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Norovirus dans les huîtres : c'est quoi, quels risques ?

Norovirus dans les huîtres : c'est quoi, quels risques ?

Plusieurs rappels massifs d’huîtres ont eu lieu dans toute la France, alerte le site gouvernemental Rappel Conso. Un premier rappel de plusieurs lots d’huîtres a été lancé le 30 décembre 2022, veille du Réveillon de la Saint-Sylvestre, puis les 1er et 2 janvier 2023. En cause : la contamination au norovirus, un virus très contagieux qui provoque des symptômes de la gastro-entérite comme des diarrhées et des vomissements. Ces huîtres sont notamment vendues dans les supermarchés Leclerc, Super U, Intermarché, Carrefour… C’est quoi un norovirus ? Quels symptômes en cas d’intoxication ? Que faire ? Quels risques de complication ? Pendant combien de temps est-on contagieux ?

C’est quoi un norovirus ?

Le norovirus est un virus qui appartient à la famille des Caliciviridae. Ces virus étaient auparavant connus sous les noms de virus Norwalk, Norwalk-like ou Calicivirus. Selon un document de l’Anses, ces virus – très résistants – constituent les principales causes de gastro-entérites aigües (inflammation de l’estomac et de l’intestin) chez l’Homme toutes classes d’âge confondues. C’est également l‘agent infectieux le plus fréquemment responsable d’épidémies de gastro-entérites qui surviennent en collectivités (crèches, hôpitaux, écoles, maisons de retraite, bateaux de croisière…). La majorité des épidémies de norovirus d’origine alimentaire est liée à la consommation de coquillages contaminés lors de déversements accidentels d’eaux usées ou d’eau de distribution du réseau suite à des dysfonctionnements de ce réseau. Les norovirus peuvent se reproduire uniquement s’ils infectent un humain.

Quelles sont les huîtres contaminées au norovirus ?

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Huîtres contaminées au norovirus © Rappel Conso.gouv

Des rappels ont été lancés les 30 décembre 2022, 1er et 2 janvier 2023. Ils concernent les produits suivants :

  • Huîtres creuses de Vendée de la marque Les 3 M (LOT 14/12 BASSIN 4 CONDITIONNEES 17/20/21 DECEMBRE BASSIN 3 CONDITIONNEES 22/23 DECEMBRE)
  • HUITRES DE BOUZIGUES
  • HUITRES DE CAMARGUE
  • HUITRES DE BOUZIGUES BIO
  • HUITRES ST MARTIN
  • HUITRES SIGNATURE SANCHEZ
  • HUITRES SPECIALE DE MEDITERRANEE FQC
  • HUITRES DE BOUZIGUES FQC
  • HUITRES DE BOUZIGUES : marque LA BELLE OCCITANE DE BOUZIGUES
  • HUITRE CREUSE U N°3 X 24 PIECES THAU : marque U
  • HUITRES DE BOUZIGUES GAEC MISTRAL
  • COQUILLAGES FILTREURS DE L’ETANG DE THAU (Huitres-Moules-Palourdes)
  • HUITRES DE BOUZIGUES S.C.A. JOSI-MAR
  • HUITRES DE BOUZIGUES Nathalie et René Coquillages
  • HUITRES DE BOUZIGUES Distrimers

>> Voir la liste précise des lots concernés par les rappels.

Quels symptômes entraînent le norovirus ?

Une infection par un norovirus peut entraîner des symptômes de gastro-entérite aiguë comme :

  • L’apparition brutale de vomissements et de nausées
  • Des diarrhées
  • Des crampes abdominales
  • Une fièvre modérée (peu élevée rapportée dans moins de 50% cas)
  • Parfois des maux de tête
  • Parfois des courbatures
  • Parfois des frissons

La maladie est plutôt brève chez les personnes en bonne santé. Ces symptômes durent en moyenne 2-3 jours (parfois plus, jusqu’à 6 jours, chez les enfants et les personnes âgées). Il convient de consulter rapidement son médecin traitant si vous présentez ces symptômes, en mentionnant la consommation de ces huîtres. Les personnes immunodéprimées (personnes âgées ou personnes porteuses de pathologies chroniques, ou très jeunes enfants) doivent être particulièrement attentives à ces symptômes, qui peuvent évoquer une infection par un norovirus. Le diagnostic repose sur la suspicion clinique chez un patient présentant des symptômes typiques, en particulier lors d’une épidémie et sur des tests PCR sur un prélèvement de selles. 

Les personnes asymptomatiques peuvent également rejeter le virus.

Quels sont les risques de complication ?

Chez les personnes immunodéprimées ou les jeunes enfants, une intoxication au norovirus peut entraîner des complications comme :

  • Une déshydratation avec une (importante) perte de poids.
  • Une perturbation d’électrolytes (hypokaliémie).
  • Une insuffisance rénale pouvant entraîner la mort.

Le norovirus est-il contagieux ?

Oui, le norovirus est un virus très contagieux. Le pic d’excrétion du virus dans les selles variant de 3 à 10 jours selon les individus. En effet, « l’excrétion dans les selles peut être élevée (jusqu’à 1011 particules/g de selles) et prolongée dans le temps (deux à trois semaines après disparition des symptômes). Des personnes asymptomatiques (1/3 des personnes intoxiquées sont asymptomatiques) peuvent également rejeter du virus en quantité importante. Des quantités très élevées de particules virales sont donc présentes dans les rejets en période d’épidémie hivernale« , rapporte l’Anses.

Quel est le temps d’incubation du norovirus ?

Une infection au norovirus peut provoquer des symptômes de la gastro-entérite, dont le délai d’incubation peut aller de 10 à 50 heures (jusqu’à 2 jours environ), selon l’Anses.

Comment se transmet un norovirus ?

La transmission par voie féco-orale (des selles à la bouche) est la plus importante. Une personne peut s’infecter de plusieurs façons : 

En ayant un contact direct avec une personne malade (prendre soin d’une personne malade, partager des aliments, des boissons ou des ustensiles avec une personne malade)

En touchant des surfaces ou des objets contaminés par des norovirus et en portant ensuite ses doigts à la bouche (surfaces, poignées ou robinets contaminés de la salle de toilette)

En mangeant des aliments ou en buvant des liquides contaminés par des norovirus (un manipulateur d’aliments malade qui contamine les aliments ou les boissons);

Traitement : que faire en cas d’intoxication au norovirus ?

