« Une activité modérée correspond 50% à 70% de votre rythme maximum. En théorie, pour calculer votre rythme cardiaque max, il vous suffit de soustraire votre âge à 220« , indique Floriane Limonnier, coach sportif fitness et Pilates.
Quels sont les exemples d’activités physiques d’intensité modérée ?
Parmi les activités physiques d’intensité modérée, citons
la marche d’un pas vif (entre 5 et 6,5 km/h),
monter lentement les escaliers,
la danse,
une balade à vélo,
le jardinage,
les travaux ménagers et domestiques (laver les vitres, passer l’aspirateur…),
la chasse
la cueillette traditionnelles,
jouer et faire du sport ses enfants
sortir son animal domestique,
bricoler…
C’est quoi une activité physique intense ?
Les experts parlent d’une activité physique d’intensité intense lorsque :
La respiration est accélérée.
L’essoufflement est élevé.
La conservation est difficile, les phrases sont courtes.
« Une activité intense correspond 80% à 95% de votre rythme maximum« , précise Floriane Limonnier.
Quels sont les exemples d’activités physiques d’intensité intense ?
Parmi les exercices physiques intenses, citons :
la course rapide,
la marche d’un pas rapide (plus de 6,5 km/h),
grimper une côte à vive allure,
monter les escaliers à vive allure,
le vélo rapide (plus de 20 km/h),
l’aérobic,
la natation à vive allure,
la pratique de sports et de jeux de compétition comme le football, volleyball, rugby, hockey, basket…
Quelles sont les recommandations en termes d’activité physique par semaine ?
L’Organisation Mondiale de la Santé recommande de pratiquer 150 min par semaine (soit 30 min par jour) d’activité physique modérée ou 75 min d’activité physique intense hebdomadaire. « Idéalement, je recommande de bouger un peu chaque jour, en variant les activités modérées, douces et intenses afin de gagner en souplesse, en force et en endurance« , conseille Floriane Limonnier.
Quelles précautions prendre quand on fait du sport ?
Les notions d’effort et d’intensité varient selon chaque personne : les conseils donnés à une personne ne sont pas forcément valables pour une autre. « Interviennent l’état de santé, la forme physique, l’état psychologique et les habitudes sportives, remarque la coach sportif. En cas de problèmes de santé (troubles cardiovasculaires, diabète…), avant de chausser vos baskets, demandez l’avis de votre médecin traitant : au besoin, celui-ci vous fera passer un test d’effort. Enfin, lors de la pratique, restez toujours à l’écoute de votre corps et en cas de douleurs ou de sensation de malaise, arrêtez tout ! »
Merci Floriane Limonnier, coach sportif fitness et Pilates, et auteure de « Mon Cahier Objectif Body Challenge », Eds. Solar.
Avoir froid aux mains est très courant, même si la température n’est pas froide. Selon le Dr Daniel Caroff, il y existe plusieurs explications à ce phénomène. Si l’on se concentre sur la médecine occidentale, « le froid entraine une vasoconstriction (diminution du diamètre des vaisseaux sanguins) et le sang est ramené vers le centre du corps afin de protéger les organes nobles pour que la majorité du corps soit maintenu à 37 degrés. Les extrémités sont alors délaissées« . En naturopathie, il n’est pas normal d’avoir froid aux mains et aux pieds même quand il fait froid. « On considère alors que ces personnes ont un trouble du fonctionnement du foie. Il s’agit de l’organe le plus chaud et lorsqu’il est trop intoxiqué, il fonctionne moins bien et ne produit donc pas assez de chaleur. » Même si la sensation de froid se situe au niveau des mains, on soignera alors en priorité le foie. Enfin, en médecine chinoise, quelqu’un qui a froid aux mains et aux pieds « n’a pas assez de yang (yin et yang). Dans ce cas, on le traite en faisant de l’acupuncture ou de la moxibustion à l’aide d’un bâtonnet de moxa placé par-dessus une tranche de gingembre qui est un ingrédient chaud au niveau du nombril. Cela réchauffe le centre et donc le yang va pouvoir réchauffer le corps« .
Pourquoi certaines personnes ont toujours les mains froides ?
Certaines personnes sont plus sensibles au froid à cause de la surexpression de la protéine TRPM-8, synthétisée à partir du gène TRPM-8. Celle-ci est située au niveau des neurones sensoriels qui font office de récepteur, et est directement impliquée dans les sensations de froid.
Comment s’appelle le syndrome qui donne froid aux mains ?
Un trouble de la coloration des doigts à cause du froid peut être dû au syndrome de Raynaud ou à la maladie de Raynaud. Il faut savoir différencier les deux.
La maladie de Raynaud est un trouble vasculaire mais sans cause précise.
Le syndrome de Raynaud, en revanche, a une origine. Il peut s’agir d’une maladie auto-immune, d’une affection systémique, d’une maladie des artères…
Dans les deux cas, on observe une vasoconstriction des artérioles des doigts. Ces derniers sont pâles, voire violets, il se refroidissent et deviennent douloureux.
Pourquoi on a froid aux mains quand on stresse ?
« De la même façon que le froid, le stress crée une vasoconstriction« , explique le Dr Caroff. Lorsque l’on stress, le système nerveux orthosympathique est mis en jeu. C’est lui qui signale le danger et fait réagir le corps soit par la fuite, soir par l’attaque. En cas de stress, le rythme cardiaque augmente et cela engendre une vasoconstriction pour ramener le sang vers le centre du corps, en l’occurrence le cœur pour préparer à l’action (attaque ou fuite). Les extrémités sont donc délaissées.
