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Que signifie le fait d'avoir du mal à s'excuser, selon la psychologie ?

Que signifie le fait d'avoir du mal à s'excuser, selon la psychologie ?

Les excuses sont souvent perçues comme une faiblesse.


Au travail, dans un couple, avec ses parents ou ses amis, s’excuser est primordial, car cela permet de rétablir l’équilibre relationnel après une erreur, une maladresse ou une souffrance provoquée chez autrui. Le simple fait de dire « pardon » ou de présenter des excuses sincères est un facteur fondamental pour la réconciliation, le maintien des bonnes relations et la réduction du sentiment de rancune chez la personne lésée. Pourtant, bien que cela puisse paraître simple, de nombreuses personnes n’y arrivent pas.

« La difficulté à s’excuser est souvent liée à une faible empathie et à une incapacité à reconnaître ses torts, rendant difficile la détection du malaise de l’autre« , confie d’emblée Aline Nativel Id Hammou, psychologue clinicienne. Pour certains, l’obstacle est soit l’égocentrisme, soit l’impression que ce serait injuste de s’excuser pour quelque chose qu’ils pensaient bien faire au départ. Surtout, la réticence à s’excuser s’explique souvent par l’association « excuses = faiblesse » : l’acte d’excuse est alors perçu – à tort – comme un abaissement ou une vulnérabilité. « Ce mécanisme révèle une profonde peur du regard de l’autre et une intolérance à l’idée de ne pas être parfait, faisant de la reconnaissance d’une erreur un échec insupportable. Alors que c’est tout l’inverse : s’excuser est donc souvent considéré comme une preuve de force intérieure et d’honnêteté intellectuelle« .

La capacité à s’excuser est fortement influencée par l’éducation et le modèle parental. « Avoir grandi avec des parents qui savaient s’excuser, même auprès de leurs enfants, facilite l’apprentissage de cet acte de réparation« , précise notre interlocutrice. Bien souvent, si un adulte a du mal à s’excuser, c’est qu’il est trop exigeant envers lui-même. Comme il voit s’excuser comme un échec, il doit d’abord apprendre à être plus indulgent envers lui-même et à s’accepter de faire des erreurs. La psychologue souligne par ailleurs que trop s’excuser est également problématique. L’excès d’excuses peut être lié à des problèmes de santé mentale, tels que l’anxiété sociale, la dépression ou le TOC. Dans ce cas, les excuses découlent souvent d’une fausse culpabilité ou d’un besoin excessif de l’approbation d’autrui (plaire aux gens). En définitive, qu’il s’agisse de s’excuser trop ou pas assez, le cœur du problème se situe dans l’estime de soi et la perception du jugement d’autrui.

Les conseils pour faciliter les excuses s’adressent principalement à l’entourage, qui doit accorder du temps à la personne en difficulté pour qu’elle chemine et parvienne à une prise de conscience authentique. Il est crucial pour la personne blessée d’exprimer clairement et simplement l’impact de l’erreur. L’objectif n’est pas d’obtenir des excuses forcées, mais sincères. Les excuses ne passent pas toujours par des mots formels : elles peuvent se manifester par un comportement réparateur (un geste, un cadeau) ou une manifestation émotionnelle (pleurer). Enfin, la personne qui a du mal à s’excuser peut oser poser des questions pour mieux comprendre le ressenti de l’autre et « activer » son empathie.


Source : JDF Santé

Hypertension : cette confiture de saison serait aussi efficace qu'un médicament, selon les chercheurs

Hypertension : cette confiture de saison serait aussi efficace qu'un médicament, selon les chercheurs

C’est un antioxydant et un anti-inflammatoire puissant naturel.


C’est un antioxydant et un anti-inflammatoire puissant naturel.

Près de 17 millions d’adultes sont hypertendus en France, soit environ une personne sur 3. Avoir une pression artérielle trop élevée est le principal facteur de risque des maladies cardiovasculaires, car cela force le cœur à travailler plus fort et endommage les artères, augmentant ainsi considérablement le risque d’infarctus et d’accident vasculaire cérébral (AVC). Heureusement, plusieurs fruits sont reconnus pour leurs effets bénéfiques sur la fonction cardiovasculaire grâce à leur richesse en antioxydants, en fibres et en nutriments essentiels. Ces composants aident à réguler la pression artérielle, à améliorer le profil lipidique et à réduire l’inflammation, des facteurs cruciaux pour la santé du cœur et des vaisseaux. 

