Molécule naturelle extraite du chanvre, le cannabidiol ou « CBD » est commercialisé en France sous forme d’huile. Anti stress, anti douleur, pour améliorer le sommeil… Que se cache-t-il dans cette huile tendance que l’on trouve de plus en plus dans les rayons des pharmacies ? Y a-t-il un risque d’accoutumance ? Des contre-indications ? Découverte avec Alison, Docteure en pharmacie et co-fondatrice de Kaya.
C’est quoi l’huile de CBD ?
L’huile de CBD est une huile infusée avec du cannabidiol. « On peut utiliser toutes les huiles végétales comme l’huile de coco qui a un goût neutre ou l’huile d’olive » explique Alison. Pourquoi utiliser de l’huile ? « Parce que le CBD est lipophile, c’est-à-dire qu’il se mélange avec l’huile et pas avec l’eau. L’huile ici joue le rôle de vecteur. » Le pourcentage de CBD peut varier d’une huile de CBD à l’autre.
De quelle plante est-elle extraite ?
Le cannabidiol présent dans l’huile de CBD est extrait de la plante de chanvre qui appartient au genre botanique « cannabis« . Cette variété de chanvre contient moins de 0.3% de THC et est légale en France. « Il faut distinguer les plants de cannabis ou « marijuana » des plants de chanvre, ce n’est pas la même plante, insiste la pharmacienne. C’est un peu comme les tomates, vous avez la tomate cerise et la cœur de bœuf qui sont issues de deux plantes différentes mais qui appartiennent à la famille des tomates. » C’est dans les parties supérieures de la plante qu’est extraitle CBD. « On peut choisir de mettre cet extrait dans une huile, un bonbon… » poursuit notre interlocutrice.
Quels sont ses effets ?
« Le CBD a deux effets : apaisant au niveau du système nerveux, il calme, lutte contre le stress, et un second effet anti-inflammatoire. Il peut ainsi s’utiliser en cas de douleur » répond Alison. Pour rappel, selon l’arrêté validé par la Commission européenne en juillet 2021 et les autorités françaises de fait, les produits contenant du CBD ne peuvent, sous peine de sanctions pénales, revendiquer des allégations thérapeutiques, à moins qu’ils n’aient été autorisés comme médicament par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) ou l’Agence Nationale du Médicament Vétérinaire (ANMV) ou bien par la Commission européenne sur la base d’un dossier de demande d’autorisation de mise sur le marché, évalué selon des critères scientifiques de qualité, sécurité et efficacité.
Comment utiliser l’huile de CBD ?
On peut prendre de l’huile de CBD pour réduire le stress, l’anxiété ou mieux dormir. « Il s’absorbe très bien au niveau de la muqueuse orale. Concrètement, vous utilisez la pipette pour aspirer la quantité d’huile et vous la mettez sous la langue. C’est plus efficace et rapide d’action. » Pour la dose, « cela dépend des personnes, on n’est pas tous réceptif de la même façon ». Une posologie est indiquée sur les emballages. Il est conseillé de la respecter. Il existe des formules pures 100% CBD ou associées avec d’autres plantes.
Peut-on en trouver en pharmacie sans ordonnance ?
L’huile de CBD est disponible en pharmacie, parapharmacie et dans certaines grandes surfaces, en vente libre sans ordonnance.
Quelles sont les contre-indications ?
« L’huile de CBD est déconseillée aux moins de 18 ans, chez la femme enceinte et allaitante. Avant de tester, il faut demander l’avis de son médecin ou pharmacien. C’est une molécule naturelle mais qui a de vrais effets » souligne la pharmacienne. Contenant moins de 0.2% de THC, le CBD vendu en France ne peut (a priori) pas entraîner de dépendance et d’accoutumance et n’est pas considéré comme une drogue.
Merci à Alison, Docteure en pharmacie et co-fondatrice de Kaya.
Commercialisé sous forme d’huile en goutte, d’e-liquide, de fleurs ou de feuilles brutes, le CBD (CannaBiDiol) peut théoriquement se fumer. C’est du moins sous cette forme que certains acheteurs ont envie de le tester. L’avantage ? Pouvoir disposer de ses effets relaxants sans devenir dépendant puisqu’il est censé contenir moins de 0.3% de THC. Mais qu’en est-il vraiment ? Peut-il y avoir des risquesà fumer du CBD ? Lesquels ? Peut-on être positif à un test salivaire de dépistage du cannabis après avoir fumé du CBD ? Conseils et recommandations avec le Dr Patrick Daimé, médecin généraliste et Vice-Président de l’association Addictions France.
Est-ce légal de fumer du CBD en France ?
« Le CBD n’étant pas classé comme stupéfiant, il répond au principe européen de libre circulation des marchandises, la règlementation française ne peut donc pas être restrictive et l’interdire » rappelle le Dr Daimé. On le trouve légalement vendu sous la forme d’e-liquide ou d’huile que certains acheteurs fument. La vente de fleurs et de feuilles de CBD en forme brutes avait été interdite par l’arrêté du 30 décembre 2021 du gouvernement français mais le Conseil d’Etat a suspendu cet arrêté. La vente de fleurs et de feuilles de CBD est à nouveau autorisée à compter de cette date. Le gouvernement avait pris la décision d’interdire la vente de fleurs pour des « motifs de santé » et« par des motifs d’ordre public, dans la mesure où, pour préserver la capacité opérationnelle des forces de sécurité intérieure de lutter contre les stupéfiants, celles-ci doivent pouvoir discriminer simplement les produits, afin de déterminer s’ils relèvent ou non de la politique pénale de lutte contre les stupéfiants ». De plus, le gouvernement français a reconnu en décembre 2022 que « la consommation par la voie fumée de fleurs et de feuilles brutes présente des risques sanitaires avérés. En particulier, la combustion des substances organiques génère des éléments cancérigènes. C’est pourquoi l’arrêté du 30 décembre 2021 prévoyait une interdiction de commercialisation de ces produits ». Pour le Conseil d’Etat « il n’apparaît pas que les fleurs et feuilles de cannabis sativa L. dont la teneur en THC est inférieure à 0,3 % présenteraient un degré de nocivité pour la santé » et « il n’est pas démontré qu’il serait impossible de contrôler cette teneur pour les fleurs et les feuilles ».
Comment fumer du CBD, avec du tabac ?
