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Myopie : définition, vision de l'oeil, peut-elle disparaître ?

Myopie : définition, vision de l'oeil, peut-elle disparaître ?

La myopie est un trouble de la vision qui tend à augmenter dans le monde. Elle est surtout présente dans les pays asiatiques, pour atteindre à Singapour et à Taïwan plus de 80% dans certaines populations de jeunes enfants scolarisés, rapportait la Société française d’ophtalmologie en 2019. 

Quelle est la définition de la  myopie ?

Le terme « myopie » vient du grec « muopia » qui signifie « je ferme un oeil » en référence à l’attitude des personnes myopes qui, pour voir mieux de loin, ont tendance à fermer en partie leurs yeux. La myopie est donc un trouble de la vision et plus précisément décrit comme un trouble de la réfraction, c’est-à-dire de la convergence des rayons lumineux à travers les différentes structures de l’œil. La myopie apparaît généralement à l’enfance, entre 8 et 12 ans, et progresse lentement avec l’âge pour se stabiliser vers 20-25 ans. Une apparition tardive de la myopie doit faire penser à une cataracte débutante. Les myopies les plus fréquentes (oeil trop long) sont les myopies axiles. 

On distingue trois niveaux de myopie :

  • la myopie légère est comprise entre – 0,25 à – 2,50 dioptries,
  • la myopie moyenne est comprise entre – 2,75 à – 6 dioptries,
  • la myopie forte est comprise entre – 6 dioptries et au-delà. Dans ce cas, l’œil est plus long et peut engendrer des complications (incidence précoce des cataractes, risque accru de glaucome). Cette myopie pathologique expose à une baisse d’acuité visuelle avec le temps, malgré une correction optique.

La myopie peut-elle disparaître ?

Hors chirurgie de la myopie ou de la cataracte, une myopie très légère peut disparaître en vieillissant.

Comment voient les personnes myopes ?

Les personnes myopes voient flou de loin et parfaitement net de près. « Mais, il est très difficile d’intégrer que l’on voit mal de loin parce que le cerveau travaille et essaie de faire voir les choses. Si on ne dépiste pas la myopie, il n’y a souvent pas de symptômes chez l’enfant qui ne se rend pas compte que sa vue est dégradée, son pouvoir accommodatif est énorme. » 

Qu’est-ce que la myopie évolutive ?

« Lors d’une myopie évolutive, l’enfant voit sa myopie augmenter de manière très rapide et perds plusieurs dioptries en l’espace de quelques mois : la longueur axiale de l’œil augmente très vite, l’œil s’allonge comme un ballon de rugby » explique le Dr Xavier Subirana, ophtalmologiste. « C’est une vraie course contre la montre » poursuit-il. L’objectif est de mener un suivi très régulier afin de freiner la progression de la myopie et éviter qu’elle ne dépasse les 6 dioptries. Le fait d’avoir au moins un parent myope, sinon les deux, augmente les risques de myopie évolutive.

Un enfant dont les parents sont myopes a plus de chances d’être atteint de myopie à son tour.

Quelles sont les causes de la myopie ?

La myopie est généralement due à un œil trop long, ou à une cornée trop courbée. Avec un œil normal, l’image perçue est formée sur la rétine. En revanche, dans le cas d’un œil myope, les objets sont projetés devant la rétine. Un cristallin trop puissant, un kératocône ou certaines cataractes peuvent rendre myopes. Dans le cas de très forte myopie, des lésions dégénératives du fond de l’œil (choroïde, sclérotique et rétine) s’ajoutent à l’anomalie de l’œil. Ce trouble visuel est causé par des facteurs génétiques et environnementaux. Un enfant dont les parents sont myopes a plus de chances d’être atteint de myopie à son tour. La myopie serait également favorisée par le manque d’exposition à la lumière du soleil et par la pratique intensive d’activités à l’intérieur ou encore par une position trop rapprochée de l’écran d’ordinateur.

schéma myopie
Schéma de la myopie © rob3000 – stock.adobe.com

Quels sont les symptômes de la myopie ?

Les personnes myopes voient flou de loin et net de près. Parmi les signes d’appel : l’enfant fatigue rapidement, il peut avoir des maux de tête, une mauvaise vision de loin au tableau ou une lecture rapprochée des livres et des cahiers. Les myopies moyennes et fortes (au dessus de 6 dioptries) peuvent engendrer des complications : déchirure de rétine et décollement de rétine, atrophie choroïdienne ou choroïdose myopique, glaucome, cataracte…

Comment faire le diagnostic de la myopie ?

