Thermocoagulation : déroulé, risques, convalescence

Définition : qu’est-ce qu’une thermocoagulation ?

Comme son nom l’indique, la thermocoagulation (ou électrocoagulation, ou rhizolyse) désigne le phénomène de coagulation sous l’effet de la chaleur. La thermocoagulation est employée en chirurgie pour soulager des lombalgies chroniques. Pour cela, on utilise une aiguille dans laquelle on fait circuler un puissant courant électrique. Ce courant dégage une chaleur qui brûle les tissus avec lesquels il entre en contact. On détruit ainsi le nerf responsable de la douleur. La thermocoagulation est toutefois susceptible d’entraîner un affaiblissement musculaire.

Indications : quand faire une thermocoagulation ?

La thermocoagulation est essentiellement indiquée chez les patients souffrant de lombalgies et/ou de cervicalgies chroniques. Cette technique est notamment efficace en cas de syndrome facettaire lombaire qui se traduit par l’irritation des articulations des vertèbres appelées articulaires postérieurs. « La douleur est soulagée lorsque les articulations postérieures sont déchargées, c’est-à-dire en position fœtale ou en chien de fusil. Au préalable, il est possible d’effectuer des infiltrations avec des anesthésiants ou des corticoïdes, dont le soulagement va être pérennisé par la thermocoagulation », indique le Dr Marc Lévêque.

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Photo d’une thermocoagulation © Marc Lévêque / Journal des Femmes

Comment se passe une thermocoagulation ?

L’intervention dure environ 30 minutes et se déroule en ambulatoire, sous anesthésie locale. Le sujet est allongé sur le ventre, une aiguille est descendue jusqu’à l’articulation douloureuse sous contrôle radiographique. Puis, une électrode est positionnée au travers de cette aiguille afin de réaliser une thermolésion des ramifications nerveuses, également appelée rhizolyse. « Les terminaisons nerveuses sont chauffées à 80 degrés de manière à les neutraliser. En général, on effectue deux à trois lésions par articulation afin d’augmenter les chances de réussite », détaille le neurochirurgien spécialiste de la douleur.

Quels sont les risques et séquelles d’une thermocoagulation ?

« Les risques de la thermocoagulation sont minimes. En cas de mauvais positionnement de l’aiguille, un hématome peut survenir. Les autres effets indésirables susceptibles de se produire sont : une réaction allergique au produit anesthésiant et des fourmillements dans la jambe, liés à échauffement des nerfs de la jambe. Le risque d’infection est quasi nul car le fait de chauffer l’électrode à 80°-90° stérilise la zone », informe le spécialiste.

Convalescence : que faire après une thermocoagulation ?

À l’issue de l’intervention, il est recommandé de se reposer jusqu’à la fin de la journée et d’observer un arrêt de travail de 48 à 72h. Par la suite, il faudra penser à plier les genoux et à garder le dos droit pour se baisser. Le pansement peut être retiré 24 à 72h après la thermocoagulation. Les résultats de cette technique sont généralement visibles rapidement mais peuvent parfois survenir plus tardivement, au bout d’une quinzaine de jours.

Merci au Dr Marc Lévêque, neurochirurgien spécialiste de la douleur, auteur du livre libérons-nous de la douleur (Éd. Buchet Chastel)


Source : JDF Santé