« Potentiellement on peut fumer du CBD en mettant quelques gouttes d’huile de CBD dans son tabac ou en prenant du e-liquide que l’on met dans sa vapoteuse« répond notre interlocuteur. On peut également fumer les fleurs et les feuilles brutes de CBD en les mélangeant à du tabac.
Est-ce légal de vapoter du CBD ?
Les liquides de vapotage contenant du CBD produit de façon chimique ou obtenu par extraction des fleurs et feuilles de la plante de chanvre sont autorisés en France, sous réserve qu’importateurs et vendeurs se soient assurés que leurs fournisseurs se sont conformés aux obligations de déclaration au titre de la réglementation européenne (REACH). La teneur en THC de ces produits ne doit pas être supérieure à 0,3%.
Quels sont les effets quand on fume du CBD ?
« Le CBD a un petit effet anxiolytique » répond le Dr Daimé. Des études scientifiques ont montré qu’il agissait au niveau du cerveau sur les récepteurs à la dopamine et à la sérotonine en faisant ainsi un produit psychoactif à part entière. Sa consommation peut donc avoir des effets psychoactifs, de sédation et de somnolence. Dépourvu de THC ou en contenant moins de 0.3%, le CBD a une faible toxicité et un« assez faible risque addictif » poursuit notre interlocuteur.
« Quoiqu’on fume, on inhale de la fumée donc des produits de combustion à risque de cancer »
Est-ce dangereux de fumer du CBD ?
Fumer du CBD est dangereux, non pas à cause du CBD (si le taux en THC est bien inférieur aux recommandations légales) en tant que tel mais de la fumée.« Quoiqu’on fume, on inhale de la fumée donc des produits de combustion associés à des risques cardiovasculaires et de cancer, prévient d’emblée notre interlocuteur. On peut même avoir plus de danger à fumer du CBD que du tabac parce qu’on fume ce produit en recherchant un effet psychotrope. Même s’il n’en a pas ou très peu, on va avoir une inspiration plus longue et intense donc une combustion aussi plus intense. La fumée est plus chaude comme on augmente la température de combustion ce qui augmente sa toxicité pour le poumon. Restons donc prudent en matière de consommation de CBD, surtout ne le fumons pas, et ne nous laissons pas piéger par le marketing effréné que pratiquent actuellement les boutiques revendeuses de cette substance. » Le gouvernement français a confirmé que « la combustion des substances organiques (quand on fume les fleurs ou les feuilles brutes de CBD) génère des éléments cancérigènes ».
Peut-on être positif au test salivaire ou urinaire ?
En France, les forces de l’ordre, police et gendarmerie, disposent de tests salivaires et urinaires pour dépister l’usage de stupéfiants appartenant à la famille des cannabiniques dont le cannabis. Comme le précise l’arrêté du 13 décembre 2016, les tests salivaires sont positifs à partir de 15 ng de THC (9-tétrahydrocannabinol) par millilitre de salive. Les tests urinaires le sont à partir de 50 ng de 9 THCCOOH (acide carboxylique du tétrahydrocannabinol) par millilitre d’urine. Les traces de THC éventuellement présentes dans les produits contenant du CBD peuvent passer dans le sang ou la salive de leurs consommateurs. L‘infraction de conduite après avoir fait usage de stupéfiants peut être constatée. « Comme on ne sait pas toujours d’où vient le produit vendu, il peut être moins pur qu’on le pensait, rappelle notre interlocuteur. Si on est contrôlé positif, soit on a consommé du cannabis et on ne le dit pas soit on a pris sans le savoir du CBD qui avait une teneur en THC supérieure au taux autorisé », prévient le Dr Daimé. Le risque d’une suspension du permis de conduire est donc possible.
Fumer du CBD peut-il aider à arrêter le cannabis ?
« C’est un point clé, convient notre interlocuteur. Le CBD n’a pas ou très peu de THC donc il n’a pas d’effet psychotrope addictif. Dans les premiers jours d’une tentative de sevrage au cannabis, utiliser du CBD pour favoriser la diminution de la consommation de cannabis peut aider d’autant qu’on sait que le CBD a un effet antagoniste du cannabis c’est-à-dire qu’il diminue l’effet psychotrope du cannabis et a donc un rôle protecteur. Dans cette situation le CBD a un intérêt en réduction des risques. Mais la personne qui recherchait les effets psychotropes en fumant du cannabis ne se contentera pas longtemps du CBD » estime-t-il.
Est-ce dangereux de fumer du CBD enceinte ?
L’usage du CBD est contre-indiqué aux femmes enceintes et allaitantes (le CBD passe dans le lait maternel). « On n’a pas d’études précises pour savoir les effets du CBD dans ces situations donc par mesure de précaution on leur contre-indique l’usage de ces produits » explique le Dr Daimé. Une femme enceinte qui fume du CBD encourt les mêmes risques que si elle fume du tabac puisque le danger réside dans la combustion des produits.
Merci au Dr Patrick Daimé, médecin généraliste et Vice-Président de l’association Addictions France.
Sources :
Décision du Conseil d’État du 29 décembre 2022. MILDECA.
CBD : le nouvel arrêté est paru – Gouvernement-31 décembre 2021
La Cour de cassation légalise le cannabidiol et les fleurs de chanvre. 7 juillet 2021. Dalloz.
En fleurs, infusion, huile, goutte… On peut acheter du CBD légalement en France dans des magasins dédiés à sa vente (« CBD Shop »). Le 29 décembre 2022, le Conseil d’État a d’ailleurs annulé l’arrêté du 30 décembre 2021 interdisant de vendre des fleurs et feuilles de cannabis ayant un taux de THC inférieur à 0,3 % estimant que « le CBD (cannabidiol) n’a pas d’effet psychotrope et ne provoque pas de dépendance, (il) ne peut être considéré comme un produit stupéfiant ». Mais quels sont ses effets ? Quelles différences avec le cannabis interdit dans l’hexagone ? Quels effets psychoactifs ? Contre le stress, l’anxiété ? Tout savoir.
On parle de CBD pour désigner le CannaBiDiol, une substance active présente dans la plante de chanvre (comme le THC), principalement au niveau de la fleur et des feuilles adjacentes.
