Tousser est un phénomène naturel. « Il s’agit d’un réflexe de défense de l’organisme pour expulser brutalement l’air, les mucosités ou les agents irritants contenus dans les voies respiratoires, explique le Dr Jean-Michel Morel, médecin généraliste, phyto-aromathérapeute. Elle a pour but de protéger les poumons. » Mais comment calmer une toux ? Grasse, sèche, la nuit ?
C’est quoi une toux sèche ?
La toux sèche est généralement irritative et sans crachat. On parle alors de toux « non productive ». Comme elle est fatigante en raison de l’absence d’expectorations qui empêche le soulagement lié au dégagement des bronches, vous pouvez avoir recours à des sirops antitussifs ou des plantes pour la calmer. N’hésitez pas à demander conseils à votre pharmacien ou votre médecin traitant : en effet, tous les médicaments, même ceux accessibles sans ordonnance, peuvent causer des interactions avec d’autres traitements, des effets secondaires ou des contre-indications. Une toux sèche peut parfaitement devenir grasse au bout de quelques jours ou semaines, sans que cela n’indique une quelconque aggravation.
C’est quoi une toux grasse ?
La toux grasse provoque l’expectoration de mucosités ou de glaires encombrants les voies respiratoires. Elles peuvent parfois être colorées. Elle a pour but de les dégager. Lorsque ce mucus est trop épais, il a tendance à stagner dans les voies respiratoires. Pour faciliter le désencombrement, il peut être utile de vous tourner vers les médicaments expectorants dont le rôle est de fluidifier les sécrétions bronchiques. Ils se présentent le plus souvent sous la forme de sirops. Demandez conseils à votre pharmacien ou votre médecin, car les médicaments, même ceux sans ordonnance, sont susceptibles de provoquer des effets secondaires ou des contre-indications. Si les symptômes ne s’améliorent pas au bout de 5 jours, consultez votre médecin.
C’est quoi une toux nocturne (la nuit) ?
La position allongée est propice à la toux. Relever la tête avec des oreillers peut la calmer. Elle se manifeste dès le milieu de nuit et, parce qu’elle perturbe le sommeil, elle est particulièrement gênante. Elle peut être le signe d’une pathologie infectieuse comme un rhume ou une rhinite, provoquée par l’écoulement nasal dans l’arrière-gorge, d’un reflux gastro-œsophagien dû à des remontées digestives acides. Elle peut également être le symptôme d’un asthme. Si elle persiste au-delà de 5 nuits, il est conseillé de consulter un médecin pour diagnostiquer la cause exacte du problème.
Que signifie une toux persistante ?
On parle de toux persistante ou chronique lorsque sa durée est supérieure à 3 semaines. Elle a trois principales causes : l’écoulement nasal provoqué par une rhinite allergique ou une sinusite chronique (elle représente à elle-seule la moitié des toux persistantes), l’asthme et le RGO, ces affections entrainant une irritation locale (trachée, œsophage…). « Chez les fumeurs, il faut rajouter la bronchite chronique, précise le Dr. Morel. Plus rarement, la toux persistante peut être liée à une irritation de la trachée ou à la coqueluche, voire à une pathologie plus grave comme la tuberculose ou un cancer bronchique. Ces maladies nécessitent une prise en charge médicale adaptée. »
Quelle toux en cas de grippe ?
En cas de grippe, la toux est soudaine. Elle se déclare sous 48 heures en moyenne. Elle est généralement sèche et douloureuse. Alors que la plupart des autres symptômes de la grippe disparaissent en une semaine, la toux peut être sévère et durer deux semaines ou plus, peut-on lire sur le site de l’OMS.
Que signifie une toux spasmodique ?
Une toux spasmodique est une toux qui apparaît sous forme de spasmes, de convulsions réflexes. Une toux qui persiste peut entraîner des vomissements. La toux spasmodique est une terminologie qui n’est plus utilisée aujourd’hui dans la communauté médicale
Qu’appelle-t-on des quintes de toux ?
La toux est dite « par quintes » lorsqu’elle se présente sous la forme de séries, au point parfois d’en couper la respiration. Elle peut être sèche (en cas de coqueluche par exemple) ou grasse, et même accompagnée de sang en cas de tuberculose. Elle se caractérise par des chatouillements au fond de la gorge. Il peut arriver que les toux quinteuses soient d’origine psychologique : un stress ou une anxiété importante peuvent provoquer ces quintes chez les personnes fragiles.
