Contrairement aux mouches, les moustiques embêtent les humains dans un seul but : se nourrir de leur sang. Ces insectes furtifs piquent et se nourrissent avant même que vous ne vous rendiez compte de leur piqûre. Vous vous demandez peut-être pourquoi vous avez toujours des démangeaisons, des gonflements et des rougeurs sur votre corps, tandis que votre famille et vos amis semblent être insensibles à cette irritation constante.
Eh bien, la réponse pourrait être liée à votre groupe sanguin. Les scientifiques étudient les schémas et le comportement des moustiques depuis les années 1970, à la recherche d’une explication sur pourquoi les moustiques piquent certaines personnes plus que d’autres. Les études de recherche indiquent que les moustiques ont un groupe sanguin préféré qui les pousse à préférer certaines personnes : le groupe O.
Pourquoi les moustiques aiment-ils le groupe sanguin O ? Des preuves montrent que les protéines du groupe sanguin O attirent davantage les moustiques affamés que les autres groupes sanguins. Ces petits suceurs de sang s’attaqueront également aux personnes de groupe B, mais pas aussi agressivement qu’ils pourchassent celles de groupe O. Le groupe sanguin A est celui que les moustiques préfèrent le moins, ce qui signifie que si une personne de groupe A se trouve avec des amis de groupe O ou B, les moustiques affamés peuvent se diriger directement vers eux et ignorer complètement les personnes de groupe A. Vous savez maintenant avec quels amis passer une soirée d’été en terrasse…
Le Fentanyl est un médicament opioïde détourné de son usage d’antidouleur pour être pris sous forme de drogue. Une véritable crise sanitaire liée au mésusage des opioïdes touche les Etats-Unis depuis le début des années 2000. « La mortalité liée aux opioïdes est due de manière croissante au Fentanyl »indique un état des lieux publié en 2021 par l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives. « Iln’existe pas actuellement en France de risques d’une « crise des opioïdes » comparable à celle qui a cours en Amérique du Nord (…) mais leur forte dimension létale implique néanmoins une surveillance active » ajoutent ses auteurs.
Définition : c’est quoi le Fentanyl ?
Le Fentanyl est un analgésique opioïde de synthèse (fabriqué en laboratoire) dérivé de la phénylpipéridine. Découvert à la fin des années 1950, il est utilisé comme médicament contre la douleur, son effet analgésique étant environ 80 à 100 fois plus puissant que celui de la morphineet au moins 50 fois plus puissant que celui de l’héroïne. Le Fentanyl est classé comme stupéfiant au niveau international depuis 1964, en raison de ses dangers pour la santé, des risques en cas de mauvaise utilisation et de sa complexité de manipulation. Chez l’Homme, la dose létale de fentanyl est estimée à 2 mg.
Comment est utilisé le Fentanyl en France ?
Le Fentanyl dispose en France d’une autorisation de mise sur le marché pour son usage médical en tant qu’antalgique. Il se présente sous forme de patchs, sucettes, comprimés sublinguaux, spray nasal ou en solution injectable. En France, la prescription de Fentanyl est indiquée dans la prise en charge de douleurs chroniques, notamment d’origine cancéreuse.
Quels sont les effets du Fentanyl ?
Les opioïdes comme le Fentanyl ont des effets analgésiques et sédatifs d’où leur utilisation dans la prise en charge de la douleur. Le Fentanyl est un antidouleur fort, de palier 3, comme la morphine. Il vise à soulager les douleurs « très intenses ».
Pourquoi le Fentanyl est-il pris en drogue ?
Parmi les raisons qui peuvent pousser à prendre du Fentanyl en dehors du cadre médical, le fait qu’il procure une sensation de détente, un sentiment de bien-être et d’apaisement, qu’il atténue l’anxiété, la tristesse et provoque une euphorie. L’usage répété de Fentanyl pousse à augmenter les doses pour ressentir ces effets. C’est là que la dépendance peut se développer.
des troubles digestifs divers, des manifestations cutanées, des dysfonctions érectiles,
un syndrome de sevrage ou encore un surdosage accidentel.
