Le manger une à deux fois par semaine suffit à améliorer sa santé, selon la nutritionniste.
Si la génétique joue un rôle dans notre espérance de vie, nos habitudes et notre alimentation restent essentielles pour vieillir en bonne santé. Ralentir les effets du vieillissement passe en grande partie par notre assiette, en choisissant des aliments capables de lutter contre l’inflammation chronique et le stress oxydatif. Il est recommandé de privilégier un régime alimentaire riche en bonnes graisses, en céréales complètes et surtout en végétaux. Parmi les légumes conseillés par les experts, un en particulier aide à préserver les capacités cognitives après 60 ans.
Selon le Dr Isabelle de Vaugelas, diététicienne-nutritionniste, ce légume est riche en « vitamine A, vitamine C, vitamine D, vitamine E, vitamine K, thiamine, folate, riboflavine et niacine », ainsi qu’en minéraux comme « le fer, le calcium, le zinc, le manganèse et le phosphore ». Il s’agit d’un puissant antioxydant. « Il possède des propriétés antimicrobiennes, anti-inflammatoires, neuroprotectrices et hypolipidémiantes potentielles » poursuit-elle. Ce légume contribue à réduire le « mauvais » cholestérol (LDL), nocif pour le coeur et les artères en vieillissant. Il peut aussi faciliter la digestion grâce à sa richesse en fibres. Un bon point supplémentaire contre la constipation, fréquente avec l’âge.
Mieux encore, ce légume est bon pour la santé cognitive. En cause, sa teneur en phosphore qui « aide à prévenir les lésions des cellules cérébrales » et « favorise les fonctions cérébrales en transportant davantage d’oxygène vers le cerveau ». Ce légume c’est l’artichaut. C’est également une source exceptionnelle de folates (vitamine B9), un nutriment essentiel à la mémoire. Un seul artichaut couvre plus de 20% des apports journaliers recommandés.
Pour profiter de ses vertus, il vaut mieux le manger cru à la croque-au-sel, conseille notre interlocutrice, « il conservera d’autant mieux ses vitamines et minéraux ». On peut aussi le manger cuit au vitaliseur, « il ne perdra pas ses minéraux dans l’eau de cuisson ». Attention : en cas d’intestins fragiles, « des symptômes gastro-intestinaux tels que des maux d’estomac, flatulences ou diarrhées peuvent apparaître ». Mieux vaut se limiter à une consommation d’artichaut une à deux fois par semaine. S’il est trop difficile à digérer, il reste l’option des compléments alimentaires (toujours avec l’avis d’un pharmacien).
Merci au Dr Isabelle de Vaugelas, docteure en pharmacie, diététicienne-nutritionniste et spécialisée en alimentation santé et micronutrition auprès du laboratoire Valbiotis.
Certaines femmes, sous pilule contraceptive, se plaignent d’une baisse de désir sexuel ou encore, de sécheresse vaginale… Mythe ou réalité ? Quelles causes ? Quelles alternatives ? Que faire ? Le Dr Thierry Harvey, gynécologue, nous répond.
Troubles du désir, douleurs lors de la pénétration, sécheresse intime, baisse de lubrification, perte de plaisir… La pilule peut-elle vraiment nuire à la libido ? Quelles alternatives ? Conseils et explications du Dr Thierry Harvey, gynécologue et chef de la maternité des Diaconesses, à Paris.
Est-ce que la pilule fait baisser la libido ?
L’impact sur la sexualité est variable selon les femmes.
