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Les habitants de cette région ont "le coeur le plus sain du monde" : leur secret est à la portée de tous

Une santé cardiovasculaire excellente mais aussi des taux de démence très bas…


Ici, le risque de faire une crise cardiaque est faible voire nul, « c’est la population dont le cœur est le plus sain au monde » explique le Pr Benjamin Trumble, auteur d’une étude publiée dans la revue Evolution, Medicine, and Public Health. Elle a aussi peu de risque de développer une démence comme Alzheimer et, de manière générale, de tomber malade. Comment est-ce possible ?

L’équipe du Pr Trumble s’est penchée sur le mode de vie de ces habitants et sur leurs caractéristiques sanguines. Ils ont sélectionné 1121 femmes de tous âges (15 à 92 ans) et ont analysé plusieurs marqueurs comme le cholestérol et les triglycérides. Pourquoi cibler les femmes ? Pour voir si le fait d’avoir un coeur en excellente santé les protégeait des dommages cardiovasculaires associés à la ménopause. « La plupart des recherches sur la ménopause sont menées dans les populations industrialisées, où le risque de maladies cardiovasculaires augmente progressivement pendant la transition ménopausique » rappellent les auteurs. Or leurs volontaires ne sont pas installés dans ce type de régions géographiques. Loin de là…

« Travailler avec des populations comme les Tsimané nous permet d’étudier les variations mondiales de la ménopause, ainsi que de la santé et des maladies humaines » a expliqué le chercheur. Les Tsimané appartiennent à un peuple indigène qui vit en Bolivie dans la forêt amazonienne. Leur mode de vie est ancestral et très simple : chasse, pêche, cueillette et agriculture. Leur repas se compose de poissons, viandes sauvages, riz, plantain, manioc, maïs et fruits. Et ils sont très actifs physiquement. Selon une étude de 2013, cette population passe 2 à 5 heures par jour aux tâches productives et 4 à 6 heures aux travaux domestiques. Un rythme très contrasté avec la sédentarité qui domine les pays industrialisés, et une alimentation dénuée d’aliments transformés.

Les chercheurs ont finalement montré que, même si les femmes Tsimané ont une meilleure santé cardiaque, elles subissent les effets de la ménopause. Selon l’auteur principal, cela prouve que l’augmentation des maladies cardiaques après la ménopause est « un phénomène universel qui fait partie de la physiologie, quels que soient nos choix de vie ». En revanche, avoir « le cœur le plus sain du monde » reste un atout majeur : leur mode de vie, fondé sur des aliments simples et beaucoup d’activité physique, les protège tout de même de nombreuses autres maladies.


Source : JDF Santé