« Le phoniatre est un médecin ORL spécialisé dans le traitement de la voix, de la parole et de la déglutition. Son rôle s’étend également aux troubles de la communication« , précise le Dr. Sabine Crestani.
Quelle différence entre un phoniatre et un ORL ?
La phoniatrie est une spécialisation ORL. Le phoniatre est donc un médecin ORL, qui a choisir d’ajouter une corde à son arc. Mais si l’ORL traite exclusivement des troubles de l’oreilles, du nez, de la bouche et de la gorge, le phoniatre s’intéresse plus spécifiquement au larynx et aux troubles liés à la parole, la voix et la déglutition.
Quand consulter un phoniatre ?
Ce spécialiste peut être consulté en cas de :
Mues anormales
Troubles de la voix liés à une atteinte neurologique ou psychologique
Troubles de la voix suite à un cancer ou à ses traitements
Retards de la parole chez l’enfant
Bégaiements
Trouble de la déglutition. Il se caractérise par une gêne ou une difficulté à avaler les aliments. Ce dernier peut être dû à une maladie ORL, les suites d’une chirurgie cervicale ou thoracique, une maladie neurodégénérative (comme la maladie de Parkinson, la maladie de Charcot…), un AVC ou un cancer.
Comment se déroule une consultation chez un phoniatre ?
Lors de la consultation, le phoniatre réalise un nasopharyngoscopique. « Il s’agit d’un examen fibroscopique pour visualiser la zone laryngée soit par un nasofibroscope (fibre souple passant par le nez) ou par une épipharyngoscopie (tube rigide introduit par la bouche), explique le Dr. Crestani. Indolore, la plupart du temps, cet examen ne nécessite pas l’usage d’une anesthésie« . Le traitement dépendra de la cause du trouble : cela peut aller de la prise en charge en rééducation orthophonique au traitement médicamenteux, en passant par la chirurgie en cas de polype ou kyste.
La consultation est remboursée à 70 % par la Sécurité Sociale
Quel est le tarif d’une consultation ?
Selon l’Assurance Maladie, le tarif d’une consultation d’un médecin spécialiste en secteur 1 est de 30 €. S’il est en secteur 2, ses honoraires sont libres.
Est-ce remboursé ?
Oui, le phoniatre étant un médecin, sa consultation est remboursée à 70 % par la Sécurité Sociale. En cas de dépassement d’honoraire, la mutuelle santé peut prendre le relais.
Quelles études pour devenir phoniatre ?
Etre phoniatre, c’est être médecin. Des études de médecine sont donc indispensables. « Si auparavant, cette spécialité était ouverte aux branches de la médecine générale, de la neurologie notamment, elle est aujourd’hui une surspécialisation accessible seulement aux ORL. Ces derniers peuvent passer des diplômes universitaires comme le DESIU de laryngophoniatrie ou le DIU de déglutition« , ajoute le Dr. Crestani.
Merci aux Drs. Sabine Crestani et Laetitia Plisson, médecins ORL, Phoniatres et membres de la Société Française Phoniatrie et Laryngologie.
Le HHC (pour HexaHydroCannabinol) est un cannabinoïde de synthèse apparu aux Etats-Unis en 2021 et identifié en Europe depuis mai 2022. On peut le trouver en vente libre en France dans les e-shop qui vendent du CBD sous la forme de fleurs d’HHC, d’huile d’HHC, de bonbons ou encore de résine. Mais qu’est-ce que c’est vraiment ? Quels sont ses effets ? Peut-il être dangereux ? Dans l’Union européenne, seules l’Autriche et la Finlande ont interdit la vente de HHC.
Qu’est-ce que le HHC ?
Le HHC (pour Hexahydrocannabinol) est un cannabinoïde de synthèse élaboré chimiquement à partir d’une molécule de CBD (en France), lui-même extrait de cannabis à faible teneur en THC (chanvre). Il est disponible dans les boutiques de CBD ou les e-shops spécialisés, sous forme de fleur, de résine, d’huile à mettre sous la langue, de bonbon, de liquide parfumé à mettre dans sa cigarette électronique…
Est-ce que le HHC est légal en France ?
