Lors d’un entretien avec nos confrères de Midi Olympique le 23 avril 2023, le journaliste sportif Matthieu Lartot et « voix du rugby » de France Télévisions indique avoir souffert pendant son adolescence d’une forme très rare de cancer au niveau des articulations du genou droit, une maladie appelée synovialosarcome. Après une rechute 26 ans plus tard, le journaliste désormais âgé de 43 ans, a annoncé qu’il allait devoir se faire amputer de la jambe droite « pour une question de survie« , confie-t-il. « Il y avait 1 à 5% de chance que ça arrive et c’est arrivé« , avait-il précisé sur son compte Instagram. Selon un article de la Revue Marocaine de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique (2020), le synovialosarcome est une tumeur rare et agressive des tissus mous affectant essentiellement les grosses articulations comme les genoux. Cette tumeur est associée à un mauvais pronostic et a un fort risque de métastases.
Qu’est-ce qu’un cancer du genou ou synovialosarcome ?
Les synovialosarcomes sont des tumeurs malignes de tissus mous qui se développent habituellement dans le voisinage des tendons, des bourses ou des capsules articulaires, notamment aux membres inférieurs, préférentiellement au niveau du creux poplité du genou. Le synovialosarcome représente 6 à10% des sarcomes des tissus mous (moins de 1 000 cas par an en France), rapporte l’Université de Tours citant les chiffres de l’Organisation mondiale de la Santé.
Quels sont les symptômes d’un cancer du genou ?
Le synovialosarcome entraîne peu de signes spécifiques et l’examen clinique est en général « pauvre ». La tumeur évolue de manière insidieuse. Cette forme de cancer pourrait néanmoins être évoquée devant :
Des douleurs du genou inexpliquées, évoluant insidieusement
Un inconfort à la marche
Une tuméfaction et une ulcération au niveau du genou
Une altération de l’état général
Une anémie qui peut témoigner de l’évolution agressive du processus tumoral
Quel est l’âge d’apparition du cancer du genou ? A l’âge adulte ?
Les synovialosarcomes seraient plus fréquents chez les adolescents et adultes jeunes (15 à 45 ans) avec une prévalence majoritaire chez l’homme (sex ratio de 3 pour 1 en faveur de l’homme).
Quel est son pronostic de survie ?
Dans la littérature scientifique, le taux de survie d’un synovialosarcome est estimé à 55% à 5 ans, rapportent des médecins qui ont publié une étude sur les synovialosarcomes en 2014 dans la revue National Library of Medicine. Chez l’enfant, le taux de survie sans récidive varie entre 67-75%. Ils indiquent que ces tumeurs sont généralement de haut grade, caractérisées par un risque élevé de récidives locales et une propension à former des métastases. Les médecins du Service de traumato-orthopédie II de l’Hôpital Militaire d’Instruction Mohamed V de Rabat au Maroc confirment que le pronostic est grevé par un important risque de récurrences locales (en moyenne 20 à 40% de risque de récidive) et de métastases (en moyenne 40 à 70% de risque). Ils détaillent que 30 à 75% des synovialosarcomes compteront, au cours de leur évolution, une localisation secondaire au niveau des poumons (métastases pulmonaires). Des métastases ganglionnaires ou osseuses (plus rarement) peuvent également être retrouvées. « Cette atteinte conditionne véritablement le pronostic en entraînant la majorité des décès« , précisent-ils.
Quels sont les facteurs de risque ou causes d’un synovialosarcome ?
Comme pour la plupart des sarcomes des tissus mous, l’origine tissulaire du synovialosarcome est encore inconnue et les facteurs de risques de cette tumeur ne sont pas clairement établis, précise la classification de l’OMS de 2002.
Quels examens d’imagerie pour le détecter ?
Du fait d’une croissance lente (2 à 4 ans), d’une taille modérée (généralement < 5cm) et d’un aspect parfois homogène et bien limité, la tumeur peut être à tort reconnue comme bénigne, indique l’Université de Tours. L’examen clinique et radiologique ne sont pas d’un grand secours pour le diagnostic du synovialosarcome. « A la radiographie standard, près de 50% des tumeurs ne sont pas visibles en raison de leur petite taille et de la localisation (périphérique ou axiale)« , poursuit l’Université de Tours. Néanmoins, l’IRM bien que non spécifique est indispensable pour orienter le diagnostic (une IRM peut montrer un processus tumoral au niveau des tissus et une potentielle atteinte osseuse) et devra être confirmé par l’examen histologique ou biopsie chirurgicale. Un bilan d’extension peut montrer des localisations secondaires.
