Vous avez remarqué des petites taches brunes sur vos dents ? C’est plutôt fréquent. Comme l’émail de la dent est légèrement poreux, il se produit des échanges avec le milieu salivaire en permanence. Les colorations dentaires sont essentiellement liées aux habitudes de vie de chaque individu. Tabac, thé, café, bain de bouche, carie dentaire… Tour des causes possibles et solutions pour se débarrasser des taches sur les dents.
1. Le café ou le thé
Le café ou le thé sont des boissons qui contiennent des tanins, des polyphénols qui ont une action sur lastabilisation durable de la couleur et donc qui peuvent colorer la surface des dents.
2. La cigarette
Le tabac est l’une des premières causes de taches marron sur les dents. Composé de goudron et de nicotine, ses produits chimiques provoquent des taches de couleur jaune, voire même noire, et peuvent aller jusqu’à attaquer l’émail. Le tabac est également responsable du développement du tartre, et donc de la formation de caries.
3. Trop de fluor
Des taches marbrées peuvent indiquer une fluorose, une pathologie provoquée par un excès de fluor à cause d’une eau trop fluorée, d’un sel fluoré dans les aliments, de comprimés fluorés ou à très haute dose un dentifrice trop riche en fluor. A noter que des taches noires peuvent être liées à un supplément en fer ou de choc ou si les dents sont abîmées après une chute.
4. Une carie profonde
Dans certains cas, la coloration marron est localisée sur une seule dent. L’émail et la dentine sont colorés signifiant que l’atteinte est plus profonde, souvent à cause d’une nécrose de la pulpe (carie dentaire avancée).
5. Certains bains de bouche
Les bains de bouche à la chlorhexidine ont pour effet secondaire de colorer les dents car cette substance a tendance à s’apposer sur les tissus durs et mous de la dent. Il convient donc de l’utiliser sur une courte période et d’éviter de boire du café, du thé ou du vin rouge pendant la durée du traitement. C’est également à éviter si vous avez des couronnes dentaires ou des bouchons en composite ou en verre ionomère.
6. La prise d’antibiotiques
L’amoxicilline est un antibiotique de la famille des pénicillines qui est très utilisé pour traiter de nombreuses infections. Il peut provoquer dans des cas très rares (< 1/10 000) une coloration le plus souvent jaunâtre pouvant toucher l’ensemble de la dentition après plusieurs jours de traitement. Cette dyschromie peut persister après l’arrêt du traitement et nécessiter le recours à une prise en charge chez le dentiste car le simple brossage est inefficace.
7. Un émail mal cristallisé (dents de lait chez l’enfant)
Des taches externes blanches, jaunâtres ou brunes peuvent apparaître sur les dents de lait des enfants de façon aléatoire et imprévisible. Ce phénomène plutôt rare correspond à une « hypocalcification » de l’émail dentaire, c’est-à-dire un défaut de cristallisation de l’émail. Les taches peuvent toucher une seule ou toutes les dents, autant les dents antérieures que les dents postérieures. L’émail qui en résulte est moins transparent, crayeux, poreux et se tache facilement.
8. Un mauvais brossage (chez le bébé)
La coloration des dents des bébés peut être due à une accumulation de la plaque dentaire à la surface des dents qui se colore à cause d’un brossage de dents insuffisant, même si ces taches ne sont pas nécessairement le signe de la présence de caries.
Comment enlever les taches marron sur les dents ?
Si la cause de la dyschromie dentaire est extrinsèque, il faut dans un premier temps limiter la consommation du ou des produits mis en cause, en particulier du tabac et du café. Ensuite, le dentiste peut proposer un traitement blanchissant :
► Un traitement ambulatoire au moyen d’une gouttière sur mesure dans laquelle est dispose le produit éclaircissant à porter pendant plusieurs heures chaque jour. Ce traitement dure de 8 à 15 jours en fonction de la concentration du produit éclaircissant.
► Un traitement au cabinet du dentiste qui consiste à appliquer un produit éclaircissant très riche en peroxyde d’hydrogène sur les dents pendant environ une heure.
► Un traitement mixte qui combine en partie le traitement ambulatoire et le traitement au cabinet.
► En cas de dyschromie dentaire intrinsèque, la cause doit être recherchée et traitée dans la mesure du possible : carie, médicament…
► Avant de commencer n’importe quel traitement blanchissant chez soi, il est préférable de consulter son dentiste pour déterminer la ou les cause(s) de ses taches et trouver le traitement adapté.
