaume Béraud, infectiologue à Poitiers. « On estime que près de 2 milliards de personnes y seraient exposées dans le monde, et on peut imaginer que ce chiffre va considérablement augmenter avec le réchauffement climatique. » Une vingtaine de personnes meurent chaque année en France d’un paludisme contracté en voyage.

Définition : qu’est-ce que le paludisme ?

Le paludisme est une maladie provoquée par un parasite du genre Plasmodium qui peut infecter l’homme lors d’une piqûre de moustiques Anophèle. Le mot « paludisme » vient du latin « paludis » qui veut dire « marais ». La maladie est aussi appelée « malaria ». En général, l’infection initiale n’est pas inquiétante, mais ce sont les résurgences qui sont en cause dans les formes potentiellement mortelles. Cette maladie peut être mortelle sans traitement approprié.

Quels sont les symptômes du paludisme ?

Le paludisme ressemble à une gastro-entérite avec beaucoup de fièvre. Lors de l’inoculation (parasite qui pénètre dans l’organisme), l’infection se manifeste par : 

► Une forte fièvre (qui apparaît environ 2 mois après la piqûre de moustique)

► Des douleurs diffuses, abdominales, articulaires, musculaires, maux de têtes.

 Des troubles digestifs (vomissements et diarrhées).

Le parasite reste dans le corps, au niveau du foie notamment, puis il peut entraîner un accès palustre avec l’apparition de frissons survenant brutalement et durant moins de deux heures puis d’une fièvre élevée pendant quelques heures suivie de sueurs importantes. « Ces symptômes vont survenir de façon cyclique tous les deux à trois jours et la périodicité des crises dépend alors de l’espèce de parasite en cause » explique l’infectiologue. Conséquence de l’infestation des globules rouges par le parasite, le patient présentera en plus de la fièvre, un ictère (coloration jaune de la peau) et une splénomégalie (augmentation de la taille de la rate). Des manifestations neurologiques (on parle alors de neuropaludisme) comme des convulsions ou un coma évoquent un paludisme cérébral qui peut entraîner rapidement la mort. En l’absence de prise en charge, si le patient survit, l’évolution peut se faire vers des reviviscences avec des accès qui se répètent plus ou moins régulièrement. 

Moustique du genre anopheles transmettant le paludisme
Moustique du genre Anophèle pouvant transmettre le paludisme © Vinicius Rodrigues de Souza

Combien de temps dure une crise de paludisme ?

« Les symptômes vont survenir de façon cyclique tous les deux à trois jours et la périodicité des crises dépend de l’espèce de parasite en cause » répète l’infectiologue. 

«  Ce sont uniquement les femelles qui piquent car elles ont besoin de l’hémoglobine du sang pour la maturation des œufs »

Quelles sont les causes du paludisme ?

Cette pathologie se transmet à l’homme par la piqûre d’un moustique femelle du genre anophèle, que l’on rencontre généralement sous les Tropiques, en Afrique, en Amérique centrale et du Sud ou en Asie. «  Ce sont uniquement les femelles qui piquent car elles ont besoin de l’hémoglobine du sang pour la maturation des œufs. Il existe d’autres possibilités de transmission mais qui sont plus rares, comme la transfusion sanguine de quelqu’un qui a le paludisme à quelqu’un d’autre. Mais dans 99,9 % des cas, la transmission se fait par la piqûre d’un moustique  », commente le Pr Patrice Bourée, infectiologue à l’Institut Alfred Fournier à Paris. Une fois dans le corps, le Plasmodium se loge dans le foie et les globules rouges. Il existe plusieurs types de Plasmodium :

  • le Plasmodium falciparum d’une part (qui est responsable des formes graves de paludisme, potentiellement mortelles)
  • le Plasmodium vivax, ovale et malariae, pouvant être à l’origine de récidives parfois pendant plusieurs années.
Schéma montrant la transmission de la malaria ou paludisme
Schéma montrant la transmission de la malaria ou paludisme © VectorMine – stock.adobe.com

 

Quels sont les facteurs de risque ?

