Pour se nettoyer les oreilles correctement et sans risque,on bannit le coton-tige, aurisque de causer des irritations, des bouchons de cérumen ou même des blessures du tympan. En effet, sa taille, sa forme et sa texture font qu’il a tendance à repousser le cérumen et à le tasser au fond du conduit auditif. A la place, on privilégie une technique, très simple et recommandée par le Dr Jean-Michel Klein,ORL et Président du Conseil National Professionnel d’ORL et de Chirurgie Cervico-Faciale :
Nettoyer l’entrée du conduit auditif avec une petite curette (outil doté d’un embout arrondi de 2-3 mm de large, un peu comme une petite cuillère : voir l’image à droite)pour décoller et récupérer le cérumen oxydé. « Attention à ne pas aller trop en profondeur et à ne pas faire de mouvements brusques lorsqu’on introduit l’outil dans l’oreille : cela pourrait abîmer le tympan ou la peau« , insiste notre expert.
Nettoyer le pavillon de l’oreille (partie visible de l’oreille) avec les sillons et la conque (la forme de coquillage où débute le conduit) à l’aide de votre petit doigt (propre) et d’un mouchoir humide. Faire des mouvements doux de l’intérieur vers l’extérieur pour récupérer les impuretés et les peaux mortes.
Si de l’eau est entrée dans l’oreille pendant la douche, il faut essuyer l’entrée du conduit auditif avec une serviette de toilette propre ou mouchoir sec. « Pendant les vacances d’été, à la mer ou la piscine, le conduit auditif a tendance à être plus humide. Il faut bien penser à se sécher les oreilles après une baignade avec un sèche-cheveux (à faible puissance pour ne pas se brûler)« , conseille le médecin ORL.
Il faut se nettoyer l’entrée des oreilles « tous les 10 à 15 joursmaximum, pas plus« , conseille le Dr Klein. C’est largement suffisant.
Quand aller chez l’ORL pour nettoyer ses oreilles ?
Chez l’immense majorité des individus, un auto-nettoyage des oreilles suffit à enlever le cérumen oxydé. Mais chez certaines personnes, ce nettoyage ne suffit pas (à cause de plusieurs raisons, par exemple : présence de poils dans le canal auditif, conduit auditif externe trop étroit, port d’appareils auditifs ou bouchons d’oreille, personnes âgées dont le cérumen est sec…) et elles doivent consulter leur médecin traitant pour se faire aider à retirer les amas de cérumen et éviter des complications. Quand le médecin généraliste n’est pas en mesure de retirer un bouchon, il envoie son patient voir un médecin ORL. Pour enlever le bouchon, le médecin ORL peut se servir de plusieurs outils ou appareils : mini-aspirateur avec de fines canules, anses, curettes, crochets, porte-coton ou micropinces en fonction de la texture du bouchon et de sa situation dans le conduit. Ces soins sont réalisés sous « microscope de consultation » pour avoir un bon contrôle visuel.
Merci au Dr Jean-Michel Klein, ORL et Président du Conseil National Professionnel d’ORL et CCF (Chirurgie Cervico-Faciale) (CNP ORL et CCF)
Quand on parle des symptômes du Sida, il faut distinguer les différents stades d’évolution de la maladie, pour ne pas faire de confusion. « On a tout d’abord l’infection par le VIH puis le stade Sida. Le premier stade est le contact avec le virus lors d’un rapport sexuel risque, ce qu’on appelle la primo-infection. Ensuite, vient le stade chronique et enfin le stade Sida au bout de 10 ans, en moyenne, d’infection sans traitement » explique le Dr Radia Djebbar, médecin, coordinatrice médicale à Sida Info Service Association. Aujourd’hui l’objectif est de diagnostiquer les personnes au moment de la contamination pour éviter que la maladie n’atteigne le stade Sida. Voici les symptômes évocateurs de la primo-infection par le virus VIH et ceux qui peuvent apparaître à un stade plus avancé de la maladie.
Quels sont les premiers symptômes du VIH ?
« Entre 20% et 50% des personnes contaminées développent des symptômes au moment de la primo-infection, les autres sont asymptomatiques » précise l’experte. Les symptômes d’infection au VIH ressemblent à ceux d’un état grippal :
Fièvre
Ganglions gonflés
Fatigue
Eruptions cutanés
Amaigrissement
Diarrhée
« Le problème de ces symptômes, c’est qu’ils ne sont pas spécifiques au VIH donc si le patient n’a pas le réflexe de faire un test sérologiqueaprès un rapport à risque, il peut entrer dans la phase chronique sans être conscient d’avoir été infecté » alerte la coordinatrice médicale. A l’inverse, s’il se fait dépister, il peut être pris en charge à temps et bénéficier de traitements « lui permettant de vivre normalement« . « Avec le traitement, les patients ne sont plus obligés de recourir à la procréation médicalement assistée (PMA), ils peuvent avoir des enfants de manière naturelle, comme tout le monde » se réjouit l’experte.
Quels sont les symptômes au stade du Sida ?