Avoir froid aux mains est-ce un signe d’anémie ?
Il est possible de ressentir une frilosité en cas d’anémie. Une personne anémiée présente un déficit en hémoglobine dans le sang. L’hémoglobine sert à transporter l’oxygène dans le corps. Les symptômes sont les suivants : fatigue, pâleur, essoufflements, sensation de froid. Mais avoir froid aux extrémités n’est pas un symptôme que l’on retrouve automatiquement lors d’une anémie, selon le Dr Caroff. « Une personne qui souffre d’une anémie a moins d’hémoglobine donc moins d’oxygène, mais la quantité de sang reste la même.«
Que faire pour ne plus avoir les mains froides ?
Si la sensation des mains froides est simplement due à la température, il est conseillé de
bouger,
mettre ses mains sous l’eau tiède pour activer la circulation sanguine
privilégier les moufles aux gants, elles protègent mieux les mains du froid.
utiliser des chaufferettes.
En revanche, s’il s’agit de la maladie ou du syndrome de Raynaud, et que cela est très invalidant, il est possible de se voir prescrire par le médecin des inhibiteurs calciques qui sont des vasodilatateurs.
Quels remèdes naturels contre les mains froides ?
Les vaisseaux capillaires sont ceux qui se bloquent en premier et il faut donc trouver une solution pour les dilater. Le Dr Salmanoff, médecin russe né en 1875 et mort en 1964, avait inventé les bains à la térébenthine, capables de revitaliser, de manière physiologique, la totalité des capillaires. « Il est possible de prendre un bain à 39-42 degrés en y ajoutant donc de l’huile de térébenthine deux fois par semaine. Lorsque cela ne suffit pas, une cure de Capillar peut être bénéfique« , explique Daniel Caroff. Enfin, traiter le froid par le froid progressivement (finir sa toilette par une douche froide tous les jours) peut permettre de « se fortifier » naturellement.
Merci au Dr Daniel Caroff, médecin généraliste et naturopathe.
Aussi appelée « dystrophie myotonique de type 1 » ou DM1, la maladie de Steinert est une maladie neuromusculaire, génétique et héréditaire. On estime qu’elle touche une personne sur 10 000, soit environ 8 000 en France. Elle concerne aussi les femmes que les hommes et peut se manifester à n’importe quel âge. « Très invalidante à terme, cette affection est dite « multi systémique » car elle touche à la fois les muscles (affaiblissement et atrophie des muscles, appelé » dystrophie « , défaut de relaxation musculaire appelé » myotonie « ), mais aussi d’autres organes (appareil cardiorespiratoire, système digestif, système nerveux, système hormonal, …), explique Gérard Rivière, Président de l’association des Amis du Portail d’Information sur la Maladie de Steinert. Elle s’exprime et évolue très différemment d’un malade à l’autre et l’anomalie génétique n’a pour l’heure pas de traitement. En revanche, certains de ses symptômes peuvent être pris en charge ».
Quelles sont les symptômes de la maladie de Steinert ?
La maladie se caractérise principalement par des symptômes musculaires tels que :
Une raideur musculaire
Une fatigue importante et grandissante
Une diminution du volume des muscles
Des difficultés à marcher, à parler, à tenir sa tête, à soulever et à tenir un objet lourd.
Mais la maladie peut aussi atteindre d’autres organes que les muscles, comme : ► Le cœur, ce qui entraine des troubles du rythme cardiaque ► Le système respiratoire, entrainant des difficultés à respirer avec toux et essoufflement, voire des apnées du sommeil, avec pour conséquence une mauvaise oxygénation du sang et un excès de gaz carbonique. ► Le système nerveux central, avec des troubles neurologiques (hypersomnolence : tendance à s’endormir facilement, à dormir longtemps), voire des troubles cognitifs ► Le système hormonal, les malades présentent alors un mauvais fonctionnement des glandes sexuelles entrainant une diminution de la fertilité ► Les yeux, avec le développement précoce d’une cataracte. Les symptômes peuvent être très différent d’une personne à l’autre, en fonction notamment de l’âge d’apparition, ce qui a amené à classer la maladie en plusieurs « formes« . « Elles vont de forme la plus grave, dite « néonatale », lorsque les symptômes sont apparents dès la naissance, à des formes dites « tardives ou asymptomatiques », lorsque les symptômes surviennent tardivement ou sont très légers et peu apparents« , précise Gérard Rivière.
Quelle est la cause de la maladie de Steinert ?
« Cette maladie est dite à caractère « autosomique dominant », c’est à dire qu’il suffit qu’un des deux parents soit atteint (aussi bien la mère que le père) pour que le risque de transmission aux enfants existe. Ce risque est d’un sur deux (50%) à chaque naissance, ce qui signifie que dans une fratrie issue d’un parent porteur, tous les enfants peuvent être atteints, ou seulement quelques-uns ou aucun« , explique Gérard Rivière. Elle est due à une anomalie dans l’ADN d’un gène localisé sur le chromosome 19. Ce gène code pour une enzyme (DMPK, pour Dystrophie Myotonine Protéine Kinase) qui intervient notamment dans le fonctionnement des muscles. « Le défaut, sorte de « bug », consiste en une répétition anormale d’une séquence de 3 « lettres » dans l’ADN du gène, explique notre expert.
