Le Président de la République, Emmanuel Macron, l’a annoncé le 16 mai 2023 : un Institut des Cancers des Femmes va être conçu en France par l’Institut Curie, l’Université Paris-Sciences et Lettres (PSL) et l’Inserm. Il sera labellisé Institut Hospitalo-Universitaire (IHU) dans le cadre du PlanFrance Santé 2030. Avec plus de 78 000 nouveaux cas et 20 000 décès chaque année en France, les cancers féminins sont un véritable enjeu de santé publique. Voilà pourquoi il paraissait essentiel de créer une structure spécialisée et inédite d’envergure internationale qui place les femmes au cœur de la recherche et de l’innovation et dont l’objectif est de mieux comprendre, prévenir, dépister les cancers (cancers rares, cancers gynécologiques, cancers du sein…), notamment chez les patientes à risque, et guérir de plus en plus de patientes. Ce grand centre dédié aux cancers féminins, dont le site principal sera implanté dans le 5e arrondissement de Paris (un emplacement idéal car proche des laboratoires de recherche, de l’hôpital de l’Institut Curie et de l’Université PSL), sera piloté par des scientifiques et des professionnels de la santé.
Donner à notre recherche en santé plus de moyens et de liberté, je my suis engagé, nous le faisons avec France 2030 :
5 bioclusters de dimension mondiale 12 futurs instituts hospitalo-universitaires des infrastructures de recherche lancement des chaires d’excellence pic.twitter.com/rOv5x1G5AR
Concrètement, l’Institut des Cancers de la Femmes va, sur un programme de 10 ans :
► Associer toutes les expertises médicales, paramédicales et scientifiques aux côtés des entreprises et des associations de patientes.
► Développer des solutions innovantes pour répondre à la nécessité de nouvelles options thérapeutiques ajustées à la localisation anatomique, à la biologie, à l’âge des femmes dans le but de faire diminuer les taux de mortalité, notamment des formes rares de cancer.
► Adapter la prise en charge du cancer à la qualité de vie des femmes et faire bénéficier les patientes d’un accompagnement complet, tant médical que psychologique et paramédical
► Mieux former des soignants et des scientifiques aux enjeux spécifiques de ces cancers et accompagner les nouveaux métiers issus de la transformation numérique de la recherche et des soins.
► Développer un réseau de partenaires hospitaliers et de collaborations présents partout en France
► Faire de la France un leader de l’innovation contre les cancers féminins et guérir toujours plus de femmes.
« Sur le plan social, nous partons du double constat qu’il existe de fortes disparités dans les prises en charge, et que le cancer est un facteur aggravant des situations de précarité des femmes, qui engendre d’ailleurs plus d’arrêts de travail et plus d’aménagements du temps de travail que pour les hommes« , déplore la Pre Anne Vincent-Salomon, pathologiste spécialiste des cancers féminins à l’Institut Curie et professeure à l’Université PSL, directrice de ce nouveau centre. « L’approche que nous proposons est nouvelle car plus globale, depuis la recherche sur la biologie de la tumeur jusqu’à la prise en considération de la personne dans son environnement« , ajoute le Pr Alain Puisieux, directeur du Centre de recherche de l’Institut Curie.
Les cotons-tiges, de petits bâtonnets ouatés, sont d’une part polluants pour l’environnement et peuvent être d’autre part très dangereux pour les oreilles. Pour s’en passer aisément, voici 4 alternatives efficaces et sans danger pour le tympan, recommandées par notre médecin ORL.
Grâce à leur embout siliconé en forme de spirale, ces nettoyeurs manuels ou électriques (type Ear Wizard®) permettent de bien extirper le cérumen de l’oreille en douceur et réduisent le risque de le tasser au fond du conduit auditif. Il suffit d’insérer la tête spiralée dans l’oreille et de tourner l’outil dans le sens des aiguilles d’une montre pour saisir et extraire le cérumen.
Il s’agit encore de la méthode la plus simple, mais très efficace selon les ORL : l’auriculaire (le petit doigt) permet d’enlever le cérumen oxydé déposé sur la partie visible de l’oreille. Sa taille évite d’aller trop loin dans le conduit auditif. Toutefois, il faut penser à bien se laver les mains avant d’introduire (délicatement) son auriculaire dans son oreille.
