La souche Bryonia est extraite de Bryonia alba (la bryone blanche) qui est une plante grimpante toxique appartenant à la famille des Cucurbitacées, pourvue d’une racine charnue et pouvant vivre plusieurs années.
En homéopathie, Bryonia est fabriquée à partir des organes souterrains de la bryone blanche à l’état frais. Cette souche homéopathique est dénuée de toxicité, elle contient des stérols (phytostérol), des acides gras insaturés, des triterpènes, des lectines (protéines végétales) et principalement des hétérosides de cucurbitacines ayant une structure voisine des corticoïdes (hormones à action anti-inflammatoire). Elle renferme également de la bryonine, substance dérivée du glucose à action purgative.
Quelles sont les propriétés des granules de Bryonia ?
Bryonia possède des propriétés anti-infectieuses, elle est employée dans la prise en charge des pathologies ORL et pulmonaires telles que la grippe, l’état grippal, les oreillons, la rhinite associée à une sécheresse des muqueuses, mais également des pneumopathies, des toux dans un contexte de trachéite ou de bronchite et de l’inflammation des méninges. Bryonia agit également contre la fièvre. Cette souche présente une action anti-inflammatoire, elle est utilisée en cas de pathologies rhumatologiques comme des douleurs articulaires, une arthrite, une synovite aiguë de la hanche et une accumulation de liquide dans une articulation. Ainsi, son champ d’action s’élargit aux irritations du péritoine, aux péricardites, aux inflammations de la plèvre (feuillet qui recouvre les poumons) et aux douleurs abdominales causées par une coelioscopie. De même, elle permet de soulager les mastites (inflammations douloureuses de la glande mammaire) et les douleurs liées à une montée de lait chez la femme allaitante. En outre, Bryonia permet de traiter la constipation et l’inconfort digestif (dont les ballonnements) en raison de ses propriétés digestives. Bryonia présente d’autres indications moins courantes comme :
les vertiges liés à des changements de position (propriétés antivertigineuses)
le syndrome de l’œil sec et l’intolérance aux lentilles de contact associée à une sécheresse de la conjonctive (propriétés hydratantes)
Faut-il prendre Bryonia 5 CH, 7 CH ou 9 CH ?
Bryonia peut être prise en 5 CH, 7 CH, 9 CH voire 15 CH ou 30 CH. Le choix de la dilution dépend de l’indication thérapeutique. De manière générale, la faible dilution 5 CH permet de traiter des signes locaux comme la sécheresse des yeux, une intolérance aux lentilles de contact, certaines douleurs articulaires, une constipation et un inconfort intestinal. Les dilutions 7 CH et 9 CH sont recommandées dans la prise en charge de symptômes généraux comme des infections (grippe, état grippal, oreillons, rhume, bronchite, etc.), des maladies rhumatologiques (arthrite, synovite), des inflammations touchant divers organes (glande mammaire, plèvre, péritoine, intestin, péricarde) et des vertiges. Pour traiter une inflammation des méninges, le médecin prescrira généralement Bryonia en 7 ou 9 CH, voire 15 ou 30 CH pour traiter des symptômes chroniques.
Bryonia et arthrose
Le prise de 5 granules de Bryonia en 7 ou 9 CH 2 à 4 fois par jour permet de réduire les symptômes liés à l’arthrose en raison de ses propriétés anti-inflammatoires. La spécialité Arnitrosium® comportant des souches de Bryonia, d’Arnica montana et de Rhus toxicodendron permet également de soulager les douleurs articulaires. Il est recommandé de prendre 1 comprimé à faire fondre sous la langue 6 fois par jour maximum selon l’intensité douloureuse.
Bryonia et toux
Pour traiter une toux sèche douloureuse dans un contexte de trachéite ou de bronchite, Bryonia doit être administrée à raison de 5 granules en une prise 4 à 6 fois par jour en 7 ou 9 CH. Les prises doivent être espacées lorsque l’intensité des symptômes diminue. En outre, certaines spécialités renfermant Bryonia associée à d’autres souches sont commercialisées pour traiter tous les types de toux :
Pâtes pectorales LHF à la mandarine®, Pâtes Baudry® : 6 pâtes à sucer par jour chez l’enfant et 6 à 12 par jour chez l’adulte
Stodaline® sirop : une dose de 15 mL 3 à 5 fois par jour chez l’adulte, une dose de 2,5 mL 1 fois par jour (entre 24 et 35 mois), 2 fois par jour (entre 3 et 11 ans) et une dose de 5 mL 2 à 3 fois par jour (entre 12 et 18 ans)
Stodal® sirop : une dose de 15 mL 3 à 5 fois par jour chez l’adulte, une dose de 5 mL 3 à 5 fois par jour chez l’enfant, en respectant un délai de 4 heures entre chaque prise
Stodal® granules : 5 granules 3 à 5 fois par jour chez l’adulte et l’enfant
Bryonia et constipation
Les granules de Bryonia sont employés pour traiter la constipation qui se caractérise par des selles dures et sèches. La posologie est de 5 granules 1 à 2 fois par jour à la dilution 5 CH pendant la durée nécessaire au rétablissement d’un transit normal.