Le poivre (aussi appelé Piper Nigrum), on en met très facilement dans nos plats, tous les jours. Il réhausse le goût, parfume aussi… et dispose en plus de bienfaits santé. « Il existe 5 variétés de vrais poivres : Piper Nigrum , Piper longum ou retrofractum, Piper cubeba, Piper borbonense, nous expliqueOlivier Derenne, expert et PDG du Comptoir des Poivres. Aujourd’hui, il est possible de trouver certaines baies comme le timut, le sichuan ou le sansho avec l’appellation « Poivre », mais ces baies n’appartiennent pas à la famille des Pipéracées. » Quels sont les bienfaits du poivre ? Aide-t-il à digérer ?
1. Le poivre est anti-inflammatoire
« Le poivre est une épice utilisée depuis très longtemps notamment dans les médicaments contre des pathologies inflammatoires dans l’Egypte ancienne » informe Florence Foucaut, diététicienne-nutritionniste. Il contient de la pipérine, « une substance qui a des propriétés anti-inflammatoires ». Pour un effet anti-inflammatoire plus intense, la diététicienne-nutritionniste explique que le poivre peut être consommé avec du curcuma : « Il existe une synergie entre le curcumine contenu dans le curcuma et la pipérine, qui sont deux substances anti-inflammatoires. La pipérine permet de mieux absorber la curcumine. » Enfin, notez que le poivre noir est celui qui contient le plus de pipérine. « Il en contient davantage que le poivre blanc« poursuit notre interlocutrice. Quant au poivre gris « il n’existe pas en tant que tel, il est composé en réalité des grains de poivre blancs et noirs réduits en poudre ».
2. Le poivre pourrait aider à soigner le rhume
« Aucune étude scientifique n’a prouvé l’efficacité du poivre dans le traitement du rhume, expose Florence Foucaut. Néanmoins, le poivre aurait des propriétés antiseptiques et antibactériennes, qui pourraient aider à soigner le rhume. » Concernant son utilisation, « on pourrait en consommer via la nourriture, mais aussi en tisane avec modération« , indique la diététicienne-nutritionniste.
3. Le poivre peut aider à maigrir
« Le poivre en tant que tel ne fait pas maigrir, mais ce qu’on en fait et la façon dont on s’en sert peut aider à la perte de poids« , indique Florence Foucaut. « L’ajout de poivre et d’aromates permet de diminuer l’apport en matières grasses dans les plats, car ils apportent du goût » et « le fait d’avoir plus de goût grâce aux différents poivres ou aux aromates permet d’éprouver du plaisir et de manger moins ».
4. Le poivre faciliterait la digestion
« L’intérêt du poivre est qu’il stimule la sécrétion de salive et la création d’enzymes digestives : à petite dose, il va aider à la digestion » argue Florence Foucaut. Même chose pour le « poivre » Sichuan « qui n’est pas un poivre mais une baie de la famille des Rutacées (agrumes) », précise Olivier Derenne. « Originaire de Chine, cette baie est très utilisée dans la médecine chinoise, elle aurait des propriétés similaires à celle du poivre, elle favoriserait le transit et la digestion, lutterait contre les maux d’estomac. »
« La tisane de poivre permet simplement de consommer du poivre d’une manière différente« , explique Olivier Derenne, expert et PDG du Comptoir des Poivres. « Il suffit de porter de l’eau à ébullition et ajouter ensuite le poivre en grain. Il faut laisser infuser quelques minutes puis filtrer. Personnellement, je conseille de concasser très grossièrement les grains pour une meilleure infusion. Pour adoucir et parfumer votre infusion, il est possible de rajouter des fleurs séchées, du miel, ou du curcuma. »
Le poivre moulu a-t-il moins de bienfaits ?
« Il faut privilégier le poivre entier, pour conserver les meilleurs arômes, le goût n’en sera que meilleur, cependant, un poivre moulu aura les mêmes bienfaits nutritionnels qu’un poivre en grain » répond Florence Foucaut.
Quels sont les bienfaits du poivre 5 baies ?
« Il s’agit d’un mélange, il peut être composé de différents poivres et baies (poivre noir, poivre blanc, baies roses, coriandre, baies de Jamaïque, poivre vert, …) », explique Olivier Derenne.« Aucune étude ne prouve les bienfaits santé de ce type de mélange, mais la teneur en pipérine du poivre contenu dedans pourrait lui donner des vertus anti-inflammatoires » conclut Florence Foucaut.
Merci à Florence Foucaut, diététicienne nutritionniste et Olivier Derenne, expert et PDG du Comptoir des Poivres.