« C’est scientifique, assure le Dr Thierry Harvey. La pilule contient des hormones, en plus ou moins grandes quantités, qui vont agir sur le métabolisme d’un acide aminé appelé le tryptophane. Or celui-ci est à l’origine de la synthèse de la sérotonine et de la dopamine. Ces deux hormones sont des messagers chimiques du système nerveux qui agissent, entre autre, sur les comportements sexuels. « Leur sécrétion favorise ainsi la désinhibition de l’activité sexuelle. Verdict : on est plus enclin à faire l’amour. Pour résumer, ces hormones du plaisir sont les baromètres de nos états d’âme : si leur taux dans le cerveau est élevé, nous sommes de bonne humeur et disposés à prendre du plaisir, si leur taux est bas, nous sommes un peu plus déprimés. » Par ailleurs, « les hormones contenues dans la pilule ou autre contraceptif hormonal font grimper le taux de SHBG (sex hormone binding globuline), une protéine capable de rendre inactive la testostérone (hormone sexuelle fabriquée par les ovaires chez la femme). Et cette baisse de testostérone active peut également jouer dans la réceptivité sexuelle« , explique-t-il.
Mais le problème ne vient pas seulement de la pilule. Tous les contraceptifs hormonaux, qu’il s’agisse du DIU hormonal, de l’implant, du patch contraceptif ou de l’anneau vaginal, diffusent des hormones dans le corps et ces dernières peuvent influer sur le plaisir ou le désir sexuel. « Toutefois, l’impact sur la sexualité est variable selon les couples« , rassure le Dr Harvey. « Certaines femmes, sous pilule ne ressentent aucune baisse de libido et au contraire, ont plus de sensations et atteignent plus facilement l’orgasme en étant sous contraception hormonale. Chaque femme est différente« .
Quelle est la cause de la baisse de la libido sous pilule ?
La femme a plus de plaisir sexuel au moment où elle est le plus féconde. Or, il n’y a plus d’ovulation sous certaines pilules.
Les hormones contenues dans les contraceptifs hormonaux peuvent agir sur la lubrification et entraîner des douleurs pendant les rapports, une sensation de brûlure ou de picotement. Par exemple, l’œstrogène ou la progestérone (désogestrel) bloquent l’ovulation. Or, comme pour la plupart des mammifères, c’est pendant l’ovulation que la femme sécrète le plus de phéromones, un mélange de substances jouant un rôle dans la sexualité. « L’arrêt de l’ovulation peut alors entraîner une diminution de la libido, et si le désir sexuel est atténué, la lubrification vaginale – qui est lié à l’appétit sexuel – l’est également », explique le Dr Harvey. « On en discute ensemble et on envisage, soit le recours à un lubrifiant (cela peut suffire à retrouver des rapports sexuels épanouissants), soit le recours à une autre contraception« . Par ailleurs, la baisse d’œstrogènes peut favoriser la sécheresse intime : les femmes sous pilules faiblement dosées en œstrogènes peuvent ainsi avoir les muqueuses plus sèches. « Il ne faut surtout pas hésiter à demander conseil à son gynécologue« , préconise le spécialiste. Enfin, la sécheresse intime peut aussi être causée par une infection asséchant la paroi vaginale et provocant une mauvaise lubrification du vagin. Des visites régulières chez le gynécologue permettent de détecter des éventuelles infections, afin de pouvoir rapidement les soigner.
Que faire et quelles alternatives ?
A partir du moment où elle remarque une différence dans son désir sexuel, en étant sous contraceptif, la femme est invitée à en parler à son médecin ou à son gynécologue :
D’abord, le professionnel de santé interroge la patiente sur son couple, sa vie sexuelle, son moral… afin de déceler s’il n’y a pas derrière, un problème plutôt d’ordre psychologique. La fatigue, le stress, les soucis du quotidien… sont autant de facteurs qui peuvent expliquer une baisse de libido.
Après avoir discuté avec elle et s’il s’avère que la contraception est en cause, on peut lui proposer de changer de pilule (pilule moins dosée, pilule sans progestérone, pilule au lévonorgestrel qui ne bloquent pas l’ovulation…), voire de l’orienter vers une méthode non hormonale (DIU au cuivre, diaphragme, cape…).