La myopie est généralement détectée à l’enfance ou à l’adolescence. Rares sont les personnes chez qui les premiers signes de myopie apparaissent à l’âge adulte. Des visites de contrôle régulières chez un ophtalmologiste permettent de diagnostiquer une myopie et d’en évaluer le niveau de gravité de manière précoce. « Comme les enfants ont un fort pouvoir accomodatif, les ophtalmologistes demandent souvent à les revoir sous cycloplégique, un produit qui bloque temporairement l’accommodation et qui permet de corriger la myopie de manière adéquate » explique le Dr Subirana. Ils mesurent également la longueur axiale, c’est-à-dire la longueur entre la cornée et la rétine afin de pouvoir surveiller la myopie. Le suivi de l’enfant myope doit donc être très régulier. L’adulte jeune consultera tous les 2  ans et tous les ans ensuite, surtout s’il souffre d’une forte myopie afin de prévenir d’éventuelles complications.

Quels sont les traitements de la myopie ?

Il est possible de freiner la myopie progressive avec :

  • L’orthokératologie, c’est-à-dire des lentilles rigides à porter la nuit. « Elles sont à mettre tous les soirs et il faut que les personnes dorment sur le dos et ne bougent pas durant la nuit afin que la lentille reste en place » précise le Dr Subirana
  • Des lunettes en double foyer avec des prismes qui donnent des résultats modérés.
  • Des lentilles souples qui fonctionnent sur la base de la défocalisation de l’image.

« On décide au cas par cas selon le caractère de l’enfant et sa faculté d’observance du traitement » précise le médecin. Des recherches sont en cours sur des traitements à base d’atropine qui permettraient de freiner la myopie. Il convient également au quotidien de respecter une certaine distance avec les écrans et pratiquer des activités en extérieur de manière quotidienne. « La correction ne se fait que lorsque la myopie est stabilisée » signale le spécialiste. On utilise ainsi des lunettes et des lentilles adaptées à la vue de la personne.

En quoi consiste l’opération de la myopie ?

L’objectif de l’opération de la myopie apparue dans les années 1980 est de corriger les défauts réfractifs de l’œil en sculptant de manière adéquate la cornée et permettre de recouvrer une vue quasi normale et se passer de correction. Il s’agit soit de chirurgies cornéennes durant lesquelles la cornée est « sculptée » au laser, soit de chirurgies intraoculaires, avec mise en place d’un implant en avant du cristallin ou remplacement de cette lentille naturelle de l’œil qui perd de sa transparence avec le temps. Avant l’opération, le patient doit faire un bilan pré-opératoire et un entretien médical afin de s’assurer qu’il est éligible à ces techniques et qu’il ne risque pas d’effet indésirable. L’intervention se fait généralement sous anesthésie locale : l’œil est insensibilisé uniquement par l’instillation de gouttes ou éventuellement par des injections autour de l’œil. Une anesthésie générale est également possible. Le patient ressort le jour même avec les consignes du chirurgien. La chirurgie de la myopie est considérée comme une opération de confort, elle n’est donc pas remboursée par la Sécurité sociale. Certaines mutuelles prennent cependant une partie des frais en charge. Ceux-ci varient de 3 000 à 3 500 euros pour les deux yeux, frais de clinique compris.

Laser et myopie

Plusieurs types de lasers peuvent être employés dans la chirurgie réfractive. Les lasers sont des dispositifs médicaux. Ils possèdent de ce fait un marquage CE obtenu à la suite d’une certification délivrée par un organisme appelé « organisme notifié ». Parmi les techniques chirurgicales pratiquées, la technique Lasik représente plus de 85 % des interventions pratiquées en France.

Elle s’effectue en trois temps chirurgicaux :

  • La découpe préparatoire du volet qui, une fois soulevé, expose la surface de la cornée à traiter. Cette découpe se fait par une lame mécanique, aussi appelée microkératome (désormais moins utilisé) ou par un laser femtoseconde.
  • La sculpture du tissu cornéen au « laser excimer » ; la forme de la sculpture est adaptée au défaut à corriger.
  • Le replacement du volet cornéen sur l’œil, sans suture.

Quoique jugée efficace et largement répandue, cette technique présente des limites :

Les résultats de cette chirurgie ne sont pas toujours définitifs.

La nécessité d’avoir encore à porter des lunettes ou des lentilles ne peut être totalement exclue.