Quelles sont les causes d’une toux ?
► Dans la grande majorité des cas, la toux grasse est le signe d’une infection virale comme une rhinopharyngite, une laryngite, une angine, ou bactérienne comme une bronchite, une pneumonie ou une sinusite.
► Une toux sèche peut être le signe d’une crise d’asthme, d’un RGO ainsi que d’une allergie.
► Chez l’enfant ou la personne âgée, la présence d’un corps étranger coincé dans la gorge peut aussi être en cause.
► Si elle dure depuis plus de 3 semaines, la toux peut être révélatrice d’une coqueluche, une maladie bactérienne. L’incubation de cette affection dure environ de 7 à 14 jours, tandis que la période d’invasion est de 10 jours. Si les premiers symptômes de la maladie ressemblent beaucoup à ceux d’un simple rhume (écoulement nasal, faible fièvre et toux modérée), rapidement un signe peut vous alerter : la toux évolue en quintes violentes, coupant parfois la respiration et s’accompagne de secousses. En fin de quintes, lorsque le malade peut enfin reprendre son souffle, sa respiration est suivie d’un son aigu proche du chant du coq (d’où le nom de la maladie). A raison d’une dizaine de quintes par jour, pendant une durée de 2 à 4 semaines, le malade est généralement exténué. Pour diagnostiquer la maladie, il est nécessaire de réaliser une sérologie.
► La prise de certains médicaments peut aussi provoquer une toux : c’est le cas des inhibiteurs de l’enzyme de conversion, de certains inhibiteurs de l’angiotensine II et de bêtabloquants, utilisés dans le traitement de l’hypertension artérielle.
► Le tabagisme, qu’il soit actif ou passif, peut aussi être en cause.
► La pneumoconiose une maladie pulmonaire causée par l’inhalation et la fixation de particules solides dans les poumons peut provoquer des épisodes de toux. C’est notamment le cas de la silicose causée par l’inhalation de silice ou la sidérose par l’exposition à de la poussière de fer.
► Un abcès au poumon et un emphysème pulmonaire sont également des causes d’épisodes de toux très handicapantes.
► Des épisodes de stress peuvent aussi entraîner des toux.
► Enfin, elle peut se manifester en présence d’autres pathologies plus rares comme une tuberculose, une embolie pulmonaire, un cancer broncho-pulmonaire, une insuffisance cardiaque ou la mucoviscidose.
Traitement : comment calmer la toux ?
Une fois la nature de la toux identifiée, il existe tout un arsenal pour en venir à bout (infusion de plantes, sirops avec ou sans ordonnance (toujours avec avis médical), pastille en cas de maux de gorge, humidification de la pièce en cas de toux sèche…). Demandez conseils à votre médecin ou votre pharmacien. Néanmoins, si la toux persiste au-delà de 5 jours, un avis médical est indispensable.
Quel sirop en cas de toux sèche ?
Ils ont pour rôle de diminuer le réflexe de toux en agissant directement sur le centre de la toux, dans le cerveau. Ils se divisent en plusieurs catégories :
► Les antitussifs antihistaminiques recommandés en cas de toux sèche et irritante. En raison de leur effet sédatif, ils sont recommandés le soir. Ils sont à utiliser avec prudence chez les utilisateurs de machines et sont contre-indiqués en cas d’insuffisance respiratoire.
► Les antitussifs opiacés, à base de de codéine par exemple. » Ils sont très efficaces, mais ils présentent de multiples effets secondaires : bouche sèche, trouble digestif, somnolence… Lisez bien la notice car ils sont contre-indiqués en cas d’asthme sévère, d’insuffisance respiratoires, lors de la grossesse… Ils sont disponibles uniquement sur prescription médicale », indique le Dr. Morel.
Les autres antitussifs n’ont pas d’effet néfastes sur les voies respiratoires mais présentent des effets secondaires comme des vertiges, des troubles digestifs, de la somnolence ou encore des convulsions. Ils sont contre-indiqués lors de la grossesse.
Quel sirop en cas de toux grasse ?
Les sirops en cas de toux grasse sont dits « expectorants« . Ils sont recommandés lorsque l’expectoration du mucus est difficile car ils fluidifient les sécrétions. Après quelques jours de traitement, le mucus se liquéfie et les bronches deviennent moins encombrées. Prenez conseils auprès de votre pharmacien ou de votre médecin traitant.