4. La poire à lavage d’oreille
La poire n’est à utiliser qu’en cas de bouchon de cérumen (donc pas pour un nettoyage hebdomadaire des oreilles) et seulement si ce dernier n’est pas trop tassé ou adhérent aux parois de l’oreille. Cette poire en caoutchouc avec un embout effilé peut s’acheter en pharmacie. Pour une utilisation sans risque, il convient de la remplir d’eau tiède et d’enfoncer légèrement et délicatement son embout dans l’oreille afin d’irriguer doucement le conduit pour y faire sortir le cérumen. Avant de l’utiliser, il faut être certain de ne pas avoir de perforation du tympan, « sans quoi le liquide passerait dans l’oreille moyenne (qui doit rester stérile) et vous hériteriez probablement d’une infection« , prévient le Dr Olivier Morineau, médecin ORL, dans son livre « Le livre noir du coton-tige » aux Editions Jouvence. Idéalement, il faut faire ce lavage après avoir réalisé un bain d’oreille avec une solution auriculaire.
Merci au Dr Jean-Michel Klein, ORL et Président du Conseil National Professionnel d’ORL et CCF (Chirurgie Cervico-Faciale) (CNP ORL et CCF).
[Mis à jour le 19 mai 2023 à 11h17] La grippe, qui a duré cette année 19 semaines, est désormais finie. Chaque année, Santé publique France dresse son bilan de l’épidémie de grippe et y révèle les chiffres et constats marquants. Dans un premier bilan préliminaire publié le 11 mai 2023, l’autorité sanitaire rapporte « une épidémie exceptionnellement précoce et longuemarquée par 2 vagues successives, dues aux virus de type A(H3N2) puis B/Victoria, une sévérité marquée de l’épidémie, particulièrement chez les 15-64 ans et une couverture vaccinale légèrement inférieure à celle de 2021-2022« .
Quels sont les chiffres de l’épidémie de grippe 2023 en France ?
La période épidémique a eu lieu de fin novembre 2022 à fin mars 2023, soit 19 semaines. Pendant cette période, il y a eu :
2,1 millions de consultations pour syndrome grippal (selon le réseau Sentinelles) avec une part des syndromes grippaux parmi les consultations de SOS Médecins de 6% à 25% au pic épidémique
Plus de 110 000 passages aux urgences pour grippe ou syndrome grippal, dont 44% concernaient les 15-64 ans
Plus de 15 000 hospitalisations après passage aux urgences, dont 23% concernaient les 15-64 ans
Carte : quel est le bilan de la grippe par région ?
La Bretagne et la Normandie ont été les premières régions à passer en phase épidémique en fin novembre 2022, suivies par les autres régions. En semaine 49 de 2022, l’ensemble des régions était en épidémie. Début janvier , 3 régions étaient sorties de la phase épidémique : les Hauts-de-France, la Normandie et la Bretagne qui elle, de façon exceptionnelle, est repassée en phase épidémique 2 semaines après. Les 11 régions sont restées en épidémie jusqu’à mi-mars puis sont passées progressivement en phase post-épidémique. Toutes les régions étaient revenues en phase inter-épidémique fin avril.
Une première vague, principalement portée par le virus A(H3N2) a été observée jusqu’à mi-janvier (S03-2023), suivie d’un rebond épidémique principalement dû au virus B/Victoria.
Combien de décès pendant l’épidémie de grippe cette année ?
121 décès ont été rapportés : 62 chez les 65 ans ou plus, 54 chez les 15-64 ans, 4 chez les moins de 15 ans et 1 dont l’âge n’était pas renseigné. Les régions ayant rapporté les parts de décès liés à la grippe les plus élevées durant la saison 2022-2023 sont : la Normandie (1,5%), l’Ile-de-France (1,3%), la Corse (1,3%) et les Hauts-de-France (1,2%).
La grippe est-elle une maladie grave ?