En effet, la correction du patient évolue naturellement selon son âge et il devra peut-être porter des lunettes plus tard, notamment en cas de presbytie. La nécessité d’avoir encore à porter des lunettes ou des lentilles ne peut être totalement exclue. Le résultat est parfois imparfait et il est alors nécessaire d’effectuer une seconde intervention appelée « retouche« . La sécheresse oculaire est le principal effet indésirable de la chirurgie réfractive. Plus rarement, des infections et des complications affectant le volet cornéen peuvent advenir.

Merci au Dr Xavier Subirana, ophtalmologiste.


Source : JDF Santé

Cancer des gencives : causes, symptômes, traitements

Cancer des gencives : causes, symptômes, traitements

Le cancer de la gencive est un type de cancer de la cavité buccale ou cancer de la bouche. Dans la plupart des cas, il s’agit d’un carcinome épidermoïde qui se développe au niveau de la muqueuse de la gencive. Comment savoir si la gencive est malade ou qu’on a un cancer ? Comment se soigne un cancer de la gencive ?

Définition : qu’est-ce qu’un cancer de la gencive ?

Le cancer des gencives fait partie des cancers de la cavité buccale qui rassemblent notamment les cancers des lèvres, des joues, de la langue et du palais. « Dans 90% des cas le cancer la gencive est un carcinome épidermoïde qui se développe à partir de la muqueuse, c’est-à-dire du tissu de revêtement de la gencive » informe le Dr Philippe Gorphe, chirurgien ORL dans le service de chirurgie oncologique tête et cou de l’Institut Gustave Roussy. Le cancer des gencives comme les autres cancers de la cavité buccale concerne plus souvent des hommes (75% des cas des cancers de la gencive) mais l’incidence du cancer de la gencive est en hausse chez les femmes comme c’est le cas pour tous les cancers de la cavité buccale.

Quel est l’âge moyen d’apparition d’un cancer de la gencive ?

La moyenne d’âge de ce cancer est 62 ans comme celle des autres cancers de la cavité buccale. « La proportion de personnes âgées est plus importante pour le cancer de la gencive que dans d’autres cancers de la cavité buccale. Jusqu’à 30% de patients ont plus de 70 ans et les femmes au-delà de 70 ans représentent 40% des malades« .

Quelles sont les causes d’un cancer de la gencive ?

« La première cause du cancer des gencives est le tabagisme, la deuxième cause la potentialisation de la consommation conjointe tabac et alcool«  explique le Dr Philippe Gorphe. Ces facteurs de risque sont communs à la grande « famille » des cancers des voies aérodigestives supérieures. « Enfin, la dernière cause de cancer de la gencive est un mélange de facteurs dont font partie le vieillissement de la muqueuse et diverses prédispositions génétiques » informe le chirurgien ORL.

Quels sont les symptômes d’un cancer de la gencive ?

« Le premier symptôme du cancer des gencives est une douleur permanente de la gencive, une douleur au moment de la mastication et de la déglutition » informe le Dr Philippe Gorphe. « Il peut y avoir des saignements de la gencive de façon spontanée ;  la présence de traces de sang sur l’oreiller au réveil est un exemple typique, décrit-il. Le déchaussement des dents est un troisième symptôme. Les patients découvrent alors leur tumeur en regardant leur miroir« . La tumeur apparaît sous la forme d’une lésion au niveau d’une gencive, de couleur rougeâtre ou blanchâtre.

Comment diagnostique-t-on un cancer de la gencive ?

« La première démarche est un examen clinique par le médecin traitant et par un spécialiste des cancers de la tête et du cou. L’examen de la cavité buccale permet de voir la tumeur » informe le Dr Philippe Gorphe. La confirmation du diagnostic nécessite un prélèvement, appelé biopsie, de la lésion avec analyse de sa nature. Le contexte d’intoxication éthylo-tabagique oriente fortement vers la nature cancéreuse. Dans ce contexte, un examen plus approfondi appelé panendoscopie des voies aérodigestives supérieures sera fréquemment réalisé pour rechercher la présence d’éventuelles autres lésions évocatrices de cancer, qui seront elles aussi biopsiées. « Si la nature cancéreuse est confirmée, un bilan d’imagerie (scanner et IRM) est effectué pour faire le bilan de l’extension de la maladie » décrit le spécialiste.

Comment traite-t-on un cancer de la gencive ?

