[Mis à jour le 19 décembre 2022 à 15h32] Dans un contexte de rebond épidémique, la Haute autorité de Santé (HAS) recommande d’élargir dès aujourd’hui la vaccination contre la Covid-19 aux enfants âgés de 6 mois à 4 ans révolus à risque de forme grave de la maladie et de décès ou qui vivent dans l’entourage d’une personne immunodéprimée ou non répondeur à la vaccination. Cette primo-vaccination est désormais possible avec le vaccin Comirnaty® de Pfizer (dont la posologie a été adaptée à 3 microgrammes/dose pour les enfants âgés de moins de 5 ans) qui a obtenu le 25 novembre dernier une extension d’indication pour cette classe d’âge par l’Agence européenne du Médicament, peut-on lire sur le communiqué du 19 décembre 2022. Elle doit être administré selon un schéma vaccinal à trois doses, avec un premier intervalle de 3 semaines, puis un second intervalle d’au moins 8 semaines. En France, les enfants peuvent être vaccinés contre le coronavirus Sars-Cov-2 à partir de 5 ans. L’autorisation d’un parent suffit. La vaccination des enfants et adolescents se fait uniquement avec le vaccin ARN Comirnaty du laboratoire américain Pfizer. Les 5-11 ans reçoivent une dose réduite alors que les adolescents de 12 ans et plus ont une dose similaire à l’adulte. Les 12-17 ans peuvent faire une dose de rappel, mais elle n’est pas obligatoire. Depuis mars 2022, le PIMS (syndrome inflammatoire observé chez enfants positifs au Covid) n’est plus une contre-indication à la vaccination. Comment faire vacciner son enfant contre le coronavirus ? Les parents sont-ils obligatoirement consultés ? Doivent-ils être accompagnés ? Reçoivent-ils une attestation de vaccination ? Pourquoi vacciner les enfants alors qu’ils ne font pas de formes graves de Covid ? Les effets secondaires sont-ils les mêmes que chez les adultes ? Réponses avec nos experts.
A partir de quel âge peut-on vacciner son enfant ?
La vaccination contre le Covid est possible à partir de 5 ans (dose pédiatrique) et pour tous ceux de 12 ans et plus (dose similaire à celle de l’adulte). Toutefois, en décembre 2022, la HAS recommande de vacciner dès à présent les enfants de 6 mois à 4 ans révolus à risque de développer une forme sévère de la maladie. Elle cible ainsi les enfants qui ont une de ces comorbidités : les cardiopathies congénitales, les maladies hépatiques chroniques, les maladies cardiaques et respiratoires chroniques (y compris l’asthme sévère nécessitant un traitement continu), les maladies neurologiques, l’immunodéficience primitive ou induite par médicaments, l’obésité, le diabète, les hémopathies malignes, la drépanocytose et la trisomie 21.
Comment vacciner un enfant âgé de moins de 5 ans ?
Le 19 décembre 2022, la Haute autorité de Santé a recommandé de vacciner enfants âgés de 6 mois à 4 ans révolus à risque de forme grave de la maladie et de décès, avec le vaccin Comirnaty® de Pfizer qui a obtenu le 25 novembre dernier une extension d’indication pour cette classe d’âge pour laquelle il n’y avait pour l’heure pas de vaccin disponible. Le vaccin Comirnaty®, dont la posologie a été adaptée à 3 microgrammes/dose pour les enfants âgés de moins de 5 ans, doit être administré selon un schéma vaccinal à trois doses, avec un premier intervalle de 3 semaines, puis un second intervalle d’au moins 8 semaines.
Comment vacciner un enfant âgé de 5 à 11 ans ?
