Thyroïdite de Hashimoto : les signes cliniques et les traitements

La maladie de Hashimoto ou thyroïdite chronique lymphocytaire se manifeste par l’inflammation chronique de la glande thyroïde. Elle représente aujourd’hui environ 20% des maladies de la thyroïde et les signes se traduisent essentiellement par une hypothyroïdie. « La thyroïdite de Hashimoto touche préférentiellement les femmes avec un risque au moins 10 fois supérieur à celui des hommes », détaille le Pr Fabrice Menegaux, chirurgien viscéral et digestif. Causes, signes, diagnostic et traitement de la thyroïdite de Hashimoto.

Définition : c’est quoi la thyroïdite de Hashimoto ?

La thyroïdite de Hashimoto est une maladie auto-immune, causée par l’action d’anticorps qui agressent ses propres cellules, dans ce cas localisées à la thyroïde. On parle aussi de thyroïdite chronique lymphocytaire. Elle a été décrite pour la première fois en 1912 par un médecin japonais dont elle porte le nom, Elle se manifeste par l‘inflammation chronique de la glande thyroïde qui peut générer une augmentation de la taille de celle-ci (goitre) mais plus fréquemment une diminution de son volume.

Quels sont les signes de la thyroïdite de Hashimoto ?

Les symptômes sont ceux d’une hypothyroïdie :

  • prise de poids;
  • état de fatigue généralisé ;
  • symptômes dépressifs,
  • visage gonflé, bouffi;
  • augmentation de la taille des doigts, qui sont boudinés ;
  • sécheresse de la peau avec diminution du phénomène de sueur ;
  • ralentissement du transit avec fréquente constipation ;
  • douleurs musculaires  ; 
  • ralentissement du rythme cardiaque; 
  • modification ou interruption des règles ; 
  • ongles fragiles et cassants.

« L’augmentation du volume de la thyroïde est rare mais peut être responsable de signes compressifs avec gêne respiratoire ou troubles de la déglutition » ajoute le Pr Menegaux.

glande thyroïde
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Causes : comment attrape-t-on la maladie de Hashimoto ?

La cause du syndrome de Hashimoto est la présence d’anticorps sanguins qui s’attaquent à la thyroperoxydase (anticorps anti-TPO), une enzyme entrant dans la fabrication des hormones thyroïdiennes et, à moindre échelle, à la thyroglobuline, un précurseur des hormones thyroïdiennes. Ainsi, la fabrication de ces hormones est perturbée et il en résulte, dans la majorité des cas, une hypothyroïdie. La thyroïdite de Hashimoto associe parfois d’autres atteintes comme le diabète de type 1, le vitiligo, l’insuffisance surrénale ou la polyarthrite rhumatoïde. 

Diagnostic : comment savoir si on a la maladie de Hashimoto ?

Le diagnostic du syndrome de Hashimoto s’effectue en pratiquant un dosage sanguin des hormones thyroïdiennes qui sont abaissées (T3 et T4), ainsi qu’un dosage sanguin de la TSH qui est, elle, augmenté. Le dosage sanguin des anticorps dirigés contre la thyroïde, les anticorps anti-TPO, confirme le diagnostic lorsque sont élevés. « Une échographie de la thyroïde met en évidence une thyroïde pseudonodulaire de petite taille, l’augmentation de volume de la glande étant rare. Il faut rechercher la présence d’un nodule qui pourrait justifier une ponction pour examen cytologique, et les ganglions lymphatiques du cou sont souvent augmentés de volume, d’allure inflammatoire, sans caractéristiques inquiétantes », détaille notre interlocuteur. La scintigraphie thyroïdienne n’a pas d’intérêt en pratique.

​​​​​​​Traitements : comment guérir de la maladie de Hashimoto ?

Le traitement consiste à corriger l’hypothyroïdie en administrant pendant de nombreuses années, le plus souvent à vie, des hormones thyroïdiennes, comme la levothyroxine, identique à celle produite par la glande thyroïde, afin de compenser l’insuffisance de production de la glande. Ce traitement n’agit pas sur l’origine de la maladie, la cause étant immunitaire, mais permet de retrouver un taux normal d’hormones thyroïdiennes dans le sang et permet de mener une vie normale. Le traitement dépend également du volume du goitre : seuls les rares goitres volumineux et compressifs peuvent nécessiter une prise en charge chirurgicale sous la forme d’une thyroïdectomie. Dans l’immense majorité des cas, le traitement de la thyroïdite de Hashimoto est médical et fait simplement appel aux hormones thyroïdiennes. La dose thérapeutique des médicaments prescrits doit être respectée à la lettre. Le traitement s’adapte à chaque patient en fonction des dosages sanguins de la TSH, T4 et T3. Le médecin adaptera ainsi la posologie en fonction de l’évolution des manifestations et des résultats des dosages sanguins.

Merci au Pr Fabrice Menegaux, chef du service de chirurgie générale, viscérale et endocrinienne et chef du service du Pôle de chirurgie du Groupe hospitalier La Pitié Salpêtrière – Charles Foix.


Source : JDF Santé