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Neurofibromatose : espérance de vie, type 1, 2, symptômes

Neurofibromatose : espérance de vie, type 1, 2, symptômes

Définition : qu’est-ce qu’une neurofibromatose ?

Il n’y a pas « une » mais « des » neurofibromatoses. Les neurofibromatoses sont des maladies génétiques qui comptent parmi les plus fréquentes des maladies rares. « Ce groupe est assez hétérogène, nous explique le Pr Pierre Wolkenstein, Doyen de la Faculté de Médecine de Paris Est Créteil, Chef du service de Dermatologie, dermatologue, oncologue, coordinateur du centre de référence des neurofibromatoses.Wolkenstein. Leur point commun est de donner des tumeurs bénignes dans la majorité des cas. La marque de fabrique, c’est la tumeur des gaines nerveuses. »

Qu’est-ce qu’une neurofibromatose de type 1 ?

La neurofibromatose de type 1 (ou maladie de Recklinghausen) est la plus fréquente des neurofibromatoses (1 naissance sur 3000). C’est une maladie génétique qui altère le gène NF1, un gène suppresseur de tumeurs qui, lorsqu’il ne fonctionne pas, ne supprime pas les possibles tumeurs. Elle se définit par le développement de tumeurs –les neurofibromes- sur le corps et à l’intérieur du corps associées à des taches café au lait, des taches de rousseurs appelées « lentigines » dans les plis de la peau et d’autres symptômes comme un contexte de malformation osseuse (anomalies des os longs, scolioses, pseudarthroses…). Et, précise le  Pr. Wolkenstein « dans 40% des cas, il y a des difficultés d’apprentissage : les gens ont un quotient intellectuel normal mais ont des difficultés scolaires importantes. Et, dernier point, il y a parfois des tumeurs situées sur le nerf optique, c’est ce que l’on appelle « le gliome des voies optiques ».

Qu’est-ce qu’une neurofibromatose de type 2 ?

La neurofibromatose de type 2 est beaucoup plus rare : elle concerne 1 naissance sur 25 000 (HAS). « Cette maladie provoque des tumeurs du système nerveux central, explique le Pr. Wolkenstein. Il s’agit de schwannomes (ou neurinomes), essentiellement des paires de nerfs crâniens et notamment du nerf vestibulaire. S’y associent d’autres tumeurs qu’on appelle des méningiomes. » Elle résulte d’une déficience du gène NF2. L’âge moyen d’apparition des signes cliniques se situe entre 18 et 24 ans. Un début à tout âge est toutefois possible

Qu’est-ce qu’une neurofibromatose de type 3 ?

La neurofibromatose de type 3 plutôt appelée aujourd’hui « schwannomatose » est une maladie qui cause des schwannomes mais ne provoque pas de tumeurs des nerfs crâniens.

Lorsque l’un des deux parents est atteint, le risque de transmission à la descendance est de 50%.

Quelles sont les causes de neurofibromatoses ?

Toutes ces neurofibromatoses sont liées à un mécanisme similaire : la présence d’une anomalie dans les gènes qui sont habituellement des gènes suppresseurs de tumeurs. « La plupart des neurofibromatoses est transmise sur le mode autosomique dominant, explique le Pr. Wolkenstein. lorsque l’un des deux parents est atteint, le risque de transmission à la descendance est de l’ordre 50%. En revanche, le taux de mutation nouvelle est élevée, ce qui signifie que 50% des cas, en moyenne, sont issus de parents qui n’ont pas la maladie. » Ces maladies génétiques sont extrêmement variables d’un individu à un autre au sein d’une même famille.

Quels sont les symptômes de neurofibromatose ?

La neurofibromatose de type 1 se caractérise par : 

  • Des taches pigmentaires de couleur marron clair, arrondies ou ovales, de taille variable.
  • Des lentigines ressemblant aux taches de rousseur de localisation différente, sous les bras, dans le pli de l’aine et au niveau du cou.
  • Des neurofibromes cutanés qui sont des tumeurs bénignes (non cancéreuses).
  • Des gliomes des voies optiques.
  • Des anomalies osseuses.
  • Des tumeurs cérébrales
  • Dysplasie,
  • Scoliose
  • Trouble pubertaire et retard staturopondéral
  • Des neurofibromes peuvent se développer sur une ou plusieurs racines nerveuses provenant de la moelle épinière) ainsi que par des troubles cognitifs avec des difficultés d’apprentissages.