Bryonia et vertiges
Les vertiges provoqués ou aggravés par un changement de position peuvent être soulagés par une prise de 5 granules de Bryonia en 7 ou 9 CH renouvelée 4 à 6 fois par jour pendant quelques jours.
Sources : – Base de données publique des médicaments – Laboratoires Boiron – Demarque D., Jouanny J., Poitevin B., Saint-Jean Y. Pharmacologie et matière médicale homéopathique. Editions CEDH, 2009.
Euphytose® est un médicament traditionnel à base de plantes qui exerce une action sur le sommeil et sur le stress. Il est composé de 4 plantes aux propriétés anxiolytiques et sédatives : la racine de valériane, la partie aérienne de passiflore, la sommité fleurie d’aubépine et de ballote. Cette spécialité commerciale est disponible en vente libre et ne fait l’objet d’aucun remboursement par l’Assurance maladie.
L’Euphytose réduit-il le stress ?
Euphytose® peut être utilisé pour soulager les symptômes mineurs associés au stress, notamment les tensions musculaires et les maux de tête. Dans cette indication, le médicament doit être administré à raison d’un comprimé 3 fois par jour chez l’adolescent dès 12 ans, et d’un à deux comprimés 3 fois par jour chez l’adulte. En cas de stress sévère, de troubles anxieux ou d’épisode dépressif, une consultation médicale s’impose pour bénéficier d’une prise en charge adaptée, médicamenteuse ou non.
Quels sont les effets secondaires de l’Euphytose ?
La prise d’Euphytose® peut être responsable de troubles digestifs tels que des diarrhées, des douleurs abdominales, des nausées et des vomissements. Ces effets sont principalement causés par la valériane. En outre, des réactions allergiques se manifestant par des démangeaisons, des éruptions cutanées et une urticaire peuvent survenir. Très rarement, des atteintes du foie ont été rapportées dans un contexte de surdosage chez l’enfant.
L’Euphytose peut-il dérégler le sommeil ?
Contrairement aux somnifères et aux anxiolytiques pouvant aggraver l’insomnie en cas d’arrêt brutal du traitement, Euphytose® n’a pas d’impact négatif sur la qualité du sommeil. Ce médicament de phytothérapie permet de réduire les troubles légers du sommeil. Dans cette indication, la posologie recommandée est d’un comprimé le soir en mangeant chez l’adolescent à partir de 12 ans, et de deux comprimés (un premier au repas et un deuxième au coucher) chez l’adulte.
Peut-on devenir dépendant à l’Euphytose ?
Ce médicament ne contient pas de substances psychoactives, molécules qui perturbent l’activité mentale à fortes doses ou sur une longue période. Ainsi, la prise régulière d’Euphytose® n’est associée à aucun risque de dépendance, ni d’accoutumance, contrairement aux médicaments hypnotiques (ou somnifères).
Quels sont les dangers possibles de l’Euphytose ?
La prise d’Euphytose® peut induire de la somnolence, ce qui représente un danger pour les conducteurs de véhicules et les travailleurs utilisant des machines. À noter qu’Euphytose® n’est pas dangereux pour la femme enceinte ou allaitante, mais par mesure de précaution son administration est déconseillée.
Son administration est déconseillée chez les enfants âgés de moins de 12 ans
Quelles sont les contre-indications de l’Euphytose ?
Le médicament Euphytose® ne doit pas être pris chez les patients présentant :
une allergie à l’un des composants
une intolérance au fructose, un déficit en sucrase ou en isomaltase (maladie rare), un trouble de l’absorption du glucose et du galactose
Faute de données disponibles, son administration est déconseillée chez les enfants âgés de moins de 12 ans.