Il y a un flou juridique autour du HHC. En France, la loi n’autorise pas mais n’interdit pas la commercialisation du HHC. Il n’est pas classé dans la liste des stupéfiants en France (cela prend du temps : chaque nouveau produit doit être contrôlé avant d’être considéré comme stupéfiant). Pour autant, le HHC possède des effets proches du THC (effets psychotropes, risque de « bad trip » et d’accoutumance…). Ses conséquences sur la santé sont assez floues ainsi que sa véritable origine. En décembre 2022, une première réunion organisée par l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies a permis aux experts d’échanger sur les risques potentiels pour la santé du HHC et de coordonner les efforts pour surveiller et contrôler sa distribution et vente en Europe. Les discussions devraient se poursuivre en 2023 afin de déterminer si ce produit doit continuer à être légal ou pas.
Quelle est la différence entre le CBD et le HHC ?
En France, le HHC serait fabriqué à partir d’une molécule de CBD. Mais ses effets sont en réalité plus proches de ceux du THC : effet stupéfiant euphorisant qui pourrait entraîner une accoutumance. Le HHC serait consommé de manière récréative en milieu festif (comme le THC) alors que le CBD serait privilégié pour ses effets anxiolytiques, antidouleur, anti-stress… A savoir que la vente de CBD est autorisée si les produits contiennent moins de 0,3% de THC et s’ils sont fabriqués au sein de l’Union Européenne.
Quels sont les effets du HHC ?
Le HHC provoque des effets psychotropes similaires à ceux du cannabis et des produits à base de THC :
Sensation de relaxation, de détente
Perte de contrôle
Apport d’énergie
Apaisement psychologique
Soulagement de la douleur
Sensation de légèreté dans le corps et l’esprit
Sommeil facilité
Augmentation de la température du corps
Quels sont les dangers du HHC pour la santé ?
A date, aucune étude n’a analysé les risques sanitaires spécifiques du HHC. Pour autant, les cannabinoïdes de synthèse, dont fait partie le HHC ont des risques bien connus. Le Guide des Nouveaux Produits de Synthèse publié par la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictive rapporte un tableau clinique sévère : tachycardie, hypertension artérielle, douleur thoracique, changements électrocardiographiques, dyspnée, agitation, vertiges, crises de convulsion… pouvant mener au décès du à un arrêt cardio-respiratoire. A terme, la consommation de cannabinoïdes de synthèse chronique peut entraîner des complications :
Augmentation du risque de décompensation délirante, trouble schizophrénique
Trouble dépressif, risque suicidaire
Hallucinations persistantes
Altérations cognitives
Addiction
Est-ce que le HHC est addictif ?
Selon le Guide des Nouveaux Produits de Synthèse, les cannabinoïdes de synthèse seraient liés à un risque d’addiction. Il y aurait par ailleurs un véritable sentiment de manque en cas de sevrage.
Combien ça coûte le HHC ?
Le prix (pour 1 gramme) dépend de la quantité de HHC présente dans le produit :
Les fleurs de HHC coûtent entre 6 et 10 euros en moyenne
La résine de HHC coûte environ 10 euros
L’huile de HCC coûte entre 20 et 70 euros (selon le pourcentage de HHC)
Les cartouches de HHC pour cigarette électronique coûtent environ 40 euros la pièce
Les bonbons gélifiés de HHC coûtent environ 10 à 20 euros
Sources :
– Hexahydrocannabinol (HHC) and related substances, EMCDDA, 2023
Le tabac coûte de plus en plus cher en France. Le prix des paquets de cigarettes a augmenté le 1er mai 2023, selon le portail de la direction générale des douanes et droits indirects. Une hausse comprise entre 10 centimes et 40 centimes par paquet ! L’objectif est d’atteindre (voire de dépasser) les 11 euros (pour un paquet de 20 cigarettes) en 2024, peut-on lire dans le projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale 2023. D’ailleurs, certains paquets ont déjà dépassé la barre des 11 euros. Ces nouveaux prix font l’objet d’une publication au Journal Officiel. Rappelons que la consommation de tabac (cigarettes, cigares, cigarillos, tabac à rouler…) est responsable de plus de 75 000 décès par an selon Santé Publique France. Maya Green Spirit, Camel, Marlboro, Lucky Strike, Winston, Vogue, Dunhill… Tarifs par marques.