La neurofibromatose de type 2 se manifeste quant à elle par des tumeurs du système nerveux central des schwannomes ou neurinomes intra-crâniens et péri-crâniens et des méningiomes. La présentation clinique de l’enfant diffère de celle de l’adulte et se caractérise plus fréquemment par :

  • une atteinte cutanée (tumeurs sous-cutanées, tumeurs papillaires intradermiques),
  • une atteinte oculaire (cataracte juvénile, paralysie du nerf moteur oculaire),
  • une mononeuropathie (paralysie faciale périphérique, déficit d’une main)
  • ou la découverte d’un méningiome ou d’un schwannome isolé.

Quelle est l’espérance de vie en cas de neurofibromatoses ?

Type 1 : « C’est une maladie qui réduit globalement peu l’espérance de vie des patients (de 10 à 15 ans par rapport à la population générale selon la HAS). En revanche, il y a des complications qui peuvent être mortelles, en particulier la transformation en cancer des neurofibromes, ce que l’on appelle des tumeurs malignes des gaines nerveuses qui sont des complications extrêmement graves« .

Type 2 : « Cette maladie est plus sévère en termes de pronostic que la neurofibromatose de type 1 et l’espérance de vie est significativement diminuée« .

Comment est diagnostiqué une neurofibromatose ?

Lorsqu’un généticien, un dermatologue, un chirurgien, un ORL, un neurologue ou un cancérologue rencontre une suspicion de neurofibromatose, il adresse son patient au centre de référence expert de manière à ce que le diagnostic soit confirmé ou infirmé. Sur la base d’examens cliniques, ce diagnostic est ensuite affiné par un prélèvement sanguin pour extraire l’ADN et le séquencer afin de cibler les gènes qui sont en cause (NF1, NF2…) et l’anomalie qui sera trouvée sera la cause moléculaire de la neurofibromatose.

Critères diagnostiques de la Neurofibromatose 1 (révisés en 2021)
Situation A. En l’absence de parent atteint de NF1, le diagnostic de NF1 est posé chez un individu lorsqu’au moins deux critères sont présents parmi les suivants :
  • Au moins six taches café-au-lait (TCL) de plus de 5 mm de diamètre chez un enfant pré-pubère et de plus de 15 mm chez un individu pubère.
  • Des lentigines dans les plis axillaires et/ou inguinaux* #
  • Au moins deux neurofibromes quel qu’en soit le type, ou un neurofibrome plexiforme.
  • Un gliome des voies optiques.
  • Au moins deux nodules de Lisch identifiés à l’examen à la lampe à fente, ou au moins deux anomalies choroïdiennes (CA) – définies comme des taches hyperréflectives mises en évidence en tomographie par cohérence optique (OCT) / sur les clichés en proche infra-rouge (NIR).
  • Une lésion osseuse identifiée parmi les suivantes : dysplasie du sphénoïde**, courbure antérolatérale du tibia ou pseudarthrose d’un os long.
  • Un variant pathogène hétérozygote du gène NF1, avec une fraction allélique de 50 % dans un tissu apparemment normal tels que les globules blancs.

*Si seules sont présentes les TCL et les lentigines, le diagnostic le plus probable est celui de NF1 mais le patient peut exceptionnellement présenter une autre pathologie dont le syndrome de Legius. # Au moins un des deux types de lésions pigmentées (TCL ou lentigines) doit être de topographie bilatérale 

**La dysplasie d’une aile sphénoïdale ne constitue pas un critère indépendant en cas de neurofibrome plexiforme orbitaire homolatéral.

Situation B. Chez un enfant qui présente un parent répondant aux critères diagnostiques de NF1 spécifiés en A, la présence d’au moins un critère de A permet de poser le diagnostic de NF1.

Quel est le traitement d’une neurofibromatose ?

Aujourd’hui, le traitement de toutes les tumeurs est chirurgical. « On développe de plus en plus des thérapeutiques ciblées dérivées de la recherche sur le cancer, explique le Pr. Wolkenstein. Dans la neurofibromatose de type 2, il y a un médicament qui s’appelle l’Avastin® qui est assez efficace sur le volume des schwannomes et dans la neurofibromatose de type 1, ce sont des médicaments que l’on appelle des inhibiteurs de MEK qui sont un grand espoir pour diminuer le volume des tumeurs« . précise t-il.