«  Le principal facteur de risque est de se rendre dans des pays où il y a des moustiques anophèles et des réservoirs de paludisme puisque le moustique ne fabrique pas le plasmodium, parasite responsable du paludisme. Il va aspirer le sang de quelqu’un et si cette personne a le parasite, à la piqûre suivante il va vous inoculer. On les trouve surtout en Afrique noire et en Amazonie  », poursuit le Pr Bourée.  

Quelles sont les conséquences du paludisme ?

«  Le paludisme est un parasite qui va se loger dans les globules rouges et les faire éclater. Résultat, au bout d’un certain temps, le patient va devenir anémique et surtout engendrer des symptômes très caractéristiques avec un accès de fièvre d’au moins 40° des frissons, de la chaleur et de la sueur  », rapporte l’infectiologue. 

Peut-on mourir du paludisme ?

Oui. Le nombre estimé de décès imputables au paludisme s’est élevé à 627 000 en 2020, rapporte l’OMS. Le Plasmodium falciparum est le seul parasite pouvant provoquer un paludisme grave si l’infection n’est pas traitée à temps.  

Comment est posé le diagnostic du paludisme ?

Comme l’observe le Dr Béraud, « on suspecte toujours un paludisme chez une personne qui présente une forte fièvre après un voyage dans une zone tropicale ». Puis, pour poser le diagnostic de paludisme, il faut observer les crises de fièvre, leur intensité et leur fréquence. Une prise de sang retrouve une diminution des globules rouges, des plaquettes, et une augmentation de la protéine spécifique de l’inflammation, la CRP. L’examen au microscope d’un frottis sanguin par un parasitologue permet de confirmer le paludisme, et de caractériser le type du parasite en cause. 

Existe-t-il un vaccin contre le paludisme ?

Le vaccin contre le paludisme disponible actuellement est expérimental. « Il semble relativement efficace mais pas complètement, explique le Dr Béraud. Il est réservé aux enfants dans quelques pays d’Afrique dans le cadre de protocoles, mais pas d’actualité dans les pays Occidentaux. »  « C’est très compliqué de mettre au point un vaccin puisque ce parasite change de forme tout le temps, il se met dans le foie dans les globules rouges, dans la rate, etc« , note le Pr Patrice Bourée. Depuis octobre 2021, l’OMS recommande une large utilisation du vaccin antipaludique RTS, S/AS01 chez l’enfant dans les zones à transmission modérée à forte du paludisme à P. falciparum

Quels sont les médicaments utilisés contre le paludisme ?

«  Autrefois, le traitement de référence était la quinine, puis cela a été la nivaquine » rappelle Pr Bourée. Les médicaments antipaludéens, en inhibant l’activité du parasite, limitent les risques d’infections et atténuent considérablement les symptômes. Les trois médicaments plus courants aujourd’hui sont le Lariam© (méfloquine), la Malarone© (atovaquone), efficaces mais chers et non remboursés, et la doxycycline©, moins cher mais aussi moins efficace. « Les antipaludéens souffrent, à tort, d’une mauvaise réputation, à cause d‘effets secondaires répertoriés très rares et largement surestimés, explique l’infectiologue. Ils sont pourtant très efficaces et il ne faut pas oublier qu’une vingtaine de personnes meurent chaque année en France d’un paludisme contracté en voyage. » Par ailleurs, pour être efficaces ces traitements doivent tous être prolongés plusieurs jours voire plusieurs semaines après le retour : « Il arrive qu’une personne présente un accès palustre après son retour parce qu’elle a interrompu son traitement précocement » insiste le spécialiste.

Quels antimoustiques utiliser contre le paludisme ?

La première mesure préventive reste de ne pas se faire piquer par les moustiques. Il existe plusieurs façons de s’en protéger tels qu’une moustiquaire imprégnée d’insecticide pour la nuit, des répulsifs à moustique appliqués sur la peau et des vêtements couvrant (le soir et la nuit). « Les moustiques véhiculant le paludisme sont plus actifs entre la tombée de la nuit et le milieu de la nuit » rappelle le Dr Béraud. Il est également recommandé d’éviter les zones rurales, plus fréquemment infestées.

S’il est pris à temps, les chances de guérison sont de 99,9 %

Quelles sont les chances de guérison ?