Pour se nettoyer les oreilles correctement et sans risque,on bannit le coton-tige, aurisque de causer des irritations, des bouchons de cérumen ou même des blessures du tympan. En effet, sa taille, sa forme et sa texture font qu’il a tendance à repousser le cérumen et à le tasser au fond du conduit auditif. A la place, on privilégie une technique, très simple et recommandée par le Dr Jean-Michel Klein,ORL et Président du Conseil National Professionnel d’ORL et de Chirurgie Cervico-Faciale :
Nettoyer l’entrée du conduit auditif avec une petite curette (outil doté d’un embout arrondi de 2-3 mm de large, un peu comme une petite cuillère : voir l’image à droite)pour décoller et récupérer le cérumen oxydé. « Attention à ne pas aller trop en profondeur et à ne pas faire de mouvements brusques lorsqu’on introduit l’outil dans l’oreille : cela pourrait abîmer le tympan ou la peau« , insiste notre expert.
Nettoyer le pavillon de l’oreille (partie visible de l’oreille) avec les sillons et la conque (la forme de coquillage où débute le conduit) à l’aide de votre petit doigt (propre) et d’un mouchoir humide. Faire des mouvements doux de l’intérieur vers l’extérieur pour récupérer les impuretés et les peaux mortes.
Si de l’eau est entrée dans l’oreille pendant la douche, il faut essuyer l’entrée du conduit auditif avec une serviette de toilette propre ou mouchoir sec. « Pendant les vacances d’été, à la mer ou la piscine, le conduit auditif a tendance à être plus humide. Il faut bien penser à se sécher les oreilles après une baignade avec un sèche-cheveux (à faible puissance pour ne pas se brûler)« , conseille le médecin ORL.
Il faut se nettoyer l’entrée des oreilles « tous les 10 à 15 joursmaximum, pas plus« , conseille le Dr Klein. C’est largement suffisant.
Quand aller chez l’ORL pour nettoyer ses oreilles ?
Chez l’immense majorité des individus, un auto-nettoyage des oreilles suffit à enlever le cérumen oxydé. Mais chez certaines personnes, ce nettoyage ne suffit pas (à cause de plusieurs raisons, par exemple : présence de poils dans le canal auditif, conduit auditif externe trop étroit, port d’appareils auditifs ou bouchons d’oreille, personnes âgées dont le cérumen est sec…) et elles doivent consulter leur médecin traitant pour se faire aider à retirer les amas de cérumen et éviter des complications. Quand le médecin généraliste n’est pas en mesure de retirer un bouchon, il envoie son patient voir un médecin ORL. Pour enlever le bouchon, le médecin ORL peut se servir de plusieurs outils ou appareils : mini-aspirateur avec de fines canules, anses, curettes, crochets, porte-coton ou micropinces en fonction de la texture du bouchon et de sa situation dans le conduit. Ces soins sont réalisés sous « microscope de consultation » pour avoir un bon contrôle visuel.
Merci au Dr Jean-Michel Klein, ORL et Président du Conseil National Professionnel d’ORL et CCF (Chirurgie Cervico-Faciale) (CNP ORL et CCF)
Quand on parle des symptômes du Sida, il faut distinguer les différents stades d’évolution de la maladie, pour ne pas faire de confusion. « On a tout d’abord l’infection par le VIH puis le stade Sida. Le premier stade est le contact avec le virus lors d’un rapport sexuel risque, ce qu’on appelle la primo-infection. Ensuite, vient le stade chronique et enfin le stade Sida au bout de 10 ans, en moyenne, d’infection sans traitement » explique le Dr Radia Djebbar, médecin, coordinatrice médicale à Sida Info Service Association. Aujourd’hui l’objectif est de diagnostiquer les personnes au moment de la contamination pour éviter que la maladie n’atteigne le stade Sida. Voici les symptômes évocateurs de la primo-infection par le virus VIH et ceux qui peuvent apparaître à un stade plus avancé de la maladie.
Quels sont les premiers symptômes du VIH ?
« Entre 20% et 50% des personnes contaminées développent des symptômes au moment de la primo-infection, les autres sont asymptomatiques » précise l’experte. Les symptômes d’infection au VIH ressemblent à ceux d’un état grippal :
Fièvre
Ganglions gonflés
Fatigue
Eruptions cutanés
Amaigrissement
Diarrhée
« Le problème de ces symptômes, c’est qu’ils ne sont pas spécifiques au VIH donc si le patient n’a pas le réflexe de faire un test sérologiqueaprès un rapport à risque, il peut entrer dans la phase chronique sans être conscient d’avoir été infecté » alerte la coordinatrice médicale. A l’inverse, s’il se fait dépister, il peut être pris en charge à temps et bénéficier de traitements « lui permettant de vivre normalement« . « Avec le traitement, les patients ne sont plus obligés de recourir à la procréation médicalement assistée (PMA), ils peuvent avoir des enfants de manière naturelle, comme tout le monde » se réjouit l’experte.