Les antibiotiques sont inefficaces.

Aucun traitement antiviral n’existe actuellement pour traiter les infections à norovirus ni de vaccin pour prévenir l’infection. Les antibiotiques sont inefficaces. Selon l’Agence Régionale de Santé PACA, le seul traitement consiste en la prescription de soins de support comme la réhydratation orale (eau avec un peu de sel et de sucre, solution de réhydratation orale qu’on trouve en pharmacie, jus, soupe claire ou plus consistante selon la tolérance), parfois des antiémétiques et des liquides oraux ou isotoniques IV (poudre d’électrolyte pour réhydrater rapidement le corps). Des antidiarrhéiques (lopéramide par exemple) peuvent être administrés chez les adultes mais pas aux enfants de moins de 18 ans qui ont une diarrhée aiguë et chez tout patient qui a récemment pris des antibiotiques, une diarrhée sanglante ou une diarrhée avec fièvre.

Quelle prévention pour éviter l’intoxication au norovirus ?

Les norovirus résistent aux méthodes classiques de conservation des aliments (réfrigération et congélation) ainsi qu’à la température (30 min à 60 °C) et aux variations de pH. Les précautions communément recommandées pour prévenir la croissance bactérienne n’ont pas d’effet sur la contamination virale. Néanmoins, les règles d’hygiène doivent être respectées en cas de malade au sein du foyer :

► Insister sur un lavage soigneux des mains aux sorties des toilettes, avant la préparation et la prise des repas.

► Laver avec soin les fruits et les légumes

► Bien nettoyer puis désinfecter les surfaces souillées immédiatement après un épisode de maladie (matières vomies, selles diarrhéiques) en utilisant de l’eau de Javel

► Retirer immédiatement et nettoyer, à l’eau chaude avec un détergent, les vêtements, les draps ou autres tissus qui peuvent avoir été contaminés après un épisode de la maladie

► Éliminer dans la toilette les matières vomies ou les selles diarrhéiques et s’assurer que la zone environnante est toujours propre.

► Les personnes infectées par les norovirus ne doivent pas manipuler les aliments.

► Éviter la consommation de coquillages, s’ils ne proviennent pas d’une zone d’élevage autorisée et contrôlée, ou alors après cuisson prolongée.

Sources : Site Rappel Conso.gouv / Fiche de l’Anses : norovirus / Questions et réponses sur les norovirus (gastro-entérite virale) à l’intention des patients et des professionnels de santé, ARS PACA


Source : JDF Santé

Alcoolémie : taux en France, sanction, combien de verres ?

Alcoolémie : taux en France, sanction, combien de verres ?

Quelle est la définition de l’alcoolémie ?

L’alcoolémie désigne la présence d’alcool dans le sang ou dans l’air expiré due à une ingestion d’alcool. Elle se mesure en grammes par litre de sang ou en milligrammes par litres d’air expiré. 

Combien de verres peut-on boire pour ne pas dépasser le taux d’alcoolémie ?

Chaque verre d’alcool fait monter le taux d’alcool de 0,20 g à 0,25 g en moyenne (0,30g pour les personnes plus minces)Deux verres d’alcool suffisent ainsi pour atteindre 0,50 g d’alcool par litre de sang (taux maximum autorisé en France).

Quantité d'alcool par verres
Quantité d’alcool par verre © ANSM

Quel est le taux d’alcoolémie autorisé en France ?

La limite autorisée du taux d’alcool dans le sang fixée par la loi en 2020 est de 0,5 g/L de sang soit en équivalent 0,25 mg par litre d’air expiré.

Quel est le taux d’alcoolémie autorisé pour un jeune conducteur ?

Depuis le 1er juillet 2015, le taux d’alcoolémie légal est de 0,2 g/L de sang ou 0,10 mg/l d’air expiré pour les jeunes conducteurs. Même chose si vous avez un permis probatoire ou êtes en situation d’apprentissage. 

Le taux d’alcoolémie concerne-t-il aussi les vélos ?

Oui. Comme le rappelle le site de la Sécurité Routière « les cyclistes sont soumis aux mêmes règles que les autres conducteurs ». Leur taux d’alcoolémie ne doit donc passer 0,5 g d’alcool par litre de sang. En cas d’infractions graves commises à vélo comme la conduite en état d’ivresse, la justice peut décider d’appliquer une peine complémentaire comme la suspension ou l’annulation du permis auto ou moto.

Comment calculer son taux d’alcoolémie ?

Le calcul du taux d’alcoolémie permet de mesurer la teneur d’alcool dans le sang défini en grammes par litre de sang. Celui-ci est variable selon :

  • La quantité ingérée
  • Le poids de l’individu
  • Le degré alcoolique de la boisson
  • Le moment de l’ingestion
  • Le sexe
  • L’état de santé du sujet.

Il faut savoir que :

  • l’alcoolémie est à son maximum une heure après un repas, 15 minutes si on est à jeun.
  • quelle que soit la boisson alcoolisée, un « verre » représente à peu près la même quantité d’alcool.
  • chaque verre consommé fait monter le taux d’alcool de 0,20 g à 0,25 g en moyenne, 
  • pour les plus minces, chaque verre peut représenter un taux d’alcool de 0,30 g.
  • l’alcoolémie baisse en moyenne de 0,10 g à 0,15 g d’alcool par litre de sang en 1 heure.
  • A consommation égale, les femmes sont plus sensibles à l’alcool que les hommes.