« Ecouter la patiente, la rassurer, lui conseiller d’en parler à son partenaire afin qu’il ne culpabilise pas ou encore, lui apporter une alternative ont déjà un effet positif la plupart du temps. En général, lors de la prochaine consultation, on remarque qu’elle est déjà plus optimiste sur sa vie sexuelle. L’échange et la discussion ont un fort effet placebo« , conclut le gynécologue.
Merci au Dr Thierry Harvey, gynécologue et chef de la maternité des Diaconesses, à Paris.
Une nouvelle étude vient bousculer les scénarios habituels sur la fin du cosmos.
On le sait : l’Univers n’est pas éternel. Mais à quel moment exactement tout s’éteindra-t-il ? Les travaux de trois chercheurs néerlandais, publiés dans le Journal of Cosmology and Astroparticle Physics, viennent bousculer les scénarios habituels sur la fin du cosmos et remettent en question notre compréhension de ce qu’on appelle « la fin de l’Univers ».
Ces scientifiques, spécialisés en trous noirs, en physique quantique et en mathématiques, ont voulu savoir combien de temps pourraient encore tenir les objets les plus résistants de l’Univers : les étoiles naines blanches. Jusqu’à maintenant, on pensait qu’elles dureraient quasiment pour toujours. Or, selon cette nouvelle étude, même elles pourraient finir par « s’évaporer » et disparaître à cause d’un phénomène appelé « radiation de Hawking », un processus extrêmement lent.
On préfère prévenir : la nouvelle date recalculée par les chercheurs est dans très, très, très longtemps : 1067 années. Soit un milliard de milliards de milliards de fois l’âge actuel de l’Univers. Un chiffre si énorme qu’il dépasse l’entendement. Pourtant, il reste nettement inférieur aux estimations précédentes qui évaluaient la fin de l’Univers à 101100 années. Sachant que l’Univers n’a « que » 13.8 milliards d’années, c’est comme si on venait à peine d’allumer la première bougie sur un gâteau prévu pour mille milliards d’années d’anniversaires. Après cela, il n’y aura plus de lumière, plus d’étoiles, plus de matière visible. Puis, lentement, les derniers résidus de matière s’éteindront à leur tour.
Ce qui est fascinant, c’est que cette étude suggère que l’Univers ne se terminerait pas juste par une expansion froide et silencieuse, comme on le pensait. Il pourrait littéralement se dissoudre, objet par objet, atome par atome, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien. Pas un atome errant, pas une étincelle. Rien. Ceci dit, pas de panique, les auteurs eux-mêmes préviennent : d’ici là, d’autres événements auront probablement mis fin à notre Univers, bien avant que la moindre poussière ne commence à s’évaporer.
Notre cardiologue fait un rappel important aux amateurs de randonnée.
À l’instar des autres sports d’endurance, la randonnée est excellente pour la santé physique et mentale. Elle permet de renforcer son système immunitaire, d’entretenir sa masse musculaire, de stimuler la circulation sanguine, de faire baisser le taux de mauvais cholestérol, de diminuer la tension artérielle, de réduire le risque de diabète de type 2 et de prévenir l’ostéoporose. Cette activité physique joue également un rôle primordial dans la prévention du risque cardiovasculaire. Mais ce n’est pas tout ! En oxygénant le cerveau, elle réduit le risque de maladies neurodégénératives, entretient les fonctions cognitives et diminue l’anxiété. D’autant plus que c’est une activité que l’on pratique généralement en groupe, ce qui favorise le lien social. La randonnée offre donc un cocktail de bienfaits pour la santé, aussi bien mentale que physique.