Quelles sont les cigarettes qui ont changé de prix en mai 2023 ?
Le 1er mai 2023, certains paquets ont augmenté leur prix. Voici une liste non exhaustive des derniers changements :
Lucky Strike red, en 20 unités, passe de 10.50 euros à 10.60 euros
Rothmans bleu, en 20 unités, passe de 10.50 euros à 10.60 euros
Vogue L’Essentielle bleue, en 20 unités passe de 11 euros à 11,5 euros
Winfield rouge, en 20 unités, passe de 10.50 euros à 10.60 euros
Quel est le prix du paquet de cigarettes en France par marque ?
La plupart des paquets de cigarettes coûtent une dizaine d’euros. Depuis le premier mandat d’Emmanuel Macron, en mai 2017, le gouvernement avait pour but de faire passer le prix moyen d’un paquet de cigarettes à 10 euros, alors qu’il était d’en moyenne de 3 euros il y a 20 ans, selon le site de Tabac info service. Cette flambée des prix avait encouragé certains fumeurs à moins fumer (voire arrêter). En France, ce sont les industriels du tabac (les cigarettiers) qui fixent les prix de vente de leurs paquets de cigarettes en tenant compte de l’évolution des taxes prélevées par l’État (qui représentent environ 80 % du prix du paquet de cigarettes). Ils peuvent répercuter la hausse de ces taxes, ce qui fait augmenter le prix du paquet, ou bien réduire leurs marges afin de gagner des parts de marché, ce qui fait stagner le prix de vente ou même le baisser. Les prix sont ensuite homologués conjointement par le ministère des Solidarités et de la Santé et le ministère de l’Action et des Comptes publics. Toutefois, le gouvernement peut les inciter à augmenter leur prix en haussant les taxes.
Les prix des marques sont dans un mouchoir de poche mais d’après les prix en vigueur publiés par la Douane française, les cigarettes les moins chères en France sont(pour un paquet de 20 cigarettes) :
Austin 1839 blue, en 20 unités : 10.30 euros
Austin U ribellu, en 20 unités : 10.10 euros
Elixyr Fresh, en 20 unités : 10.10 euros
Che Essential Fresh, en 20 unités : 10.10 euros
Mademoiselle Fresh, en 20 unités : 10.10 euros
Quelle marque de cigarette est la plus chère en France ?
D’après les prix en vigueur publiés par la Douane Française, les cigarettes les moins chères en France sont (pour un paquet de 20 cigarettes) :
Virginia Gold Slims, en 20 unités : 11.50 euros
Marlboro Gold (paquet rigide), en 20 unités : 11.50 euros
Marlboro Red (paquet rigide), en 20 unités : 11.50 euros
American Spirit Blue, en 20 unités : 11.50 euros
Quelles cigarettes ont été retirées du marché en 2023 ?
Winston Connect Blue, en 20 unités
Winston Connect Blue 100’s, en 20 unités
Winston Connect XL Blue, en 25 unités
Winston Connect XL Red, en 25 unités
Winston Connect XXL Blue, en 30 unités
Heets Amber Selection (6,1g), en 20 unités
Quand auront lieu les prochaines hausses du prix du tabac en France ?
En théorie, les prix du tabac est revu deux fois par an : le 1er mars et le 1er septembre. Parfois au mois de janvier et de mai comme c’est le cas en 2023.
Un cancer du sein métastatique est un cancer du sein à un stade avancé, où les cellules cancéreuses ont migré vers d’autres parties du corps. En fonction des organes touchés, les symptômes sont différents. Quels signes en cas de métastases au foie ? Sur les os ? Au poumon ? Au bout de combien de temps ces symptômes apparaissent-ils ?
C’est quoi un cancer du sein métastatique ?