Le CBD est une des principales substances actives de type cannabinoïde de la plante de chanvre (Cannabis Sativa), au même titre que le THC (delta9-tétrahydrocannabinol). On la trouve principalement au niveau de la fleur et des feuilles adjacentes. Le CBD vendu en France est extrait d’une variété de cannabis spécifique autorisé pour sa culture car il contient moins de 0.3% de THC et n’est donc pas considéré comme un stupéfiant. « Le CBD reste tout de même une substance à effet psychoactif, qui peut avoir des interactions avec d’autres molécules, notamment des médicaments », estime la MILDECA.
Oui. Une décision de la Cour de justice européenne en novembre 2020 a reconnu que le cannabidiol n’était pas un stupéfiant accélérant son développement en Europe. Le gouvernement français avait cependant souhaité interdire la vente de fleurs et de feuilles brutes de CBD en décembre 2021 car « la consommation par la voie fumée de fleurs et de feuilles brutes présente des risques sanitaires avérés ». Une décision que le Conseil d’Etat a annulé en janvier puis en décembre 2022, retenant « qu’il n’est pas établi que la consommation des fleurs et feuilles de ces variétés de cannabis avec un faible taux de THC comporterait des risques pour la santé publique ». Le Code de la santé publique (article R. 5132-86) interdit la production, la commercialisation, la détention, l’achat ou la consommation de cannabis (plante, résine et produits dérivés). Mais il prévoit aussi que « la culture, l’importation, l’exportation et l’utilisation industrielle et commerciale de variétés de cannabis dépourvues de propriétés stupéfiantes » peuvent être autorisées.Le CBD est légal en France sous certaines conditions rappelées par le gouvernement:
Les produits issus du chanvre mis sur le marché doivent avoir une teneur en THC qui n’est pas supérieure à 0,3%. A défaut, ils relèvent de la politique pénale de lutte contre les stupéfiants.
Les liquides de vapotage contenant du CBD produit de façon chimique ou obtenu par extraction des fleurs et feuilles de la plante de chanvre sont autorisés, sous réserve qu’importateurs et vendeurs se soient assurés que leurs fournisseurs se sont conformés aux obligations de déclaration au titre de la réglementation européenne (REACH).
Les produits contenant du CBD ne peuvent, sous peine de sanctions pénales, revendiquer des allégations thérapeutiques, à moins qu’ils n’aient été autorisés comme médicament à usage humain ou vétérinaire.
Pour les produits cosmétiques, à ce jour, seul le CBD pur, sous forme d’isolat, y est autorisé.
Les publicités en faveur de produits contenant du CBD ne doivent pas entretenir de confusion ou faire l’amalgame avec une consommation de cannabis à usage dit récréatif et faire ainsi la promotion du cannabis.
« Les connaissances scientifiques relatives au CBD nous apportent la preuve chaque jour que le CBD est une substance qui n’est pas inerte pharmacologiquement »
Selon l’arrêté du 30 décembre 2021, les produits à base de CBD doivent avoir une teneur en THC qui n’est pas supérieure à 0,3%. A défaut, ils relèvent de la politique pénale de lutte contre les stupéfiants. Avant cette date, le taux maximal était de 0.2%.
Les études en recherche fondamentale sur le CBD ont montré qu’il avait des propriétés anxiolytiques, anti-inflammatoires, anti-convulsivantes, neuroprotectrices et antalgiques. « Le cannabidiol (CBD) à faibles doses a des effets bien-être : il détend, apaise, réduit le stress, facilite le sommeil et peut aider à mieux supporter les douleurs grâce à son léger effet anti-inflammatoire » informe le Dr Pascal Douek. On le trouve ainsi dans des produits dits « de bien-être » mais « on est davantage ici dans une stratégie économique que dans une réelle stratégie autour de la santé même si cela se raccroche parfois à des allégations thérapeutiques mais sans aucun fondement démontré » nous a expliqué le Pr Nicolas Authier, médecin psychiatre, spécialisé en pharmacologie et addictologie, Chef de service de Pharmacologie médicale et du Centre d’Evaluation et de Traitement de la Douleur du CHU de Clermont-Ferrand. Les produits contenant du CBD ne peuvent, sous peine de sanctions pénales, revendiquer des allégations thérapeutiques, à moins qu’ils n’aient été autorisés comme médicament. « Les connaissances scientifiques relatives au CBD nous apportent la preuve chaque jour que le CBD est une substance qui n’est pas inerte pharmacologiquement,souligne cependant le Pr Joelle Micallef, professeur de pharmacologie, dans un article pour la MILDECA. Si le CBD n’agit pas ou très peu sur les récepteurs cannabinoïdes (ceux où se fixe le THC), il agit au niveau du cerveau notamment sur les récepteurs à la dopamine et à la sérotonine en faisant ainsi un produit psychoactif à part entière. Sa consommation peut donc avoir des effets psychoactifs, de sédation et de somnolence. »Par ailleurs,chez l’homme, des interactions entre le CBD et des médicaments de type antiépileptiques, anticoagulants, immunosuppresseurs ou de la méthadone, ont été mises en évidence.
Le CBD vendu en France est a priori moins fort que le cannabis (illégal en France) puisqu’il est extrait d’une variété de chanvre qui, pour être cultivée en France, doit contenir moins de 0, 3% de THC. Cette variété de chanvre est appelée « chanvre textile », « chanvre industriel » ou « chanvre cultivé » et est autorisée pour la culture en France. Il existe d’autres variétés de chanvre plus fortement dosées en THC (comme le chanvre indien) qui sont interdites dans l’Hexagone. Le CBD n’est donc pas un stupéfiant contrairement au cannabis mais il a quand même des effets psychoactifs. « Si le CBD n’agit pas ou très peu sur les récepteurs cannabinoïdes (ceux où se fixe le THC), il agit au niveau du cerveau notamment sur les récepteurs à la dopamine et à la sérotonine en faisant ainsi un produit psychoactif à part entière. Sa consommation peut donc avoir des effets psychoactifs, de sédation et de somnolence« rappelle le Pr Joelle Micallef, professeur de pharmacologie, pour la MILDECA.
Outre une teneur en THC plus importante dans les fleurs et les feuilles brutes qui les rapproche des stupéfiants, les risques liés à la voie fumée du CBD sont « établis » confirme la MILDECA en décembre 2021. « En particulier, de nombreux éléments cancérigènes proviennent de la combustion des substances organiques. » Des incertitudes sur les effets pour la santé de la consommation de produits à base de CBD persistent à date mais des études scientifiques ont montré que le CBD agissait au niveau du cerveau sur les récepteurs à la dopamine et à la sérotonine en faisant ainsi un produit psychoactif à part entière. Sa consommation peut donc avoir des effets psychoactifs, de sédation et de somnolence. Chez l’homme,des interactions entre le CBD et des médicaments de type anti-épileptiques, anticoagulants, ou immunosuppresseurs ont été mises en évidence. De ce fait, des traitements médicamenteux, notamment pour certaines pathologies, pourraient être impactés à cause des interactions méconnues avec le CBD.