«  Le paludisme est très fréquent. S’il est pris à temps, les chances de guérison sont de 99,9 %. En général, le 1% qui reste, ce sont les gens qui ont tardé à se faire traiter. Il faut simplement y penser lorsque l’on revient de l’un de ces pays  », tient à rassurer l’infectiologue.  

Quels risques pour les femmes enceintes ?

La grossesse favorise le risque d’infection au paludisme et rend la femme plus vulnérable à ses effets. Le risque de mortalité de la mère et du fœtus sont donc accrus. On estime qu’environ 100 000 nourrissons meurent chaque année dans le monde suite à l’infection pendant la grossesse. Pour les formes moins graves, il demeure un risque accru d’accouchement prématuré et de poids trop faible du nouveau-né. Idéalement, les femmes enceintes éviteront les voyages dans les zones infestées. Si nécessaire, certaines associations d’antipaludéens peuvent leur être prescrits sans risque pour le fœtus.

Merci aux Dr Guillaume Béraud, infectiologue et au Pr Patrice Bourée, infectiologue à l’Institut Alfred Fournier à Paris.


Source : JDF Santé

Méthémoglobinémie (bébé bleu) : cause, symptômes, dosage

Méthémoglobinémie (bébé bleu) : cause, symptômes, dosage

Quelle est la définition d’une méthémoglobinémie ?

Aussi appelée le syndrome du bébé bleu lorsqu’elle touche les enfants, la méthémoglobinémie fait référence à un taux important de méthémoglobine dans le sang. « Dans les globules rouges, l’hémoglobine transporte notre oxygène. La méthémoglobine est un dérivé de l’hémoglobine qui transporte justement très mal l’oxygène dans les tissus« , explique François Blanchecotte, président du syndicat des biologistes. Un taux de méthémoglobine normal de 0,5 à 1 % est présent dans le sang de chacun. Au-delà de ce taux, le patient se trouve dans le cadre d’une méthémoglobinémie.

Comment mesurer la méthémoglobine ?

Comme pour la mesure de l’hémoglobine, il est nécessaire de procéder à une prise de sang. Le dosage doit être effectué rapidement après la prise de sang car le taux de méthémoglobine diminue de 10 à 20% toutes les 8 heures. Les biologistes utilisent alors la technique spectrophotométrique, c’est-à-dire la capacité de la méthémoglobine à absorber la lumière.

Quelles sont les causes d’une méthémoglobinémie ?

Il existe deux causes à la méthémoglobinémie :

  • La méthémoglobinémie congénitale
  • La méthémoglobinémie acquise

C’est quoi la méthémoglobinémie congénitale ?

Cette forme est due à un gène entraîne un déficit de l’enzyme du NADH-cytochrome b5 réductase. Cette enzyme permet de réduire la méthémoglobine et de la transformer en hémoglobine. Ainsi, grâce à cette enzyme, le taux de méthémoglobine est maintenant en dessous de 1,0%. Dans le cas d’une méthémoglobinémie congénitale, le taux de méthémoglobine peut atteindre 20 à 45%.

C’est quoi la méthémoglobinémie acquise ?

La méthémoglobinémie acquise est contractée à cause d’une exposition à certains produits toxiques qui entraînent une oxydation de l’hémoglobine et la transforme en méthémoglobine. « Ces produits peuvent être certains médicaments, des anesthésiques locaux, des drogues comme du poppers, des aérosols contre les fourmis, des nettoyants industriels, des substances comme le polyphénol, des agents oxydants importés par l’eau du puits, des engrais, du fumier, certains conservateurs…« , liste notre interlocuteur. 

Quels sont les symptômes d’une méthémoglobinémie ?

Des signes cliniques apparaissent lorsque le taux de méthémoglobine est supérieur à 10%.

► A partir de 10%, la personne touchée présente une cyanose : des taches bleutées apparaissent sur la peau et au bord des lèvres.

Entre 30 et 50% de méthémoglobinémie, des signes d’anoxie, de léthargie, de tachycardie, des maux de tête et des troubles respiratoires apparaissent.