L’usage répété de fentanyl ou de ses dérivés, même lorsqu’ils sont prescrits par un médecin, peut entraîner un risque de dépendance. En cas de consommation importante, il existe un risque de surdose. En cas de surdosage en Fentanyl (overdose), une dépression respiratoire, un état de choc, une hypotension sévère, une rigidité musculaire ou encore un coma peuvent survenir. Ces signes sont à prendre au sérieux, ils peuvent mener au décès.
Mode d’action et délai d’action du Fentanyl
Le Fentanyl agit sur les récepteurs opioïdes. Ce type de récepteur présent au niveau du cerveau, de la moelle épinière et du système digestif module notamment la réponse à la douleur, l’humeur, la dépendance physique et la motilité gastro-intestinale. L’action thérapeutique recherchée du fentanyl est avant tout une analgésie (soulagement de la douleur). Le fentanyl est une molécule lipophile (à forte affinité pour les corps gras et à faible affinité pour les substances aqueuses) et son absorption est très rapide par la muqueuse buccale, mais il peut également être administré par voie injectable ou transdermique. L’action du fentanyl sur la douleur est rapide tout comme sa durée d’action, elle dépend de la dose administrée et ainsi de sa concentration plasmatique.
Fentanyl en patch : quand, quel délai d’action ?
Les patchs de fentanyl (dispositifs transdermiques) sont indiqués chez l’adulte dans le traitement des douleurs chroniques sévères qui nécessitent une administration continue au long cours d’opioïdes, ainsi que pour les douleurs chroniques sévères chez l’enfant (à partir de 2 ans) recevant un traitement par opioïdes. Les patchs permettent une libération continue de fentanyl dans le sang, par passage transdermique, pendant 72h soit la durée d’application du patch. Après l’application d’un premier patch, l’effet maximal est observé après 12 à 24 heures. L’effet reste ensuite stable durant les applications ultérieures (toutes les 72 heures) de patchs de même taille. Par contre en cas de changement de dosage, un délai de 12 à 24 heures est de nouveau nécessaire après la mise en place du patch.
Fentanyl en comprimé : quand, quel délai d’action ?
Le fentanyl sous forme de comprimé est un antalgique d’action rapide, il est utilisé dans le traitement des accès douloureux paroxystiques chez les patients adultes qui utilisent déjà des morphiniques en traitement de fond pour traiter les douleurs chroniques d’origine cancéreuse. Il est absorbé par la muqueuse buccale en environ 30 minutes et son effet sur la douleur est observé entre 20 minutes et 4 heures après l’administration du médicament. L’effet maximal est parfois atteint en moins d’une heure, et jusqu’à 8 heures dans certains cas.
Quels sont les médicaments qui contiennent du fentanyl ?
Il existe sur le marché pharmaceutique divers médicaments à base de fentanyl, et pour lesquels les formes galéniques diffèrent. Sont commercialisés :
Abstral® en comprimé sublingual (100 mcg, 200 mcg, 300 mcg, 400 mcg, 600mcg et 800 mcg) ainsi que ses génériques,
Actiq® comprimé avec applicateur buccal (200 mcg, 400 mcg, 600 mcg, 800 mcg, 1200 mcg et 1600 mcg),
Breakyl® film orodispersible (200 mcg et 400 mcg),
Durogesic® dispositif transdermique ou patch (12 mcg/h, 25 mcg/h, 50 mcg/h, 75 mcg/h et 100 mcg/h) et ses génériques fentanyl et Matrifen®,
Effentora® comprimé bucco-gingival (100 mcg, 200 mcg, 400 mcg, 600 mcg, 800 mcg) et ses génériques fentanyl,
Fentanyl Piramal® solution injectable en ampoule (100 mcg/2ml et 500 mcg/10 ml) et ses génériques fentanyl,
Fentanyl Renaudin® solution injectable IV/péridurale en ampoule (50 mcg/ml),
Instanyl® solution pour pulvérisation nasale en récipient unidose ou en récipient multidose (50 mcg, 100 mcg, 200 mcg),
Pecfent® solution pour pulvérisation nasale (100 mcg/pulv, 400 mcg/pulv),
Recivit® comprimé sublingual (133 mcg, 267 mcg, 400 mcg, 533 mcg et 800 mcg).
Quelles sont les contre-indications du fentanyl ?