Quels sont les symptômes au stade du Sida ?
Pendant 10 ans, le patient n’aura aucun symptôme mais le virus détruira les cellules immunitaires en l’absence de traitements jusqu’à affaiblir son système immunitaire. Des symptômes surviennent alors :
une fièvre modérée mais persistante
des sueurs nocturnes
un amaigrissement (chez 1 patient sur 5 environ)
une augmentation de volume des ganglions
une diarrhée chronique
des ulcérations de la bouche ou des organes génitaux
des infections de la peau (mycose cutanée, dermatite séborrhéique, condylomes, zona…)
« Au moment du stade Sida [au bout de 10 ans] se développent les maladies dites « opportunistes » car elles profitent de la baisse de l’immunité. Le patient risque la pneumocystose, la toxoplasmose, certains cancers comme le sarcome de Kaposi(maladie caractérisée par la présence de nodules, de plaques violacées sur le corps) entre autres » détaille le Dr Radia Djebbar.
Quel est le délai d’apparition des symptômes du Sida ?
Il faut distinguer la survenue des symptômes liés à l’infection par le virus du Sida, le VIH et ceux des maladies opportunistes au stade du Sida.
► Dans la primo-infection, les symptômes apparaissent15 à 21 jours après le contact avec le virus VIH le temps qu’il atteigne les cellules cibles.
► Ensuite, on compte en moyenne 10 ans avant l’évolution au stade Sida avec les maladies liées à l’immunodépression. Comme évoqué plus haut, il peut s’agir d’une pneumocystose, de la toxoplasmose, de cancers, du sarcome de Kaposi…
Quels sont les symptômes du Sida chez l’homme ?
Il n’y a pas de symptômes spécifiques à l’homme mais les hommes atteints du virus du Sida sont plus exposés aux cancers du canal anal que les hommes non infectés.
Quels sont les symptômes du Sida chez la femme ?
Il n’y a pas de symptômes spécifiques à la femme. En revanche, « les femmes atteintes du Sida font 4 à 5 fois plus de cancers du col de l’utérus que les femmes non infectées et doivent donc être régulièrement surveillées par un gynécologue » prévient l’experte.
Quels sont les symptômes du Sida sur la peau ?
A tous les stades, il peut y avoir des éruptions cutanées. « Dans les premiers symptômes, peuvent survenir des lésions maculopapuleuses. Les macules sont des plaques rouges planes et les papules des plaques rouges surélevées. Ces éruptions peuvent toucher tout le corps mais plus particulièrement le thorax, le dos et le visage » indique le Dr Djebbar. Le risque est que ces lésions peuvent être confondues avec une réaction allergique. « Si des éruptions apparaissent sur la plante des pieds et la paume des mains, il n’y a pas de confusion possible avec une allergie qui n’entraine jamais de symptômes à ces endroits précis » informe notre interlocutrice.
Merci au Dr Radia Djebbar, médecin, coordinatrice médicale à Sida Info Service Association.
Environ 5000 nouvelles personnes découvrent leur séropositivité en France chaque année, selon les derniers chiffres de Santé Publique France. Qu’est-ce que ça veut dire ? Qu’est-ce que le Sida ? Son virus le VIH ? Quelles différences entre les deux ? Comment on contracte ce virus ? Comment évolue-t-il ? Quels traitements pour le freiner ? Définition concrètes pour éviter toutes confusions.
Définition : qu’est-ce que le Sida ?
Le SIDA est l’abréviation de Syndrome d’ImmunoDéficience Acquise. C’est une maladie sexuellement transmissible, causée par un virus appelé VIH (HIV en anglais), ou virus d’immunodéficience humaine. Le Professeur Samira Fafi-Kremer rappelle que « le VIH s’attaque au système immunitaire de l’individu, en particulier les lymphocytes T CD4″ ce qui entraîne une vulnérabilité importante de l’organisme y compris face aux maladies habituellement bénignes et bien contrôlées par les cellules de défense de l’organisme.
Quelle est la différence entre VIH et Sida ?
Avoir été infecté par le VIH ne signifie pas forcément qu’on a le Sida. Le SIDA est le dernier stade de l’infection. On distingue ;
l’infection de l’organisme par le virus VIH. Face à cette infection, le corps produit des anticorps. La personne passe du stade séronégatif au stade séropositif.
la phase asymptomatique (2 à 5 ans), le virus continue d’attaquer le système immunitaire, il n’y a pas vraiment de symptômes « typiques ».
la phase d’accélération : l’immunité continue de s’épuiser peu à peu.
la phase Sida : les défenses immunitaires sont tellement faibles qu’une (ou plusieurs) maladie se développe, on parle de « maladie opportuniste ». Une personne séropositive est atteinte du Sida quand elle développe une maladie opportuniste. Sans traitement antirétroviral, la personne finit par décéder.
