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Un neurologue alerte : ce symptôme avant de dormir annonce un AVC dans la nuit

« Trop de patients disent « On verra demain » mais c’est trop tard », prévient Olivier Temgoua, chef du service neurologie au centre hospitalier de Dreux.


Sur 150 000 personnes qui font un AVC chaque année en France, 30 000 en décèdent soit 1 personne sur 5. Pour éviter le pire, il faut agir très vite c’est-à-dire en quelques secondes, voire minutes. Et donc être capable de repérer les symptômes de l’accident vasculaire cérébral. Par chance, ils ne sont pas nombreux et, surtout, ils sont particulièrement caractéristiques ce qui permet, une fois qu’on les connait, de ne pas avoir de doute face à une victime. « Un patient qui bénéficie d’une prise en charge optimale maximise ses chances de récupération complète par rapport à un patient qui bénéficierait d’une prise en charge tardive » rappelle Olivier Temgoua, chef du service neurologie au centre hospitalier de Dreux, auprès de L’Echo Républicain.

En cas d’AVC, le cerveau ne reçoit plus l’apport suffisant en sang et en oxygène, soit parce qu’un caillot bloque un vaisseau (80% des cas), soit parce qu’il se rompt et provoque une hémorragie (20% des cas). L’AVC peut survenir à n’importe quel moment de la journée, de jour comme de nuit. « Il y a encore beaucoup de patients qui disent « j’ai eu ci, mais on verra demain » en se couchant et malheureusement, ils font un AVC dans la nuit et c’est trop tard. Quand vous avez encore un cas comme ça dans la pratique, il faut continuer à faire passer le message » poursuit le neurologue.

Les symptômes arrivent toujours brutalement « d’une seconde à l’autre ou sur quelques minutes, parfois sur quelques heures mais soudainement » nous expliquait le Pr Sonia Alamowitch, Chef de service des Urgences cérébro-vasculaires à l’hôpital Salpétrière (Paris) dans un précédent article. Ce qui doit alerter ? « Pensez au mot VITE », conseille le Dr Temgoua. « V pour Visage déformé (une moitié du visage qui tombe brutalement), I pour Impossibilité de lever un ou deux bras, une ou deux jambes, T pour troubles de la parole, E pour Extrême urgence. » Une personne qui présente brutalement ces symptômes avant de dormir, sans raison a priori, ne doit pas se coucher.

« Il est impératif d’appeler le 15 pour éviter que l’AVC se constitue de façon complète et définitive. Dans les 4h30 après l’apparition des symptômes, on a la possibilité de proposer un traitement pour dissoudre le caillot. Jusqu’à 6 heures après, on peut faire une trombectomie en aspirant le caillot. Mais au-delà, c’est trop tard », insiste le spécialiste. L’AVC résulte d’une combinaison de facteurs bien connus des médecins : une hypertension mal contrôlée, un excès de cholestérol, des troubles du rythme cardiaque. Le diabète, le tabac, l’alcool et la sédentarité accentuent encore le risque. Avec l’âge, les artères se fragilisent, et le danger augmente.


Source : JDF Santé