Associations pour les neurofibromatoses

Différentes associations existent pour soutenir et orienter les patients et leurs proches :

Merci à Pr. Pierre Wolkenstein, Doyen de la Faculté de Médecine de Paris Est Créteil, Chef du service de Dermatologie, dermatologue, oncologue, coordinateur du centre de référence des neurofibromatoses.

Sources :

Neurofibromatose, Commission de la Transparence, Avis 5 janvier 2022, HAS

Protocole National de Diagnostic et de Soins (PNDS) Neurofibromatose 2, HAS, septembre 2021


Source : JDF Santé

Les symptômes d'une thyroïdite

Les symptômes d'une thyroïdite

Une thyroïdite correspond à une inflammation de la glande thyroïde. Il en existe différents types qui sont d’origine différente (auto-immune, virale, parasitaire, infectieuse) et qui entraînent des symptômes différents. La plus fréquente est la thyroïdite de Hashimoto : d’origine auto-immune, elle touche principalement les femmes. Quels sont les symptômes d’une thyroïdite ? Quelles sont les conséquences ? Comment la soigner ?

Définition : qu’est-ce qu’une thyroïdite ?

La thyroïdite est une inflammation de la thyroïde. Elle doit être considérée avec attention, car elle peut provoquer une destruction de la thyroïde et donc la disparition des hormones thyroïdiennes dans l’organisme, dont les fonctions sont nombreuses. Elle est le plus souvent causée par la fabrication d’anticorps contre les propres tissus dans le cadre des thyroïdites auto-immunes (Hashimoto), mais peut dans certains cas être d’origine infectieuse, virale ou parasitaire (subaiguë de De Quervain, maladie de Chagas).

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Schéma d’une inflammation de la thyroïde (thyroïdite) © artinspiring – stock.adobe.com / Journal des Femmes

Qu’est-ce qu’une thyroïdite auto-immune ?

Il existe plusieurs types de thyroïdites parmi lesquelles la thyroïdite auto-immune, due à l’action de destruction des cellules thyroïdiennes par les propres cellules de l’organisme, dont les formes les plus décrites sont la thyroïdite de Hashimoto et la thyroïdite atrophique.

Qu’est-ce qu’une thyroïdite subaiguë de De Quervain ?

La thyroïdite subaiguë de De Quervain est supposée d’origine virale. Elle apparaît brutalement et est marquée par de vives douleurs à l’avant du cou, souvent associées à un syndrome grippal (fièvre, fatigue) et une hyperthyroïdie. 

Qu’est-ce que la thyroïdite parasitaire ?

La thyroïdite parasitaire ou maladie de Chagas est due au parasite nommé Trypanosome.

Qu’est-ce que la thyroïdite indolore du post-partum ?

C’est une thyroïdite d’origine auto-immune qui reste rare et qui se caractérise par l’apparition d’une hyperthyroïdie modérée après l’accouchement, avec un goître et une absence de fixation de l’iode par la thyroïde. 

Qu’est-ce que la thyroïdite aiguë d’origine infectieuse ?

C’est une thyroïdite très rare qui est due à l’infection par un staphylocoque, un streptocoque ou le bacille de Koch (agent de la tuberculose). Elle se caractérise par un abcès de la thyroïde douloureux qu’il convient de drainer par chirurgie et de traiter par antibiothérapie. 

Qu’est-ce que la thyroïdite fibreuse de Riedel ?

C’est une thyroïdite d’origine inconnue. Elle est exceptionnelle et peut, en l’absence de prise en charge chirurgicale, évoluer vers l’asphyxie par compression de la trachée. 

Quels sont les symptômes d’une thyroïdite ?

En règle générale, les thyroïdites se manifestent par une augmentation du volume de la thyroïde, avec la forme caractéristique dans les cas importants d’un goitre, sorte de tuméfaction située à la base du cou. Le goitre peut en lui-même être responsable de symptômes par compression sur les organes situés à proximité : il peut entraîner :

  • une gêne respiratoire,
  • des troubles de l’alimentation, 
  • des troubles de la déglutition.

Par ailleurs, en fonction de l’action générée par la thyroïdite sur la glande thyroïde, les symptômes peuvent être ceux de l’hyperthyroïdie ou de l’hypothyroïdie. Majoritairement, les symptômes sont ceux d’un déficit en hormones thyroïdiennes avec notamment prise de poids, constipation, frilosité, crampes musculaires, bradycardie… Mais en cas de thyroïdite de De Quervain ou dans les phases initiales de la plupart des thyroïdites auto-immunes, une hyperthyroïdie et ses signes cliniques sont présents.

