La dépression avance souvent masquée derrière un symptôme que l’on relie à tort au vieillissement.
Après 60 ans, la dépression ne se manifeste pas toujours comme on l’imagine. Des formes « silencieuses » retardent le diagnostic et la prise en charge. Pourtant, la dépression des seniors est loin d’être rare et a des conséquences importantes sur la santé et la qualité de vie. L’un de ses symptômes majeurs est souvent confondu, à tort, avec une célèbre maladie neurodégénérative, ce qui retarde la mise en place des soins appropriés.
Des chercheurs ont suivi plus de 8 000 sexagénaires, pendant environ 16 ans. L’objectif était d’ « examiner s’il existe une association entre les symptômes dépressifs et la fonction cognitive » chez les seniors. Pour ce faire, les participants ont été évalués tous les deux ans : leur moral a été mesuré via une échelle de dépression appelée « CES-D », tandis que leurs performances cognitives étaient testées, notamment la mémoire (via des tests de rappel de 10 mots) et la fluidité verbale (citer un maximum de noms d’animaux en une minute).
D’après les résultats, « les symptômes dépressifs semblaient associés à une altération de la mémoire initiale et contribuaient à une perte de mémoire plus rapide au fil du temps ». Des pertes de mémoire répétées après 60 ans doivent donc être prises au sérieux, sans être systématiquement attribuées à Alzheimer, mais peut-être plutôt à une dépression non diagnostiquée. Et selon les chercheurs, cela fonctionne dans les deux sens. Non seulement le moral en berne rend la recherche de mots ou d’objets plus difficile au quotidien mais « une mémoire plus faible semble associée à une plus grande évolution des symptômes dépressifs au fil du temps » partagent-ils dans la revue « JAMA Network Open ». Des plaintes subjectives de mémoire sont un indicateur majeur à repérer.
En cas d’oubli inhabituel ou de baisse de motivation, le premier réflexe est d’en parler au médecin traitant en prenant soin de décrire tous les symptômes ressentis. Plus une dépression est détectée tôt, mieux elle se soigne et plus la mémoire est préservée. Comme le soulignent les chercheurs « une intervention précoce sur les symptômes dépressifs pourrait offrir une opportunité de ralentir ou de retarder le déclin de la mémoire plus tard dans la vie ». Parallèlement, l’activité physique, une vie sociale riche et un sommeil régulier sont les meilleurs alliés pour protéger le cerveau.
Il va maintenant devoir rendre des comptes devant la justice.
Des délais d’attente à n’en plus finir pour les patients… qui savent désormais pourquoi leurs médecins étaient si difficiles à voir. Non pas qu’ils étaient débordés de travail mais plutôt qu’ils prenaient du bon temps. Et pas seulement quelques heures par-ci, par-là : des heures de détente étalées sur deux mois.
L’affaire, rapportée par Le Bien Public et la presse locale, cible dix médecins internes. Selon les enquêteurs, ces jeunes praticiens auraient manipulé le système de prise de rendez-vous pour s’aménager des journées plus légères. Entre juillet et août 2023, ils auraient enregistré plusieurs créneaux au nom d’un même patient dans le logiciel interne de l’établissement, saturant artificiellement les plannings et bloquant l’accès à des examens pour d’autres malades. Le patient, lui, n’avait demandé qu’une seule consultation.
L’enquête a révélé près de 290 rendez-vous falsifiés. Ces manipulations des listes d’attente et des rendez-vous d’examens, concentrées le matin, leur permettaient d’assurer des journées plus courtes pendant les mois d’été. Prévenue, la direction de l’hôpital a transmis tous les éléments à la justice. Les dix médecins, encore en formation, sont aujourd’hui poursuivis pour falsification de données informatiques et entrave à un service public. Leur procès préliminaire est prévu le 19 février 2027 à Florence. C’est dans l’hôpital universitaire Careggi de cette célèbre ville italienne que les médecins exercent. Pour l’instant, l’établissement n’a fait aucun commentaire.
Cette affaire fait d’autant plus réagir qu’en Italie, les délais d’attente explosent dans les hôpitaux publics : parfois plusieurs mois pour un scanner ou une IRM. Dans ce contexte, la découverte de ce stratagème a provoqué la colère des patients. En France, aucun scandale comparable n’a été signalé. Des affaires d’absences injustifiées ou de fausses prescriptions ont existé, mais jamais de manipulation délibérée des systèmes de rendez-vous pour grappiller des heures de liberté.
