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Pseudophakie : définition, cataracte, bilatérale

Définition : que veut dire pseudophakie ?

La pseudophakie n’est pas une maladie mais une correction apportée par un implant intra oculaire pour traiter l’aphakie, autrement dit l’absence de cristallin, la lentille naturelle de l’œil. Cet état survient après une chirurgie de la cataracte quelle qu’en soit la cause (sénile, traumatique, congénital ….). « Cet implant intra oculaire est parfois appelé « cristallin artificiel » puisqu’il a une puissance optique qui permet d’éviter d’avoir à porter de gros verres de lunettes, explique le Dr. Christophe Orssaud. Par contre, il ne permet généralement pas de rétablir la capacité d’accommodation du cristallin telle qu’elle existe avant la presbytie« . Elle se traduit par des troubles de l’accommodation : le sujet ne parvient pas à bien régler sa vision en fonction de la distance pour avoir une image nette des objets. « Il peut être proposer de jouer sur la puissance des implants posés de façon à diminuer cette gêne« , précise le Dr. Orssaud.

Quelles sont les indications de la pseudophakie ?

Toute intervention au cours de laquelle le chirurgien enlève le cristallin aboutit à une pseudophakie :

  • Chirurgie réfractive du cristallin claire
  • Chirurgie de la cataracte 
  • Chirurgie de l’ectopie du cristallin

Comment se passe l’intervention ?

L’intervention est réalisée par un chirurgien ophtalmologiste. « C’est une procédure rapide dans la plupart des cas, durant environ 15 à 20 minutes, réalisée le plus souvent sous anesthésie locale et habituellement en ambulatoire« , indique notre expert. Pendant l’intervention, le chirurgien incise la cornée, puis procède à l’ouverture de l’enveloppe ou capsule du cristallin afin de l’extraire. Par la suite il place une petite lentille en plastique, appelé « implant intraoculaire » dont la puissance a été calculée avant l’intervention. Après l’intervention, l’œil opéré est souvent recouvert d’un pansement, qui pourra être retiré dès le lendemain. Habituellement, chaque œil est opéré à une date différente.

Quelle efficacité sur la cataracte ?

« Le vieillissement du cristallin entraine son « jaunissement », ce qui modifie la perception des couleurs, explique le Dr. Orssaud. Il peut exister une diffraction de la lumière puis une sensation d’obscurcissement de la scène visuelle qui devient moins nette. La cataracte est le stade ultime de ce vieillissement et se traduit par une diminution plus ou moins rapide de la vision de loin« . Mais la cataracte peut aussi survenir à la suite d’un diabète mal contrôlé, la prise de certains médicaments ou encore un traumatisme de l’œil. « Cette cataracte est traitée uniquement par la chirurgie : celle-ci consiste à retirer le cristallin, afin de le remplacer par un implant, explique le Dr. Orssaud. Dans ce contexte, la pseudophakie est donc la technique permettant de corriger de façon définitive cette absence de cristallin naturel et de retrouver une vision nette« .

Quels sont les risques ?

Les risques sont rares. Toutefois, si vous ressentez des douleurs, une sensation de grain de sable dans l’œil ou des difficultés à voir net dans les jours voire semaines qui suivent l’intervention, prenez contact avec votre médecin ou rendez vous à l’hôpital. Cela peut être dû à une infection de l’œil. 

Quelles sont les contre-indications ?

« Il n’y a pas de contre-indications, assure le Dr. Orssaud. Par contre, les techniques anesthésiques et de surveillance post-opératoire peuvent varier. Il faut également discuter les attentes du patient qui ne sont pas les mêmes à 60 ans, chez quelqu’un d’encore actif ou à 90 ans chez une personne en EHPAD…. ».

Merci au Dr. Christophe Orssaud, Responsable de l’Unité Fonctionnelle d’Ophtalmologie à l’Hôpital Européen Georges Pompidou, à Paris.


Source : JDF Santé

Diclofénac : effets, risques de la molécule phare du Voltarène

Diclofénac : effets, risques de la molécule phare du Voltarène

Le diclofénac est une substance anti-inflammatoire présente notamment dans le célèbre Voltarène. Sa forme orale est inscrite sur la liste 2023 des médicaments à écarter selon la revue médicale Prescrire à cause « d’un surcroît d’effets indésirables cardiovasculaires (dont infarctus du myocarde, insuffisances cardiaques) et de morts d’origine cardiovasculaire par rapport à d’autres AINS aussi efficaces ».

Qu’est-ce que le diclofénac ?

Le diclofénac est un traitement anti-inflammatoire non stéroïdien « dont l’indication principale est en rhumatologie ou dans les syndromes inflammatoires pour obtenir un soulagement des symptômes comme des douleurs articulaires«  explique le pharmacien Martial Fraysse. « En dehors du fait qu’il soit un peu moins efficace dans la migraine que ne l’est le kétoprofène, c’est le frère jumeau du kétoprofène« , poursuit Pascal Chazerain, chef du service de rhumatologie à Paris. « Vieilles molécules, ce sont d’ailleurs les deux anti-inflammatoires les plus prescrits depuis très longtemps« . 

Dans quels médicaments ? 

Le nom commercial le plus connu est Voltarene®.

Comment agit le Diclofénac ? 

« Le diclofénac agit par une action anti-inflammatoire« , explique le rhumatologue, « c’est-à-dire par une action anti-prostaglandine :  il inhibe la synthèse des prostaglandines qui sont des molécules qui entretiennent ou favorisent l’inflammation« .

Quelles indications en gel ? 

Le diclofénac est indiqué en gel pour des douleurs superficielles car il a un pouvoir de pénétration de quelques millimètres. On en prescrira donc pour :

  • de l’arthrose des articulations superficielles
  • des tendinites 
  • des inflammations locales sous-cutanés, à l’occasion de traumatismes bénins

En gel, le Voltarène® est moins dangereux… à condition de ne pas en mettre trop et de ne pas l’étaler sur de très grandes quantités. Sinon « il y a une quantité de diclofénac qui peut passer dans le sang et on peut avoir des effets généraux comme ceux que l’on retrouve avec les comprimés » prévient le pharmacien. Sans compter que « le gel assèche la peau et enlève le film lipidique ce qui augmente le risque de problèmes cutanés ». Enfin, il est recommandé de ne pas exposer la zone soignée avec du gel, au soleil.

Astuce : Il y a une façon très facile et très pratique d’utiliser le Voltarène® en gel : « Vous en mettez une couche sur la zone qui fait mal au niveau articulaire et vous mettez un film alimentaire dessus, cela constitue un milieu occlusif et fait pénétrer beaucoup plus le produit, indique le pharmacien. Si vous faites cela, ramenez aussi le film utilisé en pharmacie avec les médicaments périmés pour ne pas polluer en le jetant dans la poubelle. »

Quels sont les dangers du diclofénac ?

