Un nouveau virus respiratoire venu de Chine se propage, il n'est pas loin de la France

Un nouveau virus respiratoire venu de Chine se propage, il n'est pas loin de la France

Comme un air de déjà-vu.


Une augmentation inhabituelle d’infections à un virus respiratoire est actuellement observée en Chine et suscite l’inquiétude des infectiologues et autorités sanitaires faisant craindre une éventuelle épidémie mondiale. On se souvient tous des débuts du Covid il y a 5 ans… Depuis la mi-décembre, le nombre de malades est particulièrement élevé dans les hôpitaux des provinces du nord du pays, notamment chez les enfants de moins de 4 ans. Une hausse des cas a également été observée en Malaisie, au Kazakhstan, ainsi qu’en Inde où la surveillance sanitaire a été renforcée. Plus près de la France, au Royaume-Uni, l’Agence britannique de santé et de sécurité (UKHSA) rapporte aussi une augmentation des cas de HMPV.

Ce virus n’est pas nouveau et est bien connu des virologues puisqu’il s’agit du métapneumovirus humain (HMPV), un virus respiratoire qui appartient à la famille des VRS et qui provoque des symptômes similaires à une grippe : fièvre, nez qui coule ou bouché, toux, respiration sifflante, mal de gorge, voix rauque, douleurs musculaires. La plupart des infections sont bénignes et guérissent spontanément, avec parfois un traitement symptomatique. En revanche, il peut entraîner des complications et évoluer en pneumonie ou bronchiolite chez les nourrissons, les personnes âgées et les personnes ayant un système immunitaire affaibli ou un trouble pulmonaire (maladie pulmonaire chronique, asthme grave). Il n’existe actuellement aucun vaccin contre ce virus.

Bien qu’il soit suivi de près et qu’il rappelle indéniablement le virus responsable de la pandémie mondiale de Covid, ce virus ne semble pas représenter une menace pour la santé mondiale. « Il est complètement différent du virus du Covid-19 qui lui, était complètement nouveau chez l’homme et est né d’une contamination par les animaux et s’est propagé à des niveaux pandémiques parce qu’il n’y avait pas d’exposition antérieure ni d’immunité protectrice dans la communauté« , a rassuré Jill Carr, virologue à la faculté de médecine et de santé publique de l’université Flinders (Australie) au média Politico. Bien qu’il s’agisse d’une priorité pour le système de santé chinois, cela ne doit pas conduire à des inquiétudes immédiates quant à une nouvelle pandémie« . Une augmentation des cas est typique des saisons hivernales, mais ce virus devrait « s’éteindre progressivement en mars« , a indiqué de son côté Mao Ning, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. À ce stade, il est donc probable que la Chine traverse une mauvaise saison du virus HMPV, de la même manière que certaines années, nous connaissons une saison grippale écrasante.

Comme tous les virus respiratoires, ce virus se propage dans l’air lorsqu’une personne infectée éternue ou tousse. La plupart des gens tombent malades 3 à 5 jours après être entrés en contact avec le virus. Pour s’en protéger, les virologues recommandent de porter un masque dans les lieux clos ou bondés, de se laver les mains régulièrement et de nettoyer les surfaces que l’on touche régulièrement (poignées de porte, téléphones…). Pour le moment, il n’y aucun signalement en France.


Source : JDF Santé

Les personnes souvent émues aux larmes par la musique partagent cette qualité humaine très précieuse

Les personnes souvent émues aux larmes par la musique partagent cette qualité humaine très précieuse

Soyez en fiers.


Triste, joyeuse, entraînante, nostalgique… La musique est capable de susciter en nous de puissantes émotions qu’il est difficile de contrôler. Certaines chansons peuvent même parfois faire couler quelques larmes. « Ces sanglots purs et cathartiques surviennent lorsqu’une certaine mélodie ou des paroles nous touchent en plein cœur, explique Mia Zhang, experte en développement personnel sur le site Small Business Bonfire. Ce sont généralement des musiques qui font écho en nous et nous font réfléchir sur notre vie, nos choix, nos réussites, nos échecs, nos relations et parfois même sur des questions plus existentielles. 

On retrouve souvent un trait distinctif chez les personnes fréquemment émues aux larmes par la musique. « Celles-ci ont tendance à avoir un niveau d’empathie plus élevé que la moyenne. Elles n’entendent pas seulement la musique, elles la ressentent. Chaque note, chaque parole leur semblent personnelles et profondes. C’est comme si elles avaient cette capacité intrinsèque de se connecter aux émotions exprimées dans la chanson, qu’il s’agisse de joie, de tristesse, de désir ou d’amour« , poursuit l’experte en développement personnel. Et cela ne s’arrête pas à la musique. Cette empathie accrue s’étend souvent à d’autres aspects de la vie, comme les relations sociales, le monde du travail, l’art en général, permettant de comprendre et de partager en profondeur les ressentis et sentiments des autres.