La grippe est une infection respiratoire aiguë, d’origine virale, autrement dit, due à un virus Influenza. Il s’agit d’une maladie infectieuse et contagieuse, qui se manifeste par une fièvre, de la toux, des courbatures, des maux de tête, des frissons…
La grippe fait l’objet d’épidémies saisonnières, généralement observée au cours de l’automne et de l’hiver, parfois au printemps comme ça a été le cas cette année. Elle se différencie d’un syndrome grippal qui peut être dû à de nombreux autres virus respiratoires comme le rhinovirus, virus syncytial respiratoire… La plupart du temps bénigne, la grippe peut toutefois être grave chez des personnes fragiles.
Source : Bulletin épidémiologique grippe, semaine 18. Bilan préliminaire. Saison 2022-2023, Santé Publique France
Le mois de Mai est dédié au cancer de la vessie. « 13 000 à 20 000 personnes supplémentaires sont touchées par an, 4 fois plus de cas chez les hommes que chez les femmes » rappelle l’Association française d’urologie dans un communiqué du 16 mai. Le cancer de la vessie est le 7e cancer le plus fréquent en France, selon les chiffres de l’Institut national du Cancer. « Le principal symptôme d’un cancer de la vessie serait la présence de sang dans les urines« nous indique d’emblée le Pr Aurel Messas, chirurgien-urologue à l’Hôpital américain de Paris. A quoi faut-il faire aussi attention chez la femme ? Chez l’homme ? Ce cancer est-il douloureux ? Eclairage du Pr Aurel Messas, chirurgien-urologue à l’Hôpital américain de Paris.
Quels sont les premiers symptômes d’un cancer de la vessie ?
Le cancer de la vessie peut longtemps être asymptomatique. « Mais à un moment ou un autre, il entraîne des symptômes qui sont peu spécifiques et dans la plupart des cas ces symptômes peuvent être communs à des pathologies bénignes. Le principal symptôme d’un cancer de la vessie serait la présence de sang dans les urines (hématurie en langage médical), mais lui aussi est un signe peu spécifique. Dans 95% des cas, le sang dans les urines n’est pas lié à un cancer de la vessie« , rassure le Pr Aurel Messas. Pour poser un diagnostic, plusieurs examens sont donc nécessaires (ECBU, échographie vésicale). « Quand il y a un réel doute, on réalise un examen qui s’appelle une cystoscopie (qui se fait sous anesthésie locale) : on passe l’endoscope par l’intérieur de l’urètre afin de regarder l’intérieur de la vessie. C’est un examen très bien toléré et non douloureux« , poursuit notre interlocuteur.
Quels sont les symptômes d’un cancer de la vessie chez la femme ?
Comme dit précédemment, les symptômes d’un cancer de la vessie sont très peu spécifiques. « Chez la femme, le symptôme le plus évocateur d’un cancer de la vessie serait la présence de sang dans les urines (les urines peuvent alors être roses ou rouge foncé en fonction de l’intensité du saignement), particulièrement si le sang apparaît en dehors d’un contexte infectieux. Il faut rassurer les femmes car souvent les inquiétudes sont infondées : par exemple, si une femme a du sang dans les urines associé à des symptômes typiques d’une cystite (brûlure mictionnelle, besoin fréquent d’aller uriner…) ou l’habitude d’avoir desinfections urinaires récidivantes, il y a très peu de risque que le sang dans les urines soit révélateur d’un cancer de la vessie.
Si la femme a du sang dans les urines et aucun signe infectieux, cela nécessite des explorations.
En revanche, si la femme a du sang dans les urines et qu’elle n’a aucun signe infectieux, cela peut être un élément plus suggestif et nécessite des explorations. Dans le cas d’une hématurie évocatrice d’un cancer de la vessie, le sang survient de façon plutôt intermittente (qui apparaît puis disparaît) en l’absence d’autres symptômes« , détaille le Pr Messas. Il faut aussi déterminer si le sang apparaît au début de la miction, à la fin ou du début à la fin de la miction. « Ce qui est le plus évocateur d’un saignement d’origine vésicale, c’est la présence de sang qui apparaît à la fin de la miction. S’il y a des petits caillots de sang dans la vessie (morceaux solides qui se mélangent à du sang), cela peut également être évocateur, mais il convient toujours d’éliminer les causes habituelles qui sont les infections et la présence d’un calcul dans la voie urinaire« .
Le tabagisme, même sevré depuis des années, reste un facteur de risque d’un cancer de la vessie.
