Ne pas dormir augmente les pensées négatives, les comportements impulsifs et perturbent l’horloge biologique.
On le sait : une mauvaise nuit affecte notre humeur et notre patience le lendemain. Mais ce que l’on sait moins, c’est que rester éveillé au cœur de la nuit modifie le fonctionnement du cerveau. Dans une étude, les chercheurs décrivent ce phénomène comme une « dysrégulation cognitive et comportementale ». Quand on reste éveillé jusqu’à une certaine heure, les émotions négatives prennent le dessus et le cerveau s’oriente vers des pensées sombres et des comportements à risque. « Si vous êtes déjà resté éveillé tard à commenter avec colère des publications sur les réseaux sociaux, à manger un pot entier de glace ou à ouvrir une autre bouteille de vin, vous pourriez vous identifier à cette hypothèse », illustre la chercheuse Elizabeth B. Klerman, professeure de neurologie à la Harvard Medical School.
Pour identifier l’heure exacte où ces phénomènes apparaissent, les chercheurs ont analysé des décennies de données sur le comportement humain et les rythmes circadiens (les cycles de 24 heures qui régissent le sommeil, l’éveil, la faim, la température corporelle ou encore l’humeur). Passé un certain point de la nuit, tout se dérègle : la perception du positif s’effondre, celle du danger augmente, et le cerveau produit davantage de dopamine. Cette dopamine stimule la recherche de récompense immédiate, donc les prises de risque, au moment même où le cortex préfrontal, siège du jugement et du contrôle de soi, fonctionne le moins bien. « Votre corps produit naturellement plus de dopamine la nuit, explique la Dr Klerman. Cela peut modifier le système de récompense et de motivation et augmenter la probabilité d’adopter un comportement à risque. » Résultat : les suicides, les crimes violents, la consommation de substances ou les fringales d’aliments gras et sucrés sont statistiquement plus fréquents la nuit.
L’heure critique identifiée par l’étude est minuit. Dans la revue « Frontiers », les scientifiques expliquent que c’est à ce moment-là que notre organisme bascule naturellement d’un mode d’éveil actif vers un mode de repos, où les systèmes hormonaux et neuronaux se réorganisent pour favoriser le sommeil. Si l’on reste éveillé, ces mécanismes s’emballent et perturbent l’équilibre chimique du cerveau. Après ce seuil, notre biologie entre donc dans une phase qui favorise le sommeil. Rester éveillé revient à lutter contre son horloge interne. « Notre horloge biologique est réglée pour le sommeil, pas pour l’éveil, après minuit », confirme le Dr Klerman.
Pour s’endormir avant cette fenêtre critique, il est recommandé de maintenir une bonne hygiène de sommeil. Il est préconisé de maintenir la chambre à 18°C, d’éviter repas lourds et excitants (caféine, alcool), et de s’éloigner des écrans bien avant le coucher. Enfin, garder des horaires réguliers de coucher et de lever, même le week-end, reste la meilleure façon de synchroniser son horloge interne, et de protéger son cerveau.
Ne pas dormir augmente les pensées négatives, les comportements impulsifs et perturbent l’horloge biologique.
On le sait : une mauvaise nuit affecte notre humeur et notre patience le lendemain. Mais ce que l’on sait moins, c’est que rester éveillé au cœur de la nuit modifie le fonctionnement du cerveau. Dans une étude, les chercheurs décrivent ce phénomène comme une « dysrégulation cognitive et comportementale ». Quand on reste éveillé jusqu’à une certaine heure, les émotions négatives prennent le dessus et le cerveau s’oriente vers des pensées sombres et des comportements à risque. « Si vous êtes déjà resté éveillé tard à commenter avec colère des publications sur les réseaux sociaux, à manger un pot entier de glace ou à ouvrir une autre bouteille de vin, vous pourriez vous identifier à cette hypothèse », illustre la chercheuse Elizabeth B. Klerman, professeure de neurologie à la Harvard Medical School.