Par ailleurs, ces personnes sont particulièrement sensibles à l’esthétique. « Typiquement, ce sont celles qui s’arrêtent pour admirer un beau coucher de soleil, qui se perdent dans les couleurs d’un tableau dans un musée ou encore qui trouvent la beauté dans les moments simples du quotidien« , poursuit-elle. Alors si vous êtes quelqu’un qui se retrouve souvent à essuyer des larmes en écoutant certaines chansons, soyez en fier. 

Physiologiquement, il a été prouvé que certaines chansons faisaient (objectivement) plus pleurer que d’autres. C’est notamment le cas de la chanson « Hallelujah » de Leonard Cohen dont les harmonies complexes, l’interaction délicate des notes ou encore l’émotion brute dans la voix du chanteur viennent toucher des zones spécifiques de notre système nerveux impliquées dans la régulation de nos émotions.


Source : JDF Santé

Quand prendre de la vitamine C ?

Quand prendre de la vitamine C ?

La vitamine C lutte contre la fatigue, le vieillissement, elle amélore l’immunité… Voici comment bien la prendre et laquelle choisir pour maximiser ses effets.


Un coup de fatigue, un rhume… Un des premiers réflexes est de faire appel à la vitamine C, vitamine phare de l’énergie pour le corps ! Il s’agit d’une vitamine hydrosoluble indispensable au bon fonctionnement de notre organisme. Aussi appelée « acide ascorbique », elle doit son nom à la maladie qu’elle prévient, le scorbut, fréquente autrefois chez les marins qui ne pouvaient consommer suffisamment de fruits et de légumes en mer.  Le scorbut est le signe d’une carence profonde en vitamine C. La carence plus fréquente en vitamine C entraîne une fatigue intense, un manque d’appétit, une perte de poids, une baisse du système immunitaire, des défauts de cicatrisation, des douleurs articulaires et une anémie.

Quels bienfaits ?

Après ingestion, la vitamine C passe rapidement dans le sang, puis diffuse de façon variable dans tous les tissus. La vitamine C permet la formation du collagène, un élément indispensable à la formation des os mais également du cartilage, du tissu conjonctif et de la peau. Parce qu’elle renforce les défenses immunitaires (elle augmente la mobilité des leucocytes), elle permet de mieux résister aux infections. Elle améliore le processus de cicatrisation, favorise l’absorption du fer contenu dans les végétaux et participe à la formation des globules rouges. « Elle possède également des propriétés antioxydantes qui nous aident à protéger nos cellules contre les dommages causés par les radicaux libres, à prévenir les troubles cardiovasculaires, certains cancers comme ceux du poumon, de la peau et du sein, ainsi que les maladies oculaires, comme la cataracte et la Dégénérescence Maculaire Liée à l’Age« , ajoute Florence Foucaut, diététicienne et nutritionniste. L’élimination de la vitamine C est principalement urinaire.

Quand prendre de la vitamine C ?

La vitamine C est indiquée pour lutter contre un état de fatigue passagère. Elle peut être prise contre cet état de fatigue seul et s’il est associé à une infection virale (rhume, grippe…) pour booster le système immunitaire. La vitamine C doit être prise aux doses maximales conseillées, indiquées sur les notices de chaque complément, généralement 500 mg à 1 gramme par jour. Plutôt le matin ou en journée mais il faut par contre éviter de la prendre en fin de journée et surtout le soir car elle peut empêcher de dormir. 

La vitamine C liposomale est-elle plus efficace ?

La vitamine C est disponible sous forme liposomale en pharmacie. Il s’agit d’un complément alimentaire : la vitamine C est encapsulée dans un liposome, une sphère composée de lipides. « La vitamine C naturelle étant hydrosoluble et sensible, il y une perte dans l’estomac, explique Florence Foucaut, Le fait de l’entourer de lipides permet à ce qu’elle subisse moins les effets de la digestion et la quantité finale absorbée par l’organisme sera plus importante« .

Où trouver de la vitamine C naturelle ?

Chez l’Homme, il n’existe ni synthèse ni stockage de la vitamine C dans l’organisme ; l’alimentation constitue donc la seule source naturelle d’apport de cette vitamine. La vitamine C est dite naturelle lorsqu’elle provient directement de l’alimentation. En France, les principales sources alimentaires de vitamine C sont à 70 % les légumes (persil, poivron rouge…) et les fruits frais (cassis, agrumes…), et en quantité moindre les pommes de terre, le pain et les céréales (20 %). On la trouve aussi dans certaines baies comme l’argousier et le cynorrhodon. La vitamine est dégradée lors de la cuisson.