« Si la maladie est éligible à un traitement curatif, ce qui est le cas dans 90-95% des cas, la séquence thérapeutique classique est une chirurgie de la tumeur primitive et des aires ganglionnaires suivie d’une radiothérapie post-opératoire, explique le chirurgien ORL. La chirurgie de la tumeur primitive est dépendante de l’extension locale. Le plus souvent, il faut retirer la gencive avec une marge de sécurité autour. Le plus souvent est ensuite entreprise une reconstruction de la gencive. Si l’os mandibulaire est atteint, on peut réaliser une mandibulectomie interruptrice (couper la mâchoire) et ensuite reconstruire la mâchoire« . « Si l’analyse de la tumeur n’a pas montré de facteurs de gravité, le traitement chirurgical peut ne peut être suivi de radiothérapie. S’il y des facteurs de gravité au contraire, une chimiothérapie peut être ajoutée à la radiothérapie » précise le chirurgien ORL.

Prévention pour éviter d’avoir un cancer de la gencive

La première prévention du cancer des gencives est le contrôle des addictions :

  • ne pas fumer,
  • réduire sa consommation d’alcool
  • aller voir régulièrement son chirurgien-dentiste et son médecin

« Enfin, il ne faut pas hésiter à parler des symptômes ressentis sans attendre car encore trop souvent cette maladie est découverte à un stade avancé. Or, lorsque le diagnostic est fait de façon précoce, on peut enlever la maladie de manière superficielle sans toucher à l’os« , informe le Dr Philippe Gorphe.

Merci au Dr Philippe Gorphe, chirurgien ORL dans le service de chirurgie oncologique tête et cou de l’Institut Gustave Roussy.


Source : JDF Santé

Quels sont les effets de la kétamine ? En drogue ?

La kétamine est utilisée en médecine comme anesthésiant depuis les années 1960. Elle est aussi détournée de son indication médicale pour être prise comme drogue -appelée alors « Kéta« , « Ké », « Kéké », « drogue à poney », « cheval » à cause de ses effets euphorisants. Elle est alors considérée comme stupéfiants et met en danger la santé de l’utilisateur.

Qu’est-ce que la kétamine ?

La kétamine est un dérivé de la phencyclidine, un anesthésique vétérinaire et humain utilisé dans le secteur médical depuis le début des années 1960. Elle se présente sous forme de liquide naturellement inodore et incolore, de poudre cristalline blanche ou plus rarement de comprimés ou de gélules.

Quelles sont les indications de la kétamine en médicament ?

La kétamine se retrouve dans les médicaments Kétamine Panpharma® et Kétamine Renaudin®. Ces traitements ne se trouvent qu’en milieu hospitalier. Elle est utilisée comme anesthésique et comme puissant antalgique (contre la douleur). Pour soulager les douleurs aiguës ou chroniques, la kétamine est administrée à des doses inférieures à celles utilisées pour réaliser une anesthésie. Elle n’exerce pas d’action marquée au niveau des poumons et du cœur. Il est donc possible de réaliser certaines anesthésies à la kétamine sans qu’il soit nécessaire de prendre de mesures particulières pour contrôler la respiration. À certains dosages, elle possède même la capacité de stimuler le système cardiovasculaire plutôt que de le ralentir. Par ailleurs, la kétamine possède des propriétés psychotropes. On utilise aussi cette substance en pédiatrie pour réaliser de petites interventions, voire pour soulager les maux de tête. En médecine vétérinaire, la kétamine sert à anesthésier des animaux tels que les chevaux mais aussi les animaux domestiques de plus petite taille.

Quels sont les effets de la kétamine en drogue ?

Lorsque la kétamine est détournée de son usage médical, elle devient un stupéfiant et son usage n’est plus encadré. Elle est ainsi consommée en drogue, la plupart du temps sous forme de poudre snifée. Certains usagers l’injectent par voie intramusculaire ou intraveineuse. La kétamine serait d’abord utilisée pour ressentir des sensations ébrieuses, « cotonneuses » ou une euphorie. Elle provoque dans un premier temps cet état de relaxation, de flottement et d’euphorie. Plus la dose est augmentée, plus elle modifie les perceptions sensorielles et en particulier la vision. Des délires peuvent alors survenir avec une altération de la perception du temps, du corps et des hallucinations. Certains usagers ont même l’impression de sortir de leur corps. En général les effets apparaissent en 5 à 10 minutes et durent entre une et deux heures. Certains usagers l’utilisent également en after pour faciliter la descente de produits stimulants ou d’hallucinogènes.

Quels sont les effets secondaires de la kétamine ?