Le cancer du sein métastatique est un cancer du sein dont les cellules cancéreuses ont colonisé d’autres parties du corps. Ces cellules cancéreuses, appelées des « métastases« , touchent généralement les os, mais peuvent aussi se propager dans des organes vitaux tels que les poumons, le foie, le cerveau ou encore la peau. « Seulement 5% des cancers du sein métastatiques sont diagnostiqués d’emblée : c’est-à-dire que des cellules cancéreuses ont simultanément été détectées dans un sein et dans une autre partie du corps lors du diagnostic initial. Dans la grande majorité des cancers (soit 95%), les cellules cancéreuses ont d’abord atteint le sein et se sont déplacées ensuite vers d’autres parties de l’organisme« , précise le Dr Mahasti Saghatchian, oncologue et praticienne spécialiste du cancer du sein à l’Institut Gustave Roussy. Bon à savoir : un cancer est toujours défini par son origine, autrement dit son point de départ. Ainsi, un cancer du sein qui s’est propagé dans le poumon reste toujours un cancer du sein, même s’il s’est également développé ailleurs. Il sera traité comme un cancer du sein, et non comme un cancer du poumon. A savoir aussi que les métastases ne sont pas opérables, ce sont les cellules cancéreuses d’origine qu’il va falloir traiter.
Les 7 symptômes d’un cancer du sein qui métastase
Le cancer du sein métastatique ou de stade 4, qui correspond à un cancer ayant métastasé à distance, est le stade le plus avancé du cancer du sein et reste beaucoup plus difficile à soigner, même si de nombreuses options de traitement peuvent être envisagées. D’où l’importance de détecter les signes des métastases le plus tôt possible. Problème, les symptômes liés à la présence métastases ne sont pas forcément douloureux et peuvent longtemps passer inaperçus. « Et lorsque des symptômes apparaissent, le cancer est généralement bien avancé« , précise l’oncologue. Toutefois, certains symptômes ne sont pas à prendre à la légère et peuvent donner le signal d’alerte. En cas de symptômes, il est conseillé de consulter un médecin, sans attendre le prochain contrôle médical. En fonction de l’examen clinique, le médecin pourra vous prescrire des examens complémentaires ciblés (prise de sang, échographie, scanner du thorax…) qui serviront à orienter le diagnostic.
1. Des ganglions sous l’aisselle
« Lors d’un cancer du sein, le ganglion est le premier relais de dissémination des cellules cancéreuses dans le corps et constitue ainsi la première métastase« , explique la spécialiste. Il est possible de sentir une ou plusieurs masses dures au niveau de l’aisselle qui se situe le plus près du sein où est nichée la tumeur, mais aussi autour de la clavicule et du sternum. Ces ganglions dits lymphatiques sont indolores. En cas de tumeur infiltrante du sein de petite taille et en l’absence d’adénopathie maligne détectée, on utilise la technique du ganglion sentinelle, autrement dit le ganglion le plus proche de la tumeur lors d’un cancer du sein et qui draine spécifiquement la tumeur. Cette intervention chirurgicale consiste à retirer le(s) premier(s) ganglion(s) lymphathique(s) de l’aisselle la plus proche de la tumeur. Pour cela, on injecte dans le sein un produit émettant un rayonnement (le technétium) ainsi que dans certains cas un liquide colorant bleu. Ces deux produits vont aller jusqu’au sein et se loger dans le(s) ganglion(s) sentinelle(s). Cela va permettre au chirurgien de facilement les repérer et de pouvoir les retirer. Toutefois, cette technique n’est envisagée que pour les tumeurs de petite taille. « En revanche, si un ganglion est détecté au niveau de l’autre aisselle ou ailleurs, il s’agit de « métastases vraies » car elles se trouvent à distance de la tumeur d’origine. Il faudra alors les enlever« , souligne-t-elle.