Pendant 10 ans, le patient n’aura aucun symptôme mais le virus détruira les cellules immunitaires en l’absence de traitements jusqu’à affaiblir son système immunitaire. Des symptômes surviennent alors :
une fièvre modérée mais persistante
des sueurs nocturnes
un amaigrissement (chez 1 patient sur 5 environ)
une augmentation de volume des ganglions
une diarrhée chronique
des ulcérations de la bouche ou des organes génitaux
des infections de la peau (mycose cutanée, dermatite séborrhéique, condylomes, zona…)
« Au moment du stade Sida [au bout de 10 ans] se développent les maladies dites « opportunistes » car elles profitent de la baisse de l’immunité. Le patient risque la pneumocystose, la toxoplasmose, certains cancers comme le sarcome de Kaposi(maladie caractérisée par la présence de nodules, de plaques violacées sur le corps) entre autres » détaille le Dr Radia Djebbar.
Quel est le délai d’apparition des symptômes du Sida ?
Il faut distinguer la survenue des symptômes liés à l’infection par le virus du Sida, le VIH et ceux des maladies opportunistes au stade du Sida.
► Dans la primo-infection, les symptômes apparaissent15 à 21 jours après le contact avec le virus VIH le temps qu’il atteigne les cellules cibles.
► Ensuite, on compte en moyenne 10 ans avant l’évolution au stade Sida avec les maladies liées à l’immunodépression. Comme évoqué plus haut, il peut s’agir d’une pneumocystose, de la toxoplasmose, de cancers, du sarcome de Kaposi…
Quels sont les symptômes du Sida chez l’homme ?
Il n’y a pas de symptômes spécifiques à l’homme mais les hommes atteints du virus du Sida sont plus exposés aux cancers du canal anal que les hommes non infectés.
Quels sont les symptômes du Sida chez la femme ?
Il n’y a pas de symptômes spécifiques à la femme. En revanche, « les femmes atteintes du Sida font 4 à 5 fois plus de cancers du col de l’utérus que les femmes non infectées et doivent donc être régulièrement surveillées par un gynécologue » prévient l’experte.
Quels sont les symptômes du Sida sur la peau ?
A tous les stades, il peut y avoir des éruptions cutanées. « Dans les premiers symptômes, peuvent survenir des lésions maculopapuleuses. Les macules sont des plaques rouges planes et les papules des plaques rouges surélevées. Ces éruptions peuvent toucher tout le corps mais plus particulièrement le thorax, le dos et le visage » indique le Dr Djebbar. Le risque est que ces lésions peuvent être confondues avec une réaction allergique. « Si des éruptions apparaissent sur la plante des pieds et la paume des mains, il n’y a pas de confusion possible avec une allergie qui n’entraine jamais de symptômes à ces endroits précis » informe notre interlocutrice.
Merci au Dr Radia Djebbar, médecin, coordinatrice médicale à Sida Info Service Association.
Environ 5000 nouvelles personnes découvrent leur séropositivité en France chaque année, selon les derniers chiffres de Santé Publique France. Qu’est-ce que ça veut dire ? Qu’est-ce que le Sida ? Son virus le VIH ? Quelles différences entre les deux ? Comment on contracte ce virus ? Comment évolue-t-il ? Quels traitements pour le freiner ? Définition concrètes pour éviter toutes confusions.
Définition : qu’est-ce que le Sida ?
Le SIDA est l’abréviation de Syndrome d’ImmunoDéficience Acquise. C’est une maladie sexuellement transmissible, causée par un virus appelé VIH (HIV en anglais), ou virus d’immunodéficience humaine. Le Professeur Samira Fafi-Kremer rappelle que « le VIH s’attaque au système immunitaire de l’individu, en particulier les lymphocytes T CD4″ ce qui entraîne une vulnérabilité importante de l’organisme y compris face aux maladies habituellement bénignes et bien contrôlées par les cellules de défense de l’organisme.
Quelle est la différence entre VIH et Sida ?
Avoir été infecté par le VIH ne signifie pas forcément qu’on a le Sida. Le SIDA est le dernier stade de l’infection. On distingue ;
l’infection de l’organisme par le virus VIH. Face à cette infection, le corps produit des anticorps. La personne passe du stade séronégatif au stade séropositif.
la phase asymptomatique (2 à 5 ans), le virus continue d’attaquer le système immunitaire, il n’y a pas vraiment de symptômes « typiques ».
la phase d’accélération : l’immunité continue de s’épuiser peu à peu.
la phase Sida : les défenses immunitaires sont tellement faibles qu’une (ou plusieurs) maladie se développe, on parle de « maladie opportuniste ». Une personne séropositive est atteinte du Sida quand elle développe une maladie opportuniste. Sans traitement antirétroviral, la personne finit par décéder.
Symptômes du Sida
La primo-infection au virus a lieu entre 2 et 8 semaines après la contamination. Le premier signe (90% des gens) est la fièvre. Parfois aussi, la personne peut présenter une pharyngite, de la fatigue, des courbatures, une éruption cutanée transitoire.
Dépistage : comment savoir si on a le Sida ?
Le dépistage de la présence du virus VIH dans le sang peut être réalisé dans un laboratoire, dans un centre CeGIDD (anonyme, confidentiel et gratuit) ou à la maison via les autotests achetés en pharmacie. Il faut respecter les délais avant de les réaliser pour optimiser leur fiabilité.
le test classique à réaliser 6 semaines après la prise de risque (test ELISA) : il recherche dans le sang la présence d’anticorps anti-VIH (pas besoin d’être à jeun pour réaliser ce dosage en laboratoire). Samira Fafi-Kremer précise qu« une sérologie VIH négative effectuée dans un laboratoire 6 semaines après l’exposition au virus peut être considérée comme réellement négative ».
le test rapide à effectuer 12 semaines après la prise de risque (test TROD) : une goutte de sang est prélevée au bout du doigt, le résultat est donné en 30 minutes. Si le résultat est positif, un test de dépistage classique par prise de sang doit être réalisé pour confirmer ou non la séropositivité.
l’autotest à réaliser aussi 12 semaines après la prise de risque. Le résultat est obtenu en 15 minutes.