Les tests pour mesurer son taux d’alcoolémie

Avec l’alcool, le champ visuel latéral est rétréci

Au volant, l’alcool peut avoir des conséquences graves. « L’effet sédatif de l’alcool entraîne une baisse de vigilance et diminue nos réflexes. Si, en moyenne, le temps de réaction est évalué à une seconde avant le début du freinage dans des conditions normales, il atteint une seconde et demi dès 0,50 g/l d’alcool dans le sang« , précise le Dr Philippe Goëb, médecin généraliste. Ainsi, un véhicule roulant à 90km/h parcourt 25 mètres en une seconde et 37 mètres en une seconde et demi, soit 12 mètres de plus pour s’arrêter. Le champ visuel latéral est également rétréci, au point que le conducteur rencontre des difficultés à distinguer les panneaux, les piétons qui s’apprêtent à traverser et les voitures qui arrivent des rues perpendiculaires. « L’effet désinhibiteur de l’alcool amène également le conducteur à sous-évaluer les risques et à transgresser les interdits, d’où des vitesses excessives, la négligence du port de la ceinture de sécurité ou du casque, des dépassements dangereux…« , ajoute le Dr. Goëb. Dès 0,50 g/l, le risque d’accident est multiplié par deux, par dix à partir de 0,80 g/l. D’où l’importance de mesurer son taux d’alcoolémie avant de prendre la route et, au besoin, de laisser le volant à une autre personne.

Alcootest

L’alcootest est un ballon dans lequel il faut souffler. L’air expiré traverse un tube contenant un réactif chimique jaune. Si le réactif vire au vert, cela indique une présomption d’alcoolémie. Le test doit alors être complété par un éthylotest.

Ethylotest

L’éthylotest est un appareil électronique mesurant la quantité d’alcool ingéré. Il peut être complété par une prise de sang. Des éthylotests sont en vente libre dans les grandes surfaces depuis l’été 2021.

Prise de sang

La prise de sang est pratiquée en cas de blessures empêchant de souffler.  » Ou pour objectiver un excès d’alcoolémie mesurée sur le lieu du contrôle par les gendarmes « , précise notre expert.

Ethylomètre

L’éthylomètre mesure le taux d’alcool en milligrammes par litre d’air expiré. Les résultats sont incontestables.

Quelles sanctions si on a un taux d’alcoolémie de 0,5 g ?

• Taux d’alcool entre 0,5 et 0,8 grammes par litre de sang :

  • Jusqu’à 750 euros d’amende ou amende forfaitaire de 135 euros
  • Suspension du permis de conduire (3 ans)
  • Perte de 6 points du permis de conduire
  • Interdiction de conduire un véhicule sans EAD (3 ans)

• Taux d’alcool supérieur à 0,8g (=délit) :

  • Jusqu’à 2 ans d’emprisonnement.
  • Jusqu’à 4 500 € d’amende.
  • Confiscation du véhicule
  • Annulation du permis (avec interdiction de le repasser pendant 3 ans maximum) ;
  • Stage de sensibilisation à la sécurité routière aux frais du contrevenant ;
  • Interdiction de conduire un véhicule non équipé d’un dispositif homologué d’éthylotest anti-démarrage (EAD), pour une durée de 5 ans au maximum. La violation de cette interdiction constitue un délit, puni de 2 ans d’emprisonnement et de 4 500 € d’amende.
  • Retrait de 6 points sur le permis de conduire

Commis en récidive, ce délit est sanctionné par l’annulation de plein droit du permis de conduire avec interdiction de conduire un véhicule non équipé d’un EAD pendant 3 ans au plus, ainsi que la confiscation obligatoire du véhicule qui a servi à commettre l’infraction si le condamné en est le propriétaire.

• Accident sous l’emprise de l’alcool :

  • Jusqu’à 150 000 € d’amende,
  • 10 ans d’emprisonnement.

Quels symptômes quand le taux d’alcoolémie est trop élevé ?

Entre 0,5 et 1,5 g par litre :

  • Ebriété
  • Rougeur du visage
  • Euphorie.

Entre 1,5 et 3 g par litre

  • Nausées
  • Vertiges
  • Vomissements
  • Troubles de l’équilibre
  • Troubles visuels
  • Difficultés d’élocution

Entre 3 et 5 g par litre :

  • Coma éthylique

Supérieure à 6 g par litre :

  • Décès

Quelle quantité d’alcool élimine-t-on par heure ?

Contrairement aux idées reçues, ni le café salé, ni une cuillérée d’huile ni la prise d’aspirine n’accélèrent l’élimination de l’alcool dans le sang. « La seule solution consiste à attendre, prévient le médecin. Si une faible proportion de l’alcool est éliminée par l’air expiré et l’urine, 95% de l’alcool consommée est brûlée par le foie. Et, cela prend du temps : un sujet en bonne santé élimine entre 0,10 et 0,15 g/l d’alcool par heure. Il faut donc compter plus d’une heure pour que l’organisme résorbe un verre d’alcool« .

Merci au Dr Philippe Goëb, médecin généraliste. Propos recueillis en 2020. Sources : Sécurité Routière / ANSM


Source : JDF Santé

Salmonelle : dans des huîtres, c'est quoi cette bactérie ?

Salmonelle : dans des huîtres, c'est quoi cette bactérie ?

[Mise à jour le 4 janvier 2023 à 10h53] Les salmonelles sont des bactéries responsables des salmonelloses. Les infections par les salmonelles se manifestent par une gastro-entérite aiguë. L’évolution est généralement favorable en quelques jours. Dans les cas plus graves, cette infection peut évoluer vers une forme septicémique ou localisée, pouvant nécessiter une hospitalisation. Ces bactéries ont été à l’origine du retrait massif de Kinder quelques jours avant Pâques 2022. Mais aussi du rappel de plusieurs bourriches d’huîtres le 30 décembre comme annoncé par le site RappelConso (Huîtres Marennes d’Oléron). Les entreprises sont aujourd’hui obligées de déclarer leurs avis de rappel sur RappelConso.

Définition : qu’est-ce que la salmonelle et la salmonellose ?