Sources : – Base de données publique des médicaments – Avis Euphytose, Haute Autorité de santé, 13 avril 2005
L’allergie aux pollens de graminées, de noisetiers, d’urticacées ou de châtaigniers par exemples provoque des symptômes aux niveaux du nez et des yeux notamment. Il est possible de suivre le niveau d’allergie par département sur le Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA). Quels sont les symptômes d’une allergie au pollen ? Comment la soigner ? Quels traitements sont efficaces ? Quand prendre des médicaments ? Se faire désensibiliser ? Notre guide pratique.
Définition : c’est quoi les pollens ?
« Les pollens sont les éléments reproducteurs mâles des plantes. Ils sont libérés pour permettre la fécondation. La pollinisation correspond quant à elle au transport du grain de pollen vers le stigmate de fleur femelle« , explique le Dr Delphine Prince. On distingue deux grands types de pollens :
► Pollens anémophiles (anemos, vent). Ils ont un fort pouvoir allergisant. Ils sont émis en grande quantités par la végétation et dispersés par le vent sur des dizaines voire des centaines de kilomètres. Leur petite taille leur permet de pénétrer facilement les voies aériennes. Ce sont les principaux responsables des réactions allergiques.
► Pollens entomophiles (entomos, insectes). Ils sont transportés de fleur en fleur par les insectes. Ils jouent un rôle secondaire dans le déclenchement des allergies, responsables surtout d’allergies de proximité, par exemple d’allergies aux fleurs coupées ou d’allergies professionnelles.
Quels sont les symptômes d’une allergie aux pollens ?
Les patients atteints de rhinite pollinique souffrent tous les ans, à la même période, des mêmes manifestations dont la durée et l’intensité peuvent augmenter avec le temps :
La rhinite allergique : les manifestations touchent le nez, la gorge, les oreilles. On observe des démangeaisons (du nez, de la gorge, du palais, des oreilles), éternuements, nez qui coule, nez bouché avec à l’extrême une perte de l’odorat. « Lorsqu’ils sont intenses, les signes de la rhinite allergique peuvent gêner le sommeil, les activités quotidiennes et être responsables d’une fatigue et de troubles de la concentration », précise l’allergologue.
La conjonctivite allergique : Les manifestations touchent les yeux.
Larmoiements, yeux rouges et démangeaisons, accompagnent très fréquemment la rhinite allergique.
Asthme : une rhinite allergique pollinique peut s’accompagner d’un asthme. Près d’un allergique aux pollens sur deux présente des épisodes de toux, d’essoufflement, de sifflements, caractéristiques de la maladie asthmatique. Les patients ne réalisent pas toujours que ces symptômes sont des signes d’asthme et ne prennent pas de traitement adapté.
« N’attendez pas pour consulter : l’allergie aux pollens nécessite un diagnostic rapide. Les traitements proposés permettent de soulager rapidement les allergiques et d’éviter l’aggravation des manifestations« , remarque le Dr Prince.
Quelle est la période d’allergie aux pollens ?
« Tous les pollens ne sont pas allergisants. Les différents pollens allergisants sont émis successivement dans l’air extérieur de janvier à octobre« , indique l’allergologue. Les premières allergies commencent en février avec les pollens de cyprès, puis arrivent en avril ceux des graminées, du bouleau (surtout au nord de la France) et se poursuivent l’été avec ceux de l’ambroisie.
Les principales espèces végétales responsables des allergies sont :
les graminées (avril à juillet)
le bouleau (avril, surtout au nord de la France)
le cyprès (février à avril)
l’ambroisie à feuilles d’armoise (août, septembre)
On distingue6 grandes familles de pollens allergisants :
Les bétulacées : bouleau, charme, aulne, noisetier
Les platanacées : platane
Les fagacées : chêne, hêtre, châtaigner
Les salicacées : peuplier, saule
Les cupressacées : cyprès, thuya, genévrier
Les oléacées : frêne, olivier, troène
« La plupart des espèces d’arbres sont présentes en quantités plus ou moins importantes dans toute la France. Certaines sont plus spécifiques du Sud de la France et du pourtour Méditerranéen : le cyprès, le platane et l’olivier« , commente le Dr Prince. Le pollen de cyprès « peut être présent dès décembre dans le Sud de la France où il représente la première cause d’allergies respiratoires. Classiquement, il est présent jusque fin juin. En raison de la pollinisation successive des différentes espèces de cyprès, les symptômes peuvent être présents toute l’année. Au niveau des comptes polliniques, on a pu relever jusqu’à 6000 grains de pollens de cyprès/m3. Lors de ces pics intenses, une poussière jaune se dépose sur les surfaces. On parle alors de » pluie de soufre « , remarque la spécialiste.