Symptômes du Sida
La primo-infection au virus a lieu entre 2 et 8 semaines après la contamination. Le premier signe (90% des gens) est la fièvre. Parfois aussi, la personne peut présenter une pharyngite, de la fatigue, des courbatures, une éruption cutanée transitoire.
Dépistage : comment savoir si on a le Sida ?
Le dépistage de la présence du virus VIH dans le sang peut être réalisé dans un laboratoire, dans un centre CeGIDD (anonyme, confidentiel et gratuit) ou à la maison via les autotests achetés en pharmacie. Il faut respecter les délais avant de les réaliser pour optimiser leur fiabilité.
le test classique à réaliser 6 semaines après la prise de risque (test ELISA) : il recherche dans le sang la présence d’anticorps anti-VIH (pas besoin d’être à jeun pour réaliser ce dosage en laboratoire). Samira Fafi-Kremer précise qu« une sérologie VIH négative effectuée dans un laboratoire 6 semaines après l’exposition au virus peut être considérée comme réellement négative ».
le test rapide à effectuer 12 semaines après la prise de risque (test TROD) : une goutte de sang est prélevée au bout du doigt, le résultat est donné en 30 minutes. Si le résultat est positif, un test de dépistage classique par prise de sang doit être réalisé pour confirmer ou non la séropositivité.
l’autotest à réaliser aussi 12 semaines après la prise de risque. Le résultat est obtenu en 15 minutes.
Cause : comment se transmet le virus VIH ?
Le sang, le sperme, les sécrétions vaginales, le placenta et le lait maternel peuvent transmettre le VIH. A l’inverse : la salive, l’air, la transpiration et les contacts directs avec une personne porteuse du virus ne transmettent pas le virus. Ne pas hésiter à contacter un médecin, un centre de dépistage anonyme et gratuit ou se rendre immédiatement aux urgences en cas de risques de contamination afin d’évaluer le risque et d’envisager un traitement d’urgence.
Transmission sexuelle du VIH
L’infection par le VIH est sexuellement transmissible. Une personne infectée par le VIH peut contaminer ses partenaires au cours des relations sexuelles. Un seul rapport non protégé suffit pour contaminer le partenaire. Une personne peut être contaminée par le VIH sans présenter de symptômes pendant une période pouvant s’étaler sur plusieurs mois voire plusieurs années. Cette personne peut transmettre le virus tout en l’ignorant à son ou ses partenaires lors de relations sexuelles non protégées. Il est impossible de savoir avec certitude si l’on est porteur du virus sans avoir effectué un test sanguin (sérologie). Des partenaires sexuels nombreux. Le risque de contamination par le VIH s’aggrave si les partenaires sexuels sont nombreux. Le risque s’aggrave également lors de rapports sexuels avec un nouveau partenaire dont on ignore sa sérologie vis-à-vis du VIH. Un partenaire porteur du virus et présentant des lésions de la peau ou des muqueuses risque de le transmettre plus facilement. Fellation et Sida : Pratiquer une fellation entraîne également un risque de transmission du VIH. Ce risque est plus faible que pour la pénétration vaginale ou anale. Le risque est présent pour la personne qui fait la fellation et pour celle qui la reçoit. Le risque s’aggrave lors d’une éjaculation dans la bouche. La fellation est un mode de contamination des maladies IST, comme la syphilis par exemple, qui peuvent elles aussi faciliter la transmission du VIH. L’utilisation du préservatif permet d’éviter tout risque de transmission du virus lors d’une fellation.
La seule manière de se protéger et de protéger ses partenaires lorsque l’on adopte des conduites à risques est de faire une sérologie VIH. En cas de positivité, cela permet de prendre en charge plus rapidement la personne atteinte et d’éviter ainsi qu’elle ne transmette le virus lors de relations sexuelles non protégées.
Transmission sanguine du VIH
La transmission sanguine s’observe essentiellement chez les toxicomanes s’injectant des substances en intraveineuse à l’aide de matériel contaminé par le sang d’une personne infectée par le virus VIH. Les professionnels travaillant au contact de malades (médecins, infirmières, aide soignantes, dentistes…) peuvent également être contaminés accidentellement.
Transmission d’une mère séropositive à son enfant
Une mère infectée par le virus VIH peut le transmettre au cours de la grossesse, de l’accouchement ou lors de l’allaitement.