Le Voltarène® peut devenir dangereux par son mode d’action sur les prostaglandines. Plus encore sur les prises longues (plusieurs mois). « Les prostaglandines interviennent dans le processus de l’inflammation, argue Martial Fraysse. La grosse difficulté c’est qu’il y a des prostaglandines qui protègent les muqueuses comme par exemple l’estomac et d’autres qui participent à l’inflammation. Or les médicaments ne sont pas toujours sélectifs, certains agissent sur les deux types de prostaglandines en question, certains n’en touchent qu’un seul. »  Selon lui, le Voltarène® « a plus de bénéfices que de risques » et « il faut parfois mieux privilégier un autre anti-inflammatoire ». C’est d’ailleurs l’avis que partagent les auteurs de la revue médicale indépendante Prescrire qui inscrivent le diclofénac par voie sur leur liste des médicaments à écarter. Ils indiquent qu’il expose à « un surcroît d’effets indésirables cardiovasculaires (dont infarctus du myocarde, insuffisances cardiaques) et de morts d’origine cardiovasculaire par rapport à d’autres AINS aussi efficaces ».

Quel est le risque cardiovasculaire avec le diclofénac ?

Comme tous les AINS, les médicaments à base de diclofénac ont un « risque cardiovasculaire bien connu » rappelait l’Agence du médicament dans un communiqué en 2018. Une étude menée au Danemark sur le diclofénac a montré un risque plus élevé d’événements cardiovasculaires même à faible dose et pour des durées d’utilisation courtes (30 jours) comparé à d’autres traitements (paracétamol, ibuprofène, naproxène). « Si on prend le diclofénac, surtout pendant des mois, on peut avoir des thromboses, des accidents vasculaires cérébraux, confirme le pharmacien. Il a cet effet paradoxal : au lieu de fluidifier le sang comme tous les anti-inflammatoires non stéroïdiens – c’est pour ça qu’il ne faut jamais les associer avec l’aspirine – il peut faire coaguler plus vite en prise à long terme. » Cette coagulation « anormale » favorise la formation de caillots de sang et amplifient les complications cardiovasculaires.  

Attention : Les médicaments à base de diclofénac sont ainsi contre-indiqués chez les patients atteints de maladies cardiovasculaires (insuffisance cardiaque congestive avérée, cardiopathie ischémique, artériopathie périphérique et/ou maladie vasculaire cérébrale).

Le diclofenac peut-il entraîner des hémorragies digestives ?

« Les médicaments à base de diclofénac comme le Voltarène® diminuent les prostaglandines qui protègent l’estomac donc on est susceptible de faire des hémorragies digestives même à court terme, au bout d’une dizaine de jours«  prévient le pharmacien. Ce risque concerne avant-tout les prises par voie orale : « Sous forme de gel, c’est plus rare d’avoir des soucis gastro-intestinaux. »  

Rappel : Un AINS doit toujours être pris au milieu du repas. « S’il le juge nécessaire, le médecin peut l’accompagner d’un médicament diminuant l’acidité de l’estomac afin d’éviter les effets secondaires gastriques » rappelle Martial Fraysse.

Quels sont les effets secondaires possibles ? 

« Il y a deux fois plus d’effets secondaires avec le diclofénac qu’avec certains autres anti-inflammatoires non stéroïdiens » annonce Martial Fraysse. Il faut donc être prudent avec ce médicament. « Des brûlures gastriques, des éruptions cutanées signes d’allergie, si on voit du sang dans les selles ou que l’on a une crise hémorroïdaire qui se complique, il faut en parler à son médecin ou pharmacien » détaille le spécialiste. Le Voltarène® peut aussi augmenter la tension artérielle même sur une prise courte et « exacerber l’asthme« . Ces effets secondaires expliquent qu’on ne puisse donner du diclofénac de façon durable et/ou à doses trop importantes.

Quelles indications en injection ? 

L’injection intramusculaire permet un délai d’action plus rapide qu’en prise orale. « A l’hôpital, aux urgences, il sera indiqué sous cette forme, pour une crise de colique néphrétique par exemple, afin de soulager le patient au plus vite« . 

Quel dosage ? 

Plusieurs dosages existent pour le diclofénac : 25 mg, 50 mg, 75 mg ou 100 mg. Le dosage est choisi en fonction du poids du patient, de l’âge et de la pathologie. 

« Le patient doit toujours regarder ce que fait le médicament sur lui. »

Quelles contre-indications ? 

  • Le Voltarène® et ses génériques sont contre-indiqués à la femme enceinte et allaitante, même en gel comme il y a un passage transcutané. 
  • Les médicaments à base de diclofénac sont contre-indiqués chez les patients atteints de maladies cardiovasculaires (insuffisance cardiaque congestive avérée, cardiopathie ischémique, artériopathie périphérique et/ou maladie vasculaire cérébrale).
  • « Quelqu’un qui est insuffisant rénal ne doit pas en prendre surtout en comprimés car ils sont assez toxiques pour les reins comme tous les AINS« , rappelle Martial Fraysse.
  • « L’anti-inflammatoire augmente le risque de saignement et donc s’il y a déjà un ulcère digestif susceptible de saigner, ça va l’aggraver et s’il y a déjà un traitement anticoagulant, c’est susceptible de majorer les risques d’une complication« , précise le Docteur Chazerain.

Quelles précautions ?

Il faut bien respecter la posologie indiquée par le médecin et la durée d’un traitement à base de diclofénac. En gel, le pharmacien est à même de vous conseiller. Pour Martial Fraysse « le patient doit toujours regarder ce que fait le médicament sur lui. S’il a plus d’effets secondaires que d’effets thérapeutiques, il est évident qu’il faut prévenir son pharmacien ou son médecin pour l’arrêter. »

Peut-on donner du diclofenac aux enfants ? 

« Le Voltarène® peut être donné quelques fois dans les cas de spondylarthrites ankylosantes chez de jeunes enfants avec des adaptations de doses » indique notre interlocuteur. Il s’agit alors du Voltarène25® qui est autorisé chez les plus de 6 ans, En dehors de ce cas, les médicaments à base de diclofénac ne sont pas autorisés chez les enfants de moins de 35 kilos. 

Merci à Martial Fraysse, docteur en pharmacie et au docteur Pascal Chazerain, chef de service de rhumatologie Groupe Hospitalier Diaconesses Croix Saint-Simon à Paris


Source : JDF Santé

Vaccin Novavax Covid : c'est quoi, pour qui, en rappel ?

Vaccin Novavax Covid : c'est quoi, pour qui, en rappel ?