Quels médicaments calment l’allergie aux pollens ?
« Le traitement de l’allergie comprend 3 faisceaux », explique le Dr Prince :
Les mesures d’éviction consistent à éviter le contact avec son allergène. Il est difficile ici d’empêcher la végétation de polliniser.
Les traitements symptomatiques qui consistent à prendre des médicaments peuvent soulager vos symptômes. Selon les personnes, les signes peuvent être présents pendant quelques jours, voire pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois d’affilée. En fonction de cela ces traitements devront être pris soit ponctuellement soit quotidiennement, parfois même débutés avant le début de la saison pollinique. « N’hésitez pas à consulter votre médecin qui pourra choisir le traitement en fonction de vos besoins« , conseille l’allergologue.
Les familles de médicaments utilisées sont :
Des traitements locaux :
Collyres : gouttes dans les yeux
Gouttes nasales : Des lavages de nez au sérum physiologique sont souvent utiles. Les corticoïdes locaux (médicaments à base de cortisone) seront utiles pour venir à bout de l’inflammation nasale.
Lesdécongestionnants nasaux responsables d’une accoutumance et d’un effet rebond, voire d’effets cardiovasculaires sont à éviter. A l’extrême, ils ne peuvent être pris que sur de courtes périodes et après avis médical uniquement.
Traitements inhalés de l’asthme : ils sont de 2 types :
Les traitements de la crise type ventoline, à prendre au coup par coup quand vos symptômes apparaissent.
Les traitements de fond, à base de corticoïdes souvent prescrits matin et soir, lorsque les signes d’asthme deviennent plus fréquents.
« Si vous êtes asthmatique, il est important de prendre ou de reprendre (si vous n’en avez besoin qu’en saison pollinique) votre traitement de fond tel qu’il vous a été prescrit. Si les crises persistent malgré le traitement ou si vous présentez un asthme pour la première fois, consultez rapidement votre médecin afin de mettre en place ou d’adapter le traitement inhalé », avertit la spécialiste.
Des traitements par voir orale :
Les antihistaminiques: Utilisés par voies orale, ils bloquent l’activité de l’histamine, une substance chimique libérée par nos cellules lors la réaction allergique qui déclenche la réaction inflammatoire responsable des symptômes.
Les corticoïdes par voie orale : Votre médecin vous les prescrira éventuellement, pour une courte durée, si les traitements précédents ne viennent pas à bout de vos symptômes.
Les traitements déconseillés : les décongestionnants nasaux en comprimés
Quelle est la saison des graminées ?
Responsables du classique « rhume des foins », les graminées sont une grande famille qui comprend plus de 10000 espèces. Elles sont présentes dans toute la France. Elles poussent un peu partout, dans les prairies, en forêt, sur les bords des routes, dans les gazons, dans les champs mais aussi dans les villes. Les principaux pollens de graminées allergisants sont :
Graminées ornementales, plantées pour leur caractère décoratif : herbe de la pampa, fétuque, baldingère, fromental
« Les pollens de graminées sont responsables de plus de 50% des allergies polliniques et on observe la pollinisation successive des différentes espèces. Cette pollinisation survient dès mi-avril, y compris dans le nord de la France. On observe ensuite un pic de pollinisation de la mi-mai à la fin juillet, décalé jusqu’à la fin août à la montagne. De plus en plus, en raison des températures automnales plus douces, elle se prolonge jusqu’à la fin septembre voire jusqu’en octobre », précise le Dr Prince.
Quelle est la saison de l’ambroisie ?
Ce sont des plantes vivaces composées d’environ 50000 espèces qui se retrouvent en ville, en bordure des routes ou des chemins. Citons la plus connue : l’ambroisie. Cette plante importée d’Amérique du Nord a d’abord proliféré dans la région Rhône-Alpes mais elle a maintenant tendance à se disséminer dans toute la France en se propageant le long des autoroutes et sur les terrains non entretenus. « Sa pollinisation débute vers la mi-aout avec des pics en septembre et elle dure jusqu’en octobre. Elle provoque des épisodes de rhinite et d’asthme très invalidants« , constate la spécialiste.
Quelles huiles essentielles en cas d’allergie au pollen ?
« En raison de leur fort pouvoir allergisant, les huiles essentielles peuvent aggraver les signes d’allergie, en particulier l’asthme« , prévient la spécialiste.
Quand se faire désensibiliser ?
