Est-ce que le cancer prolifère moins vite quand on est vieux ?

Est-ce que le cancer prolifère moins vite quand on est vieux ?

L’idée que le cancer évolue plus lentement chez les personnes âgées est largement répandue, mais est-elle vérifiée ? Des oncologues nous éclairent.


Le risque de développer un cancer augmente avec l’âge : selon l’Institut national du cancer, les cancers chez les personnes de 65 ans et plus représentent plus des deux tiers du nombre de cas de cancer enregistrés chaque année. Ce phénomène est largement lié aux mécanismes qui conduisent une cellule saine à se transformer en cellule cancéreuse : la transformation maligne passe en effet par l’accumulation de dommages dans le matériel génétique (ADN) des cellules saines. Plus le temps s’écoule et plus le nombre de lésions susceptibles de s’accumuler dans nos cellules augmente. « Par exemple, pour le cancer du sein, 80 % d’entre eux se déclarent après 50 ans. C’est également le cas du cancer colorectal dont l’âge médian au diagnostic est de 70 ans. Autre exemple : le cancer de la prostate est rare avant 50 ans et son incidence augmente progressivement avec les années. L’âge médian au diagnostic est de 69 ans », nous explique Pr Claude Linassier, oncologue.

Contrairement à ce que l’on pense, « le rythme de développement du cancer est totalement indépendant de l’âge ». Il aurait même tendance à se développer plus rapidement chez le sujet âgé. A dynamique de cancer équivalente (taille de la tumeur, stade de la maladie…), le retentissement sur l’organisme est plus important chez un sujet âgé car il peut être fragilisé par son vieillissement et surtout par les maladies qui y sont associées (ce que les experts appellent les « comorbidités »).

L’idée reçue selon laquelle le cancer prolifère moins vite quand on est vieux est issue du développement très lent de certains cancers très spécifiques de la personne âgée, comme peut l’être le cancer de la prostate. Mais quand on regarde le génie évolutif des cancers les plus fréquents, tels que les cancers du sein ou du côlon, on observe la même chose chez les sujets jeunes et les sujets âgés. Il n’y a pas de ralentissement de développement du cancer. « Le développement des cancers est lié aux caractéristiques de la maladie et non à l’âge de l’hôte. Si la maladie est agressive elle se développera rapidement quel que soit l’âge du patient », assure le Dr. Mourey.

Le cancer n’est pas non plus moins grave chez une personne âgée que chez une personne jeune. « L’idée que, parce que l’organisme fonctionne plus lentement avec les années, les cellules cancéreuses se reproduisent moins et le cancer est moins agressif, est erronée » martèle notre interlocuteur. La maladie est tout aussi grave. La différence qu’il peut y avoir, est l’état de santé du patient : le risque de décès est en effet plus important chez un sujet âgé que chez une personne jeune, en raison de la présence d’autres problèmes de santé qui peuvent fragiliser le patient et compliquer la mise en place du traitement. « De plus, les conséquences du développement du cancer et l’impact des traitements qui vont être proposés sont plus importants chez le sujet âgé car son vieillissement a diminué les réserves dont il a besoin pour faire face à de tels stress », ajoute le Dr. Loïc Mourey, oncologue médical.

Merci au Pr Claude Linassier, oncologue et directeur du pôle prévention, organisation et parcours de soins à l’Institut national du cancer et au Dr. Loïc Mourey, Oncologue médical et co-responsable du comité d’organe d’oncogériatrie et d’urologie à l’IUCT-Oncopole à Toulouse.


Source : JDF Santé

Qui peut faire le nouveau vaccin contre le zona ? Quel remboursement ?

Qui peut faire le nouveau vaccin contre le zona ? Quel remboursement ?

Le zona est particulièrement fréquent après 60 ans.


En France, on observe 5 à 10 cas de zona pour 1 000 personnes âgées de 60 ans et plus par an. Cette maladie infectieuse est liée à un nouveau contact avec le virus responsable de la varicelle qui peut affecter tout l’organisme. Le virus peut se propager par les nerfs vers la peau et les muqueuses où il crée des vésicules proches de celles de la varicelle qui peuvent entrainer des sensations de picotements, de brûlures, des éruptions cutanées et une douleur semblable à une décharge électrique (douleurs « séquellaires »). Jusqu’ici, le vaccin bénéficiait seulement d’une prise en charge dérogatoire dans certains établissements de santé. Désormais, il est disponible en pharmacie, et remboursé en partie, mais seulement pour certaines personnes. On vous explique.