La Salmonelle (ou Salmonella) est une bactérie à l’origine des salmonelloses et de la fièvre typhoïde et paratyphoïde. Les salmonelles sont des bactéries qui s’accumulent au niveau du système digestif. Elles peuvent entraîner des symptômes de gastro-entérite et parfois évoluer vers une forme septicémique ou localisée, pouvant nécessiter une hospitalisation. On estime que 15% des Salmonelles sont importées en Europe suite à des voyages en Afrique ou en Asie. À noter que 90% des reptiles, des oiseaux et des animaux de compagnie sont porteurs de Salmonelles et qu’ils peuvent la transmettre à leur propriétaire. Pour ce qui est des Salmonelles responsables de la fièvre typhoïde et paratyphoïde, 17 millions d’infections sont recensées chaque année dans le monde, cette fois surtout dans les pays pauvres. La salmonellose désigne l’ensemble des maladies infectieuses causées par une bactérie du genre Salmonella. La plupart des cas de salmonellose sont bénins, mais il arrive parfois que la maladie engage le pronostic vital. La gravité de l’affection dépend de facteurs liés à l’hôte et du sérotype de la salmonelle.

salmonella au microscope
Salmonelle au microscope © 123rf- lucadp

Quels sont les types de salmonelles ?

Salmonella est un genre de bacilles à gram négatif appartenant à la famille des entérobactéries. Les bactéries du genre Salmonella sont divisées en deux grands types, selon leurs caractéristiques (sérotypes) :

  • Les salmonelles dites « typhiques » (S.Typhi et S.Paratyphi), qui sont à l’origine des fièvres typhoïdes chez l’Homme. L’infection par ces salmonelles est exceptionnelle dans les pays développés.
  • Les autres salmonelles, dites « non typhiques » (nombreux sérotypes, notamment S.Typhimurium), qui causent, dans certaines conditions, la salmonellose, l’un des principaux syndromes gastro-entériques d’origine bactérienne dans les pays industrialisés.

Salmonella Enteritidis et Salmonella Typhimurium prédominent dans le domaine alimentaire, mais leur importance relative varie avec le temps et les pays.

Salmonelle Typhimurium

La Salmonella Typhimurium est un type de salmonelle plutôt retrouvé lors de contaminations alimentaires.  Elle fait partie des salmonelles dites « non typhiques ». C’est la salmonelle qui a été retrouvée dans les chocolats Kinder, responsables d’une épidémie de salmonellose en Europe en avril 2022.

Comment se transmet la salmonelle ?

On retrouve les salmonelles chez la plupart des animaux domestiques et sauvages. Elles sont présentes chez les animaux destinés à l’alimentation humaine tels que les volailles, les porcs et les bovins, mais aussi chez les animaux de compagnie, chats, chiens, oiseaux et reptiles, comme les tortues. Les salmonelles peuvent passer dans toute la chaîne alimentaire, à partir des denrées pour les animaux, dans la production primaire et remonter toute la filière jusqu’aux ménages, aux services de restauration et aux institutions. L’être humain contracte en général les salmonelloses en consommant des aliments contaminés d’origine animale (principalement des œufs, de la viande, de la volaille et du lait), mais aussi des crudités ou des légumes souillés (concombres, salades…) ou de l’eau non traitée. La salmonelle peut être retrouvée dans des produits à faible activité de l’eau (poudres de lait dont les préparations pour nourrissons, fruits secs, chocolat, céréales, épices…). Des cas surviennent aussi chez l’être humain lors des contacts avec des animaux infectés, notamment les animaux de compagnie. Souvent, ces animaux ne montrent aucun signe de maladie.

Afin de limiter la transmission de personne à personne (en particulier au sein des foyers avec de jeunes enfants), il est recommandé de bien se laver les mains avec eau et savon après être allés aux toilettes, après avoir changé son enfant, et avant de faire la cuisine.

Quelle est la durée d’incubation de la salmonellose ?

Le temps d’incubation est de 6 à 72 heures (généralement de 12 à 36 heures) après l’ingestion de salmonelles, et l’affection dure de 2 à 7 jours.

Quels sont les symptômes de la salmonellose ?

La salmonellose se caractérise habituellement par :

  • une apparition brutale de fièvre,
  • des douleurs abdominales,
  • de la diarrhée,
  • des nausées et parfois des vomissements.
Schéma des symptômes d'une Salmonellose
Symptômes d’une salmonellose © designua – 123RF

Les symptômes sont en général relativement bénins et, dans la majorité des cas, les patients guérissent sans traitement particulier. Dans certains cas cependant, notamment chez les très jeunes enfants et les personnes âgées, la déshydratation associée peut devenir grave et engager le pronostic vital.

salmonellose
Caractéristiques de la salmonellose © ANSES

Quels sont les aliments à risque de salmonellose ?

La salmonellose est une infection toujours causée par l’ingestion de salmonelles, particulièrement la consommation d’aliments contaminées. Les principales catégories d’aliments identifiées sont les œufs et les produits à base d’œufs crus, les viandes (bovines, porcines et de volailles et les produits laitiers. De nombreux autres aliments (végétaux (graines germées par exemple), coquillages, etc.) peuvent être des véhicules de Salmonella. Elle est capable de survivre pendant une longue période (années) en milieu sec. Elle peut être retrouvée dans des produits à faible activité de l’eau (poudres de lait dont les préparations pour nourrissons, fruits secs, chocolat, céréales, épices…).

Qui sont les personnes les plus à risque ?

La salmonellose peut toucher toute la population. Toutefois, elle peut affecter plus gravement les bébés, les jeunes enfants, les femmes enceintes, les personnes âgées, les personnes qui ont des problèmes de santé ou immunodéprimées.

Comment diagnostiquer une salmonellose ?

Pour faire le diagnostic, l’indication d’un récent voyage dans des pays tropicaux ou ceux d’Afrique du Nord peut être évocatrice. On conseille de consulter de préférence le médecin traitant, un service d’urgence ou d’infectiologie.

  • Une prise de sang avec étude des marqueurs de l’infection retrouvera de façon presque toujours isolée une augmentation de la protéine C réactive (CRP). Une culture du sang, ou hémoculture, permet de retrouver le germe en cause.
  • La coproculture est la méthode la plus efficace pour diagnostiquer une salmonellose correspondant au type « gastro-entérite ».
  • Une sérologie encore effectuée sur prélèvement sanguin est également un argument notamment dans le cadre d’une salmonellose suspectée correspondant au type typhoïde ou paratyphoïde.

