Quels sont les bienfaits d’une alimentation riche en vitamine B12 ?
« La vitamine B12 contribue à la division cellulaire ainsi qu’à la croissance et la maturation des globules rouges » indique Raphaël Gruman, diététicien-nutritionniste. La vitamine B12 joue aussi un rôle direct au niveau du fonctionnement des cellules nerveuses et de la protection du cerveau. Elle a un rôle de synthèse au niveau des protéines, acides gras et au niveau osseux. La vitamine B12 est indispensable au transport de l’oxygène vers les tissus. Enfin, comme toutes les vitamines du groupe B, la vitamine B12 joue un rôle de coenzyme pour aider les enzymes de notre organisme à fonctionner.
Quelle est la liste des aliments les plus riches en vitamine B12 ?
« Les aliments riches en vitamine B12 sont les fruits de mer, les abats (foie de bœuf, foie de poulet), les poissons, l’œuf » informe Raphaël Gruman. Les 10 aliments les plus riches en vitamine B12 (en µg pour 100g) sont :
les abats (42,5 à 74 µg pour 100g),
les huîtres (24 à 39,5 µg pour 100g),
le foie de morue (15,7 µg pour 100g),
le maquereau cuit (15 à 19 µg pour 100g),
la sardine en boîte (14 µg pour 100g),
le cabillaud ou le lieu cuit (2 à 3 µg pour 100g),
l’emmental (1 à 2,5 µg pour 100g),
le lapin (2,2 µg pour 100g)
l’oeuf dur (1,1 µg pour 100g).
Où trouver de la vitamine B12 quand on est végétarien ?
« Les personnes végétariennes sont à risque de présenter une carence en vitamine B12, cette vitamine se trouvant quasi-exclusivement dans les produits d’origine animale » alerte le diététicien-nutritionniste. Les personnes végétariennes peuvent réussir à avoir les apports nécessaires en consommant des œufs et des produits laitiers, dans lesquels la vitamine B12 est présente. Une portion de lait de 150 ml (1 verre) permet un apport de 0,7 µg et une portion de 250ml (un bol) 1,5 μg, 2 œufs apportent 1,2 μg de vitamine B12. « Il est en revanche indispensable de se supplémenter en vitamine B12 quand on végétalien » informe le nutritionniste.
Dans quels fruits peut-on trouver la vitamine B12 ?
Les végétaux (fruits, féculents et légumes) n’apportent pas de vitamine B12. C’est la seule vitamine qui est absente dans les fruits et légumes.
Quelle est la dose journalière recommandée de vitamine B12 ?
Un quart des seniors sont carencés en vitamine B12
Les références nutritionnelles en vitamine B12 sont de 4 µg (microgrammes) par jour chez l’adulte, homme et femme. « Les besoins sont augmentés sont chez les femmes enceintes et qui allaitent » précise Raphaël Gruman. Les références nutritionnelles sont de 4,5 µg par jour pendant la grossesse et de 5 µg par jour pour les femmes qui allaitent, de 0,4 µg par jour pour les nourrissons de moins de 6 mois, de 1,5 µg par jour pour les nourrissons de plus de 6 mois, de 1,5 µg par jour pour les enfants de 1 à 10 ans, et de 2,5 µg par jour pour les adolescents de 11 à 17 ans. La carence en vitamine B12 est fréquente chez l’adulte. La carence par manque d’apport est exceptionnelle sauf chez les personnes végétaliennes. Il s’agit surtout de carence par malabsorption, d’origine gastrique (maladie de Biermer, gastrectomie partielle ou totale…) ou intestinale (par exemple maladie de Crohn). Des médicaments peuvent également entraîner une carence en vitamine B12 : biguanides, antituberculeux, colchicine…tout comme une consommation excessive d’alcool. « Un quart des seniors sont carencés en vitamine B12 » informe Raphaël Gruman. « L’acidité de l’estomac est diminuée avec l’âge ce qui empêche la bonne absorption de la vitamine B12 » explique-t-il. « La carence en vitamine B12 peut entraîner une anémie(mégaloblastique) qui se manifeste par une fatigue, un essoufflement, une pâleur. Elle peut se manifester par des nausées, une diminution de l’appétit, une perte de poids, des difficultés de concentration et de mémorisation« détaille le diététicien-nutritionniste. En cas de diagnostic de carence en vitamine B12 un dépistage de carence en vitamine B9 et en fer est effectué car ces carences sont souvent associées.
Que faire en cas de carence en vitamine B12 ?
