TCMH ou CCMH : bas, élevé, comprendre sa prise de sang

La teneur corpusculaire moyenne en hémoglobine (abrégée TCMH) ou la concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine (abrégée CCMH) est généralement dosée dans le cadre d’un bilan sanguin complet lorsqu’un patient se plaint de symptômes évocateurs d’une anémie. En quoi consiste l’examen ? Comment interpréter ses résultats d’analyse ? Que signifie un taux de TCMH élevé ? Faible ? Quel est le traitement ? Guide. 

Définition : qu’est-ce que la TCMH ou CCMH ?

La mesure de la teneur corpusculaire moyenne en hémoglobine (TCMH) représente la quantité d’hémoglobine contenue dans un globule rouge, la molécule qui transporte l’oxygène jusqu’aux organes. Cette mesure est souvent comparée à la concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine (CCMH), qui est plus précise.

Quel est le calcul de la TCMH ?

Le TCMH se calcule en divisant la concentration d’hémoglobine dans le sang par le nombre de globules rouges.

TCMH = CCMH x nombre de globules rouges

Quelle est la valeur normale de la TCMH ?

Les valeurs de référence sont indiquées dans le tableau ci-dessous. 

  Valeur normale d’un hémogramme
TCMH Entre 28 et 32 pg/globule rouge
CCMH Entre 30 et 37 g/dL

Indications : pourquoi prescrire une analyse de la TCMH ?

La TCMH est souvent dosée en même temps que la CCMH. Ces mesures sont utilisées lorsqu’on suspecte une anémie chez un patient présentant certains symptômes comme :

  • des signes de faiblesse,
  • une fatigue inexpliquée,
  • des maux de tête,
  • une pâleur du visage,
  • un essoufflement à l’effort,
  • une diarrhée,
  • des vertiges,
  • des palpitations,
  • une perte de poids ou d’appétit,
  • une infection ou une inflammation. 

On rappelle qu’une anémie correspond à une diminution de la quantité d’hémoglobine contenue dans le sang. Il est conseillé à toute personne qui présente ces symptômes de consulter son médecin. Ces deux valeurs (TCMH et CCMH) n’ont pas de valeur diagnostique, en revanche, elles permettent d’orienter le diagnostic du médecin. 

Comment se déroule l’examen ?

Le dosage de la TCMH/CCMH consiste à prélever le sang via une prise de sang. Ce prélèvement servira à l’élaboration de la numération formule sanguine (NFS), qui est l’analyse des cellules du sang. Les résultats seront envoyés au laboratoire pour être analyser. 

Interprétation des résultats de la prise de sang

► TCMH/CCMH  élevée : ça signifie quoi ? 

Un hémogramme présentant un taux anormalement élevé de TCMH/CCMH (une TCMH généralement supérieur à 32 pg/100 ml) peut faire penser à une anémie macrocytaire, c’est-à-dire que le patient a des globules rouges plus volumineux que la normale et donc une quantité d’hémoglobine plus forte dans un globule rouge. Le médecin va devoir alors faire des analyses complémentaires pour déterminer son origine. Cela peut être dû à une carence en vitamine B12 ou B9 (acide folique). Il peut également s’agir d’une anémie hyperchrome, c’est-à-dire lorsque le patient absorbe trop de fer. Généralement, le patient a une TCMH supérieure à 36 pg/100 ml. Plus rarement, il peut s’agir d’une maladie du foie, d’une sphérocytose héréditaire (rare) ou l’une des conséquences de grosses brûlures. 

► TCMH/CCMH bas : ça signifie quoi ?

En revanche, quand l’hémogramme présente un taux anormalement bas de TCMH/CCMH (une TCMH généralement inférieur à 28 pg/100 ml, mais cela peut varier en fonction du laboratoire), il est possible que le patient souffre d’anémie hypochrome, c’est-à-dire qu’il a moins d’hémoglobine dans son sang que la normale. Le plus souvent, cela est dû à une carence en fer dans l’organisme. Mais dans certains cas, cela peut être révélateur d’une pathologie inflammatoire comme des maladies rhumatismales, infectieuses ou certains cancers. Des examens complémentaires (dosage de la protéine C-réactive, dosage du fer sérique…) devront être réalisés afin de mettre en lumière la cause de l’anémie. 

Quel est le traitement ?

Dans le cas d’une anémie hypochrome avec une carence en fer, on peut envisager une supplémentation en fer, sous avis médical. Des règles hygiéno-diététiques peuvent être mises en place comme le fait d’avoir une alimentation saine, variée et riche en fer. Les foies des viandes et volailles, les sardines et les coquillages, les légumineuses, les légumes verts et les noix sont d’excellentes sources de fer. Dans le cas d’une anémie macrocytaire, une supplémentation par voie orale de vitamines B12 ou B9 et un régime plus adapté peuvent être conseillés. 

Source : Institut de Biologie Clinique de l’Université de Bruxelles.


Source : JDF Santé