Quel traitement pour soigner un cancer du genou ?
Selon l’étude publiée dans la revue National Library of Medicine, le traitement de référence du synovialosarcome repose sur l’association de la chirurgie à la radiochimiothérapie (combinaison de radiothérapie et de chimiothérapie). La chirurgie est une « exérèse large », qui consiste à retirer une tumeur en découpant la zone de peau dans laquelle elle est située, ainsi que le tissu sain situé au contact de la tumeur. Dans les cas les plus sévères, une amputation et une désarticulation du membre peuvent être nécessaires. « Le traitement est complexe et onéreux, nécessitant la mise en œuvre d’une équipe pluridisciplinaire qui conjugue les compétences de radiologue, pathologiste, chirurgien orthopédiste, oncologue, radiothérapeute, psychiatre pour analyser, discuter, arrêter la conduite à tenir et informer le patient en toute transparence« , précisent les médecins et auteurs de l’étude.
Sources :
– Revue Marocaine de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique, 2020
– Contrôle de la progression tumorale dans les sarcomes, Académie de Médecine, 2015
– Résultats du traitement du synovialosarcome des membres, National Library of Medicine, 2014
– OMS : Tumeurs de différenciation incertaine malignes, Université de Tours, 2009
Les patients et les professionnels de santé doivent faire particulièrement attention car il y a un risque d’erreur médicamenteuse avec Neofordex® 40 mg, un médicament à base de dexaméthasone, alerte l’Agence du médicament (ANSM) dans un communiqué du 24 avril 2023. Ce médicament est indiqué, en association avec d’autres médicaments chez les adultes atteints de myélome multiple symptomatique, un type de cancer touchant certains globules blancs. Attention, à partir du 15 mai 2023 et pendant une durée de deux mois environ, deux comprimés différents vont coexister : les anciens comprimés et les nouveaux comprimés. Les anciens comprimés présentent une barre de sécabilité permettant de les couper en deux et d’en faire deux comprimés de 20 mg chacun. Problème : la moitié du comprimé qui n’est pas utilisée doit être jetée (sortie de son conditionnement, la moitié a été au contact de l’air ambiant et sa parfaite efficacité n’est plus garantie). Les nouveaux comprimés n’auront plus cette barre de sécabilitéet ne devront pas être coupés en deux au risque de se tromper dans la posologie. Pour éviter le risque d’erreur, les nouvelles boîtes comporteront un sticker jaune avec la mention « Attention – comprimés non sécables » sur leur face principale pour bien les différencier des boîtes contenant les comprimés sécables. En complément, l’indication « 40 mg » sera gravée sur l’une des faces du nouveau comprimé.
Neofordex® est un médicament commercialisé par le laboratoire CTRS qui a pour substance active la dexaméthasone, un (gluco)corticoïde de synthèse qui a un effet anti-inflammatoire et immunosuppresseur. Ce médicament est utilisé pour traiter les patients adultes atteints d’un myélome multiple symptomatique, un cancer du sang touchant les globules blancs qui produisent les anticorps, en association avec d’autres médicaments permettant de traiter le myélome multiple. Il agit sur l’organisme en empêchant les globules blancs d’attaquer le tissu sain, ce qui diminue l’inflammation et la prolifération des cellules cancéreuses. Il s’agit d’un médicament soumis à prescription hospitalière (liste I), une prescription réservée aux spécialistes en oncologie ou en hématologie, ou aux médecins compétents en cancérologie ou en maladies du sang. Il nécessite une surveillance particulière pendant le traitement
Quelles précautions pour les patients ?
→ Les patients ne doivent jamais couper un comprimé de Neofordex® qui comporte la gravure 40 mg et qui n’a pas de barre de sécabilité (ligne centrale au milieu)
→ Les patients doivent garder leurs comprimés de Neofordex® dans leur plaquette d’origine jusqu’à leur utilisation.
→ Le médecin décide de la dose et de la fréquence de prise qui peuvent varier selon la pathologie et les autres traitements associés. En général, la posologie habituelle de Neofordex® est de 40 mg une fois par jour mais le dosage et la fréquence de prise varient selon les autres médicaments administrés et l’état du patient. Certains patients peuvent se voir prescrire qu’un demi comprimé (20 mg). A noter que pour les posologies inférieures à 40 mg, il existe d’autres médicaments à base de dexaméthasone.