« Un bilan sanguin permet de détecter une carence en vitamine B12 » indique le nutritionniste. Le traitement de la carence en vitamine B12 repose sur l’apport de vitamine B12 par voie orale ou par voie parentérale (injection intramusculaire ou sous-cutanée). Après un traitement d’attaque visant à apporter la vitamine B12 aux cellules déficitaires et constituer un stock, un traitement d’entretien est mis en place pour couvrir les besoins en vitamine B12, à vie si la pathologie responsable de la carence est irréversible.
Merci à Raphaël Gruman, diététicien-nutritionniste (à Paris et Cannes) et auteur de « Soulager le Covid long, les solutions naturelles » aux Editions Leduc.s, 2021.
Sources :
– Les références nutritionnelles en vitamines et minéraux, Anses, mis à jour le 1 mars 2022
– Ciqual Table de composition nutritionnelle des aliments, Anses
La gale est une maladie infectieuse très contagieuse qui provoque des démangeaisons liées à des petits boutons rouges sur la peau. Elle est due à une infection par un parasite, le sarcopte. La durée d’incubation peut aller de 4 à 6 semaines. Les symptômes sont gênants mais la gale n’est pas une pathologie grave. Les traitements sont prescrits chez la personne atteinte et son entourage pour éviter le risque de transmission. Comment on attrape la gale ? Quels sont les premiers signes de la gale ? Quels sont les traitements ? Que faut-il nettoyer ?
Définition : qu’est-ce que la gale ?
La gale (ou scabiose) est une maladie parasitose cutanée bénigne, c’est-à-dire une infestation de la couche superficielle de la peau par un parasite. « Il s’agit d’un ectoparasite qui vit à la surface de la peau, le sarcoptes scabiei. Ce micro-parasite invisible à l’œil nu mesure 0,2 mm » précise le Dr Pascal Del Giudice, dermatologue. Il existe une forme de gale commune et une forme de gale hyperkératosique, également appelée « gale croûteuse généralisée » ou « gale norvégienne ».
La gale commune touche autant les femmes que les hommes, de tous les âges, tous les milieux sociaux, sur tous les continents. Les facteurs favorisant la transmission sont notamment les contacts physiques rapprochés fréquents (enfants), la vie en collectivité et la précarité sociale.
Qu’est-ce que la gale norvégienne ?
Cette forme de gale touche les personnes fragiles (démence, VIH, cancer…). Elle correspond à une gale qui s’installe dans la chronicité et provoque au bout de plusieurs mois des croûtes et des squames et ainsi que des lésions qui évoquent un eczéma. En France, l’incidence de la gale est mal connue car il n’y a pas de surveillance spécifique de la gale.
La gale commune est une maladie contagieuse. « Elle se transmet par contact direct avec une personne infectée, explique le Dr Del Giudice. Il faut un contact intime et familial. » « La gale croûteuse, beaucoup plus exceptionnelle, est, elle, très contagieuse » précise le dermatologue. La gale peut être sexuellement transmissible. La transmission s’effectue directement par contact humain, par le toucher, le contact avec les vêtements ou les objets personnels d’une personne atteinte. « Il n’y a en revanche pas de transmission de la gale de l’animal à l’humain. Ce sont des parasites différents » indique le spécialiste.
Quels sont les symptômes de la gale ?
« Le symptôme de la gale commune est un prurit(démangeaisons) généralisé, plus souvent entre les doigts, sur les poignets, les fesses et les organes génitaux« informe le Dr Pascal Del Giudice. Les démangeaisons s’aggravent la nuit. Souvent au niveau des plis quand les enfants portent encore des couches. La femelle sarcopte fore des petits tunnels sous la peau, dans lesquels elle pond ses œufs, ce qui cause les démangeaisons. Il n’y a pas forcément de lésions et si elles sont présentes elles sont discrètes. « C’est l’œil du dermatologue qui va les déceler » indique le Dr Del Giudice. Gale norvégienne : elle se manifeste par des croûtes et des plaques rouges prurigineuses sur la peau (visage, tronc) ainsi que sur le cuir chevelu. La peau est épaissie sur l’ensemble du corps.
Comment reconnaître la gale chez le bébé ?
Le bébé atteint de gale se démange, s’agite et effectue des mouvements dans tous les sens, car il tente de se calmer en se frottant le dos. Les démangeaisons prédominent aux extrémités. Des lésions de grattage s’étendent peu à peu sur tout son corps. Si le visage du bébé est le plus souvent épargné, ce n’est pas le cas du cuir chevelu. Une surinfection des lésions est fréquemment observée : elle aggrave l’éruption et provoque des ganglions.
« Elle se transmet par contact direct avec une personne infectée »
Quelle est la durée de la gale ?
Sous traitement, la gale guérit généralement en 2 à 4 semaines (durée de persistance des démangeaisons).
Quelle est la durée d’incubation de la gale ?