Cause : comment se transmet le virus VIH ?
Le sang, le sperme, les sécrétions vaginales, le placenta et le lait maternel peuvent transmettre le VIH. A l’inverse : la salive, l’air, la transpiration et les contacts directs avec une personne porteuse du virus ne transmettent pas le virus. Ne pas hésiter à contacter un médecin, un centre de dépistage anonyme et gratuit ou se rendre immédiatement aux urgences en cas de risques de contamination afin d’évaluer le risque et d’envisager un traitement d’urgence.
Transmission sexuelle du VIH
L’infection par le VIH est sexuellement transmissible. Une personne infectée par le VIH peut contaminer ses partenaires au cours des relations sexuelles. Un seul rapport non protégé suffit pour contaminer le partenaire. Une personne peut être contaminée par le VIH sans présenter de symptômes pendant une période pouvant s’étaler sur plusieurs mois voire plusieurs années. Cette personne peut transmettre le virus tout en l’ignorant à son ou ses partenaires lors de relations sexuelles non protégées. Il est impossible de savoir avec certitude si l’on est porteur du virus sans avoir effectué un test sanguin (sérologie). Des partenaires sexuels nombreux. Le risque de contamination par le VIH s’aggrave si les partenaires sexuels sont nombreux. Le risque s’aggrave également lors de rapports sexuels avec un nouveau partenaire dont on ignore sa sérologie vis-à-vis du VIH. Un partenaire porteur du virus et présentant des lésions de la peau ou des muqueuses risque de le transmettre plus facilement. Fellation et Sida : Pratiquer une fellation entraîne également un risque de transmission du VIH. Ce risque est plus faible que pour la pénétration vaginale ou anale. Le risque est présent pour la personne qui fait la fellation et pour celle qui la reçoit. Le risque s’aggrave lors d’une éjaculation dans la bouche. La fellation est un mode de contamination des maladies IST, comme la syphilis par exemple, qui peuvent elles aussi faciliter la transmission du VIH. L’utilisation du préservatif permet d’éviter tout risque de transmission du virus lors d’une fellation.
La seule manière de se protéger et de protéger ses partenaires lorsque l’on adopte des conduites à risques est de faire une sérologie VIH. En cas de positivité, cela permet de prendre en charge plus rapidement la personne atteinte et d’éviter ainsi qu’elle ne transmette le virus lors de relations sexuelles non protégées.
Transmission sanguine du VIH
La transmission sanguine s’observe essentiellement chez les toxicomanes s’injectant des substances en intraveineuse à l’aide de matériel contaminé par le sang d’une personne infectée par le virus VIH. Les professionnels travaillant au contact de malades (médecins, infirmières, aide soignantes, dentistes…) peuvent également être contaminés accidentellement.
Transmission d’une mère séropositive à son enfant
Une mère infectée par le virus VIH peut le transmettre au cours de la grossesse, de l’accouchement ou lors de l’allaitement.
Maladies et infections opportunistes quand on est séropositif
Les maladies opportunistes surviennent chez des personnes aux défenses immunitaires affaiblies dites « immunodéprimées« . Sans traitement antirétroviral, elles peuvent survenir chez une personne séropositive.
la tuberculose,
les pneumopathies bactériennes,
la candidose (surtout au vagin, dans la bouche ou la gorge),
la cryptococcose : « Des maux de tête avec fièvre accompagnés de vomissements et d’une photophobie (gène en présence de la lumière) peuvent évoquer une méningite due à la cryptococcose » argue Samira Fafi-Kremer.
la cryptosporidiose et microsporidiose (infections intestinales),
le cytomégalovirus (douleurs abdominales accompagnées de diarrhée, fièvre, altération de l’état général) et rétinite à cytomégalovirus (apparition brutale d’une diminution du champ visuel ou d’une baisse importante de la vision),
les infections à mycobactéries « atypiques » (fièvre, amaigrissement, sueurs nocturnes, fatigue, anémie),
la leuco-encéphalite multifocale progressive (infection du cerveau)
la pneumocystose,
la toxoplasmose,
le zona,
les lymphomes,
le sarcome de Kaposi (tumeur de la peau, des poumons ou du système digestif).
Quels sont les traitements du Sida ?
Le VIH appartenant à la famille des rétrovirus, les médicaments utilisés aujourd’hui contre l’infection portent le nom « d’antirétroviraux » (ARV). S’ils ne permettent pas de faire disparaître le virus du VIH, ils permettent de protéger les défenses immunitaires de l’organisme pour éviter la survenue d’une maladie opportuniste. Toute personne séropositive au VIH commence un traitement antirétroviral. La Prep (Prophylaxie Pré-exposition) est un traitement à prendre avant (et après) un éventuel contact avec le VIH. Il s’adresse aux personnes qui n’ont pas le VIH. Ce médicament est commercialisé sous la marque Truvada® et existe en versions génériques (il est aussi pris en traitement chez les personnes séropositives). Il est disponible en pharmacie sur ordonnance. Il réduit le risque de contamination au VIH mais ne l’annule pas à 100%.