La vaccination avec le vaccin Nuvaxovid du laboratoire américain Novavax a débuté en France le 1er mars 2022. C’est le cinquième vaccin à avoir été autorisé contre le Covid-19 (après ceux de Pfizer, Moderna, AstraZeneca, Johnson&Johnson). En décembre 2022, la Haute Autorité de Santé (HAS) a rendu un avis favorable à l’utilisation en rappel du vaccin Nuvaxovid de Novavax chez les 18 ans et plus ne souhaitant ou ne pouvant plus recevoir des vaccins à ARNm. « Les données disponibles en dose de rappel homologue (même vaccin utilisé auparavant) et hétérologue (un autre vaccin a été utilisé auparavant) montrent des résultats favorables en matière de réponse immunitaire, ainsi qu’une tolérance du vaccin comparable à celle des autres vaccins » a précisé l’Autorité. Dans l’attente de données complémentaires, elle préconise d’utiliser de préférence les vaccins à ARNm pour la dose de rappel des femmes enceintes. Que contient le vaccin Novavax ? Quelle efficacité ? Quels effets secondaires à date ? Explications.

Origine : de quel pays vient le vaccin Novavax ?

Nuvaxovid est le vaccin candidat de Novavax contre le Covid-19, une entreprise de biotechnologie américaine. Le développement du vaccin a été réalisé avec l’appui financier de la CEPI, (Coalition for Epidemic Prepardness Innovations) déjà impliquée dans l’élaboration des vaccins de Moderna et AstraZeneca. 

Quel est le nom du vaccin Novavax ?

Le vaccin américain de Novavax est appelé Nuvaxovid.

Quelle est la composition du vaccin Novavax ? 

Le vaccin de Novavax « se compose de la protéine Spike (S) du Sars-Cov-2, insérée dans une nanoparticule lipidique qui permet de reproduire sa présentation naturelle. A cela est ajouté un adjuvant, la Matrix-M – un dérivé de la saponine du bois de panama – qui permet de stimuler la réponse immunitaire », expliquait le Pr. Mathieu Molimard, chef du service de pharmacologie médicale au CHU de Bordeaux, contacté par le Journal des Femmes en août 2021. La protéine S, protéine de pointe du virus SARS-CoV-2 qui accroche les cellules de l’organisme, utilisée par le vaccin Novavax est produite dans des cellules d’insecte. Elle ne peut ni se dupliquer ni causer le Covid-19. 

► Une dose (0,5 ml) contient 5 microgrammes de la protéine* Spike de SARS-CoV-2 et un adjuvant Matrix-M. Contenu de l’adjuvant Matrix-M dans chaque dose de 0,5 ml : fraction A (42,5 microgrammes) et fraction C (7,5 microgrammes) d’extrait de Quillaja Saponaria Molina. Excipients : ce vaccin contient moins de 1 mmol (23 mg) de sodium par dose, c’est-à-dire qu’il est essentiellement « sans sodium ». Ce vaccin contient aussi moins de 1 mmol (39 mg) de potassium pour 0,5 ml, c’est-à-dire qu’il est essentiellement « sans potassium ».

C’est quel type de vaccin, le Novavax ?

Le vaccin de Novavax ne s’appuie pas sur la technologie dite de l’ARN messager, comme celle utilisée par les vaccins de Pfizer/BioNTech et Moderna. Il s’agit d’un vaccin basé sur le principe des protéines recombinantes ou « sous-unitaire », élaboré avec la protéine S du virus qui déclenche une réponse immunitaire sans virus. Selon la définition de l’Inserm, « les vaccins sous-unitaires contiennent des fragments de microbe purifiés, nécessaires et suffisants pour apprendre au système immunitaire à reconnaître le germe entier. C’est le cas des vaccins contre le pneumocoque, le méningocoque ou encore la coqueluche (…) Les vaccins sous-unitaires ne présentent pas de risques infectieux et sont mieux tolérés que les vaccins inactivés. Mais leur capacité à induire une réponse immunitaire peut être faible (vaccins peu immunogènes). Ils nécessitent donc plusieurs injections et des rappels pour une immunisation à long terme, ainsi que l‘ajout d’adjuvants permettant d’améliorer la réponse immunitaire induite. » D’où l‘ajout de l’adjuvant Matrix-M, développé par Novavax, qui permet de déclencher la réponse immunitaire et de stimuler les anticorps neutralisants.

Lorsqu’une personne reçoit le vaccin, son système immunitaire identifie les particules protéiques comme étrangères et produit des défenses naturelles – anticorps et cellules T – contre elles. Si plus tard, la personne vaccinée entre en contact avec le Sars-CoV-2, le système immunitaire reconnaîtra la protéine de pointe sur le virus et sera prêt à l’attaquer. Les anticorps et les cellules immunitaires peuvent protéger contre le Covid-19 en travaillant ensemble pour tuer le virus, empêcher son entrée dans les cellules du corps et détruire les cellules infectées.

vaccin novavax
Modalités du vaccin Novavax © Ministère de la Santé

Depuis quand le vaccin Novavax est-il disponible en France ?

Le vaccin Covid de l’américain Novavax est disponible en France depuis le 1er mars 2022 en centre de vaccination, et en médecine de ville (pharmacies, médecins) à partir de la mi-mars. La Haute Autorité de Santé s’est montrée favorable à l’administration du vaccin Nuvaxovid de Novavax le 14 janvier 2022 en primo-vaccination. C’est ainsi le 5e vaccin contre le Covid autorisé en France. L’Agence européenne du médicament (EMA) a validé l’autorisation de mise sur le marché du vaccin anti covid de Novavax baptisé Nuvaxovid, le 20 décembre 2021. Ce vaccin à base de nanoparticules de protéines recombinantes était à l’étude depuis le 3 février 2021. 

Où trouver le vaccin Novavax ?

Le vaccin Novavax est disponible en centre de vaccination, et en médecine de ville (pharmacies, médecins) à partir de la mi-mars, rappelle la Direction générale de la Santé.

Qui peut recevoir le vaccin Novavax ?

Il est administré pour toutes les personnes de 18 ans et plus qui présentent une contre-indication aux autres vaccins disponibles contre le coronavirus ou qui refusent d’être vaccinées avec un vaccin à ARN messager (Pfizer, Moderna). « Dans toutes les autres situations, il convient de privilégier les vaccins à ARN » recommande la DGS. Peuvent recevoir le vaccin Novavax : 

► Les personnes non encore vaccinées contre la Covid-19 qui ont une contre-indications aux autres vaccins ou ne veulent pas recevoir un vaccin à ARN.

► Les personnes de plus de 18 ans ayant reçu une seule dose de vaccin, quel qu’il soit, et qui refusent ou ne peuvent pas recevoir une seconde dose du même vaccin, peuvent compléter leur primo-vaccination avec le vaccin de Novavax.