La kétamine est susceptible de provoquer des troubles psychiatriques et des altérations de la conscience, notamment une sensation de dédoublement (décorporation), de confusion ou d’irréalité. C’est d’ailleurs ce qui explique que son utilisation reste modérée en médecine. Par ailleurs, l‘anesthésie que procure la kétamine n’est pas très profonde et donc insuffisante dans certains cas. Aux dosages utilisés, elle peut provoquer des maux de tête, des nausées, des vomissements. Plus grave, à dose prolongée, la kétamine favorise les infections urinaires (vessie) et entraîne progressivement une destruction des reins. Utilisée sous forme de drogue et à haute dose, elle peut entraîner une perte de connaissance ou un comaChez certaines personnes, la consommation de kétamine engendre une sensation d’angoisse intense, appelée « bad trip », qui est nécessite dans certains cas une prise en charge médicale.

La kétamine a-t-elle des bienfaits contre la dépression ?

Il est tout à fait possible que, prochainement, la kétamine soit employée en tant qu’antidépresseur de premier plan (elle se révèle notamment utile pour stabiliser les personnes bipolaires). Son délai d’action est en effet beaucoup plus court que les traitements actuels. De plus, elle pourrait être utilisée afin de lutter contre l’alcoolisme ou la toxicomanie (dépendance à l’héroïne, notamment).

Peut-on dépister la kétamine par test salivaire ?

La kétamine est dépistable à l’heure actuelle uniquement dans les urines jusqu’à un jour après la prise. Il n’existe pas de dépistage salivaire ou sanguin.

Comment savoir si on est dépendant à la kétamine ?

Pour l’instant, la consommation de kétamine en tant que stupéfiant n’entraîne pas de dépendance car elle reste ponctuelle et dans un usage festif. Cependant, il faut rester vigilant car une consommation régulière peut engendrer une dépendance avec un phénomène de tolérance, c’est-à-dire une augmentation des doses et de la fréquence pour obtenir le même effet. Les conséquences peuvent alors être importantes sur la vie personnelle et professionnelle, et une prise en charge médicale s’impose.

Combien coûte la kétamine ?

Principalement consommée lors d’événements festifs alternatifs comme les « rave party » à cause de ses effets euphorisants et hallucinogènes, elle est achetée environ 40 à 50 euros le gramme de poudre.

Source : L’usage de kétamine en France : tendances récentes (2012-2013), OFDT, 2012-2013


Source : JDF Santé

Cancer de la moelle épinière : causes, symptômes, pronostic

Cancer de la moelle épinière : causes, symptômes, pronostic

Les cancers ou les tumeurs de la moelle épinière sont des cancers du cerveau qui sont rares. Ils se développent à l’intérieur du parenchyme de la moelle épinière (on dit que le cancer est intramédullaire) ou à l’extérieur du parenchyme (on dit que le cancer est extramédullaire). Selon les chiffres de l’Institut du Cerveau240 000 personnes en Europe ont un cancer du cerveau. Quels sont les symptômes du cancer de la moelle épinière ? Est-ce que c’est un cancer qui se soigne ? Comment le diagnostique-t-on ?

Qu’est-ce que le cancer de la moelle épinière ?

« Les tumeurs de la moelle épinière touchent le système nerveux central. Ces tumeurs sont assez rares. Elles représentent moins de 10% des tumeurs de la colonne vertébrale. Les tumeurs osseuses sont plus fréquentes, définit le Pr Cédric Barrey, chef du service de neurochirurgie – chirurgie du rachis et de la moelle épinière au CHU de Lyon. Ces tumeurs qui sont le plus souvent bénignes sont tout de même préoccupantes car elles peuvent avoir des conséquences majeures : risque de paralysie, troubles de la sensibilité des membres et/ou troubles urinaires« . « En terme d’épidémiologie, les tumeurs de la moelle représentent une centaine d’opérations en France chaque année et environ un à deux milliers pour les schwannomes et les méningiomes » indique le spécialiste. Ces tumeurs peuvent toucher la moelle épinière cervicale ou dorsale.

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Schéma d’un cancer de la moelle épinière © rob3000 – 123RF / Journal des Femmes

Quels sont les symptômes d’un cancer de la moelle épinière ?

« Les symptômes des tumeurs de la moelle épinière sont surtout neurologiques car elles entraînent une compression ou une souffrance de la moelle » indique le Pr Barrey. Il peut s’agir de déficits neurologiques sur le versant moteur :

  • faiblesse des jambes,
  • fatigabilité à la marche,
  • difficultés motrices aux membres supérieurs pour exécuter des gestes fins comme l’écriture.

Ces signes sont assez discrets au début puis une paralysie s’installe progressivement au fil du temps avec en fin d’évolution un déficit moteur sévère au niveau des 4 membres.