« Le CBD vendu dans les boutiques n’a pas de propriétés médicales » précise bien le Dr Pascal Douek. « Il peut être utilisé pour se détendre, s’apaiser, être moins stressé(e), en cas de problème de sommeil, pour supporter un peu mieux des douleurs« explique-t-il.
A ce jour, un seul produit contenant uniquement du CBD (médicament Epidyolex®) est disponible sur le marché français, son Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) lui conférant une indication médicale en association au clobazam dans le traitement des crises d’épilepsie associées au syndrome de Lennox-Gastaut ou au syndrome de Dravet, chez les patients de 2 ans et plus. Le CBD peut également être prescrit en France par des médecins dans le cadre de l’expérimentation du cannabis médical initiée en mars 2021. Elle porte sur 3000 patients sélectionnés et suivis pendant au moins 6 mois.
Les 5 indications thérapeutiques retenues par le comité scientifique de l’ANSM pour expérimenter l’usage de cannabis à des fins médicales sont les suivantes :
douleurs neuropathiques réfractaires aux thérapies accessibles (médicamenteuses ou non) ;
certaines formes d’épilepsie sévères et pharmaco-résistantes ;
certains symptômes rebelles en oncologie liés au cancer ou à ses traitements ;
situations palliatives ;
spasticité douloureuse de la sclérose en plaques ou des autres pathologies du système nerveux central.
Huile CBD et e-liquides CBD : les liquides de vapotage contenant du CBD produit de façon chimique ou obtenu par extraction des fleurs et feuilles de la plante de chanvre sont autorisés mais la teneur en THC de ces produits ne doit pas être supérieure à 0,3%
Fleurs de CBD : la vente aux consommateurs de fleurs ou de feuilles brutes sous toutes leurs formes, seules ou en mélange avec d’autres ingrédients est autorisée.
Aliment à base de CBD : Concernant les produits alimentaires à base de CBD, seules les graines et les fibres de chanvre ainsi que les produits dérivés sont autorisés en tant que denrées alimentaires (y compris les compléments alimentaires), aliments pour animaux ou en tant qu’ingrédients de ces produits. Le CBD étant considéré comme un nouvel aliment, celui-ci et les denrées alimentaires en contenant ne peuvent être commercialisés sans évaluation préalable et autorisation par l’autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).
Cosmétiques à base de CBD : le CBD pur peut être autorisé comme ingrédient dans les produits cosmétiques, ainsi que les dérivés du cannabis, uniquement sous forme d’isolat.
« Il n’y pas de contre-indication pour le CBD bien-être mis à part l’allergie aux additifs qui peuvent être ajoutés dans les produits » informe le Dr Pascal Douek. Le Dr Douek vous recommande « d’acheter du CBD dans des structures qui ont les moyens de contrôler les produits et de s’assurer que ceux-ci ne contiennent pas d’additifs ou en contiennent le moins possible. » Quelques précautions s’imposent néanmoins :
Le CBD peut interagir avec certains médicaments de type antiépileptiques, anticoagulants, immunosuppresseurs ou de la méthadone.
Les traces de THC éventuellement présentes dans les produits contenant du CBD peuvent passer dans le sang ou la salive de leurs consommateurs. L’infraction de conduite après avoir fait usage de stupéfiants peut être constatée lors d’un contrôle au volant.
« Le cannabidiol à faibles doses n’a pas ou peu d’effets secondaires (légers troubles digestifs, bouche sèche, …) » indique le médecin. Sa consommation peut néanmoins avoir des effets de sédation et de somnolence. « A fortes doses, chez l’enfant épileptique le CBD peut entraîner des diarrhées, vomissements, somnolences et des troubles hépatiques. »
Merci au Dr Pascal Douek, médecin expert du cannabis médical*Auteur de Le cannabis médical, une nouvelle chance Pourquoi, pour qui, comment ? Editions Solar, 2020.
Sources :
Décision du Conseil d’État du 29 décembre 2022. MILDECA.
CBD : le nouvel arrêté est paru. MILDECA. 31 décembre 2021.
L’indispensable sur le CBD, MILDECA, décembre 2021.
Les punaises de lit sont un véritable enfer pour celles et ceux qui en sont victimes. Chaque année, environ 7% des Français seraient touchés par une invasion de ces petits parasites, rapporte l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES). « Leur présence ne traduit pas un manque de propreté, et tout le monde peut être victime d’une infestation à son domicile« , tient à rappeler l’autorité sanitaire. Pour s’en débarrasser rapidement, utiliser des produits chimiques est tentant. Pour autant, ces derniers sont dangereux et peuvent être responsables d’intoxications. Ils sont à utiliser qu’en dernier recours ! Les Centres antipoison enregistrent de plus en plus de cas d’intoxications, notamment des intoxications graves et un décès, causées par les produits chimiques utilisés pour lutter contre ces parasites. Certains de ses produits contiennent d’ailleurs des substances interdites en France. Quels sont les symptômes d’alerte ? Pour quelles méthodes opter si on veut lutter contre les punaises de lit ?
Liste d’exemples : quels sont les produits chimiques pour punaises ?
Selon le rapport de toxicovigilance des produits biocides, les produits responsables des intoxications recensées par les Centres antipoison étaient majoritairement des insecticides de la famille des pyrèthres ou des pyréthrinoïdes (dans 53.5% des cas). Une utilisation massive (manifestation supérieure aux recommandations d’utilisation) ou répétée était rapportée dans 10.8% des cas. Dans 4.2% des cas, l’insecticide utilisé contenait une substance interdite pour cet usage comme : le dichlorvos, le malathion, le phosphure d’aluminium, la roténone. Répulsif, spray insecticide, fumigène… Il existe sur le marché des produits chimiques conçus pour lutter contre les punaises de lit. Attention car la plupart sont réservés à un usage professionnel (ce n’est pas forcément le cas de tous les produits listés ci-dessous). Par exemple, il y a :
Anti punaises de lit Insecticide concentré Teskad®
Anti punaises de lit insecticide à pulvériser Mythic® (réservé aux professionnels)
Anti punaises de lit Insecticide à Diluer Aurodil Super Pb® (réservé aux professionnels)
Fumigateur anti-punaises de lit professionnel Excellium® (réservé aux professionnels)
Préférez les produits naturels sans substance active ou biocides (certifiés en France) tels que :
Fumigène anti punaise de lit Armosa® (origine naturelle : pyrèthre végétal)
Spray Terre de Diatomée Biocinov® (origine naturelle : terre de Diatomée)
Quels sont les symptômes évocateurs d’une intoxication aux produits contre les punaises ?