Ancien comprimé Neofordex® 40 mg
Nouveau comprimé Neofordex® 40 mg (à partir du 15 mai 2023)
Doté d’une barre de sécabilité permettant de les diviser en deux (deux moitiés de 20 mg chacune)
Non doté d’une barre de sécabilité (un seul comprimé de 40 mg)
Quelles précautions pour les professionnels de santé ?
Si la posologie indiquée pour les patients est inférieure à 40 mg de dexaméthasone, notamment pour des patients âgés et/ou fragiles, en fin de traitement ou dans les situations où cela est requis par le protocole thérapeutique, il est recommandé de prescrire d’autres spécialités à base de dexaméthasone. En France :
Des préparations pharmaceutiques de gélules de dexaméthasone peuvent être réalisées à différents dosages notamment 6, 10 et 20 mg.
La spécialité Dexliq® 4mg/ml solution buvable sera prochainement commercialisée.
Sources :
– Neofordex 40 mg (dexamethasone) : attention au risque d’erreur médicamenteuse avec le nouveau comprimé sans barre de sécabilité, ANSM, 24 avril 2023
– Base de données publiques des médicaments
– Neofordex, INN-dexaméthasone, Agence européenne du médicament (EMA)
Les sarcomes sont des tumeurs rares. Ils représentent chez l’adulte environ 1 % de tous les cancers qui sont diagnostiqués. En revanche, la proportion de sarcomes est un peu plus élevée en pédiatrie (10 à 12 % de l’ensemble des cancers chez l’enfant). Ces tumeurs sont extrêmement complexes et surtout extrêmement hétérogènes. Dans les classifications reconnues de sarcomes, il existe plus de 150 sous-types différents de sarcomes bien identifiés, qui sont extrêmement différents à la fois d’un point de vue clinique, d’un point de vue anatomo-pathologique (c’est-à-dire l’aspect des cellules tumorales au microscope) et d’un point de vue biologique et moléculaire.
« Le sarcome est un cancer qui se développe à partir du tissu de soutien, explique le Dr Sarah Watson, médecin chercheuse au sein du département d’Oncologie Médicale et de l’équipe Génétique et Biologie des Tumeurs Pédiatriques de l’Institut Curie. Le tissu de soutien, il y en a globalement partout dans l’organisme : dans les tissus mous, dans les viscères et dans tissus durs (os et cartilages). De ce fait, les sarcomes sont des tumeurs ubiquitaires, c’est-à-dire qu’elles peuvent se développer absolument partout dans l’organisme. » « Aujourd’hui, on les distingue et on les diagnostique en fonction de leurs caractéristiques essentiellement anatomo-pathologiques (apparence des cellules). Si, par exemple, des cellules tumorales ressemblent un peu à du tissu graisseux, on va appeler ça un liposarcome. Si les cellules tumorales ressemblent plus à un tissu musculaire strié, on va appeler ça un rhabdomyosarcomes (RMS). On les distingue de plus en plus aussi selon leurs critères moléculaires. C’est-à-dire qu’on va aller rechercher des altérations moléculaires qui sont vraiment spécifiques de certains sous types et qui sont majeures pour le diagnostic et dans le choix des traitements. »
C’est une distinction clinique basique qui est faite au départ : soit c’est un sarcome des tissus durs (os, cartilage), soit un sarcome des tissus mous (muscle, tissu graisseux, viscères, nerfs, vaisseaux, tendons…). On retrouve une très grande hétérogénéité, différents sous types, en fonction des cellules, de l’aspect des cellules et de leurs caractéristiques anatomo-pathologiques et moléculaires. « Les localisations les plus fréquentes des sarcomes des tissus mous sont pour moitié au niveau d’un membre (inférieur ou supérieur), à 45 % au niveau du tronc (thorax, abdomen ou muscles de la paroi thoracique ou de la paroi abdominale) et pour 5 % à partir de la zone tête et cou« , détaille le médecin.
Les symptômes sont très variables en fonction de la localisation et du type de sarcome. « Pour un sarcome des tissus mous, la présence d’une boule/d’une masse de localisation profonde et de critère évolutif (qui bouge et qui grossit) doit alerter et pousser le patient à consulter », ajoute notre interlocutrice. Il peut également avoir des douleurs, des troubles du transit (en cas de localisation intraabdominale), des fractures (sarcome osseux), douleurs osseuses, altération de l’état général, difficultés respiratoires…
En moyenne, tout type de sarcome pris au stade précoce, opérable, la survie à 5 ans est d’environ 80 %. « En revanche, quand la maladie est diagnostiquée à un stade métastatique, les taux de survie à 5 ans chute à 15-20 %« , conclut notre interlocutrice.