Il n’y a pas de transmission de la maladie autre que génétique
Cette répétition, qui va de 50 à plusieurs milliers de fois, perturbe non seulement la fabrication de DMPK, mais aussi la synthèse d’autres protéines nécessaires au bon fonctionnement de l’ensemble des organes du corps. Le nombre de ces répétitions est généralement corrélé avec la gravité des symptômes et la précocité de leur survenue« . Celui-ci a tendance à augmenter d’une génération à l’autre, si la maladie est transmise. « Ce dernier point explique l’aggravation fréquente de la maladie lors de la transmission génétique d’une génération à la suivante« , remarque Gérard Rivière. On ne connait pas la cause de la mutation initiale dans l’ADN chez le premier parent atteint dans une généalogie. Il n’y a pas de transmission de la maladie autre que génétique (pas de contagion entre individus). A savoir. « Si l’un des parents sait qu’il est porteur de la maladie, des possibilités existent pour éviter de transmettre la maladie à ses futurs enfants grâce au diagnostic prénatal ou au diagnostic préimplantatoire, ces deux procédures étant légalement autorisées dans le cas de cette maladie« , note Gérard Rivière. Cette démarche n’est malheureusement pas possible si le parent porteur ignore qu’il est atteint (jeune, asymptomatique), avec le risque d’avoir un enfant porteur d’une forme plus grave, comme évoqué précédemment.
Comment diagnostiquer la maladie de Steinert ?
La maladie est suspectée en présence des symptômes évocateurs et/ou de l’existence d’atteintes chez les antécédents familiaux. Mais elle ne sera vraiment confirmée qu’à la suite de l’analyse génétique, grâce à une simple prise de sang. Un électromyogramme (un examen qui mesure l’activité électrique du muscle) peut parfois être réalisé.
Comment se soigne la maladie de Steinert ?
Il n’y a malheureusement pas de traitement à l’heure actuelle qui permet de guérir l’origine génétique de cette maladie (il faut pouvoir intervenir sur l’ADN ou l’ARN dans le noyau de toutes les cellules de l’organisme). Les traitements consistent donc en la prise en charge pluridisciplinaire des symptômes : pour ralentir l’enraidissement et l’affaiblissement musculaire, des séances de kinésithérapie sont généralement prescrites ; sur le plan cardiaque, le malade n’ayant souvent pas de symptômes particuliers, une surveillance régulière est mise en place (électrocardiogramme, pose de holter, etc.), et, en fonction de l’évolution, la pose d’un pacemaker peut être nécessaire dans un but préventif, pour éviter des dysfonctionnements cardiaques dangereux (risque de mort subite) ; sur le plan respiratoire, la mesure de l’oxygène et du gaz carbonique dans le sang est régulièrement mesurée et, si nécessaire, une aide à la respiration nocturne peut être mise en place (VNI, ventilation non invasive) ; la somnolence diurne peut être contrôlée par des médicaments ; quand elle gêne la vision, la cataracte est opérée ; un soutien psychologique peut aussi être apporté aux patients. avec la réalisation d’électrocardiogramme et la pose d’un Holter. Parfois, la pose d’un pacemaker peut être proposée, dans un but préventif, afin d’empêcher un ralentissement cardiaque trop important ; sur le plan respiratoire, la mesure de l’oxygène et du gaz carbonique dans le sang est régulièrement mesurée ; la somnolence peut être contrôlée par des médicaments ; quand elle gêne la vision, la cataracte est opérée.Un soutien psychologique peut aussi être apporté aux patients. « Des traitements pour corriger globalement l’anomalie génétique sont à l’étude, notamment par thérapie génétique. Des résultats encourageants ont déjà été obtenus et des essais cliniques préliminaires sont en cours dans différents pays« , révèle notre expert.
Quelle est l’espérance de vie en cas de maladie de Steinert ?
En dehors des formes graves du nouveau-né, l’espérance de vie est pratiquement normale si les symptômes sont bien pris en charge, notamment la surveillance cardiaque.
Merci à Gérard Rivière, Président de l’association des Amis du Portail d’Information sur la Maladie de Steinert.
L’OMS a estimé début décembre qu’au moins 90% de la population mondiale présente une certaine forme d’immunité face au virus SARS-CoV-2 du Covid « grâce à une infection antérieure ou à la vaccination ». « L’existence d’une infection antérieure diminue le risque de réinfection par le sous-variant BA.4/BA.5 » a effectivement confirmé le Covars en octobre. Mais le risque de rattraper le Covid n’est pas nul surtout en ce moment : « Il y a une bascule du BA.5 vers le BQ 1.1. Il existe une variation antigénique qui fait que des personnes infectées par BA5 pourraient aussi être infectées par BQ 1.1« informait le virologue et membre du Covars, Bruno Lina, sur le site LeProgrès.fr fin novembre. Les autorités sanitaires parlent de réinfection dans un délai de 2 mois après une première infection Covid. Une étude américaine publiée dans Nature Medicine en novembre a montré que par rapport aux personnes sans réinfection, les personnes ayant eu une réinfection présentaient des risques accrus de mortalité et d’hospitalisation mais aussi de séquelles (pulmonaires, neurologiques…). « Même si une personne a eu une infection antérieure et a été vaccinée, elle est toujours susceptible de subir des effets indésirables en cas de réinfection » a commenté Ziyad Al-Aly qui a dirigé l’étude.
C’est quoi l’immunité ?