Les résultats de la sérologie suivant indiquent une infection récente ou ancienne :

  • Anticorps de type O : ils surviennent vers le 8ième jour de la maladie et disparaissent en 2 à 3 mois. Si le titre est >100, ils témoignent d’une infection récente.
  • Anticorps de type H : ils apparaissent vers le 10-12e jour et persistent plusieurs années. Leur taux est plus important que celui des anticorps de type O à la période d’état.

La présence d’anticorps de type O, sans anticorps de type H signe une infection récente. Un taux élevé d’anticorps O et H montre une infection en cours. Une élévation isolée des anticorps de type H signifie une salmonellose très ancienne.

Comment soigner une salmonellose ?

« Dans tous les cas, les salmonelloses nécessitent un avis médical. A fortiori, les fièvres typhoïdes et paratyphoïdes demandent une prise en charge médicale rapide » indique le Dr Claire Lewandowski, spécialisée en médecine générale.

► Une antibiothérapie systématique n’est pas recommandée contre les formes légères ou modérées chez les sujets par ailleurs en bonne santé pour éviter de sélectionner des souches résistantes. Seuls les nourrissons, les personnes âgées, les femmes enceintes et les patients immunodéprimés peuvent avoir besoin de recevoir une antibiothérapie. On administre aussi des antimicrobiens si l’infection se propage des intestins à d’autres parties de l’organisme.

► Dans les cas les plus graves, un apport d’électrolytes (pour remplacer par exemple des ions sodium, potassium et chlorure, perdus suite aux vomissements et à la diarrhée) et une réhydratation intraveineuse sont prescrites au cours d’une hospitalisation.

► Parallèlement, le patient doit être isolé pour éviter la transmission et les proches doivent être dépistés et traités si besoin. Un contrôle des cultures sanguines est nécessaire en fin de traitement pour s’assurer de la guérison. En outre, la déclaration de la maladie à l’Agence régionale de santé est obligatoire.

► Remèdes naturels : Une décoction de Feuilles de Goyavier peut être utilisée comme remède naturel dans le traitement des symptômes gastro-intestinaux, à utiliser uniquement après l’accord de son médecin. L

► La consommation de charbon actif végétal, de psyllium blond, ou de probiotiques peuvent aussi être utilises en cas de diarrhée, tout comme l’homéopathie : Arsenicum album 15 CH, Phosphorus 15 CH et Veratrum album 7 CH.

► Pour aider à rétablir le transit intestinal, il est conseillé d’éviter de consommer du lait, des légumes verts et des fruits, mais de privilégier le riz, le jambon, la viande, le poisson, les bananes, les pomme, le coing, ou les myrtilles et de boire de l’eau et des solutés de réhydratation.

Ne pas laver les œufs avant de les stocker.

Prévention, cuisson : comment éviter l’infection ?

Pour éviter d’être contaminé par la salmonelle, l’eau non traitée et les aliments douteux ne doivent pas être consommés, particulièrement dans les zones à risque. L’Institut de veille sanitaire vérifie, en France, les bonnes conditions de préparation et de conservation des aliments. Pour éviter une contamination, il est conseillé de :

  • Cuire à cœur (70°C) les aliments et en particulier les viandes de porc et de volailles, ainsi que les viandes hachées.
  • Éviter le lait cru et les produits à base de lait cru. Ne boire que du lait pasteurisé ou bouilli.
  • Éviter la glace à moins qu’elle n’ait été préparée à partir d’une eau sans risque sanitaire.
  • Lorsque la sécurité sanitaire d’une eau de boisson est sujette à caution, il faut la faire bouillir ou si cette opération est impossible, la désinfecter avec un agent désinfectant fiable à libération lente (habituellement disponible en pharmacie).
  • Se laver soigneusement et fréquemment les mains avec du savon, notamment après un contact avec des animaux d’élevage ou de compagnie ou après s’être rendu aux toilettes.
  • Se laver les mains après avoir manipulé des œufs crus, des viandes crues, des légumes non lavés.
  • Laver avec soin les fruits et les légumes, en particulier s’ils sont destinés à être consommés crus. Dans la mesure du possible, les fruits et les légumes doivent être pelés.
  • L’entretien (grattage, lavage à l’eau chaude et au détergent) des surfaces de travail et des ustensiles doit être rigoureux et s’effectuer immédiatement après chaque utilisation.
  • Nettoyer régulièrement le réfrigérateur.
  • Les contacts entre nourrissons/jeunes enfants et animaux de compagnie (chats, chiens, tortues, etc.) nécessitent une surveillance attentive. De plus, un vaccin préventif existe, qui protège contre certains de ces germes durant trois ans. Il est préconisé en perspective de voyages dans certaines zones du monde.

Comment éviter les salmonelles dans les oeufs ?

Les oeufs sont particulièrement à risque dans les cas de salmonellose. Les autorités sanitaires recommandent de :

  • Conserver les œufs toujours à la même température afin d’éviter le phénomène de condensation d’eau à leur surface.
  • Ne pas laver les œufs avant de les stocker : le lavage permet la pénétration des micro-organismes.
  • Les préparations à base d’œufs sans cuisson (mayonnaise, crèmes, mousse au chocolat, pâtisseries, etc.) devraient être consommées sans délai après leur préparation ou maintenues au froid pour être consommées dans les 24 heures.
  • Il est recommandé aux personnes âgées, aux personnes immunodéprimées, aux jeunes enfants et aux femmes enceintes de ne pas consommer d’œufs crus ou peu cuits.
  • Il est également recommandé aux personnes âgées, aux personnes immunodéprimées, aux jeunes enfants et aux femmes enceintes d’éviter les contacts avec les reptiles de compagnie.

Merci au Dr Claire Lewandowski pour sa validation médicale.

Sources : 

Complément d’informations lié au retrait-rappel de produits de la marque Kinder en raison d’une contamination à Salmonella Typhimurium. Santé Publique France. 7 avril 2022.

Epidémie de salmonellose multi-résistante. DGS Urgent, 6 avril 2022.

Salmonella. Anses. Juin 2021.