Tous les enfants de 5 à 11 ans peuvent être vaccinés contre le coronavirus depuis le 22 décembre 2021, en centre de vaccination, chez les médecins généralistes, les pédiatres ou tout autre médecin spécialiste et chez les infirmiers sur prescription médicale. Ils sont vaccinés avec le vaccin Pfizer à une dose réduite en comparaison à la vaccination des adultes, à savoir 10 microgrammes d’ARN contre 30 chez l’adulte. Le Comité consultatif national d’éthique (CCNE), dans son avis du 16 décembre 2021, la Haute Autorité de santé (HAS), dans son avis du 17 décembre 2021, et le Comité d’orientation de la stratégie vaccinale (COSV), dans son avis du 21 décembre 2021, se sont dits favorables à l’ouverture de la campagne de vaccination à tous les enfants âgés de 5 à 11 ans. « Ces avis s’appuient sur des données de pharmacovigilance rassurantes, a expliqué la DGS, portant sur la vaccination de plus de 10 millions d’enfants de 0 à 14 ans dans le monde, dont plus de 7 millions aux Etats-Unis chez des enfants de moins de 12 ans. Il apparaît globalement que la vaccination des enfants de moins de 12 ans n’entraîne que rarement la survenue d’évènements indésirables graves, notamment des myocardites généralement d’évolution bénigne. » La Haute Autorité de Santé a quand même prévenu qu’ « il n’est pas possible de conclure formellement à ce jour sur l’impact de la vaccination des enfants sur la circulation du virus dans la population générale ». « La vaccination (primovaccination et dose de rappel) aux enfants de 5 à 11 ans sera sans effet sur l’épisode épidémique actuel lié au variant Delta, mais pourrait être utile lors de la vague suivante, indépendamment des incertitudes qui subsistent sur le variant Omicron« a indiqué le CCNE. « La vaccination des enfants de 5 à 11 ans sans comorbidités est acceptable sur le plan éthique » a estimé le CCNE tout en soulignant que « de nombreuses incertitudes persistent en ce qui concerne les effets à long terme du vaccin ». « Cette vaccination (…) ne doit pas être incluse dans un passe sanitaire » recommandent ses membres. Leur vaccination est « acceptable » notamment si « les données de sécurité » en vie réelle « provenant des pays ayant déjà débuté la vaccination s’avèrent rassurantes après un schéma vaccinal complet » et si l’organisation de la vaccination des enfants n’interfère pas avec la dose de rappel chez des adultes, qui demeure indispensable et prioritaire.
- Pour les 5-11 ans, depuis la loi du 22 janvier 2022, il n’est pas nécessaire que l’enfant soit accompagné par un de ses parents. La personne qui l’accompagne doit pouvoir établir qu’elle détient l’accord d’un des parents et présenter le formulaire d’autorisation parentale dûment signé par l’un d’entre eux
- La vaccination des enfants de 5 à 11 ans est précédée d’un entretien médical prévaccinal, sur le lieu de vaccination.
- Un questionnaire médical adapté aux enfants est disponible sur le site internet du ministère des Solidarités et de la Santé.
- L’utilisation des tests sérologiques est recommandée chez tous les enfants de 5 à 11 ans à l’exception de ceux ayant une preuve d’infection passée à la COVID-19 (résultat positif de test PCR, antigénique ou sérologique datant de plus de deux mois).
- Un délai de 2 mois doit être respecté entre une infection au SARS-CoV-2 et une vaccination. Une fois le délai de deux mois passé, sur présentation de la preuve d’infection passée (résultat de test PCR, antigénique ou sérologique) ou du résultat positif du TROD, un schéma monodose sera proposé.
- Pour les enfants n’ayant pas été infectés par le SARS-CoV-2, un schéma à deux doses du vaccin pédiatrique à 21 jours d’intervalle est réalisé.
- Un enfant qui serait infecté par le SARS-CoV-2 plus de 15 jours après sa première dose de vaccin n’aura pas besoin de recevoir une seconde dose.
- Un enfant qui serait infecté par le SARS-CoV-2 moins de 15 jours après sa première dose de vaccin devra recevoir une seconde dose dans un délai de 2 mois après son infection.
S’agissant de la concomitance de la vaccination contre le Covid-19 et contre d’autres maladies, le Conseil de stratégie vaccinale indique qu’aucun élément ne suggère de risque particulier à une injection concomitante du vaccin anti-Covid-19 et de ces vaccins : Rappels contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite et la coqueluche des enfants âgés de 6 à 11 ans ; Vaccin anti- HPV pour les enfants de 11 ans. Il est donc recommandé, à chaque fois que justifié, la combinaison de ces vaccins.
Comment se passe la vaccination des 12-17 ans ?
L’Agence européenne du médicament (EMA) a validé l’utilisation du vaccin Pfizer/BioNTech pour les adolescents de 12 à 15 ans, vendredi 28 mai 2021. En France, elle a commencé le 15 juin 2021. Les adolescents à partir de 16 ans doivent avoir un schéma de vaccination complet pour avoir le pass vaccinal imposé dans les restaurants, cinémas, théâtres, concert, salle de sport… De 12 à 15 ans, le pass sanitaire (avec possibilité de faire un test de -24 heures) est encore valide.
- Les 15-17 ans peuvent prendre rendez-vous eux-mêmes. Les moins de 15 ans ne peuvent pas prendre seuls un rendez-vous de vaccination.
- Les adolescents de plus de 16 ans peuvent décider seuls de se faire vacciner, sans autorisation parentale. Pour les autres, l’accord d’un seul des deux parents, ou des responsables légaux suffit. Le ou les parents doivent donner leur accord en remplissant une autorisation sur le site du ministère de la Santé.
- La présence d’un parent pendant la vaccination de l’adolescent est recommandée mais n’est pas obligatoire. Si le mineur vient seul, il doit impérativement présenter l’autorisation parentale à la vaccination contre le Covid-19 remplie et signée par au moins l’un des deux parents pour se faire vacciner, sauf s’il a plus de 16 ans.
- Les mineurs, même s’ils ont plus de 16 ans et disposent d’une carte vitale à leur nom, doivent présenter la carte vitale d’un de leurs parents ou une attestation de droit mentionnant le n° de sécurité sociale d’un de leurs parents. Cette précaution est nécessaire pour assurer le bon remplissage de l’outil Vaccin Covid.
Les 12-17 ans doivent-ils faire une dose de rappel ou 3ème dose ?
Oui à partir du 24 janvier, tous les adolescents âgés de 12 à 17 ans sont éligibles au rappel, six mois après la complétude de leur schéma de primo-vaccination, a annoncé la DGS. « Cette nouvelle orientation tient compte de la forte circulation actuelle du variant Omicron et de la nécessité d’apporter une protection supplémentaire aux adolescents. » Le rappel n’est pas cependant pas obligatoire, précise le gouvernement. « L’espacement de six mois entre la deuxième dose de vaccination et le rappel s’explique par une décroissance plus lente des anticorps vaccinaux chez les adolescents que chez les adultes. » L’administration de cette dose de rappel chez les adolescents de 12 à 17 ans ne concerne que le vaccin PfizerBioNTech, forme 12 ans et plus (Comirnaty).
La vaccination contre le Covid est-elle obligatoire chez l’enfant ?
« Non il n’y a pas du tout de vaccination obligatoire des enfants, a indiqué le ministre de la Santé Olivier Véran lors du point presse du 6 décembre. Ni en France ni ailleurs. » La vaccination des enfants se fait si les parents sont « volontaires » a-t-il reprécisé. Pour les enfants de 5 à 11 ans, le Comité national d’Ethique (CCNE) a considéré le 16 décembre « que la vaccination est acceptable sur le plan éthique » tout en soulignant que « de nombreuses incertitudes persistent en ce qui concerne les effets à long terme du vaccin ». « Cette vaccination des enfants doit être une proposition et non une obligation, et ne doit pas être incluse dans un passe sanitaire« ont estimé ses membres.
Où faire vacciner son enfant ?
►Les enfants de plus de 12 ans peuvent se faire vacciner en centre de vaccination, chez les médecins, en pharmacie… dans les mêmes lieux que les adultes.
► Les enfants de 5-11 ans peuvent aussi se faire vacciner dans les centres de vaccination, chez leur médecin, pédiatre, par un infirmier sur prescription médicale et en pharmacie. Les professionnels des services de protection maternelle et infantile (PMI) peuvent également proposer et réaliser cette vaccination. En Ile-de-France, l’ARS tient à jour une liste des centres de vaccination pédiatriques en Île-de-France.
Quelle est l’efficacité du vaccin Pfizer ?
L’Agence européenne du médicament a délivré le 25 novembre 2021 une autorisation de mise sur le marché européenne de la forme pédiatrique du vaccin Pfizer-BioNTech.
► Chez les 12-17 ans : « Pfizer a annoncé une efficacité de 100% de son vaccin sur les 12-15 ans, poursuit Frédéric Rieux Laucat. Ce résultat fait suite à une étude qui portait sur 2 260 adolescents. Elle a révélé qu‘aucun des 1005 jeunes s’étant fait administrer le vaccin n’avait développé de forme symptomatique de la Covid-19. Alors que 16 enfants sur les 978 qui avaient reçu une injection placebo ont été atteints du coronavirus. » L’EMA a souligné toutefois que la taille « limitée » de l’essai pourrait avoir laissé échapper des effets indésirables « rares ». La HAS a elle estimé que l’efficacité restait à confirmer contre les formes sévères, en particulier les formes avec hospitalisation et décès, qui étaient absentes des essais et que celle sur la transmission virale n’a pas été évaluée dans les essais.
► Chez les 5-11 ans : d’après les essais cliniques conduits par le laboratoire et rapportés par la HAS, l’efficacité vaccinale du vaccin Comirnaty est de l’ordre de 90% contre les formes symptomatiques de la maladie mais, des incertitudes demeurent sur le maintien de l’efficacité vaccinale face aux nouveaux variants détectés, en particulier le variant Omicron. Les données préliminaires suggèrent que, en population générale, l’efficacité de deux doses du vaccin Comirnaty contre les formes symptomatiques de la maladie pourraient être réduite de moitié comparativement à son efficacité contre les autres variants. L’efficacité contre les formes sévères pourrait toutefois être maintenue à un niveau élevé mais cela doit être confirmé. En outre, l’efficacité vaccinale contre les formes symptomatiques semble être maintenue à un niveau élevé (de l’ordre de 70-75 %) après une dose de rappel.
► Chez les 6 mois – 5 ans : les travaux de Santé Publique France sur l’évolution épidémiologique récente dans cette classe d’âge ont montré après 3 doses une efficacité de 80,3% contre les infections symptomatiques pour toutes les tranches d’âge entre 6 mois à 4 ans qui n’ont pas d’antécédent d’infection. Les données d’immunogénicité et de tolérance se révèlent également satisfaisantes : aucun décès, aucun cas de myocardite ou de péricardite n’a été rapporté dans les différentes études menées. La HAS a également pris en compte les recommandations internationales concernant la vaccination des enfants âgés de 6 mois à 4 ans révolus.
Peuvent-ils être vaccinés en pharmacie ?
Les enfants dès l’âge de 5 ans peuvent être vaccinés en pharmacie.
Combien de doses ?
5-11 ans | 12-17 ans | |
---|---|---|
Primo-vaccination | 2 doses à 3 semaines d’intervalle | 2 doses à 3-7 semaines d’intervalle |
ou | 2 doses à 2 mois d’intervalle si l’enfant a eu le covid moins de 15 jours après la première dose. | 1 dose si l’adolescent a déjà eu le covid avant d’être vacciné |
ou | 1 dose si l’enfant a déjà eu le covid avant d’être vacciné. | |
ou | 1 dose si l’enfant a eu le Covid plus de 15 jours après la première dose | |
Rappel | pas de dose de rappel | 1 dose de rappel 6 mois après la dernière infection (pas obligatoire) |
Doivent-ils être accompagnés ?
► La présence d’un parent pendant la vaccination des plus de 12 ans est recommandée mais n’est pas obligatoire, indique la DGS. Si le mineur vient seul, il doit impérativement présenter l’autorisation parentale à la vaccination contre le Covid-19 remplie et signée par au moins l’un des deux parents pour se faire vacciner, sauf s’il a plus de 16 ans. Dans ce cas, l’accord parental n’est pas nécessaire.
► Pour les 5-11 ans, depuis la loi du 22 janvier 2022, il n’est pas nécessaire que l’enfant soit accompagné par un de ses parents. La personne qui l’accompagne doit pouvoir établir qu’elle détient l’accord d’un des parents et présenter le formulaire d’autorisation parentale dûment signé par l’un d’entre eux.
L’autorisation parentale est-elle obligatoire ?
A la suite de la promulgation de la loi du 22 janvier 2022 renforçant les outils de gestion de la crise sanitaire et modifiant le code de la santé publique, l’autorisation d’un seul des deux parents est nécessaire à la vaccination contre le Covid-19 des enfants de 5 à 11 ans (à partir de 16 ans, l’adolescent n’a pas besoin d’avoir l’autorisation de ses parents). .Le nouveau formulaire d’autorisation, désormais unique pour tous les enfants de 5 à 15 ans inclus, est disponible sur le site du ministère des Solidarités. Il n’est pas nécessaire que l’enfant soit accompagné par un de ses parents. La personne qui l’accompagne doit pouvoir établir qu’elle détient l’accord d’un des parents et présenter le formulaire d’autorisation parentale dûment signé par l’un d’entre eux
Les mineurs reçoivent-ils aussi une attestation de vaccination ?
Chaque injection d’un vaccin Covid, qu’il s’agisse d’une personne mineure ou pas, entraine la remise d’un certificat de vaccination. Les certificats de vaccination des mineurs peuvent être stockés de manière électronique dans l’application TousAntiCovid de l’enfant ou de l’un des parents et servir de pass sanitaire à la rentrée. Cette attestation leur permet d’avoir leur pass sanitaire.
Pourquoi vacciner les enfants ?
Les publications suggèrent que les enfants infectés par le SARS-CoV-2 présentent des symptômes moins sévères que les adultes et n’ont, dans la grande majorité des cas, pas besoin de soins hospitaliers. Ainsi, une fois l’infection déclarée, le risque de développer une forme grave chez l’enfant est près de 25 fois inférieur à celui des adultes, informe la HAS le 30 novembre. « Les formes sévères de Covid-19 affectent rarement les enfants mais près de 80 % des formes sévères sont retrouvées chez des enfants sans comorbidités, précise-la HAS en décembre dans son avis sur la vaccination des 5-11 ans. Dans un contexte où l’incidence chez les enfants âgés de 5 à 11 ans est en très forte croissance, et avec une possible amplification de ce phénomène du fait de l’arrivée du variant Omicron, plus contagieux que le variant Delta, on pourrait s’attendre à une augmentation des cas. » Elle prévient cependant que « l’impact de la vaccination des enfants sur la diminution de la circulation du virus dans la population générale serait variable en fonction des hypothèses de maintien de l’efficacité vaccinale contre l’infection vis-à-vis des différents variants circulants (élevée vis-à-vis du variant Delta, probablement diminuée vis-à-vis du variant Omicron).. De plus, il dépend de la couverture vaccinale chez les enfants, donc de l’adhésion des parents et des professionnels à la vaccination de cette classe d’âge. Il n’est donc pas possible de conclure formellement à ce jour sur l’impact de la vaccination des enfants sur la circulation du virus dans la population générale. » Quel est l’enjeu de la vaccination des plus jeunes lorsque l’on sait que le risque individuel de faire une forme grave est faible ?
► un bénéfice individuel direct car même si elles sont rares, des formes sévères de Covid-19 peuvent survenir chez les enfants et adolescents.
►un bénéfice individuel sur le plan psychologique et social, en évitant les fermetures de classes et d’établissements et leurs effets sur la santé mentale et les ruptures d’apprentissage.
►un bénéfice collectif « pour protéger l’entourage : les personnes âgées, les personnes vulnérables de leur famille/entourage, leurs camarades exposés à un risque de formes graves du fait de comorbidités… » explique le Dr François L’Hériteau, PH – Infectiologue au Centre d’appui pour la prévention des infections associées aux soins d’Ile-de-France (CPias Ile-de-France).
N’y a-t-il pas de risque à administrer des vaccins à ARN chez les enfants ?
« Le vaccin à ARN Messager est une vraie révolution technologique, assure Frédéric Rieux Laucat. Il n’y a pas de raison de s’inquiéter de son utilisation chez l’enfant, ni même chez l’adulte. Après injection, ces ARN messager disparaissent très vite de l’organisme. Leur rôle est d’apprendre au système immunitaire à produire la protéine Spike (spicule) pour fabriquer un antigène spécifique du coronavirus. Ensuite, ils disparaissent. Il n’y a aucun risque qu’ils viennent modifier le génome car l’ARN Messager est un constituant naturel de nos cellules, une photocopie de nos gènes qui disparait sans s’insérer dans nos chromosomes. »
Pour rappel, les nourrissons et les enfants reçoivent déjà différentes typologies de vaccins :
- Vaccin à vecteur viral (comme AstraZeneca) : Ebola…
- Vaccin vivant atténué : rougeole, oreillon, rubéole, varicelle…
- Vaccin conjugué : méningo C, Haemophilus, pneumocoque…
- Vaccin recombinant : méningo B…
Quels sont les effets secondaires ?
► Chez les 5-11 ans : selon l’ANSM, au 04 mars 2022, plus de 460 000 doses ont été administrées. Au total, 76 cas d’effets indésirables ont été rapportés après la vaccination, dont 9 graves (8 rétablis ou en cours de rétablissement et 1 non rétabli au moment de la déclaration). « Aucun signal spécifique n’a été identifié chez les enfants. »
► Chez les 12-17 ans : au 10 mars 2022, plus de 10,1 millions de doses ont été administrées. Au total, 2 824 cas dont 774 cas graves ont été rapportés après la vaccination. Signaux potentiels ou événements déjà sous surveillance : PIMS (syndrome inflammatoire multi-systémique pédatrique). « Aucun signal spécifique n’a été identifié chez les jeunes. Au vu des données analysées, le profil de sécurité du vaccin Comirnaty chez les jeunes de 12 à 18 ans reste comparable à celui des adultes. »
Comment réagit l’immunité des enfants lors de la vaccination ?
« Les tout-petits ont en effet une immunité non spécifique très entrainée, qui ne passe pas par les anticorps, détaille la pédiatre. C’est ce qu’on appelle l‘immunité de 1ère ligne : les cellules de l’immunité vont tout simplement neutraliser l’infection. Les enfants auront alors de la fièvre ou de la toux. C’est en partie grâce à cette immunité » armée » de première ligne que les enfants ne développent pas de forme grave de la Covid-19. » Avec l’âge, l’immunité de l’enfant devient spécifique. « Il va développer des anticorps et une mémoire immunitaire spécifique vis-à-vis des différents micro-organismes, après avoir été en contact avec l’agent infectieux (en ayant été malade ou porteur asymptomatique) ou après vaccination. »
Merci au Docteur Fabienne Kochert, pédiatre à Orléans et Présidente de l’AFPA (Association de Pédiatrie Ambulatoire), à Frédéric Rieux Laucat, chercheur Inserm spécialiste des maladies auto-immunes pédiatriques et chef d’équipe à l’Institut Imagine pour leur participation et au Dr François L’Hériteau, PH – Infectiologue au Centre d’appui pour la prévention des infections associées aux soins d’Ile-de-France (CPias Ile-de-France).
Sources :
Proposer la vaccination contre la Covid-19 aux enfants de 5-11 ans est-il éthiquement acceptable ? Réponse du CCNE à la saisine du ministère des solidarités et de la santé. 16 décembre 2021.
Covid-19 : la HAS recommande la vaccination des enfants fragiles. Communiqué de presse. 30 nov. 2021
Covid-19 : la HAS précise la place de Spikevax® dans la stratégie vaccinale. Communiqué de presse mis en ligne le 8 novembre 2021.
Point de situation sur la surveillance des vaccins contre la COVID-19 – Période du 17/09/2021 au 30/09/2021. ANSM
« Covid-19 : la vaccination des adolescents présente des bénéfices individuels et collectifs », communiqué de presse de la HAS mis en ligne le 3 juin 2021.
Ouverture de la vaccination aux enfants de 12 ans et plus à partir du 15 juin 2021, DGS, 13 juin 2021.
Source : JDF Santé