« Appelé aussi immunothérapie allergénique (ITA), ce traitement personnalisé prescrit par les allergologues consiste à prendre chaque jour, sous forme de médicament une faible dose du ou des pollen(s) auquel(s) vous réagissez. Cela permet de rétablir durablement une réaction normale de l’organisme lorsqu’il au contact du pollen allergisant et donc l’absence de symptômes », explique le médecin allergologue. Possible chez l’adulte et chez l’enfant à partir de 5 ans, ce traitement peut être proposé aux patients :
Si on a identifié (avec des tests cutanés et un bilan sanguin) le ou les pollens en cause.
Si les symptômes restent gênants malgré la prise des traitements symptomatiques.
Si vous êtes dans cette situation, vous pouvez prendre rendez-vous chez l’allergologue pour déterminer l’utilité de ce type de traitement pour vous ou pour votre enfant.
Quels sont les effets de la pollution sur l’allergie au pollen ?
Le développement des rhinites polliniques constatées au cours de ces trente dernières années est concomitant à la progression constante de la pollution chimique. La pollution urbaine, en particulier l’exposition aux particules diesel, aggrave la toxicité des pollens en fragilisant la surface des grains et en permettant la sortie des protéines allergisantes. Les polluants sont également des facteurs irritants qui provoquent une augmentation de l’hyper-réactivité bronchique, nasale ou oculaire.
► Météorologie : L’intensité de la pollinisation varie d’une année à l’autre en fonction de la météorologie et de la région. Les conditions climatiques sont déterminantes :
La chaleur et l’humidité augmentent les concentrations de pollens.
Le froid, la sécheresse, ou des pluies importantes les diminuent.
L’ensoleillement et le vent permettent la dissémination de ces grains de pollens.
« Les orages : on a constaté depuis longtemps une augmentation du nombre de personnes qui présentent des crises d’asthme juste après les orages, y compris ceux qui n’ont jamais présenté d’asthme. Les charges électriques font éclater les grains de pollens et favorisent la sortie des protéines allergisantes« , ajoute le Dr Delphine Prince.
► Réchauffement climatique : « Les hivers de plus en plus doux et les étés plus chauds favorisent des saisons polliniques plus précoces, plus intenses et plus longues… En montagne, la floraison progresse vers les sommets. On retrouve désormais des pollens du sud de la France dans le nord du pays », indique l’allergologue.
► Modifications du paysage : On explique aussi l’augmentation des allergies aux pollens par l’apparition massive d’espèces allergisantes dans le paysage, en particulier urbain. La concentration en pollens dans l’atmosphère peut être telle que les allergies n’affectent plus uniquement les personnes atopiques (les personnes prédisposées génétiquement à l’allergie) mais plus largement la population générale. Ces espèces peuvent être choisies pour des raisons paysagères. On peut citer :
Le développement de l’utilisation des graminées à but ornemental.
La plantation de haies de cyprès et de thuyas, arbre peu onéreux et à croissance rapide, dans le sud.
La plantation massive de bouleaux, arbres au tronc blanc décoratif, dans les parcs urbains du nord.
Il est conseillé aux particuliers comme aux communes de diversifier les plantations et de limiter celle des espèces les plus allergisantes. « Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le Réseau National de Surveillance Aerobiologique (RNSA) qui vous donne des conseils de plantation « , indique l’allergologue. Ou voir, tout comme l’ambroisie leur périmètre s’étendre malgré la volonté de limiter leur prolifération.
Comment éviter la prolifération de l’ambroisie ?
L’arrachage et la tonte doivent se pratiquer avant la date de floraison, courant juillet en général.
L’aménagement des terrains en friche pourrait éviter à l’herbe de proliférer.
Quelles sont les allergies croisées avec le pollen ?
« L’allergie croisée est une réaction à une substance donnée chez une personne allergique à une autre substance apparentée« . Aliments végétaux et pollens présentent souvent des structures moléculaires semblables qui favorisent le développement de ces allergies croisées. Les signes peuvent être plus ou moins sévères allant du simple « syndrome oral » : démangeaisons dans la bouche ou plaques rouges qui grattent autour de la bouche à la réaction anaphylactique qui peut associer difficultés à respirer et/ou malaise ou sensation de malaise. Dans certains cas, la protéine allergisante peut être détruite à la cuisson et l’allergie ne surviendra qu’à l’ingestion d’aliments crus.