C’est quoi les trithérapies ? Quel intérêt contre le Sida ?
Les « trithérapies » sont des médicaments contre le VIH qui associent trois substances antivirales, qui agissent en combinaisons. « Un seul comprimé peut contenir les 3 types de médicaments. Ces formes combinées facilitent la prise du traitement et donc l’observance du patient » précise le Professeur Fafi-Kremer. Les trois types de médicaments qui sont utilisés dans le cadre d’une trithérapie en première intention sont :
les inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse (ex : AZT (Retrovir®), 3TC ou FTC (Lamivudine® ou Emtriva®), Abacavir (Ziagen®))
les inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse (ex : Efavirenz (Sustiva®), Névirapine (Viramune®), Etravirine (Intelence®))
les inhibiteurs de protéase ou les inhibiteurs d’intégrase : Lopinavir/ritonavir (Kaletra ®), Atazanavir (Reyataz ®), Darunavir/ritonavir (Prezista®), Ratlegravir…
D’autres médicaments peuvent aussi être prescrits comme des inhibiteurs de fusion du VIH qui bloque l’entrée du VIH dans de nouveaux lymphocytes et des inhibiteurs du CCR5 qui bloquent l’entrée d’un certain type de VIH (dit » à tropisme CCR5 « ) dans de nouveaux lymphocytes.
Se protéger de l’infection VIH
Une maladie qui fait encore beaucoup de trop de décès.
Le virus du Sida se transmet par voie sexuelle dans 99% des cas. Les règles de prévention ne sont pas encore suffisamment suivies car l’infection s’est banalisée. Elle est de plus en plus perçue comme une maladie chronique qui semble se traiter correctement.
► En mettant un préservatif : pour être efficace, le préservatif doit être utilisé seul, et de préférence avec un lubrifiant à base d’eau. L’utilisation de deux préservatifs l’un sur l’autre, d’une matière grasse ou de vaseline augmente les risques de déchirure. Il est également important de bien vérifier la présence du sigle NF sur l’emballage, et la date limite d’utilisation. Les préservatifs sont à usage unique.
Moins répandu que le préservatif masculin mais tout aussi efficace, le préservatif féminin peut être placé dans le vagin plusieurs heures avant un rapport sexuel. Comme dans le cas du préservatif masculin, il n’est pas conseillé d’en utiliser deux en même temps. Le préservatif féminin est également à usage unique.
► En utilisant une digue dentaire (sexe oral) : lors de de contacts buccaux sur la vulve ou sur l’anus, une digue dentaire, sorte de carré de latex doit être utilisée afin de se protéger de tout contact direct avec le sperme, les sécrétions vaginales ou le sang, entre les muqueuses de la bouche, les organes génitaux et l’anus. Il faut placer la digue dentaire sur la vulve ou l’anus du partenaire.
D’où vient le virus du Sida ?
Selon la théorie majoritairement admise par la communauté scientifique actuelle, le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) aurait été transmis à l’homme par le singe. On parle d’origine « simienne ». En effet, un lien a été découvert entre les deux types de VIH humains, que sont le VIH-1 et le VIH-2, et le virus d’immunodéficience simien (VIS). La date de la transmission du virus à l’homme est estimée entre la fin du 19e siècle et le début du 20e siècle. La théorie du chasseur de viande de brousse permettrait donc d’expliquer le passage du virus à l’homme. Le singe ayant été un animal longtemps chassé, une exposition à du sang contaminé est une explication plausible. Concernant la propagation du virus, le Professeur Fafi-Kremer explique qu’elle est étroitement liée aux mouvements de populations et au développement des transports : « La zone géographique correspondant à l’origine de l’expansion du VIH a été localisée aux environs de la république du Congo, une zone loin de toute population importante avant 1910. La rapide expansion de la population coloniale dans cette région, de celle des échanges commerciaux et de la mobilité des personnes grâce à l’évolution des modes de transport a favorisé le déclenchement de la pandémie VIH1. »
Merci au Professeur Samira Fafi-Kremer de l’Institut de virologie de Strasbourg.
Sources
Situation épidémiologique et dépistage du VIH et des autres IST, Santé Publique France, 26 novembre 2019. BEH n°31-32.
Découvertes de séropositivité VIH et diagnostic de Sida, France, 2018. Bulletin de Santé publique. 9 octobre 2019.
Le syndrome de Diogène est un trouble du comportement qui se manifeste notamment par une négligence en termes d’hygiène corporelle et domestique et un isolement social. En cause, souvent untraumatisme vécu dans l’enfance. La prise en charge d’une personne atteinte du syndrome de Diogène doit être plurielle : sociale, médicale et psychologique. C’est quoi le syndrome de Diogène ? Quelle sont les causes ? Est-ce héréditaire ? Comment aider une personne qui a le syndrome de Diogène ?
Définition : c’est quoi le syndrome de Diogène ?