C’est un sous-type de sarcome extrêmement rare qui fait partie de la famille des sarcomes des tissus mous. « Il va se développer à partir des vaisseaux lymphatiques ou des vaisseaux sanguins, explique la spécialiste. Il se caractérise initialement par des manifestations cutanées avec des taches nodulaires au niveau de la peau, qui ont une couleur un petit peu violacé, brunâtre. Il peut également avoir des manifestations au niveau des muqueuses (bouche ou muqueuses digestives) et des métastases à distance comme des atteintes pulmonaires, hépatiques ou osseuses. » Le sarcome de Kaposi est dans l’immense majorité des cas, lié à une infection à un virus (HHV8) qui touche très souvent des patients présentent des affaiblissements considérables de leur système immunitaire. « C’est pour cela que l’on a vu une explosion des cas de sarcomes de Kaposi au moment de l’épidémie de Sida : l’affaiblissement des défenses immunitaires des patients atteints s’accompagnaient d’infections à ce type de virus et à ces manifestations. » Ces tumeurs se traitent par des approches multimodales qui vont associer des techniques chirurgicales (quand la maladie est très localisée), à de laradiothérapie, ou à de la chimiothérapie.
C’est un sarcome osseux. C’est la deuxième tumeur osseuse primitive la plus fréquente chez l’adolescent (13 ans) et l’adulte jeune après l’ostéosarcome. Dans plus de 90% des cas, cette tumeur se développe à partir de l’os. Les localisations les plus fréquentes sont les membres inférieurs, le bassin, parfois les membres supérieurs ou au niveau costal. De façon très rare, il peut avoir des sacomes d’Ewing extra-osseux, qui se développent donc dans les tissus mous. « Ça a été l’un des premiers sarcomes pour lequel on a identifié l’anomalie moléculaire majeure qui est responsable de cette pathologie. Elle a été identifiée à l’Institut Curie par l’équipe du Dr Olivier Delattre qui a mis en évidence que le sarcome d’Ewing était associé dans presque 100% des cas à une translocation chromosomique (un échange de matériel génétique entre 2 chromosomes, le 11 et le 22). Cette translocation chromosomique va aboutir à fusionner 2 gènes, qui sont normalement distincts, et donc à conduire à l’expression d’un gène anormal appelé oncogène de fusion qui va être responsable de la transformation tumorale et du développement du cancer. On essayer de développer aujourd’hui des approches thérapeutiques qui vont être basées sur la connaissance biologique de cette tumeur. » Malgré le fait que près de 30% des patients ont des métastases au diagnostic, on arrive à guérir la majorité des patients en combinant des approches multimodales (chimiothérapie en pré et post opératoire, exérèse de la tumeur primitive et radiothérapie).
Dans la majorité des cas, on ne connait pas les causes des sarcomes. Ils sont en général sporadiques (pas associés à des prédispositions particulières). Comme facteurs de risque environnemental reconnu, on peut citer :
L’exposition à des radiations (par exemple la radiothérapie)
L’exposition à certains produits chimiques
Une inflammation chronique d’un tissu (et en particulier un lymphœdème chronique)
« Le développement d’un sarcome peut survenir seulement 10 ans ou 15 ans après le survenu de ces facteurs d’exposition », note le Dr Watson. « Et seulement 1 % des sarcomes sont associés à des syndromes héréditaires très rares comme le syndrome de Li-Fraumeni. »
C’est un diagnostic difficile car le sarcome est une maladie qui est mal connue et rare.« Il faut que les patients qui ont une suspicion de sarcome soient référés d’emblée dans des centres experts, insiste le médecin. C’est le réseau Netsarc (Centre expert des cancers rares labellisé par l’Institut national du Cancer) qui a été mis en place par le professeur Jean-Yves Blay. Au sein de ces centres, on va pouvoir faire tout un bilan diagnostic qui va associer une imagerie spécifique (IRM, scanner, voire TEP-scan pour s’assurer qu’il n’y a pas de métastases à distance ou pour caractériser l’extension des métastases à distance) à un examen anatomo-pathologique (biopsie de la lésion). Ensuite des anatomo-pathologistes vont analyser la biopsie pour déterminer le sous-type de sarcome et décider des analyses moléculaires qu’il va falloir faire pour bien typer la maladie. »
Les traitements passent la prise en charge dans l’un des 20 centres expert répartis sur toute la France. « L’approche est multi modale : la chirurgie reste la pierre angulaire du traitement des sarcomes à un stade localisé, associée à de la radiothérapie pour le contrôle local (en pré ou en post-opératoire) et de la chimiothérapie. Et pour les pathologies métastatiques (maladies avancées), on va privilégier des traitements systémiques, parfois drivés par la biologie des tumeurs, comme la chimiothérapie, et depuis quelques années l’immunothérapie et les thérapies ciblées. »
Merci au Dr Sarah Watson, médecin chercheuse au sein du département d’Oncologie Médicale et de l’équipe Génétique et Biologie des Tumeurs Pédiatriques de l’Institut Curie.