Exemples connus : « Dans le nord de l’Europe : environ 50% des allergiques aux pollens de bouleau présentent des allergies alimentaires croisées, souvent à la pomme, à la noisette, à la pêche, et fréquemment à d’autres végétaux crus. Les réactions sont en général peu sévères et elles ne concernent que les végétaux crus. Les protéines responsables sont des protéines détruites à la cuisson de la famille des PR10« , explique le Dr Delphine Prince. Dans le sud de l’Europe : en particulier autour du bassin méditerranéen, les réactions à la pêche et à d’autres fruits à noyaux peuvent être sévères et généralisées et elles concernent aussi les formes cuites. Les protéines responsables sont des protéines de la famille des LTP, protéines présentes dans de nombreux aliments et pollens. « Il est nécessaire de prendre l’avis d’un allergologue si vous avez déjà présenté ce type de réactions. L’allergologue pourra évaluer votre risque de présenter une réaction sévère et il pourra vous indiquer quels sont les aliments interdits ou permis et sous quelle forme », recommande la spécialiste.
La douceur des températures de ce début d’année 2023 a favorisé la floraison des arbres et avec celle-ci le retour des allergies aux pollens en France. Un retour très précoce puisque ces allergies commencent généralement à partir de février avec les pollens de cyprès. Le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) a placé tous les départements français en vigilance jaune qui correspond à un risque allergique moyen dans son bulletin du 17 janvier. « Des records ont été enregistrés dans l’Est » a indiqué Samuel Monnier du RNSA à Europe 1 le 16 janvier. « À Strasbourg, on a eu 3 000 pollens de noisetiers comptabilisés sur une semaine, c’est vraiment assez exceptionnel qu’il y en ait autant pour un début janvier » a-t-il ajouté.
Le retour d’un temps plus froid et humide cette semaine sur le pays vient apporter un peu de répit aux allergiques.
► Les noisetiers (bétulacées), qui peuvent libérer leurs pollens allergisants dès 5 degrés, sont déjà en pleine floraison. Le noisetier ne craint pas le froid et les allergiques doivent donc rester très prudents.
► Le risque d’allergie sera de niveau faible pour les pollens d’aulne (bétulacées) et les pollens de frêne qui sont moins abondants que les pollens de noisetier.
► Le risque d’allergie sera de niveau moyen sur le pourtour Méditerranéen pour les pollens de Cupressacées-Taxacées et de frêne qui sont en augmentation et sont très allergisants.
► Dans le sud-ouest du pays, le cocktail des pollens de Cupressacées (cyprès), frêne, aulne et noisetier fera monter le risque d’allergie au niveau moyen.
Attention en revanche au vent fort annoncé sur une grande partie du pays qui favorisera la dispersion des pollens dans l’air et aggravera les symptômes comme les conjonctivites notamment. La pollution atmosphérique pourra exacerber les allergies aux pollens dans certaines grandes villes alerte le RNSA..
Le stress a été défini pour la première fois par le médecin québécois Hans Selye en 1936 comme « la réponse de l’organisme à toute sollicitation qui lui est faite« . Il se caractérise par une réaction physiologique : la libération du cortisol. « Les hormones du stress vont améliorer le tonus vasculaire, la pression artérielle et la fréquence respiratoire. Elles vont également mobiliser l’énergie pour la diriger vers les muscles et le cerveau afin de répondre à la situation (fuite ou combat) » indique une étude publiée dans la revue Médecine/sciences. Ces modifications biologiques doivent être limitées dans le temps pour ne pas affecter l’organisme et rester dans ce que l’on appelle le stress « aigu ». Car quand il devient chronique, le stress empêche la récupération et le retour à l’équilibre, et des effets perdurent dans l’organisme. Explications et conseils pratiques avec le Dr Fanny Jacq, psychiatre.
Qu’est-ce que le stress chronique ?
Le stress est un mécanisme de protection normal de l’organisme vis-à-vis d’une situation inhabituelle perçue comme menaçante. Il peut s’agir d’un entretien d’embauche ou le fait de se retrouver face à un cambrioleur chez soi. Dans ce cas, l’organisme réagit physiquement et psychologiquement face à l’évènement stressant. « Les périodes occasionnelles et ponctuelles de stress aigu sont bénéfiques pour l’organisme » indique le Dr Fanny Jacq, psychiatre. « Elles stimulent le système de réponse au stress et l’aident ainsi à rester performant« . Il ne faut pas confondre le stress aigu, ponctuel, qui disparaît lorsque l’élément stressant est passé, et le stress chronique qui s’installe dans la durée. « Il est le résultat d’une exposition prolongée et/ou répétée à des situations génératrices de stress. Les symptômes relevant du stress chronique seront moins forts que ceux d’un stress aigu mais seront présents plusieurs heures par jour tous les jours » souligne la psychiatre.