En automne, le moral baisse avec la lumière. Le froid s’installe, l’énergie flanche, les articulations tirent. Après 60 ans, ces petits signes reviennent chaque année à la même période : le corps fabrique moins de vitamine D, les apports en calcium chutent, et l’humeur suit la courbe du thermomètre. Or, selon plusieurs études, certains aliments consommés le soir peuvent agir à la fois sur la solidité des os et sur le bien-être mental. Un en particulier…
Les chercheurs de l’université de Harvard rappellent que calcium et vitamine D sont « cruciaux pour la santé osseuse » et que leur manque favorise les douleurs, la fragilité et la fatigue. En parallèle, des travaux publiés dans la revue Nutrients montrent qu’un faible apport en magnésium augmente le risque de dépression légère, tandis que le tryptophane – un acide aminé présent dans certains aliments – stimule la production de sérotonine, l’hormone du bien-être. La clé, ce serait donc de trouver un aliment qui regroupe ces nutriments essentiels et aide à mieux dormir.
C’est justement le cas d’un dessert tout simple, oublié des tables modernes : le riz au lait complet, préparé avec du lait demi-écrémé ou une boisson végétale enrichie en calcium et vitamine D. Ce plat réconfortant apporte calcium, magnésium et tryptophane, les trois piliers d’un bon équilibre entre os solides et moral stable. Le riz complet libère des glucides complexes, le lait stimule la détente, et la chaleur du bol agit comme un signal de relâchement avant le coucher. Des études montrent qu’avaler un aliment chaud augmente la sensation de bien-être et que les produits laitiers pris le soir peuvent améliorer la qualité du sommeil.
Pour réaliser ce riz au lait, c’est très simple : faites chauffer 200 ml de lait d’amande ou du lait demi-écrémé, ajoutez 3 cuillères à soupe de riz complet et laissez mijoter environ 25 minutes, jusqu’à obtenir une texture onctueuse. Rehaussez avec une pincée de cannelle, au pouvoir antioxydant et relaxant, et un peu de miel ou de sirop d’agave pour adoucir. Ce dessert, à servir tiède le soir, peut aussi s’enrichir de quelques amandes effilées ou de morceaux de banane, riches en tryptophane naturel.
L’angoisse liée au vieillissement des parents touche souvent les 40-65 ans.
On ne voit pas le temps passer, jusqu’au jour où on le lit dans les rides de nos parents. L’angoisse liée au vieillissement des parents touche souvent les 40-65 ans. De fait, accepter le vieillissement de ses parents, surtout de la mère, celle que l’on a toujours vue comme une figure « invincible », est l’un des défis émotionnels les plus intenses de la vie adulte. « Pourtant, il faut se dire qu’il y a 1001 façons de prendre de l’âge et que le vieillissement en est le plus doux. La perte d’autonomie n’est pas un passage obligé et il n’est pas nécessaire de faire le deuil de cette image si aucun signe de fragilité n’apparaît. La véritable urgence est plutôt de prendre conscience que cette « figure qui paraît éternelle » ne le sera plus un jour et d’en profiter tant qu’on peut« , souligne d’emblée le Dr Bruno Oquendo, gériatre, créateur du compte @le_gériatre sur Instagram et auteur du livre « Mes parents vieillissent » (éd. Vuibert).
Pour mieux vivre le vieillissement de ses parents, le gériatre conseille de réinventer la relation. « Le vieillissement doit être vu comme un continuum et non comme une déchéance. Au fil du temps, nos relations changent naturellement avec nos parents. On peut décider de passer plus de temps ensemble, de s’intéresser à l’histoire de notre proche, de partager des activités mais c’est surtout un rapprochement personnel et intime. Pourquoi ne pas proposer de nouveaux « rituels familiaux » de découverte ensemble, de repas ensemble…« , propose le gériatre.