Peut-on donner de la vitamine C à un enfant ?

Chez l’enfant, on priviligie toujours l’apport alimentaire à la supplémentation. « Mais si l’enquête alimentaire révèle des apports en fruits et légumes trop insuffisants, elle pourra être envisagée pour un mois minimum, à réévaluer« , précise notre expert.

Quelles sont les contre-indications de la prise de vitamine C ?

« La cure de vitamine C est contre-indiquée en cas d’insuffisance rénale et d’hémochromatose, une maladie génétique qui se caractérise par l’augmentation anormale du taux de fer dans l’organisme« , indique Florence Foucaut. L’acide ascorbique (vitamine C) augmente l’absorption gastro-intestinale du fer.

Merci à Florence Foucaut, diététicienne et nutritionniste.


Source : JDF Santé

Maladie de Hodgkin : symptômes, stades, pronostic du lymphome

Maladie de Hodgkin : symptômes, stades, pronostic du lymphome

La maladie de Hodgkin ou « lymphome hodgkinien » est un cancer du sang plus fréquent chez le jeune adulte et après 70 ans.


Définition : c’est quoi la maladie de Hodgkin ?

Le lymphome hodgkinien (LH) ou « maladie de Hodgkin » est une forme de cancer du système lymphatique (cancer du sang). Le médecin anglais Thomas Hodgkin avait déjà décrit cette maladie en 1832 et fut le premier à identifier cette forme de lymphome. Elle est notamment caractérisée par la présence de cellules anormales particulières (les cellules de Sternberg). C’est ce qui différencie le lymphome de Hodgkin de tous les autres lymphomes auxquels on donne le nom générique de « lymphomes non hodgkiniens ». En cas de maladie de Hodgkin, la prolifération de cellules anormales entraîne une augmentation de volume des ganglions lymphatiques. Vraisemblablement, la maladie apparaît initialement en un endroit déterminé, habituellement un ganglion lymphatique. Les localisations à l’extérieurs des ganglions sont rares. Certains ganglions atteints peuvent être à l’intérieur du thorax et donc non accessibles à la palpation par le médecin. On distingue 4 stades de développement de 1 à 4 selon que la maladie est étendue d’un ou des 2 côtés du diaphragme, et qu’un organe non lymphoïde est touché ou non.

Quel sont les symptômes de la maladie de Hodgkin ?

« Le symptôme le plus courant du LH est l’augmentation du volume des ganglions lymphatiques, notamment ceux situés dans le cou, au-dessus de la clavicule, à l’aisselle, plus rarement à l’aine », explique le Dr Julien Lenglet, hématologue à l’Hôpital privé d’Antony. Les ganglions lymphatiques enflés sont toujours indolores. Les ganglions à l’intérieur du thorax peuvent donner une toux ou une compression des gros vaisseaux à l’intérieur du thorax, donnant un gonflement du visage : c’est ce qu’on appelle un syndrome cave supérieur. Très souvent, le diagnostic est effectué lors d’un examen physique habituel. « Il est important de garder en tête que la plupart des gens qui consultent leur médecin parce qu’ils ont des ganglions lymphatiques hypertrophiés ne souffrent pas du lymphome de Hodgkin », poursuit le médecin. Avoir des glandes gonflées est souvent la conséquence d’une infection, cependant, dans ce cas, les glandes du cou sont généralement douloureuses. Les ganglions du lymphome de Hodgkin sont habituellement supérieurs à 2 centimètres, durs, adhérents au plan profond.

Les symptômes peuvent aussi comprendre :

  • Des épisodes de fièvre récurrentes, surtout dans la forme touchant les personnes âgées,
  • Des sueurs excessives la nuit, trempant les draps,
  • Une perte de poids involontaire.
  • Une fatigue persistante et un manque d’énergie.
  • Des démangeaisons généralisées sur tout le corps.

Quelles sont les causes de la maladie de Hodgkin ?

Les causes de la maladie de Hodgkin restent largement inconnues. Certaines recherches ont toutefois montré que les personnes qui ont déjà contracté le virus d’Epstein-Barr (responsable de la mononucléose infectieuse) semblent avoir un risque plus élevé de développer ce type de cancer. L’hérédité n’y joue apparemment aucun rôle déterminant. La maladie de Hodgkin, comme tous les autres types de cancer, n’est pas contagieuse.

Quels sont les stades ?

On distingue 4 stades dans la maladie de Hodgkin. Le stade I correspond à la forme la plus bénigne et le stade IV à la forme la plus avancée de la maladie. Chaque stade est divisé en (A) ou (B), (A) signifiant qu’il n’existe pas de symptômes généraux et (B) selon qu’il existe des symptômes généraux.

Stade I. Le cancer est encore confiné à l’intérieur d’un seul groupe de ganglions lymphatiques d’un côté du diaphragme thoracique.