Source : JDF Santé

Ce qui ce passe dans le corps quand on arrête l'alcool

Ce qui ce passe dans le corps quand on arrête l'alcool

Les risques liés à la consommation d’alcool pour la santé au cours de la vie augmentent avec la quantité consommée. Or, plus on boit, plus la dépendance devient forte. Les effets de la dépendance sont visibles pendant la consommation mais aussi quand on arrête de boire. Que se passe-t-il dans le corps quand on arrête l’alcool ? Dans le cerveau ? Sur le poids ? Le ventre ? Le foie ? A partir de quand voit-on les premiers effets ? Réponses avec le Dr Dan Véléa, psychiatre addictologue et psychothérapeute à Paris.

Quand voit-on les premiers effets à l’arrêt de l’alcool ? 

« Une fois que les personnes arrêtent de boire, il y a des modifications au niveau de l’organisme », expose le Dr Dan Véléa, psychiatre addictologue et psychothérapeute à Paris. Elles apparaissent plus ou moins rapidement : « Ça dépend des gens, poursuit notre interlocuteur. Il faut quand même une bonne période de sevrage avant que la personne ne les voient, il faut aussi une période drastique de réduction voire d’abstinence totale pour que la peau puisse retrouver un bel aspect sans rougeurs par exemple. » La perte de poids non plus ne se fait pas d’un seul coup, mais est visible et peut être accélérée « avec un peu de sport, avec un soutien et des séances de relaxation. » Dans tous les cas « ce n’est pas une situation où on arrête de boire de l’alcool et où le lendemain on est super. » prévient l’addictologue. 

Cerveau : déprime, manque lors du sevrage de l’alcool 

Arrêter de boire de l’alcool est un « travail de longue haleine« , prévient l’addictologue. « Il peut y avoir des moments d’euphorie et de bonheur où on arrête de boire, mais il peut aussi y avoir des moments où il y a une rechute. » Pendant le sevrage, un manque peut se faire sentir. « Quand on arrête de boire de l’alcool, il y a moins de stimulation au niveau du cerveau. Il y a moins de dopamine et de sérotonine, deux molécules libérées comme des molécules de plaisir dans la dépendance à l’alcool. » Cette baisse de dopamine et de sérotonine explique que « certains patients en sevrage vont se sentir déprimés ou en manque ». Pour pallier ce manque, le médecin conseille de se tourner vers d’autres pratiques pour compenser, comme le sport ou le travail.

« Le premier bienfait que le patient remarque c’est la perte de poids. »

La santé du foie s’améliore à l’arrêt de l’alcool

La consommation d’alcool est la première cause de cirrhose du foie en France et en Europe, indique l’AFEF (Association Française pour l’étude du foie) qui recommande de ne pas boire d’alcool tous les jours et de se limiter à 3 verres quand l’occasion se présente. Environ 12.000 personnes décèdent chaque année de cirrhose du foie en France dont la moitié en raison d’une consommation excessive d’alcool. L’alcool peut aussi aggraver d’autres maladies du foie comme hépatite C. Pour voir si votre foie est atteint, une prise de sang peut être prescrite. Si nécessaire, une échographie du foie peut aussi être réalisée. 

→ Si vous n’avez pas de cirrhose et si vous arrêtez de consommer de l’alcool, le foie pourra se régénérer plus ou moins selon les cas. « Quand la cirrhose est présente, le foie ne peut pas se régénérer aussi facilement que sans cirrhose. Néanmoins, l’arrêt de l’alcool et un traitement des complications de la cirrhose peuvent, dans certains cas, permettre de mener une vie normale sans aucune autre restriction. Parfois, l’état de fonctionnement du foie est très mauvais et ne s’améliore pas malgré l’arrêt de la consommation d’alcool et on peut se poser la question de la transplantation » explique l’AFEF.

Une perte de poids, notamment de masse grasse 

« L’alcool contient beaucoup de calories et de lipides, donc automatiquement, une personne qui arrête de boire va voir sa masse graisseuse diminuer », affirme le Dr Véléa. « C’est le premier bénéfice que le patient qui arrête de boire de l’alcool va remarquer. »  De plus, les médicaments utilisés dans le cadre d’un sevrage (appelés « anti-cravings » : en français, « craving » signifie « envies compulsives ») « sont des médicaments qui jouent un rôle dans les compulsions alimentaires ». Cela signifie qu’il y a une réduction de l’envie de boire mais également une réduction de l’envie de manger. 

Un ventre qui dégonfle

A l’arrêt de l’alcool, le ventre est moins gonflé. « Un ventre gonflé est typique des buveurs de bière par exemple, ce sont des gens très minces avec des gros ventres à cause de l’alcool, de son action déshydratante sur l’organisme et du manque d’eau »  argue le spécialiste. Le manque d’eau occasionné par la consommation d’alcool cause une rétention d’eau par l’organisme ce qui fait gonfler.

Santé Publique France recommande de ne pas consommer :

  • plus de 10 verres standard par semaine,
  • et pas plus de 2 verres standard par jour,
  • tout en ayant des jours dans la semaine sans consommation d’alcool.

Une diminution de la fatigue

« Une personne qui arrête de boire retrouve de l’énergie« , constate le Dr Véléa. « Quand on arrête une pratique excessive, il y a une récupération de fatigue, on récupère du sommeil. » Pourquoi ?

→ Le nombre de calories consommées est réduit grâce à l’arrêt de l’alcool. L’organisme est moins fatigué.