L’immunité désigne le fait d’être protégé contre une maladie infectieuse, soit par un vaccin, soit parce que l’on a déjà été infecté par un microbe infectieux, un virus ou une bactérie. Ainsi, en cas d’exposition à cet agent infectieux, notre système immunitaire le reconnaît, il nous défend et empêche le microbe de se multiplier dans notre organisme. De manière générale, « la protection donnée par les vaccins est absolument fondamentale au niveau de la population, prévient Nicolas Manel. Concrètement, les vaccins ont vraiment permis d’augmenter la survie de l’humanité de manière incroyable, ça se voit très bien sur la rougeole et la polio par exemple. Plus les gens se feront vacciner contre le SARS-CoV-2, moins le virus tuera de personnes.«
Combien de temps est-on immunisé après le Covid ?
L’immunité après la vaccination contre la Covid surviendraitenviron 10 à 14 jours après une primo-vaccination complète (2 doses). La durée de protection du vaccin est de 6 mois. Ensuite « l’immunité baisse progressivement » expliquait la Haute Autorité de Santé en 2021. Les cas de réinfection au Covid sont survenus à partir du 6 décembre 2021, soit approximativement à partir de l’introduction et la diffusion du variant Omicron en France, soulignait Santé Publique France en septembre. La diffusion de ses sous-lignages BA4 et BA5 plus contagieux a réduit la durée d’immunité. « La protection diminue rapidement dans les 3 mois après immunisation (primo-vaccination, ndlr) » aexpliqué le Covars. Elle ré-augmente après une dose de rappel. La protection de la vaccination contre les formes sévères « diminue au-delà de 4 mois après le 1er rappel (3ème dose, ndlr) notamment chez les sujets âgés » rapportent ces experts.
Comment s’immunise-t-on après avoir eu le Covid ?
Les premières études ont montré que le taux d’anticorps augmente rapidement dans les 2 à 3 premières semaines suivant l’infection Covid, puis diminue progressivement.
Il y a deux phases de conservation de la réponse immunitaire :
→ Première phase : on a des anticorps dans notre sang qui ont été produits au moment de l’infection ou de la vaccination : le système immunitaire s’active et produit des anticorps qui persistent dans l’organisme pour nous protéger. « La durée de protection varie d’une personne à l’autre, on peut donner comme ordre de grandeur quelques mois. Avec ces anticorps, le risque de ré-infection est très faible. Si une ré-infection à lieu malgré tout, elle est généralement beaucoup moins symptomatique » rassure Nicolas Manel, directeur de recherche à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (L’INSERM), chef d’équipe à l’Institut Curie, spécialisé en virologie et immunologie.
→ Deuxième phase :« C’est la réponse dite mémoire, on n’a plus du tout ou très peu d’anticorps dans le sang mais les cellules qui ont à produit ces anticorps sont toujours présentes, elles sont juste en dormance en attendant la prochaine infection », explique le chef d’équipe à l’Institut Curie. Autrement dit, si on se faisait ré-infecter, soit on ne développerait même pas de symptômes, soit les symptômes sont moins sévères parce que nos cellules dites mémoire vont pouvoir se réactiver beaucoup plus vite. Même si les anticorps ont disparu, il faut savoir que ces cellules mémoires durent toute la vie.
« Même si une personne a eu une infection antérieure et a été vaccinée, elle est toujours susceptible de subir des effets indésirables »
Au bout de combien de temps peut-on rattraper le Covid ?
Un délai de 60 jours (2 mois) par rapport à une précédente infection semble pertinent pour parler de réinfection par le SARS-CoV-2, estime le Haut conseil de la santé publique. D’après les chiffres publiés par Santé Publique France, le risque de rattraper le Covid augmente avec l’ancienneté de la première infection pour atteindre un plateau environ 6 mois après la première infection. Entre le 2 mars 2021 et le 7 août 2022, les réinfections possibles représentaient 6% de l’ensemble des cas confirmés de Covid-19. « Une proportion en forte augmentation depuis décembre 2021 (début de la circulation d’Omicron, ndlr) » indique l’agence de santé. Problème : selon une étude publiée dans Nature Medicine en novembre 2022, la réinfection par le SARS-CoV-2 doublerait les risques de décès et triplerait ceux d’hospitalisation et de problèmes cardiaques.« Même si une personne a eu une infection antérieure et a été vaccinée, elle est toujours susceptible de subir des effets indésirables en cas de réinfection » a commenté Ziyad Al-Aly qui a dirigé l’étude au Centre de santé des anciens combattants de Saint-Louis, dans le Missouri (Etats-Unis).
Quelle est l’immunité contre le Covid sans vaccin ?
Face au variant Omicron qui a remplacé le variant Delta fin 2021 pour devenir majoritaire en 2022, l’infection seule semble moins efficace pour déclencher une réponse immunitaire, contrairement à ce qui a été observé avec les variants précédents du Covid, selon une étude autrichienne publiée en février 2022. Concrètement, les auteurs ont prélevé des échantillons de plasma sanguin 5 à 35 jours après un test PCR positif pour la souche Omicron. Les participants ont été divisés plusieurs groupes (vaccinés, non vaccinés, infectés ou pas avant par le Covid). Les niveaux les plus élevés d’anticorps neutralisants contre toutes les souches du virus ont ététrouvés chez ceux qui ont été vaccinés puis infectés par Omicron et chez ceux qui n’ont pas été vaccinés mais qui ont eu le covid avant. En revanche, les personnes infectées par Omicron et qui n’étaient pas vaccinées avant avaient seulement des anticorps contre Omicron. Pas ou très peu de réponse immunitaire contre les variants précédents. Parmi les explications des chercheurs, le fait qu’Omicron soit moins virulent que ses prédécesseurs stimulerait ainsi moins le système immunitaire.
Immunité hybride = « super immunité » contre le Covid ?