2. Des maux de tête inhabituels (métastases au cerveau)
« Des maux de tête violents ou des migraines inhabituelles peuvent être le signe de métastases cérébrales. C’est-à-dire que le cancer a pu potentiellement se propager à l’encéphale (ensemble du tronc cérébral du cervelet et du cerveau). Il faut rester vigilant. Si ces douleurs deviennent fréquentes et persistent, il est conseillé de consulter un médecin qui réalisera un examen physique lors duquel il recherchera tout signe de métastases et vous questionnera sur vos antécédents médicaux, vos symptômes et vos facteurs de risque. Et au terme de cet examen clinique, il pourra vous prescrire des analyses sanguines, ainsi qu’une IRM cérébrale« , insiste l’oncologue. Si ces maux de tête sont en plus associés à des nausées et des vomissements, des vertiges, des engourdissements de certaines parties du corps, des troubles de l’équilibre et le coordination, voire des troubles de la parole, il est nécessaire de consulter un professionnel de santé. A savoir que les métastases cérébrales sont plus fréquentes que le cancer du cerveau primitif.
3. Des douleurs osseuses
Le cancer du sein peut se propager aux os et former ce qu’on appelle des métastases osseuses. Ainsi, « les cellules cancéreuses vont progressivement grignoter l’os et le rendre plus fragile. Concrètement, la patiente va ressentir de vives douleurs, intermittentes ou continues, qui peuvent par exemple être silencieuses le jour et très intenses la nuit, localisées dans une seule région ou ressenties dans l’ensemble du corps et surtout, qui ne passent pas avec des traitements antidouleur classiques« , décrit le Dr Mahasti Saghatchian. Ces douleurs peuvent s’accompagner d’une fracture des os, le plus souvent des côtes, des vertèbres et des os longs des jambes.
4. Un mal de dos
Si les métastases osseuses se forment au niveau de la colonne vertébrale, les cellules tumorales peuvent exercer une pression sur la moelle épinière (appelée compression médullaire), ce qui peut entraîner d’importantes douleurs au dos, une névralgie, une perte d’équilibre, une faiblesse ou un engourdissement des jambes ou des bras, une incapacité à uriner voire même des difficultés à marcher. Outre les traitements ciblés (radiothérapie ciblée ou médicaments ciblés comme le Trastuzumab ou le Pertuzumab) qui sont capables de bloquer les mécanismes spécifiques des cellules cancéreuses, il est possible d’avoir recours à des médicaments bisphosphonates, des traitements habituellement prescrits en cas d’ostéoporose. Ces médicaments aident à ralentir la dégradation des os, et ainsi à éviter les douleurs et les fractures liées à la fragilisation de l’os.
5. Des boules dures sous la peau
« Les manifestations cutanées sont plus faciles à diagnostiquer, car elles sont visibles à l’œil nu. Des rougeurs au niveau des articulations (érythèmes) ou des boules dures sous la peau doivent amener à consulter. Le cancer du sein peut se propager au niveau de la peau et être associé à d’autres métastases (osseuses par exemple)« , indique notre interlocutrice.
6. Un essoufflement anormal
Une toux qui persiste, un essoufflement anormal (hors effort), des infections broncho-pulmonaires fréquentes ou du sang dans les expectorations peuvent être les signes de métastases pulmonaires. Il est donc primordial de consulter un médecin afin de réaliser tous les examens nécessaires (examen clinique, analyses sanguines, examens d’imagerie, bronchoscopie…) et pour élaborer au besoin un plan de traitement.
7. Une perte de poids brutale (métastases au foie)
Enfin, une perte soudaine d’appétit associée à une fatigue, une perte de poids et des nausées, une peau et des yeux jaunâtres (jaunisse), des urines foncées ou une enflure de l’abdomen peuvent être caractéristiques des métastases hépatiques. Il vaut mieux en parler à son médecin en cas de symptômes.
Au bout de combien de temps apparaissent les métastases ?
Dans la grande majorité des cas (80 à 90% des cancers du sein selon l’Institut national du cancer), la tumeur est traitée à temps et les cellules cancéreuses ne se développent pas dans un autre organe que le sein. Mais il se peut toutefois que des cellules cancéreuses issues du sein se déplacent par la lymphe et le sang et envahissent d’autres organes. Généralement, ces métastases apparaissent dans les 5 ans qui suivent le diagnostic du cancer du sein. Si ce délai est dépassé, il est très rare que des métastases apparaissent.