En analysant 12 études scientifiques menées sur des rats, des chercheurs de l’Université des sciences médicales d’Ispahan (Iran) se sont aperçus qu’il y avait un fruit en particulier qui était capable de réduire significativement la tension artérielle. L’effet hypotenseur de ce fruit était, lorsqu’il était pris sous la forme d’extrait très concentré de feuilles ou de graines, comparable à celui d’un médicament couramment prescrit contre l’hypertension : le captopril. Il s’agit d’un inhibiteur de l’enzyme de conversion (IEC), qui est principalement commercialisé en France sous forme de médicaments génériques (Captopril Viatris, Captopril Zentiva, Captopril Sandoz…).

Le fruit étudié n’est autre que le coing, fruit phare de l’automne. Selon les chercheurs, « différentes parties du coing, notamment les feuilles, les graines et le fruit (entier), pourraient être utilisées pour améliorer les facteurs cardiovasculaires, notamment la pression artérielle car le coing possède de fortes propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes. » Comme le fruit du coing est très dur et astringent à l’état cru, il est traditionnellement consommé cuit, le plus souvent transformé en gelée, en confiture, en pâte de fruits (cotignac) ou intégré à des compotes et des plats cuisinés.

Si les quantités de coing à manger pour espérer de tels effets n’ont pas été précisément annoncées, cette étude – publiée dans la revue scientifique Evidence-based Complementary and Alternative Medicine –ouvre la voie à des recherches futures pour confirmer l’intérêt du coing comme complément alimentaire bénéfique pour la santé humaine.


Source : JDF Santé

"C'est maintenant ou jamais" : à 35 ans, Laeticia découvre qu'elle est déjà presque trop vieille pour congeler ses ovocytes

"C'est maintenant ou jamais" : à 35 ans, Laeticia découvre qu'elle est déjà presque trop vieille pour congeler ses ovocytes

C’est un sujet dont on ne parle pas ou trop peu. Pourtant, il concerne des millions de femmes.


En France, toutes les femmes ont le droit de faire congeler leurs ovocytes, sans motif médical et en étant intégralement prises en charge par l’Assurance maladie depuis la loi de bioéthique de 2021. Une très belle avancée qui a un revers : celui de devoir attendre des mois voire des années avant de pouvoir réaliser la fameuse ponction. Or, il y a un âge limite pour le faire. C’est une course contre la montre qui se joue pour celles qui se lancent dans cette démarche. Laeticia en fait partie. Elle nous raconte.

Tout a commencé par une discussion entre copines à la terrasse d’un café : « Mes amies parlaient de la congélation d’ovocytes et de devoir aller en Espagne pour le faire parce qu’en France c’était trop tard pour elles. » Trop tard ? « Elles m’ont dit : Laeticia, fais attention. En France, c’est 37 ans maximum pour congeler ses ovocytes et il y a au moins 1 an d’attente. Un an ? Mais j’ai déjà 35 ans. » Dans la tête de Laeticia, les pensées se bousculent : « Je ne pensais pas devoir faire ça si tôt. La décision était difficile à prendre. » Ses amis insistent, elle prend rendez-vous chez sa gynécologue.

« Les délais pour avoir un rendez-vous sont monstrueux »

Le jour J, l’appréhension grandit. « J’avais peur du regard du médecin sur ma situation, être encore célibataire à 35 ans et décider alors de congeler ses ovocytes… Mais, ça a été tout le contraire. Je n’ai eu aucun jugement. Ma gynécologue m’a rassurée en me disant que ce n’est pas parce que je suis célibataire à 35 ans que j’allais l’être toute ma vie. Elle m’a dit de voir cette démarche comme une sécurité. » Un regard bienveillant du corps médical qui aide la jeune femme à avancer. « Ce n’est pas une démarche que l’on fait par plaisir, elle est contraignante, longue. Même si je sais que c’est une chance de pouvoir la faire, surtout en France où c’est entièrement pris en charge, le fait que les médecins ne jugent pas aide beaucoup. » En revanche, sa gynécologue est très claire : « Elle m’a dit qu’au regard de mon âge et des délais c’était « maintenant ou jamais ». » Pour Laeticia, « les femmes doivent savoir ». « Je veux les alerter sur le fait qu’il ne faut pas attendre 37 ans pour congeler ses ovocytes même si c’est l’âge légal en France. Le parcours est long, moi à 35 ans, c’est déjà presque limite. »