Les oxyures désignent les vers qui colonisent parfois l’intestin humain. Ils pénètrent dans le tube digestif par le biais des aliments et des ongles. Les vers intestinaux causent des démangeaisons anales nocturnes. Dès l’apparition des premiers symptômes, il est impératif de consulter un médecin. C’est quoi les oxyures ? Comment attrape-t-on des oxyures ? Comment savoir si on a des vers intestinaux ? Infos, photo et conseils pour éviter les récidives.
Définition : c’est quoi les oxyures ?
« Les vers intestinaux sont des helminthes parasites du tube digestif de l’homme. Il y a plusieurs espèces de vers qui peuvent parasiter nos intestins classés en vers ronds et vers plats » détaille le Pr Izri, chef du service de Parasitologie-Mycologie de l’Hôpital Avicenne. Avant d’ajouter : « Parmi les plus fréquents des vers ronds, il y a en France l’oxyure (Enterobius vermicularis). Parmi les vers plats en France, il y a le ténia. » Les oxyures sont des vers parasites du tube digestif qui ressemblent à de petites fils blancs mesurant environ 0,5 à 1 cm de long. Ils atteignent essentiellement les enfants, les personnes âgées et les personnes souffrant de troubles psychiatriques.
Comment attrape-t-on des oxyures ?
Les oxyures pénètrent dans le tube digestif par le biais des aliments et notamment des ongles contaminés par les œufs des oxyures. Une fois ingérés, les œufs vont donner naissance à une larve qui s’installe dans le colon et devient adulte au bout d’un mois. Les femelles fécondées migrent jusqu’au niveau de l’anus où elles s’accrochent en mordant la marge anale pour pondre des milliers d’œufs. sur la marge anale. Les oxyures peuvent se retrouver dans le coecum et parfois chez la fillette au niveau de la vulve. Les oeufs sont très résistants et peuvent survivre plusieurs mois en dehors de l’organisme, par exemple sur les vêtements ou le lit.
Quels sont les symptômes des oxyures ?
Les symptômes dépendent du vers. Les oxyures provoquent habituellement des démangeaisons anales, le plus souvent la nuit, et une insomnie. Chez la fillette, on observe parfois une vulvo-vaginite. Des lésions secondaires aux démangeaisons, comme une irritation de l’anus peuvent survenir. Des douleurs abdominales et une diarrhée sont plus rarement constatées.
Quand consulter pour des oxyures ?
Dès l’apparition des premiers symptômes listés ci-dessus, il est impératif de consulter un médecin.
Lors de la consultation, le médecin pratiquera différents tests afin de confirmer la présence de vers. Pour les oxyures, un examen de l’anus au moment des démangeaisons permet parfois de retrouver les vers filiformes blanchâtres. Au laboratoire, le diagnostic de l’oxyurose est réalisé par la mise en évidence des œufs à l’aide d’un scotch-test anal réalisé le matin avant toute toilette. L’observation au microscope du ruban adhésif permet de retrouver les œufs et parfois les vers. La présence d’oxyures adultes est parfois observée dans les selles…
Traitement : comment se débarrasser des oxyures ?
Un traitement anti-parasitaire (de type Fluvermal®) doit être prescrit pour se débarrasser des oxyures. Il faut souvent renouveler au moins deux semaines plus tard.
Comment éviter les oxyures à répétition ?