► Les données d’utilisation de ce vaccin chez les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées restent à ce jour très limitées. L’efficacité du vaccin Novavax peut être réduite chez les personnes immunodéprimées. « Il convient donc de privilégier les vaccins à ARN messager pour ces populations » estime la DGS.

Le Novavax est-il autorisé aux femmes enceintes ?

Pour la vaccination des femmes enceintes, dans l’attente de données complémentaires avec Nuvaxovid®, la HAS maintient sa recommandation d’utiliser les vaccins à ARNm (Comirnaty® ou Spikevax®). 

Le vaccin Novava peut-il être utilisé en rappel ?

En décembre 2022, la Haute Autorité de Santé (HAS) a rendu un avis favorable à l’utilisation en rappel du vaccin Nuvaxovid de Novavax ches les adultes de 18 ans et plus ne souhaitant ou ne pouvant plus recevoir des vaccins à ARNm. « Les données disponibles en dose de rappel homologue (même vaccin utilisé auparavant) et hétérologue (un autre vaccin a été utilisé auparavant) montrent des résultats favorables en matière de réponse immunitaire, ainsi qu’une tolérance du vaccin comparable à celle des autres vaccins » a précisé l’Autorité. 

Combien de doses pour le vaccin Novavax ? 

Nuvaxovid est administré en deux doses (0.5ml chacune) à un intervalle de 18 à 28 jours (21 jours donc 3 semaines dans l’AMM) par voie intramusculaire, de préférence dans le muscle deltoïde dans le haut du bras. Il est présenté sous forme de flacons multidoses qui contiennent 10 doses de 0,5 mL. Il est prêt à l’emploi et ne nécessite pas de reconstitution. Une dose de vaccin (0,5 mL) contient 5 microgrammes de protéine Spike S du SARS-CoV-2, ainsi qu’un adjuvant (le Matrix-M® ).

► 2ème dose Novavax pour les personnes ayant reçu une première dose d’un autre vaccin contre la Covid-19 (Pfizer, Moderna, AstraZeneca ou Janssen) et qui refusent ou ne peuvent pas recevoir une seconde dose du même vaccin : le vaccin Novavax doit être injecté entre 25 et 35 jours après la première dose.

►En cas d’infection survenue avant une première dose de vaccination ou plus de 15 jours après la première dose de ce vaccin, la personne est éligible à un schéma monodose de vaccin Novavax.

Quelle efficacité du vaccin Novavax contre le coronavirus ?

La HAS a indiqué le 14 janvier que les données issues des différentes études mettent en évidence une efficacité de près de 90% contre les formes symptomatiques de Covid-19 de près de 100% contre les formes sévères. « L’efficacité contre la transmission du Sars-Cov-2 et l’efficacité contre les variants Delta et Omicron (qui ont émergé après la fin du suivi des essais cliniques) restent à confirmer. »  « Les résultats de deux essais cliniques principaux ont révélé que Nuvaxovid était efficace pour prévenir le Covid-19 chez les personnes à partir de 18 ans« , confirmait l’EMA en décembre 2021. Les études ont impliqué plus de 45 000 personnes au total. Dans la première étude, environ les deux tiers des participants ont reçu le vaccin et les autres ont reçu une injection de placebo ; dans l’autre étude, les participants étaient également répartis entre Nuvaxovid et le placebo. Les gens ne savaient pas s’ils avaient reçu Nuvaxovid ou un placebo. La première étude, menée au Mexique et aux États-Unis, a révélé une réduction de 90,4 % du nombre de cas symptomatiques de Covid-19 à partir de 7 jours après la deuxième dose chez les personnes ayant reçu Nuvaxovid. La deuxième étude menée au Royaume-Uni a montré une efficacité de 89,7 %. La souche originale du SRAS-CoV-2 et certaines variantes préoccupantes telles que Alpha et Beta étaient les souches virales les plus courantes circulant lorsque les études étaient en cours. « Il existe actuellement des données limitées sur l’efficacité de Nuvaxovid contre d’autres variantes préoccupantes, y compris Omicron«  précise l’EMA. 

Quels sont les effets secondaires de Novavax ?

Les effets indésirables observés avec Nuvaxovid dans les études étaient généralement légers ou modérés et ont disparu quelques jours après la vaccination. Selon la HAS, les plus courants étaient : sensibilité (69 %) et douleur (58 %) au site d’injection, fatigue (47 %), maux de tête (43 %) et malaises (37 %). Leur fréquence est plus élevée chez les adultes de moins de 65 ans. Depuis son autorisation en France et jusqu’en septembre 2022, 72 cas d’effets indésirables ont été enregistrés sur plus de 31 000 injections selon l’Agence du médicament.

Effets indésirables Novavax au 8 septembre 2022
Effets indésirables Novavax au 8 septembre 2022 © ANSM

Risques confirmés :

  • paresthésie (sensation de fourmillement à la surface de la peau)
  • hypoesthésie (perte de sensibilité)

Risques potentiels déjà sous surveillance :

  • Péricardites (en cours d’évaluation)
  • Douleurs thoraciques

Comment se conserve le vaccin Novavax ? 

Le vaccin doit être conservé à une température comprise entre 2 et 8°C pour une période maximale de 9 mois, à l’abri de la lumière et ne doit en aucun cas être congelé.

Quelles sont les contre-indications du vaccin Novavax ? 

Le vaccin est contre-indiqué en cas d’allergie connue à l’une des substances présentes dans sa composition, notamment le polysorbate 80. Les personnes ayant des antécédents d’anaphylaxie à l’un des composants du vaccin ne doivent pas se faire vacciner avec le vaccin de Novavax, souligne l’OMS. Les personnes atteintes du Covid confirmé par PCR doivent être vaccinées uniquement après la fin de la phase aiguë et lorsque les critères permettant de mettre un terme à leur isolement sont remplis. Toute personne dont la température corporelle est supérieure à 38,5 °C (fièvre) doit reporter la vaccination jusqu’à ce qu’elle n’ait plus de fièvre.

Sources : 

RCP du vaccin Novavax, EMA.

Préparation et modalités d’inkection du vaccin Nuvaxovid, ministère de la Santé. 

Covid-19 : deux nouvelles alternatives aux vaccins à ARNm. HAS. 14 janvier 2022

EMA recommends Nuvaxovid for authorisation in the EU. 20/12/2021

Novavax COVID-19 Vaccine Demonstrates 90% Overall Efficacy and 100% Protection Against Moderate and Severe Disease in EVENT-19 Phase 3 Trial. 14 juin 2021

Novavax Initiates COVID-19 Vaccine Clinical Trial Crossover. 5  avril 2021. 

Novavax Confirms High Levels of Efficacy Against Original and Variant COVID-19 Strains in United Kingdom and South Africa Trials. 11 mars 2021.