Il peut s’agir également de signes sur le versant sensitif :

  • des fourmillements intermittents puis permanents des membres,
  • une perte de sensibilité au toucher au niveau des mains et des pieds,
  • des difficultés à la marche

Enfin, il peut y avoir des signes sur le versant sphinctérien » :

  • fuites urinaires,
  • difficultés à uriner,
  • constipation

Quelles sont les causes d’un cancer de la moelle épinière ?

► Il existe des tumeurs intramédullaires situées directement dans la moelle épinière, principalement représentées par  les gliomes (épendymomes dans deux tiers des cas et astrocytomes dans un tiers des cas)

► Et les tumeurs intradurales et donc extramédullaires, représentées essentiellement les schwannomes (anciennement appelés neurinomes) et les méningiomes, qui siègent dans une des membranes qui enveloppent la moelle, que l’on appelle la dure-mère et qui comprime cette moelle.

► Il existe également des tumeurs situées en dehors de la dure-mère, appelées tumeurs extradurales, essentiellement représentées par des métastases vertébrales et pouvant entraîner une compression de la moelle épinière.

Est-ce un cancer grave ?

Parmi toutes ces tumeurs, certaines sont bénignes comme les schwannomes et les méningiomes, mais d’autres sont potentiellement malignes comme les gliomes, ou directement malignes comme les métastases, issues de la migration de cellules cancéreuses provenant d’un autre organe.

Quelle est l’espérance de vie d’un cancer de la moelle épinière ?

« La chirurgie est performante et permet le plus souvent une exérèse complète de la tumeur avec une guérison mais il existe cependant un risque de récidive dans 5 à 10% des cas après une intervention de ce type, nécessitant parfois une nouvelle opération » souligne le Pr Barrey. Une surveillance par IRM est mise en place systématiquement après l’opération, une fois par an au début puis tous les deux ou trois ans.

Quel est l’âge moyen d’apparition d’un cancer de la moelle épinière ?

Le risque existe à tout âge mais les tumeurs de la moelle épinière sont plus fréquentes après 60 ans.

Comment diagnostique-t-on un cancer de la moelle épinière ?

Devant ce type de symptômes neurologiques, une consultation est nécessaire et une imagerie est faite rapidement. « L’examen de référence consiste en une IRM de la moelle épinière (IRM médullaire) avec injection de produit. L’IRM permet de faire le diagnostic, de bien préciser les caractéristiques la tumeur, d’avoir des arguments en faveur du type de tumeur et de voir l’état de la moelle » explique le Pr Cédric Barrey.

Quel traitement pour soigner un cancer de la moelle épinière ?

« Le traitement des tumeurs de la moelle épinière est chirurgical » informe le Pr Cédric Barrey. Il consiste en une résection complète de la tumeur. « C’est un traitement délicat qui se fait en micro-chirurgie, sous microscope opératoire et dans un centre de référence. Cette intervention qui est longue se fait en collaboration avec un neurologue qui surveille le fonctionnement de la moelle épinière pendant l’opération » décrit-il. Si la tumeur est une métastase, le cancer à l’origine de cette métastase doit également être traité spécifiquement. « S’il y a des séquelles, une rééducation est mise en place après l’intervention chirurgicale » informe le Pr Barrey.

Peut-on complètement guérir d’un cancer de la moelle épinière ?

« La majorité des tumeurs de la moelle épinière étant bénignes, lorsque la tumeur est retirée en totalité, le patient est guéri, rassure le Pr Cédric Barrey. Et le plus souvent il n’y a peu ou pas de séquelles neurologiques« . Il est très important que cette chirurgie soit faite dans un service spécialisé dans la chirurgie de la moelle épinière.

Merci au Pr Cédric Barrey, chef du service de neurochirurgie – chirurgie du rachis et de la moelle épinière au CHU de Lyon.


Source : JDF Santé

Les dangers de la graisse abdominale

Les dangers de la graisse abdominale

Définition : c’est quoi la graisse abdominale ?

La graisse abdominale correspond à la graisse qui est localisée au niveau de l’abdomen. Elle peut être visible, c’est la fameuse « bedaine » mais aussi invisible quand elle se loge à l’intérieur de l’abdomen, autour des intestins ou du foie. « Cette graisse est la plus toxique » indique le Dr Boris Hansel, endocrinologue. On l’appelle « graisse viscérale ».

graisse abdominale
© 123RF-Suriya Siritam

Comment savoir si on a trop de graisse à l’intérieur de l’abdomen ?