Décrit pour la première fois en 1975 par un gériatre de la ville de Brighton en Angleterre – le Dr. Clark – le syndrome de Diogène est un trouble du comportement complexe caractérisé par l’accumulation d’objets. Il conduit souvent les personnes à négliger leur hygiène corporelle et domestique ainsi qu’à s’isoler. « Il faut bien comprendre que le syndrome de Diogène n’est pas une maladie mais un ensemble de symptômes derrière lesquels il peut y avoir une maladie associée ou pas » précise le Dr. Jean-Claude Monfort, neuropsychogériatre. Parmi les Diogènes célèbres, citons par exemple le producteur et réalisateur de cinéma Howard Hughes ou encore la sculptrice Camille Claudel.
« Les Diogènes sont des personnes qui sont nées au paradis et qui lentement ou brutalement passent en enfer »
Quelles sont les causes du syndrome de Diogène ?
Le syndrome de Diogène est probablement dû à un traumatisme vécu dans la petite enfance. Après un long intervalle de vie, sans particularités, le processus de « diogénisation » peut se déclencher à l’occasion d’une séparation, d’un décès ou d’un changement brusque de situation. « A l’image du philosophe Diogène de Sinope – à qui le syndrome emprunte le nom – les Diogènes sont des personnes qui sont nées au paradis et qui lentement ou brutalement passent en enfer, confirme le psychogériatre. C’est cette rupture de vie qui va complètement déréguler leur relation à eux-mêmes et aux autres. Ce mode de vie est la partie visible d’un processus invisible ancien qui a fait perdre l’harmonie des liens avec les objets, le corps et les autres« . Et d’ajouter : « Je vous rappelle que Diogène de Sinope est né dans un foyer riche et aimant. Mais, que très rapidement le père – un banquier accusé de fabrication de fausse monnaie et risquant une condamnation à mort – prend la fuite en bateau avec sa famille. Le bateau est capturé par des pirates et le jeune Diogène vendu comme esclave« .
Le syndrome de Diogène est-il héréditaire ?
« Non le syndrome de Diogène n’est pas du tout héréditaire. C’est une pathologie lié à un moment donné, au parcours de vie d’une personne » répond le Dr Béatrice Millêtre, docteur en psychologie.
Comment commence le syndrome de Diogène ?
« En général, il commence avec l’idée que chaque objet est important et pourra vous servir, ce qui n’est pas totalement faux dans l’absolu » indique le Dr Béatrice Millêtre « Sauf qu’après, cette idée va s’élargir jusqu’à ce que l’individu pense que tout peut avoir un intérêt. Il va même garder les anciens journaux qu’il n’a même pas lu. Il y a cette idée de vouloir tout garder pour plus tard. Cela devient une spirale infernale » développe la psychologue.
Quels sont les symptômes du syndrome de Diogène ?
Plusieurs symptômes – parfois très opposés – sont évocateurs du syndrome de Diogène :
accumulation d’objets,
négligence de son hygiène corporelle et domestique,
isolement social
ascétisme et soin de soi.
Odeurs, cafards, fuite d’eau, départ de feu, état de dénutrition extrême…
« En psychanalyse, deux symptômes opposés peuvent être les poteaux indicateurs d’une seule et même difficulté, rappelle le Dr. Monfort. Ainsi, le fait de ne vouloir rien posséder ou de tout entasser sont deux symptômes qui révèlent une impossibilité à avoir une relation harmonieuse avec les objets. Soit les personnes vont y être extrêmement attachées et avoir tendance à les accumuler ; ou au contraire, elles vont s’en détourner et vivre dans le dénuement le plus extrême. De la même manière, certains Diogènes auront un aspect très négligé quand d’autres prendront beaucoup soin d’eux. C’est pourquoi c’est un trouble difficile à repérer« .
Quels sont les profils à risque ?
Une fois sur deux, les personnes atteintes du syndrome de Diogène ont une maladie associée. « Il peut s’agir d’un syndrome d’Alzheimerdans les cas de pathologies neurodégénératives ou d’un syndrome schizophrénique, obsessionnel ou phobique dans les pathologies psychiatriques, précise le psychogériatre. Mais, les pathologies associées, quand elles existent, ne sont pas des facteurs de risque du syndrome de Diogène. Selon le concept de l’exposome (totalité des expositions auxquelles un individu est soumis de la conception à la mort), il est probable que très en amont, dans la petite enfance, une cause traumatique puisse être un facteur de risque, à la fois d’un syndrome de Diogène et d’une maladie associée« .
Quand et qui consulter ?
Le diagnostic est très difficile à poser parce que les personnes qui ont le syndrome de Diogène sont souvent seules et isolées. « Une intervention est nécessaire quand le mode de vie des Diogènes se complique : odeurs, cafards, fuite d’eau, départ de feu, chutes au sol dans un état de dénutrition extrême, etc. On découvre d’ailleurs souvent ces situations dans les colonnes des faits divers parce qu’un plancher a cédé à force d’accumulation ou qu’un incendie s’est déclaré » confie le Dr. Monfort. En premier recours, il est possible de s’adresser aux dispositifs d’action de coordination (DAC), aux plateformes territoriales d’appui (PTA), aux Centres locaux d’information et de coordination (CLICS) ou encore au Maisons pour l’autonomie et l’intégration des malades Alzheimer (MAIA). Lorsqu’il y a une pathologie associée, l’accompagnement se fera par la filière de soins correspondante, psychiatrie ou gériatrie.
Quelle est la prise en charge du syndrome de Diogène ?