Il semblerait que la meilleure « option » pour se protéger du coronavirus Sars-Cov-2, du moins de ses formes graves, soit la combinaison de la vaccination puis de l’infection. C’est ce qu’on appelle l’immunité hybride. En septembre 2022, une étude relayée dans le BMC Medicine a montré que chez 36% des personnes infectées par le Covid mais non vaccinées, les anticorps ne sont plus détectables 1 an après l’infection, « Les participants vaccinés infectés avaient des niveaux d’anticorps supérieurs au fil du temps » notent les chercheurs. En décembre 2021, une étude américaine publiée dans le Journal of the American Medical Association(JAMA) avait aussi montré sur des soignants vaccinés puis infectés par le Covid (test PCR positif) entre janvier et août 2021 et d’autres vaccinés mais non infectés que les premiers avaient une quantité plus importante d’anticorps dans le sang : « Une augmentation de 1000 % et parfois même de 2000 %, donc une immunité vraiment élevée. C’est presque une ‘super-immunité »a commenté le Professeur Fikadu G. Tafesse, co-auteur de l’étude. D’autres recherches comme celles publiée dans The Lancet Infectious Diseases en janvier 2022 ont aussi montré que les patients ayant un schéma vaccinal complet et infectés (par rapport à l’absence de vaccination) avaient moins de risque d’hospitalisation, de symptômes dans la première semaine de la maladie (après la première ou la deuxième dose) et de symptômes de longue durée (≥ 28 jours) après la deuxième dose. Presque tous les symptômes ont été signalés moins fréquemment chez les personnes infectées vaccinées que chez les personnes infectées non vaccinées, et les participants vaccinés étaient plus susceptibles d’être complètement asymptomatiques.
Peut-on faire une prise de sang pour connaître son immunité ?
La présence d’anticorps indique que le sujet a été infecté par le SARS-CoV-2, quelle que soit la gravité des symptômes, ou même en l’absence de symptômes. À ce jour, plusieurs études montrent que les personnes ayant été infectées par le SARS-CoV-2 développent des anticorps propres à ce virus. Néanmoins, les concentrations d’anticorps peuvent varier entre les personnes ayant eu une forme grave de la maladie (plus d’anticorps) et les personnes ayant été atteintes de formes bénignes ou d’infections asymptomatiques (moins d’anticorps). Les « tests sérologiques » détectent les anticorps contre le virus et mesurent la quantité d’anticorps produite à la suite d’une infection, ce qui permet de déterminer si une personne a été préalablement infectée par le SARS-CoV-2. Ces tests sont réalisables idéalement environ 14 jours après le début des symptômes. La présence d’anticorps de type IgG signifie que le sujet a rencontré le virus et a développé une réaction immunitaire dont témoignent ces anticorps. Cela ne veut pas forcément dire que l’on est immunisé mais que l’on a été infecté.
Est-on plus protégé si on a fait une forme sévère ?
« La réponse des anticorps varie bel et bien en fonction de la sévérité de la maladie. On observe en effet une bonne corrélation entre quantité d’anticorps et virémie, c’est-à-dire la force avec laquelle le virus s’est multiplié dans l’organisme. En présence d’une forme sévère, il y a plus de virus, ce qui fait que le système immunitaire s’active davantage et produit plus d’anticorps« , confirme le spécialiste en immunologie et virologie. Autrement dit, si on a contracté une forme sévère de la maladie, on a beaucoup d’anticorps en circulation dans le sang et le risque de se faire ré-infecter dans les mois qui suivent est réduit. En revanche, si on a fait une forme légère, relativement asymptomatique, la réponse des anticorps est faible et le risque de se faire ré-infecter est potentiellement plus élevé.
Quelle immunité si on a été asymptomatique ?
Près de la moitié des personnes infectées par le SARS-CoV-2 ne développe pas de symptôme. La réponse immunitaire induite par les formes asymptomatiques de la Covid-19 est mal connue. Des scientifiques de l’Institut Pasteur ont étudié des sérums de patients atteints de formes symptomatiques ou asymptomatiques de la Covid-19. « Cette étude a permis de montrer que les individus infectés par le SARS-CoV-2 possèdent des anticorps capables d’attaquer le virus de différentes manières, en l’empêchant d’entrer dans les cellules (neutralisation) ou en tuant les cellules infectées grâce à l’activation des cellules NK. On parle donc d’anticorps polyfonctionnels » a expliqué Timothée Bruel, co-auteur principal de l’étude dans les conclusions publiées en avril 2021. En comparant différents groupes de patients, les scientifiques ont ensuite montré que les personnes asymptomatiques possèdent également des anticorps polyfonctionnels et que leur réponse est légèrement plus faible que celle des patients atteints de formes modérées de la Covid-19.
Les femmes sont-elles immunisées plus longtemps ?
Des chercheurs de l’Inserm implantés à Strasbourg ont décrit l’évolution de la réponse immunitaire dans les mois qui suivent une infection par le SARS-CoV-2. Leurs résultats suggèrent que le taux d’anticorps développé par les femmes est plus stable que celui des hommes. Ils ont suivi pendant 6 mois 308 personnes qui ont présenté une forme légère de Covid-19. « Immédiatement après l’infection, le taux d’anticorps anti-Covid-19 est en moyenne inférieur chez les femmes. Mais avec le temps, il suit un déclin qui est généralement moins prononcé chez elles que chez les hommes, quel que soit leur âge ou leur poids » a indiqué Samira Fafi-Kremer, qui a dirigé ce travail en collaboration avec l’équipe d’Olivier Schwartz de l’institut Pasteur. « On sait par exemple que les femmes ont d’une façon générale une réponse humorale et cellulaire plus robuste que les hommes, que ce soit face à d’autres maladies infectieuses ou en réponse à une vaccination. Le versant délétère de cette plus large réactivité est que les femmes sont plus souvent sujettes aux maladies auto-immunes« , rappelle Samira Fafi-Kremer. Plusieurs mécanismes pourraient être impliqués, à la fois hormonaux, environnementaux (notamment via l’épigénétique) et génétiques. « Une grande partie des gènes de l’immunité se situe sur le chromosome sexuel X, présent en deux exemplaires chez les femmes, contre un seul chez les hommes. » Ces résultats, établis 6 mois après l’infection, doivent être confirmés par le suivi de la cohorte à plus long terme.