Merci au Pr. Mathieu Molimard, chef du service de pharmacologie médicale au CHU de Bordeaux, contacté en août 2021..


Source : JDF Santé

Avlocardyl® (propanolol) : plus commercialisé, pourquoi ?

Avlocardyl® (propanolol) : plus commercialisé, pourquoi ?

Définition : qu’est-ce que le médicament Avlocardyl® ? 

L’Avlocardyl® est un médicament de la famille des bêtabloquants. Sa substance active est le chlorhydrate de pronalolol. Il a été développé dans les années 1960 pour diminuer la tension artérielle et réduire les troubles du rythme cardiaque tout en ralentissant le cœur.  

Pourquoi Avlocardyl® n’est-il plus commercialisé ? 

L’Avlocardyl® n’est plus commercialisé depuis le 1er mars 2016 pour des raisons de gestion de portefeuille suite à un changement de fabrication. Ce produit mature est aujourd’hui remplacé par d’autres bêtabloquants avec de nouvelles indications et propriétés. Les spécialistes prescrivent ainsi à leurs patients d’autres médicaments plus adaptés : « des génériques du propanolol ou de nouvelle génération de bêtabloquants qui vont permettre une prise en charge différente (dosage, formulation) de leur pathologie« , préciser le Pr Xavier Girerd, cardiologue à Paris.

Quelles étaient les indications d’Avlocardyl® ? 

Les indications d’Avlocardyl® étaient, selon le Vidal, les suivantes :

Quel médicament pour remplacer Avlocardyl® ?

Il existe sur le marché différents génériques de l’Alvlocardyl® ou des substances à base de propanolol. Les génériques doivent avoir une composition proche de l’Alvlocardyl®, une équivalence de l’ordre de 20 %. Il doit être remplacé par un autre médicament bloquant les récepteurs bêta-adrénergiques à une posologie équivalente, ou bien l’arrêt du propranolol doit s’effectuer de manière progressive sur une période de 7 à 14 jours. « L’arrêt brutal de l’Avlocardyl® peut entraîner une tachycardie, un cœur rapide, et gêner le patient. L’arrêt doit être progressif et permettre à l’organisme de l’appréhender. Il faut écouter son patient et lui prescrire un nouveau traitement« , souligne le Pr Girerd.

Quelles sont les contre-indications du propranolol ?

Le propranolol est contre-indiqué chez les personnes hypersensibles au propranolol ; chez celles souffrant d’asthme, de problèmes respiratoires ou de maladie pulmonaire chronique ; chez les insuffisants cardiaques non contrôlés (choc cardiogénique, bloc auriculoventriculaire non appareillé), chez les femmes enceintes ou allaitantes ; chez les enfants ; chez les personnes cirrhotiques (risque d’hémorragie digestive). Avant d’employer un médicament, ne manquez pas d’informer votre médecin des troubles médicaux ou des allergies que vous pourriez avoir, des médicaments que vous utilisez et de tout autre fait important au sujet de votre santé. 

Merci au Pr Xavier Girerd, cardiologue (Paris), Président de la Fondation de l’hypertension.


Source : JDF Santé

Fin de vie : définition, durée, comment ça se passe en France ?

Fin de vie : définition, durée, comment ça se passe en France ?

Actuellement en France c’est la loi Claeys-Leonetti du 2 février 2016 (après une première version en 2005) qui encadre les droits des personnes malades en fin de vie. Elle a créé un droit à la sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès, pour des malades en phase terminale et en très grande souffrance. Elle tend au développement des soins palliatifs et permet au patient de refuser un traitement. Dans ce cas, le médecin a obligation de respecter sa volonté, après l’avoir toutefois informé des conséquences de son choix. L’euthanasie et le suicide assisté sont quant à eux interdits en France, contrairement à la Belgique, l’Espagne ou les Pays-Bas. Conformément à la volonté d’Emmanuel Macron de mars 2022, une Convention citoyenne sur la fin de vie a été lancée le 9 décembre 2022 pour réfléchir à la nécessité de faire évoluer le cadre de l’accompagnement de la fin de vie en France selon les situations rencontrées par les malades. Les conclusions seront rendues en mars 2023. Le Comité consultatif national d’éthique a rendu le 13 septembre un avis sur la fin de vie, ouvrant la possibilité de mourir de façon strictement encadréeÇa veut dire quoi une fin de vie ? A domicile ? A l’hôpital ? En Ehpad ? Qu’a-t-on le droit en France ? Pour quelles situations ?

Quelle est la définition de « fin de vie » ?

Comme le rappelle le ministère de la Santé, en France, une personne est en dite en « fin de vie » lorsqu’elle souffre d’une affection ou maladie grave et incurable, en phase avancée ou terminale, et donc lorsque son pronostic vital est engagé. Le corps médical ne peut plus la guérir. Cette personne peut bénéficier d’un accompagnement en soins palliatifs jusqu’à la fin de ses jours. Cet accompagnement sera différent si la personne malade est chez elle, en Etablissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes (EHPAD) ou à l’hôpital.

    Quels sont les signes d’une personne en fin de vie ?

    Les signes d’une fin de vie sont extrêmement variables selon les personnes. Toutefois, la phase terminale qui conduit au décès peut être précédée de certains signes annonciateurs comme par exemple :

    • une perte d’appétit (la personne peut refuser de boire ou de manger ou devenir incapable d’avaler),
    • une fatigue ou un sommeil excessifs (la personne a tendance à beaucoup dormir ou somnoler),
    • un affaiblissement de tout le corps et une baisse du tonus musculaire (la personne est incapable de faire des mouvements),
    • des difficultés à respirer ou une obstruction des bronches (la personne peut respirer de façon irrégulière (respiration de Cheyne-Stockes), « râler » (produire un son rauque en respirant), ou faire des apnées du sommeil…)
    • une baisse de l’acuité ou une confusion mentale (la personne parle de moins en moins, répond difficilement ou a des propos incohérents…)
    • un isolement social, une anxiété voire une dépression (la personne perd son intérêt pour le monde qui l’entoure)
    • des signes physiques comme une pâleur, des extrémités froides, une peau « marbrée » violacée qui traduit un ralentissement de la circulation sanguine. 

    Quelles sont les étapes pour accompagner la fin de vie en France ?

    Le principe posé par la loi en France est que la personne malade, consciente et en état d’exprimer sa volonté, peut refuser toute investigation ou tout traitement même si ce refus met sa vie en danger. En revanche, si la personne n’est pas en fin de vie, le médecin a l’obligation de tout mettre en œuvre pour tenter de la convaincre d’accepter les soins indispensables. Si une personne malade n’est plus en état d’exprime sa volonté, elle doit avoir au préalable désigner une « personne de confiance« . Chaque personne majeure peut désigner une personne de confiance qui sera consultée au cas où elle ne serait plus en état de décider. Elle peut également rédiger des directives anticipées afin d’exprimer, par anticipation, ses souhaits quant à l’organisation de sa fin de vie. Celles-ci peuvent être confiées à la personne de confiance. Le ministère des solidarités et de la santé a confié au centre national des soins palliatifs et de la fin de vie (CNSPFV), la mission d’accompagner les patients, les aidants, les proches et les professionnels de santé. 