Entre deux contrôles médicaux, il est conseillé de réaliser une auto-palpation des seins (idéalement juste après les règles). Elle ne remplace pas la palpation réalisée par un professionnel de santé, mais elle permet de repérer d’éventuels signes de récidive. Placez-vous debout devant le miroir et observez vos deux seins. Plusieurs aspects doivent attirer votre attention :
une modification de la forme du sein traité et de la cicatrice,
la présence de ganglions durs ou d’une boule au niveau du sein,
la rétractation du sein ou du mamelon,
un écoulement de liquide au niveau du mamelon,
la peau du sein granuleuse, boursouflée, rétractée ou pelée, ou des veines apparentes.
Si vous constatez, un ou plusieurs de ces symptômes, contactez votre médecin sans attendre le prochain contrôle.
Merci au Dr Mahasti Saghatchian, oncologue et praticienne spécialiste du cancer du sein à l’Institut Gustave Roussy
Le 10 mai c’est la Journée du mondiale du lupus.Cette maladie auto-immune chronique, rare, a une prise en charge compliquée. Elle touche beaucoup plus de femmes que d’hommes. Parmi elles, Anne-Sophie, 35 ans, diagnostiquée après des mois d’errance thérapeutique. Premiers symptômes, déni, isolement… Témoignage d’une battante.
Le Journal des Femmes : Quand et comment avez-vous découvert que vous étiez atteinte d’un lupus ?
J’ai été diagnostiquée il y a 6 ans, en 2017. Je suis revenue de vacances au ski et j’avais des tendinites un peu partout. J’ai fait beaucoup d’examens, on me disait que c’était « juste » des tendinites. Mais au fil du temps, je ne pouvais plus bouger la main, le coude, les genoux et je souffrais de plus en plus. J’ai consulté un tas de médecins, des médecins conventionnels, des magnétiseurs, j’ai dû voir une cinquantaine de personnes. Pendant 8 mois, on a cherché ce que j’avais. J’ai fait pleins d’IRM mais on ne trouvait pas. Les médecins se sont demandé si ce n’était pas la goutte, la maladie de Lyme, une fibromyalgie… J’ai finalement vu un rhumatologue qui m’a fait passer de nouvelles analyses et m’a envoyée chez un professeur de médecine interne au CHU de Reims. Il a tout de suite trouvé que c’était un lupus.
Aviez-vous déjà entendu parler du lupus ? Comment avez-vous reçu ce diagnostic ?
Je n’avais jamais entendu parler du lupus. La première fois quand le médecin vous explique ce que c’est, c’est assez vague, on ne comprend pas bien.
« Je me suis fait licencier »
Au début, j’ai été dans le déni, je continuais de vivre normalement, j’avais mal mais je ne voulais pas accepter la maladie. Pendant longtemps, je l’ai cachée car j’en avais honte, je ne voulais pas en parler. Quand je ne pouvais plus du tout marcher, je me suis isolée. Je refusais les sorties, les soirées. Je n’avais plus de boulot car je me suis fait licencier, je n’avais rien à raconter, je passais mes journées sur mon canapé à prendre des antalgiques. J’étais isolée et repliée sur moi-même.
Dès que le diagnostic a été posé, j’ai commencé un traitement mais ça été une succession d’échecs. Encore aujourd’hui, ma maladie n’est pas stabilisée. J’ai pris du Plaquenil®, de la cortisone, du Méthotrexate. Les deux premières années, j’étais alitée la moitié du temps, je ne pouvais pas sortir de chez moi. Il y a des jours où je ne pouvais pas me lever, conduire ; d’autres où ça allait un peu mieux. J’ai eu beaucoup d’arrêts maladie, temporaires au début puis continus, pendant deux ans. C’est là que j’ai perdu mon emploi. Aujourd’hui, je suis consultante à mon compte, à temps partiel. Un travail à temps plein n’est pas du tout envisageable.
Comment se manifeste votre maladie ?
La maladie peut toucher plusieurs organes, chez moi le lupus est surtout articulaire. Je peux avoir de grosses douleurs au bras, par exemple, et ne plus pouvoir le bouger. La maladie évolue par poussées. On peut être invalide un jour et aller « très » bien le lendemain.