C’est quoi l’immunité naturelle ?
L’immunité naturelle est une résistance à l’infection conférée par une protection immunologique innée : les premières défenses immunitaires, dites « innées », fonctionnent très rapidement pour éliminer le virus, à tel point que bien souvent, le virus ne se multiplie même pas et n’est pas détectable dans l’organisme. « Si cette immunité innée n’est pas suffisante, le virus commence à se multiplier et c’est l’immunité acquise qui prend le relai. Il y a également une fraction de la population qui est résistante parce qu’elle possède des mutations génétiques, mais c’est extrêmement rare » commente Nicolas Manel, directeur de recherche à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), chef d’équipe à l’Institut Curie, spécialisé en virologie et immunologie.
« Il est devenu difficile de modéliser le niveau d’immunité populationnelle »
C’est quoi l’immunité acquise ?
L’immunité acquise est celle que l’on acquiert, soit en réponse à un vaccin, soit en réponse au virus lorsque l’on a été infecté par celui-ci. Elle a l’avantage de durer un certain temps, de plusieurs mois à toute une vie selon les cas.
C’est quoi l’immunité croisée ?
Les virus font partie d’une grande famille, il en existe des millions et comme dans toutes les familles, il y en a qui se ressemblent plus ou moins. Par exemple, dans la famille des coronavirus, on distingue les alpha, qui causent notamment des rhumes chez les enfants, et les bêta, dont le SARS-CoV-2 fait partie. Bien que différents du SARS-CoV-2, responsable de la Covid-19, les alpha présentent quand même des similitudes. « Voilà pourquoi certains patients ayant eu des infections à coronavirus dans leur enfance ont acquis une immunité contre ces derniers et peuvent l’avoir conservée suffisamment longtemps pour que la mémoire immunitaire s’active, précise le directeur de recherche à l’Inserm. Autrement dit, le système immunitaire réagit contre un virus de la même famille et même si ce n’est pas aussi efficace, cela peut aider à développer moins de symptômes : c’est ce que l’on appelle l’immunité croisée. »
C’est quoi l’immunité collective ?
L’immunité collective est une notion d’épidémiologie qui s’applique à de vastes populations. Concrètement, sur un panel de 1000 personnes, si seulement 10 d’entre elles ont acquis une immunité contre la Covid-19, celui-ci va continuer à se propager entre les autres personnes. « Pour atteindre cette immunité collective et mettre fin à l’épidémie, il est nécessaire qu’un pourcentage élevé de la population soit immunisé contre ce virus, même si tout le monde n’a pas été infecté ou vacciné. Cela est lié au comportement des virus et à la manière dont ils se transmettent d’une personne à une autre », détaille le virologue. L’immunité collective avec la Covid-19 nécessite du temps. Contrairement aux virus saisonniers que l’on connaît, qui réapparaissent tous les ans, et pour lesquels il y a déjà des immunités pré-existantes, la population humaine n’avait jamais été confrontée au SARS-CoV-2 auparavant. « Pour parvenir à cette immunité collective, il faut que le virus ait déjà touché suffisamment de monde » indique le spécialiste en immunologie et virologie. Mais il semblerait qu’avec le Covid-19, cette immunité collective ne suffise pas à endiguer la circulation du virus.« Il est devenu difficile de modéliser le niveau d’immunité populationnelle » reconnaissent ainsi les membres du Covars en octobre 2022. « Les variants très contagieux augmentent le niveau d’immunité, c’est une mauvaise nouvelle pour l’immunité collective ces variants parce qu’ils nécessitent une hausse du niveau de protection des plus fragiles. On sait qu’on n’est pas tranquille si on a eu le Covid en 2020 ou même si on l’a eu en janvier (2022, ndlr). L’immunité qui a été induite par la souche initiale ne sert quasiment à rien pour Omicron. Ce virus a de plus en plus de perversion à échapper au système immunitaire et ça ne participe pas à l’immunité collective » a expliqué le Pr Gilles Pialoux, invité de BFM-TV le 24 juin 2022.
Merci à Nicolas Manel, directeur de recherche à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (L’INSERM), chef d’équipe à l’Institut Curie, spécialisé en virologie et immunologie. Propos recueillis en décembre 2020.
Sources :
Avis du 20 octobre 2022 du Comité de Veille et d’Anticipation des Risques Sanitaires (COVARS).
Les risques de réinfections par le SARS-CoV-2. Point au 15 septembre 2022. Santé Publique France.
Anti-SARS-CoV-2 Antibodies Persist for up to 13 Months and Reduce Risk of Reinfection. Hôpitaux universitaires de Strasbourg. 18 mai 2021
Asymptomatic and symptomatic SARS-CoV-2 infections elicit polyfunctional antibodies, Cell Reports Medicine, 21 avril 2021
L Grzelak et coll. Sex differences in the evolution of neutralizing antibodies to SARS-CoV-2. J Infect Dis., édition en ligne du 7 mars 2021.