La randonnée est une activité d’endurance qui nécessite d’avoir une bonne masse musculaire et de bonnes capacités aérobie et anaérobie. D’après la Fédération Française de Cardiologie, 30 minutes de marche par jour diminuent de 20% le risque d’infarctus du myocarde. « Plus on est entraîné, plus on repoussera ses limites. La marche constitue l’activité d’endurance par excellence avec le cyclisme et la natation pour entretenir le cœur » nous explique le Dr Claude Kouakam, cardiologue à l’Institut Cœur Poumon de Lille,
Mais peut-on en faire indéfiniment, quel que soit notre âge ? Selon le cardiologue « tout dépend du niveau d’entraînement du sujet ainsi que de ses capacités musculaires et respiratoires. Une personne bien entraînée peut aisément faire de la randonnée jusqu’à l’âge de 70-80 ans alors qu’une personne de 30-40 ans peut éprouver des difficultés si elle n’est pas entraînée ». C’est donc la forme de chaque personne qui fixe la limite : 40 ans pour certains et jusqu’à 80 pour d’autres. Tant qu’on se sent bien « on peut s’y adonner sans modération de 7 à 77 ans », confirme notre interlocuteur.
En revanche, certains signes méritent de lever le pied sans attendre et de consulter un médecin rapidement : la douleur thoracique, l’essoufflement inhabituel, la fatigue anormale, des palpitations cardiaques ou encore un gonflement des jambes. Après des examens complémentaires, le cardiologue pourra éventuellement proposer un traitement et aiguiller dans la pratique de la randonnée.
Merci au Dr Claude Kouakam, cardiologue à l’Institut Cœur Poumon du CHU de Lille.
Vous partez en voyage à l’étranger et vous vous demandez à quelle heure prendre votre pilule s’il y a un décalage horaire ? Calcul d’heure en fonction de son type de pilule (combinée, progestative…)
Peu importe que vous partiez en voyage vers l’est ou l’ouest, le décalage horaire maximal entre deux pays est de 12 heures. Cela tombe bien car la plupart des pilules contraceptives (pilules combinées classiques et pilules progestatives au désogestrel) permettent un délai de prise de 12 heures (pour savoir quel est le délai de prise, référez-vous à la notice de votre pilule). En effet, « si l’oubli du comprimé remonte à moins de 12 heures, l’efficacité contraceptive n’est pas réduite« , peut-on lire sur les notices des pilules (hors pilules microdosées au lévonogestrel), consultables sur le site Base de données publiques des Médicaments. Mais sachez tout de même que, plus le décalage horaire est important, plus la marge d’oubli est réduite car vous serez à la limite des 12 heures autorisées, il faut donc être vigilante.
A quelle heure prendre sa pilule en cas de décalage horaire ?
Quels que soient la durée de votre séjour et votre destination, le plus simple est de transposer l’horaire de prise que vous avez habituellement en France. Exemples :
► Si vous prenez votre pilule à 21h et que vous voyagez à Ottawa au Canada, il y a -6 heures de décalage horaire par rapport à la France. Il faudra prendre votre pilule à 21h heure locale (soit 3h du matin en France). Le délai autorisé de 12h n’est pas encore dépassé, mais vous n’avez que 6 heures de marge.
► Si vous prenez votre pilule habituellement à 7h du matin et que vous voyagez à Tokyo au Japon, il y a +7 heures de décalage horaire par rapport à la France. Autrement dit, lorsqu’il est 7h du matin en France, il est 14h au Japon. Là encore, prenez votre pilule à 7h du matin heure locale : vous avez simplement décalé votre prise de 7 heures, ce qui reste bien moins que les 12 heures autorisées.
Notez que vous pouvez vous faire aider par des applis comme Pil’ à l’heure, My Pill, Ma pilule, Lady Pill Reminder ou encore Ipilule qui vous rappelleront ainsi de prendre votre pilule à votre heure habituelle. Enfin, si vous ne voulez pas perdre du temps à faire votre calcul, gardez toujours sur vous une montre à l’heure française.
A quelle heure prendre sa pilule micro-progestative au lévonorgestrel ?