Stade II. Le cancer s’est propagé dans le système lymphatique, tout en restant d’un seul côté du diaphragme.

Stade III. Le cancer s’est propagé dans le système lymphatique, des deux côtés du diaphragme.

Stade IV. Le cancer s’est propagé au-delà du système lymphatique, dans un ou plusieurs organes (poumon, os, foie, moelle osseuse).

Une biopsie pour confirmer le diagnostic de cancer.

Comment diagnostiquer un lymphome hodgkinien ?

« Il s’agit de prélever par chirurgie un morceau de ganglion (ou bien le ganglion dans son intégralité) afin de l’étudier au microscope. La biopsie se déroule généralement sous anesthésie locale pour les ganglions superficiels (cou, aisselles, aine). Dans les cas où le ganglion est profond, la biopsie peut être guidée par imagerie grâce au scanner », détaille le spécialiste.

Réalisé par un médecin spécialiste appelé « anatomopathologiste », l’examen anatomopathologique permet notamment d’observer les cellules de Reed Sternberg caractéristiques du lymphome hodgkinien. Ce sont des cellules géantes d’apparence spécifique. Leur environnement qui présente des signes d’inflammation est également repérable au microscope. En outre, il est possible de bien caractériser les cellules de Reed Sternberg en utilisant des anticorps qui reconnaissent des molécules présentes à leur membrane (l’expression du CD30 est obligatoire pour le diagnostic). En général, il faut compter une huitaine de jours entre la biopsie et le diagnostic définitif. Certains examens simples permettent d’orienter le diagnostic comme une accélération de la vitesse de sédimentation ou une augmentation de la protéine C-réactive. Souvent réalisé en même temps que le diagnostic, le bilan d’extension repose essentiellement sur des examens d’imagerie qui permettent de déterminer le nombre de sites touchés par la maladie. Différentes techniques d’imagerie sont utilisées, notamment le scanner et la TEP (tomographie par émission de positrons) qui permettent de retrouver toutes les localisations du lymphome et d’estimer précocement la réponse aux traitements disponibles.

Les thérapies ciblées devraient améliorer le pronostic de ce cancer.

Quels sont les traitements de la maladie de Hodgkin ?

Le traitement repose sur la chimiothérapie et la radiothérapie, même pour les stades précoces. Il s’agit de faire diminuer rapidement la masse tumorale, puis de compléter par de la radiothérapie sur les masses tumorales résiduelles. La chimiothérapie est donc indispensable à tous les stades. Pour les stades précoces les cycles de chimiothérapie sont réduits (entre 3 et 4) pour les stades plus avancés ils sont plus nombreux (jusqu’à 6). Deux protocoles de chimiothérapie font référence dans la prise en charge de ce lymphome : le protocole Beacopp et l’ABVD (un peu moins lourd). De même les doses de radiothérapie varient en fonction du stade. Elle n’est parfois plus effectuée au stade précoce par certaines équipes. 

Par ailleurs, depuis déjà plusieurs années, d’autres traitements sont employés chez l’adulte, chez les patients présentant des réponses non satisfaisantes aux traitements classiques du lymphome de Hodgkin. Il s’agit principalement d’un traitement ciblé contre les cellules tumorales du lymphome de Hodgkin et d’immunothérapies permettant de stimuler les défenses immunitaires de l’organisme afin de lutter via la propre immunité du patient. Ces deux traitements ont fait la preuve de leur efficacité en hématologie adulte et sont maintenant couramment employés dans la prise en charge des lymphomes hodgkiniens de l’adulte. « Pour les patients dont la maladie n’est pas sensible aux premiers traitements ou revient après avoir été en rémission, une nouvelle chimiothérapie sera proposée, associant une chimiothérapie à haute dose, suivie d’une autogreffe de cellule souche », indique le Dr Lenglet. 

Pronostic : quelle est l’espérance de vie de la maladie de Hodgkin ?

Le pronostic de la maladie de Hodgkin est globalement très bon avec une survie globale, chez les enfants et les adultes de moins de 20 ans, de plus de 90 %.

Réalisé en collaboration avec le Dr Julien Lenglet, hématologue à l’Hôpital privé d’Antony.


Source : JDF Santé

Haut potentiel émotionnel (HPE) : définition, signes, comment savoir ?

Haut potentiel émotionnel (HPE) : définition, signes, comment savoir ?

Une personne HPE sait mieux détecter, comprendre et gérer les émotions que la normale.


On entend souvent parler de haut potentiel intellectuel (HPI), mais moins du haut potentiel émotionnel (abrégé HPE). Quels sont les signes qui témoignent d’un haut potentiel émotionnel ? Quel test pour savoir si on est HPE ? Comment vivre avec un HPE ? En couple ? Quand et qui consulter ? Décryptage avec

Définition : c’est quoi un haut potentiel émotionnel (HPE) ?