Les principaux symptômes d’une intoxication aux produits chimiques contre les punaises de lit sont :
Une gêne respiratoire
De la toux
Une douleur ou irritation oropharyngée
Des démangeaisons
Des maux de tête
Des vertiges
Quelles sont les méthodes naturelles pour se débarrasser des punaises de lit ?
Pour se débarrasser des punaises de lit, et avant de recourir aux insecticides, le Ministère de la santé recommande de privilégier les pratiques suivantes :
► A l’aide d’un aspirateur, aspirer méticuleusement toutes les surfaces pour capturer les œufs et les parasites. Nettoyer ensuite le conduit d’aspirateur, emballer le sac dans un sac plastique et le jeter dans une poubelle extérieure pour éviter de contaminer d’autres lieux
► Laver en machine les vêtements et le linge de maison à plus de 55°C
► En l’absence de machine à laver, mettre les vêtements au congélateur à – 17°C pendant au moins 72 heures (3 jours)
► Nettoyer les recoins ou tissus d’ameublement avec un appareil à vapeur sèche à haute température (au moins 120°C), (disponible en location), qui détruit tous les stades de punaises de lits.
Comment bien utiliser les produits contre les punaises de lit ?
En cas d’échec des méthodes préalablement citées, il est recommandé de contacter un spécialiste de la lutte antiparasitaire plutôt que d’appliquer soi-même les produits insecticides. Dans tous les cas, après l’application des produits, il est essentiel de respecter le délai de réentrée indiqué, c’est-à-dire le délai à partir duquel on peut revenir dans le lieu traité. Cela permet d’éviter tout risque d’intoxication, conclut l’Anses. Aussi, il est fortement déconseillé de pulvériser des produits chimiques sur les matelas.
Sources :Punaises de lit : utiliser les produits chimiques en dernier recours / Centres Antipoison
Les troubles du spectre de l’autisme font partie des troubles envahissants du développement ou TED, affirme la Haute autorité de Santé. En France, une personne sur 150 serait concernée parles troubles du spectre de l’autisme (TSA), selon les résultats de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et le Secrétariat d’État auprès du Premier ministre chargé des Personnes handicapées. Qu’appelle-t-on vraiment l’autisme ? Quels sont les signes de ce trouble neurodéveloppemental et comment le détecter ? Quelle est la scolarisation la plus adaptée ? Et si non, quelles structures peuvent l’accueillir ? Vers qui se diriger et où trouver de l’aide ? Tout ce qu’il faut savoir pour comprendre l’autisme et apprendre à vivre avec.
Définition : c’est quoi un trouble du spectre de l’autisme (TSA) ?
L’autisme ou le « trouble du spectre de l’autisme » n’est pas une déficience intellectuelle et encore moins une maladie, il s’agit d’un trouble neuro-développemental ou trouble envahissant du développement (TED) qui interfère autant sur les aptitudes sensorielles que motrices. La personne autiste peut souffrir de problèmes dans sa communication, dans ses interactions sociales et peut présenter des centres d’intérêt restreints et des comportements stéréotypés. Autrement dit, l’autiste a un cerveau qui fonctionne différemment. Pour mieux comprendre cette différence, comparons le cerveau humain à une boîte de vitesse : « les personnes neurotypiques – qui ne présentent pas de troubles autistiques – gèrent une boîte de vitesse automatique, ce qui signifie qu’elles n’ont pas d’efforts à faire pour entrer l’information sociale. Alors que les autistes gèrent une boîte de vitesse manuelle : ils traitent une information à la fois, de manière consciente et à l’aide d’une gymnastique cognitive« , illustre Brigitte Harrisson, co-fondatrice du Centre d’expertise en autisme SACCADE.
Y a-t-il une différence entre un TSA et un TED ?
Non. Le spectre du trouble de l’autisme (TSA) fait partie des troubles envahissants du développement (TED). Dans l’état des connaissances publié par la HAS en 2010, les TED sont définis comme un groupe hétérogène de troubles (dont fait partie le trouble du spectre de l’autisme donc) qui se caractérisent tous par des altérations qualitatives des interactions sociales réciproques et des modalités de communication et de langage, ainsi que par un répertoire d’intérêts et d’activités restreint, stéréotypé et répétitif.
Quels sont les signes ou « symptômes » de l’autisme ?
L’autisme se caractérise par un développement altéré dans principalement trois domaines : les interactions sociales, la communication et le comportement, qui est souvent restreint, répétitif et stéréotypé. Un enfant autiste aura ainsi : des difficultés à reconnaître les émotions et à les gérer, une tendance aux comportements répétés et stéréotypés (il pourra vouloir se brosser les dents plusieurs fois d’affilée ou se resservir un verre de jus d’orange 4 ou 5 fois de suite), un besoin de routine ou encore des difficultés d’adaptation aux changements ou aux imprévus. Ses perceptions sensorielles sont, quant à elles, souvent exacerbées : il peut être hypersensible ou au contraire hyposensible aux bruits, aux odeurs, ou à une trop forte lumière… Ses gestes peuvent être maladroits, peu précis, il peut adopter une posture particulière, des expressions du visage peu vivantes, des tics moteurs ou des petites manies. L’autiste a du mal à regarder dans les yeux, peut difficilement lire les expressions du visage de son interlocuteur et percevoir les règles de la vie en société. Et selon son degré de handicap, l’autiste peut se sentir très mal à l’aise en groupe. Par ailleurs, l’autisme interfère sur la communication : la personne autiste peut avoir une façon de parler qui apparaît comme « désorganisée » et « incohérente », éprouver des difficultés à comprendre les notions abstraites et peut répéter un mot ou une phrase de manière stéréotypée comme un écho (c’est ce qu’on appelle « l’écholalie »). Enfin, l’enfant souffrant d’autisme peut avoir des troubles du sommeil ou de l’alimentation, être pris de colères, faire des crises d’angoisse ou avoir des attitudes agressives, particulièrement envers lui-même.