Quels sont les remèdes naturels de la toux ?
Toux grasse : « Faire des inhalations à base d’huiles essentielles de niaouli, eucalyptus ou pin sylvestre permet de dégager les voies respiratoires : une à deux fois par jour, disposez cinq gouttes dans un bol d’eau bouillante et respirez les vapeurs durant 5 minutes « , recommande Sylvie Hampikian, pharmacologue spécialiste des plantes. Des tisanes de réglisse, de plantain, de violette odorante, de thym, d’hysope ou de romarin aideront également à fluidifier le mucus. « Faites infuser 5 minutes sous un couvercle une bonne cuillérée à café de plante(s) dans de l’eau préalablement portée à frémissement, indique Sylvie Hampikian. Filtrez et buvez aussitôt. Vous pouvez en prendre jusqu’à 2 à 3 tasses par jour « . Sucrez avec une cuillerée à café de miel de thym pour profiter de ses vertus antibactériennes et apaisantes. En parallèle, pensez à boire 1,5 litre d’eau par jour, l’hydratation favorisant la fluidification des mucosités.
Toux sèche : Vous adoucirez votre gorge et calmerez l’irritation grâce à des tisanes de mauve ou d’hibiscus, ou de droséra, une plante carnivore des tourbières, réputée contre les toux d’irritation. Préparez-vous une tisane en laissant infuser 5 minutes une cuillerée à café de la plante de votre choix dans une 250 ml d’eau frémissante. Filtrez puis buvez-en jusqu’à 3 tasses par jour. L’huile essentielle de myrte rouge à raison de deux-trois gouttes matin et soir sur un peu de miel ou sur une gomme douce de pharmacie est aussi efficace.
Toux nocturne : Il faut apaiser les nerfs et soulager les irritations. Les plantes suivantes sont à la fois antitussives, sédatives et équilibrante neurovégétatives (toux nerveuse) : ballote noire, passiflore, coquelicot, lamier blanc, valériane, aubépine. Les toux nocturnes sont souvent dues à un écoulement nasal postérieur. Pour l’éviter, couchez-vous en position semi-assise, avec deux oreillers, et pensez à vous nettoyer le nez avec un spray d’eau de mer ou de solution soufrée, du sérum physiologique avant de rejoindre votre lit.
Quels sont les traitements homéopathiques contre la toux ?
Toux sèche et quinteuse : Coccus Cacti 7 CH à raison de 5 granules 3 fois par jour, ou au moment des quintes.
Toux sèche, mais non quinteuse : Bryonia en 5 à 7 CH à raison de 5 granules 4 à 6 fois
Toux grasse : Kalium Bichromicum 9 CH à raison de 3 granules 3 fois par jour dans les cas aigus.
Que faire quand l’enfant tousse ?
Si votre enfant tousse mais sa fièvre est inférieure à 38 ° et que son comportement reste identique, il n’y a pas de quoi s’alarmer. Hydratez-le régulièrement (eau, lait chaud pour apaiser l’irritation), aérez régulièrement votre logement, veillez à maintenir une température de 19-20 degrés dans sa chambre, ne fumez pas en sa présence, surélevez sa tête avec des oreillers la nuit et, au besoin, prenez conseils auprès du pharmacien pour un traitement d’automédication. « Si votre bébé a moins de trois mois, si votre enfant présente d’autres symptômes comme une fièvre supérieure à 38 °, si sa toux s’aggrave et qu’il perd l’appétit, prenez rendez-vous chez son pédiatre, recommande le Dr Morel. Si vous suspectez qu’il a avalé un objet et qu’il n’arrive plus à respirer correctement, contactez sans tarder les urgences (15 ou 112). »
► Ne jamais donner de médicaments contre la toux (sirops par exemple) à un enfant de moins de 2 ans sans avis médical.
► La toux est un réflexe naturel pour protéger les poumons.
► Si elle dure depuis plus de 3 semaines, la toux peut être révélatrice d’une coqueluche, une maladie bactérienne.
► Les sirops à base de codéine présentent de multiples effets secondaires.
► Si votre enfant tousse mais sa fièvre est inférieure à 38 ° et que son comportement reste identique, il n’y a pas de quoi s’alarmer. Il faut le surveiller et voir si d’autres symptômes surviennent pour envisager une consultation médicale.
Merci au Dr Jean-Michel Morel, médecin généraliste, phyto-aromathérapeute.
Source : JDF Santé