→ Le patient dort davantage. Si la personne avait pour habitude de boire la nuit « tout était déréglé, perturbé, ce qui pouvait causer un manque de sommeil et des réveils nocturnes. »

L’hydratation est meilleure

« En phase de sevrage, la bonne utilisation de médicaments est conditionnée par une hydratation massive avec des boissons non-alcoolisées comme de l’eau ou des jus » explique le médecin addictologue. « Cela peut aller de 2 à 3 litres par jour pendant le sevrage et par la suite il faut maintenir une bonne hydratation. » 

« Narcissiquement parlant il y a une reconstruction qui se fait et qui est fondamentale et bénéfique »

Visage : la peau est plus belle

« Les personnes dépendantes à l’alcool ont souvent des signes visibles sur leur peau comme des rougeurs qu’on appelle couperoses. C’est un phénomène typique de vasodilatation engendré par l’alcool » déclare le Dr. Véléa. L’alcool dilate les parois des vaisseaux sanguins, ce qui crée une fragilité vasculaire et entraîne les signes de couperose. Quand la personne arrête de boire de l’alcool, sa peau va se régénérer, les rougeurs vont peu à peu disparaître, son hydratation sera meilleure. « Il faut une période drastique de réduction voire d’abstinence totale pour que la peau puisse retrouver un bel aspect sans rougeurs par exemple » précise tout de de même notre interlocuteur sans oublie de « compléter en utilisant des crèmes recommandées par des dermatologues et en faisant attention à ne pas trop s’exposer au soleil car la peau est fragilisée ».

A noter : « Si ce type de rougeur peut être un signe de dépendance à l’alcool, elle peut aussi être dû à autre chose que l’alcool. »  

Tremblements et vertiges s’arrêtent

Les tremblements peuvent être causés par le manque lors du sevrage à l’alcool. « Si ce n’était pas un alcoolisme poussé à l’extrême, les tremblements et vertiges disparaissent petit à petit » observe l’addictologue. « Quand on arrête de boire, ça se voit au niveau de la démarche, au niveau de l’attitude et la personne reprend la maîtrise de son corps. » La confiance en soi revient, l’image de soi devient meilleure… « Narcissiquement parlant il y a une reconstruction qui se fait et qui est fondamentale et bénéfique. »

Merci au Dr Dan Véléa, psychiatre addictologue et psychothérapeute à Paris. Propos recueillis en décembre 2020. Source : L’alcool, AFEF, Association Française pour l’étude du foie.


Source : JDF Santé

Veganuary en janvier : comment manger vegan pendant 1 mois ?

Veganuary en janvier : comment manger vegan pendant 1 mois ?

[Mis à jour le 4 janvier 2023 à 10h19] On connaît bien le challenge du mois sans alcool (Dry January), mais moins le mois sans viande (Veganuary). Pourtant, depuis 2014, Veganuary est une initiative qui encourage chacun d’entre nous à manger vegan pendant tout le mois de janvier puis s’ils le veulent, tout le reste de l’année. Pour rappel, un régime vegan exclut tous les produits d’origine animale comme la viande, le poisson, les œufs, le lait, le fromage, le miel… Manger vegan pendant un mois a-t-il des bienfaits pour la santé ? Au contraire, des risques ? Quelles contre-indications ? Quelles précautions respecter ? Conseils de Coline Flandrin, diététicienne libérale à Lille.

C’est quoi le Veganuary ?

Veganuary est une initiative née en Angleterre en 2014. Il s’agit d’une organisation à but non lucratif qui encourage les gens à essayer une alimentation 100 % végétale pendant tout le mois de janvier, voire au-delà, peut-on lire sur le site officiel. Le vegan ne mange pas la viande, le poisson et tous les produits dérivés des animaux (œufs, lait, fromage, miel…). Lors de l’édition 2022, plus de 620 000 personnes ont participé à ce défi et plus de 1540 nouveaux menus et produits vegan ont été lancés dans les différents pays participants. 

Que signifie le mot Veganuary ?

Veganuary est la contraction de « véganisme » et « january » (janvier en anglais). 

Quelle est la date de l’édition 2023 du Veganuary ?

Le Veganuary se déroule tout le mois de janvier, du 1er au 31 janvier 2023. 

Quels bienfaits santé à manger vegan pendant un mois ?

« Difficile de dire s’il y a des bénéfices sur la santé dès le premier mois. Mais globalement, le fait de manger végétale a un impact positif sur la santé à condition de bien respecter les apports en nutriments nécessaires au corps. Par exemple, limiter sa consommation de graisses saturées (beurre, gras de la viande…) préserve la santé cardiovasculaire, manger davantage de fibres (fruits, légumes, céréales, légumineuses…) favorise le transit et la digestion et participe aussi à la prévention des cancers digestifs« , liste notre experte.   

Quelles précautions prendre si on veut faire le Veganuary ?

L’apport en fer doit être suffisant. Le fer héminique (le mieux absorbé par l’organismeà)est contenu dans les protéines animales. Les vegan n’ont accès qu’au fer non héminique que l’on trouve dans les végétaux, moins absorbable. Il y en a dans la spiruline, les lentilles, les haricots blancs, les pois chiche, les graines de chia, les graines de sésame, le chocolat noir, les pois cassés, les céréales complètes… « Le fer des végétaux est beaucoup mieux absorbé s’il est associé à des aliments riches en vitamine C tels que les kiwis, les fruits rouges, les agrumes, les poivrons, l’épinard… L’idée est par exemple de combiner des légumineuses avec des légumes riches en vitamine C ou de terminer son repas par une orange« , préconise Coline Flandrin. 

Attention à la consommation de thé dont les tanins peuvent altérer l’assimilation du fer d’origine végétale. Il vaut mieux boire un thé (idéalement vert ou sencha, car ces thés sont antioxydants et riches en vitamine C) à distance des repas.  

L’apport en protéines doit être surveillé. Les sources végétales de protéines sont : les oléagineux (amandes, noix, noisettes, noix de cajou…), le beurre de cacahuète, les lentilles et autres légumineuses, le quinoa, les graines de lupin, les graines de courge… à associer à une céréale pour favoriser la biodisponibilité des protéines (semoule/pois chiches, riz/haricots rouges, pâtes/lentilles corail…)

► Il faut faire attention à l’apport en calcium, que l’on trouve généralement dans le lait, les fromages et les yaourts. En cas d’alimentation vegan, les bonnes sources de calcium sont les légumineuses comme les haricots rouges, les pois chiches, le soja, les haricots blancs, les lentilles, certains légumes-feuilles, les pois et le tofu. « Certains tofus ou boissons végétales sont enrichis en calcium. On peut également opter pour des eaux riches en calcium (Hépar (549 mg/L), Courmayeur (576 mg/L), Contrex (468 mg/L)). Pensez à bien regarder les étiquettes« , précise l’experte. 