La gynécologue lui donne la liste des hôpitaux disposant d’un centre de préservation de la fertilité : « Ce n’est qu’à partir du moment où on a un rendez-vous dans un de ces centres que le protocole est ouvert. Je pensais trouver un rendez-vous facilement mais pas du tout. Je les ai tous contactés. Les délais sont monstrueux et, en dehors de votre région, les centres ne vous prennent pas comme ils croulent sous les demandes. » Selon les chiffres officiels, les délais d’attente sont de 10 à 12 mois avant la prise en charge médicale pour congeler ses ovocytes et jusqu’à 4 ans ensuite avant la ponction. Laeticia finit par trouver un rendez-vous. « Là encore, le médecin que j’ai vu était très bienveillant, je n’ai pas eu besoin de justifier les raisons de ma démarche, il ne m’a posé aucune question. »

« Je n’aurai plus la pression de devoir rencontrer quelqu’un maintenant »

Le médecin lui explique le déroulé du protocole, les examens à mener, la phase de stimulation ovarienne (sous forme de piqûres cutanées pendant 10 jours, NDLR) puis la ponction. « Ce qui me fait le plus peur maintenant c’est le test de fertilité. On peut me dire que j’ai la fertilité d’une femme de 25 ans ce qui serait une très bonne nouvelle ou, au contraire, d’une femme de 45 ans. Dans ce cas-là, l’hôpital ne me prélèvera pas. C’est pour ça qu’il faut vraiment s’y prendre tôt pour mettre toutes les chances de son côté (les femmes peuvent le faire à partir de 29 ans en France, NDLR). » Une fois les examens validés et la date de la ponction prévue, il faut se rendre disponible pendant 15 jours. « Il ne faut pas prévoir de vacances, s’organiser au travail. Si l’hôpital appelle pour réaliser la ponction, il faut y aller presque tout de suite. » Pour Laeticia, la congélation devrait intervenir avant la fin de l’année 2025. « Je serai très fière de moi d’avoir passé cette étape, ça m’enlèvera une grosse pression parce que j’aurai le choix et je n’aurai plus à penser de devoir absolument rencontrer quelqu’un maintenant. » Plusieurs médecins lui ont confié que des patientes avaient trouvé « le bon » peu de temps après avoir terminé leur protocole. « Je me le souhaite. Et sinon, je laisse la porte ouverte de faire un enfant toute seule. »

Les femmes peuvent utiliser leurs ovocytes jusqu’à leur 45e anniversaire. Chaque année, elles ont le choix entre les conserver, les utiliser pour une PMA, les donner à des personnes en attente d’un don ou à la recherche scientifique, et mettre fin à leur conservation. Pour Laeticia, le choix de l’après est fait : « Je donnerai mes œufs à la science quand j’aurai dépassé l’âge légal. Je redonnerai ce qu’on m’a donné. »

Entretien réalisé le 14 octobre 2025.


Source : JDF Santé

La phrase parfaite pour réconforter un proche à l'annonce d'un cancer, elle apaise vraiment

La phrase parfaite pour réconforter un proche à l'annonce d'un cancer, elle apaise vraiment

La psychologue Blandine Chemin-Sauque et l’oncologue Géraldine Lauridant nous révèlent les mots à dire et ceux à éviter dans un tel moment.


L’annonce d’un cancer est toujours un choc, pour le patient comme pour la personne qui l’accompagne. Dans le cadre du « Plan Cancer » mis en place par le corps médical, le proche présent lors de l’annonce n’est pas un simple spectateur, c’est un soutien essentiel. Pourtant, face à la brutalité de ce moment, il n’est pas toujours simple de savoir quoi dire.

L’annonce entraîne la plupart du temps une sidération. Ce phénomène, décrit par le Dr Géraldine Lauridant, oncologue médicale, place l’individu « dans le brouillard », altérant sa capacité à enregistrer ce que dit le médecin. « On dit qu’au moment de l’annonce, 15 à 20 % des informations sont retenues » précise la psychologue Blandine Chemin-Sauque. Voilà pourquoi, « il est important qu’il y ait quelqu’un d’autre qui soit là, pour intégrer un certain nombre d’informations ». Le proche peut être plus à même d’entendre ce qui est annoncé, car après une série d’examens, il a pu « commencer à mentaliser l’événement » et s’attendre « à une mauvaise nouvelle ». Cet aidant sert alors de mémoire et peut restituer plus tard les éléments que le patient n’a pas pu retenir.