L’autisme ou le « trouble du spectre de l’autisme » n’est pas une déficience intellectuelle et encore moins une maladie.
Connaît-on la cause de l’autisme ?
Il n’y aurait pas qu’une cause mais plusieurs causes au développement d’un autisme. « Les dernières recherches suggèrent que le trouble du spectre de l’autisme – TSA se développe à partir d’une combinaison de facteurs génétiques et non génétiques ou environnementaux« , indique le site Spectre de l’Autisme. Trois pistes semblent émerger :
La piste génétique (il se pourrait que des marqueurs génétiques augmenteraient le risque de développer un autisme)
La piste environnementale (l’exposition à certaines molécules, in utero et pendant les premiers moments de la vie, pourrait influencer le développement du cerveau)
La piste neurobiologique (les personnes autistes présenteraient un excédent de synapses dans le cerveau qui est dû à un ralentissement d’un processus normal d’élimination au cours du développement)
Ces causes font l’objet de nombreuses études mais aucune n’a été prouvé de manière sure.
Quel test pour diagnostiquer l’autisme ?
Malgré les troubles manifestes de la communication, du comportement et des relations sociales, l’autisme n’est pas toujours facile à détecter, surtout si l’enfant est très jeune. Or, si l’enfant présente des petits signes d’atypicité (difficultés à sourire, absence de babillage, de pointage à distance ou d’autres gestes sociaux pour communiquer, difficultés langagières : toutes ces informations sont répertoriées sur le carnet de santé), il convient de consulter le médecin traitant ou le médecin de protection maternelle et infantile (PMI) qui pourront vous diriger si nécessaire vers le Centre de Ressources Autisme (CRA) le plus proche de chez vous. Dans ces centres, des spécialistes de l’autisme capables de diagnostiquer ce trouble neuro-développemental sauront vous orienter selon le profil et le niveau de sévérité de votre enfant. Lors de cette consultation, un examen clinique approfondi du développement de l’enfant sera réalisé, en cas de signes d’alerte détectés par tout professionnel, ou une inquiétude de la part des parents. Mais sachez que dès les premières suspicions ou inquiétudes, il est important d’aller en parler à un médecin : car plus le diagnostic est réalisé précocement, plus la prise en charge permettra de développer les capacités de communication et les interactions avec autrui.
Comment dépister l’autisme à la crèche ou à l’école ?
Publiées en 2005 et actualisées en 2018, les recommandations de la Haute Autorité de Santé et de la Fédération française de psychiatrie ont pour but « d’optimiser le repérage des enfants et adolescents à risque de développer un TSA ou présentant des signes de TSA ou de développement inhabituel« . Un suivi régulier par le médecin référent de l’enfant (médecin généraliste, pédiatre ou médecin de PMI) jusqu’aux 6 ans de l’enfant est donc préconisé. « Tout professionnel de la petite enfance et de l’enfance (professionnels de santé, professionnels du secteur de la petite enfance, enseignants, ou psychologues…) doit porter une attention particulière au développement de la communication sociale chez tous les enfants, tout au long de leur développement, avec une vigilance accrue lors de l’entrée en collectivité préscolaire et lors de l’entrée à l’école« , précise la HAS dans son rapport.
Quelle est la prise en charge de l’autisme ?
S’il existe aujourd’hui de nombreuses méthodes de prise en charge des symptômes de l’autisme, les personnes atteintes de ce trouble neuro-développemental ne peuvent, à ce jour, pas être guéries. En somme, aucun traitement s’appuyant sur des fondements scientifiques n’a été trouvé. Toutefois, avec un dépistage précoce, une prise en charge, une scolarisation et des rééducations (visuelle, auditive, psychomotrice…) adaptées, les symptômes inhérents à l’autisme peuvent être atténués, jusqu’à parfois, quasiment disparaître. Et certains enfants autistes peuvent devenir, à l’âge adulte, des personnes « neurotypiques ». Mais, comment trouver la méthode psycho-éducative la plus adaptée à son enfant ? Comment participer à son épanouissement tout en respectant ses centres d’intérêt ? Où trouver les (bonnes) informations ?
► Si le risque de TSA est confirmé lors d’une consultation spécialisée dans les troubles du neuro-développement, l’équipe de professionnels spécifiquement formée aux troubles du spectre de l’autisme vous dirigera vers un ORL pour effectuer un examen de l’audition, puis vers un ophtalmologue (ou un orthoptiste) pour un examen de la vision. Il pourra également prescrire à votre enfant un bilan orthophonique de la communication et du langage oral voire un bilan du développement moteur chez un psychomotricien, un masseur-kinésithérapeute ou un ergothérapeute, si des difficultés de fonctionnement dans la motricité globale ou fine sont observées. Le médecin va également lui proposer une orientation (où une réorientation si l’enfant est déjà scolarisé dans le cursus scolaire ordinaire). Dans le cas où l’enfant est déjà à la crèche ou dans un établissement d’accueil du jeune enfant, le médecin va demander une observation accrue par les puéricultures et/ou les éducateurs de l’enfant et assurer un suivi. Si les parents n’acceptent pas immédiatement de s’engager dans une prise en charge, ils peuvent avoir recours à une « approche graduée » consistant en un suivi de leur médecin généraliste accompagné de bilans effectués par de professionnels paramédicaux libéraux. Le but ? Faciliter une acceptation progressive par les parents, notamment si les signes de l’autisme persistent ou s’accentuent au cours du développement.
► Si le risque de TSA n’est pas confirmé par le médecin de 1ère ligne et si les parents sont toujours inquiets, il est recommandé d’effectuer un deuxième examen approfondi par un autre médecin généraliste. Le médecin ayant procédé au premier examen doit alors donner par écrit ses observations pour faciliter l’accès à un deuxième examen. Dans tous les cas, le développement de l’enfant doit être surveillé par un suivi médical habituel jusqu’à l’âge de 6 ans.
Quelles sont les méthodes de prise en charge à l’école ?
Pour prendre en charge l’autisme au quotidien et intervenir intensivement sur les symptômes associés, afin d’aider l’enfant à progresser et à acquérir de nombreuses capacités, il existe différentes méthodes. Lesquelles ? Ont-elles fait leurs preuves ? À quels enfants s’adressent-t-elles ?