    Comment se passe une fin de vie en soins palliatifs ?

    Selon la définition de l’Organisation mondiale de la Santé de 2002, les soins palliatifs correspondent à l’ensemble des soins dispensés aux personnes atteintes d’une maladie grave, chronique, « évolutive ou terminale, mettant en jeu son pronostic vital » et ce, peu importe son âge. Les soins palliatifs ne se substituent en aucun cas aux soins curatifs, mais ils les complètent. Le médecin référent – généralement hospitalier – le médecin traitant ainsi que l’équipe soignante qui accompagne la personne malade et son entourage, orientent vers le mode de prise en charge le plus adapté à la situation. Une carte interactive des structures de soins palliatifs est disponible sur le site du CNSPFV. Une ligne téléphonique est à la disposition des patients et des proches pour informer et orienter au : 01 53 72 33 04 (coût d’un appel local).

    Comment se passe une fin de vie à domicile ?

    Un patient en fin de vie peut, s’il le désire, finir ses jours chez lui. Il peut donc bénéficier de soins palliatifs à domicile réalisés par une équipe médicale pluridisciplinaire, soit :

    • En faisant appel à un établissement de santé d’hospitalisation à domicile (HAD) qui réalisent, sur prescription médicale, une prise en charge technique et complexe. 
    • En faisant appel à un service de soins infirmiers à domicile (SSIAD) qui peuvent, sur prescription médicale, réaliser des soins infirmiers et la toilette, souvent en relais de l’HAD, notamment lorsque les besoins du patient s’allègent.
    • En faisant appel à des infirmiers libéraux qui peuvent, sur prescription médicale, réaliser des soins infirmiers et la toilette.
    • En faisant appel à des réseaux de soins palliatifs qui assurent la coordination de l’ensemble des intervenants. 

    La décision de réaliser ces soins est toujours prise par le médecin traitant, avec l’accord du patient et de sa famille. Ces soins sont pris en charge à 100% par l’Assurance maladie. 

    Comment se passe une fin de vie à l’hôpital ?

    Selon les derniers chiffres du Centre national « Fin de vie – Soins palliatifs », 65% des patients décèdent à l’hôpital en France. Une personne en fin de vie peut bénéficier de soins palliatifs dans un hôpital soit,

    • En étant soigné dans une unité de soins palliatifs (USP) : une équipe soignante (médecins, infirmiers, psychologues, aides-soignants, kinésithérapeutes, diététiciens…) prend en charge un patient en fin de vie. En France, on comptabilise 139 USP, soit l’équivalent de 1 500 lits consacrés à la prise en charge des patients en fin de vie. 
    • En bénéficiant d’un accompagnement d’une équipe médicale mobile de soins palliatifs qui intervient sur demande et qui se déplace dans l’hôpital. Cette équipe est généralement composée d’un médecin, d’une infirmière et d’un psychologue spécialisés en soins palliatifs. En France, on compte 424 équipes mobiles de soins palliatifs. 

    Comment se passe une fin de vie en EHPAD ?

    Une personne en fin de vie peut passer le reste de ses jours dans un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) et bénéficier de soins « de confort » dispensés par le personnel médical de l’EHPAD formé aux soins palliatifs. Ces soins visent à soulager la douleur, à apaiser la souffrance physique, à sauvegarder la dignité de la personne malade et à soutenir son entourage. En fonction des besoins de la personne malade, l’EHPAD peut également solliciter l’aide d’une équipe mobile de soins palliatifs pour accompagner un résident. Si les locaux le permettent, la famille du résident peut bénéficier d’une chambre au sein de l’EHPAD pour rester au chevet de leur proche. Dans les cas les plus complexes, l’accompagnement de la fin de vie ne pourra pas se faire en EHPAD et le patient devra être transféré vers une structure hospitalière, soit dans une unité de soins palliatifs ou dans un hôpital disposant de lits identifiés en soins palliatifs (LISP). 

    Quels sont les médicaments utilisés pour une fin de vie ?

    Les douleurs ressenties pendant la fin de vie peuvent être soulagées, en fonction de leur intensité, par des antalgiques de palier 1 (paracétamol, aspirine, anti-inflammatoires non stéroïdiens), de palier 2 (dextropropoxyphène associé à du paracétamol, à de la codéïne, au buprénorphine sublinguale ou au tramadol) ou de palier 3 (opioïdes : morphine, fentanyl, hydromorphone et oxycodone). En cas de douleurs liées au cancer intense : les traitements opioïdes forts (morphine, oxycodone, fentanyl, tapentadol…) sont recommandés par l’OMS, particulièrement après l’échec des antalgiques des précédents paliers. Parmi les autres symptômes fréquents en fin de vie :

    • l’essoufflement peut être soulagé par des benzodiazépines ou de la morphine,
    • l’obstruction des bronches peut être atténuée par de la corticothérapie,
    • les nausées et vomissements peuvent être calmés par des antiémétiques, des corticoïdes ou des anxioxylitiques (lorazépam, alprazolam)
    • l’anxiété et la dépression peuvent être traitées par un suivi psychologique, des antidépresseurs (fluoxétine) ou des anxiolytiques (bromazépam…)

    C’est quoi une sédation profonde et continue ?

    La loi du 2 février 2016 permet de mieux répondre à la demande à mourir dans la dignité par une meilleure prise en charge de la souffrance, et en clarifiant l’usage de la sédation profonde et continue, jusqu’au décès, en phase terminale. La sédation profonde et continue ne peut être administrée qu’à la demande du patient et doit être réalisée à domicile, au sein d’un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes ou au sein d’un établissement de santé. Attention, la sédation profonde est différente de l’euthanasie.