Au-delà de 50%, la personne peut avoir une atteinte du cerveau, des troubles neurologiques, une détresse respiratoire.

► Lorsque le taux de méthémoglobine atteint 70 à 85%, la mort survient.

Traitement : que faire en cas de méthémoglobinémie ?

Dans le cas d’une méthémoglobinémie, qu’elle soit héréditaire ou acquise, les médecins prescrivent des composés réducteurs. Il s’agit le plus souvent de Vitamine C et de bleu de méthylène.

Merci à François Blanchecotte, président du syndicat des biologistes.


Source : JDF Santé

Ganglion calcifié : définition, pourquoi, dangereux ?

Ganglion calcifié : définition, pourquoi, dangereux ?

Définition : c’est quoi un ganglion calcifié ? 

« Un ganglion calcifié est un ganglion qui contient des dépôts calciques visibles en imagerie » explique le Dr Samia Boussouar, radiologue. Tous les ganglions lymphatiques peuvent se calcifier (nous avons des ganglions dans tout l’organisme sauf dans le cerveau). « Les ganglions calcifiés s’observent plutôt surtout au niveau du thorax, mais aussi de l’abdomen et du cou » nous apprend la radiologue. 

Pourquoi un ganglion se calcifie-t-il ? 

« Les calcifications ganglionnaires sont le plus souvent des séquelles d’une inflammation ou d’une infection comme une sarcoïdose, une tuberculose, ou d’un traitement (radiothérapie, chimiothérapie) contre un lymphome » indique le Dr Boussouar. Certaines maladies liées à des expositions professionnelles comme la silicose peuvent également entraîner la calcification de ganglions. De façon rarissime, un ganglion calcifié est une métastase ganglionnaire de cancer.

Quels sont les symptômes en cas de ganglion calcifié ? 

Un ganglion calcifié ne donne aucun symptôme puisqu’il s’agit en fait d’une séquelle d’un processus inflammatoire ou infectieux ou d’un traitement. « C’est un signe de guérison aussi le plus souvent nous banalisons ce ganglion calcifié » rassure le Dr Samia Boussouar.

Est-ce qu’un ganglion calcifié est signe de cancer ? 

« Les métastases ganglionnaires sont très rarement calcifiées«  souligne le médecin. Et ce n’est pas ce ganglion calcifié qui révèle la tumeur. « Le ganglion calcifié est au second plan. C’est le bilan d’extension en imagerie de la tumeur qui peut fait découvrir un ganglion. Nous ne faisons pas de diagnostic de cancer sur une métastase ganglionnaire calcifiée sauf cas très particulier ».

Quels examens pour reconnaître un ganglion calcifié ? 

L’examen de référence pour voir un ganglion calcifié, et de façon générale pour observer les ganglions (taille, morphologie, calcifications…) est le scanner. « Une radiographie thoracique ou abdominale permet de découvrir des ganglions calcifiés de très grande taille ou s’ils sont très nombreux » précise la radiologue. 

Comment soigner un ganglion calcifié ?

Le plus souvent, il s’agit d’un processus de guérison après une inflammation ou une infection. Le ganglion lymphatique qui a été inflammation est en voie de guérison. C’est pourquoi un ganglion calcifié est quasiment toujours bénin et ne demande pas de traitement.

Merci au Dr Samia Boussouar, radiologue dans le service d’Imagerie Cardiovasculaire et Thoracique (ICT) – Hôpital Universitaire Pitié-Salpêtrière Groupe hospitalier, et membre du bureau de la Société d’Imagerie Thoracique (SIT).


Source : JDF Santé

Hernie diaphragmatique : traitement, chances de survie

Quelle est la définition d’une hernie diaphragmatique ?

La hernie de coupole diaphragmatique touche environ 1 naissance sur 3 500 à 5 000 par an. Il s’agit d’une malformation congénitale qui relève d’une anomalie de fermeture du diaphragme. Cela empêche la séparation entre l’abdomen et le thorax permettant aux viscères de s’introduire dans la cavité thoracique, compromettant alors le développement des poumons. Dans 70 à 80% des cas, la hernie se produit du côté gauche.  

Quels sont les symptômes d’une hernie diaphragmatique ?

« Lorsque le bébé est in utero, il n’a pas besoin de ses poumons pour respirer car il est branché au cordon ombilical. A la naissance, ces enfants ne peuvent pas respirer seuls. Si on peut on peut prédire le volume des poumons en prénatal grâce à l’échographie, on ne peut pas anticiper la manière dont les poumons vont fonctionner après la naissance », explique Alexandra Benachi, professeur en gynécologie-obstétrique, membre du Centre de Référence Maladie Rare: Hernie de coupole diaphragmatique

Quelles sont les causes d’une hernie diaphragmatique ?

L’origine de la hernie diaphragmatique reste encore méconnue. D’après le Pr Benachi, les causes de la hernie diaphragmatique sont rarement héréditaires, et davantage sporadiques. « Parfois, la hernie peut être associée à des anomalies des gènes ou des chromosomes telles que la trisomie 18, mais cela reste rare. » Il est également très rare, mais possible, que la hernie ne se manifeste qu’à l’âge adulte lors d’un effort de toux, de poussée ou d’une infection.

Qui consulter en cas de hernie diaphragmatique ?

In utero, ce sont les obstétriciens spécialisés en médecine fœtale qui prennent en charge le fœtus et sa mère. A la naissance, le réanimateur prend en charge le nourrisson. Une fois opéré par un chirurgien pédiatre, et stabilisé, le bébé passe en chirurgie pédiatrique ou en pédiatrie générale. Des centres de référence existent à Lille, Clamart et Marseille.

Quels examens pour diagnostiquer une hernie diaphragmatique ?

« En cours de grossesse, le diagnostic est fait lors d’une des échographies de dépistage proposées pendant la grossesse. Dans certains cas, la hernie peut être vue au premier trimestre mais le diagnostic est le plus souvent fait au deuxième trimestre. Une amniocentèse pour rechercher les anomalies chromosomiques possiblement associées est proposée », explique Alexandra Benachi. 

Quelles sont les chances de survie ?

Toutes formes confondues, il existe 60% de chances de survie. Certains enfants peuvent cependant présenter des séquelles respiratoires, neurologiques ou, plus rarement, orthopédiques. « Lorsqu’ils sont tous petits, on recommande de ne pas les inscrire en crèche pour éviter qu’ils attrapent des virus respiratoires. Souvent, les trois premières années sont plus compliquées, mais une fois passée les trois ans, les enfants ont une vie quasi normale« , assure le Pr Benachi. Cependant, « en fonction de la mesure du poumon, de la position du foie et du côté de la hernie – c’est plus grave si celle-ci est positionnée à droite – dans certains cas on sait qu’on ne pourra rien faire« 

Quel est le traitement d’une hernie diaphragmatique ?

Seule la chirurgie peut traiter la hernie diaphragmatique car celle-ci permet de remettre en place les viscères abdominaux et de refermer le diaphragme.

Quand envisager l’opération ?

« Les enfants présentant une forme peu sévère sont opérés dès les premiers jours. Autrement, il faut attendre que le nourrisson soit stabilisé pour l’opérer. Dans les formes les plus sévères, certains sont opérés in utero. La chirurgie in utero a fait l’objet de deux très gros essais internationaux l’année dernière et aujourd’hui on la propose systématiquement aux parents. »

Merci au Pr Alexandra Benachi, gynécologue-obstétricienne membre du Centre de référence Maladie Rare : hernie de coupole diaphragmatique (Groupe Hospitalier Paris Saclay . – Bicêtre/Antoine Béclère)


Source : JDF Santé

Quels sont les effets du tabac sur les gencives ?

Quels sont les effets du tabac sur les gencives ?

Fumer favorise-t-il le risque de gingivite ? 

Le tabac figure en tête des facteurs de risque de développer une gingivite, cette maladie due à une inflammation de la gencive. « Concrètement, le tabac altère la gencive et surtout le parodonte qui est le tissu de soutien de la dent, soit l’os qui tient celle-ci. La gingivite est une inflammation de la gencive et qui progresse à bas bruit. Mais si elle n’est pas prise en charge suffisamment tôt, elle mène à une résorption des tissus qui soutiennent la dent. C’est ce qu’on appelle la parodontite, un déchaussement qui, sans traitement, conduit à une perte des dents« , explique le Dr. Binhas, chirurgien-dentiste. Si la gingivite est réversible lorsqu’elle est traitée suffisamment tôt, la parodontite est irréversible sans intervention. « La prise en charge passe, selon la situation, par recréer de l’os artificiellement« , note notre expert. 

Fumer fait-il mal aux gencives ? 

La gingivite progresse à bas bruit, elle peut être asymptomatique et donc n’être à l’origine d’aucune douleur. 

Pourquoi a-t-on mal aux dents quand on fume ? 

Le tabagisme est à l’origine de douleurs dentaires du fait du déchaussement de la gencive. « Au bout d’un moment, le déchaussement laisse apparaître le collet, cette zone située entre la couronne et la racine de la dent, et qui est beaucoup plus sensible que l’émail. La dent devient alors douloureuse« , précise Edmond Binhas. 

L’arrêt du tabac est le seul moyen vraiment efficace contre les risques liés au tabagisme

Par quel procédé le tabagisme abîme-t-il les dents et les gencives ? 

La gingivite et la parodontite sont les pathologies les plus fréquentes liées au tabac. « Concrètement, le tabac crée une constriction des vaisseaux au niveau des gencives. Elles sont alors beaucoup plus sensibles à l’attaque de la plaque dentaire. La gencive étant moins irriguée, des poches parodontales se créent par la fonte des tissus qui soutiennent la dent. Viennent alors s’y insérer la plaque dentaire et les bactéries à l’origine de la gingivite puis de la parodontite« , expose le chirurgien-dentiste. Le tabagisme peut être à l’origine de plusieurs autres pathologies : la mauvaise haleine, la formation d’aphtes, la langue noire et villeuse… Il s’agit là de pathologies inconfortables mais toutefois bénignes. Le tabac est aussi responsable de cancers de la bouche, une tumeur peut se développer sur la langue, les joues, le palais, les lèvres ou les gencives. Le tabagisme chronique a aussi un impact sur les traitements bucco-dentaires. La cicatrisation est notamment beaucoup plus longue et difficile chez le fumeur que chez le non-fumeur. « Le tabagisme chronique peut ainsi représenter une contre-indication à la pose d’un implant. Poser un implant sur des gencives inflammatoires, c’est prendre le risque d’un rejet, donc on ne traite qu’après un sevrage« . Ainsi, le tabac impacte directement et indirectement la santé et l’esthétique bucco-dentaire. 

Fumer fait-il noircir les gencives et les dents ? 

Selon notre spécialiste, « le tabagisme entraîne l’accumulation de dépôt de nicotine et de goudron. Il contribue à la coloration brunâtre inesthétique que prennent les dents chez les fumeurs ». Nicotine et goudron sont donc responsables d’un jaunissement puis d’un noircissement des dents. Habituellement roses lorsqu’elles sont saines, des gencives très rouges peuvent être le premier signe de la gingivite du fumeur. 

Fumer fait-il saigner les gencives ? 

Les saignements constituent parfois l’un des premiers symptômes d’une infection des gencives. « Toutefois il est tout à fait possible de souffrir d’une gingivite sans saignement, même si le saignement reste un signe de la gingivite« , précise notre interlocuteur. 

Comment protéger ses dents et ses gencives quand on fume ?

L’arrêt du tabac est le seul moyen vraiment efficace contre les risques liés au tabagisme. Sans cela, il est important de prendre grand soin de ses dents et de sa bouche – se brosser efficacement les dents au moins deux fois par jour, réaliser des bains de bouche quotidiennement. Il faut aussi être vigilant au tout premiers signes d’infection : gencives rouges, saignements, légère sensibilité due au déchaussement. « Enfin, il est primordial de se rendre chez son dentiste très régulièrement afin de traiter au plus tôt les infections, car la très grande majorité des fumeurs, sinon la totalité, développera des pathologies liées au tabac« , conclut Edmond Binhas. 

Merci à Edmond Binhas, chirurgien dentiste, pour son expertise. 


Source : JDF Santé