Comment diagnostique-t-on une thyroïdite ?

En cas de suspicion de thyroïdite, un dosage de la TSH, hormone stimulant en temps normal la sécrétion d’hormones thyroïdes par la glande thyroïdienne, permet de définir l’état d’hyper ou d’hypofonctionnement. Ensuite, une échographie est fréquemment réalisée devant un goitre. La recherche sur une prise de sang de marqueurs de l’inflammation ou d’anticorps spécifiques des thyroïdites auto-immunes est par ailleurs souvent nécessaire pour confirmer le diagnostic.

Quel traitement pour soigner une thyroïdite ?

La thyroïdite d’origine infectieuse fait appel au traitement spécifique du germe ou du parasite en cause. Dans les cas d’hypothyroïdies importantes, un traitement hormonal, permettant l’apport d’hormones thyroïdiennes pour supplanter la glande non fonctionnelle, est nécessaire.

Comment éviter le risque de thyroïdite ?

Il n’existe pas de prévention particulière de la thyroïdite.

Merci au Docteur Alain Scheimann, endocrinologue et auteur de Et si c’était la thyroïde ? (In Press, 2017) pour sa validation médicale. 


Source : JDF Santé

Cancer des sinus : symptômes, causes, âge et pronostic

Cancer des sinus : symptômes, causes, âge et pronostic

Définition : qu’est-ce qu’un cancer des sinus ? 

« Le cancer des sinus est une tumeur maligne qui prend son origine dans les sinus« , définit le Dr Antoine Moya-Plana, chirurgien ORL à Gustave Roussy. Les sinus sont les cavités aériennes creusées dans les os du crâne et de la face. Il existe différents sinus crâniens qui sont tapissés de muqueuses et communiquent avec les fosses nasales, chacun d’entre eux pouvant être atteint :

  • les sinus frontaux de chaque côté du front au-dessus des orbites,
  • les sinus maxillaires au niveau des joues,
  • les sinus ethmoïdaux, entre les deux orbites,
  • les sinus sphénoïdal à proximité de l’os du même nom.

« Le plus souvent, la tumeur se développe dans le sinus maxillaire, pouvant entraîner des douleurs de type sinusite« , informe le chirurgien ORL. Ce sont des cancers qui mettent très longtemps avant d’être symptomatiques. « Les sinus étant des cavités creuses, la tumeur doit être volumineuse pur devenir symptomatique« , explique le Dr Moya-Plana.

Fréquence et statistiques

Les cancers des sinus sont relativement rares : ils représentent 3% des tumeurs ORL, selon le Dr Antoine Moya-Plana. « A la différence des autres cancers ORL qui sont constitués essentiellement de carcinomes épidermoïdes, il y a une multitude de types histologiques différents dans les tumeurs des sinus« .

Âge du cancer du sinus

L’âge moyen d’apparition du cancer des sinus est 60 ans, avec de grandes différences selon le type histologique.

Le cancer des sinus n’est pas lié à la consommation de tabac. 

Causes et personnes à risque : le tabac ? Certaines professions ?

Les cancers des sinus sont plus fréquents chez les personnes qui travaillent dans certains milieux professionnels :

  • en présence de tanins (travailleurs du bois et du cuir),
  • en présence de poussière (industrie textile),
  • en présence de nickel,
  • en présence d’amiante
  • en présence d’huile de coupe…

Contrairement aux autres tumeurs ORL, aucun autre facteur de risque n’a été clairement identifié pour les cancers des sinus. « Nous savons que ce cancer n’est pas lié à la consommation de tabac« , indique le Dr Antoine Moya-Plana.

Quels sont les symptômes d’un cancer des sinus ?