Attention, certaines pilules comme les micro-progestatives à base de lévonorgestrel (Microval par exemple) n’autorisent qu’un délai d’oubli de 3 heures, et non 12 heures comme les autres pilules. Dans ce cas, le timing est plus serré. Cas pratiques :
► Si vous prenez habituellement votre pilule à 21h et que vous voyagez à Ottawa au Canada, donc vers l’ouest, vous devrez prendre votre pilule à 15h heure locale (calcul : 21h – 6h (décalage horaire France/Canada) = 15h). Si vous voyagez au Japon, là il faudra la prendre à 4h du matin (calcul : 21h + 7 heures (décalage horaire France/Japon) = 4h du matin). Cela nécessite de mettre votre réveil en pleine nuit, mais c’est la seule solution pour ne pas prendre de risque.
► Mais rassurez-vous ! Comme prendre sa pilule en plein nuit est contraignant, vous pouvez décaler progressivement sa prise : c’est-à-dire que vous pouvez décaler votre prise de pilule de 3 heures chaque jour (ces trois heures correspondent à la tolérance d’oubli des pilules micro-progestatives au lévonogestrel) jusqu’à atteindre une heure de prise pratique pour vous. Concrètement :
Vous partez en voyage au Japon (décalage horaire de + 7 heures) et vous prenez votre pilule habituellement à 21h
Heure de prise du premier comprimé
JOUR 1 : 4h du matin
Heure de prise du deuxième comprimé
JOUR 2 : 1h du matin
Heure de prise du troisième comprimé
JOUR 2 : 22h
Heure de prise du quatrième comprimé
JOUR 3 : 22h
Heure de prise du cinquième comprimé
JOUR 4 : 22h
Heure de prise des comprimés suivants…
JOURS SUIVANTS : 22h
Quelles précautions prendre ?
► Ayez toujours votre pilule sur vous ainsi qu’une plaquette de réserve pour éviter tout oubli. Si vous prenez l’avion, pensez à laisser la plaquette dans votre bagage à main et non en soute pour avoir votre pilule à portée de main.
► Anticipez votre voyage et pensez à prendre autant de plaquettes de pilule que nécessaire. Un renouvellement de pilule chez le gynéco est peut-être à prévoir avant de partir en voyage.
► Si vous partez plusieurs mois à l’étranger, vous pouvez très bien décaler progressivement la prise de pilule (voir le tableau). Dans ce cas, ne vous inquiétez pas si vous prenez deux comprimés en moins de 24 heures. Au moindre doute, demandez conseil à votre médecin ou gynécologue avant de partir.
► Enfin, si vous partez régulièrement à l’étranger, la contraception orale n’est peut-être pas la plus adaptée. Discutez des alternatives (implant contraceptif, anneau vaginal, patch, DIU…) avec votre gynécologue.
► Pour faire vos calculs, n’oubliez pas de prendre en compte le changement d’heure (passage à l’heure d’hiver en octobre et passage à l’heure d’été en mars).
La ligature des trompes est une méthode de contraception définitive qui concerne les femmes ne souhaitant pas ou plus avoir d’enfants. Est-elle irréversible ? Comment se passe l’opération ? Y a-t-il des risques ? Un âge minimum à respecter ? Précisions du Dr Philippe Deruelle, gynécologue.
La ligature des trompes est une méthode de stérilisation irréversible pour majeures. La femme qui souhaite avoir recours à cette intervention ne pourra donc plus avoir d’enfant. Cela nécessite une intervention chirurgicale. Pour quelles femmes la ligature des trompes est-elle indiquée ? Comment ça se passe ? Quels sont les risques ? Les contre-indications ? L’âge minimum pour la faire ? Quelles conséquences sur le corps ? Les règles ? La sexualité ? Eclairage du du Dr Philippe Deruelle, gynécologue et secrétaire général du Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF).
Définition : qu’est-ce qu’une ligature des trompes ?