La situation est différente quand l’autonomie décline ou qu’une maladie chronique s’installe, l‘enfant doit enclencher le « deuil de l’objet idéalisé » : il est inutile de nier que notre proche vieillit et qu’il a des limites. Au contraire, le processus de deuil s’enclenche par la reconnaissance de cette réalité. Parler, écrire ou faire une psychothérapie peut aider à digérer ce « réveil » brutal, surtout si des sentiments de culpabilité ou de colère émergent. Le gériatre met aussi en lumière le concept du « deuil blanc » qui survient avec les maladies neurocognitives (comme Alzheimer). « Le proche reste là physiquement mais n’est plus vraiment lui. » Les aidants vivent alors un « chagrin ambigu » car la personne est en vie, mais la relation et la personnalité ont disparu. Dans tous les cas, pour gérer l’anxiété du futur et la peur de la perte imminente, il insiste sur le besoin de « soutien social » (amis, psychologues, groupes d’aidants) et recommande de « planifier, poser des questions sur les choix possibles (succession…) pour se sentir plus acteur que spectateur« .
Face au refus d’aide souvent rencontré (par exemple, la mère qui « minimise ses difficultés »), le gériatre conseille d’adopter la posture de « partenaire » et non de « parent inversé » : l’objectif est de chercher l’alliance en évitant le choc frontal. Pour cela, il est préférable de « poser des questions ouvertes, éviter les jugements, reformuler les besoins du parent avant de lui proposer tout de suite une solutionet chercher un but commun (comme sortir voir les petits-enfants)« . Il est souvent plus efficace de se faire aider par un professionnel de santé, car le message passe souvent mieux quand ce n’est pas l’enfant qui le porte.
La France est placée en risque élevé depuis le 22 octobre 2025.
L’inquiétude grandit. Dans un communiqué du 28 octobre, le ministère de l’agriculture annonce que « la France est placée en risque élevé depuis le 22 octobre 2025 » concernant la circulation du virus de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) plus connue sous le nom de « grippe aviaire ». Des foyers ont été recensés dans le Pas-de-Calais, Loire-Atlantique, Lot-et-Garonne, Vendée, Cher, Haute-Marne, Seine-Maritime, Charente-Maritime. Cette maladie est particulièrement contagieuse chez les animaux et le virus peut être transporté par le vent d’un bâtiment agricole à l’autre. C’est quoi cette maladie ? L’homme peut-il attraper la grippe aviaire ? Quels symptômes doivent alerter ? Comment l’éviter ? Eclairage d’experts.
C’est quoi la grippe aviaire ?
La « grippe » aviaire ou plutôt « peste » aviaire est une maladie virale de l’animale, causée par le virus de l’influenza aviaire hautement pathogène. C’est un virus de la famille des virus grippaux. On parle ainsi de « grippe aviaire » alors qu’il s’agit, chez les oiseaux, d’une maladie se caractérisant par une septicémie associée à une encéphalite, et non d’une affection à dominante respiratoire comme la grippe humaine. « Le virus de la peste aviaire a été découvert en 1959 et le premier cas officiel qu’on ait eu en France n’est arrivé qu’en 2006″ nous rappelle la vétérinaire Jeanne Brugère-Picoux. De nombreuses espèces d’oiseaux sauvages, en particulier celles qui vivent dans les zones humides et les milieux aquatiques, hébergent des virus grippaux. Les canards, oies, cygnes, mouettes, sternes et échassiers constituent le principal réservoir naturel de virus de la peste aviaire. Les poules peuvent aussi être touchées. L’infection peut décimer un élevage en moins de 48 heures.
« Si l’homme peut être contaminé par le virus aviaire, il n’est pas forcément malade »
Comment se transmet-elle ?
Le virus de la peste aviaire se propage par contact avec des oiseaux infectés ou des surfaces et des objets contaminés par leurs déjections. « En France, aucun cas humain lié à une contamination par un virus IAHP n’a été observé à ce jour » a rappelé l’Académie de médecine en 2021. Dans le monde, des cas de virus IAHP H5N1 ont été recensés chez l’homme de même que des décès mais ils sont restés très rares et ont été observés chez des personnes ayant eu des contacts rapprochés avec des volailles infectées ou avec des objets contaminés par leurs déjections. Par ailleurs, « si l’homme peut être contaminé par le virus de la peste aviaire, il n’est pas forcément malade », souligne la vétérinaire Jeanne Brugère-Picoux. « L’homme n’est pas réceptif à ce virus au niveau des premières cellules de l’appareil respiratoire, il faut atteindre les alvéoles pour qu’il y ait une réaction sérologique avec ce virus, c’est-à-dire au niveau de l’appareil respiratoire profond. A ce moment-là, vous aurez une réaction sérologique mais pas forcément une maladie. Si on respire un peu le virus présent au niveau des plumes lors de peste, on peut faire une réaction sérologique sans être malade. » Enfin, il faut savoir que tous les virus de la peste aviaire ne se transmettent pas à l’homme.