Les signes du cancer des sinus ne sont pas spécifiques à cette maladie et sont d’une grande banalité : nez bouché, qui coule ou qui saigne. « Ce qui doit alerter c’est la persistance de ces symptômes pendant plus de trois semaines et leur caractère unilatéral« , informe le Dr Antoine Moya-Plana. Lorsque la tumeur est très avancée, le cancer des sinus peut se révéler par :

  • une joue qui gonfle,
  • une paupière gonflée,
  • une baisse d’acuité visuelle,
  • une déformation du palais selon la localisation de la tumeur.
Sinus chez l'homme
Sinus chez l’homme © 123rf

Diagnostic

Le diagnostic de cancer des sinus est suspecté à partir des symptômes évoqués par le patient et un examen ORL. « Le diagnostic se fait avec une biopsie réalisée en consultation lorsque la tumeur est facilement accessible avec un fibroscope (qui permet de visualiser l’intérieur des sinus directement avec une mini caméra) ou au bloc opératoire le cas échéant. Les biopsies peuvent être analysées par un réseau national d’anatomopathologistes car il peut être difficile de voir quel est le sous-type histologique de la tumeur des sinus » précise notre interlocuteur. Un bilan d’imagerie est effectué en cas de diagnostic de tumeur cancéreuse : scanner, IRM, PET scan pour voir l’emplacement de la tumeur et si elle est localisée ou métastasique.

Traitement du cancer des sinus : chirurgie, radiothérapie, chimio…

Le traitement du cancer des sinus est adapté à chaque patient, à la nature de la tumeur, mais aussi aux résultats du bilan d’extension ayant permis de classer la tumeur selon son évolution. « Pour la plupart des tumeurs des sinus, le traitement consiste en une chirurgie suivie de radiothérapie, indique le Dr Antoine Moya-Plana. Les marges d’exérèse de la tumeur ne sont pas les mêmes selon le type histologique de la tumeur. Pour certaines tumeurs s’y ajoute de la chimiothérapie, avant ou après la chirurgie. Les produits de chimiothérapie diffèrent selon le type histologique du cancer des sinus« . Les problématiques de chimiothérapie et de radiothérapie ne sont pas les mêmes selon que la tumeur est située dans le sinus maxillaire ou dans le sinus ethmoïde. « Les cancers des sinus étant des cancers rares, il vaut mieux qu’ils soient pris en charge dans des centres experts qui ont une expertise en termes de chirurgie, de radiothérapie et de chimiothérapie des cancers des sinus, recommande le Dr Antoine Moya-Plana. Avec le Réseau tumeurs rares ORL, le REFCOR, nous essayons de colliger tous les cas de cancers des sinus pour édicter des référentiels thérapeutiques de prise en charge.« 

Bon à savoir : les personnes dont le cancer des sinus a une origine professionnelle doivent voir avec le médecin du travail pour une reconnaissance professionnelle et éventuellement un aménagement de poste. 

Pronostic vital

Selon les chiffres révélés par notre interlocuteur, 80% des cancers des sinus sont diagnostiqués à un stade avancé (T3, T4). La survie à 5 ans est très variable selon l’extension mais aussi selon le type histologique de la tumeur. Globalement, la survie du cancer des sinus des menuisiers (adénocarcinome) est de 70% à 5 ans, la survie du carcinome épidermoïde des sinus de 50% à 5 ans.

Prévention du cancer des sinus

Dans les métiers à risque, il convient de se prémunir d’un taux de poussière élevé dans son milieu de travail en mettant en place des systèmes de protection adaptés (masque, système d’aspiration, ventilation des locaux…). « Ces personnes doivent bénéficier d’un suivi régulierEn revanche, pour les autres tumeurs des sinus, aucune étiologie n’étant connue, aucune prévention n’est possible« , conclut-il. 

Merci au Dr Antoine Moya-Plana, chirurgien ORL à Gustave Roussy.


Source : JDF Santé

Rougeole chez l'adulte : symptômes, traitements, incubation

Rougeole chez l'adulte : symptômes, traitements, incubation

La rougeole est une infection virale plutôt observée chez les enfants, mais qui peut aussi toucher les adultes. Boutons, forte fièvre et toux sont les principaux symptômes d’une rougeole, même chez l’adulte. Comment reconnaître les boutons de la rougeole ? Est-ce qu’on peut avoir la rougeole 2 fois ? Est-ce que c’est dangereux ? Comment la traiter chez un adulte ?

Définition : qu’est-ce que la rougeole ?

Très contagieuse, la rougeole est une infection virale. La contamination se fait dans l’air, notamment via des gouttelettes de salive provenant des voies aériennes et contenant le virus (toux, éternuements, mouchages). La contamination peut également s’effectuer par contact avec des objets contaminés par des sécrétions du nez ou de la gorge par exemple.

Photo d’une rougeole chez l’adulte

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Photo d’une rougeole chez l’adulte © SecondSide – stock.adobe.com

Jusqu’à quel âge peut-on avoir la rougeole ?