Quelles sont les causes du stress chronique ?
Les causes d’un stress chronique sont multifactorielles. « La personnalité, facteur inné, joue un rôle indéniable dans la façon de chacun de réagir et gérer les situations stressantes. Certaines personnes sont stressées à la moindre situation tandis que d’autres semblent ne jamais en souffrir. Il existerait donc probablement une cause biologique mettant en jeu les hormones de stress que sont l’adrénaline et le cortisol » avance le Dr Fanny Jacq. L’éducation et le modeling parental entrent également en compte dans l’apprentissage de la réponse au stress. « Si vous avez été élevé(e) par un parent nerveux, stressé et qui semble toujours courir il est probable que vous ayez plus de chances d’être également une personnalité stressée » note l’experte. Par ailleurs, l’accumulation d’épisodes de stress aigu au cours de la vie de l’individu peut engendrer une intolérance au stress et à l’anxiété. Après une séparation douloureuse, une perte d’emploi, un deuil etc… nos capacités de gestion face au stress peuvent s’amoindrir. En résulte un sentiment de débordement qui aboutit à un stress chronique.
Quels sont les symptômes du stress chronique ?
Les signes du stress chronique sont physiques et psychologiques. Tout d’abord, les réactions de l’organisme ne sont pas adaptées aux évènements déclencheurs. « Il est normal d’être stressé avant un entretien mais on tombe dans le pathologique si on ressent des montées d’angoisse à l’idée d’être quelques minutes en retard à un dîner entre amis » précise notre interlocutrice. L’individu atteint de stress chronique présente un rythme cardiaque élevé, des sueurs, des tremblements, une nervosité, une boule au ventre, de la diarrhée. « Ce sont également des individus qui métabolisent énormément, vont manger sans prendre de poids. Ils ont tendance à avoir le cerveau en ébullition permanente, à présenter des difficultés à s’ancrer dans le présent. Ils sont sujets à la rumination du passé et à l’inquiétude quant à des choses qui ne sont pas encore arrivées » précise la psychiatre.
« Ce sont souvent des personnalités peu affirmées, qui n’ont pas confiance en elles »
Quels sont les effets du stress chronique ?
« Contrairement au stress aigu, le stress chronique n’est pas bénéfique pour la santé. Il participe même à l’affaiblissement de notre organisme » indique le Dr Jacq. Contrairement à l’idée reçue, le stress ne provoque pas de cancer. En tout cas, aucune étude ne le démontre. En revanche, le stress chronique favorise l’hypertension artérielle et les risques de maladies cardiovasculaires. Il augmente le risque d’ulcère à l’estomac à cause de l’acidité gastrique. « Le stress chronique engendre souvent chez le patient un comportement à risque : boire de l’alcool pour se déstresser, fumer, mauvaise alimentation ou alimentation trop faible… facteurs qui sont eux à l’origine de pathologies. Le stress chronique est une cause d’insomnie et du syndrome de fatigue chronique pouvant aller jusqu’à l’épuisement professionnel » souligne le Dr Jacq. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) reconnait le burn-out ou l’épuisement professionnel comme un syndrome résultant d’un stress chronique en milieu de travail qui n’a pas été géré avec succès. Psychologiquement, le stress chronique favorise la dépression et altère la confiance en soi. « Fonctionnellement, ces changements morphologiques dans le cerveau sont associés dans le cortex préfrontal à une altération de l’attention, de la mémoire de travail et de la souplesse comportementale » indiquent les chercheurs de l’étude publiée dans la revue Médecine/sciences. Ils y ajoutent des troubles de la mémoire spatiale et de l’apprentissage, une augmentation de la mémoire de peur, de l’anxiété et de l’agressivité.
Quels sont les traitements du stress chronique ?
« Je transmets à mes patients des méthodes efficaces pour résoudre leurs problèmes, arrêter de ruminer, s’organiser, s’affirmer et apprendre à déléguer. Je les conduis à se fixer des objectifs réalistespour éviter la procrastination et je leur prodigue des petites stratégies pour diminuer le stress. On travaille également sur l’ancrage dans le présent via des techniques de méditation de pleine conscience, de relaxation et de respiration pour revenir au « maintenant » » poursuit le Dr Jacq. « Je privilégie la méthode comportementale et si il est vraiment nécessaire on pourra se tourner vers un traitement médicamenteux mais les anxiolytiques ne se prescrivent pas de manière chronique donc l’effet est limité sur ce type de stress » défend la psychiatre.
Diagnostic : Comment savoir si je souffre de stress chronique ?