La ligature des trompes de Fallope ou parfois appelée une ligature tubaire est une intervention chirurgicale destinée aux femmes (majeures) qui ne souhaitent pas ou plus concevoir un bébé. Le but de cette méthode de stérilisation ? Empêcher mécaniquement – en sectionnant ou en coagulant la trompe, en appliquant un clip ou un anneau – les spermatozoïdes d’accéder à l’ovocyte. L’effet contraceptif est donc immédiat.
Indications : pour quelles femmes ?
Cette méthode de contraception définitive est indiquée si :
Vous êtes certaine de ne pas ou plus avoir d’enfant : il n’y a ni condition d’âge, ni condition du nombre d’enfants, ni accord du conjoint à donner
Vous ne souhaitez ou ne pouvez plus utiliser d’autres contraceptions (fumeuses, problèmes de circulation veineuse…)
Technique : comment se passe l’opération ?
► La consultation gynécologique
Lors d’une consultation gynécologique, la patiente peut faire une demande de ligature des trompes. C’est à ce moment-là que le gynécologue prend bien soin d’expliquer à sa patiente tous les détails de l’intervention et les éventuelles complications. Il lui expose les alternatives en matière de contraception, apporte une information claire et complète sur les conséquences de cet acte et insiste bien sur le fait qu’il s’agit d‘une méthode de stérilisation définitive.
► Le délai de réflexion
En France, la loi impose un délai de réflexion de 4 mois entre la demande de la patiente et l’opération. Si au bout de ce délai, la patiente est bien décidée à avoir recours à cette méthode et qu’elle est parfaitement consciente qu’elle ne pourra plus avoir d’enfants naturellement après cet acte, elle doit confirmer son consentement par écrit lors d’une deuxième consultation médicale.
► L’intervention chirurgicale
« La ligature des trompes se fait dans la majorité des cas par voie cœlioscopique« , explique le Dr Deruelle. Cela consiste à faire une petite incision sur le nombril, ce qui permet d’introduire une mini caméra et un ou deux trocarts (petites tiges cylindriques destinées à faire des ponctions et des biopsies) au niveau de la partie basse du ventre (un au niveau de l’appendice et l’autre en symétrie). Ensuite, il existe plusieurs méthodes pour obstruer les trompes :
soit on applique un clip sur la trompe
soit on coagule la trompe
soit on sectionne la trompe et la ligature
« Cette dernière méthode reste rare, mais peut être pratiquée chez des patientes qui savent par avance qu’elles accoucheront par césarienne et qui souhaitent profiter de cette intervention pour avoir recours à une ligature des trompes« , ajoute-il. Généralement, l’intervention s’effectue en ambulatoire (dans un établissement de santé) sous anesthésie générale et l’acte en lui-même dure environ 15 minutes.
La ligature des trompes n’est pas très douloureuse, même s’il peut y avoir des sensations d’inconfort : l’introduction des trocarts peut tirailler et l’air dans le diaphragme (utilisé pendant l’opération pour gonfler le ventre) peut faire un tout petit peu mal. Enfin, la cicatrice au niveau du nombril est indolore et quasiment invisible (elle mesure 2 à 3 mm).
Quels sont les risques de la ligature des trompes ?
« C’est une méthode dont le risque de complications est faible, mais cela reste une intervention chirurgicale de l’abdomen avec une anesthésie générale« , prévient le gynécologue. Les complications au cours de l’opération restent très rares, mais au moment de l’introduction des trocarts, un vaisseau sanguin, un nerf avoisinant ou une partie de l’intestin peuvent être blessés, ou en étant sectionnée, la trompe peut se mettre à saigner. Ce sont toutefois les risques de toute intervention chirurgicale. Par ailleurs, le réveil lié à l’anesthésie peut quant à lui être difficile et des petites douleurs dans l’abdomen – qui disparaissent heureusement quelques jours après – peuvent survenir. Enfin, comme pour toute intervention chirurgicale, il y a un risque d’infection.