« La rougeole peut se déclarer chez l’enfant, mais aussi chez l’adulte. Elle est d’autant plus grave qu’elle se déclare tôt dans la vie. La seule manière de s’en protéger et de protéger les jeunes enfants reste la vaccination« , explique Yannick Schmitt.

Quels sont les symptômes de la rougeole chez l’adulte ?

Si elle est considérée comme une maladie infantile, la rougeole peut aussi toucher les adultes, notamment ceux présentant une immunodépression ou insuffisamment vaccinés. Comme chez les enfants, la rougeole provoque :

  • une forte fièvre,
  • une toux,
  • une rhinopharyngite et/ou une conjonctivite
  • une éruption cutanée. « Ce sont des petites plaque rouges plus ou moins en relief, dite éruption morbilliforme« , précise Yannick Schmitt, qui ajoute : « après quatre jours, l’éruption peut évoluer vers une desquamation (soit une perte de petits bouts de peau morte). La fatigue et la toux restent encore présente plusieurs jours. » La guérison a lieu après une dizaine de jours environ.

Combien de temps dure la rougeole ?

La phase d’incubation dure une douzaine de jours. Normalement, on ne peut pas avoir la rougeole deux fois car l’infection immunise la personne pour le restant de sa vie. 

Quels sont les risques de la rougeole chez l’adulte ?

La rougeole n’est pas une maladie bénigne et peut entraîner certaines complications, notamment infectieuses au niveau ORL (otites) ou pulmonaires (pneumonie avec difficultés respiratoires). « Dans un cas sur mille, des complications neurologiques surviennent sous la forme d’une encéphalite, autrement dit, d’une inflammation du système nerveux. Ces complications restent mortelles, notamment dans les pays défavorisés. En France, au 2 mai 2019, 852 cas avaient été déclarés, dont 261 hospitalisés avec un décès depuis le 1er janvier 2019« , glisse Yannick Schmitt.

A quel âge peut-on se faire vacciner de la rougeole ?

Comme il n’existe pas de traitement spécifique pour guérir la rougeole, mieux vaut se faire vacciner pour prévenir son apparition. Demandez à votre médecin traitant qu’il vérifie si votre vaccination rougeole-oreillons-rubéole (ROR) est à jour. Sinon un rattrapage est recommandé. « Par exemple, si vous êtes né après 1980, une deuxième dose de vaccin est souvent nécessaire ! Rappelons que 89% des cas surviennent chez des sujets non ou mal vaccinés. Souvent oubliée, cette vaccination se planifie chez la femme jeune puisqu’elle ne peut être effectuée durant la grossesse. »

Prévention de la rougeole chez l’adulte

Pour éviter d’attraper la rougeole, il est recommandé de suivre certaines règles d’hygiènes basiques comme :

  • Se laver régulièrement les mains,
  • Ne pas partager les objets de la vie quotidienne, notamment si vous êtes en contact avec une personne atteinte.
  • Une éviction scolaire est indispensable pour les enfants.
  • Aérer votre maison au minimum une fois par jour
  • Maintenir la température à 19 °C. 

Merci au Dr Yannick Schmitt, médecin et Président du Regroupement Autonome des Généralistes Jeunes Installés et Remplaçants(ReAGJIR)


Source : JDF Santé

C'est quoi une ischémie ?

C'est quoi une ischémie ?

Une ischémie correspond à la diminution de l’alimentation sanguine à un organe ou à une partie du corps, à cause d’une artère bouchée. Qu’est-ce qu’un accident ischémique ? Quels sont les symptômes d’une ischémie ? C’est quoi un test d’ischémie ? Comment l’éviter ? La soigner ?

Quelle est la définition d’une ischémie ?

« L’ischémie désigne une insuffisance d’alimentation du sang à un organe en raison d’une obstruction au passage du sang dans une artère. Cette obstruction est en général liée à un caillot de sang bloqué dans un endroit de l’artère rétrécie par une plaque d’athérome« , note le Dr Patrick Aubé, médecin généraliste. 

C’est quoi une ischémie des membres inférieurs ?

L’ischémie des membres inférieurs concerne les jambes. Elle est principalement due à la présence d’un caillot sanguin dans une artère (thrombose) ou à une embolie. Le membre affecté devient froid et pâle, il engendre des douleurs brutales et se paralyse peu à peu car il n’est plus irrigué. Une écho-Doppler ou une artériographie permettent de confirmer le diagnostic. L’administration de vasodilatateurs et d’anticoagulants est parfois suffisante. Les autres traitements incluent le retrait du caillot (embolectomie) et/ou l’amputation du membre. 

C’est quoi une ischémie myocardique ?

« L’ischémie myocardique se manifeste au niveau du cœur par obstruction des artères coronaires« , explique le Dr Aubé. En d’autres termes, il s’agit d’un défaut d’oxygénation du muscle cardiaque.

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Schéma d’une ischémie cardiaque © Bulgakova Kristina – stock.adobe / Journal des Femmes

C’est quoi une ischémie cérébrale ?

L’accident vasculaire cérébral ischémique résulte d’une mauvaise oxygénation dans une partie du cerveau. « Il y a une obstruction des artères cérébrales », précise le médecin généraliste. Elle peut être due à une athérosclérose évoluée, une embolie artérielle, c’est-à-dire la migration d’un caillot qui va se bloquer dans l’artère ou des maladies touchant les petites artères. Celle-ci peut se manifester par des signes neurologiques comme des troubles moteurs ou sensitifs touchant une partie ou toute une moitié du corps, des troubles de la parole ou de la reconnaissance, d’apparition brutale ou s’aggravant très rapidement, et l’évolution peut se faire vers un coma. 

C’est quoi une ischémie intestinale ou mésentérique ?

« L’ischémie intestinale est due à l’obstruction de l’artère mésentérique, qui a pour vocation d’apporter du sang oxygéné aux organes de l’abdomen », poursuit le Dr Aubé.

C’est quoi une ischémie médullaire ?

L’ischémie médullaire correspond à l’interruption de la vascularisation artérielle dont le but est d’apporter du sang à la moelle épinière.

C’est quoi une ischémie aiguë ?

L’ischémie aiguë désigne l’interruption brutale du flux sanguin artériel dans un membre. Il s’agit d’une véritable urgence médicale, susceptible d’entraîner l’amputation du membre en question voire le décès du patient si elle n’est pas prise à temps.

Quelles sont les causes d’une ischémie ?

L’ischémie peut être due à plusieurs choses :

  • L’obstruction d’une artère par un caillot sanguin (thrombose)
  • Le rétrécissement important d’une paroi artériel, le plus souvent en rapport avec des dépôts de cholestérol (athérosclérose)
  • Une hémorragie en amont
  • Une compression. 

Quels sont les symptômes d’une ischémie ?

« Les symptômes sont très variés en fonction des régions touchées par l’ischémie : au niveau du cœur, c’est la douleur à la poitrine de l’angine de poitrine et de l’infarctus, du cerveau, ce sont les signes d’un accident vasculaire cérébral, des jambes, par une douleur et un membre qui devient froid, de l’intestin, par une vive et brutale douleur abdominale« , explique le Dr Patrick Aubé.

Quels sont les facteurs de risque d’une ischémie ?

Les facteurs de risques qui favorisent l’ischémie sont nombreux : 

  • l’hérédité, 
  • l’âge, 
  • le tabagisme, 
  • l’obésité, 
  • le diabète, 
  • l’excès de cholestérol, 
  • l’hypertension artérielle.

Quels sont les risques et complications d’une ischémie ?

Quand l’ischémie est temporaire ou rapidement prise en charge, les dégâts sur l’organe ne sont pas permanents et les cellules ne sont pas détruites totalement. En revanche, en cas d’ischémie prolongée, l’organe risque des dommages irréversibles. La diminution de l’apport de sang artériel dans un organe ou un tissu entraîne en effet une baisse de son oxygénation et la perturbation, voire l’arrêt, de sa fonction. Les ischémies les plus dangereuses touchent le cerveau et le cœur, mais elles peuvent toucher d’autres organes comme le rein, le poumon, un organe digestif, et également une partie de membre, souvent une jambe en cas d’ischémie aiguë de membre. 

C’est quoi un test d’ischémie pour le diagnostic ?

« Les examens de choix pour faire le diagnostic d’une ischémie sont l’examen doppler, l’échographie, l’artériographie, l’électrocardiogramme, réalisés en urgence en fonction des pathologies », observe le médecin généraliste.

Quel traitement pour soigner une ischémie ?

« Le traitement de l’ischémie peut être soit médicamenteux, on utilise alors des produits pour dissoudre le caillot sanguin à l’origine de l’obstruction, soit chirurgical par la pose de stents ou en enlevant la plaque d’athérome. La prévention des troubles ischémiques passe par la réduction des facteurs de risques cardiovasculaires : obésité, tabagisme, diabète, cholestérol, sédentarité » remarque le médecin généraliste.

Merci au Dr Patrick Aubé, médecin généraliste, auteur du livre « 20 plantes médicinales pour se soigner tous les jours ».


Source : JDF Santé

Sang dans les selles : rouge, noir, photo, quand s'inquiéter ?

Sang dans les selles : rouge, noir, photo, quand s'inquiéter ?

Constater la présence de sang dans les selles (caillots, sang rouge, noir…) peut inquiéter. Il est certain que la présence de sang dans les selles est un symptôme anormal à prendre sérieusement en compte. La cause, souvent bénigne, varie selon la couleur des saignements. Il est cependant fortement recommandé de consulter un médecin dès les premiers saignements. Quels sont les signes d’alerte ? Est-ce grave d’avoir du sang dans les selles ? Comment se soigner ?

Quel est le nom médical qui caractérise un saignement des selles ?

La présence de sang dans les selles est appelée rectorragie. Un méléna correspond à une émission de sang par l’anus. On parle de méléna quand le sang est plutôt noir.

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Couleur de selle normale ou anormale
Schéma : couleur de selle normale ou anormale © 123rf/JournaldesFemmes

Sang rouge dans les selles : d’où vient-il ?

Si le sang présent dans les selles est de couleur rouge, cela signifie que l’hémorragie se situe dans la partie basse du tube digestif, autrement dit au niveau du rectum ou de l’anus. Dans ce cas, on retrouve le sang principalement sur le papier, lors de l’essuyage.

Sang noir dans les selles  : d’où vient-il ?

Si le sang est noir, on le désigne par le terme « méléna« . Les selles sont dans ce cas particulièrement nauséabondes (odeur proche de l’ail). La couleur noire est due au fait que le sang a été en partie digéré : l‘hémorragie se situe donc dans la partie supérieure du tube digestif, au niveau de l’œsophage, de l’estomac, du duodénum ou du côlon.

Quelles sont les causes du sang dans les selles ?

Le sang dans les selles peut être provoqué par :

  • Une hémorragie digestive basse dans la majorité des cas causée par la présence d’hémorroïdes : les veines au niveau de l’anus se dilatent et saignent au passage des selles.
  • Des fissures anales, provoquées par la constipation ou une inflammation de la muqueuse rectale
  • Des pathologies plus lourdes, telles que la maladie de Crohn ou la rectocolite hémorragique.
  • Une rupture de varices œsophagiennes
  • Des polypes
  • Ulcères gastroduodénaux
  • Cancer colorectal

Quels examens faire ?

Dans certains cas, les saignements ne sont pas visibles à l’œil nu, on parle alors de « sang occulte« . Seule une analyse biologique des selles peut révéler sa présence. Des examens complémentaires sont alors nécessaires pour en déterminer l’origine exacte, car le sang occulte peut indiquer la présence de polypes ou autres tumeurs de l’intestin.

Quand s’inquiéter ? Quand consulter ?

Même si les pertes de sang sont modérées, prenez rendez-vous avec votre médecin pour en déterminer la cause. « Au moindre saignement, il est préférable de consulter« , insiste le Docteur Handschuh.

► S’il s’agit d’hémorroïdes ou de fissures anales, une pommade à base de corticoïdes et/ou la prise d’anti-inflammatoires permettent d’enrayer rapidement le phénomène.

► Les maladies inflammatoires chroniques intestinales (maladie de Crohn, colite ulcéreuse) nécessitent quant à elles un traitement spécifique au long cours.

► Si les saignements sont dus à des lésions de l’appareil digestif, un traitement médicamenteux et/ou un acte chirurgical peuvent être nécessaires pour stopper les saignements.

Cancer colorectal : des saignements dans les selles sont des signes possibles de polypes voire de cancer colorectal. « Dès 50 ans, tout le monde peut bénéficier d’un test de dépistage, à réaliser chez soi, pour écarter tout risque de cancer colorectal« , rappelle le Dr Handschuh, généraliste. Et de conclure que « le kit est remis gratuitement par le médecin traitant à son patient et l’analyse est automatiquement prise en charge à 100 % par l’Assurance Maladie« .

Merci au Docteur Richard Handschuh, médecin généraliste.


Source : JDF Santé