« Le haut potentiel émotionnel est le fait d’avoir une intelligence émotionnelle supérieure à la moyenne. La personne avec un HPE sait reconnaître, comprendre et gérer les émotions et les motivations de son interlocuteur. Elle a également une bonne connaissance d’elle-même, de ses propres émotions et de comment elle va agir dans chaque situation« , définit d’emblée notre interlocutrice. C’est une sorte de surdouance dans la compréhension des sentiments et des émotions, à la fois des siens et des autres. Attention, les personnes HPE ne disposent pas nécessairement d’une intelligence cognitive (QI) supérieure à la moyenne

Quels sont les signes d’un haut potentiel émotionnel ?

Être HPE c’est avoir des aptitudes particulièrement développées dans la reconnaissance et la compréhension des sentiments et émotions, chez les autres, mais aussi chez soi-même. 

Ils n’ont pas nécessairement besoin de validations extérieures car ils ont une bonne connaissance d’eux-mêmes.

  • Les individus avec un haut potentiel émotionnel ont un fort sens du relationnel et sont très à l’aise avec les autres.
  • Ils sont attentifs et ouverts aux autres.
  • Ils éprouvent un réel intérêt pour les autres et sont intéressés par leur manière de penser et de fonctionner, sans se laisser envahir par leurs émotions (à ne pas confondre avec l’empathie qui atteste d’une grande capacité d’observation et d’une écoute active, ce sont deux notions proches mais pas tout à fait similaires).
  • Ils font généralement très attention aux détails de la communication non verbale (les gestes, le regard, les mouvements de main, les mimiques…) et savent s’en servir à bon escient pour les reconnaître et les comprendre.
  • Ils ont une grande capacité d’adaptation : ils savent adapter leur comportement à leur interlocuteur ou au sein d’un groupe. 
  • Ils ont souvent un leadership naturel et un sens du collectif
  • Ils sont d’humeur égale et constante.
  • Ils sont patients et à l’écoute
  • Ils n’ont pas nécessairement besoin, contrairement à beaucoup d’entre nous, d’une validation extérieure, car ils sont à l’aise avec ce qu’ils sont, ont une bonne connaissance d’eux-mêmes et une conscience de leurs valeurs. Dans le cas d’un HPE, la validation est donc interne : ils se connaissent, s’acceptent et s’auto-valident
  • Ils sont généralement humbles et n’ont pas besoin d’en mettre plein la vue.  
  • Ils ont généralement un sens développé de la justice et ne supportent pas les injustices

Comment est un HPE en amour ?

« Même en couple, la personne avec un HPE sait s’adapter à son partenaire. De plus, elle n’a pas besoin d’être rassurée en permanence. Elle sait détecter les signes d’amour : elle ne va pas demander à son partenaire s’il l’aime en permanence par exemple ou si elle est à la hauteur. Elle a également plus de ressources pour se protéger en cas de crise de couple ou de rupture », détaille Dana Castro. 

Quel test pour détecter un HPE ?

« Dans la communauté scientifique, il y a plein d’échelles qui mesurent le haut potentiel émotionnel : elles sont utilisées dans différents contextes, notamment dans le milieu enseignant. En pratique, le HPE se détecte facilement, par un professeur à l’école par exemple (chez un enfant ou adolescent) ou un psychologue qui va remarquer, dans le comportement au quotidien, des aisances particulières dans la gestion des émotions« , indique Dana Castro. Toutefois, pour détecter « officiellement » un HPE, on peut mesurer le quotient d’intelligence émotionnelle (QE) qui regroupe différentes questions divisées en plusieurs catégories (perception de soi, expression individuelle, gestion du stress, prise de décision, relations humaines…). Le résultat donne un aperçu global du niveau d’intelligence émotionnelle, mais il est à affiner avec des mises en situation, non mesurables avec un outil. Le test de QE le plus reconnu et utilisé dans le monde serait le diagnostic EQi 2.0 (Emotional Quotient inventory) élaboré en 1997. Attention, certains sites internet (souvent payants) proposent de faire des bilans psychologiques ou des tests de personnalité dans le but de diagnostiquer un HPE : ils ne sont pas officiellement validés par la communauté scientifique et ne sont pas représentatifs de l’intelligence émotionnelle d’une personne. Au mieux, ils ne peuvent que déterminer une probabilité d’être HPE.

« Il est assez facile de vivre avec un HPE »

Comment vivre avec un HPE ?