C’est l’évocation des signes qui permettra d’établir le diagnostic d’un stressé chronique. « Les patients consultent parce qu’ils se sentent sous pression, en burn-out et évoque un « quotidien stressant ». Ils établissent une cause extérieure à leur stress et non pas à leur (non) capacité à le gérer. Ce sont des individus qui vont procrastiner, mal gérer leur temps, être désorganisés. Ce sont souvent des personnalités peu affirmées, qui n’ont pas confiance en eux, ont du mal à exprimer leurs besoins et demander de l’aide » développe la psychiatre.
Merci au Dr Fanny Jacq, psychiatre et Directrice Santé mentale chez Qare.
Source : Le stress dans tous ses états, 16 juillet 2012, revue Médecine/sciences
L’hypermétropie entraîne une baisse de l’acuité visuelle liée à un œil trop court. Elle est fréquente et physiologique chez les enfants jusqu’à 4-5 ans. Elle peut entraîner une fatigue visuelle et des maux de tête.
L’hypermétropie est une anomalie ophtalmologique liée à un oeil trop court. L’œil est obligé de s’accommoder pour avoir une image nette ce qui peut entraîner des maux de tête, une fatigue à la lecture, parfois un strabisme. Une hypermétropie modérée asymptomatique est physiologique dans les premières années de la vie, jusqu’à l’âge de 4-5 ans. Elle devient souvent gênante vers la quarantaine, lorsque les capacités d’adaptation visuelle des individus s’amenuisent avec l’âge. La vision de près devient alors floue.
L’hypermétrope distingue mal les objets situés trop près car l’accommodation a ses limites. Le diagnostic est souvent évoqué chez l’enfant ou l’adulte jeune qui se plaignent de vision floue de près, d’yeux rouges qui piquent ou de maux de tête en fin de journée, dus à la fatigue visuelle générée par l‘effort constant d’accommodation. Néanmoins comme la vision de loin est compensée par l’accommodation, le test de dépistage rapide des troubles de la vision des lettres réalisé à 5 mètres ne montre aucune anomalie. Si l’hypermétropie peut survenir dès le plus jeune âge, les enfants possèdent une capacité d’accommodation à ce défaut visuel qu’ils compensent naturellement. Dans ce cas, ils ne se plaignent pas de troubles de la vision. En règle générale, seuls les enfants qui présentent un strabisme sont détectés précocement dans le cadre d’une prise en charge ophtalmique. À l’inverse, l’hypermétropie latente ne se révèle véritablement que vers l’âge de 35 ou 40 ans lorsque le sujet ne parvient plus à compenser son défaut visuel.
Chez les très jeunes enfants par exemple, il est possible qu’un effort d’accommodation trop important soit à l’origine d’un strabisme dit accommodatif. D’autre part, chez les personnes souffrant d’une forte hypermétropie, l’effort d’accommodation peut entraîner une sensation de fatigue, des maux de tête et une gêne visuelle. La vision non corrigée devient plus faible de près et de loin lorsque le pouvoir d’accommodation diminue, vers 40 ans.
L’opération au laser de l’hypermétropie consiste à bomber la cornée pour en augmenter la courbure, de sorte que l’image d’un objet se forme sur la rétine (point de netteté). La technique la plus couramment utilisée est le LASIK avec ou sans Femtoseconde. Il permet de traiter les hypermétropies de 1 à 6 dioptries. Dans les cas de très fortes hypermétropies, la chirurgie réfractive consiste à mettre en place une lentille à l’intérieur de l’œil, appelée « implant intraoculaire ».
Comme de nombreux défauts visuels, l’hypermétropie se corrige parfaitement. Plusieurs alternatives s’offrent à l’hypermétrope pour corriger sa vision de près défaillante :
Le port de lunettes avec des verres dits « convergents » ou « positifs » dont le principe est de faire converger les rayons sur la rétine. Ils sont plus ou moins épais au centre selon l’importance de l’hypermétropie. Cependant, les progrès technologiques ont permis de réduire considérablement l’épaisseur de ces verres pour garantir un confort esthétique plus important.
Le port de lentilles de correction, dont l’efficacité semble meilleure que celle des verres.
Il est possible de prévenir l’aggravation d’une hypermétropie en réalisant des tests de dépistage régulièrement chez l’enfant (souvent pratiqués à l’école) et en consultant un ophtalmologiste au moindre trouble visuel, chez l’adulte et l’enfant.
Source : Dépistage des troubles visuels de l’enfant. Ministère de la Santé. 2009