Maladies et infections opportunistes quand on est séropositif
Les maladies opportunistes surviennent chez des personnes aux défenses immunitaires affaiblies dites « immunodéprimées« . Sans traitement antirétroviral, elles peuvent survenir chez une personne séropositive.
la tuberculose,
les pneumopathies bactériennes,
la candidose (surtout au vagin, dans la bouche ou la gorge),
la cryptococcose : « Des maux de tête avec fièvre accompagnés de vomissements et d’une photophobie (gène en présence de la lumière) peuvent évoquer une méningite due à la cryptococcose » argue Samira Fafi-Kremer.
la cryptosporidiose et microsporidiose (infections intestinales),
le cytomégalovirus (douleurs abdominales accompagnées de diarrhée, fièvre, altération de l’état général) et rétinite à cytomégalovirus (apparition brutale d’une diminution du champ visuel ou d’une baisse importante de la vision),
les infections à mycobactéries « atypiques » (fièvre, amaigrissement, sueurs nocturnes, fatigue, anémie),
la leuco-encéphalite multifocale progressive (infection du cerveau)
la pneumocystose,
la toxoplasmose,
le zona,
les lymphomes,
le sarcome de Kaposi (tumeur de la peau, des poumons ou du système digestif).
Quels sont les traitements du Sida ?
Le VIH appartenant à la famille des rétrovirus, les médicaments utilisés aujourd’hui contre l’infection portent le nom « d’antirétroviraux » (ARV). S’ils ne permettent pas de faire disparaître le virus du VIH, ils permettent de protéger les défenses immunitaires de l’organisme pour éviter la survenue d’une maladie opportuniste. Toute personne séropositive au VIH commence un traitement antirétroviral. La Prep (Prophylaxie Pré-exposition) est un traitement à prendre avant (et après) un éventuel contact avec le VIH. Il s’adresse aux personnes qui n’ont pas le VIH. Ce médicament est commercialisé sous la marque Truvada® et existe en versions génériques (il est aussi pris en traitement chez les personnes séropositives). Il est disponible en pharmacie sur ordonnance. Il réduit le risque de contamination au VIH mais ne l’annule pas à 100%.
C’est quoi les trithérapies ? Quel intérêt contre le Sida ?
Les « trithérapies » sont des médicaments contre le VIH qui associent trois substances antivirales, qui agissent en combinaisons. « Un seul comprimé peut contenir les 3 types de médicaments. Ces formes combinées facilitent la prise du traitement et donc l’observance du patient » précise le Professeur Fafi-Kremer. Les trois types de médicaments qui sont utilisés dans le cadre d’une trithérapie en première intention sont :
les inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse (ex : AZT (Retrovir®), 3TC ou FTC (Lamivudine® ou Emtriva®), Abacavir (Ziagen®))
les inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse (ex : Efavirenz (Sustiva®), Névirapine (Viramune®), Etravirine (Intelence®))
les inhibiteurs de protéase ou les inhibiteurs d’intégrase : Lopinavir/ritonavir (Kaletra ®), Atazanavir (Reyataz ®), Darunavir/ritonavir (Prezista®), Ratlegravir…
D’autres médicaments peuvent aussi être prescrits comme des inhibiteurs de fusion du VIH qui bloque l’entrée du VIH dans de nouveaux lymphocytes et des inhibiteurs du CCR5 qui bloquent l’entrée d’un certain type de VIH (dit » à tropisme CCR5 « ) dans de nouveaux lymphocytes.
Se protéger de l’infection VIH
Une maladie qui fait encore beaucoup de trop de décès.
Le virus du Sida se transmet par voie sexuelle dans 99% des cas. Les règles de prévention ne sont pas encore suffisamment suivies car l’infection s’est banalisée. Elle est de plus en plus perçue comme une maladie chronique qui semble se traiter correctement.
► En mettant un préservatif : pour être efficace, le préservatif doit être utilisé seul, et de préférence avec un lubrifiant à base d’eau. L’utilisation de deux préservatifs l’un sur l’autre, d’une matière grasse ou de vaseline augmente les risques de déchirure. Il est également important de bien vérifier la présence du sigle NF sur l’emballage, et la date limite d’utilisation. Les préservatifs sont à usage unique.
Moins répandu que le préservatif masculin mais tout aussi efficace, le préservatif féminin peut être placé dans le vagin plusieurs heures avant un rapport sexuel. Comme dans le cas du préservatif masculin, il n’est pas conseillé d’en utiliser deux en même temps. Le préservatif féminin est également à usage unique.