La récidive est assez fréquente pour les oxyures. Quelques mesures simples permettent d’éviter les récidives comme nettoyer, passer l’aspirateur, aérer, désinfecter la literie, les vêtements, les jouets, ne pas secouer la literie afin d’éviter la dissémination des oeufs, se laver les mains régulièrement et plus particulièrement avant de manger et après être allé aux toilettes, avoir les ongles de mains courts et ne pas se ronger les ongles.
Merci au Pr Mohand Arezki Izri, chef du service de Parasitologie-Mycologie de l’Hôpital Avicenne.
Remède de nos grands-mères, le citrate de bétaïne est LE médicament à avoir à la maison ou dans son sac quand on a du mal à digérer ! « Il est indiqué particulièrement quand on mange un peu plus riche que d’habitude », indique le pharmacien Issam Bouha. Posologie, contre-indications, si on boit de l’alcool, si on est enceinte… Voici comment prendre (sans risque) ducitrate de bétaïne.
Définition : qu’est-ce que le citrate de bétaïne ?
Le citrate de bétaïne est un médicament dont la substance active est extraite de la betterave. Il est indiqué en cas de troubles digestifs, de ballonnements ou d’inconfort intestinal. Ce médicament se présente sous la forme d‘un comprimé effervescent à dissoudre dans un demi verre d’eau, avant ou après un repas. Si cette spécialité d’automédication est en vente libre dans les pharmacies, elle n’est pour autant pas anodine, et il faut scrupuleusement respecter sa posologie et ses indications.
« Il faut respecter scrupuleusement ce qu’il y a d’indiqué sur la notice, à savoir un comprimé une à trois fois par jour sur une courte durée (2-3 jours), ainsi que les indications du pharmacien. Et une fois qu’on se sent mieux, il est conseillé d’arrêter le traitement. En revanche, si les symptômes persistent, il faut consulter un médecin« , précise Issam Bouha. Généralement, le citrate de bétaïne a un effet positif sur l’inconfort digestif dès le 1er ou le 2e jour de prise. « A ma connaissance, je n’ai jamais eu écho de cas de surdosage. Mais c’est sûr qu’il ne faut pas en abuser. Dans tous les cas, la durée du traitement est limitée à 7 jours. Si les symptômes persistent plus de 7 jours, il faut consulter un médecin.
Quels sont les dangers et les effets secondaires du citrate de bétaïne ?
« Se diriger vers des médicaments qu’on a tous chez soi, comme le citrate de bétaïne, ne doit en aucun cas être systématique »
Le citrate de bétaïne est réservé à l’adulte et aux plus de 15 ans. Comme tout médicament, des réactions allergiques peuvent survenir après la prise du citrate de bétaïne : boutons, démangeaisons ou rougeurs de la peau (urticaire allergique), gonflement du cou ou du visage (angioedème). En cas d’effets indésirables après la prise du médicament, consultez sans attendre un médecin ou un pharmacien. De la même façon, si vous prenez ou avez pris récemment un autre médicament, y compris un médicament obtenu sans ordonnance, parlez-en à votre médecin ou à votre pharmacien afin d’éviter toute mauvaise interaction médicamenteuse. Il n’y a pas d’effets laxatifs rapportés avec le citrate de bétaïne.
Quand prendre du citrate de bétaïne?
Le citrate de bétaïne est un médicament de la digestion principalement.
Contre les problèmes de digestion
« Ce médicament est indiqué dans le traitement des troubles de la digestion de type lenteurs digestives ou ballonnements, précise Issam Bouha, pharmacien. Vous pouvez en prendre si vous ressentez un inconfort digestif ou si vous avez le ventre gonflé ». Selon l’Agence du médicament, la bétaïne intervient dans la synthèse des phospholipides (des lipides formés d’un glycérol lié à deux acides gras) qui ont une action sur la motricité gastrique. Autrement dit, la bétaïne favorise les mouvements du système digestif : ces contractions servent à mélanger les aliments contenus dans le tube digestif, à les casser et les briser en morceaux plus petits afin de mieux les digérer.
Contre les crises de foie
« Le citrate de bétaïne est indiqué particulièrement en période de fêtes ou quand on mange un peu plus riche que d’habitude, indique le pharmacien, Après un repas trop gras, le foie peut être surchargé en triglycérides ou en cholestérol. » C’est ce qu’on appelle « une crise de foie » dans la langue populaire française. Le citrate de bétaïne favorise la stimulation hépatique : il permet de stimuler la libération de la bile – un liquide sécrété par le foie qui favorise la digestion – de métaboliser les graisses en excès et donc de faciliter la digestion. Pendant la durée du traitement, il est conseillé de prendre des repas légers, d’éviter l’eau gazeuse et de supprimer alcool, plats épicés et tabac.