« Les personnes ayant un syndrome de Diogène semblent avoir besoin de tout mais ne demandent rien » explique le Dr. Monfort. D’où la difficulté pour l’entourage, les services sociaux, la mairie ou un médecin d’intervenir : le Diogène refuse toute aide. « L’accompagnement sera pluridisciplinaire – c’est-à-dire à la fois social, psychologique et médical lorsqu’il y a une pathologie associée – et généralement de longue durée« .
Comment aider une personne qui a le syndrome de Diogène ?
Un signalement doit être effectué auprès du maire ou du préfet quand le syndrome de Diogène en est au stade des complications. « Notamment lorsque les personnes entassent des objets lourds, putrescibles et inflammables, insiste le spécialiste. La situation est alors dangereuse à la fois pour les voisins et pour elles-mêmes. En revanche, il faut bien garder en tête que ce mode de vie est une protection : les objets apportent aux Diogènes de la sécurité. Si vous supprimez brutalement cet environnement, ils meurent. D’où la nécessité d’un accompagnement le plus tôt possible et sur une longue durée« . Après l’évacuation des entassements, il y a souvent une récurrence témoignant de l’addiction aux accumulations et du besoin de protection. Mais, les complications ont tendance à diminuer au fil du temps…
Merci au Dr Béatrice Millêtre, docteur en psychologie et auDr Jean-Claude Monfort, neuropsychogériatre spécialiste du sujet et auteur de l’ouvrage La Psychogériatrie
La tendinite du coude représenterait environ 22% des cas des troubles musculo-squelettiques (TMS) qui représentent 87% des maladies professionnelles, indique l’Assurance maladie. Elle survient suite à des gestes répétitifs et intensifs du bras et de la main (mouvements au travail par exemple). Elle entraîne une douleur, ressentie sur le côté externe du coude, particulièrement quand on fléchit, étend ou effectue une rotation du bras. Quelle est la durée d’une tendinite ? Comment la soigner ? Avec des infiltrations ? De la kiné ?
Quelle est la définition d’une tendinite du coude ?
La tendinite du coude ou épicondylite est « une maladie dégénérative par usure des tendons utilisés pour faire fonctionner le coude » informe le Dr Eric Noël, rhumatologue à Lyon. Il en existe deux principaux groupes : les épicondylites latérales sur le dessus du coude (nommés le tennis-elbow car ces tendons sont sollicités ; par les joueurs de tennis) et les épicondylites médiales sur la face interne du coude (appelés le golf-elbow car sollicités par les golfeurs) ». Le tendon est un point d’ancrage entre l’os et les muscles. Il subit les contraintes et les sollicitations des muscles. Il est plus juste de parler de « tendinopathie » du coude que de « tendinite » (inflammation du tendon) car il s’agit d’une atteinte dégénérative et non pas inflammatoire. Les médecins préfèrent aujourd’hui parler de tendinopathie ou enthésopathie mécanique.
Quelles sont les causes possibles d’une tendinite du coude ?
► Mouvements répétés. Les épicondylites sont probablement dues à des micro-déchirures provoquées par des mouvements répétitifs qui sollicitent les tendons du coude, avec ou sans port de charge. « Les mouvements répétés des centaines de fois vont surcharger ces tendons » explique le Dr Eric Noël. Il peut s’agir de mouvements répétitifs au travail. Les épicondylites font partie des maladies professionnelles. « Il peut s’agir aussi de mouvements répétitifs, dans la pratique sportive, en faisant du jardinage (utilisation d’un sécateur par exemple), du bricolage (peindre un plafond…). »
► Prise de certains médicaments .De plus« certains médicaments, notamment certains antibiotiques, peuvent entraîner une souffrance du tendon », précise notre interlocuteur.
► »Un foyer infectieux (dentaire ou sinusite) peut également être à l’origine de souffrance tendineuse » continue le rhumatologue.
Quels sont les symptômes d’une tendinite du coude ?
Une tendinite du coude se signale par des douleurs au niveau de la face externe du coude ou des douleurs en étendant le coude, en attrapant des objets ou en tournant l’avant-bras, pour ouvrir une poignée de porte par exemple. Ces douleurs peuvent débuter de façon brutale ou être progressives. « Les douleurs de la tendinopathie du coude diffèrent des douleurs de l’arthrose. La douleur se situe au niveau de l’articulation en cas d’arthrose. En cas de tendinopathie, la douleur se manifeste lors des mouvements de flexion, d’extension ou de prosupination (effort de rotation) du coude« explique le Dr Eric Noël.
Comment soigner une tendinite du coude ?
« Pour une tendinopathie médiane ou latérale, les solutions thérapeutiques sont les mêmes » informe le rhumatologue. Comme pour toutes les tendinites, il faut du repos et solliciter le moins possible les muscles concernés. Pour mettre son coude au repos, il faut :
Fléchir le coude plutôt que le tendre lors d’un effort
Eviter les rotations de l’avant-bras en force (pour serrer pour exemple)
Avoir le poignet en rotation externe pour porter ou soulever des objets (paume vers le haut).
Dans de très rares cas, le coude doit être plâtré pour être au repos.
Quels sont les médicaments efficaces pour traiter une tendinite du coude ?