La ligature des trompes est-elle vraiment irréversible ?
Il arrive que certaines femmes regrettent leur décision, quelques années plus tard. Un soutien psychologique s’avère alors nécessaire.
Il s’agit de la méthode de contraception la plus efficace bien qu’il faut savoir qu’elle peut, même si c’est très rare, échouer. En effet, il y a déjà eu des cas de grossesse extra-utérines après une ligature des trompes (dans moins de 1% des cas). Mais la ligature des trompes est une contraception permanente et totalement définitive. « C’est pour cela qu’éthiquement, cette technique pose encore des problèmes d’autant plus lorsqu’on connaît le nombre actuel de couples qui se séparent, divorcent ou se remarient et dont les projets de vie peuvent vite évoluer. C’est pourquoi les gynécologues ont tendance à être très prudents et insistants sur le fait que la ligature des trompes est une pratique irréversible« , tient à rappeler le Dr Deruelle. « On note d’ailleurs une grande différence entre les pays anglo-saxons pour qui la pratique de la ligature des trompes est plus courante et les pays latins comme la France où on est toujours un peu plus réticent à faire une stérilisation chez une femme jeune, qui n’a jamais eu d’enfants et qui n’a pas de contre-indications à utiliser d’autres moyens de contraception« .
Quelles sont les contre-indications et l’âge minimum pour une ligature des trompes ?
« Théoriquement, la ligature des trompes n’a pas de contre-indications. Il est d’ailleurs important de rappeler que l’âge ne peut pas constituer une interdiction à effectuer une stérilisation féminine volontaire. Il suffit simplement que la patiente soit majeure et consentante. Depuis 2001, la loi relative à l’interruption de grossesse et à la contraception est claire sur ce point« , précise l’expert. Et d’ajouter « une femme qui n’a jamais eu d’enfants devrait, si elle le souhaite, pouvoir en bénéficier sans problème« . En revanche, la ligature des trompes est contre-indiquée aux femmes dont l’anesthésie générale ou la cœlioscopie sont contre-indiquées. Enfin, les femmes avec une infection gynécologique ou récente (moins de 6 semaines) ne peuvent pas avoir recours à cette méthode.
« Il n’y a aucun impact sur les règles »
Quel impact sur les règles et la sexualité ?
La ligature des trompes n’influence pas le mécanisme hormonal. « Il n’y a aucun impact sur la menstruation, puisque les règles viennent de la sécrétion ovarienne et de l’utérus. Or, la ligature des trompes ne touche ni les ovaires, ni l’utérus. La femme continue d’ailleurs d’ovuler« , confirme le spécialiste. De même, cette technique ne provoque pas une ménopause précoce. En revanche, en cas de retards de règles répétés ou de saignements vaginaux, mieux vaut rapidement consulter un médecin. Aucun impact non plus sur la libido puisqu’elle ne modifie pas le système hormonal : ni le plaisir et ni le désir sexuel de la femme sont modifiés.
Prix et remboursement d’une ligature des trompes ?
La ligature des trompes est une intervention totalement prise en charge par la Sécurité sociale.
Sur le forum santé : les discussions au sujet de la ligature des trompes
Sujet
Réponses
enceinte avec ligature des trompe
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Ligature des trompes
76
peut on grossir apres une ligature des trompe
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une 4è césarienne est-ce dangereux ou pas ?
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Avoir un enfant après ligature des trompes
18
A retenir
► La ligature des trompes est destinée aux femmes majeures qui ne souhaitent pas ou plus concevoir un bébé
► L’effet contraceptif est immédiat et irréversible.
► La ligature des trompes se fait dans la majorité des cas par voie cœlioscopique.
► La ligature des trompes n’arrête pas les règles.
► La ligature des trompes ne provoque pas de ménopause précoce
Merci au Dr Philippe Deruelle, gynécologue et secrétaire général du Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF).