Vasoconstriction : définition, causes, effets

Définition : qu’appelle-t-on une vasoconstriction ? 

Dans le domaine médical, la vasoconstriction désigne le processus naturel qui consiste à diminuer le calibre des vaisseaux sanguins grâce à la contraction des fibres musculaires. « Avec le phénomène de la vasodilatation, qui est le mécanisme inverse, la vasoconstriction intervient dans le cadre de la vasomotricité, explique le Dr. Jean-François Renucci. Ce phénomène concerne essentiellement les artères de petit calibre (artérioles). Il se produit sous la commande des influx nerveux provenant des centres vaso-moteurs, mais aussi selon la quantité d’oxygène et de bicarbonate dans le sang, voire de certaines hormones« .

Schéma de la vasoconstriction
Schéma de la vasoconstriction © PH-HY-Adobestock

Quels sont les types de vasoconstriction ?

Il en existe de 3 sortes : 
Le SVCR. Le syndrome de vasoconstriction cérébrale réversible est rare. Il concerne plutôt les femmes autour de 45 ans et se manifeste essentiellement par une céphalée sévère. « Il est dû le plus souvent à la consommation de substances comme le cannabis, certains antidépresseurs, les vasoconstricteurs ORL… « , précise le Dr. Renucci.
La vasoconstriction pulmonaire hypoxique (VPH). « Le poumon est le seul organe dont les vaisseaux se contractent en cas d’hypoxie (diminution du taux d’oxygène dans le sang), car dans tous les autres organes, la réponse est une vasodilatation, indique le Dr. Renucci. Dans le poumon, en cas de mauvaise ventilation d’une partie, le débit sanguin est préférentiellement dirigé vers les zones bien ventilées« . Ceci se produit dans certaines situations : hypoxie d’altitude et lésions pulmonaires focales.
La vasoconstriction artérielle. La diminution du calibre d’une artère crée une mauvaise « alimentation » de l’organe concerné, donc son mauvais fonctionnement. Selon sa localisation, les symptômes sont différents. Dans certaines situations, l’hypertension artérielle peut provoquer une vasoconstriction cérébrale et un AVC (accident vasculaire cérébral).

Quelles sont les causes d’une vasoconstriction ?

Il existe plusieurs facteurs déclenchant la vasoconstriction : 

  • La lésion des cellules musculaires : ce mécanisme physiologique contribue, par exemple, à arrêter un saignement lorsqu’un vaisseau sanguin est lésé, constituant ainsi la première phase de l’hémostase.
  • La production de certaines hormones comme l’angiotensine II, l’adrénaline ou encore la noradrénaline.
  • Le froid, afin de conserver la température du corps
  • Le stress, via la production d’adrénaline
  • La nicotine provoque une vasoconstriction des artères
  • La prise de certains médicaments, notamment ceux destinés à limiter les saignements.

Qu’est-ce qu’un effet vasoconstricteur ?

« Il s’agit d’un phénomène qui mime celui de la vasoconstriction : en rétrécissant le calibre des vaisseaux sanguins, il a un effet décongestionnant« , indique notre expert. Cela est principalement utilisé en cas de rhume pour décongestionner le nez, afin de stopper l’écoulement et favoriser une meilleure respiration.

Le froid peut-il provoquer une vasoconstriction ?

Oui, lorsqu’il fait froid, les vaisseaux situés à la surface de la peau subissent une vasoconstriction, c’est-à-dire une réduction de leur diamètre. « C’est une réaction normale de l’organisme qui s’assure ainsi d’apporter un maximum de sang vers les organes vitaux, que sont le cœur et le cerveau notamment, explique le Dr. Nina Roos, dermatologue. C’est la raison pour laquelle, l’hiver, nous avons fréquemment froid aux mains mais aussi aux pieds« . Chez les personnes les plus fragiles, ce système de régulation se fait de façon bien trop réactive et prononcée : au moindre pic de froid, le sang « déserte » les extrémités. Les doigts deviennent blancs et douloureux (syndrome de Raynaud, acrosyndrome…).

Quels sont les symptômes associés à la vasoconstriction ?

La vasoconstriction peut s’accompagner de divers symptômes :

  • Une douleur
  • Une hypertension artérielle
  • Une accélération du rythme cardiaque

Que faire en cas de vasoconstriction ?

Tout dépend de ce qui l’a provoquée. Lorsque la vasoconstriction est induite par la nicotine, la prise d’un médicament ou le stress, ses effets disparaîtront lorsque la cause aura elle-même disparu. Si c’est le froid, pratiquer une activité physique, réaliser des massages au niveau des extrémités et porter des vêtements protecteurs permettra de réchauffer le corps.  Si elle est provoquée par une blessure, la vasoconstriction est nécessaire et s’arrêtera d’elle même lorsque la plaie ne saignera plus.

Merci au Dr. Jean-François Renucci, médecin vasculaire au CHU de la Timone, à Marseille.  


Source : JDF Santé