La présence de facteurs de risque, notamment le tabac, est également à prendre en compte. « Chez une femme qui aurait fumé un paquet par jour pendant 40 ans et qui a du sang les urines, sans infection et sans calcul, l’hématurie serait plus évocatrice d’un cancer de la vessie par rapport à une femme qui n’a jamais fumé de sa vie. A noter également que le tabagisme, même sevré depuis des années, reste un facteur de risque d’un cancer de la vessie« , continue le professeur. Sont aussi considérés comme des facteurs de risque : une exposition professionnelle à certaines substances chimiques présentes notamment dans l’industrie cosmétique, (aujourd’hui, cette exposition est davantage contrôlée), le fait d’avoir eu de la radiothérapie ou certaines chimiothérapies (mais habituellement ce sont des patientes qui sont suivies par un oncologue) ou encore, une infection par un parasite tropical (appelée bilharziose ou schistosomiase).
Quels sont les symptômes d’un cancer de la vessie chez l’homme ?
« Chez l’homme, la présence de sang dans les urines peut évoquer un cancer de la vessie. Mais le plus souvent, c’est le signe d’une prostatite (infection de la prostate). Si le sang est au début de la miction, c’est très rare que ce soit évocateur d’un cancer de la vessie. Cela peut être un peu plus suggestif quand le sang est à la fin de la miction« , souligne notre expert.
Le cancer de la vessie est-il douloureux ?
Non, la douleur est très rarement un symptôme d’un cancer de la vessie. « Le cancer de la vessie peut devenir douloureux à un stade très tardif. C’est un cancer douloureux si on refuse l’intervention d’ablation de la vessiequi offre pourtant un bon confort de vie« , conclut notre interlocuteur.
Merci au Pr Aurel Messas, chirurgien-urologue à l’Hôpital américain de Paris.
Les aliments contiennent tous des calories, mais toutes les calories ne se valent pas. Les calories dites « pleines » (comme les légumes, les produits laitiers, les féculents…) apportent des nutriments et des vitamines, essentiels à l’organisme, tandis que les calories vides ou creuses n’ont pas d’apport nutritionnel intéressant. Alors quels sont les aliments à calories vides ? Faut-il les bannir ? Les limiter ? Font-ils grossir ? Exemples et éclairage avisé de notre expert en nutrition.
Quelle est la définition d’un aliment à calories vides ?
« Un aliment à calorie vide est un aliment qui apporte des calories mais dont l’apport nutritionnel n’est pas intéressant pour l’organisme, explique Raphaël Gruman, diététicien-nutritionniste. C’est-à-dire que l’aliment est calorique, parfois même très calorique, mais qu’il ne contient pas de micronutriments (vitamines ou minéraux ou acides gras) intéressants pour l’organisme, mais simplement des graisses ou des sucres qui favorisent la prise de poids« . Au contraire, un aliment à calories pleines a une haute densité nutritionnelle et apporte des vitamines, des sels minéraux, des fibres, des acides gras essentiels, les bons acides aminés… C’est par exemple le cas des céréales complètes, des fruits, des légumes, des viandes, des poissons, des huiles végétales, des produits laitiers, des oléagineux…
Par exemple : une barre Mars contient environ 200 calories, tout comme 2 tranches de pain complet. Problème : une barre Mars contient principalement du sucre (62g/100g) et des graisses (17g/100g), autrement dit, des éléments peu nutritifs, alors que 2 tranches de pain complet sont riches en fibres (8,8 g/100 g), en protéines (17% du total en kcal), en phosphore (254 mg/100 g), en magnésium (67 mg/100 g), en fer (2,2 mg/100 g)…
Quelle est la liste des aliments à calories vides ? Exemples
Les aliments à calories vides sont généralement les produits gras, sucrés et industriels comme par exemple :
Les sodas
Les nectars de fruits industriels
Les boissons alcoolisées (bière, vin, spiritueux)
Les produits de fast-food type pizza, hamburger
Les fritures (frites, chips)
Les friandises, les bonbons…
Les gâteaux, viennoiseries et biscuits du commerce
Les sauces industrielles type ketchup, sauce barbecue…
Evidemment, l’alimentation est avant tout une question d’équilibre. Il ne faut ni bannir complètement les aliments à calories vides, ni en consommer en trop grande quantité au risque de créer dans un sens des frustrations ou dans l’autre des désordres alimentaires. Ainsi, si on peut en manger de temps en temps car ils font plaisir, manger trop régulièrement des aliments à calories vides peut entraîner :
Une prise de poids (avec tous les problèmes que ça entraîne : surpoids, obésité, cholestérol, diabète, hypertension…)
Des problèmes cardiovasculaires
Des carences nutritionnelles (car ils ne contiennent pas assez de vitamines ou de minéraux)
Des problèmes de constipation…
Pour bien fonctionner, le corps a besoin de diversité et d’un apport suffisant en nutriments et minéraux. On conseille alors de :
Diminuer sa consommation de produits industriels
Lire les étiquettes (attention particulièrement au sucre, au sel)
Privilégier les préparation « maison » à base de produits bruts
Eviter les grignotages entre les repas
Est-ce que les aliments à calories vides font grossir ?