    Sources :


    Source : JDF Santé

Aliments ultra-transformés : c'est quoi, liste, dangers santé

Aliments ultra-transformés : c'est quoi, liste, dangers santé

Les transformations alimentaires ne datent pas d’hier ! Mais celles-ci ont évolué permettant aujourd’hui aux consommateurs de disposer d’une offre d’alimentaire variée. Le problème c’est que les étiquettes sont de plus en plus difficiles à déchiffrer. Afin de caractériser cette offre alimentaire au-delà de sa qualité nutritionnelle, le concept d‘aliment ultra-transformé est apparu ces dernières années. Un aliment ultra-transformé a subi d’importantes transformations physiques, chimiques ou biologiques par des procédés industriels mais a aussi subi des ajouts d’additifs ou d’ingrédients industriels issus du fractionnement des matières premières agricoles ou de synthèses chimiques. Selon une étude de l’Inserm, la part des aliments « ultra-transformés » représenterait 30% en moyenne des apports caloriques quotidiens en France et peut monter jusqu’à 60% dans certains pays occidentaux comme le Royaume-Uni ou les Etats-Unis. Selon une étude publiée en décembre 2022 dans le JAMA Neurology, « la consommation d’aliments ultra-transformés pourrait être associée à un déclin cognitif chez les adultes d’âge moyen et plus âgés ». L’étude, qui a porté sur 10 775 personnes âgés de 35 à 74 ans a démontré que les participants du groupe dont la consommation d’aliments ultra-transformés était supérieure aux autres ont montré un taux de déclin cognitif global 28 % plus rapide et un taux de déclin des fonctions exécutives 25 % plus rapide. Quels risques pour la santé ? Comment les reconnaître ? Les éviter ? Décryptage avec Isabelle Souchon, directrice de recherche INRAE sur la qualité et les procédés de transformation des fruits et légumes.

Définition : c’est quoi un aliment ultra-transformé ?

Avant de définir l’ultra-transformation, il faut savoir ce qu’est la transformation des aliments. 

► Un aliment « transformé » est obtenu à partir de matières premières végétales ou animales qui ont subi des transformations (comme par exemple une découpe, un hachage, un mélange, ou une cuisson) et qui sont associées à une formulation ou une recette avec l’ajout de sucre, d’huile, de sel ou d’autres ingrédients habituellement utilisés en cuisine. C’est le cas des aliments en conserve, du pain frais, des fromages, des viandes et poissons fumés, des graines salées… 

► Un aliment « ultra-transformé » a lui subi de nombreux procédés industriels de transformation ou contient plusieurs additifs ou ingrédients industriels. En France, la classification Nova (élaborée en 2009) a été proposée par des chercheurs Brésiliens pour évaluer les aliments selon leur degré de transformation. Elle comporte quatre niveaux différents. Elle est utilisée par les instances de santé publique et les épidémiologistes dans le cadre de leurs recherches, mais elle manque de précision pour les consommateurs. « Les aliments ultra-transformés correspondent au groupe 4 de la classification Nova (voir en-dessous). Ce sont des aliments qui ont subi d’intenses transformations physiques, chimiques ou biologiques ou des aliments dans lesquels on trouve des ingrédients qu’on ne trouverait pas dans notre cuisine, comme des ingrédients très formulés ou des additifs (édulcorants, émulsifiants, texturants, exhausteurs de goût, antioxydants… qui sont ajoutés dans les aliments pour améliorer leur saveur, leur goût, leur apparence et pour mieux les conserver) indique notre interlocutrice. 

Aujourd’hui, la classification Nova n’est pas satisfaisante. Il faudrait aller plus loin.

Contrairement au Nutri-Score, la classification Nova ne suit pas un algorithme, il s’agit d’une description qualitative qui intègre de nombreuses dimensions (procédés traditionnels et industriels, formulation complexe (plus de 5 ingrédients), ingrédients ou additifs dits  » cosmétiques « , fractionnement des matières premières) et manque de précision. Aujourd’hui, cette classification n’est pas satisfaisante. Il faudrait aller plus loin. C’est notamment bien dommage que cette classification proposée par des nutritionnistes ne se soit pas appuyée sur des expertises de différents domaines disciplinaires comme celles des sciences et des procédés alimentaires. Un travail interdisciplinaire avec également des épidémiologistes et des nutritionnistes est nécessaire. A noter qu’il existe le système de notation baptisé Siga, imaginé par une start-up française, qui propose 7 niveaux différents tout en s’appuyant sur la classification Nova, ce qui permet d’affiner le classement sur la base des marqueurs d’ultra-transformation (toutes les informations sur le site)« . 

Classification Nova
Groupe 1 Aliments bruts ou peu transformés (rôtis emballés sous vide, broyés, torréfiés, fermentés…) : fruits, légumes, viandes, pâtes, lait…
Groupe 2 Ingrédients issus de matières brutes par pressage, raffinage, broyage, séchage : sel, huile, sucre… Certains minéraux et additifs sont admis
Groupe 3 Aliments transformés à partir de denrées des groupes 1 et 2 (conservation, cuisson, fermentation) : légumes ou fruits en conserve, graines et noix salées, viandes fumées, poissons en conserve, fromages et pains frais. Certains additifs (conservateurs, antioxydants…) sont admis
Groupe 4 Aliments ultra-transformés : produits des précédents groupes + ingrédients industriels (huile hydrogénée, sirop de glucose…) et additifs « cosmétiques » (colorant, arôme, exhausteur de goût…) + procédés de fabrication industriels tels que chauffage à haute température, extrusion, cracking…
Classification SIGA
Classification SIGA © Siga

Pourquoi fabrique-t-on des aliments ultra-transformés ?

La transformation de matières premières répond à deux objectifs :

  • Produire des aliments comestibles sans risque et agréables à manger. « Les matières premières agricoles sont par définition variables ; variabilité qui dépend des espèces, des variétés, des sols, des climats… Pour s’affranchir de cette variabilité, et éviter d’adapter les procédés de transformation à chaque changement de matière première, les industriels s’appuient souvent sur des formulations ou assemblages complexes (par exemple l’ajout de gluten pour renforcer une farine et faciliter l’obtention d’une pâte aérée, ou bien l’ajout de protéine de pois pour avoir une émulsion plus stable, sans oublier l’ajout d’arôme qui participe aussi de lisser les variabilités)« , détaille notre interlocutrice. 
  • Permettre la conservation des ingrédients ou aliments au-delà de leur période de récolte. « La transformation des aliments répond notamment à un objectif de durabilité des produits, de conservation et de praticité« , précise notre experte. 

Quels sont les exemples d’aliments ultra-transformés ?

Pour simplifier, les aliments ultra-transformés ont subi des procédés de transformation et contiennent généralement des ingrédients qui ne se retrouvent pas dans le garde-manger. Par exemple, des additifs sont ajoutés pour augmenter la durée de conservation ou pour rehausser la saveur.  On peut citer par exemple : 

  • Les sodas
  • Les produits comme les cordons bleus, les bâtonnets et nuggets à base de volaille, de poisson (surimis), ou de viande reconstituée
  • Les nouilles instantanées
  • Les soupes de légumes déshydratés
  • La plupart des pains et brioches industriels, barres de céréales, barres « énergétiques », gâteaux et biscuits industriels
  • Les céréales pour le petit-déjeuner
  • La plupart des margarines
  • La plupart des boissons lactées aromatisées
  • Les desserts sucrés à base de fruits additionnés de sucres, d’arômes artificiels et d’agents texturants
  • La plupart des légumes assaisonnés avec des sauces prêtes à l’emploi
  • Les galettes végétales (substituts de viande) contenant des additifs (texturants, exhausteurs de gout…) ; 
  • Les chewing-gums, bonbons avec colorants ou édulcorants
  • Les produits « santé » et « minceur » tels que les substituts de repas et de plats en poudre ou « enrichis », les aliments (yaourts, boissons, biscuits…) édulcorés
  • Si on applique la classification Nova, les laits maternisés sont aussi des aliments ultra-transformés !