Le froid a des répercussions sur la qualité du travail (fatigue accrue, manque de concentration…) et peut provoquer directement ou indirectement des accidents (glissades, perte de dextérité, hypothermie…). Alors s’il fait trop froid, l’employeur a des mesures à respecter, prévues dans le Code du Travail. Particulièrement pour les employés travaillant en extérieur (BTP, transports, travaux agricoles…), en chambre froide ou dans des conditions particulières (en altitude, sous l’eau). Et dans un bureau ? Est-ce dangereux de travailler dans le froid ? Quelle est la température minimum pour refuser de travailler et exercer son droit de retrait ?
Peut-on exercer son droit de retrait s’il fait trop froid ?
Oui et non. Non, car le Code du Travail ne fixe pas de température minimaleselon laquelle un salarié pourrait exercer son droit de retrait. Autrement dit, pour un travail en intérieur classique (bureau par exemple), il n’est pas possible de refuser de travail, même s’il fait moins de 18°C. Néanmoins, en cas de grand froid, lorsque la température ambiante est inférieure à 5° C, l’employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs (en vertu de l’article L. 4121-1 du Code du travail). Dans le détail, il doit prendre en compte les risques liés au froid et prendre, après l’avis de la médecine du travail et du CSE, toutes les dispositions nécessaires pour assurer la protection de ses travailleurs contre le froid et les intempéries (art. R. 4223-15) comme par exemple limiter le temps d’exposition au froid, modifier le rythme de travail, aménager des pauses dans des locaux chauffés. Si l’employeur ne respecte pas ces dispositions, le salarié peut alerter l’inspection du travail, le CSE ou encore le délégué syndical qui vérifieront que l’employeur respecte ses obligations. ou encore solliciter une visite auprès du médecin du travail. Aussi, l’employé peut, s’il considère qu’il est dans une situation qui présente un danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé, en alerter immédiatement l’employeur et cesser son activité (article L. 4131-1) et l’employeur ne pourra pas lui demander de reprendre son activité tant que persiste ce danger.
A partir de quelle température considère-t-on qu’il fait froid dans un bureau ?
Selon le Code du travail (Article R4223-13), « les locaux fermés affectés au travail sont chauffés pendant la saison froide. Le chauffage fonctionne de manière à maintenir une température convenable et à ne donner lieu à aucune émanation délétère« . Toutefois, la notion de « température convenable » n’est pas définie par le Code du Travail. L’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS) indique qu' »un environnement est considéré comme froid pour une température de l’air inférieure à18°C, température à laquelle se déclenchent des déperditions de chaleur« . Mais il s’agit d’une indication pour l’employeur et non d’une température obligatoire à respecter. Depuis mars 2006, la norme NF X35-203/ISO 7730 relative au confort thermique précise les températures recommandées pour travailler dans de bonnes conditions et préconise des échelles de températures à respecter :
Dans les bureaux à 20 à 22 °C
Dans les ateliers avec faible activité physique à 16 à 18 °C
Dans les ateliers avec forte activité physique à 14 à 16 °C
Autrement dit, pour que ses employés travaillent dans un environnement confortable, l’employeur peut décider de respecter les plages thermiques recommandées par l’INRS ou les normes ISO mais il n’est pas obligé. Un travail dans un environnement froid (16°C dans un bureau par exemple) ne vous permet pas de quitter votre poste ou de cesser votre activité.
Quels sont les risques de travailler quand il fait froid ?
Une exposition directe au froid entraîne principalement :
des gelures (brûlures par le froid) plus ou moins importantes selon la sensibilité de la personne et son niveau d’exposition au froid
des assoupissements
des crampes
de l’hypothermie (baisse de la température corporelle à moins de 35°C), facilement reconnaissable par l’apparition de frissons, fatigue, confusion ou perte de connaissance. Dans des situations extrêmes, l’hypothermie peut entraîner un coma et même provoquer la mort.
une diminution de l’irrigation sanguine des doigts (appelé syndrome de Raynaud) caractérisée par la pâleur des doigts
des douleurs d’intensité variable
des troubles musculo-squelettiques (TMS) occasionnés par un manque de repos suffisant, des postures extrêmes, des mouvements répétitifs.
Prévention : que peut faire l’employeur quand il fait très froid ?
Selon l’INRS, des mesures de prévention adaptées permettent de réduire le nombre d’accidents et de troubles liés au travail au froid, comme par exemple :
► Eviter ou limiter le temps de travail et d’exposition au froid.
► Organiser différemment le temps de travail : modifier les rythmes de travail en raison des conditions climatiques (grand froid, neige, verglas, pluie, vent) ou prévoir des rotations de tâches
► Fournir des équipements de travail adaptés
► Aménager des locaux de pause chauffés (avec boissons chaudes…)
► Informer et former les salariés sur les risques liés au travail par températures froides,
► Mettre à disposition des équipements de protection individuelle contre le froid (gants, vestes isolantes, polaires…) ;
Sources : Fiche Froid et Santé au Travail, ministère du Travail, du Plein Emploi et de l’Insertion / Travail au froid, INRS, Santé et Sécurité au Travail / Code du Travail, Légifrance
[Mise à jour le 12 décembre 2022 à 14h53] Dans un entretien accordé à L’Obs le 10 décembre 2022, le chanteur Maxime Le Forestier âgé de 73 ans révèle avoir été soigné d’un cancer de la langue. Hospitalisé après un malaise sur scène en décembre 2021, les médecins lui font une série d’examens « et, à force d’investigations, on m’a découvert des petites saloperies regroupées à la base de la langue. L’ORL de l’Institut Curie qui m’a annoncé la nouvelle n’a pas (non plus) prononcé le mot ‘cancer’. Je l’ai compris quand il m’a prescrit une série de trente-cinq séances de radiothérapie » raconte-t-il avant d’ajouter « Je n’ai pas nommé la maladie jusqu’au moment où on m’a annoncé que j’étais guéri ». Il y a environ 15 000 cancers lèvre‑bouche‑pharynx découverts chaque année en France dont 10 000 chez l’homme.