« Il faut éviter le stress, les excès, le négatif, faire le tri »
Avez-vous des moyens de prévenir ces poussées ?
C’est un peu utopique car il faudrait vivre dans un monde sans souci puisque le stress aggrave la maladie. Avoir un travail stressant est ainsi prohibé, je sais que je ne pourrai plus jamais avoir un travail avec une carrière. Les poussées peuvent aussi être déclenchées par la perte de quelqu’un, l’exposition au soleil et les excès. Après les fêtes de Noël, à cause des excès, je ne pouvais plus bouger. Il faut être dans un environnement calme et avoir une bonne hygiène de vie.
La maladie vous a isolée, comment avez-vous remonté la pente ?
Je me suis fait violence. Je me suis mise à écrire, j’ai publié mon premier roman. Et puis on m’a offert un animal de compagnie, un cochon. Ce cochon nain a partagé mes souffrances pendant des années. L’impact d’un animal qui est tout le temps avec vous est incroyable. Quand je n’allais pas bien, il était là, je ne me sentais pas toute seule. Et puis l’animal est juste là, il ne vous demande rien. J’aurais aimé sinon qu’on me propose de voir un psychologue mais le médecin que je voyais à l’époque ne m’en a pas parlé et je n’ai pas osé lui demander car j’avais honte.
« Je crois que je ne préfère pas savoir comment peut évoluer ma maladie »
Les médecins vous ont-ils parlé des causes de votre lupus ?
Non. Dans la médecine conventionnelle, ce qui intéresse les médecins c’est de soigner les symptômes. Ils ne s’intéressent pas à la cause de la maladie. Il n’y a pas de cas de lupus dans ma famille. La maladie se déclenche en rapport avec un choc émotionnel c’est pour ça que je suis vraiment pour la médecine chinoise ou l’hypnose parce qu’elles peuvent aider à régler des traumatismes, à se sentir mieux en plus du traitement, ce qui réduit aussi les poussées.
Savez-vous comment va évoluer votre maladie ?
Non pas du tout, les médecins disent toujours que chaque patient est différent. On a aucune visibilité sur comment ça peut tourner ou évoluer ce qui est très stressant. Je ne sais pas si ça peut bien se passer ou mal. Je suis allée sur Internet, sur des forums, pour me renseigner mais c’est très anxiogène ce qu’on y lit. Je crois que finalement je préfère ne pas savoir.
Avez-vous un message ou un conseil à donner aux personnes qui souffrent comme vous de lupus ?
Achetez-vous un cochon (rires). Le message d’espoir c’est de ne jamais baisser les bras, même quand on se sent seul, il faut toujours se battre car il y a toujours une solution. Et puis il faut trouver une vie dans laquelle on se sent bien, évacuer les problèmes, le négatif, faire le tri. Il est aussi important de trouver un médecin à l’écoute. Quand on a une poussée, on peut se sentir seul, déprimé, on ne sait pas forcément expliquer pourquoi on n’est pas bien. On prend sur soi, beaucoup, et on ne veut pas embêter son conjoint tous les soirs avec ça. C’est là que le médecin est important parce qu’on peut lui parler et que c’est quelqu’un de l’extérieur. Il est important de ne pas rester seul.
Merci à Anne-Sophie Hennique pour son témoignage. Anne-Sophie est l’autrice du roman « A la volée » publié en 2022 aux éditions Librinova. Elle écrit actuellement son deuxième livre, cette fois sur sa maladie, le lupus.
« L’agressivité est un comportement conscient ou non qui se caractérise par une violence verbale ou physique, d’intensité variable, explique le Dr. Patrick Lemoine. Elle est une caractéristique du vivant. Sans elle, aucune espèce ne peut survivre. Le problème est de repérer le moment où elle devient excessive, voire anormale« . Elle peut s’exprimer envers d’autres personnes, des objets ou se retourner contre soi. Elle peut être engendrée par des instincts comme la peur, la jalousie ou la protection d’êtres chers.
Comment reconnaître un comportement agressif ?