La période d’incubation de la gale est relativement longue allant 4 à 6 semaines. Celle-ci correspond au temps mis par le parasite (sarcopte scabiei hominis) qui vient d’être en contact avec son hôte, pour se reproduire, s’enfoncer dans la peau (quelques millimètres par jour) en formant un sillon, y pondre ses œufs et recommencer un cycle de vie. Durant l’incubation, la personne atteinte ne souffre pas de symptômes mais peut être contagieuse. En cas de ré-infestation, cette phase dure moins longtemps.
Quand consulter ?
« Un prurit généralisé doit amener à consulter son médecin traitant. Si celui-ci soupçonne la gale, il renvoie son patient vers un dermatologue pour que celui-ci fasse le diagnostic » informe le dermatologue.
« Le traitement médicamenteux doit absolument s’accompagner du traitement de l’environnement »
Comment est posé le diagnostic de la gale ?
« Le diagnostic de la gale, qui était difficile auparavant, est aujourd’hui facile car nous disposons d’un dermatoscope, sorte de loupe, qui nous permet de voir le parasite dans l’épiderme » explique le Dr Del Giudice.
Quels sont les traitements de la gale ?
En cas de gale, le patient doit être traité, ainsi que les personnes de son entourage proche, même si elles ne présentent aucune manifestation.
► Gale commune : La gale commune peut être traitée par voie locale ou par voie générale avec des anti parasitaires. Voie locale : « Le traitement de la gale commune se fait le plus souvent aujourd’hui par voie topique (de façon locale) » précise le dermatologue. « Nous disposons de deux produits : le Benzoate de benzyl et la Pyréthroïde » indique-t-il. Les protocoles de prise varient selon le produit utilisé. Le Benzoate de benzyl s’utilise en application unique, après avoir pris un bain ou une douche. Se badigeonner le corps, de la tête (cuir chevelu compris) aux pieds, laisser sécher 15 minutes environ puis recommencer. Ne pas se laver pendant 24 heures puis refaire une 3e application. Laisser le produit pendant 24 heures avant de se rincer. Changer ses vêtements à ce moment là. Prendre un bain le 3e jour. Les démangeaisons peuvent persister encore plusieurs jours après le traitement. Traiter tous les membres de la famille. Voie générale ; Le traitement se fait avec des comprimés d’Ivermectine. « Toute la famille de la personne ayant la gale doit être traitée. »
► Gale norvégienne : La gale hyperkératosique conduit à une hospitalisation et à un traitement par voie locale et par voie générale. Des soins kératolytiques peuvent y être associés. En cas de gale hyperkératosique, les personnes du premier cercle, du second cercle (celles vivant ou travaillant dans la même collectivité que la personne atteinte) et, éventuellement, celles du 3e cercle (celles se rendant occasionnellement dans la collectivité où séjourne la personne atteinte ou celles de l’entourage familial des personnes fréquentant régulièrement cette collectivité) doivent être traitées.
Que faut-il nettoyer quand on a la gale ?
« Le traitement médicamenteux doit absolument s’accompagner du traitement de l’environnement avec des insecticides de surface » explique le dermatologue. Ce qu’il faut traiter ? Literie (matelas…), mobiliers, vêtements, linge de lit, chaussures, peluches, tapis de jeux, sièges autos pour enfants. « Les échecs ne sont en général pas liés au traitement. Les personnes se recontaminent avec leur environnement » précise le médecin. En cas de contamination, il est recommandé de laver les vêtements et la literie à 60 degrés et de désinfecter non seulement les vêtements et la literie avec un traitement local antiparasitaire, mais également les chaussures, les matelas, les fauteuils… La literie désinfectée par l’acaricide ne pourra pas être utilisée avant 12 à 24 heures après. Cette désinfection de l’environnement doit se faire le même jour que le traitement médicamenteux.
La gale est-elle le signe d’un manque d’hygiène ?
Il ne s’agit pas d’un manque d’hygiène, mais d’une infection interhumaine qui se produit le plus souvent directement (par contact direct et prolongé entre une personne infectée et une autre, par exemple lors d’un rapport sexuel) ou indirectement par le biais de linges, de literie… infectés.
Quelles sont les particularités chez les personnes immunodéprimées ?
Chez les personnes immunodéprimées ou âgées, l’atteinte peut être disséminée à l’intégralité du corps et les démangeaisons sont moins importantes.
Merci au Dr Pascal Del Giudice, dermatologue spécialisé dans les maladies infectieuses et tropicales et membre de la Société Française de Dermatologie.
