
« Je tremble tout le temps ». Voilà comment Clara Luciani décrit sa maladie dans l’émission Small Talk de Konbini en mai 2025. La chanteuse souffre de la maladie du « tremblement essentiel » comme elle l’avait révélé au Parisien en 2019. « Je sais ce qui accentue mes tremblements, c’est la nervosité et le fait qu’on puisse voir que je tremble, » Elle raconte avoir pris un temps des bêta-bloquants avant de monter sur scène « mais c’est quand même un truc qui ralentit ton rythme cardiaque ». Elle a depuis arrêté et « décidé de vivre avec » sa maladie.
C’est quoi cette maladie ?
« On ne connaît pas bien la cause des tremblements essentiels, nous explique le neurologue Michel Vandenheede. Il s’agit plus que probablement d’une maladie du système nerveux central sans que la zone source n’ait pu être identifiée avec précision. » En revanche, ce que les médecins savent c’est « qu’il ne s’agit pas d’une maladie dégénérative ».
Quels symptômes ?
Les seules manifestations présentes du tremblement essentiel sont les tremblements. Ils apparaissent lors de certains mouvements volontaires ou lors du maintien actif d’une posture par exemple quand on reste longtemps dans une même position ou lors de la réalisation de certaines tâches (prendre un verre en main, se maquiller, bricoler…). Ils entravent les mouvements de la vie quotidienne car les patients n’arrivent pas à les contrôler.
Comment faire le diagnostic ?
Il n’existe pas de test spécifique pour diagnostiquer le tremblement essentiel. Le praticien peut évoquer ce diagnostic en demandant à son patient d’effectuer certains gestes comme écrire, se servir à boire, ou dessiner afin de visualiser les tremblements d’action. D’autres situations peuvent mettre en évidence les tremblements posturaux. Le diagnostic du tremblement essentiel est particulièrement difficile en raison d’un manque d’information des patients et professionnels sur cette maladie méconnue. Les patients atteints par cette pathologie mettent parfois des années avant qu’un nom soit mis sur leurs symptômes. Il est toujours indispensable d’éliminer d’autres pathologies qui pourraient provoquer des tremblements comme la maladie de Parkinson, l’anxiété, l’alcoolisme, les maladies de la thyroïde, l’excès de caféine, la maladie de Wilson, certaines dystonies et les effets indésirables de certains médicaments comme les neuroleptiques, antidépresseurs, lithium.
Quels sont les traitements ?
Le Docteur Vandenheede précise que « le tremblement est traité que s’il est invalidant ». Il n’existe pas de traitement capable de supprimer complètement un tremblement essentiel. De nombreuses méthodes permettant d’agir sur le stress peuvent aider les personnes atteintes de tremblement essentiel : des séances de yoga, relaxation, sophrologie, ou méditation par exemple peuvent apporter une aide considérable.
Médicaments
Les médicaments conseillés pour diminuer l’intensité du tremblement essentiel sont les bêtabloquants comme le propanolol, médicaments régularisant les battements cardiaques et diminuant la nervosité, les anti-épileptiques (topiramate, gabapentine, prégabaline) qui diminuent la sensibilité du cerveau aux stimulations ou des anxiolytiques. Des injections de toxine botulinique sont parfois effectuées dans certains muscles afin de bloquer la contraction des fibres musculaires responsables des tremblement, « surtout pour les tremblements entreprenant le segment céphalique » précise le médecin.
SCP : stimulation cérébrale profonde
La stimulation cérébrale profonde est une technique chirurgicale réservée aux patients présentant une forme très sévère de tremblement essentiel, non contrôlée par les médicaments et provoquant un handicap important avec une perte d’autonomie. Cette technique permet de diminuer l’intensité des tremblements de 70 à 80%. Elle consiste à implanter dans des zones précises du cerveau deux électrodes, reliées par des fils passés sous la peau, à deux stimulateurs électriques situés au niveau des clavicules qui envoient des impulsions électriques dans certaines zones du cerveau.
Quelles sont les conséquences ?
Les personnes présentant une forme sévère et handicapante de la maladie présentent aussi souvent une dépression, se replient sur elles-mêmes et développent même parfois une phobie sociale, ne sortent plus de chez elles car elles ne supportent plus le regard des autres. Le Docteur Vandenheede attire l’attention sur la nécessité de parler de la maladie : « Les personnes atteintes ne doivent pas hésiter à en parler à leur médecin de famille et si nécessaire à un spécialiste qui pourra les aider dans la grande majorité des cas. »
Quelle est son évolution ?
Les tremblements essentiels évoluent de manière fluctuante avec des périodes d’aggravation et d’autres d’accalmies. Certains patients présentent cependant un tremblement beaucoup plus invalidant que d’autres et ne répondant pas de manière optimale aux traitements médicamenteux disponibles actuellement. Des traitements chirurgicaux sont alors proposés à ces patients fortement invalidés.
Merci au
Source : JDF Santé