Méthode des 3i
La méthode des 3i est basée sur le jeu et stimule la communication quotidiennement à travers des activités ludiques, sans contrainte ni directive. A travers un environnement calme, propice à la relaxation, au jeu et à la stimulation sensorielle (comme la sophrologie, la peinture…), la méthode des 3i amène la personne autiste « à s’éveiller progressivement et naturellement, en repassant par tous les stades du développement : le langage, la diction, la motricité, la concentration…
Méthode ABA
La méthode ABA (Applied Behavior Analysis pour Analyse Appliquée du Comportement) est une approche éducative globale qui prend en charge les enfants dès leur plus jeune âge (dès 18 mois). Elle s’appuie sur les comportements de l’enfant dans différentes situations de la vie de tous les jours en faisant alterner moment de détente et temps d’apprentissage. L’ABA va enseigner – de manière extrêmement décomposée et très explicite – aux enfants tout ce qu’ils n’ont pas pu apprendre de manière naturelle, comme auraient pu le faire les enfants ordinaires.
Méthode TEACCH
La méthode TEACCH (en français, « Diagnostic de traitement, de formation de recherche et d’éducation des enfants autistes et de leurs familles ») est un programme éducatif spécialisé dans le traitement de l’autisme. Cette technique est basée sur l’origine et les comportements spécifiques à l’autisme, sur la collaboration entre professionnels et parents, sur un projet individualisé centré sur la personne et la famille et sur des services complets, coordonnés et communautaires accompagnant la personne autiste tout au long de sa vie. Ses objectifs ? Favoriser l’autonomie à tous les niveaux de fonctionnement de la personne autiste, ainsi que sa motricité, ses compétences verbales et ses aptitudes de sociabilité, puis mettre en place des repères spatio-temporels concrets (diviser/structurer le temps de manière lisible, découper l’espace de manière fractionnée (zone de déjeuner, zone de jeu, zone d’apprentissage…), tout en s’adaptant à ses besoins et aux activités qu’elle aime. A noter que la méthode TEACCH est très proche de la méthode comportementale ABA.
Notre conseil : avant de choisir un centre, un IME pour votre enfant ou de faire appel à une structure qui applique une méthode en particulier, n’hésitez à demander conseil aux médecins et professionnels de santé qui le suivent, aux associations spécialisées dans l’autisme et même aux parents qui se sont engagés dans une méthode comme l’ABA, TEACCH ou celle des 3i.
Où placer et scolariser un enfant autiste ?
Scolariser un enfant autiste en milieu ordinaire peut parfois être impossible sans soutien spécifique. Heureusement, il existe plusieurs structures adaptées à l’accueil des enfants autistes. Dans tous les cas, c’est aux familles concernées de choisir celle qui semble la plus adaptée à leur enfant pour l’aider, améliorer son potentiel et l’accompagner dans ses projets. Avant de demander une place pour votre enfant, il est conseillé de visiter la structure, de demander à s’entretenir avec le directeur et les éducateurs qui y travaillent qui pourront vous établir « un programme adapté à votre enfant », et de s’assurer que le travail éducatif réalisé dans ladite structure est conforme avec la prise en charge souhaitée par les parents (s’ils travaillent sur l’autonomie, s’ils organisent des sorties avec « le monde extérieur », s’ils favorisent l’inclusion en milieu ordinaire ?). Sachez qu’en France, les listes d’attente dans ce genre de structures peuvent être longues et nécessitent de la patience de la part des familles.
ULIS OU CLIS : pour qui ?
Les CLIS (classes pour l’inclusion scolaire) et les ULIS (unités localisées pour l’inclusion scolaire, anciennement appelées UPI) sont des classes spécialisées au sein d’une école primaire ordinaire, d’un collège ou d’un lycée : dans ces classes, il y a des élèves de tous les âges avec le même enseignant pendant plusieurs années et une aide de vie scolaire collective. L’effectif est réduit (pas plus de 12 élèves) et les programmes sont individualisés et suivent le rythme de chaque enfant. L’avantage : l’enfant est inclus en milieu ordinaire, il partage la cour de récréation et la cantine avec les autres élèves et parfois certains cours. Attention, certaines CLIS n’accueillent pas les enfants de moins de 7 ans. Renseignez-vous au préalable. Voir le CLIS le plus proche de chez vous.
IME : pour qui ?
Les IME (instituts médico-éducatifs) inclut les IMP (instituts médico-pédagogique) et les IMPro (instituts médico-professionel). Souvent fondés par des fondations privées, des associations caritatives ou à l’initiative de famille concernées par le handicap mental, la plupart des IME sont désormais à financement quasiment public. Les IME accueillent les enfants de 3 à 14 ans, voire 20 ans selon les profils et proposent une éducation spéciale tenant compte les aspects psychologiques, psychopathologiques et la réeducation de l’enfant (orthophonie, psychomotricité, kinésithérapie…). Souvent, les IME disposent d’un internat et tous, d’une demi-pension. L’objectif : Acquérir le plus d’autonomie et développer une scolarité élémentaire (s’il s’agit d’un enfant) ou le savoir-faire professionnel (s’il s’agit d’un adolescent). A savoir : ce type de structures manquent énormément de places et de personnels qualifiés. Voir la liste des IME en France.
SESSAD : pour qui ?
Les SESSAD (Services d’éducation spécialisée et de soins à domicile) sont des établissements médico-sociaux qui prennent en charge les enfants scolarisés en milieu ordinaire (ou CLIS ou ULIS, mais non en IME). Ce genre de structure sera donc plus destinée à des enfants avec un autisme léger. Les SESSAD permettent à l’enfant autiste de suivre des cours en plus de l’établissement où il est scolarisé, des séances avec un orthophoniste ou des ateliers d’habilités sociales. Parfois, un éducateur vient chercher l’enfant à l’école pour l’emmener aux différents soins. Attention : tous les SESSAD ne sont pas spécialisés dans la prise en charge de l’autisme. Voir le SESSAD le plus proche de chez vous.
Les ITEP (Institut thérapeutique, éducatif et pédagogique, anciennement appelés IRP) sont des établissements médico-éducatifs qui accueillent les enfants et les adolescents avec un autisme léger. Cela peut être une solution, mais ce n’est pas la structure la plus conseillée pour les enfants autistes car la prise en charge et les personnels ne sont pas suffisamment adaptés à ce type de handicap. Voir l’ITEP le plus proche de chez vous.