Une éclipse est un phénomène qui se produit lorsque le Soleil, la Lune et la Terre sont parfaitement alignés. La dernière éclipse solaire visible en France a eu lieu le 25 octobre 2022. Une nouvelle est attendue ce 20 avril. Et il s’agira d’une éclipse hybride, un type d’éclipse rare qui commence par une éclipse annulaire et se termine par une éclipse solaire totale. Va-t-on la voir en France ? Pour rappel, il ne faut pas regarder directement le Soleil, sans lunettes spéciales dotées d’un film filtrant (aux normes CE), un solarscope (projection par écran) ou un instrument d’astronomie lors d’une éclipse. Les lunettes de soleil ne suffisent pas : les risques pour la rétine (lésions rétiniennes graves) sont bien réels, alors faites attention !
Le terme « éclipse » vient du verbe « éclipser » synonyme de « cacher ». Une éclipse solaire a lieu quand la Lune s’immisce entre le Soleil et la Terre. Les trois astres sont donc parfaitement alignés, ce qui entraîne la disparition temporaire du Soleil dans l’ombre de la Lune. On distingue plusieurs types d’éclipse :
Quelles sont les dates des éclipses en 2023 ? Visibles ou pas ?
Une éclipse se produit lorsque le Soleil, la Lune et la Terre sont parfaitement alignés. Voici le tableau des prochaines éclipses solaires :
Date de l’éclipse solaire
Heure de visibilité maximale (Paris)
Type d’éclipse
20 avril 2023
Non visible
Totale
14 octobre 2023
Non visible
Annulaire
8 avril 2024
Non visible
Totale
2 octobre 2024
Non visible
Annulaire
29 mars 2025
12h01
Partielle
Quelle est la date de la prochaine éclipse totale en France ?
La prochaine éclipse totale du Soleil en France métropolitaine aura lieu le 3 septembre 2081.
Peut-on regarder une éclipse sans lunettes ?
Non. Si regarder le soleil en face peut s’avérer dangereux pour les yeux, pendant une éclipse solaire c’est encore plus vrai car la luminosité change brutalement avec la réapparition du disque solaire. « Les rayons ultra-violets et infrarouges du soleil peuvent brûler la rétine de manière irréversible, assure le Dr Monique Quillard, médecin généraliste. Il suffit pour cela de fixer le soleil pendant quelques secondes. Le phénomène estd’autant plus dangereux qu’il est indolore. Les victimes de ce type de brûlure ne s’en rendront compte que quelques heures plus tard, avec le déclenchement de violentes céphalées« . Les enfants doivent être tout particulièrement protégés. Leurs yeux sont plus fragiles que ceux des adultes, car le cristallin laisse passer davantage de rayons. Les personnes atteintes de maladie oculaires doivent également être très vigilantes et se protéger. Donc pas d’éclipse sans lunettes !
Quelles lunettes mettre pour regarder une éclipse ?
Des lunettes « spéciale éclipse » sont vendus quelques jours avant l’événement. Vous les trouverez auprès des grandes enseignes type Nature&Découverte, Fnac ou Decathlon, ou auprès des bureaux de tabac et des marchands de journaux. Elles sont en générale vendues entre 2 et 3 euros l’unité. Veillez à ce qu’elles portent le marquage CE (Communauté européenne) et un numéro de référence INRS. Il est conseillé de n’utiliser que des lunettes neuves pour éviter tout risque d’une détérioration de la surface après de longs stockages, sans protection particulières, dans nos habitations, conseille l’Observatoire de Paris.
► Ne pas fabriquer ses lunettes soi-même en observant le soleil à travers un CD ou une radiographie. De la même manière, des lunettes de soleil classiques ne sont pas suffisantes et ne protégeront pas vos yeux.
Quelles différences entre l’éclipse solaire et lunaire ?
L’éclipse solaire diffère de l’éclipse lunaire qui survient quand la Terre se glisse entre la Lune et le Soleil.
Comment regarder une éclipse avec des feuilles de papier ?
Pour ne prendre aucun risque, le plus simple est d’observer l’éclipse par projection. « A la maison, prenez deux feuilles de papier blanc. Faites un trou d’épingle au centre de l’une des pièces. Tournez le dos au soleil et tenez la feuille avec le trou d’épingle en face de vous, de façon à ce que le soleil brille par le trou d’épingle et reflète sur l’autre feuille de papier. Une image de l’éclipse sera projetée sur la deuxième feuille. La qualité de l’éclipse solaire que vous pouvez observer avec ce simple appareil est vraiment étonnante« , recommande le Dr Quillard. Le « solarscope » est un moyen pratique et peu coûteux (dispositif disponible dans les commerces spécialisés).
Merci au Dr Monique Quillard, médecin généraliste.