Pour soutenir un proche lors de l’annonce, la clé se trouve dans une présence active et non intrusive. L’important est de « laisser le temps à la personne de digérer » sans la presser. Le Dr Lauridant met en garde contre l’usage du « ça va aller ». Souvent, « c’est comme si l’accompagnant voulait s’autorassurer », alors que le malade a pleinement conscience de la situation. Une formulation plus juste serait : « On va se battre ensemble ». Privilégiez surtout le fait de signifier votre présence, comme l’explique Blandine Chemin-Sauque, en disant simplement cette phrase : « Tu n’es pas seul(e), je suis là » que vous pouvez éventuellement ponctuer de « On est dans cette épreuve tous les deux ». Enfin, vous pouvez demander à votre proche ce qu’il a besoin d’entendre : « Est-ce que tu as envie qu’on en reparle maintenant ? », « Est-ce que pour toi c’est mieux d’en parler dans le quotidien ou non ? ».

Au-delà des mots, un vrai soutien se trouve dans le « pratico-pratique », après l’annonce, quand la vie avec le traitement démarre. Aller chercher les enfants à l’école ou gérer un drive sont des « choses très basiques » qui libèrent une « disponibilité psychique pour affronter la maladie », souligne la psychologue. Attention néanmoins à éviter la surprotection. « Parfois, les aidants veulent bien faire en faisant tout à la place du malade », mais il est crucial de « respecter l’autonomie », insiste l’oncologue. Pour bien se positionner en tant qu’aidant, l’important est de « rester souple et de s’adapter ».

Merci à Blandine Chemin-Sauque, psychologue et thérapeute, co-autrice avec Eloïse Maillot-Nespo de « Quand on devient aidant familial » (éd. Albin Michel). Et merci au Dr Géraldine Lauridant, oncologue médicale du Centre de cancérologie Les Dentellières.


Source : JDF Santé

Même sans dormir 8 heures, cette astuce simple d'un expert promet un réveil sans fatigue

Même sans dormir 8 heures, cette astuce simple d'un expert promet un réveil sans fatigue

On pourrait croire qu’il suffit de dormir un certain nombre d’heures pour se sentir reposé, mais non…


Fatigue au réveil, manque d’énergie dans la journée, difficultés de concentration… Autant de signaux qui montrent que le sommeil n’a pas été réparateur. « Bien souvent, la fatigue n’est pas engendrée par la quantité de sommeil, mais par sa qualité », nous explique d’emblée le Dr Armelle Rancillac, chercheuse en neurosciences à l’Inserm et au Collège de France et membre de l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance (INSV). On peut donc dormir 7 ou 8 heures par nuit, et être encore fatigué au réveil.

En cause ? Des micro-réveils qui fragmentent le sommeil. « On ne s’en souvient pas forcément, mais ils empêchent le cerveau d’atteindre ou de maintenir les phases de sommeil lent profond, essentielles à une récupération efficace. Résultat, on dort suffisamment, mais sans vraiment se reposer, et le cerveau n’a pas le temps de se régénérer, de se « nettoyer », ni de se réinitialiser correctement pour bien fonctionner », développe la spécialiste. Ces interruptions ne durent que quelques secondes à quelques minutes, mais sont suffisamment fréquentes pour en altérer sa qualité. Elles peuvent être causées par des douleurs chroniques, une apnée du sommeil, le bruit ou la chaleur de la pièce, des facteurs psychologiques tels que le stress et l’anxiété… Mais il y a une solution.

« Tout commence le matin, argue le Dr Rancillac. Il faut un réveil dynamique, car il y a un véritable effet rebond entre l’état d’alerte en journée et la qualité du sommeil nocturne ». Le neuroscientifique Matthew Walker détaille dans une conférence TED comment un réveil bien orchestré réduit la fatigue, même après une courte nuit. D’abord il faut se lever à la même heure tous les jours, week-end compris pour stabiliser le rythme circadien. Ensuite, bouger. Marcher, s’étirer ou faire quelques mouvements actifs pour déclencher une hausse du rythme cardiaque et de la température corporelle. Ce « coup d’accélérateur » indique au cerveau qu’il doit se réveiller. Et le plus important : s’exposer à la lumière naturelle dans les 30 minutes suivant le réveil, même si le ciel est couvert. Ouvrez les volets ou sortez dehors, peu importe mais voyez la lumière sans attendre. Cette astuce simple du chercheur améliore la vigilance immédiate. Sans elle, les autres leviers perdent en efficacité car le cerveau ne sait pas clairement quand commence la journée.

