Thrombose hémorroïdaire : comment la faire disparaître ?

Une thrombose hémorroïdaire se caractérise par la formation d’un caillot au niveau d’une hémorroïde. Il s’agit d’une manifestation aiguë de la maladie hémorroïdaire. Elle se reconnaît par une tuméfaction (grosseur) de volume variable douloureuse et très dure, souvent localisée à l’entrée de l’anus. Comment savoir si on a une thrombose hémorroïdaire ? Comment soigner une thrombose hémorroïdaire ? Peut-elle disparaître ? Faut-il l’inciser ?

Qu’est-ce qu’une thrombose hémorroïdaire ?

La thrombose hémorroïdaire se caractérise par « la formation d’un caillot dans les tissus hémorroïdaires qui va ainsi exercer une pression puis induire un gonflement qui va majorer la douleur« , explique le Dr Anne-Laure Tarrerias, gastro-entérologue

C’est quoi une thrombose hémorroïdaire externe ?

Une thrombose hémorroïdaire externe correspond à un accident aigu qui se présente comme une petite boule bleue douloureuse, qui peut parfois saigner au niveau de l’anus, qui peut être gonflée (œdème). C’est la forme la plus fréquente de thrombose hémorroïdaire. 

C’est quoi une thrombose hémorroïdaire interne ?

La thrombose hémorroïdaire interne est plus rare. Il s’agit d’un prolapsus, perceptible au toucher rectal sous forme de masses sphériques douloureuses.

Quelles sont les causes d’une thrombose hémorroïdaire ?

La thrombose hémorroïdaire est causée par la formation d’un caillot dans les plexus hémorroïdaires en raison d’une mauvaise circulation. Les causes les plus fréquentes sont :

  • les troubles du transit intestinal
  • les efforts exagérés de poussée pour aller à la selle (constipation)
  • chez la femme : les règles, la grossesses et surtout accouchement. Selon la société nationale française de Colo-Proctologie 8% des femmes enceintes font une thrombose hémorroïdaire au troisième trimestre.
  • les personnes qui souffrent d’antécédents de maladie hémorroïdaire (interne) sont plus à risque
  • les voyages fréquents en avion sont aussi des facteurs de risque
  • l’alcool, le stress ou les épices pourraient être des facteurs de risques, mais ils n’ont pas été établis scientifiquement.

Quels sont les symptômes d’une thrombose hémorroïdaire ?

La thrombose hémorroïdaire est douloureuse et gênante. On observe d’abord une douleur, puis un gonflement. La douleur va ensuite progressivement disparaître mais le gonflement demeure.

Combien de temps dure une thrombose hémorroïdaire ?

« Quelques jours à quelques semaines« , répond notre interlocutrice. Dans le détail, il faut compter entre 3 et 4 jours pour la résorption de l’œdème et 2 à 6 semaines pour la disparition du caillot.

Quels sont les risques et dangers d’une thrombose hémorroïdaire ?

« La thrombose hémorroïdaire externe est une affection bénigne« , indique le Club de Réflexion des Cabinets et Groupes d’Hépato‑Gastroentérologie. « Ce caillot n’est pas dangereux et ne se déplacera pas dans le corps (il ne peut y avoir d’embolie) », confirme le Service de Gastro-entérologie et d’oncologie digestive du CHC de Liège.

Quel traitement pour soigner une thrombose hémorroïdaire ?

Le traitement est décidé en fonction de la gêne provoquée, la résorption est généralement obtenue naturellement sans intervention. Il est toutefois possible de se voir prescrire un traitement antalgique et des anti-inflammatoires. Localement, on pourra utiliser des suppositoires et crèmes contenant des corticoïdes, mais aussi des anesthésiques locaux. Très rarement, une excision du caillot est proposé. La gastro-entérologue rappelle qu’une consultation est indispensable afin d’éliminer la présence d’un abcès ou d’une fistule anale. Pendant la grossesse : le traitement va consister à normaliser le transit mais aussi à prescrire un antalgique local (suppositoire ou pommade) et oral, autre qu’un anti-inflammatoire non stéroïdien qui est interdit pendant la grossesse.

Prévention de la thrombose hémorroïdaire

Le seul traitement préventif des thromboses hémorroïdaires est de régulariser le transit intestinal. 

Merci au Dr Anne-Laure Tarrerias, gastro-entérologue.

Sources :

– Société nationale française de colo-proctologie

– Club de Réflexion des Cabinets et Groupes d’Hépato‑Gastroentérologie


Source : JDF Santé