Comme beaucoup, Colette n'aime pas Noël : "Pour moi, c'est tout sauf une fête"
Pour beaucoup, Noël est un moment doux et féerique, synonyme de partage et de retrouvailles en famille. Pour d’autres, on est loin de la magie et d’une fête agréable. « Pour moi, ce n’est rien qu’une période de l’année qui me serre le cœur« , nous confie Colette, 64 ans. Comme 30% des Français (sondage Taskrabbit pour les magasins Ikea), cette femme divorcée et fraîchement retraitée redoute chaque année les festivités de décembre…
« On vit dans une société où il y a comme une injonction à aimer Noël et tout le package qui va avec : les films, les chants, les cadeaux, les bûches… C’est d’ailleurs très compliqué d’échapper à tout ça. J’habite en centre-ville et la fenêtre de mon salon donne directement sur les illuminations et le grand sapin de la place du marché. Cette année, ils ont même délocalisé le marché de Noël en bas de chez moi. J’y vois-là une espièglerie de l’Univers« , ironise-t-elle. Pour la petite anecdote, sa meilleure amie s’appelle Noëlle… « Je préfère l’appeler « Nono », mais elle déteste…« . Pourtant, le désamour de Colette pour Noël n’a pas toujours été présent. « Il y a 30 ans, quand j’étais jeune maman, j’étais emballée par l’énergie de Noël et j’adorais organiser un grand repas le soir du réveillon, avec mes deux filles. Je faisais partie de ces gens qui décorent la façade, réfléchissent à la liste des courses un mois à l’avance et font une jolie tablée de fête. On était généralement 4-5 à table mais on passait un bon moment, sans chichis« , se souvient-elle.
Mais les années ont passé et aujourd’hui, cette période de l’année lui rappelle à quel point elle et ses deux filles se sont éloignées physiquement et émotionnellement. « Ma fille ainée vit à des centaines de kilomètres et passe désormais Noël avec sa belle-famille. Ma deuxième est plus proche, mais elle est infirmière et travaille toujours le 25 décembre. D’ailleurs, j’ai cessé de leur demander ce qu’elles prévoyaient pour Noël car je sais que je vais essuyer des discussions gênantes et des refus. On se voit généralement quelques semaines après et on se donne nos cadeaux ». Colette a certes des amis, mais elle n’a aucune envie de s’imposer dans des familles qui ne sont pas la leur. Même chose pour son compagnon qu’elle préfère laisser avec ses enfants nés d’une précédente union. « Je préfère m’effacer comme une ombre et attendre que ça passe. Et généralement, dès le 26 décembre, ça va mieux« .
Le soir de Noël, son programme est simple « exactement le même qu’un 4 avril ou un 12 octobre« , plaisante-elle. « Je suis un brin maniaque alors après un repas plutôt simple devant une émission de télé, j’aime ranger et nettoyer ma maison. La cuisine doit être impeccable, c’est ma règle. J’essuie les plans de travail, je m’assure que rien ne traîne. Cela peut sembler futile, mais garder de l’ordre m’apaise et me change les idées. Dans ce chaos émotionnel qu’est Noël pour moi, c’est une façon de me raccrocher à quelque chose de concret ». Colette n’attend même pas minuit pour aller se coucher : « Je suis une couche-tôt, je ne vais pas lutter contre ma fatigue pour rentrer dans le moule. » « Cela peut sembler amer, mais je me sens en paix avec cette mélancolie. J’apprends à vivre avec. Peut-être qu’un jour, les choses changeront. Mais pour l’instant, Noël, c’est juste un moment à passer, une vague « émotionnelle » à traverser en attendant que la vie reprenne son cours« .
Source : JDF Santé