La prise d’antalgiques permet d’atténuer la douleur, tout comme l’application de glace ou de gel anti-inflammatoire. « Les anti-inflammatoires par voie orale n’ont pas une grande efficacité en cas de tendinopathie, au contraire de l’arthrose » précise le Dr Eric Noël.
Quand faire des infiltrations ?
L’injection de corticoïdes (les infiltrations) dans le coude peut être utilisée pour soulager la douleur. Des ondes de choc peuvent être effectuées pour stimuler le processus de guérison du tendon. Il existe un autre traitement, plus récent, toujours en cours d’évaluation : « l’injection de concentré plaquettaire (PRP) dans le tendon pour le faire cicatriser » informe le rhumatologue.
La kiné est-elle efficace pour soigner une tendinite du coude ?
Des séances de kinésithérapie font également partie du traitement. « Elles comprennent des ultrasons, laser et ionisation pour soulager les douleurs et des techniques de rééducation du tendon pour le renforcer et le rendre plus résistant » informe le Dr Eric Noël. Il est possible que la kinésithérapie raccourcisse un peu le temps d’évolution de la tendinite.
Quand faut-il opérer ?
« La chirurgie est envisagée en dernier recours, en cas d’échec de tous les autres traitements » indique le Dr Eric Noël.
Comment pose-t-on le diagnostic d’une tendinite du coude ?
Le diagnostic supposé d’une tendinopathie du coude repose sur un examen clinique lors duquel le médecin va constater que le patient a mal à la palpation et lorsqu’il effectue certains mouvements contre résistance. « Seule une échographie voire une IRM confirmeront le diagnostic » informe le Dr Eric Noël.
Combien de temps dure une tendinite du coude ?
Ces micro-déchirures finissent par cicatriser mais il faut compter 9 à 24 mois (en moyenne, 12 mois) pour une guérison. « Lorsqu’une tendinopathie est prise tôt et que certains gestes sont supprimés cela peut guérir très vite » souligne le Dr Eric Noël.
L’hypertension est trop souvent banalisée en France et prise à la légère. Pourtant, elle concerne 17 millions de personnes de plus de 18 ans (1 adulte sur 3) dont plus de 6 millions sans le savoir, selon les chiffres publiés en mai 2023 par Santé Publique France. Et surtout c’est « l’une des principales causes de complications cardiovasculaires (infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral), rénales (insuffisance rénale) ou cognitives (démence…), en raison de l’absence fréquente de symptômes » rappelle l’agence de santé. A partir de quand parle-t-on d’hypertension ? Quels sont les symptômes d’alerte ? Les causes ? Les traitements pour retrouver une tension normale ? Réponse avec le Professeure Claire Mounier-Véhier, cardiologue.
Définition : c’est quoi une hypertension artérielle ?
L’hypertension artérielle (HTA) est une affection cardio-vasculaire qui se caractérise par une élévation de la pression artérielle. On parle d’hypertension artérielle lorsque la pression artérielle systolique (pression sanguine qui circule dans nos artères pendant une contraction cardiaque : chiffre du haut) excède 140 mmHg et lorsque la pression artérielle diastolique (pression sanguine entre 2 contractions : chiffre du bas) excède 90 mmHg. Pour être confirmée, cette mesure doit être effectuée trois fois consécutivement, au repos en position assise ou allongée. « Afin d’avoir une évaluation plus fiable du niveau moyen de la pression artérielle qui varie au cours de la journée, il est possible de procéder à une auto-mesure de sa tension à domicile, au repos et en position assise« , précise Claire Mounier-Véhier.
Quels sont les symptômes de l’hypertension artérielle ?
On appelle l’hypertension la « tueuse silencieuse »
« On appelle l’hypertension la « tueuse silencieuse » car les patients banalisent parfois les symptômes et les attribuent à une autre pathologie« , prévient le Pr Claire Mounier-Véhier. En ce sens, l’hypertension artérielle est une maladie qui peut demeurer silencieuse pendant de nombreuses années. Les symptômes que peut ressentir une personne hypertendue peuvent se manifester lors de poussées hypertensives, mais pas toujours.
Des maux de tête survenant essentiellement le matin et siégeant principalement dans la nuque, au niveau des tempes.
La sensation de sifflements auditifs parfois pulsatives (acouphènes)
Quels sont les causes et facteurs de risque d’une hypertension ?
L’âge : « La tension artérielle tend à augmenter à partir de 50 ans. On doit vraiment être des vigipirates sur le dépistage à cette date charnière pour les hommes. Pour les femmes, on va être attentif lors de la première contraception et de son renouvellement, pendant la grossesse et au moment de la ménopause« , explique le Pr Claire Mounier-Véhier. En outre l’hypertension artérielle touche d’avantage les personnes suivantes :
Les personnes ayant des antécédents familiaux d’hypertension précoce.
Les personnes atteintes de certaines maladies, comme le diabète, l’apnée du sommeil ou les maladies rénales.
Les femmes enceintes : l’hypertension artérielle dite « gravidique » concerne environ 10 % des grossesses.
Les facteurs de risque d’hypertension artérielle sont :
L’obésité générale, l’obésité abdominale et le surplus de poids (IMC supérieur à 25 ou circonférence abdominale > 88 cm chez la femme, >102 cm chez l’homme)
Une alimentation riche en sel (> 6 g/J) et en matières grasses
Une consommation excessive d’alcool (> 8-10 Unités d’alcool sans journée off)
Le tabagisme, qui ressert les artères et rend les médicaments anti-hypertenseurs moins efficaces
La sédentarité, l’inactivité physique
« Le stress aigu augmente temporairement la tension, tandis que le stress chronique va provoquer un mauvais sommeil et du grignotage et influencer sur les sécrétions de certaines hormones de stress comme le cortisol qui font prendre du poids« , précise l’experte.