« Les personnes avec HPE sont des gens qui sont généralement assez appréciés, plus heureux, plus équilibrés et on comprend facilement pourquoi. On leur accorde facilement notre confiance, donc il est assez facile de vivre avec un HPE, indique notre interlocutrice. Néanmoins, il peut y avoir un revers à tout cela. Une personne avec un haut potentiel émotionnel peut parfois se faire manipuler par une personne cynique ou opportuniste. Les autres éléments négatifs, c’est que ces personnes sont souvent enviées ou jalousées, pour toutes les raisons précédemment citées« . Enfin, à trop comprendre les autres, elle peut également devenir anxieuse ou stressée. Elle peut aussi se sentir différente ou en décalage avec les autres. Quoi qu’il en soit, une personne qui se sent mal dans sa vie quotidienne peut consulter un psychologue, qui pourra l’orienter et mieux l’aider à comprendre sa situation.

Quelle différence entre HPE et hypersensibilité ?

« Ce sont deux choses différentes. L’hypersensible déborde d’émotions et n’arrive pas à les contrôler. Au contraire, la personne avec un HPE sait détecter, reconnaître, comprendre, gérer et contrôler ses émotions« , explique notre psychologue. 

Qui consulter en cas de HPE ?

Comme il n’y a pas tellement d’inconvénients à être HPE, peu d’entre eux consultent pour cette raison. Ce sont des personnes plus équilibrées que la normale. « A titre personnel, je n’en ai pas rencontré beaucoup dans ma patientèle pour toutes les raisons que j’ai citées. Néanmoins, ils peuvent consulter pour une autre raison et dans ce cas, leur HPE devient un levier dans le processus thérapeutique. Enfin, s’il s’agit d’une caractéristique innée chez certaines personnes, le haut potentiel émotionnel est quelque chose qui peut s’acquérir, notamment par le biais d’un travail psychologique« , explique notre interlocutrice, en travaillant notamment sur la prise de recul, l’intuition, l’écoute des autres, le non-jugement, la gestion du stress, la peur de l’échec, le refoulement, le fait tout rapporter à soi… 

Merci à Dana Castro, psychologue.


Source : JDF Santé

Laurence Cottet, ex-alcoolique : "Le déclic se fait quand je m'effondre ivre morte à la cérémonie des vœux chez Vinci"

Laurence Cottet, ex-alcoolique : "Le déclic se fait quand je m'effondre ivre morte à la cérémonie des vœux chez Vinci"

Sobre depuis plus de 15 ans et à l’initiative du Dry January ou Mois sans Alcool, Laurence Cottet a tout perdu à cause de l’alcoolisme.


A l’occasion du Dry January de 2020, nous avions rencontré Laurence Cottet, ex-alcoolique devenue patiente-experte en addictologie. Laurence Cottet est Présidente de l’association française Janvier Sobre, à l’initiative du « Mois sans alcool » en France, équivalent du « Dry January » en Angleterre. « Le mois de Janvier est le premier de l’année. Celui des bonnes résolutions que l’on prend pour bien démarrer et laisser derrière soi les dérives de l’année écoulée… et notamment des récentes fêtes parfois trop arrosées ! » argue l’association sur son site. Voici l’histoire de Laurence Cottet.

Le Journal des Femmes : Vous avez souffert d’alcoolisme, quand cela a-t-il commencé ?

Laurence Cottet : La maladie alcoolique s’est installée en moi alors que j’avais 15-16 ans. Je ne me rendais pas compte et surtout mon entourage était également dans le déni de cette maladie parce qu’il ne la connaissait pas. On était entre bandes de copains, on démarrait les soirées à 19 heures et on les terminait à 5 heures du matin, la tête dans le sceau. C’était un alcoolisme qui s’installait beaucoup plus lentement qu’aujourd’hui avec la mode du binge drinking*, mais le résultat était le même. Je me souviens avoir eu des comas éthyliques mais on ne se rendait pas compte du danger.

« A 25 ans je tombe tête baissée dans le piège. »

Je m’en sortais tant bien que mal parce que j’avais unec’est comme ça que tout doucement s’est installée la dépendance à l’alcool.

Comment la maladie a-t-elle évolué ensuite ?

Laurence Cottet : De 15 à 25 ans, c’était des « bitures » que l’on se prenait quasiment tous les week-ends. A 25 ans, je rentre dans un milieu professionnel et je démarre une carrière dans le BTP,juriste, dans un secteur où les bonnes bouteilles circulent et je tombe tête baissée dans le piège. Je déguste dans le cadre de repas d’affaires, de séminaires, de voyages professionnels, de colloques. Je travaille dur mais l’alcool, les open bar payés par l’entreprise, je les connais et c’est comme ça qu’à 36 ans je deviens alcoolique c’est-à-dire malade de l’alcool (elle a aujourd’hui 60 ans, ndlr).

Jusqu’à quelle quantité buviez-vous par jour ?

Laurence Cottet : Quand on est alcoolique, les doses sont assez considérables.

« Je buvais deux à trois bouteilles de vin par jour. »

A l’époque, je faisais à peine 50 kilos, je buvais deux bouteilles et demie à trois bouteilles de vin ou de champagne par jour ou une bouteille de vodka, c’était mes alcools préférés. L’alcool était une obsession, on profite de toutes les occasions pour en boire et les occasions se présentaient à moi avec beaucoup de facilité dans ce contexte professionnel.

Quel est votre pire souvenir sous l’emprise de l’alcool ?

Laurence Cottet © Editions Dunod/2023

Laurence Cottet : Mon pire souvenir a été en Chine sur la Place Tian’anmen. J’étais dans un colloque où je devais représenter ma société, Vinci. Je me suis retrouvée ivre morte sur la place et je ne savais plus retrouver mon hôtel. J’ai galéré pour qu’enfin, dans un anglais approximatif et ivre, je trouve quelqu’un pour me ramener. On aurait pu me violer, c’est le pire moment que j’ai vécu, je ne voudrais jamais le revivre, c’est resté ancré en moi et je ne l’oublie pas. Grâce à ce souvenir je n’ai aucune envie de recommencer (à boire, ndlr).

Vous étiez dépendante à l’alcool mais aussi au sport, c’est surprenant, comment l’expliquez-vous ?

Laurence Cottet : Le sport à outrance me permettait de perdre les calories que je prenais avec l’alcool, je m’enfilais 4000 à 5000 calories par jour, et je m’épuisais physiquement notamment les week-ends où je faisais du sport de 9 heures à 17 heures. Et à 17h30, je m’alcoolisais.

« Je me nourrissais qu’à l’alcool »

J’étais tombée dans l’alcoolorexie, je ne mangeais plus, je me nourrissais qu’à l’alcool, je voulais rester fine, j’étais cadre supérieure, j’avais un look élégant et élancé, je ne voulais pas prendre de kilos. Le sport me permettait aussi d’occuper mon temps, je me faisais violence pour

Quel a été le déclic qui vous a fait prendre conscience que vous deviez arrêter de boire et vous soigner ?

Laurence Cottet : Le déclic se fait le 23 janvier 2009 à 12h30 lorsque je m’effondre ivre morte à la cérémonie des vœux chez Vinci devant 650 cadres supérieurs. Je perds en une fraction de seconde ma dignité de femme, j’aurai voulu me cacher dans un petit trou de souris alors que c’était une ivresse manifeste publique. Le souvenir que j’en ai c’est que je reste longtemps parterre, peu de gens viennent à moi pour me redresser tellement ils sont horrifiés,

« Je me suis effondrée ivre morte à la cérémonie des vœux  devant 650 cadres supérieurs. »

Je fais aussi un burn out, je n’en pouvais plus, ça faisait plusieurs mois que j’essayais de m’en sortir, que Et là c’est le déclic, je vais mettre plusieurs heures à me rendre compte de ce qui s’est passé, on va me reconduire dans mon bureau et je vais faire une crise d’épilepsie. J’ai cette chance de m’en être sortie, j’aurai très bien pu mourir. On aurait dû me reconduire chez moi, voire peut-être m’envoyer aux Urgences mais on m’a reconduit dans mon bureau et on m’a laissée en plan et la fête continuait sans moi. Je me suis retrouvée avec 2 grammes voire plus d’alcool dans le sang, je suis descendue au sous-sol retrouver ma voiture de fonction et j’ai conduit 40 kilomètres sur le périphérique pour repartir chez moi. Certes, j’ai ma part de responsabilités et ils avaient tout à fait raison, 3 jours plus tard, de me licencier en bonne et due forme mais si je raconte cette histoire c’est pour expliquer que si vous (les employeurs, ndlr) avez repéré un salarié en détresse et en difficulté avec l’alcool, il faut l’accompagner sur un chemin du soin et non pas attendre qu’il tombe.

Les proches d’une personne dépendante à l’alcool peuvent-ils l’aider et comment ?

Laurence Cottet : Il faut avoir une pensée bienveillante et de compassion pour les proches parce qu’ils souffrent énormément face à une personne alcoolique et sont souvent eux-mêmes en détresse. Ce que je leur dis c’est que, malheureusement, la personne alcoolique ne vous écoutera pas donc ne vous épuisez pas trop, ne culpabilisez pas de ne pouvoir rien faire, prenez de la distance et, s’il le faut, faites-vous également accompagner parce qu’il y a un phénomène de co-dépendance qui fait que vous pouvez aussi tomber dans la maladie par ricochet. Prenez contact avec des personnes malades rétablies et des groupes de paroles ouverts pour vous. comme aux Alcooliques Anonymes, et parlez-en au médecin traitant. Il peut avoir le mot qui fera du bien et soyez patient.