→ Symptômes chez l’homme : Dans les rares cas de peste aviaire transmise à l’homme, la maladie est le plus souvent bénigne. Les cas sont asymptomatiques ou peuvent rapporter fièvre, fatigue, courbatures, mal de gorge. Dans les cas plus graves, la peste aviaire peut se compliquer d’une pneumonie à mortalité élevée.
→ Symptômes chez les animaux : Après une incubation en général très courte (de 24 heures à quelques jours), les animaux infectés présentent des signes cliniques variables : détresse repiratoire, œdème de la tête et des paupières, diarrhée. Les oeufs pondus après le déclenchement de la maladie sont fréquemment dépourvus de coquilles.
Quels risques ?
« Le virus de la peste aviaire est très pathogène pour l’animal, pas pour l’homme » poursuit notre interlocutrice. Rappelons (encore) qu’en France, aucun cas humain lié à une contamination par un virus IAHP n’a été observé à ce jour. « Il n’y a pas d’inquiétude à avoir pour l’homme par rapport aux foyers de peste aviaire recensés en France, rassure Jeanne Brugère-Picoux. Le problème est surtout de se protéger pour ne pas contaminer d’autres élevages. » Enfin, « il n’y a jamais eu d’adaptation du virus de la peste aviaire à l’espèce humaine avec une transmission interhumaine. Cette maladie n’était pas classée dans les zoonoses avant la crise de la « grippe aviaire » due au virus IAHP de type H5N1 d’origine asiatique découvert en Asie en 1996″. En France « il n’y a pas comme en Asie les mêmes facteurs de risque où des contaminations ont pu être observées (marché de volailles vivants susceptibles d’être infectées, conditions précaires avec une importante cohabitation avec des volailles non contrôlées, persistance du virus…) » poursuit la spécialiste. En France, la protection des volailles est basée sur des mesures de biosécurité drastiques.
Pour s’en protéger et éviter de contaminer d’autres oiseaux, il faut se laver régulièrement les mains, porter un masque et des gants étanches (lors de la manipulation de cadavres ou de déchets d’animaux). Si vous vous rendez (ou que vous habitez) dans une région où la grippe aviaire sévit :
éviter les endroits à risque élevé. La législation interdit tout transport d’oiseaux dans ce cas et impose des mesures de biosécurité strictes dans les fermes de volaille : pédiluves, autoluves)
éviter tout contact direct avec les oiseaux, notamment les poules, poulets, canards et oiseaux sauvages ; les personnes disposant de « poules de compagnie » doivent les confiner pour éviter tout contact avec des oiseaux sauvages sous peine d’amende ;
éviter les surfaces contaminées par des excréments ou des sécrétions d’oiseaux ;
observer les règles d’hygiène des mains et d’hygiène alimentaire.
Peut-on manger du poulet et des œufs sans risque ?
« Oui, assure Jeanne Brugère-Picoux. Il n’y a aucun risque pour l’homme à manger des volailles ou des œufs, même un œuf à la coque ou cru car le virus de l’influenza aviaire n’est pas dangereux pour l’homme. D’ailleurs en cas de peste aviaire, les animaux meurent rapidement et les oiseaux ayant pu être contaminés ainsi que leurs produits ne sont pas commercialisés. »
Quels sont les traitements de la grippe aviaire ? Un vaccin ?
« On ne traite pas cette maladie chez l’Homme en France comme en Europe d’ailleurs », répond notre interlocutrice. Aucun vaccin contre la grippe aviaire n’est autorisé par la Commission européenne.
Merci au Pr Jeanne Brugère-Picoux, vétérinaire et membre de l’Académie nationale de médecine. Propos recueillis en 2022.