► Le fentanyl par voie intrabuccale est contre-indiqué en cas d’allergie au fentanyl ou à un excipient contenu dans le médicament, en cas d’absence de traitement de fond morphinique (risque accru de dépression respiratoire), en dehors des accès douloureux paroxystiques, en cas de dépression respiratoire sévère, en cas de pathologie pulmonaire obstructive sévère ainsi qu’en cas de traitement simultané par un médicament contenant de l’oxybate de sodium.
► La forme film buccogingival (Breakyl®) est contre-indiqué en cas d’administration simultanée ou dans les deux semaines suivant l’arrêt d’un IMAO.
► Les patchs de fentanyl sont également contre-indiqués dans les douleurs aigues ou post-opératoires, et de l’hypoventilation grave voire fatale qui pourrait en résulter. Ils sont contre-indiqués en cas d’association avec la buprénorphine ou la nalbuphine.
► La forme injectable est contre-indiquée aussi en cas d’association à des morphiniques agonistes-antagonistes ou à la naltrexone. Enfin, une vigilance accrue s’impose avec la prise de fentanyl en raison du risque de dépendance physique, psychique et des abus qu’il peut entraîner, ainsi que du risque de syndrome de sevrage (y compris néonatal), de syndrome sérotoninergique, et des risques liés à la prise concomitante de médicaments sédatifs et de l’alcool.
Conditions de prescription : le Fentanyl uniquement sur ordonnance
Le Fentanyl ne peut être obtenu qu’au moyen d’une prescription médicale. Pour être délivré, il doit de plus être prescrit sur une ordonnance sécurisée car il fait partie des médicaments stupéfiants, pour lesquels la réglementation est stricte et très encadrée (durée maximale de prescription de 28 jours, délivrance à l’unité correspondant au nombre exact de prises prescrites, délivrance fractionnée tous les 7 jours sauf mention expresse du médecin, chevauchement d’ordonnances impossible sauf mention expresse du médecin, ordonnance rédigée en toutes lettres).
L’otite séreuse chez le bébé se caractérise par une accumulation de mucosités dans la partie de l’oreille appelée l’oreille moyenne. Certains symptômes doivent vous alerter et vous conduire à consulter un médecin. Quelles sont les causes ? Quand s’inquiéter d’une otite séreuse chez le bébé ? Comment établir le diagnostic ? Quels sont les traitements (et remèdes naturels) pour la soigner ? Qu’en est-il de l’avion ?
Définition : qu’est-ce qu’une otite séreuse chez le bébé ?
L’otite séreuse est une accumulation de mucosités dans l’oreille moyenne, la partie qui renferme les osselets de l’oreille : marteau, enclume, étrier.
Quels sont les symptômes de l’otite séreuse chez le bébé ?
Elle est souvent asymptomatique. Parfois, il peut avoir un léger élancement du fait de l’hyperpression du liquide, parfois aussi une sensation d’oreille pleine avec des bruits de bulles lors du mouchage ou de la déglutition. Le risque est donc de passer à côté. Toutefois, des signes peuvent vous alerter : si vous avez l’impression que votre nourrisson ne babille plus et ne réagit plus aux bruits, que votre enfant parle plus fort que ses copains et qu’il a des troubles du langage, consultez au plus vite un médecin.
Quelles sont les causes de l’otite séreuse chez le bébé ?
En temps normal, les sécrétions naturelles qui se forment régulièrement dans l’oreille moyenne s’écoulent vers l’arrière-gorge par la trompe d’Eustache. Or, à cause d’un dysfonctionnement de la trompe, fréquente chez les enfants en bas âge, d’une hypertrophie des végétations ou d’une allergie, il arrive qu’elle se bouche. « Les sécrétions normalement éliminées stagnent et s’accumulent alors dans l’oreille moyenne entraînant une diminution de la mobilité du tympan et donc, une moins bonne transmission des sons« , précise le Dr Pierre Popowski, pédiatre.
Comment savoir si bébé a une otite séreuse ?