La méningite correspond à uneinflammation des méninges, les membranes qui enveloppent le cerveau et la moelle épinière. Elle peut survenir à tout âge, y compris chez l’adulte, mais se déclare particulièrement chez le bébé de moins d’un an et l’adolescent. A la différence des méningites virales qui sont généralement bénignes, les méningites bactériennes sont des infections très graves, mortelles dans 10% des cas. Tour des 11 symptômes avant-coureurs avec le Dr Muhamed-Kheir Taha, directeur du Centre National de référence des méningocoques à l’Institut Pasteur.
1. Un mal de tête violent
« Des maux de tête intenses et violents sont l’un des signes typiques d’un début de méningite, aussi bien chez l’enfant que chez l’adulte. Ces céphalées sont exacerbées par une exposition au bruit et à la lumière et ne sont pas calmées par des antidouleurs classiques« , décrit le Dr Taha. En revanche, les maux de tête sont difficiles à détecter chez l’enfant en bas âge, qui n’est pas encore capable de s’exprimer. Une céphalée qui persiste et ne disparaît pas grâce à des médicaments est un signe à ne pas négliger : il est important de consulter un médecin.
« Une fièvre supérieure à 38°C, qui apparaît brutalement, persiste et ne baisse pas est un symptôme à ne pas prendre à la légère, aussi bien chez le bébé que chez l’enfant et l’adulte. Cela ne signifie pas forcément qu’il s’agit d’une méningite, mais il faut y penser, insiste notre expert. On explique souvent aux parents que les 19 premières heures de la méningite ressemblent à une grosse grippe, avec des symptômes similaires : vomissements, fièvre, douleurs abdominales, grande fatigue… » Si la fièvre est accompagnée d’autres symptômes typiques de la méningite bactérienne (raideur de la nuque, photophobie, purpura…), appelez le Samu (15 ou 112).
3. Une nuque raide
« La raideur de la nuque indique une contracture de défense des muscles de la nuque lors d’une inflammation des méninges. Elle est accompagnée de douleurs permanentes, pouvant être parfois insupportables« , explique le Dr Taha. Consultez un médecin en urgence.
► Chez l’enfant, l’adolescent et l’adulte, une nuque raide associées à des douleurs insupportables est l’un des symptômes typiques de la méningite.
► Chez le nourrisson et le bébé, au contraire, une nuque molle -et non raide comme chez les plus âgés- ainsi qu’une fontanelle bombée (espace membraneux entre les os du crâne encore non attachés les uns aux autres chez le nouveau-né) sont des signes d’alerte.
4. Une intolérance brutale à la lumière
« Une intolérance ou une extrême sensibilité à la lumière naturelle ou artificielle – appelée photophobie– est un signe typique de la méningite chez l’enfant, l’adolescent et l’adulte« , indique le spécialiste. Concrètement, un individu souffre de photophobie quand, lorsqu’il regarde une source lumineuse, il a des douleurs oculaires et d’importants maux de tête. La photophobie peut être la manifestation d’une simple migraine ou d’une maladie bénigne, voire dans certains cas d’une méningite. Parlez-en à un médecin.
5. Des vomissements
« En cas de méningite, les vomissements et les douleurs abdominales apparaissent assez tôt, généralement dans les 15 premières heures de l’infection« , explique le Dr Taha. Souvent provoqués par des changements de position, ces vomissements « en jet » se déclenchent sans effort et sans rapport avec les repas. En cas de vomissements associés à d’autres symptômes typiques de la méningite (nuque raide chez l’enfant ou l’adulte, nuque molle chez le bébé, céphalées, teint blême, fièvre, hypersensibilité à la lumière…), consultez rapidement un médecin qui pourra poser un diagnostic et envisager un traitement adapté.
6. Des douleurs dans les jambes
« Dans les premières heures de certaines méningites bactériennes (types W et C), les douleurs au niveau des jambes, des cuisses ou de la colonne vertébrale (rachialgies) sont à surveiller car elles peuvent être le signe d’une septicémie, explique l’expert. En passant dans le sang, la souche de la bactérie peut entraîner une inflammation des vaisseaux sanguins qui irriguent les jambes, ce qui provoque des douleurs. » Attention, une douleur aux jambes ou aux cuisses n’est pas forcément une manifestation d’une méningite. Elle peut l’être si elle est associée à d’autre signes comme de la fièvre, les extrémités des membres froides, des céphalées ou de la fièvre.
7. Des mains ou des pieds froids
« Les mains et les pieds très froids, voire gelés, est l’un des signes typiques de la méningite. Ce symptôme apparaît généralement pendant les 15 premières heures et s’accompagne d’une fièvre de plus de 38°C« , décrit notre interlocuteur. Si les mains et les pieds de votre enfant sont très froids et que vous n’arrivez pas à les réchauffer dans une couverture ou entre vos mains, consultez un médecin en urgence, surtout s’il a de la fièvre.