Comment avez-vous fait pour vous en sortir ?

Laurence Cottet : Alors que je voulais me suicider, je ne l’ai pas fait et je suis rentrée le lendemain (24 janvier 2009, ndlr) dans une église à 18h30. C’était l’église Saint-Pierre de Montrouge (Hauts-de-Seine).

« Une espèce de force est entrée en moi et j’ai voulu m’en sortir. »

Là il s’est fait un déclic encore. J’ai communié, ça faisait très longtemps que je ne l’avais pas fait et quand je suis ressortie à 19 heures, est entrée en moi une espèce de force et j’ai voulu m’en sortir. Je suis rentrée chez moi, j’ai vidé toutes les bouteilles d’alcool, je me suis préparée un chocolat chaud sucré et j’ai retrouvé le goût du chocolat sucré, moi qui l’avais perdu depuis des années parce que l’alcool détruit vos cinq sens. Il a dû se passer quelque chose, je n’ai pas fait de delirium tremens, je n’ai pas fait de crise d’épilepsie, je me suis sevrée toute seule et 10 jours plus tard j’ai été prise en main par un médecin addictologue et là je me suis soignée. Il faut 6 mois pour que vous retrouviez le calme, la sérénité, pour que les vapeurs d’alcool s’évaporent de votre corps alors que ça faisait 15 ans que j’étais ivre morte tous les soirs. J’ai été accompagnée par le médecin et j’ai fait bien plus tard une lourde psychothérapie avec une femme psychiatre qui m’a aidée à soigner les souffrances profondes qui se cachaient derrière le masque alcool et d’autres drogues. Parce qu’il n’y avait pas que l’alcool. L’alcool était la substance psychoactive principale mais fallait y ajouter un peu de cocaïne et des psychotropes, beaucoup.

Quels ont été vos outils pour vous reconstruire ?

Laurence Cottet : Quand on a eu un burn out, quand on touche le fond, le puzzle de votre vie est éclaté donc il faut un psychiatre ou un psychologue pour vous aider à reconstituer un nouveau puzzle et pour remettre les petits morceaux. La reconstruction passe par la découverte d’une nouvelle personnalité et on redonne du sens à sa vie.

« J’ai changé de métier, j’ai changé de région, j’ai changé d’amis, »

J’ai changé de métier, j’ai changé de région, j’ai changé d’amis, j’ai un combat qui me passionne et ça prend du temps. Je m’occupe des animaux maltraités, je recueille les chiens perdus, je leur trouve un refuge, j’oublie tout dans ces cas-là. Cela fait partie de la reconstruction. Quand on a tout perdu, on se raccroche à des choses simples et quand on se sent utile à quelque chose, c’est la meilleure reconnaissance. La nature m’aide aussi, je marche énormément. Je fais aussi de la méditation. Ne pas avoir retrouvé un nouveau travail m’a donné le temps d’aboutir à une guérison parce que je n’ai pas peur de dire que je me sens guérie.

Depuis combien de temps êtes-vous sobre ?

Laurence Cottet : Depuis le 24 janvier 2009 à 19 heures (15 ans, ndlr).

Pensez-vous être guérie « pour toujours » ?

Laurence Cottet : Par rapport à l’alcool oui. Par rapport à la maladie qui se cachait derrière l’alcool, c’est-à-dire la dépression, je fais très attention. Je n’ai plus pour l’instant de protocoles médicamenteux, j’ai appris à savoir ce qui est bon pour moi et ce qui ne l’est pas. J’ai appris à repérer les personnes toxiques, à mettre la distance nécessaire pour se protéger et à la moindre alerte, s’il le faut, je reprends rendez-vous avec la psychiatre. Il ne faut pas avoir peur des souffrances, des maladies mentales qui touchent la femme, il faut les accepter, les soigner.

Vous avez écrit plusieurs livres sur votre parcours, dans quel but ?

Laurence Cottet : Les gens sont insuffisamment informés sur la maladie alcoolique. C’est le combat que je mène pour faire prendre conscience au 67 millions de Français que cette maladie existe, qu’elle peut frapper n’importe qui, qu’elle n’est pas honteuse, que l’on peut se soigner et s’en sortir. J’ai trouvé l’écriture comme support pour mener ce combat. J’ai connu une maladie qui m’a fait tout perdre et j’ai pris le temps de me soigner, de me reconstruire et je m’en suis sortie, c’est un parcours de résilience. J’ai donné un autre sens à ma vie qui est de me consacrer à ce combat et je n’ai jamais été aussi sereine et heureuse.

*mode de consommation qui consiste à boire de l’alcool ponctuellement mais le plus rapidement possible et en grandes quantités.

Propos recueillis le 3 décembre 2019.


Source : JDF Santé