Si, en plus, les soirées sont soignées, c’est gagné : « Si le cerveau reste actif, préoccupé, ou en train de « cogiter », cela peut provoquer une hyperactivation du cortex cérébral, empêchant le relâchement nécessaire à l’endormissement. Comme pour les enfants, instaurer une routine apaisante le soir aide le corps à se préparer au sommeil. L’environnement de la chambre joue un rôle non négligeable : température plutôt fraîche, obscurité totale, réduction de l’exposition aux écrans et limitation des excitants (café, alcool) sont des éléments clés » rappelle « il est essentiel de réagir tôt en consultant un médecin pour éviter d’entrer dans un cercle vicieux où mauvais sommeil et stress s’alimentent mutuellement », conclut-elle.


Source : JDF Santé

Même sans dormir 8 heures, cette astuce simple d'un expert promet un réveil sans fatigue

Même sans dormir 8 heures, cette astuce simple d'un expert promet un réveil sans fatigue

On pourrait croire qu’il suffit de dormir un certain nombre d’heures pour se sentir reposé, mais non…


Fatigue au réveil, manque d’énergie dans la journée, difficultés de concentration… Autant de signaux qui montrent que le sommeil n’a pas été réparateur. « Bien souvent, la fatigue n’est pas engendrée par la quantité de sommeil, mais par sa qualité », nous explique d’emblée le Dr Armelle Rancillac, chercheuse en neurosciences à l’Inserm et au Collège de France et membre de l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance (INSV). On peut donc dormir 7 ou 8 heures par nuit, et être encore fatigué au réveil.

En cause ? Des micro-réveils qui fragmentent le sommeil. « On ne s’en souvient pas forcément, mais ils empêchent le cerveau d’atteindre ou de maintenir les phases de sommeil lent profond, essentielles à une récupération efficace. Résultat, on dort suffisamment, mais sans vraiment se reposer, et le cerveau n’a pas le temps de se régénérer, de se « nettoyer », ni de se réinitialiser correctement pour bien fonctionner », développe la spécialiste. Ces interruptions ne durent que quelques secondes à quelques minutes, mais sont suffisamment fréquentes pour en altérer sa qualité. Elles peuvent être causées par des douleurs chroniques, une apnée du sommeil, le bruit ou la chaleur de la pièce, des facteurs psychologiques tels que le stress et l’anxiété… Mais il y a une solution.

« Tout commence le matin, argue le Dr Rancillac. Il faut un réveil dynamique, car il y a un véritable effet rebond entre l’état d’alerte en journée et la qualité du sommeil nocturne ». Le neuroscientifique Matthew Walker détaille dans une conférence TED comment un réveil bien orchestré réduit la fatigue, même après une courte nuit. D’abord il faut se lever à la même heure tous les jours, week-end compris pour stabiliser le rythme circadien. Ensuite, bouger. Marcher, s’étirer ou faire quelques mouvements actifs pour déclencher une hausse du rythme cardiaque et de la température corporelle. Ce « coup d’accélérateur » indique au cerveau qu’il doit se réveiller. Et le plus important : s’exposer à la lumière naturelle dans les 30 minutes suivant le réveil, même si le ciel est couvert. Ouvrez les volets ou sortez dehors, peu importe mais voyez la lumière sans attendre. Cette astuce simple du chercheur améliore la vigilance immédiate. Sans elle, les autres leviers perdent en efficacité car le cerveau ne sait pas clairement quand commence la journée.

Si, en plus, les soirées sont soignées, c’est gagné : « Si le cerveau reste actif, préoccupé, ou en train de « cogiter », cela peut provoquer une hyperactivation du cortex cérébral, empêchant le relâchement nécessaire à l’endormissement. Comme pour les enfants, instaurer une routine apaisante le soir aide le corps à se préparer au sommeil. L’environnement de la chambre joue un rôle non négligeable : température plutôt fraîche, obscurité totale, réduction de l’exposition aux écrans et limitation des excitants (café, alcool) sont des éléments clés » rappelle « il est essentiel de réagir tôt en consultant un médecin pour éviter d’entrer dans un cercle vicieux où mauvais sommeil et stress s’alimentent mutuellement », conclut-elle.


Source : JDF Santé