8. Des petites taches rouges sur la peau
« La méningite bactérienne peut débuter par des symptômes non spécifiques comme de la fièvre ou des vomissements. En revanche, des petites taches rouges ou pourpres sur la peau qui ne disparaissent pas à la pression du doigt peuvent être un signe spécifique de la méningite chez le bébé, l’enfant ou l’adulte et doivent alerter« , insiste le Dr Muhamed-Kheir Taha. il peut s’agir d’un purpura fulminans, une septicémie avec des lésions hémorragiques qui s’étendent très rapidement sur la surface de la peau. Un test simple pour reconnaître un purpura : prenez un verre transparent et pressez le fond du verre sur la tache. Si elle ne disparaît pas, il peut s’agir d’un purpura. Contactez les urgences : ils pourront mettre en place un traitement en urgence à base d’antibiotiques.
9. Un visage blême ou inexpressif
« Un teint blême ou un visage inexpressif sont des signes à surveiller. S’ils sont associés à d’autres symptômes comme de la fièvre ou des vomissements, consultez un médecin« , conseille notre interlocuteur. ► Chez le jeune enfant, des pleurs et des cris aigus inhabituels, un refus de s’alimenter et plus généralement « un enfant qui n’est pas comme d’habitude (teint gris, attitude molle…) peuvent être de véritable signes d’alerte, il est important de se fier à son instinct de parent et d’appeler le 15« , précise-t-il. ► Chez l’adolescent ou le jeune adulte, la méningite est plus difficile à détecter. Un changement de comportement, un repli sur lui-même, un isolement soudain, une tendance à se mettre en chien de fusil dans son lit, accompagnés d’un état général altéré sont des signes à ne pas négliger. Il est conseillé de consulter un médecin.
10. Une position en « chien de fusil »
« Une position en « chien de fusil », c’est-à-dire couché sur le côté, dos à la lumière, les jambes fléchies et la tête légèrement en arrière, peut être l’un des signes avant-coureurs de la méningite chez l’enfant ou l’adolescent« , explique le spécialiste. Observez votre enfant : s’il a souvent la tête en arrière et contractée en extension, cela peut révéler une raideur de la nuque. Mieux vaut rapidement consulter un médecin.
11. Une somnolence
« Un bébé, un enfant ou un adulte qui somnole et qui est plus irritable que d’habitude est à surveiller, indique le Dr Taha. Pour certaines méningites bactériennes ou les méningo-encéphalites virales, on constate des troubles de la conscience plus profonds comme une confusion mentale. C’est plus rare, mais ce sont également des symptômes d’alerte. » Une somnolence associée à d’autres signes typiques de la méningite (céphalées, raideur de la nuque, purpura…) est une urgence médicale.
Quels sont les symptômes d’une méningite chez l’enfant ?
Chez l’enfant en bas âge : des pleurs et des cris aigus inhabituels, une irritabilité anormale, une hypersensibilité au toucher, une fièvre, un refus de s’alimenter et des vomissements, une nuque molle et une fontanelle bombée, un teint gris ou d’aspect « marbré », des extrémités froides.
Quels sont les symptômes d’une méningite chez l’adulte ?
Chez l’adulte et l’enfant : des douleurs aux jambes ou aux articulations, une photophobie, une raideur de la nuque, des violents maux de tête, de la fièvre, un visage inexpressif, des vomissements, une confusion ou une somnolence, des extrémités froides et parfois, des convulsions.
Quels sont les symptômes d’une méningite chez l’adolescent ?
Chez l’adolescent : signes identiques que chez l’adulte avec en plus : un repli sur soi, un isolement permanent, une grande fatigue et une attitude « en chien de fusil ».
Merci au Dr Muhamed-Kheir Taha, directeur du Centre National de référence des méningocoques à l’Institut Pasteur.
Quelle est la définition d’une dysplasie ectodermique ?
Les dysplasies ectodermiques sont un ensemble de maladies rares. Elles se caractérisent par l’atteintes d’au moins deux dérivés de l’ectoderme, que sont les cheveux, les poils, la peau, les ongles, les dents et les glandes sudoripares. D’autres organes peuvent être touchés comme les glandes mammaires, la salive, la cornée et les glandes lacrymales. Selon la Haute Autorité de Santé (HAS), l’incidence mondiale de cette maladie est estimée à 1 cas pour 100 000 personnes.