► En utilisant une digue dentaire (sexe oral) : lors de de contacts buccaux sur la vulve ou sur l’anus, une digue dentaire, sorte de carré de latex doit être utilisée afin de se protéger de tout contact direct avec le sperme, les sécrétions vaginales ou le sang, entre les muqueuses de la bouche, les organes génitaux et l’anus. Il faut placer la digue dentaire sur la vulve ou l’anus du partenaire.
D’où vient le virus du Sida ?
Selon la théorie majoritairement admise par la communauté scientifique actuelle, le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) aurait été transmis à l’homme par le singe. On parle d’origine « simienne ». En effet, un lien a été découvert entre les deux types de VIH humains, que sont le VIH-1 et le VIH-2, et le virus d’immunodéficience simien (VIS). La date de la transmission du virus à l’homme est estimée entre la fin du 19e siècle et le début du 20e siècle. La théorie du chasseur de viande de brousse permettrait donc d’expliquer le passage du virus à l’homme. Le singe ayant été un animal longtemps chassé, une exposition à du sang contaminé est une explication plausible. Concernant la propagation du virus, le Professeur Fafi-Kremer explique qu’elle est étroitement liée aux mouvements de populations et au développement des transports : « La zone géographique correspondant à l’origine de l’expansion du VIH a été localisée aux environs de la république du Congo, une zone loin de toute population importante avant 1910. La rapide expansion de la population coloniale dans cette région, de celle des échanges commerciaux et de la mobilité des personnes grâce à l’évolution des modes de transport a favorisé le déclenchement de la pandémie VIH1. »
Merci au Professeur Samira Fafi-Kremer de l’Institut de virologie de Strasbourg.
Sources
Situation épidémiologique et dépistage du VIH et des autres IST, Santé Publique France, 26 novembre 2019. BEH n°31-32.
Découvertes de séropositivité VIH et diagnostic de Sida, France, 2018. Bulletin de Santé publique. 9 octobre 2019.
Le syndrome de Diogène est un trouble du comportement qui se manifeste notamment par une négligence en termes d’hygiène corporelle et domestique et un isolement social. En cause, souvent untraumatisme vécu dans l’enfance. La prise en charge d’une personne atteinte du syndrome de Diogène doit être plurielle : sociale, médicale et psychologique. C’est quoi le syndrome de Diogène ? Quelle sont les causes ? Est-ce héréditaire ? Comment aider une personne qui a le syndrome de Diogène ?
Définition : c’est quoi le syndrome de Diogène ?
Décrit pour la première fois en 1975 par un gériatre de la ville de Brighton en Angleterre – le Dr. Clark – le syndrome de Diogène est un trouble du comportement complexe caractérisé par l’accumulation d’objets. Il conduit souvent les personnes à négliger leur hygiène corporelle et domestique ainsi qu’à s’isoler. « Il faut bien comprendre que le syndrome de Diogène n’est pas une maladie mais un ensemble de symptômes derrière lesquels il peut y avoir une maladie associée ou pas » précise le Dr. Jean-Claude Monfort, neuropsychogériatre. Parmi les Diogènes célèbres, citons par exemple le producteur et réalisateur de cinéma Howard Hughes ou encore la sculptrice Camille Claudel.
« Les Diogènes sont des personnes qui sont nées au paradis et qui lentement ou brutalement passent en enfer »
Quelles sont les causes du syndrome de Diogène ?
Le syndrome de Diogène est probablement dû à un traumatisme vécu dans la petite enfance. Après un long intervalle de vie, sans particularités, le processus de « diogénisation » peut se déclencher à l’occasion d’une séparation, d’un décès ou d’un changement brusque de situation. « A l’image du philosophe Diogène de Sinope – à qui le syndrome emprunte le nom – les Diogènes sont des personnes qui sont nées au paradis et qui lentement ou brutalement passent en enfer, confirme le psychogériatre. C’est cette rupture de vie qui va complètement déréguler leur relation à eux-mêmes et aux autres. Ce mode de vie est la partie visible d’un processus invisible ancien qui a fait perdre l’harmonie des liens avec les objets, le corps et les autres« . Et d’ajouter : « Je vous rappelle que Diogène de Sinope est né dans un foyer riche et aimant. Mais, que très rapidement le père – un banquier accusé de fabrication de fausse monnaie et risquant une condamnation à mort – prend la fuite en bateau avec sa famille. Le bateau est capturé par des pirates et le jeune Diogène vendu comme esclave« .
Le syndrome de Diogène est-il héréditaire ?
« Non le syndrome de Diogène n’est pas du tout héréditaire. C’est une pathologie lié à un moment donné, au parcours de vie d’une personne » répond le Dr Béatrice Millêtre, docteur en psychologie.
Comment commence le syndrome de Diogène ?