Pour identifier l’heure exacte où ces phénomènes apparaissent, les chercheurs ont analysé des décennies de données sur le comportement humain et les rythmes circadiens (les cycles de 24 heures qui régissent le sommeil, l’éveil, la faim, la température corporelle ou encore l’humeur). Passé un certain point de la nuit, tout se dérègle : la perception du positif s’effondre, celle du danger augmente, et le cerveau produit davantage de dopamine. Cette dopamine stimule la recherche de récompense immédiate, donc les prises de risque, au moment même où le cortex préfrontal, siège du jugement et du contrôle de soi, fonctionne le moins bien. « Votre corps produit naturellement plus de dopamine la nuit, explique la Dr Klerman. Cela peut modifier le système de récompense et de motivation et augmenter la probabilité d’adopter un comportement à risque. » Résultat : les suicides, les crimes violents, la consommation de substances ou les fringales d’aliments gras et sucrés sont statistiquement plus fréquents la nuit.
L’heure critique identifiée par l’étude est minuit. Dans la revue « Frontiers », les scientifiques expliquent que c’est à ce moment-là que notre organisme bascule naturellement d’un mode d’éveil actif vers un mode de repos, où les systèmes hormonaux et neuronaux se réorganisent pour favoriser le sommeil. Si l’on reste éveillé, ces mécanismes s’emballent et perturbent l’équilibre chimique du cerveau. Après ce seuil, notre biologie entre donc dans une phase qui favorise le sommeil. Rester éveillé revient à lutter contre son horloge interne. « Notre horloge biologique est réglée pour le sommeil, pas pour l’éveil, après minuit », confirme le Dr Klerman.
Pour s’endormir avant cette fenêtre critique, il est recommandé de maintenir une bonne hygiène de sommeil. Il est préconisé de maintenir la chambre à 18°C, d’éviter repas lourds et excitants (caféine, alcool), et de s’éloigner des écrans bien avant le coucher. Enfin, garder des horaires réguliers de coucher et de lever, même le week-end, reste la meilleure façon de synchroniser son horloge interne, et de protéger son cerveau.
On pourra facilement l’observer en France, sans équipement spécial.
On pourra facilement l’observer en France, sans équipement spécial.
La pluie de météores des Léonides est sans conteste l’un des événements astronomiques les plus attendus de l’année. Cette pluie de météores se distingue par sa capacité à offrir des spectacles célestes absolument grandioses. Lors de ces pics d’activité, le ciel peut littéralement se transformer en une pluie d’étoiles filantes, comme ce fut le cas en 1999, il y a 26 ans, où l’activité fut massive. Les météores des Léonides sont parmi les plus rapides, filant à 71 kilomètres par seconde et laissant derrière eux de longues traînées bleu-vert, parfois visibles pendant plus de cinq minutes.
Bonne nouvelle : on peut facilement les observer en France et ce, sans équipement spécial. La clé est de trouver un endroit avec le moins de pollution lumineuse possible et de s’assurer d’une météo clémente, c’est-à-dire un ciel le plus dégagé possible et sans nuages épais, car la moindre couverture nuageuse ou une averse gâcherait le spectacle. Les conditions d’observation sont particulièrement favorables cette année, car le pic a lieu seulement trois jours avant la Nouvelle Lune, garantissant un ciel très sombre. Pour mettre toutes les chances de votre côté, tournez-vous vers l’horizon Est/Nord-Est une fois que la constellation du Lion – le point radiant d’où semblent provenir les météores – est bien au-dessus de l’horizon dans votre région. Vous n’avez pas besoin de fixer spécifiquement cette constellation, mais il est préférable d’avoir une vue aussi large que possible du ciel. Des applications comme Sky Tonight ou Star Walk 2 peuvent aider à localiser précisément le radiant et à préparer l’observation.
En 2025, la pluie de météores des Léonides est active du 6 au 30 novembre, avec un pic attendu dans la nuit du 17 au 18 novembre aux alentours de 5h du matin (heure française). Les prévisions annoncent un taux de météores (étoiles filantes) allant jusqu’à 15-20 par heure pour ce pic. Cependant, les chercheurs de l’Organisation Internationale des Météores s’attendent également à des augmentations de taux plus importantes dans la nuit du 19 au 20 novembre, entre 00h53 et 01h54, ainsi que le 14 novembre à 17h37.
Si l’intensité de 2025 s’annonce déjà très bonne, il faudra patienter jusqu’au 17 novembre 2033 (dans 8 ans) pour assister à la prochaine grande tempête de météores des Léonides, où jusqu’à 400 météores par heure pourraient illuminer le ciel.
La communication et l’écoute sont très importantes dans l’accompagnement du patient.
Le sujet de la fin de vie est souvent difficile à aborder, aussi bien pour les patients que pour leurs proches. « On est tellement muets à ce sujet », déplore le Dr Kathryn Mannix, experte en soins palliatifs. Pourtant, les personnes en fin de vie ont beaucoup à partager. Elles cherchent souvent une oreille attentive pour exprimer ce qu’elles ressentent, être accompagnées et rassurées. Selon les recommandations françaises de la Haute Autorité de Santé (HAS), l’écoute attentive, la communication sincère et la création d’un climat de transparence entre le patient, ses proches et l’équipe soignante sont des piliers du soin palliatif, car ils offrent un cadre sécurisé au patient.
Pour la plupart des patients, le premier besoin est de dire à leurs proches tout l’amour qu’ils ressentent pour eux. « [Les patients] veulent être reconnaissants pour ce que les autres ont représenté pour eux tout au long de leur vie. Ils veulent dire aux gens qu’ils les aiment », explique le Dr Mannix, interrogée par le Dr Alex George dans une vidéo TikTok. Je pense que les appels téléphoniques des Tours Jumelles, laissés sur les répondeurs, en sont une parfaite illustration. Tous ces messages parlaient d’amour : « Je t’aime. Ne l’oublie pas. » Et on entend sans cesse en soins palliatifs ces 3 mots : « Je suis désolé / Je te pardonne / Je t’aime. » Ces paroles simples, mais parfois difficiles à prononcer, sont au cœur de la relation d’accompagnement : elles renforcent les liens familiaux et favorisent un climat harmonieux pour le patient comme pour son entourage.
Aussi, « ils veulent réparer des relations brisées ». Retrouver un dialogue, lever un malentendu ou exprimer un pardon permet de soulager les tensions et d’améliorer la qualité des relations. Cette démarche, en cohérence avec les principes de la HAS, repose sur l’écoute, la reconnaissance et la bienveillance mutuelle, et contribue à maintenir un climat familial apaisé pour les derniers instants du patient.
Le Dr Alex George rappelle qu’il n’est pas nécessaire d’attendre la fin de vie pour exprimer ses sentiments. Il invite chacun à prendre l’initiative dès aujourd’hui : « Appelez les gens et dites-leur que vous les aimez. » Même de petits gestes, comme un appel, un message ou un mot simple, peuvent renforcer les liens et clarifier les relations. Exprimer sa gratitude et rester en contact aide à maintenir une bonne communication et favorise des relations plus solides et sereines, bien avant la maladie ou la vieillesse.
La perte de l’odorat ou l’anosmie est l’un des symptômes les plus caractéristiques d’un Covid. Mais aussi d’un rhume.
L’anosmie, plus communément appelée une perte d’odorat, est un des symptômes fréquemment rencontrés chez les patients atteints de l’infection Covid. Et comme ce sens est indispensable pour bien discerner la saveur de nos aliments, elle est souvent accompagnée d’une perte du goût que les scientifiques appellent une agueusie.
Définition : c’est quoi l’anosmie ?
Une anosmie est caractérisée par une forte diminution (voire une perte totale) de l’odorat, l’un des 5 sens que l’homme possède. « L’anosmie, c’est quand on perd totalement l’odorat. Après, entre un odorat normal et une anosmie, il y a différents troubles, différentes perturbations (appelées dysosmies) dont la cacosmie, la parosmie, ou l’hyposmie », liste le Dr Georges Dib, médecin ORL à l’hôpital privé d’Eure-et-Loir. L’anosmie est une pathologie souvent liée à une altération des cellules de la muqueuse olfactive, du nerf olfactif ou du centre nerveux olfactif (où sont traités les messages olfactifs, autrement dit les odeurs). Concrètement, la personne souffrant d’anosmie éprouve de grandes difficultés à reconnaître un arôme, un parfum ou un aliment. L’anosmie peut être congénitale (apparue in utero) ou apparaître lors d’une maladie virale (sinusite, rhume, Covid…) et dans ce cas-là, elle est généralement transitoire. L’anosmie est à distinguer d’autres troubles de l’odorat comme :
► La cacosmie qui correspond à une perception d’une mauvaise odeur en permanence, qu’elle soit réelle ou non.
► La parosmie qui correspond à une déformation de certaines odeurs.
► L’hyposmie qui correspond à l’atteinte de la détection d’une odeur (je ne sens pas)
Quelle est la durée d’une anosmie ?
Selon Marc Lecuit, responsable de l’unité Biologie de l’Infection (Institut Pasteur, Inserm, Université de Paris, AP-HP) et co-auteur d’une étude publiée en mai 2021, « la perte de l’odorat dans la Covid-19 peut persister plusieurs mois chez certains patients, et cette persistance des signes cliniques est attribuable à la persistance du virus et de l’inflammation dans la muqueuse olfactive« . Une étude multicentrique Européenne coordonnée par l’Hôpital Foch (Suresnes) et l’Université de Mons en Belgique et menée sur plus de 1300 patients avait montré que 75 à 85% des patients anosmiques semblaient récupérer leur odorat deux mois après la fin de la maladie. Dans la même étude, il avait été démontré que la présence d’un trouble de l’odorat était un facteur de bon pronostic de la maladie à coronavirus.
L’anosmie est-elle un symptôme du Covid ?
L’anosmie, ou perte d’odorat, est un des symptômes fréquemment rencontrés chez les patients atteints du Covid, généralement sans qu’il y ait de nez bouché ou que le nez coule. « Avec l’épidémie de Covid, on a observé une flambée de cas d’anosmie. Hors Covid, l’anosmie est une pathologie connue, mais qui était, avant la pandémie, presque méprisée car cette maladie parait bénigne. C’est un symptôme que les patients ont tendance à laisser traîner car il ne représente pas une gravité. Avant Covid, on avait deux ou trois patients par semaine, désormais c’est devenu presque le symptôme principal du Covid, avec le variant Omicron. En mai 2021, deschercheurs de l’Institut Pasteur, du CNRS, de l’Inserm, d’Université de Paris et de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris, ont élucidé les mécanismes impliqués dans la perte d’odorat chez les patients infectés par le SARS-CoV-2 aux différents stades de la maladie. Ils ont découvert que le SARS-CoV-2 infecte les neurones sensoriels et provoque une inflammation persistante de l’épithélium et du système nerveux olfactif. Par ailleurs, chez certains patients porteurs de manifestations cliniques persistantes, l’anosmie est associée à une inflammation prolongée de l’épithélium et du système nerveux olfactif et à la présence durable du virus dans l’épithélium olfactif. Ces résultats ont été publiés dans la revue Science Translational Medicine. L’épithélium est organisé en lamelles régulières qui se trouvent être déstructurées par l’infection au coronavirus : l’invasion du virus dans le premier relai cérébral du système olfactif, le bulbe olfactif et la présence d’une neuroinflammation et d’ARN viral dans plusieurs régions du cerveau.
Notre nez est tapissé d’une muqueuse olfactive où sont situés plus de plus de 400 récepteurs olfactifs. Lorsqu’une substance odorante est portée à notre nez, elle est détectée par ces récepteurs. Ils sont alors activés et acheminent, via le nerf olfactif, l’information sensorielle jusqu’à notre cerveau qui va pouvoir analyser notre environnement. Par exemple, certaines odeurs vont nous ouvrir l’appétit, d’autres vont nous rappeler des souvenirs, nous dégoûter, nous prévenir d’un danger (odeur de fumée par exemple)… Lorsque ces récepteurs olfactifs, les cellules du nerf olfactif ou du centre nerveux olfactif sont altérés, le message olfactif ne peut plus être transmis.
Une anosmie est souvent liée à des anomalies dans la perception des odeurs ou à des troubles de la transmission des odeurs.
>> Lorsque le dysfonctionnement se situe au niveau de la perception des odeurs, l’anosmie peut être due à :
la prise d’un traitement médicamenteux (traitements anti-cancéreux, morphine…),
un traumatisme ou une intervention chirurgicale,
une intoxication (polluants industriels ou substances nocives en milieu professionnel par exemple),
une pathologie neurologique comme la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson ou l’épilepsie,
une tumeur localisée à la base du crâne.
>> Lorsque l’anosmie est liée à un trouble de la transmission des odeurs, les molécules odorantes n’atteignent pas les cellules sensorielles du système nerveux. Cela peut être du à :
une anomalie anatomique : mauvaise qualité du mucus ou de la muqueuse olfactive ou présence d’un corps étranger dans le nez qui bloque la transmission comme un polype ou une tumeur.
une maladie sous-jacente comme un rhume, une rhinite, une sinusite ou une polypose naso-sinusienne (sinusite chronique) caractérisée par la présence d’un œdème, bouchant ainsi le nez et altérant l’odorat.
une cause idiopathique : dans ce cas, la perte d’odorat survient sans explication.
► L’anosmie, un symptôme du rhume ? Attention, « une personne qui a un rhume a le nez qui coule et le nez bouché. Cela peut alors entraîner une légère perte d’odorat et de goût, mais cela est simplement dû à l’obstruction nasale, tandis qu’une personne atteinte du Covid-19 n’a pas le nez bouché, mais peut avoir une perte subite de l’odorat et/ou du goût« , nous explique Pr Charles Cazanave, médecin infectiologue et responsable d’une unité du service des Maladies infectieuses et tropicales au CHU de Bordeaux. En somme, la perte d’odorat est possible et typique d’une infection au Covid-19 en l’absence d’un nez bouché.
Quels sont les symptômes d’une anosmie ?
Les individus atteints d’anosmie souffrent d’une perte ou d’une forte diminution de l’odorat. Ils ne parviennent plus à distinguer les odeurs de ce qu’ils portent à leur nez, mais aussi des aliments qu’ils mangent. L’anosmie est généralement associée à une perte du goût, partielle ou totale (appelée agueusie). Au stade précoce de la maladie, la perte de l’odorat décrite par les patients est souvent d’apparition brutale, complète et associée à une altération du goût et de la perception des saveurs. Certains patients peuvent présenter des symptômes persistants au-delà de 1 mois :
Une atteinte de la détection (je ne sens pas) : l’hyposmie.
Une atteinte de l’identification (je ne reconnais pas).
Une distorsion de la perception des saveurs et des odeurs : parosmies. Elles sont fréquentes lors de la récupération neurosensorielle et plutôt de bon pronostic.
Des fluctuations de l’odorat, soit au cours d’une même journée ou sur plusieurs semaines, des rechutes de la perte à distance de l’infection aiguë.
Une gêne nasale ou une sensation d’obstruction nasale
Quelles sont les conséquences d’une perte d’odorat ?
La perte de l’odorat en elle-même n’est pas grave, mais peut devenir (très) gênante au quotidien. Elle peut avoir des répercussions sur le mode de vie, la santé et la sécurité en entraînant une incapacité à déceler une odeur de gaz ou de brûlé, ou une mauvaise appréciation de la qualité de l’alimentation par exemple.
Comment pose-t-on le diagnostic d’une anosmie ?
Si vous constatez une perte progressive ou brutale de l’odorat, consultez votre médecin traitant. Pour établir le diagnostic et déterminer les causes de l’anosmie, le médecin généraliste doit évaluer plusieurs critères : si la perte d’odorat est partielle ou totale, si elle est soudaine ou progressive, limitée à certaines odeurs en particulier ou non… Il procède également à un interrogatoire sur les antécédents médicaux et familiaux du patient, ses éventuels traitements, son éventuelle consommation de tabac, son mode et son hygiène de vie… Il peut également faire un « test d’anosmie » au moyen d’un tampon imbibé d’alcool qui permet de déterminer la gravité de la perte d’odorat. Le patient souffre d’anosmie s’il ne peut pas le sentir à moins de dix centimètres de son nez. En fonction des constatations, le médecin généraliste peut orienter son patient vers un spécialiste ORL qui va se servir de plusieurs appareils pour affiner le diagnostic (olfactométrie, mesure des réflexes…) et réaliser des examens d’imagerie pour observer l’intérieur du nez : rhinoscopie, radiographie, scanner ou IRM.
Que faire en cas de perte d’odorat ?
La Société nationale des ORL (SNORL) recommande aux personnes constatant l’apparition d’une anosmie brutale de demander l’avis de leur médecin et de ne pas s’auto-médiquer. Elle demande aux médecins de ne pas prescrire « de corticoïdes par voie générale ou locale (à noter que la corticothérapie est normalement envisagée pour soulager une anosmie, mais dans le cas d’une éventuelle contamination au coronavirus, elle doit être évitée) devant tout tableau clinique comportant une anosmie ou une agueusie » car ils pourraient baisser les défenses immunitaires, ni de lavages de nez qui seraient susceptibles d’envoyer le virus de la muqueuse nasale dans les poumons.
Le traitement prescrit pour retrouver l’odorat dépend de la cause de l’anosmie. Il est néanmoins important de savoir que la récupération n’est pas toujours possible à 100%.
La perte d’odorat liée à une maladie comme le rhume ou la sinusite n’est que temporaire, et guérit en quelques jours en même temps que l’affection. L’odorat est retrouvé peu à peu.
En cas de persistance d’une perte de l’odorat à 15 jours du début des symptômes, des lavages de nez au sérum physiologique pourront être proposés au patient, associés à une rééducation olfactive
En cas de troubles de l’odorat fluctuants ou de rhinite et/ou nez sec, mettre en route des lavages de nez au sérum physiologique et adresser en consultation chez le spécialiste ORL.
En cas de persistance >2 mois, adresser le patient à L’ORL.
En cas de polypose naso-sinusienne ou de rhinite non allergique, un traitement à base de cortisone inhalée (notamment en cas de polypose naso-sinusienne) peut être prescrit.
En cas d’infections bactériennes, des antibiotiques peuvent être prescrits et permettent d’observer une récupération rapide de l’odorat.
En cas de maladie virale chronique, la perte d’odorat peut persister plusieurs mois voire plusieurs années et peuvent être traitées à l’aide de cures thermales.
En cas d’anosmie survenant après un traumatisme crânien, les séquelles sont le plus souvent permanentes et la récupération de l’odorat est très rare.
Y a-t-il une appli pour guérir l’anosmie ?
Le Pr Denis, médecin au Mans et la société spécialisée en e-santé Kelindi ont lancé, le 12 janvier, une application gratuite baptisée Covidanosmie qui aide à retrouver l’odorat après une contamination au Covid-19. Le protocole prévoit d’inhaler des huiles essentielles hautement concentrées (clou de girofle, eucalyptus, citron et géranium rosae) deux fois par jour, à l’aveugle pour stimuler les capteurs olfactifs abîmés par le coronavirus et retrouver ainsi des sensations. L’appli a été conçue à partir des travaux du Centre national de la Recherche Scientifiques à Paris, du CHU de Tours et de l’Association européenne des anosmiques.
Merci au Dr Georges Dib, médecin ORL à l’hôpital privé d’Eure-et-Loir et au Pr Charles Cazanave, médecin infectiologue et responsable d’une unité du service des Maladies infectieuses et tropicales au CHU de Bordeaux
Sources :
• COVID-19-associated olfactory dysfunction reveals SARS-CoV-2 neuroinvasion and persistence in the olfactory system, Science Translational Medicine, 3 mai 2021
• Lechien JR, Chiesa-Estomba CM et al. I Prevalence and Recovery of Olfactory Dysfunction in a Cohort of 1,363 COVID-19 Patients: A Multicenter Longitudinal Study. 2020
• Anosmie, Marvin P. Fried, MD, Montefiore Medical Center, The University Hospital of Albert Einstein College of Medicine, août 2018
• Anosmie et agueusie à propos d’un cas, Charbel Rahban, Revue médicale suisse 2015 / Association SOS Anosmie.