« Il n’y a pas de techniques qui permettent de mesurer la graisse viscérale directement »,  répond le spécialiste. C’est en fait l’existence de petites anomalies (excès de cholestérol, glycémie à jeun, tension artérielle trop haute…) associées à un tour de taille augmenté qui peut évoquer la présence de graisse dans les organes. En France, les autorités de santé définissent l’obésité abdominale par un tour de taille supérieur ou égale à 80 cm pour les femmes et à 94 cm pour les hommes.

Quelles sont les femmes à risque d’avoir de la graisse abdominale ?

Les personnes sédentaires, en ménopause et celles qui ont un terrain génétique (contre lequel on ne peut rien) propice à la graisse abdominale. « Les femmes qui fument, qui dorment peu et sont stressées sont aussi plus à risque » ajoute le médecin. 

L’âge est-il un facteur de risque ?

« Non, l’avancée dans l’âge ne favorise pas la graisse viscérale, répond le Dr Hansel, mais les évolutions hormonales qui surviennent avec l’âge oui. » A la ménopause par exemple, les modifications hormonales favorisent l’accumulation de graisse au niveau de l’abdomen.

Quelles maladies sont liées à l’excès de graisse abdominale ?

La présence excessive de graisse au niveau de l’abdomen peut engendrer : une élévation de la tension artérielle, un excès de triglycérides, un excès de sucre dans le sang. A la longue, des maladies peuvent survenir. Les deux premières sont le diabète et les maladies cardiovasculaires, en particulier les maladies coronaires comme l’infarctus. Ensuite, le foie avec la maladie du foie gras ou maladie du soda qui caractérise l’accumulation de graisse à l’intérieur du foie et qui peut évoluer vers la cirrhose et le cancer du foie. « Ensuite il y a les apnées du sommeil qui concernent davantage les gens qui ont un excès de graisse abdominale, et les ovaires polykystiques pour les femmes qui sont la première cause d’infertilité » constate le Dr Hansel.

Comment la graisse viscérale devient-elle nocive pour le corps ?

La graisse viscérale déverse des acides gras dans le sang qui ont des effets toxiques au niveau des organes qui participent à la fabrication et à l’utilisation du sucre. De plus, elle fabrique des substances appelées « adipokines » qui en excès (notamment lors d’une obésité viscérale) deviennent aussi toxiques et pourraient conduire au syndrome métabolique.

Comment éliminer la graisse viscérale qui est profonde ?

« La graisse viscérale est probablement celle qui est la plus facile à faire partir, c’est une graisse très mobile, elle se stocke rapidement mais se déstocke aussi rapidement. Ce qui va être efficace c’est l’activité physique d’endurance avec une certaine intensité, durée et fréquence par semaine. Deuxièmement, la réduction des apports caloriques. La troisième chose c’est le sommeil qui joue aussi un rôle là-dessus » répond le Dr Hansel.

Ce que l’on ne sait pas : « Le tabac protège de la prise de poids mais sur le long terme il favorise la graisse dans le ventre. A poids égal, une personne qui fume va avoir un tour de taille en moyenne plus élevé que celles qui ne fument pas. »

Merci au Dr Boris Hansel, endocrinologue.


Source : JDF Santé

Dysenterie : amibienne, bacillaire, quelles causes, est-elle mortelle ?

Dysenterie : amibienne, bacillaire, quelles causes, est-elle mortelle ?

Une dysenterie correspond à une inflammation chronique ou aiguë de l’intestin due à une bactérie ou un parasite le plus souvent. Cela se manifeste par de graves diarrhées, qui sont souvent teintées de sang ou de pus. Qu’est-ce qu’il provoque la dysenterie ? Quels sont les symptômes d’une dysenterie ? Comment en guérir sans complication ? Est-ce que la dysenterie est mortelle ?

Définition : qu’est-ce que la dysenterie ?

« La dysenterie regroupe les diarrhées graves causées par une inflammation de l’intestin, qui peuvent être dues à plusieurs causes : des bactéries, des protozoaires ou des produits chimiques irritants », explique le docteur Romain Troalen, médecin généraliste dans la région parisienne. Cette diarrhée peut être accompagnée de traces de sang et parfois de mucus, et est potentiellement mortelle. Ce symptôme est plus fréquent dans les régions où les conditions sanitaires laissent à désirer : « Quand les conditions d’hygiène ne sont pas bonnes, par exemple l’eau n’est pas propre, contaminée par des bactéries, des parasites, voir des matières fécales ou des produits toxiques, cela va provoquer de la dysenterie », explique le médecin. Cela est donc aujourd’hui plutôt rare en France.

C’est quoi une dysenterie amibienne ?