Il se manifeste par différents signes : ► La contraction musculaire. Les traits du visage sont durs, les pupilles dilatées, le corps est tendu. ► Les gestes sont plus nombreux et désordonnés, parfois menaçants, comme un doigt pointé vers l’interlocuteur. Souvent la distance de sécurité diminue, visage contre visage. ► Les mots choisis sont provocateurs et blessants soit dans le but d’inciter l’interlocuteur à combattre soit à le rabaisser pour prendre l’ascendant. ► Parfois l’agressivité peut amener de la violence : la personne lance des insultes ou des objets voire s’en prend physiquement à son interlocuteur ou retourne son agressivité contre elle-même (suicide, automutilation…).
Comment reconnaître une agressivité verbale ?
Elle se caractérise par :
Un ton dur et acerbe ;
Un volume de la voix est plus élevé : la personne parle plus fort, voire crie ;
Les mots choisis ont pour but de critiquer, blesser, humilier ou dévaloriser la personne ;
Parfois, les insultes fusent.
Comment reconnaître une agressivité passive ?
« C’est une agressivité plus cachée et parfois difficile à déceler car, de l’extérieur, la personne se montre calme et sereine. Mais elle oppose un comportement « toxique » qui peut se manifester de différentes façons« , explique le Dr. Lemoine. Ce peut être : ► Un silence total lors de la conversation ; ► Des locutions laconiques telles que « si tu veux », « peu importe », « ok »… afin d’agacer l’autre ; ► De faux compliments : des phrases à double tranchant qui sonnent davantage comme des insultes que comme des gentillesses, comme « tu es jolie comme ça, tu vois que tu as bien fait de faire un régime« , « félicitation pour ta promotion, je ne pensais pas que tu y arriverais »… ; ► L’omission d’informations : le passif-agressif décide sciemment de ne pas partager les informations qu’il possède afin de laisser son interlocuteur se débrouiller ou le maintenir dans une situation difficile ; ► La procrastination. La personne passive-agressive va se conformer aux demandes de son interlocuteur mais le fera sciemment bien plus tard. Ceci à la fois pour prendre l’ascendant mais également pour exprimer son opposition.
Comment reconnaître une agressivité positive ?
On parle d’agressivité positive ou « d’agressivité saine », lorsqu’au lieu d’être une violence verbale ou physique dirigée contre une personne, dans le but de la blesser ou de la rabaisser, elle est mue par une volonté de combativité. Elle est alors une force qui nous pousse à nous défendre. « Elle est notamment indispensable aux sportifs dès qu’il y a compétition« , précise le psychiatre.
Quelles sont les maladies qui entrainent une agressivité anormale ?
L’agressivité peut être aussi associée à des pathologies comme l’épilepsie, la psychose ou les névroses. « Elle peut également découler de l’influence de substances comme l’alcool, les psychotropes (amphétamines, LSD, cocaïne…) ou certains médicaments comme la cortisone, la L-DOPA, le Lévothyrox…« , ajoute notre expert.
Que cache une agressivité ?
Lorsqu’elle est négative et récurrente, l’agressivité peut cacher une carence affective et relationnelle dans l’enfance. La personne « explose » alors dès que ses besoins ne sont pas reconnus et comblés. Une agressivité passive est souvent l’apanage des personnes manipulatrices voire perverse narcissique.
Comment soigner une agressivité ?
Déjà, en prenant conscience de son comportement et du caractère parfois futile qui vous met dans cet état. « La pratique de la relaxation, de la méditation, du yoga, d’une activité physique ou de gym douce ou au contraire d’un art martial, escrime, karaté… peut aider à mieux gérer ses émotions, recommande le Dr. Lemoine. Si cela ne suffit pas, le recours à une thérapie cognitive et comportementale pourra être bénéfique« . Auprès d’un psychiatre, un psychologue ou un psychothérapeute, vous comprendrez l’origine de votre agressivité et traiterez ses manifestations afin de pouvoir vous en défaire ou de l’utiliser positivement.
Merci au Dr. Patrick Lemoine, psychiatre et auteur de « Et la fidélité bordel », Eds. Albin Michel.