Après avoir consommé de l’alcool (gueule de bois)
Après une soirée bien arrosée, il est possible de prendre un comprimé de citrate de bétaïne juste avant de se coucher. La substance active de ce médicament va permettre d’accélérer la dégradation des toxines – donc de l’alcool – par le foie et d’éviter qu’il ne soit transformé par des enzymes hépatiques en acétaldéhyde, une substance responsable des nausées et de la sensation de « gueule de bois« . Si le lendemain, vous n’allez pas mieux, vous pouvez reprendre un deuxième comprimé juste avant un déjeuner léger et pauvre en graisses. On rappelle qu’il est également important de bien s’hydrater afin d’éliminer plus rapidement l’acétaldéhyde et que l’abus d’alcool est dangereux pour la santé.
Quelles sont les contre-indications ?
Le citrate de bétaïne est contre-indiqué :
Aux moins de 15 ans. « On évite d’administrer aux enfants des produits sur lesquels on n’a peu ou pas d’informations sur les risques de surdosage ou des effets secondaires« , précise notre interlocuteur.
Aux femmes enceintes lors du premier trimestre de grossesse.
Aux personnes allergiques ou hypersensibles à la substance active ou à l’un des composants contenus dans le citrate de bétaïne.
Aux personnes intolérantes au fructose ou en cas de malabsorption du glucose ou du galactose.
Peut-on en prendre du citrate de bétaïne enceinte ?
Le citrate de bétaïne est contre-indiqué aux femmes enceintes lors du premier trimestre de grossesse. Il n’existe actuellement pas de données suffisamment pertinentes pour évaluer un éventuel effet malformatif ou foetotoxique du citrate de bétaïne lorsqu’il est administré pendant la grossesse. Dans le doute, il est préférable de ne pas prendre du citrate de bétaïne pendant toute la grossesse et la période d’allaitement.
« Se diriger vers des médicaments qu’on a tous chez soi, comme le citrate de bétaïne ne doit pas être systématique »
Quelles précautions avant de prendre du citrate de bétaïne ?
Un ventre gonflé, des ballonnements, une perte d’appétit et une absence de selles depuis 3-4 jours peuvent révéler un autre problème (candidose œsophagienne, maladie de Crohn, intestin irritable…) qu’un simple trouble digestif et nécessiter un traitement adapté. Dans ce cas, le citrate de bétaïne n’est absolument pas indiqué. « Ce médicament ne doit être administré qu’après un interrogatoire bien ciblé de la part du pharmacien(date des dernières selles, description des symptômes, état du transit, alimentation, antécédents médicaux…). Se diriger vers des médicaments qu’on a tous chez soi, comme le citrate de bétaïne, ne doit en aucun cas être systématique« , conclut le pharmacien.
Quels laboratoires fabriquent le citrate de bétaïne ?
En France, le citrate de bétaïne est commercialisé par deux laboratoires : Citrate de bétaïne UPSA® et Citrate de bétaïne Cristers®. Les Citrate de bétaïne Biogaran® et Mylan® ont été supprimées du marché.
Quel est le prix du citrate de bétaïne ?
Une boîte de 20 comprimés de citrate de bétaïne (deux étuis de 10 comprimés effervescents) coûte entre 3.50 euros et 4.95 euros. Ce médicament n’est pas remboursé par l’Assurance maladie.
L’otospongiose est une maladie qui affecte l’oreille moyenne et l’oreille interne. Elle est plus parlante chez les femmes que les hommes. « Cela s’explique par des raisons hormonales. Il y a deux booms hormonaux chez les femmes, à la puberté et la ménopause. C’est à ces moments que la maladie s’exprime d’avantage, également au fur et à mesure des grossesses », explique le Pr. Vincent Darrouzet, médecin ORL au CHU de Bordeaux. « La surdité apparaît vers 20 ans chez la femme et vers 35 ansen moyenne chez l’homme. Les femmes seraient deux fois plus touchées que les hommes », poursuit-il. Cette pathologie entraîne une surdité par blocage de l’étrier, l’osselet principalement impliqué dans la transmission des vibrations sonores à l’oreille interne. Ce blocage est dû à des foyers d’ossification qui viennent progressivement l’emprisonner. « On connaît assez mal les causes précises de l’otospongiose, mais on sait qu’elle peut être génétique. L’expression de la maladie est également très variable d’un sujet à l’autre« , commente Vincent Darrouzet. Concrètement, que se passe-t-il ? « La maladie boursoufle, fibrose, et transforme l’os qui entoure l’étrier. En se boursouflant, il le bloque et l’empêche de remplir son rôle de transmission mécanique du son vers l’oreille interne », développe le médecin.