Elle est la plus fréquente des DE, son incidence s’élevant entre 4 et 10/ 10 000 naissances. Elle se caractérise par l‘absence totale ou partielles de sueur, de dents (quand elles existent, elles sont coniques), de poils et de cheveux. Les cils et les sourcils sont rares et épars. Les personnes atteintes ne transpirent pas ou peu, ce qui les rend souvent intolérantes à la chaleur : les pics de températures entrainent chez eux des hyperthermies. Cette maladie peut également atteindre les glandes lacrymales, entrainant une absence de larmes (les yeux sont secs), responsables de maladies comme desconjonctivites et des kératites. La vision doit donc être surveillée de près. Les glandes présentes au niveau des muqueuses pulmonaires peuvent également être très diminuées, ce qui peut provoquer des infections pulmonaires, de l’asthme. Enfin, la peau des personnes souffrant de cette maladie est souvent sèche, eczémateuse, surtout durant l’enfance.
« Les spécialistes médicaux parlent de DE hypohidrotique dans le cas où il y a un peu de sueur, car ils ont constaté que parfois, il existe une très légère sudation au niveau des mains, de la face, du dos, ou des pieds…« , précise Franck Vermant.
Quelle est l’atteinte dentaire de la dysplasie ectodermique hypohidrotique (DEH) ?
La DEH est une maladie qui affecte également les dents. « Elle se caractérise par l’absence d’au moins 7 d’entre elles ainsi que des atteintes morphologiques, car elles prennent la forme d’un cône« , indique Franck Vermant.
Quelles sont les causes d’une dysplasie ectodermique ?
Ces maladies sont d’origine génétique. « Elles sont dues à une mutation sur un gène porté soit sur un autosome, soit sur le chromosome X, explique Franck Vermant. Pour la DEH liée à l’X (forme la plus fréquente, 70% des cas de DEH), les garçons porteurs de la mutation ont une forme complète de la maladie tandis que les femmes ont une forme atténuée, la plupart du temps, elles n’ont que des atteintes dentaires légères, une sudation diminuée et des cheveux fins« .
Quelle espérance de vie en cas de dysplasie ectodermique ?
Avec une prise en charge adaptée et précoce, les patient ont une espérance de vie normale.
Quels sont les symptômes d’une dysplasie ectodermique ?
Les principales manifestations de la maladie sont :
Une diminution ou une absence de sudation ;
Une absence de plusieurs dents voire l’absence totale ;
Un nez et une mâchoire supérieure étroits, ainsi qu’un front bombé ;
Des yeux écartés et éloignés ;
Une sécheresse de la peau et des yeux ;
Des ongles absents ou épaissis ;
Une faible pilosité et des cheveux fins, clairsemés et généralement très clairs ;
Peuvent également s’ajouter des atteintes ORL, comme une obstruction nasale ainsi que des inflammations et infections des voies respiratoires, en raison d’une absence de sécrétions au niveau du nez.
Comment pose-t-on le diagnostic d’une dysplasie ectodermique ?
Le diagnostic s’effectue par un examen clinique, en particulier au niveau de la peau et des dents car l’absence de temps temporaires chez l’enfant et une anomalie de leur forme sont des signes caractéristiques de la maladie. Ce sont d’ailleurs très souvent les dentistes qui alertent sur cette pathologie. Une analyse génétique est indiquée pour confirmer la maladie.
Quel traitement pour soigner une dysplasie ectodermique ?
Il n’existe pas à ce jour de traitement curatif. « Un traitement en phase II d’expérimentation pour les porteurs de DEH liée à l’X est en cours. Il permet principalement de rétablir la fonction de sudation, ce qui pallie aux éventuelles complications« , nous indique Franck Vermant. La prise en charge doit être pluridisciplinaire. Une équipe composée d’un dermatologue, d’un pneumologue, d’un chirurgien-dentiste, d’un psychologue et d’un généticien s’occupent du patient. La pose de prothèses dentaires est possible et conseillée dès deux ans et demi et doivent changer régulièrement au fur et à mesure de la croissance. Protéger sa peau et bien l’hydrater est aussi indispensable, ainsi que l’instillation régulière de gouttes dans les yeux pour les hydrater et pallier au manque de larmes
Merci à Franck Vermant, expert auprès de l’Association Française des Dysplasies Ectodermiques.
L’immunoglobuline A (IgA) est une classe d’anticorps présente dans le système immunitaire humain. « Les IgA se trouvent principalement dans les muqueuses et dans les sécrétions, telles que la salive, les larmes, le mucus respiratoire, les sécrétions intestinales et le lait maternel« , explique le Dr Zoé Thibaud, médecin biologiste. « Elles agissent en empêchant les bactéries, les virus et autres agents pathogènes d’adhérer à la surface des cellules dans ces zones muqueuses, aidant ainsi à prévenir les infections« . Les IgA sont produites par les plasmocytes, des cellules spécialisées du système immunitaire, en réponse à une infection ou à une stimulation antigénique. « Des niveaux élevés d’IgA dans les sécrétions muqueuses sont souvent associés à une bonne santé immunitaire ». Les IgA peuvent également être transférées de la mère à l’enfant pendant l’allaitement, offrant une protection temporaire contre les infections.
Quelles sont les indications du dosage ?
« Le dosage de l’immunoglobuline A (IgA) est prescrit avant tout dans le cadre d’un bilan d’infections chroniques ou un d’un bilan de suspicion de définit immunitaire« , poursuit le médecin. Il permettra également d’aider à diagnostiquer ou surveiller certaines maladies ou affections qui affectent le système immunitaire« . Parmi les autres indications d’un dosage de l’IgA : ► Diagnostic de la maladie cœliaque : « mais ce sont les IgA anti-transglutaminases ou les IgA anti-endomysium qui participent au diagnostic de maladie cœliaque et pas le dosage des IgA totales ». ► Surveillance de la maladie inflammatoire de l’intestin (MII) : « les niveaux d’IgA anti-saccharomyces cerevisiae (ASCA) peuvent être utilisés pour surveiller la progression de la MII ». ► « Le dosage des IgA fait enfin partie du bilan d’infections à répétition car un déficit en IgA est une forme de déficit immunitaire favorisant certaines infections ORL respiratoires (par exemple, des otites à répétition) ».
Quel est le taux normal d’immunoglobuline A ?
« Le dosage des IgA dans le sang n’est le reflet que des IgA qui sont fabriqués par la moelle osseuse et qui transitent dans le sérum, précise notre interlocutrice On ne dose pas les IgA des muqueuses et des sécrétions, propres aux réactions immunitaires locales« . Le taux normal d’immunoglobuline A (IgA) peut varier légèrement en fonction du laboratoire qui effectue le test, mais en général, il est d’environ 0,7 à 4,0 g/L dans le sang pour les adultes. « Cependant, il est important de noter que le taux d’IgA peut varier considérablement d’une personne à l’autre en fonction de l’âge, du sexe, de l’ethnie et d’autres facteurs. Les niveaux d’IgA peuvent également fluctuer en réponse à des infections, des maladies auto-immunes ou d’autres conditions médicales« .
Immunoglobuline A élevé : pourquoi ?
Il existe plusieurs facteurs qui peuvent expliquer un taux élevé d’immunoglobuline A (IgA). « Globalement toutes les infections chroniques et surtout celles localisées au niveau respiratoire, digestif ou cutané, répond la biologiste. Les hépatites virales peuvent aussi entrainer une forte augmentation de toutes les immunoglobulines« . Les maladies auto-immunes telles que la polyarthrite rhumatoïde, le lupus érythémateux systémique (LES) ou la sclérose en plaques peuvent aussi entraîner une production accrue d’IgA. « La cirrhose du foie est une maladie chronique qui provoque une cicatrisation du tissu hépatique. Les patients atteints de cirrhose peuvent avoir des niveaux élevés d’IgA. Tout comme ceux atteints par la maladie de Berger (néphropathie à IgA), une maladie auto-immune rare qui atteint les reins« . Enfin, cause rare, un cancer du sang de type myélome à IgA peut entrainer un taux élevé d’immunoglobuline A.
Immunoglobuline A bas : pourquoi ?
De même, un taux bas d’immunoglobuline A (IgA) peut être causé par plusieurs facteurs. On retrouve d’ailleurs certains facteurs qui engendrent parallèlement un taux élevé d’immunoglobuline A, comme certaines auto-immunes comme le lupus érythémateux systémique (LES) ou lamaladie de Crohn ou certains types de cancer du sang, comme le myélome multiple. « Un taux bas d’immunoglobuline peut être lié à un déficit en IgA, complète le Dr Thibaud. Il s’agit d’une condition génétique rare dans laquelle le corps ne produit pas suffisamment d’IgA. Les patients atteints d’insuffisance rénalepeuvent aussi avoir des niveaux bas d’IgA« . A noter que certains médicaments utilisés pour supprimer le système immunitaire, tels que les corticostéroïdes, peuvent réduire les niveaux d’IgA. « On peut également citer les infections virales, comme le CMV (cytomégalovirus) ou l’EBV (Epstein-Barr). Le déficit est alors de courte durée et spontanément résolutif« . Dans de nombreux cas, le système immunitaire peut compenser la diminution des niveaux d’IgA en produisant davantage d’autres types d’anticorps. « Cependant, les personnes atteintes d’un déficit en IgA peuvent être plus susceptibles aux infections respiratoires, gastro-intestinales et génito-urinaires« .
Merci au Dr Zoé Thibaud, médecin biologiste chez SYNLAB Hauts-de-France.