Le praticien procédera à un examen du tympan à l’aide d’un otoscope (petite loupe munie d’un éclairage) pour confirmer la présence d’une otite séreuse, qu’il pourra confirmer par la pratique d’une tympanométrie. « Au besoin, il demandera la confirmation par l’ORL qui pratiquera une épreuve auditive (audiométrie) à votre enfant afin de mesurer ses capacités d’audition« , ajoute le Dr Popowski.
Quand s’inquiéter d’une otite séreuse chez le bébé ?
Dès les premiers signes de la maladie. « En particulier s’il y a un doute sur les capacités auditives de l’enfant« , indique le Dr Popowski.
Comment soigner une otite séreuse chez le bébé ?
Dans un premier temps, un traitement à base de sérum physiologique pour désobstruer les fosses nasales ainsi que des anti-inflammatoires et de mucorégulateurs pour déboucher les trompes d’Eustaches est mis en place sur une durée d’un mois. Au terme de ce traitement, le médecin effectuera un nouvel examen, avec éventuellement une tympanométrie. Au besoin, il pourra demander confirmation à l’ORL d’un retour de l’audition à la normale. Si tel est le cas, la prescription d’un spray nasal immunostimulant suffira à prévenir toute récidive.
En cas d’otite, le voyage en avion est déconseillé aux enfants
► Dans le cas contraire, une intervention chirurgicale peut être nécessaire afin de mettre en place un ou des drains trans-tympaniques aussi appelés « yo-yo« . « Ce sont de tous petits tubes de plastique insérés, sous anesthésie générale, à travers le tympan, explique le pédiatre. Ils suppléent au dysfonctionnement de la Trompe d’Eustache en assurant un bon drainage de l’oreille moyenne afin d’éviter toutes complications ou rechutes. Ils tomberont d’eux-mêmes, trois à cinq mois après leur pose, lorsque la guérison sera effective, sans que cela ne pose le moindre problème« , explique notre interlocuteur.
Comment soigner une otite séreuse chez le bébé naturellement ?
Tournez-vous vers l’homéopathie. Ce traitement est à prendre pendant un mois, avant un nouveau contrôle médical :
Kalium Muriaticum 5CH : 3 granules le matin
Mercurius Dulcis 5CH : 3 granules le soir
Est-ce que l’avion est contre-indiquée en cas d’otite séreuse chez le bébé ?
Oui, en cas d’otite, le voyage en avion est déconseillé aux enfants : les oreilles étant bouchées, la pression dans l’appareil risque de leur occasionner de terribles douleurs.
Quels sont les risques de l’otite séreuse chez un bébé ?
Sans traitement ou à force de récidives, cela peut entraîner une baisse d’audition pouvant aller jusqu’à la surdité.
Le syndrome de KiSS ou « Troubles de symétrie induits par les vertèbres cervicales supérieures » se traduit par une perte de mobilité entre la première vertèbre cervicale et la base du crâne. Les symptômes dépendent de l’âge de l’enfant. « 3 % des bébés sont concernés par ce syndrome », indique le Dr Marc Pérez, médecin ostéopathe. C’est quoi le syndrome de KiSS ? Comment diagnostiquer le syndrome de KiSS ? Comment le traiter ?
Définition : c’est quoi le syndrome de KiSS ?
KiSS est un acronyme allemand : « Kopfgelenk Induzierte Symmetrie Störungen« , soit « Troubles de symétrie induits par les vertèbres cervicales supérieures » en français. « La perturbation de la symétrie induite par les articulations de la jonction crânio-cervicale se traduit par une perte de mobilité entre la première vertèbre cervicale et la base du crâne,explique le Dr Marc Pérez. Résultat, l’enfant positionne mal sa tête, ce qui va entraîner des adaptations fonctionnelles du corps, à l’origine de divers maux. »
Quels sont les symptômes du syndrome de KiSS ?
Ils sont différents selon l’âge de l’enfant. Jusqu’à 2 ans, les experts parlent de Kiss de type I ou II. Pour le type I, les symptômes suivants peuvent apparaître :
Un accouchement trop long ou qui a nécessité l’usage d’instruments.
Comment diagnostiquer le syndrome de KiSS ?
Au vu des symptômes, le médecin demande la réalisation de radiographies du rachis cervical et du bassin afin de poser le diagnostic.
Quelles sont les complications du syndrome de KiSS ?