Quels risques et contre-indications au Veganuary ?

« Ce type de challenge serait plutôt déconseillé à des personnes qui présentent des troubles du comportement alimentaires, que ce soit anorexie ou boulimie, car cela peut entraîner des restrictions. Les personnes qui ont des carences en fer ou des anémies, ou plus globalement qui souffrent d’une pathologie chronique, doivent également demander l’avis de leur médecin avant d’adopter une alimentation 100% végétale. Pour une personne qui a une maladie, une alimentation vegan pendant un mois peut déjà faire des dégâts« , tient à conclure notre interlocutrice. « Attention également aux personnes qui ne digèrent pas très bien le gluten, car dans le véganisme, on a tendance à consommer davantage de pain ou de pâtes et donc plus de gluten« . 

Merci à Coline Flandrin, diététicienne libérale à Lille.


Source : JDF Santé

Médicaments sans ordonnance contre la diarrhée : Tiorfan, Smecta ?

Médicaments sans ordonnance contre la diarrhée : Tiorfan, Smecta ?

Quand la diarrhée survient, un des premiers réflexes c’est la prise d’un médicament pour rapidement arrêter ce symptôme. Les autorités sanitaires françaises insistent cependant sur le fait que la prise en charge de la diarrhée aiguë repose avant tout sur des mesures hygiéno-diététiques et que si les symptômes persistent chez le nourrisson et l’enfant de moins de 2 ans le traitement de référence est l’administration de soluté de réhydratation orale (SRO). Les SRO sont des sachets de poudre à verser dans un biberon d’eau, disponibles en pharmacie sans ordonnance. Le Smecta®, médicament disponible sans ordonnance et indiqué en cas de diarrhée n’est plus recommandé chez les enfants de moins de 2 ans « en raison de la possible présence d’infime quantité de plomb, même si le traitement est de courte durée » a expliqué l’ANSM en 2021. Depuis 2019, le nifuroxazide (Ercefuryl® et ses génériques) ne doit plus être donné aux enfants et adolescents de moins de 18 ans à cause d’effets immuno-allergiques (choc anaphylactique, œdème de Quincke). Ce médicament est depuis délivré uniquement sur ordonnance.

Liste des médicaments antidiarrhéique sans ordonnance pour l’adulte (à partir de 15 ans)

Nom commercial : Diarétyl®

  • Molécule : Lopéramide Chlorhydrate
  • Indication : ralentisseurs de transit
  • Forme : gélule

Nom commercial : Diastrolib 2 mg®

  • Molécule : Lopéramide Chlorhydrate
  • Indication : ralentisseurs de transit
  • Forme : gélule

Nom commercial : Imodium®

  • Molécule : Lopéramide
  • Indication : ralentisseurs de transit
  • Forme : gélule

Depuis le 20 décembre 2022 : 

  • Lopéramide BGR Conseil 2 mg, comprimé orodispersible, boite de 12 comprimés
  • Lopéramide Arrow Conseil 2 mg, comprimé orodispersible, boite de 12 comprimés

Liste des médicaments antidiarrhéique sans ordonnance pour l’enfant

Nom commercial : Smecta® arômes orange et vanille (pour les enfants de plus de 2 ans)

  • Molécule : diosmectite
  • Indication : pansements à base d’argile 
  • Forme : en solution buvable

Nom commercial : Ultralevure® (à partir de 6 ans) – Dans la même catégorie des micro-organismes antidiarrhéiques peuvent être utilisés le Lacteol® et le Lenia®

  • Molécule : Saccharomyces boulardii
  • Indication : traitement d’appoint des diarrhées occasionnelles légères à modérées
  • Forme : poudre

Depuis le 20 décembre 2022 : 

  • Lopéramide BGR Conseil 2 mg, comprimé orodispersible, boite de 12 comprimés (chez l’enfant à partir de 15 ans)
  • Lopéramide Arrow Conseil 2 mg, comprimé orodispersible, boite de 12 comprimés (chez l’enfant à partir de 15 ans)

Le Tiorfan® est disponible uniquement sur ordonnance.

Durée d’utilisation de ces médicaments

Ces traitements ne doivent pas être pris plus de deux jours sans avis médical. Le Smecta® ne doit pas être utilisé chez les enfants de moins de 2 ans.

Précaution d’utilisation

Choisissez plutôt des médicaments ne contenant qu’une seule substance active

« Ces traitements doivent être pris en cas de diarrhée, c’est-à-dire l‘émission de plus de trois selles dans la journée, de consistance très molle à liquide par jour« , précise le Dr Monique Quillard, médecin généraliste. Le choix d’un médicament varie selon l’état de santé de chaque personne (grossesse, traitement en cours…) ainsi que des précautions propres à chaque famille de médicaments. D’une manière générale, il est recommandé de choisir plutôt des médicaments ne contenant qu’une seule substance active et, bien sûr, de respecter la dose, la fréquence de prise et la durée du traitement préconisée qui est de 2 jours dans le cas d’une diarrhée passagère de l’adulte. Ne jamais prendre un traitement de façon prolongée sans avis médical. Enfin, les ralentisseurs du transit sont contre-indiqués en cas de diarrhée hémorragique ou de fièvre élevée« , précise le Dr. Quillard.

Contre-indications

Ces médicaments ne doivent pas être utilisés en cas de :

  • Diarrhée due à des médicaments, antibiotiques par exemple
  • Diarrhée s’accompagnant d’une fièvre importante, de sang ou de mucus dans les selles

Quand consulter un médecin ?

Il faut consulter un médecin lorsque la diarrhée dure depuis plus de deux jours et qu’elle s’accompagne de fièvre et/ou de sang dans les selles. « Si elle survient chez un enfant ou une personne âgée, consultez sans tarder car elles se déshydratent très rapidement« , recommande le Dr Quillard. Par ailleurs, la prise de médicaments ne dispense pas d’une réhydratation et d’une alimentation adaptée.

Merci au Dr Monique Quillard, médecin généraliste.


Source : JDF Santé