Un nouveau coronavirus découvert en Chine : les scientifiques en alerte

La France et l’Europe ne seraient pas à l’abri d’une éventuelle propagation.


Comme un air de déjà-vu. Un nouveau coronavirus vient d’être découvert chez des chauves-souris en Chine et suscite l’inquiétude de la communauté scientifique internationale. Baptisé HKU5-CoV-2, ce virus appartient à la même famille que le MERS-CoV, un virus respiratoire très virulent apparu en 2012. En revanche, il se distingue de celui responsable de la pandémie de Covid-19 (SARS-CoV-2), bien que tous deux soient des coronavirus.

Contrairement au Covid-19, qui se fixe efficacement sur des récepteurs présents à la surface des cellules humaines de la gorge, de la bouche ou du nez, HKU5-CoV-2 n’en est pas encore capable, mais des tests en laboratoire ont montré qu’une légère modification de sa structure – la protéine Spike – pourrait lui permettre d’y parvenir, peut-on lire dans l’étude publiée dans la revue Nature Communications. « Il n’est peut-être qu’à un petit pas de pouvoir se propager aux humains« , confirme le Pr Michael Letko, virologue à l’Université d’État de Washington qui a codirigé ces essais en laboratoire. 

À ce jour, aucun cas chez l’Homme n’a été recensé. Les symptômes qu’il pourrait provoquer restent hypothétiques et pourraient ressembler à ceux de n’importe quel coronavirus : fièvre, toux, essoufflements, douleurs thoraciques, fatigue intense, maux de tête… Toutefois, si le virus parvenait à franchir la barrière inter-espèce – notamment via un hôte intermédiaire, comme cela avait été le cas avec les civettes ou les visons en 2012 – il pourrait alors provoquer une maladie respiratoire (très) sévère et mortelle. Dans un monde très connecté, où les épidémies circulent rapidement, la France et l’Europe ne seraient donc pas à l’abri d’une éventuelle propagation. 

Pour éviter une telle situation, les scientifiques appellent à une surveillance virologique renforcée, notamment dans les élevages d’animaux sauvages et les marchés en Asie. Ils préconisent également de développer des mesures anticipées, comme des vaccins ou des traitements ciblés, afin de gagner un temps précieux en cas d’émergence. L’alerte autour de HKU5-CoV-2 ne doit pas faire céder à la panique, mais elle rappelle que le risque de nouvelle pandémie est bien réel et qu’il peut se jouer à une seule mutation près.


Source : JDF Santé