Quels sont les risques des aliments ultra-transformés pour la santé ?

Une consommation plus élevée d’aliments ultra-transformés était associée à des risques plus élevés de maladies cardiovasculaires, coronariennes et cérébrovasculaires.

Les aliments ultra transformés sont de moins bonne qualité nutritionnelle en moyenne (plus de sel, sucre, graisses, moins de fibres, de vitamines et de minéraux) que les aliments peu transformés. Ils se caractérisent également souvent par la présence d’additifs alimentaires, de composés néoformés et de composés provenant des emballages et autres matériaux de contact. Dans une étude* parue dans le British Medical Journal, des chercheurs de l’Inserm, de l’Inra, de l’Université Paris 13 et du Cnam au sein de l’Équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle EREN rapportent un risque accru de maladies cardiovasculaires chez les consommateurs d’aliments ultra-transformésLes résultats de l’étude indiquent qu’une augmentation de 10% de la part d’aliments ultra-transformés dans un régime alimentaire (par exemple, en comparant deux individus consommant respectivement 15% et 25% de leurs aliments sous forme ultra-transformée) était associée à une augmentation de 12% de risque de maladies cardiovasculaires au global (13% pour les maladies coronariennes et 11% pour les maladies cérébro-vasculaires). Divers facteurs de transformation, tels que la composition nutritionnelle du produit final, les additifs, les matériaux de contact et les contaminants néoformés pourraient jouer un rôle dans ces associations. Ont été également mis en évidence un risque accru de dyslipidémie, de surpoids, d’obésité et d’hypertension artérielle, des facteurs de risque des maladies cardiovasculaires. Ont aussi été mis en évidence dans d’autres études citées par l’Inserm :

  • un risque de cancer,
  • un risque de mortalité,
  • un risque de symptômes dépressifs,
  • un risque de troubles fonctionnels digestifs.

Ces résultats doivent néanmoins être confirmés dans d’autres populations et contextes, et la causalité reste à établir. Selon une étude publiée le 5 décembre 2022 dans le JAMA Neurology, « la consommation d’aliments ultra-transformés pourrait être associée à un déclin cognitif réduit chez les adultes d’âge moyen et plus âgés ». L’étude, qui a porté sur 10 775 personnes âgés de 35 à 74 ans a démontré que le participants du groupe dont la consommation d’aliments ultra-transformés était supérieure aux autres ont montré un taux de déclin cognitif global 28 % plus rapide et un taux de déclin des fonctions exécutives 25 % plus rapide. 

Les aliments industriels représenteraient aujourd’hui plus de 50% en masse des régimes alimentaires des adultes français, selon une étude de l’Anses (2017). La part des aliments « ultra-transformés » représenterait 30% en moyenne des apports caloriques quotidiens en France et peut monter jusqu’à 60% dans certains pays occidentaux comme le Royaume-Uni ou les Etats-Unis. Le gouvernement français s’était fixé un objectif de réduction de 20% la consommation « d’aliments ultra-transformés » pour 2022. Les recommandations nutritionnelles publiées par Santé publique France conseillent de limiter la consommation d’aliments ultra-transformés et de privilégier les aliments bruts ou peu transformés.

Comment reconnaître un aliment ultra-transformé ?

Même s’il renseigne sur le profil nutritionnel global des aliments, le Nutri-Score ne permet pas d’éviter à tout prix les aliments ultra-transformés.

Exemples d’additifs ou d’ingrédients présents dans les aliments ultra-transformés :

  • sirop de glucose-fructose
  • lécithine de soja
  • isolat de protéine
  • maltodetxrine
  • huiles hydrogénées
  • amidon modifié
  • E 300, E 104, E 129,
  • gomme de xanthane
  • carboxyméthylcellulose
  • nitrites
  • acésulfame K
  • glutamate

« Pour évaluer le degré de transformation d’un aliment, il y a beaucoup de dimensions à prendre en compte. C’est pour cela que c’est très compliqué de définir la classification Nova d’un aliment. On se base sur plusieurs paramètres« , tient à préciser notre interlocutrice. Généralement, un aliment ultra-transformé contient : 

  • Un (sur)emballage
  • Un packaging attrayant, coloré, avec des personnages pour enfant
  • Une liste d’ingrédients longue et difficile à comprendre (avec ingrédients artificiels)
  • Une quantité de sucre se rapprochant de la quantité de glucide
  • Du sucre qui arrive dans les premiers ingrédients dans la liste 

Attention : même s’il renseigne sur le profil nutritionnel global des aliments, le Nutri-Score ne permet pas d’éviter à tout prix les aliments ultra-transformés. En effet, « par exemple, dans la catégorie de Nutri-Score A, il y a 20% d’aliments ultra-transformés (Nova 4). Dans la catégorie Nutri-Score B, il y a 57% d’aliments Nova 4. Toutefois, plus on a un Nutri-Score « mauvais », plus la proportion des aliments ultra-transformés est grande« , souligne Isabelle Souchon. 

Comment éviter de manger des aliments ultra-transformés ?

Dans la mesure du possible, préférez les aliments : 

  • Sans emballage
  • Sans personnage pour enfant
  • Avec une liste d’ingrédients courte et facile à comprendre (sans ingrédient artificiel)
  • Avec une bonne qualité nutritionnelle (pas trop de sucre…) 
  • Cuisinez maison, avec des produits bruts ou très peu transformés quand c’est possible

Merci à Isabelle Souchon, directrice de recherche INRAE sur la qualité et les procédés de transformation des fruits et légumes.

*Etude de l’Inserm « Consommation d’aliments ultra-transformés et risque de maladie cardiovasculaire », réalisée dans le cadre de la cohorte NutriNet-Santé, par l’Équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle, plus spécifiquement par le Dr Bernard Srour (épidémiologiste, doctorant), sous la direction du Dr Mathilde Touvier (directrice de recherche Inserm, directrice de l’équipe). Plus de 100 000 participants de la cohorte française NutriNet-Santé (suivis entre 2009 et 2018) ont été inclus. À l’entrée dans l’étude, la consommation alimentaire habituelle a été évaluée grâce à des enregistrements de 24 h répétés (6 en moyenne par participant) portant sur 3 300 aliments et boissons différents. 


Source : JDF Santé