L’otospongiose est le plus généralement bilatérale. « La surdité touche dans 80 % cas les deux oreilles, pas de façon synchrone, mais le plus souvent de façon métachrone, c’est-à-dire décalée dans le temps », précise l’ORL.
Le principal symptôme de l’otospongiose est la surdité progressive. Il s’agit d’une surdité dite de transmission qui concerne le plus souvent les deux oreilles, mais l’une après l’autre. « On observe une atteinte neurosensorielle associée, plus ou moins présente, due au largage par les foyers d’otospongiose d’enzymes nocives qui atteignent les cellules auditives de la cochlée. C’est pourquoi on parle d’une surdité mixte », précise le médecin. « Cette perte de l’audition est accompagnée d’acouphènes de tonalité grave, voire rythmés par le pouls« , ajoute-t-il. Dans les premiers temps, des bourdonnements peuvent être associés à la baisse de l’audition. Cette perte d’audition concerne essentiellement les sons graves. Néanmoins, en s’aggravant, la pathologie concernera également les fréquences aiguës.
« Une petite instabilité, voire des vertiges, sont des symptômes que l’on retrouve chez 3 à 4 % des patients« , déclare Vincent Darrouzet. En cause ? L’atteinte de l’oreille interne citée plus haut.
« On choisit d’opérer l’oreille qui entend le moins bien. L’intervention chirurgicale est recommandée à partir de 35% de perte auditive pour que la chirurgie soit à la fois efficace et non-dangereuse. Il faut en effet attendre que l’étrier soit totalement fixé par la maladie pour que les manœuvres chirurgicales ne le fissure pas », prévient l’ORL. « Il s’agit d’une chirurgie qui fait des miracles puisque les patients retrouvent une audition de qualité. Malgré les évolutions techniques, il persiste un risque de surdité totale – de l’ordre de 0,4 à 1 % – durant cette opération. C’est un risque qu’il faut être prêt à prendre. » La chirurgie est quasiment toujours possible, même lorsque la maladie est très avancée, affirme notre expert. « Elle est possible dans 99 % des cas mais avec la part de risque citée plus haut. Ce risque est évidemment dépendant de l’expertise du chirurgien », poursuit Vincent Darrouzet. Comment se déroule l’opération ? « Au laser, il s’agit de percer un trou de 0,5 mm dans la platine de l’étrier. On y passe un petit piston accroché sur l’enclume qui prendra le relai de l’étrier défectueux et qui permettra de remettre la mécanique en route. La chirurgie ne retire pas le foyer d’otospongiose mais le contourne. On ne soigne pas la maladie mais on en court-circuite ses effets« , détaille le chirurgien.
Le diagnostic d’otospongiose est posé par l’ORL grâce à l’audiogramme, alors qu’à l’otoscopie, c’est-à-dire à l’observation de l’oreille et du tympan, tout est normal. L’otospongiose représente ainsi 90 % des surdités de transmission ou mixtes à tympan normal. L’audiogramme permet de caractériser la surdité et d’en mesurer l’importance. La tympanométrie offre un argument supplémentaire : l’abolition du réflexe « stapédien » (Stapes = étrier) dû au blocage de l’osselet. Ce réflexe naturel de protection de l’oreille, induit par un son fort, met l’étrier en tension pour réduire la quantité d’énergie sonore transmise à l’oreille interne. Le scanner est essentiel et même obligatoire en cas de projet chirurgical. Il montre une ossification anormale au niveau de l’étrier, propre à cette maladie. « Cet examen permet de confirmer le diagnostic car 99 % des otospongioses sont visibles via l’imagerie« , affirme notre expert.
*On ne peut ni retarder la survenue de la maladie ni l’anticiper »
La mise en place de prothèses auditives : « Cet appareil n’empêche pas la maladie d’évoluer et il sera un jour inefficace contre la surdité due à l’otospongiose. »
L’opération chirurgicale.
Le choix du traitement sera effectué en concertation avec le patient et en fonction de l’intensité de ses symptômes (surdité, vertiges éventuels), de son état de santé et de ses antécédents médicaux.