Comment est diagnostiquée l’hypertension ?
La mesure de la tension artérielle permet de poser le diagnostic d’une hypertension artérielle avant de débuter un quelconque traitement. Il est recommandé de mesurer régulièrement la tension artérielle en consultation mais également à son domicile avec des appareils électroniques de prise de tension à domicile, avec un brassard de préférence (automesure tensionnelle ou MAPA), afin de s’assurer de la permanence de l’HTA avant de débuter un traitement antihypertenseur médicamenteux. Attention, « l’effet blouse blanche » peut parfois provoquer une poussée d’hypertention artérielle dans le cabinet du médecin et fausser ainsi l’interprétation des résultats de la mesure. Les appareils permettant une prise de la tension artérielle au doigt ne sont pas validés. Seuls les appareils de mesure de la tension artérielle avec brassard au bras ou au poignet sont validés. Il faut bien adapter le brassard à la circonférence du bras : chez les personnes en situation d’obésité, par exemple, le brassard peut être placé à l’avant bras.
Que faire si on a de l’hypertension ?
« Lorsque l’hypertension est légère à modérée, on commence par réviser l’hygiène de vie pendant trois à six mois. Cela permet de diminuer de manière importante le risque cardiovasculaire« , détaille la cardiologue. Concrètement :
surveillance du poids
surveillance du cholestérol
surveillance de la glycémie
arrêt du tabac
diminution de l’alcool
pratique d’une activité physique régulière
alimentation équilibrée
diminution de la quantité de sel
Quels sont les médicaments qui font baisser la tension ?
Les médicaments anti-hypertenseurs se regroupent en 5 familles principales :
les diurétiques,
les bêtabloquants,
les inhibiteurs calciques (ICA),
les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC)
les antagonistes des récepteurs à l’angiotensine 2 (ARA 2).
On distingue également 3 familles secondaires :
les alpha bloquants,
les antihypertenseurs à action centrale,
les vasodilatateurs à action directe.
Le choix d’un antihypertenseur dépend de plusieurs facteurs : type, cause et niveau de l’hypertension artérielle, efficacité et bonne tolérance du médicament, motivations du patient, présence de facteurs de risques associés ou de complications. « On va personnaliser le traitement en fonction du patient, et privilégier telle ou telle famille d’anti-hypertenseurs en première intention. Et quand un médicament ne suffit pas, on peut lui associer un deuxième. Si celui-ci se révèle toujours inefficace, on passe à une trithérapie. Il s’agit bien d’un traitement haute couture adapté à chaque patient. Il faut prendre le temps de trouver les bonnes associations médicamenteuses efficaces et bien tolérées« , précise Claire Mounier-Véhier.
Que manger en cas d’hypertension artérielle ?
Un certain nombre de mesures sont recommandées aux personnes présentant une hypertension artérielle. Une consommation réduite en sel diminue le risque d’accidents cardiovasculaires. Pensez également à consommer des aliments riches en magnésium (chocolat, fruits secs…) . « Il faut que le régime soit enrichi en fibres et en légumes car ils sont riches en vitamines K, qui ont un effet vasodilatateur. Privilégiez aussi les viandes maigres, le poisson, et les huiles naturelles« , ajoute la cardiologue. Le café, le thé et l’alcool doivent être consommés avec beaucoup de modération.
Quels sont les risques de complication de l’hypertension ?
Une hypertension artérielle non contrôlée peut provoquer des troubles de plusieurs organes vitaux, comme le cœur, le cerveau, l’aorte ou les reins. « Il s’agit du premier facteur de risque d’accident vasculaire cérébral, le deuxième pour l’insuffisance cardiaque. C’est aussi l’un des premiers facteurs de risque pour la démence vasculaire et un risque important d’insuffisance rénale. La dissection aortique est une autre complication vitale, une urgence hypertensive absolue , même si elle est beaucoup plus rare« , conclut le Pr Mounier-Véhier. Chez la femme enceinte, une hypertension artérielle peut être responsable d’une pré-éclampsie.
Sur le forum santé : les discussions au sujet de l’hypertension
► Un adulte sur 3 est hypertendu en France, 6 millions ne le savent pas.
► On parle d’hypertension artérielle lorsque la pression artérielle systolique excède 140 mmHg et lorsque la pression artérielle diastolique excède 90 mmHg.
► La tension artérielle tend à augmenter à partir de 50 ans.
► Une consommation réduite en sel diminue le risque d’accidents cardiovasculaires.
► L’hypertension est le premier facteur de risque d’AVC, le deuxième pour l’insuffisance cardiaque.
Merci au Professeure Claire Mounier-Véhier, chef du Service de médecine vasculaire et hypertension artérielle à l’Institut Coeur Poumon du CHU de Lille, Présidente de la Fédération Française de Cardiologie.
Source : Hypertension artérielle en France : 17 millions d’hypertendus dont plus de 6 millions n’ont pas connaissance de leur maladie, Santé Publique France, 16 mai 2023