Oui bien sûr, répond notre expert. « Ces aliments apportent beaucoup de calories ».
Calories vides ou calories creuses : est-ce pareil ?
« Les calories creuses sont simplement une autre appellation des calories vides« , nous répond Raphaël Gruman.
Quelle différence avec une calorie négative ?
Un aliment dit à calorie négative, « c’est un aliment qui demande plus d’énergie au corps pour le digérer qu’il n’apporte de calories. Les aliments à faible apport calorique comme l’endive, les haricots verts, le concombre, l’asperge, les pâtes de Konjac… sont des aliments à calories négatives« , liste notre interlocuteur.
L’alcool est-il à calories vides ?
L’alcool est considéré comme un aliment à calories vides car il contient du sucre et de l’éthanol, autrement dit, aucun nutriment intéressant pour l’organisme.
Merci à Raphaël Gruman, diététicien-nutritionniste.
Les dystonies sont des troubles du mouvement. Quelle que soit leur type (cervicale, de fonction…), les dystonies entrainent souvent un handicap moteur et social sévère avec une altération de la qualité de vie, des douleurs, un retentissement scolaire important chez les enfants et professionnel chez les adultes. Elles peuvent aussi générer de l’anxiété, un isolement social et parfois être associées à une dépression.
Qu’est-ce qu’une dystonie ?
Les dystonies font partie des pathologies neurologiques du mouvement et se caractérisent par des contractions musculaires involontaires soutenues ou intermittentes à l’origine de mouvements répétitifs et/ou de postures anormales.
Quels sont les symptômes de la dystonie ?
La dystonie se manifeste par des contractions musculaires involontaires et des spames. Elles peuvent être localisées et ne toucher que quelques muscles(dystonie focale, muscles du visage, du cou, muscles de la main, du bras ou de la jambe) ou l’ensemble de la musculature (dystonies généralisées).
« Elles sont souvent déclenchées ou aggravées par le stress »
« Elles sont souvent déclenchées ou aggravées par le stress, l’initiation d’un mouvement, (par exemple l’écriture ou la marche), mais peuvent aussi être observées spontanément quand on est au repos, précise le Dr Marion Simonetta-Moreau. Leur durée peut être très courte, (secousse musculaire brève, on parle de dystonie myoclonique), ou un peu plus longue, on parle alors despasme dystonique qui peut être parfois très douloureux et invalidant. Ce symptôme peut survenir de façon isolée ou bien être associé à d’autres mouvements anormaux, (tremblementpar exemple) ou à d’autres symptômes neurologiques, (dystonie combinée) « .
Quels sont les différents types de dystonie ?
► Quand la dystonie touche les muscles des paupières vers l’âge de 50-60 ans, entrainant une fermeture involontaire de celles-ci, on parle de blépharospasme.
► Quand elle diffuse vers les autres muscles du visage (bouche, mâchoire, larynx), on parle de syndrome de Meige.
► Quand elle se déclenche uniquement quand on écrit avec un stylo, ou quand on joue d’un instrument de musique, on parle de dystonie de fonction.
C’est quoi une dystonie neurovégétative ?