Quelles sont les associations pour trouver de l’aide ?
Des associations au service des familles. Association de parents reconnue d’utilité publique depuis 1989, Autisme France est un réseau composé de 9 000 familles et plus de 125 associations membres et partenaires affiliés. Elle milite pour un dépistage et un diagnostic précoces de l’autisme et conformes aux classifications internationales en vigueur. Via sa ligne téléphonique (04 93 46 01 77), son site internet, son service de protection juridique ou sa revue trimestrielle, Autisme France livre aux parents et à l’entourage (médecin, crèche, école, assistante maternelle…) des informations sur l’autisme, ses conséquences et ses évolutions possibles. Par ailleurs, ce réseau répertorie toutes les associations de France œuvrant pour une meilleure information de ce trouble neurodéveloppemental. Voir les associations du réseau Autisme France les plus proches de chez vous.
Une plateforme téléphonique d’aide et d’écoute. Dès le mois de septembre 2018, Autisme Info Service, un numéro d’écoute national et non surtaxé, verra le jour. Cette plateforme téléphonique permettra de mieux informer les parents désemparés, de leur répondre s’ils ont un problème administratif ou s’ils ne trouvent pas de structures adaptées à leurs besoins et surtout, de les orienter vers des professionnels de l’autisme. En parallèle, une plateforme digitale sera mise en ligne : elle répondra aux interrogations de l’entourage sur plusieurs thèmes : la pathologie (prévalence, signes, définition…), le dépistage, l’accompagnement du handicap, les aides médicamenteuses, le financement, les démarches administratives, l’inclusion à l’école ou encore, l’intégration dans le monde professionnel…
Merci à Brigitte Harrisson, co-fondatrice du Centre d’expertise en autisme SACCADE.
Environ deux fois par an, les prix des paquets de cigarettes évoluent, selon le portail de la direction générale des douanes et droits indirects. La dernière hausse de 2023 était comprise entre 10 et 50 centimes par paquet. Ces nouveaux prix font l’objet d’une publication au Journal Officiel. Rappelons que la consommation de tabac (cigarettes, cigares, cigarillos, tabac à rouler…) est responsable de plus de 75 000 décès par an selon Santé Publique France. Maya Green Spirit, Camel, Marlboro, Lucky Strike, Winston, Vogue, Dunhill… Quelles marques ont changé de tarif ?
Quelles sont les cigarettes qui ont changé de prix en 2023 ?
Le 1er janvier 2023, certains paquets ont augmenté et d’autres ont baissé. Voici une liste non exhaustive des derniers changements :
Elixyr Fresh, en 20 unités passe de 9,70 euros à 9,50 euros
Che Fresh, en 20 unités passe de 9,70 euros à 9,50 euros
Mademoiselle Fresh, en 20 unités passe de 9,50 euros à 9,45 euros
Corsait (Lilas, Marine, Pink, White, Fresh…), en 20 unités, passe de 9,90 euros à 10 euros
The King 100’s, en 20 unités prend 10 centimes d’euros
Fortuna Bleu, en 20 unités passe de 9,90 à 10 euros
News & Co Bleu 100s, en 20 unités, passe de 9,90 à 10 euros
News Cool 100s, en 20 unités, passe de 9,90 à 10 euros
Austin Ice filter cigarillos, en 17 unités passe de 9 euros à 9,50 euros
Quel est le prix des cigarettes en France par marque ?
A savoir qu’en France, ce sont les industriels du tabac (les cigarettiers) qui fixent les prix de vente de leurs paquets de cigarettes en tenant compte de l’évolution des taxes prélevées par l’État (qui représentent environ 80 % du prix du paquet de cigarettes). Ils peuvent répercuter la hausse de ces taxes, ce qui fait augmenter le prix du paquet, ou bien réduire leurs marges afin de gagner des parts de marché, ce qui fait stagner le prix de vente ou même le baisser. Les prix sont ensuite homologués conjointement par le ministère des Solidarités et de la Santé et le ministère de l’Action et des Comptes publics. Toutefois, le gouvernement peut les inciter à augmenter leur prix en haussant les taxes.
Quelle marque de cigarette est la moins chère en France ?
Les prix des marques sont dans un mouchoir de poche mais d’après les prix en vigueur publiés par la Douane française, les cigarettes les moins chères en France sont :
Quelle marque de cigarette est la plus chère en France ?
D’après les prix en vigueur publiés par la Douane Française, les cigarettes les moins chères en France sont (pour un paquet de 20 cigarettes) :
Dunhill rouge Select, en 20 unités : 10.70 euros
Peter Stuyvesant Rouge Select by Dunhill, en 20 unités : 10.70 euros
Vogue L’Originale Bleue Select, en 20 unités : 10.70 euros
Dunhill International bleu, en 20 unités : 10.80 euros
Dunhill International rouge, en 20 unités : 10.80 euros
Dunhill International rouge Select : 10.90 euros
Quelles cigarettes ont été retirées du marché ?
Che Tabac brun, en 25 unités
Maya Green Spirit, en 20 unités
Maya Green 100 % Tabac Paper Filter, en 20 unités
Maya Spirit 100 % Tabac Paper Filter, en 20 unités
Mademoiselle la bleuissime, en 20 unités
Austin red (pot), en 30 g 13,40 Retrait Austin Spécial Tube L 130, en 55 g (tabac à rouler)
Quelles sont les prochaines hausses du prix du tabac en France ?
En théorie, les prix du tabac est revu deux fois par an : le 1er mars et le 1er septembre. Parfois au mois de janvier, comme c’est le cas cette année. Le prochains changement de prix aurait théoriquement dû avoir lieu en mars 2023. Depuis le premier mandat d’Emmanuel Macron, en mai 2017, le gouvernement avait pour but de faire passer le prix moyen d’un paquet de cigarette à 10 euros, alors qu’il était d’en moyenne de 3 euros il y a 20 ans, selon le site de Tabac info service. Désormais, la plupart des paquets coûtent une dizaine d’euros. Cette flambée des prix avait encouragé certains fumeurs à moins fumer (voire arrêter) car les ventes de cigarettes avaient reculé de 9.32% en France en 2018 et de 7.2% en 2019, selon un bilan établi par le fournisseur Logista France.