Les infections à amibiase ont pour origine un parasite photosphère, appelé Entamoeba Histolytica, qui colonise la muqueuse intestinale. Il est transmis par l’eau contaminée ou les eaux stagnantes. « Cette infection cause des diarrhées sanglantes douloureuses, et peut abîmer la paroi intestinale », explique le docteur. « Elle peut entraîner des complications très ennuyeuses, par exemple des ulcères, des abcès du foie ou du poumon… ». Le docteur précise qu’on n’en voit peu en France, mais ce n’est pas impossible d’attraper ce parasite.

C’est quoi une dysenterie bacillaire ?

Il s’agit d’infection bactérienne, qui peut être causée par de nombreuses bactéries : les plus fréquentes sont les salmonelloses, les shigelloses (Shigella dysenteriae, Shigella flexneri ou Shigella sonnei) et les yersinioses. Il peut y avoir également des infections à Campylobacter jejuni (on en voit plus facilement retour de voyage) ou Escherichia coli. « Dans des cas beaucoup plus rares, cela peut être la chlamydia qui donne un syndrome appelé Fiessinger-Leroy-Reiter. Cela cause une atteinte de l’œil, de l’urètre, des articulations et parfois de dysenterie », précise le médecin. Environ 40.000 à 100.000 personnes décéderaient de cette maladie chaque année, d’après l’Institut Pasteur.

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Quelles causes provoquent une dysenterie ?

On attrape généralement la dysenterie lors d’un voyage à l’étranger, dans un pays où l’hygiène sanitaire est mauvaise. « Dans certains pays, des populations boivent de l’eau qui n’est pas passée par des centrales d’épuration, et peut être donc contaminée par des selles, ou même par des produits toxiques déversés par des usines », explique le médecin. En effet, une troisième cause de dysenterie, plus rare, mais qui existe, peut être des attaques ‘chimiques’ de produits toxiques irritants.

Quel est le mode de transmission ?

Le mode de transmission de la dysenterie est dit oro-fécal. La maladie peut être transmise directement d’une personne à l’autre par contact avec les mains (« maladie des mains sales »), ou après avoir ingéré de l’eau ou des aliments contaminés par des matières fécales.

Quels sont les symptômes d’une dysenterie ?

  • Des diarrhées importantes avec parfois la présence de sang
  • La présence de mucus ou de pus dans les selles
  • De la fièvre
  • Des faux besoins (des impressions d’avoir envie sans que ce soit le cas), ou l’inverse, une incapacité à se retenir.
  • Une perte d’appétit et de poids
  • Des maux de tête
  • Une grosse fatigue
  • Une importante déshydratation

Comment pose-t-on le diagnostic d’une dysenterie ?

En cas de suspicion de dysenterie, la première chose à faire est de trouver la cause. « On va faire une analyse de selles en laboratoire, appelée coproculture. Cela sert à rechercher des bactéries et parasites éventuellement présents dans les selles », explique le docteur Romain Troalen. Ainsi, une fois que la cause est trouvée, le bon traitement peut être administré.

Qui et quand consulter ?

En cas de retour de voyage dans un pays où les conditions d’hygiène ne sont pas optimales voire mauvaises, et que des symptômes comme ceux cités plus haut se déclenchent (diarrhées sanguinolentes, fièvre, fatigue, amaigrissement…) il est nécessaire de consulter au plus vite son médecin généraliste. Celui-ci pourra demander ainsi les prélèvements pour faire des analyses.

Traitements : comment soigner la dysenterie ?

Le traitement d’une dysenterie dépend de l’agent pathogène en cause :

► Avec un antiparasitaire si la cause de la dysenterie est le parasite Entamoeba Histolytica

► Avec un antibiotique si la dysenterie est causée par des bactéries. Le médecin fera faire une analyse de selles pour retrouver celle qui est responsable et donner le bon antibiotique pour stopper l’inflammation.

► « Bien évidemment, le plus gros problème lié à la diarrhée est la déshydratation », rappelle le médecin. Il faut donc penser à régulièrement boire de l’eau pour se réhydrater.

La dysenterie est-elle mortelle ?

La dysenterie, quand elle est très violente, peut être mortelle en quelques jours. « Il faut faire très attention, explique le médecin, certaines conditions peuvent être difficiles et entraîner la mort. Normalement, le corps est bien fait et on peut guérir sans traitement quand les symptômes ne sont pas trop graves, mais la dysenterie peut être mortelle pour les personnes fragiles qui peuvent rapidement être déshydratées », précise-t-il.

Merci au docteur Romain Troalen, médecin généraliste.


Source : JDF Santé