« Les dystonies ne doivent pas être confondues avec le mauvais terme de « dystonie neurovégétative » qu’il ne faut plus utiliser car source de confusion et qui est en réalité ce que l’on appelle une dysautonomie et qui correspond à un dysfonctionnement du système nerveux végétatif qui régule la digestion, la respiration, le rythme du cœur, etc » explique la neurologue.
Comment fait-on le diagnostic d’une dystonie ?
Le diagnostic d’une dystonie est essentiellement basé sur les données de l’examen clinique neurologique et l’interrogatoire du patient. « Si on a un doute avec un autre type de mouvement anormal, on peut faire un enregistrement de l’activité des muscles par une électromyographie. La réalisation d’une prise de sang, d’une IRM du cerveau vont permettre d’orienter vers la recherche d’une cause et dans certains cas, on peut faire une recherche génétique d’une mutation« , ajoute la spécialiste.
Quelles sont les causes des dystonies ?
Les causes des dystonies sont multiples :
► Elles peuvent être héréditaires et il existe à l’heure actuelle de nombreuses mutations génétiques identifiées dans des familles de patients dystoniques. « Certaines de ces formes génétiques où la dystonie est isolée et souvent généralisée sont importantes à diagnostiquer car elles peuvent bénéficier d’un traitement efficace », commente le Dr Marion Simonetta-Moreau.
► Elles peuvent être secondaires à une lésion du cerveau, (manque d’oxygène à la naissance, traumatisme crânien, accident vasculaire cérébral, infection, tumeur) ou bien favorisées par la prise d’un médicament ou par une exposition à un toxique.
► Elles peuvent aussi être observées au cours de l’évolution d’une maladie neurodégénérative comme la maladie de Parkinson ou les maladies apparentées ou d’autres maladies rares. Dans ces cas, elles sont le plus souvent associées à d’autres symptômes.
« Chez l’adulte, quand elles sont focales et sans autre signe neurologique associé, avec une IRM sans anomalie, (les plus fréquentes), on ne retrouve pas de cause évidente et dans ce cas elles résultent de la combinaison probable d’une prédisposition génétique et de facteurs environnementaux, explique la neurologue. De nombreux travaux de recherche ont été réalisés ou sont en cours pour mieux comprendre les mécanismes à l’origine de cette affection et sont financés par les organismes publics ou les Associations ou Fondations comme AMADYS ou la FRC«
Quels sont les traitements de la dystonie ? Quand opérer ?
« Les objectifs des traitements que l’on peut proposer aux patients sont de diminuer l’intensité de spasmes dystoniques, diminuer les douleurs liées aux postures dystoniques, améliorer la qualité de vie. Il s’agit le plus souvent de traitements chroniques qui soulagent mais ne guérissent pas la maladie« , explique la membre du Conseil Scientifique de la Fédération pour la Recherche, sur le Cerveau. Ce sont :
► Les injections locales de toxine botulique, (puissant myorelaxant musculaire), sont proposées en première intention dans les dystonies focales.
►« Le traitement chirurgical parimplantation d’électrodes intracérébrales délivrant du courant dans certaines zones spécifiques du cerveau est plutôt réservé à des formes de dystonie généralisée très invalidantes mais peut parfois aussi être tenté dans certaines formes de dystonies plus focales qui ne répondent pas bien aux injections de toxine botulique et qui sont sévères (dystonies cervicales)« , indique le Dr Marion Simonetta-Moreau.
► Les traitements médicamenteux ne sont le plus souvent qu’un traitement adjuvent, en dehors de cas particulier comme une forme rare de dystonie génétique spectaculairement améliorée par la prise d’une faible dose quotidienne de dopamine.
► Les séances de kinésithérapie peuvent être très utiles dans les dystonies du cou ou de la main (méthode développée par Jean Pierre Bleton). « Mais le nombre de kinésithérapeutes formés à ces techniques est encore insuffisant en France« , nuance la spécialiste.
Merci au Dr Marion Simonetta-Moreau, neurologue au CHU de Purpan à Toulouse, membre du Conseil Scientifique d’AMADYS, l’association de malades atteints de dystonie et membre du Conseil Scientifique de la Fédération pour la Recherche, sur le Cerveau, (FRC), une association qui a pour principale mission de financer la recherche sur les pathologies du cerveau (neurologiques et psychiatriques).