« En général, il commence avec l’idée que chaque objet est important et pourra vous servir, ce qui n’est pas totalement faux dans l’absolu » indique le Dr Béatrice Millêtre « Sauf qu’après, cette idée va s’élargir jusqu’à ce que l’individu pense que tout peut avoir un intérêt. Il va même garder les anciens journaux qu’il n’a même pas lu. Il y a cette idée de vouloir tout garder pour plus tard. Cela devient une spirale infernale » développe la psychologue.
Quels sont les symptômes du syndrome de Diogène ?
Plusieurs symptômes – parfois très opposés – sont évocateurs du syndrome de Diogène :
accumulation d’objets,
négligence de son hygiène corporelle et domestique,
isolement social
ascétisme et soin de soi.
Odeurs, cafards, fuite d’eau, départ de feu, état de dénutrition extrême…
« En psychanalyse, deux symptômes opposés peuvent être les poteaux indicateurs d’une seule et même difficulté, rappelle le Dr. Monfort. Ainsi, le fait de ne vouloir rien posséder ou de tout entasser sont deux symptômes qui révèlent une impossibilité à avoir une relation harmonieuse avec les objets. Soit les personnes vont y être extrêmement attachées et avoir tendance à les accumuler ; ou au contraire, elles vont s’en détourner et vivre dans le dénuement le plus extrême. De la même manière, certains Diogènes auront un aspect très négligé quand d’autres prendront beaucoup soin d’eux. C’est pourquoi c’est un trouble difficile à repérer« .
Quels sont les profils à risque ?
Une fois sur deux, les personnes atteintes du syndrome de Diogène ont une maladie associée. « Il peut s’agir d’un syndrome d’Alzheimerdans les cas de pathologies neurodégénératives ou d’un syndrome schizophrénique, obsessionnel ou phobique dans les pathologies psychiatriques, précise le psychogériatre. Mais, les pathologies associées, quand elles existent, ne sont pas des facteurs de risque du syndrome de Diogène. Selon le concept de l’exposome (totalité des expositions auxquelles un individu est soumis de la conception à la mort), il est probable que très en amont, dans la petite enfance, une cause traumatique puisse être un facteur de risque, à la fois d’un syndrome de Diogène et d’une maladie associée« .
Quand et qui consulter ?
Le diagnostic est très difficile à poser parce que les personnes qui ont le syndrome de Diogène sont souvent seules et isolées. « Une intervention est nécessaire quand le mode de vie des Diogènes se complique : odeurs, cafards, fuite d’eau, départ de feu, chutes au sol dans un état de dénutrition extrême, etc. On découvre d’ailleurs souvent ces situations dans les colonnes des faits divers parce qu’un plancher a cédé à force d’accumulation ou qu’un incendie s’est déclaré » confie le Dr. Monfort. En premier recours, il est possible de s’adresser aux dispositifs d’action de coordination (DAC), aux plateformes territoriales d’appui (PTA), aux Centres locaux d’information et de coordination (CLICS) ou encore au Maisons pour l’autonomie et l’intégration des malades Alzheimer (MAIA). Lorsqu’il y a une pathologie associée, l’accompagnement se fera par la filière de soins correspondante, psychiatrie ou gériatrie.
Quelle est la prise en charge du syndrome de Diogène ?
« Les personnes ayant un syndrome de Diogène semblent avoir besoin de tout mais ne demandent rien » explique le Dr. Monfort. D’où la difficulté pour l’entourage, les services sociaux, la mairie ou un médecin d’intervenir : le Diogène refuse toute aide. « L’accompagnement sera pluridisciplinaire – c’est-à-dire à la fois social, psychologique et médical lorsqu’il y a une pathologie associée – et généralement de longue durée« .
Comment aider une personne qui a le syndrome de Diogène ?
Un signalement doit être effectué auprès du maire ou du préfet quand le syndrome de Diogène en est au stade des complications. « Notamment lorsque les personnes entassent des objets lourds, putrescibles et inflammables, insiste le spécialiste. La situation est alors dangereuse à la fois pour les voisins et pour elles-mêmes. En revanche, il faut bien garder en tête que ce mode de vie est une protection : les objets apportent aux Diogènes de la sécurité. Si vous supprimez brutalement cet environnement, ils meurent. D’où la nécessité d’un accompagnement le plus tôt possible et sur une longue durée« . Après l’évacuation des entassements, il y a souvent une récurrence témoignant de l’addiction aux accumulations et du besoin de protection. Mais, les complications ont tendance à diminuer au fil du temps…
Merci au Dr Béatrice Millêtre, docteur en psychologie et auDr Jean-Claude Monfort, neuropsychogériatre spécialiste du sujet et auteur de l’ouvrage La Psychogériatrie