Les patients et les professionnels de santé doivent faire particulièrement attention car il y a un risque d’erreur médicamenteuse avec Neofordex® 40 mg, un médicament à base de dexaméthasone, alerte l’Agence du médicament (ANSM) dans un communiqué du 24 avril 2023. Ce médicament est indiqué, en association avec d’autres médicaments chez les adultes atteints de myélome multiple symptomatique, un type de cancer touchant certains globules blancs. Attention, à partir du 15 mai 2023 et pendant une durée de deux mois environ, deux comprimés différents vont coexister : les anciens comprimés et les nouveaux comprimés. Les anciens comprimés présentent une barre de sécabilité permettant de les couper en deux et d’en faire deux comprimés de 20 mg chacun. Problème : la moitié du comprimé qui n’est pas utilisée doit être jetée (sortie de son conditionnement, la moitié a été au contact de l’air ambiant et sa parfaite efficacité n’est plus garantie). Les nouveaux comprimés n’auront plus cette barre de sécabilitéet ne devront pas être coupés en deux au risque de se tromper dans la posologie. Pour éviter le risque d’erreur, les nouvelles boîtes comporteront un sticker jaune avec la mention « Attention – comprimés non sécables » sur leur face principale pour bien les différencier des boîtes contenant les comprimés sécables. En complément, l’indication « 40 mg » sera gravée sur l’une des faces du nouveau comprimé.
Neofordex® est un médicament commercialisé par le laboratoire CTRS qui a pour substance active la dexaméthasone, un (gluco)corticoïde de synthèse qui a un effet anti-inflammatoire et immunosuppresseur. Ce médicament est utilisé pour traiter les patients adultes atteints d’un myélome multiple symptomatique, un cancer du sang touchant les globules blancs qui produisent les anticorps, en association avec d’autres médicaments permettant de traiter le myélome multiple. Il agit sur l’organisme en empêchant les globules blancs d’attaquer le tissu sain, ce qui diminue l’inflammation et la prolifération des cellules cancéreuses. Il s’agit d’un médicament soumis à prescription hospitalière (liste I), une prescription réservée aux spécialistes en oncologie ou en hématologie, ou aux médecins compétents en cancérologie ou en maladies du sang. Il nécessite une surveillance particulière pendant le traitement
Quelles précautions pour les patients ?
→ Les patients ne doivent jamais couper un comprimé de Neofordex® qui comporte la gravure 40 mg et qui n’a pas de barre de sécabilité (ligne centrale au milieu)
→ Les patients doivent garder leurs comprimés de Neofordex® dans leur plaquette d’origine jusqu’à leur utilisation.
→ Le médecin décide de la dose et de la fréquence de prise qui peuvent varier selon la pathologie et les autres traitements associés. En général, la posologie habituelle de Neofordex® est de 40 mg une fois par jour mais le dosage et la fréquence de prise varient selon les autres médicaments administrés et l’état du patient. Certains patients peuvent se voir prescrire qu’un demi comprimé (20 mg). A noter que pour les posologies inférieures à 40 mg, il existe d’autres médicaments à base de dexaméthasone.
Ancien comprimé Neofordex® 40 mg
Nouveau comprimé Neofordex® 40 mg (à partir du 15 mai 2023)
Doté d’une barre de sécabilité permettant de les diviser en deux (deux moitiés de 20 mg chacune)
Non doté d’une barre de sécabilité (un seul comprimé de 40 mg)
Quelles précautions pour les professionnels de santé ?
Si la posologie indiquée pour les patients est inférieure à 40 mg de dexaméthasone, notamment pour des patients âgés et/ou fragiles, en fin de traitement ou dans les situations où cela est requis par le protocole thérapeutique, il est recommandé de prescrire d’autres spécialités à base de dexaméthasone. En France :
Des préparations pharmaceutiques de gélules de dexaméthasone peuvent être réalisées à différents dosages notamment 6, 10 et 20 mg.
La spécialité Dexliq® 4mg/ml solution buvable sera prochainement commercialisée.
Sources :
– Neofordex 40 mg (dexamethasone) : attention au risque d’erreur médicamenteuse avec le nouveau comprimé sans barre de sécabilité, ANSM, 24 avril 2023
– Base de données publiques des médicaments
– Neofordex, INN-dexaméthasone, Agence européenne du médicament (EMA)
Le chalazion est une inflammation d’une glande de la paupière appelée « glande de Meibomius ». Il n’est généralement pas grave mais peut être gênant. Plus on traite tôt un chalazion, moins il a de risque de s’enkyster. Qu’est-ce qui provoque des chalazions ? Comment le reconnaître et le différencier d’un orgelet ? Est-ce contagieux ? Quel traitement pour guérir d’un chalazion ? Expertise du DrLaura Moyal, Chirurgien Ophtalmologiste et oculopalpebral au Centre Ophtalmologique Sorbonne Saint-Michel (COSS) et à temps partiel à l’Hôpital National de la vision des 15-20.
Quelle est la définition d’un chalazion ?
Le chalazion est une inflammation de la « glande de Meibomius » située dans l’épiderme de la paupière, qui se caractérise par l’apparition soudaine d’une petite boule inflammatoire (non infectieuse) au niveau de la paupière.
Quelles sont les causes d’apparition d’un chalazion ?
En cas de chalazion, le meibum (l’équivalent du sébum de la peau mais au niveau de la paupière, qui constitue la partie grasse des larmes) s’épaissit et crée une sorte de « bouchon » au niveau de l’orifice de la glande de Meibomius. Comme la glande ne cesse de produire du meibum, ce dernier s’accumule au sein de la glande. La glande se met alors à gonfler au fur et à mesure que le meibum se stocke, créant une boule sous la peau.
Le chalazion est une inflammation d’une glande de la paupière alors que l’orgelet est une infection bactérienne (Staphylocoque doré) se produisant au niveau du follicule pilo-sébacé du cil. « L’orgelet est une petite boule avec à l’intérieur du pus, centré par un cil alors que le chalazion survient dans l’épaisseur de la paupière. Le chalazion n’est pas contagieux contrairement à l’orgelet. Le chalazion est beaucoup plus fréquent que l’orgelet« , tient à préciser notre interlocutrice.
Quels sont les symptômes d’un chalazion ? Douloureux ?
Le chalazion donne une tuméfaction (une boule inflammatoire) au niveau de la paupière. « Il peut être présent sur toute la hauteur de la paupière (et non pas qu’au bord des cils). Cette boule inflammatoire est gonflée, rouge et sensible à la palpation voire douloureuse« , précise le Dr Moyal.
Combien de temps dure un chalazion ?
Avec un traitement adapté, le chalazion peut guérir en quelques jours. Mais il arrive que le chalazion mette du temps à disparaître,parfois des mois, notamment quand il s’enkyste.
Le chalazion n’estpas contagieux car il s’agit d’une inflammation et non d’une infection.
Un chalazion est-il grave ?
Généralement, le chalazion est bénin et guérit avec un traitement approprié. « Il arrive parfois que le chalazion se complique et évolue en cellulite préseptale (inflammation généralisée des tissus mous de l’oeil), qui n’est pas forcément grave mais qui peut être impressionnante pour le patient (cela peut aller jusqu’au gonflement de la totalité de la paupière)« , explique le Dr Moyal. Et d’ajouter « attention aussi aux chalazions atypiques qui persistent ou qui présentent un signe de nécrose ou d’ulcération, ou en présence d’une perte de cils, surtout chez une personne âgée. Dans ce cas, il convient de faire un examen chez un praticien spécialisé pour éliminer un diagnostic différentiel, notamment de tumeur maligne de la paupière« .
Quels sont les facteurs de risque d’un chalazion ?
« Le chalazion peut survenir à n’importe quel âge, particulièrement chez des personnes qui ont tendance à faire des blépharites (inflammation chronique des bords des paupières) ou qui ont des paupières qui ont des dysfonctionnements des glandes meibomiennes, notamment en cas de rosacée oculo-cutanée« , décrit l’experte. L’apparition d’un chalazion peut également être favorisée par le diabète. Parmi les facteurs déclenchants d’un chalazion, il y a également le stress ou la fatigue intense. Egalement, des chalazions à répétition chez l’enfant peuvent parfois révéler une hypermétropie non corrigée.
Comment diagnostiquer un chalazion ?
Le diagnostic d’un chalazion est clinique et estfait par l’ophtalmologiste ou par un médecin généraliste.
Quel traitement pour soigner un chalazion ?
Le traitement de référence du chalazion est médical. Dans 90 à 95% des cas, le traitement médical suffit à faire partir le chalazion. Le traitement comporte deux parties :
► Des soins de paupière : « il faut chauffer la paupière afin de liquéfier le meibum, puis il faut masser le chalazion (en appuyant de l’extérieur de la paupière jusque vers le bord de la paupière) pour évacuer les sécrétions accumulées dans la glande en direction des cils. Si le chalazion est sur la paupière du bas, on fait un mouvement du bas vers le haut, si le chalazion est sur la paupière du haut, on fait un mouvement du haut vers le bas », détaille le Dr Moyal.
► Une pommade anti-inflammatoire et antibiotique qu’on met à l’intérieur de la paupière pour réduire l’inflammation. Généralement, c’est un traitement à faire deux fois par jour, à raison de 10 à 15 jours environ et qui est parfois associé à des collyres anti-inflammatoires et antibiotiques.
Quand opérer un chalazion ?
Quand le chalazion s’enkyste (la boule est indurée, visible, palpable lors de l’examen clinique, mais il n’y a plus de signes inflammatoires : donc plus de douleur ni rougeur…), le traitement médical est souvent inefficace. Dans ce cas, on peut envisager un traitement chirurgical. « On propose au patient une incision sous anesthésie locale par voie conjonctivale (autrement dit par l’intérieur de la paupière) afin de ne pas laisser de cicatrice visible. C’est une intervention rapide qui dure entre 5 à 10 minutes. Ensuite, il y a des soins post-opératoires qui durent une semaine à 10 jours« , explique notre interlocutrice.
Y a-t-il des gestes de prévention ?
« Pour les patients qui ont une blépharite chronique, le meilleur conseil à leur donner est de faire des soins de paupière quotidiennement pour éviter que les glandes se bouchent« , préconise le Dr Moyal. En cas de chalazion qui débute, il convient de traiter le plus vite possible. Plus on traite tôt un chalazion, moins il a de risque de s’enkyster.
Peut-on se maquiller ou mettre du mascara en cas de chalazion ?
« La pommade est grasse et peut faire baver le maquillage, mais il n’y a pas de contre-indication à se maquiller les yeux. Toutefois, il vaut mieux éviter de mettre du crayon sur les muqueuses à l’intérieur de l’œil afin que l’encre ne bouche pas les orifices, mais on peut se maquiller sur l’extérieur de la paupière (mascara, eye-liner)« , conclut notre experte.
Merci au Dr Laura Moyal, Chirurgien Ophtalmologiste et oculopalpébral (spécialisée en chirurgie de la cataracte et chirurgie réfractive, chirurgie esthétique et fonctionnelle des paupières) au Centre Ophtalmologique Sorbonne Saint-Michel à Paris (COSS) et également praticien à temps partiel à l’Hôpital National de la Vision des 15-20.
On l’appelle communément « le bouchon de cire d’oreille ». Le bouchon de cérumen est une accumulation de « cire » grasse et jaunâtre qui peut boucher l’oreille et favoriser les infections. « C’est exactement comme si vous portiez une boule Quiès« , résume le Dr Nils Morel, oto-rhino-laryngologiste et Président du Syndicat national des médecins spécialisés en ORL et chirurgie cervico-faciale, que nous avons interviewé. Quels sont les symptômes d’un bouchon dans l’oreille ? Peut-il partir tout seul ? Si non, comment le retirer ? Naturellement ?
C’est quoi un bouchon de cérumen ?
Le cérumen est une matière grasse, d’aspect cireux et de couleur jaunâtre, qui se situe dans les oreilles. « Il a un rôle protecteur pour l’oreille. Son caractère gras et cireux protège l’oreille de l’eau, piège les poussières et autres corps étrangers », précise d’emblée le Dr Nils Morel. En lubrifiant le tympan, le cérumen lui permet de se protéger contre les agressions extérieures et d’assurer sa fonction de transmission du son. Il est composé de sécrétions des glandes sébacées et cérumineuses, de cellules de peau morte et de poussières. Le cérumen s’écoule du conduit auditif de manière naturelle mais lorsqu’il est trop épais, il s’accumule et finit par former ce que l’on appelle un bouchon.
Parfois, une baisse d’audition (modérée et progressive)
Ces symptômes ne sont pas toujours spécifiques d’un bouchon de cérumen et peuvent aussi évoquer une otite. Il convient de demander conseil à son médecin.
Quelles sont les causes d’un bouchon de cérumen ?
► L’humidité, les baignades : « l’été, le cérumen peut se gonfler avec l’humidité, ce qui amène l’oreille à se boucher et peut favoriser une infection », explique le Dr Nils Morel.
► La qualité du cérumen quipeut influer sur la formation de bouchons. « Elle diffère d’un individu à l’autre. Certains ont un cérumen très sec, d’autres boueux », précise l’ORL.
► La présence d’un eczéma des oreilles pourra aussi modifier l’aspect du cérumen et mener à des bouchons.
► Une anomalie du conduit auditif (otite externe, présence de poils dans le conduit…)
► Le nettoyage répété du conduit auditif avec des cotons-tiges stimule la production de cérumen, et le tasse dans le fond du conduit auditif.
Comment retirer un bouchon de cérumen ?
► Nettoyer le conduit auditif : « Chez l’immense majorité des individus, le cérumen n’est pas un problème et un nettoyage de l’entrée du conduit auditif pourra être réalisé au maximum une fois par semaine, à l’aide d’un coton tige ou d’une petite curette.
► Consulter un ORL.Les personnes qui ont la malchance d’avoir un conduit auditif non autonettoyant devront consulter leur médecin pour se faire aider à retirer les amas de cérumen. Les situations peuvent être très variées et il n’y a pas une méthode universelle conseillée », note le docteur Morel. Pour enlever le bouchon, le médecin ORL peut se servir :
D’un mini-aspirateur
De pinces
De crochets
De curettes
D’une vision sous microscope
De céruminolytiques (Cerulyse®, Doculyse®…)
Des lavages irrigations des conduits
Comment éviter un bouchon de cérumen ?
« En prévention il faudra parfois éviter que l’eau rentre dans l’oreille, que le cérumen soit tassé par des écouteurs/bouchons anti-bruit/cotons tige… Pour le reste, c’est une question de forme d’oreille et de qualité de cérumen : certaines personnes ont un conduit auditif »parfait », d’autres ont une forme qui mène à l’accumulation du cérumen », explique le Dr Morel. Et difficile de faire quoique ce soit à ce propos !
Rappelons le mode d’emploi du coton tige : « Il n’est pas fait pour rentrer à l’intérieur du conduit, mais pour nettoyer les bords, enlever ce que l’on voit. Sinon, on risque de causer des irritations ou même des lésions au tympan », prévient-il.
Merci au docteur Nils Morel, oto-rhino-laryngologiste et Président du Syndicat national des médecins spécialisés en ORL et chirurgie cervico-faciale (SNORL).
Le glioblastome est une tumeur cérébrale de stade 4 c’est-à-dire très agressive. Chaque année environ 5000 nouveaux cas sont diagnostiqués en France. Les causes ne sont pas identifiées et les symptômes sont très variables même si certains ont été mis en avant pour diagnostiquer la maladie. Le pronostic vital est sensiblement engagé en cas de développement d’un glioblastome. Est-il héréditaire ? Et les symptômes ? Comment soigner le glioblastome ? Quelle espérance de vie ? Le point sur cette maladie à mauvais pronostic qui touche plus souvent l’homme que la femme et se développe en grande majorité entre 45 et 70 ans.
Définition : c’est quoi le glioblastome ?
Le glioblastome est une tumeur cérébrale qui touche les astrocytes, des cellules du système nerveux central. Il siège le plus souvent au niveau des hémisphères cérébraux mais peut être localisé partout dans le système nerveux central. Son évolution, généralement très rapide, se fait le plus souvent entre 2 et 3 mois. Il existe des glioblastomes primaires et des glioblastomes dits secondaires, issus de la transformation d’une tumeur initialement inoffensive en tumeur maligne. Dans la classification internationale des maladies, 10ème révision (CIM 10), le glioblastome est classé parmi les tumeurs malignes de l’encéphale : C71.
C’est quoi le stade 4 du glioblastome ?
Le glioblastome est une tumeur de grade IV, à savoir la plus agressive et au pronostic le plus sombre.
Quelles sont les causes du glioblastome ?
Généralement, le glioblastome se développe sans cause identifiée. Il semblerait cependant que l‘irradiation de l’encéphale en traitement d’une autre pathologie puisse favoriser son apparition quelques années plus tard.
Le glioblastome est-il héréditaire ?
Des anomalies génétiques et moléculaires ont par ailleurs été mises en avant, que ce soit pour les glioblastomes primaires ou secondaires.
Quels sont les symptômes du glioblastome ?
Les symptômes du glioblastome sont très variables et ne sont pas caractéristique de la maladie mais plutôt de la localisation et de la taille de la tumeur qui augmente la pression intracrânienne. Ils vont des maux de tête, aux nausées et vomissementsen passant par des troubles de l’humeur ou du comportement, une faiblesse d’un membre et parfois des crises d’épilepsie.
Comment diagnostiquer un glioblastome ?
L’interrogatoire met en évidence certains symptômes évocateurs de la maladie. S’en suit un examen neurologique complet qui permet d’évaluer le niveau de fonctionnement du système nerveux à l’aide de différents tests (réflexes, exercices musculaires, tests de langages …). En cas de suspicion de pathologie cérébrale, un scanner et une Imagerie à Résonance Magnétique (IRM) cérébraux confirment le diagnostic et permettent de localiser l’emplacement de la tumeur. Un examen anatomopathologique (biopsie) peut être effectué après localisation de cette dernière si elle est accessible à un prélèvement. C’est le seul examen qui permette d’affirmer le diagnostic.
Comment soigner le glioblastome ?
« Son traitement standardisé passe par une chirurgie d’exérèse la plus complète lorsqu’elle est possible, complétée par un traitement de radiothérapie et de chimiothérapie pendant 6 semaines avec une chimiothérapie en comprimés (Protocole STUPP)« explique le Dr Jean Ménard, oncologue « en cas de bonne réponse, le traitement est complété par une poursuite de chimiothérapie en comprimés 5 jours par mois pendant 6 mois ».
Quelle est l’espérance de vie lorsqu’on est atteint d’un glioblastome ?
D’après le Dr Jean Ménard, oncologue, « le pronostic du glioblastome reste sombre, avec une survie à 5 ans avoisinant les 5%, et un taux médian de survie entre 14 et 18 mois ».
Merci au Dr Jean Ménard, oncologue à l’Hôpital Saint-Louis à Paris.
Quelle est la définition d’une absence épileptique ?
L’épilepsie est une maladie neurologique qui touche plus de 650 000 personnes en France. Parmi les types de crises possibles, l’absence épileptique, autrefois appelée « petit mal », touche beaucoup de patients épileptiques. Certaines personnes ne sont touchées que par des absences quand d’autres peuvent avoir aussi d’autres types de crises comme des crises tonico-cloniques. Peu connue, l’absence épileptique correspond à « une rupture de contact avec l’environnement, explique Christophe Lucas, président de l’association Épilepsie France. Cela dure en général quelques secondes, voire une ou deux minutes mais rarement plus. »
Comment reconnaître une absence épileptique ? Quels symptômes ?
La personne qui a une absence a souvent le regard dans le vide, est indifférente aux paroles des autres personnes ou à ce qu’il se passe autour d’elle et semble déconcentrée. « Généralement, la personne continue de faire ce qu’elle était en train de faire mais de façon automatique, sans en avoir conscience. Cela peut être très dangereux pour elle car selon l’action elle peut risquer de se blesser. »
Qu’est-ce qui provoque une absence épileptique ?
L’absence épileptique est causée par des décharges électriques anormales et répétitives issues du cortex cérébral. Ces décharges entraînent un dysfonctionnement du système nerveux central. On assiste alors à une crise qui prend parfois la forme d’une altération de la conscience. L’absence épileptique touche toutes les formes d’épilepsie, à savoir :
► Les épilepsies dites connues : « Elles sont liées à un accident de la vie comme une chute et peut engendrer des stigmates dans le cerveau. »
► Les épilepsies génétiques : « Elles sont dues à une mutation ou une modification d’un gène ou de plusieurs gènes. Aujourd’hui 44 syndromes génétiques ont été identifiés »
► Les épilepsies idiopathiques ou non connues : « Pour ces formes-là, bien que les recherches avancent, aucune raison particulière ne peut expliquer l’apparition de l’épilepsie.«
Quelles sont les causes d’une absence épileptique chez l’enfant ?
« Les causes et origines d’une absence chez l’enfant sont les mêmes que chez l’adulte », assure Christophe Lucas. En revanche, le diagnostic chez l’enfant est très difficile. « En milieu scolaire, les professeurs, qui ne connaissent pas bien la pathologie, relèvent que l’enfant est tête en l’air, pas concentré, fatigué… Même chez le médecin, les symptômes peuvent être ignorés et cela engendre donc un retard de diagnostic considérable », déplore-t-il.
Comment traiter une absence épileptique ?
Il faut savoir que l’on ne guérit pas d’une épilepsie sauf dans de très rares cas grâce à la chirurgie. Le traitement permet uniquement de diminuer l’intensité ou la fréquence des crises. Trois traitements antiépileptiques sont souvent utilisés dans la prise en charge des absences épileptiques : le valproate, l’éthosuximide et la lamotrigine. D’autres traitements peuvent être proposés mais sont moins efficaces. Cependant, « environ 30% des patients épileptiques ne sont pas réceptifs aux traitements, ils sont dits pharmacorésistants. Pour les patients faisant des absences, le risque de pharmacorésistance est de 20%. Il s’agit de l’une des principales problématiques dans la prise en charge de l’épilepsie ». Les traitements peuvent également entraîner des effets indésirables tels que des difficultés de concentration, une hyperactivité, une fatigue importante ou encore des troubles alimentaires comme la boulimie ou l’anorexie. Enfin, il est important de savoir quelle conduite à tenir si l’on se trouve avec une personne en pleine absence : « Il faut être vigilant afin qu’elle ne se mette pas en danger mais cela ne sert à rien d’interagir avec elle, de lui parler ou de la toucher pour l’aider à sortir de la crise car cela n’a généralement aucun intérêt.«
Merci à Christophe Lucas, président de l’association Épilepsie France.
La sigmoïdite est une inflammation de la partie du côlon qu’on appelle « sigmoïde » et plus particulièrement des diverticules. Elle se manifeste par divers symptômes dont de fortesdouleurs dans le bas du ventre. Il existe plusieurs traitements pour la soigner. Certaines précautions alimentaires sont à adopter pour soulager les crises. Quelles sont les causes de la sigmoïdite ? Comment établir le diagnostic ? Quels sont les aliments à éviter ? Comment calmer une crise de sigmoïdite ?
Définition : c’est quoi la sigmoïdite ?
Sigmoïde est un adjectif qui désigne quelque chose en forme de « S ». On parle notamment de côlon sigmoïde, parfois du sigmoïde tout court, pour définir la partie terminale du gros intestin ou côlon, située entre le côlon descendant et le rectum. Le côlon sigmoïde est la partie du côlon la plus touchée dans les inflammations des diverticules, sortes de petites poches développées aux dépens de la paroi colique : on parle alors souvent de sigmoïdite aiguë diverticulaire. La sigmoïdite est une inflammation ou une infection de la partie du côlon appelée « sigmoïde » et plus particulièrement des diverticules qui y sont présents. Les diverticules sont des petites hernies de la muqueuse, paroi interne de nombreux organes, situées dans le gros intestin. Ils se forment au niveau de zones de faiblesse de la paroi : on parle de diverticulose. Lorsqu’ils apparaissent, ils créent des sillons où peuvent se loger les bactéries, ce qui peut provoquer une inflammation : on parle alors de diverticulite sigmoïdienne, ou sigmoïdite diverticulaire.
Quels sont les symptômes de la sigmoïdite ?
« Les diverticules sont asymptomatiques, c’est leur complication qui génère des symptômes » avance d’emblée le Dr Tarrerias, gastro-entérologue et proctologue avant de poursuivre : « Il peut s’agir de l’infection d’un diverticule (diverticulite), du sigmoïde (sigmoïdite), voire d’un abcès et plus rarement d’une péritonite ou d’une fistule. » Le diverticule peut également saigner en cas d’inflammation et induire une hémorragie en particulier si le patient prend des anticoagulants. La sigmoïdite est une pathologie qui se manifeste par de fortes douleurs dans le bas du ventre, principalement au niveau de la fosse iliaque gauche, la fosse iliaque étant la partie basse de l’abdomen ; une fièvre modérée peut également être associée.
Quelles sont les causes de la sigmoïdite ?
Les causes de la sigmoïdite sont mal connues, mais une alimentation pauvre en fibres pourrait être un facteur favorisant.
Quand consulter pour une sigmoïdite ?
Les symptômes peuvent facilement être confondus avec ceux d’autres atteintes digestives. Une constipation qui persiste, des douleurs inhabituelles dans le bas du ventre à gauche, du sang dans les selles et des nausées doivent amener à consulter.
Comment diagnostiquer une sigmoïdite ?
Pour confirmer la sigmoïdite, des examens complémentaires sont prescrits comme le bilan sanguin, pour rechercher des marqueurs de l’inflammation ainsi que le scanner, qui est le meilleur examen pour confirmer la diverticulite sigmoïdienne.
Il faut éviter les pépins des fruits et légumes
Quels traitements pour soigner une sigmoïdite ?
Première recommandation du Docteur Tarreiras dès la confirmation du diagnostic : « Le patient doit être laissé à jeun dans les formes graves, ou mis au régime sans résidus. »Des antibiotiques sont également donnés, généralement pour une durée de 3 semaines.
Quand opérer d’une sigmoïdite ?
La gastro-entérologue explique que la chirurgie est aujourd’hui rarement privilégiée : « On évite le plus possible la sigmoïdectomie chirurgicale, préférant le drainage d’un abcès sous contrôle radiologique. La sigmoïdectomie est réservée aux formes sténosées du sigmoïde et compliquées d’occlusion ou de subocclusion. »
Quels aliments éviter en cas de sigmoïdite ?
Durant une dizaine de jours, le régime alimentaire fait également partie du traitement. Le patient doit respecter un régime sans résidus, ce qui permet de mettre les intestins au repos. Divers aliments riches en fibres doivent être évités, comme les légumes, les fruits, le pain, le lait et les laitages, les charcuteries… Les aliments autorisés sont les viandes, les poissons, les pâtes, le riz, les produits sucrés, les fromages à pâte cuite, les biscottes. Certains aliments peuvent être consommés selon certaines règles de préparation.
Comment éviter la sigmoïdite ?
Pour prévenir l’apparition ou la réapparition de la sigmoïdite, le docteur Tarrerias recommande surtout le traitement de la constipation :« La réduction de l’hyperpression dans le côlon limiterait la formation des diverticules et il est certain que la régularisation du transit évite la formation de stercolithes (petits amas de selles dures) qui viennent se bloquer dans les diverticules générant leur inflammation et leur saignement. » En cas de diverticulose il est donc indispensable d’utiliser des régulateurs du transit au long cours, ou un régime riche en fibres. La gastro-entérologue conclut avec un dernier conseil : « Il faut en revanche éviter les pépins qui se stockent dans les diverticules : épépiner les tomates et faire attention aux pépins de raisins. »
Quelles sont les complications de la sigmoïdite ?
Si la sigmoïdite n’est pas prise en charge rapidement, elle entraîner des complications :
formation d’un abcès caractérisé par une exacerbation des signes cliniques
rupture de la paroi du côlon soit dans la cavité péritonéale (membrane qui entoure les organes abdominaux), responsable d’une péritonite, soit dans un autre organe situé à proximité. On parlera alors de fistule.
Merci au Docteur Anne-Laure Tarrerias, gastro-entérologue et proctologue à Paris.