Si aucune prise en charge n’est mise en place, l’enfant va continuer à grandir avec cette dysfonction articulaire, ce qui va entraîner des difficultés d’apprentissage de la marche et de la parole, un développement de scoliose, des migraines et divers maux de santé.
Comment traiter le syndrome de KiSS ?
Il s’agit principalement de séances d’ostéopathie. Elles ont pour but de libérer les tensions au niveau de la jonction crânio-cervicale et de lever les blocages. « Quatre à six séances sont nécessaires, espacées de 15 jours, recommande le Dr Pérez. Puis un entretien régulier, selon l’importance de la dissymétrie, jusqu’à l’adolescence. »
La luxation se réfère à un déplacement d’une surface articulaire par rapport à une autre, entraînant ainsi une interruption de la continuité articulaire. Bien qu’elle soit souvent provoquée par un traumatisme, elle peut également résulter d’une hyperlaxité ligamentaire. En règle générale, la luxation provoque une douleur et limite le mouvement articulaire habituel. C’est quoi une luxation ? Est-ce qu’une luxation est grave ? Comment la soigner ?
Définition : qu’est-ce qu’une luxation ?
La luxation désigne un déplacement d’une surface articulaire vis-à-vis d’une autre, opérant ainsi une rupture de continuité articulaire. Souvent causée par un traumatisme, elle peut également être consécutive à une hyperlaxité ligamentaire, qui ne maintient pas correctement l’articulation ou permettant un jeu articulaire trop important. La luxation cause généralement une douleur, et empêche le mouvement articulaire normal. Elle est parfois accompagnée d’une déchirure ligamentaire. Les deux surfaces articulaires doivent être rapidement remises en place. Les luxations de l’épaule, du coude, de la rotule, de la hanche, d’un doigt ou même de la mâchoire sont assez fréquentes. La luxation peut prendre un caractère impressionnant en fonction de son siège, notamment l’épaule.
Quelle différence entre luxation et subluxation ?
Une subluxation est une luxation incomplète caractérisée par le déplacement d’un seul des deux os composant une articulation. « En cas de subluxation, l’articulation n’est plus correctement alignée et la perte de contact entre les surfaces articulaires n’est que partielle (contrairement à une luxation), l’articulation revenant sans aide extérieur en bonne position« , explique le Dr Michael Mangin, chirurgien orthopédiste. Les subluxations sont fréquentes chez les personnes hyperlaxes car leurs ligaments assurent mal leur fonction de maintien articulaire. Les subluxations peuvent concerner n’importe quelle articulation que ce soit la mâchoire, les doigts, le coude, la hanche, le genou ou la cheville par exemple.
Quels sont les types de luxation ?
Les luxations les plus fréquentes sont celles de l’épaule et du genou, mais la hanche, les doigts, la mâchoire et le coude sont aussi des zones souvent concernées.
► La luxation de l’épauleest une atteinte de l’articulation de l’épaule. « Elle correspond à la sortie de la tête de l’humérus en-dehors de sa cavité au niveau de l’omoplate entraînant des lésions ligamentaires qui risquent d’engendrer de nouvelles luxations : c’est ce qu’on appelle l’instabilité chronique de l’épaule« , poursuit notre interlocuteur. Ici les lésions nerveuses et vasculaires sont rares mais possibles entraînant alors une répercussion sur tout le membre supérieur.
► Les luxations postérieures du coude sont fréquentes ; c’est la deuxième luxation articulaire la plus fréquente après la luxation de l’épaule. Il peut s’y associer des fractures, une lésion des nerfs cubital ou médian et rarement une lésion de l’artère brachiale. L’articulation est habituellement fléchie à environ 45°, et l’olécrane est proéminent en arrière de l’épicondyle huméral. « Classiquement, les patients présentant une luxation du coude ont un avant-bras raccourci et un olécrâne très proéminent avec une impotence fonctionnelle totale« , rappelle le médecin.
► Une luxation du genouest rare mais grave. Elle peut se résumer au déboîtement complet de l’articulation. Elle entraîne quasi systématiquement des déchirures ligamentaires (ligaments croisés et/ou ligament périphériques du genou) mais son pronostic tient aux lésions vasculaires (vaisseaux poplités) et nerveuses (nerf sciatique).