Le cancer de la langue est l’un des cancers de la cavité buccale. « 90 à 95% des cancers de la langue sont des carcinomes épidermoïdes qui se développent à partir de l’épithélium, le tissu de revêtement, informe le Dr Philippe Gorphe, chirurgien ORL à l’Institut Gustave Roussy. Ce cancer se développe d’abord localement puis il s’étend très rapidement aux ganglions du cou. Il reste longtemps localisé au niveau de la tête et du cou avec un objectif de guérison. La maladie ne se généralise que tardivement ». Le cancer de la langue peut se subdiviser en deux types : les cancers de la partie mobile et ceux de la partie arrière (base fixe de la langue).
Les cancers de la cavité buccale touchent 6 000 personnes par an en France, dont un tiers de cancers de la langue. « L’âge moyen des cancers de la cavité buccale est 62 ans » indique le chirurgien ORL. « Le pic d’âge au diagnostic est entre 55 et 65 ans » précise-t-il. Cette maladie qui est masculine dans trois quarts des cas survient dans un tiers des cas chez des personnes de plus de 70 ans.
Les premiers symptômes suffisamment probants n’apparaissent généralement qu’à un stade déjà avancé de la maladie. Dans un premier temps, la prolifération de cellules anormales au niveau de la langue ne se manifeste que par une légère sensation de gêne lors de la mastication ou des mouvements de la partie mobile de l’organe. Peu à peu, les signes cliniques évoluent. « Le premier symptôme est une douleur spontanée et à la déglutition. La personne peut aussi avoir du mal à articuler, décrit le chirurgien ORL. Il y a souvent une perte de poids car la personne mange moins« . Autres signes fréquents :
des saignements et des ganglions du cou apparents. « Les tuméfactions des ganglions sont un symptôme fréquent » informe le Dr Philippe Gorphe.
« La douleur de la langue peut irradier vers l’oreille car elle emprunte le nerf de la sensibilité de la cavité buccale » ajoute-t-il.
Dans un peu moins d’un tiers des cas, les personnes n’ont jamais fumé et bu.
Le tabac et l’alcool sont les premiers facteurs de risque de développer un cancer de la bouche. Lorsqu’ils sont consommés ensemble, les effets du tabac et de l’alcool ne s’additionnent pas mais se multiplient. « Dans un peu moins d’un tiers des cas, les personnes n’ont jamais fumé et bu, informe néanmoins le Dr Philippe Gorphe. Il existe une tranche d’âge particulière pour le cancer de la langue : des patients de moins de 40 ans non-fumeur. Plusieurs théories ont été émises pour expliquer cette incidence particulière, notamment des mutations sporadiques potentiellement cancérigènes et des facteurs prédisposants, par exemple chez des personnes ayant une déficience de l’auto-nettoyage des cellules« . L’infection par le papillomavirus humain (virud HPV également à l’origine de cancers du col de l’utérus) transmis notamment par contact avec la peau ou avec les muqueuses – favorise également l’apparition de certains cancers de l’oropharynx incluant les amygdales et la base de la langu).
« Dans deux tiers des cas, le cancer de la langue est diagnostiqué à un stade global avancé, ce qui a une incidence sur l’importance du traitement et un impact majeur sur le pronostic, le stade de la maladie est le reflet direct des chances de survie » explique le Dr Philippe Gorphe.
Le diagnostic du cancer de la langue se fait avec un examen clinique et une biopsie, réalisée sous endoscopie le plus souvent. « Ce cancer étant très souvent associé à une intoxication tabac ou tabac et alcool, il risque d’y avoir une tumeur au niveau des autres muqueuses : pharynx, larynx, œsophage » explique le Dr Philippe Gorphe.
Le traitement est en général chirurgical et radiothérapeutique
« Comme pour les autres cancers de la bouche, le traitement est en général chirurgical et radiothérapeutique. Est effectuée une chirurgie de la tumeur et des aires ganglionnaires et une radiothérapie post-opératoire, informe le chirurgien ORL. S’il n’y a pas de pathologie ganglionnaire apparente de façon clinique et radiologique, on enlève seulement un ou deux ganglions pour les analyser et voir si la maladie n’est pas partie dans les ganglions : c’est la technique du ganglion sentinelle« .
« Si aucun facteur de gravité n’a été trouvé lors de la biopsie il peut ne pas y avoir de radiothérapie après la chirurgie. Si des facteurs de gravité ont été trouvés une chimiothérapie peut être associée à la radiothérapie », précise ce spécialiste. En fonction de la taille de la tumeur,une reconstruction de la langue peut s’avérer nécessaire après la chirurgie.
Les chances de survie, évaluées à 5 ans, sont très variables en fonction du site et du stade de développement de la tumeur. Les tumeurs de la partie mobile dépistées précocement ont un taux de survie assez élevé mais qui chute si le dépistage est tardif.
Merci au Dr Philippe Gorphe, chirurgien ORL à l’Institut Gustave Roussy.