Cette décision fait suite à un arrêté publié au Journal officiel le 5 décembre 2024 en lien avec les recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS) du 29 février 2024. La réactivation du virus de la varicelle pouvant survenir essentiellement chez les personnes âgées ou au cours d’une diminution des défenses de l’organisme et conformément à l’arrêté, le vaccin contre le zona Shingrix© est désormais inscrit sur la liste des spécialités remboursables pour « la prévention du zona et des névralgies post-zostériennes chez les adultes de 65 ans et plus, et les adultes de 18 ans et plus ayant un risque accru de zona, selon les recommandations en vigueur de la HAS […] » En effet, plus l’âge avance, plus le zona est fréquent et sévère, car le système immunitaire devient moins efficace pour garder le virus « sous contrôle ».

Le vaccin Shingrix© contre le zona était déjà remboursé depuis le mois de mai 2024 à 100%, mais uniquement à l’hôpital dans le cadre d’un dispositif dit « d’accès direct », une procédure de prise en charge anticipée pour certains médicaments. A compter du 14 décembre 2024, ce vaccin bénéficiera d’un remboursement à hauteur de 65% par l’Assurance maladie pour les séniors (65 ans et plus) et les personnes immunodéprimées à partir de 18 ans. Cela concerne les personnes ayant un déficit immunitaire primitif ou acquis, ou encore sous traitement immunosuppresseurs d’après le calendrier vaccinal du gouvernement. Le prix du vaccin est de 188.37 euros TTC (sans honoraire de dispensation) mentionne le Journal Officiel.

Le schéma vaccinal du Shingrix© repose sur 2 doses espacées de 2 mois (M0 et M2). Le vaccin fait partie des vaccinations que le pharmacien peut prescrire et administrer. Pour les personnes ayant déjà commencé leur schéma vaccinal avec Zostavax©, aujourd’hui retiré du marché, elles pourront recevoir 2 doses de vaccins Shingrix© après un délai d’au moins un an entre leur dernière infection de zona ou leur vaccination avec Zostavax©.


Source : JDF Santé

Grippe intestinale : durée, la soigner, ou gastro ?

Grippe intestinale : durée, la soigner, ou gastro ?

Quand on pense à la grippe intestinale, on associe les symptômes de la grippe à ceux de la gastro-entérite mais qu’en est-il vraiment ?


Qu’est-ce qu’une grippe intestinale ?

La grippe intestinale correspond à un abus de langage et n’existe pas vraiment en tant que telle. Le terme approprié, et utilisé par les soignants, est la gastro-entérite. Quand on parle de « grippe intestinale », on associe les symptômes de la grippe (courbature notamment) aux signes digestifs de la gastro. « La grippe intestinale désigne une inflammation du tube digestif provoquée par un virus« , indique le Dr Célia Gouynou, gastro-entérologue.

Quel virus cause la grippe intestinale ?

« Plusieurs virus peuvent être à l’origine de la grippe intestinale : le rotavirus, le norovirus ou l’adénovirus« , précise la médecin. Il se transmet par voie manuportée c’est-à-dire par contact des mains, ou via les selles. 

Quels sont les symptômes de la grippe intestinale ?

« La grippe intestinale, ou gastro-entérite, se caractérise souvent par une diarrhée assez soudaine« , explique le Dr Célia Gouynou. Ce symptôme peut s’accompagner de douleurs au ventre, de nausées et de vomissements. Dans certains cas plus rares, le malade peut aussi avoir de la fièvre. 

Quelle différence avec une gastro ?

« C’est la même chose« , tranche le Dr Célia Gouynou. La grippe intestinale et la gastro-entérite désignent la même maladie, provoquée par un des trois virus suivants : le rotavirus, le norovirus ou l’adénovirus.

Combien de temps dure une grippe intestinale ?

La période d’incubation, qui précède l’apparition des premiers symptômes, dure de 24 à 72 heures. Pendant cette période, le malade est contagieux et peut donc transmettre le virus. « Quant aux symptômes, ils se dissipent au bout de 24 à 48 heures, au maximum 72 heures« , indique la gastro-entérologue.

Est-ce contagieux ?

La grippe intestinale est une maladie virale et contagieuse. Sa transmission s’effectue par voie manuportée. « Il est donc essentiel lorsque l’on est malade de respecter les mesures hygienodiététiques, comme le fait se laver les mains et de faire attention aux contacts », prévient le Dr Célia Gouynou. 

Quand et qui consulter ?

« Il est recommandé de consulter en cas de signes atypiques comme une fièvre haute et persistante, du sang dans les selles, de très fortes et inhabituelles douleurs abdominales« , explique aussi le Dr Célia Gouynou. Dans ce cas, le patient doit s’adresser à son médecin traitant. « De manière générale, si les symptômes persistent au-delà de 48 ou 72h, le malade doit consulter son médecin traitant« , ajoute la gastro-entérologue. Enfin, les malades âgés et aux nourrissons, plus vulnérables face à ce type de virus, doivent faire l’objet d’une surveillance particulière.

Que manger quand on a une grippe intestinale ?

« Il est conseillé d’adopter un régime sans résidus pendant deux ou trois jours« , recommande le Dr Célia Gouynou. Autrement dit, il vaut mieux éviter les fibres (fruits-légumes) et manger principalement du riz nature.

Quel est le traitement pour soigner une grippe intestinale ?

« Le médecin va traiter les symptômes« , précise le Dr Célia Gouynou. « Des traitements antalgiques comme du Doliprane, ou anti-spasmodiques comme le Spasfon peuvent être prescrits contre les maux de ventre« , poursuit-elle. Un ralentisseur de transit, comme du Smecta par exemple, permet aussi de stopper les diarrhées.

Merci au Dr Célia Gouynou, gastro-entérologue au CHRU de Nancy.


Source : JDF Santé

Premiers symptômes de la grippe : incubation, comment ça commence ?

Premiers symptômes de la grippe : incubation, comment ça commence ?

« Une fois qu’on a été contaminé par le virus de la grippe, il se développe dans les cellules de l’organisme et entraîne plusieurs symptômes ».


Très contagieuse, la grippe n’est « jamais asymptomatique » indique d’emblée. Autrement dit, elle ne passe pas inaperçue et entraîne toujours des symptômes. « Une fois qu’on a été contaminé, le virus se développe dans les cellules de notre organisme et entraîne l’apparition de plusieurs symptômes ». Lesquels ? Que faire dès le début pour aider l’organisme à affronter le virus ? Combien de temps durent les symptômes ?

Y a-t-il des signes qui annoncent l’arrivée d’une grippe ?

« Il n’y a pas de signes avant-coureurs ou annonciateurs de la grippe. On va directement passer de l’état d’incubation (c’est-à-dire le moment où la personne est au contact du virus de la grippe et contaminée, mais ne présente pas encore de symptômes particuliers alors que le virus se multiplie dans dans l’organisme) à l’état de maladie où apparaissent les symptômes de la grippe », pose le Dr Pierre Parneix. « Une fois qu’on a été contaminé par le virus de la grippe, ce dernier se développe dans les cellules de notre organisme et entraîne l’apparition de plusieurs symptômes (fatigue, toux, frissons…) annonçant alors la maladie » poursuit-il. Il faut alors aider l’organisme à se défendre contre le virus en se reposant, en s’hydratant suffisamment, en consommant des aliments riches en vitamines et en dégageant son nez.

Quels sont les premiers symptômes de la grippe ?

  • Une grande fatigue (asthénie) qui s’installe progressivement et de manière croissante
  • Des frissons, même lorsque l’on n’a pas froid
  • Une toux sèche et douloureuse

Quels sont les symptômes fréquents quand la grippe est installée ?

  • Des maux de tête
  • Une fièvre élevée supérieure à 39°C
  • Une gorge irritée et douloureuse
  • Un nez bouché et qui coule
  • Des douleurs musculaires et articulaires qui ressemblent à des courbatures
  • Des yeux qui pleurent, injectés de sang ou douloureux quand on les touche

Concernant la durée, les symptômes durent environ 5 jours. La fatigue peut persister plusieurs semaines. 

Est-on contagieux avant l’apparition des symptômes ?

La phase d’incubation de la grippe, à savoir la période entre la contamination par le virus de la grippe et l’apparition des premiers symptômes dure généralement entre 24 et 48 heures, mais elle peut s’étendre à 72 heures chez certaines personnes. Le malade est donc contagieux 1 à 2 jours avant l’apparition des symptômes et jusqu’à 5 à 7 jours après.

« C’est lors des 2 premiers jours suivant le début des symptômes que l’on est le plus contagieux »

« C’est lors des deux premiers jours suivant le début des symptômes que l’on est le plus contagieux car c’est à ce moment-là qu’il y a une grande montée de la charge virale et que les symptômes cliniques sont les plus marqués« , indique l’expert. Pour limiter la contagion du virus, les personnes malades doivent rester au maximum chez elles ou porter un masque chirurgical en cas de contact avec d’autres personnes dans un lieu clos. Elles doivent également se couvrir le nez ou la bouche avec un mouchoir propre ou le pli du coude lorsqu’elles éternuent ou qu’elles toussent et se laver les mains régulièrement.

Quels médicaments prendre au début de la grippe ?

Les personnes ayant eu un contact prolongé avec une personne contaminée par la grippe et ainsi susceptibles d’avoir contracté le virus peuvent prendre des antiviraux (sur ordonnance)Il s’agit d’un traitement prophylactique qui repose sur la prise du Tamiflu® (oséltamivir), un traitement antiviral qui peut être donné jusqu’à 48 heures après l’apparition des symptômes. Au-delà, il n’est plus efficace, précise notre interlocuteur. Ce traitement est particulièrement recommandé chez les personnes fragiles : les femmes enceintes, les personnes de plus de 65 ans, les patients atteints de maladies chroniques (insuffisance respiratoire, insuffisance rénale, insuffisance cardiaque, diabète, obésité morbide…) qui ont le plus de risques d’avoir de graves complications de la grippe« . 

Merci au Dr Pierre Parneix, médecin hygiéniste et praticien hospitalier en santé publique (CHU de Bordeaux). 


Source : JDF Santé

La croûte de ce fromage est dangereuse pour la santé, il ne faut pas la manger

La croûte de ce fromage est dangereuse pour la santé, il ne faut pas la manger

« Surtout si on est fragile. »


La croûte du fromage est clivante : certains l’adorent, d’autres la détestent. Ceci dit, peut-on la manger sur tous les fromages ? Dans quels cas faut-il la retirer ? « On est dans un pays où on aime la croûte du fromage, ça amène un goût supplémentaire, une texture particulière, des arômes… Dans l’ensemble, l’immense majorité des croûtes de fromage français sont comestibles », nous rassure d’emblée Caroline Boquet, formatrice en produits laitiers à l’Ecole Française du Fromage. 

La croûte est riche en sels minéraux, en probiotiques (elle est bonne pour les intestins) et apporte un réel intérêt gustatif dans de nombreux fromages. C’est notamment le cas des fromages à pâte molle et croûte fleurie (camembert, brie), des fromages à croûte lavée (munster, époisses, maroilles…), des fromages à pâte persillée (fourme d’Ambert, roquefort, bleu…) ou encore des fromages à pâte pressée non cuite comme la raclette, le reblochon ou le Saint-Nectaire. Les croûtes des petits fromages comme les chèvres où des petites tâches bleues apparaissent sont aussi tout à fait comestibles. « Ce sont de bonnes moisissures qui se mangent. » Enfin, « la cendre des chèvres cendrés est parfaitement comestible, c’est la même cendre qui forme la marbrure au milieu du morbier« , tient à préciser notre interlocutrice. 

Les très gros fromages, qu’on appelle des meules, comme le comté, le beaufort ou l’abondance restent longtemps à l’air libre dans les caves d’affinage qui ne sont pas toujours très propres. Et au moment de leur commercialisation, ces meules sont plus ou moins emballées et peuvent être transportées, roulées ou stockées par terre, sur des palettes ou dans les camions des transporteurs. « Certaines meules n’ont pas une croûte propre et d’un point de vue microbiologique, il vaut mieux éviter de la manger, surtout si on est fragile« , recommande notre experte. 

« Ce que je conseille aux gens qui aiment la croûte mais qui ont peur du côté hygiénique, c’est de venir gratter avec la pointe d’un couteau la surface (environ un millimètre) pour ne garder que la partie de la croûte non exposée aux saletés. » Certains fromages sont recouverts d’une fine couche de cire comme le gouda, la mimolette jeune, l’edam ou certains cheddars. « Cette cire fait office d’emballage alimentaire et elle n’est pas comestible, il faut la retirer« , poursuit Caroline Boquet. De manière générale, on déconseille aux femmes enceintes de manger les croûtes des fromage en raison du risque de listéria.


Source : JDF Santé