► Pour aboutir à une luxation de hanche, il faut être victime d’un choc particulièrement violent étant donné la grande stabilité de cette articulation. On parle également de luxation de la hanche chez les nouveau-nés qui présentent une instabilité de l’articulation coxo-fémorale. Il s’agit d’uneluxation congénitale de hanche sur dysplasie (anomalie morphologique de l’os) fémoral ou acétabulaire (partie articulaire du bassin). Dans ce cas, un dépistage précoce permet de traiter préventivement les luxations de hanche avec des résultats très satisfaisants.
► Une mâchoire luxée (luxation mandibulaire) constitue généralement une urgence dentaire très douloureuse qui requiert une consultation rapide chez un médecin ou un dentiste. Elle entraîne une impossibilité de fermer la bouche et parfois une déviation latérale de la mâchoire. Une luxation mandibulaire est parfois provoquée par un traumatisme, mais est généralement causée par une ouverture excessive de la bouche (comme lorsque l’on bâille, lorsque l’on mord dans un sandwich épais, lorsque l’on vomit ou au cours d’une intervention dentaire).
► La plupart des luxations des doigts surviennent au niveau de l’articulation centrale. Elles surviennent généralement lorsque le doigt est plié en arrière, comme ce peut être le cas lorsqu’un ballon de basket ou une balle de baseball frappe l’extrémité d’un doigt tendu. Mais, elles peuvent survenir lorsque le doigt est plié sur le côté ou en avant. Les ligaments qui maintiennent les os du doigt ensemble peuvent être déchirés.
Comment reconnaître une luxation ?
Les symptômes sont assez révélateurs, dans un contexte de traumatisme ou de traction principalement sur un membre :
douleur, parfois importante ;
difficulté ou impossibilité de se servir de l’articulation ;
déformation parfois visible.
En cas de complication et de lésion vasculaire ou nerveuse :
Le diagnostic est souvent évident de par le contexte, et dans le cas où la déformation est directement visible. « Dans tous les cas, une radiographie peut permettre d’éliminer une fracture associée, et de confirmer la luxation ainsi que de diriger le médecin vers la meilleure manœuvre de réduction à réaliser« , précise le Dr Mangin.
Comment soigner une luxation ?
« La première étape du traitement est de soulager la douleur grâce à une immobilisation du membre empêchant le frottement entre les 2 pièces osseuses puis à l’aide d’antalgiques classiques ou d’anti-inflammatoires, et parfois de molécules plus fortes en cas de luxation douloureuse de grosses articulations« , ajoute le spécialiste. Dans certains cas, la réduction de la luxation peut être opérée aussitôt. Il est préférable d’avoir été préalablement formé pour effectuer ce genre de gestes, afin de ne pas aggraver les lésions. La réduction d’une luxation est généralement douloureuse, et peut être réalisée sous antalgiques, gaz décontractant souvent chez les enfants, voire anesthésie générale en cas de luxation importante d’une grosse articulation. Une immobilisation complète de l’articulation est souvent nécessaire dans les suites.
► À noter un cas classique chez les enfants : la pronation douloureuse. Il s’agit, chez le petit enfant généralement âgé de quelques années, souvent moins de 3 ou 4 ans, d’une subluxation de la tête du radius, l’os latéral de l’avant-bras, au niveau du coude. Cette luxation est rendue possible par le fait qu’un ligament situé à ce niveau n’est pas encore assez « large » et que lors d’un mécanisme de traction du bras, la tête radiale sort de son emplacement et ne peut pas se remettre spontanément. Cela engendre chez l’enfant une attitude caractéristique : il ne se sert plus de sa main pour attraper les choses, et pleure lorsqu’on lui mobilise le bras. Le contexte de survenue classique est le petit tenu par la main qui trébuche, retenu par le bras par réflexe, ou un enfant tiré un peu trop sèchement par le bras. Dans ce cas, une technique médicale simple permet de remettre la tête du radius à son bon emplacement ; en quelques minutes, l’enfant rejoue normalement, sans aucune séquelle.
Merci au Dr Michael Mangin, Chirurgien orthopédiste à la clinique Rhéna de Strasbourg.