Définition : qu’est-ce que le TasP ?
Le TasP est une stratégie de prévention pour réduire la transmission du VIH, en particulier dans les couples hétérosexuels. « TasP (Treatment as Prevention) ou traitement antirétroviral comme prévention, signifie qu’une personne séropositive pour le VIH qui a une charge virale indétectable depuis 6 mois sous traitement efficace et qui est observante de son traitement et du suivi médical ne transmet plus le virus« , explique le Dr Charlotte Methorst, urologue. « VIH indétectable = zéro transmission« .
Quelles sont les indications du TasP ?
« La mise sous traitement antirétroviral précoce permet une meilleure réponse immunitaire pour la personne concernée, lui assurant une meilleure qualité de vie sur le long terme, poursuit la spécialiste. Elle représente également au niveau individuel et collectif un des moyens de prévention les plus efficaces« . « Plusieurs études et modélisations affirment que si toutes les personnes séropositives étaient dépistées et traitées, on assisterait à la fin de la transmission du VIH d’ici à 2050« . Le TasP n’est pas recommandé pour toutes les personnes atteintes de VIH, mais uniquement pour celles qui présentent une certaine charge virale.
Quand prendre le TasP ?
Il est recommandé de démarrer le traitement antirétroviral (TAR) dès que le diagnostic de VIH est confirmé. « En effet, le traitement précoce permet de maintenir une charge virale indétectable, de préserver le système immunitaire et de réduire les risques de transmission du VIH« , souligne le médecin.
Quelle différence avec la PrEP ?
La PrEP (Prophylaxie Pré-Exposition) est une autre stratégie de prévention du VIH qui consiste à donner des médicaments antirétroviraux (ARV) à des personnes qui ne sont pas infectées par le VIH pour réduire leur risque d’infection. Alors que le TasP est utilisé pour réduire le risque de transmission du VIH chez les personnes déjà infectées par le VIH. « En éliminant les risques de transmission lorsque les personnes séropositives sont sous traitement et ont une charge virale indétectable depuis au moins six mois, les ARV deviennent aussi un moyen de prévention efficace, assure l’urologue. Ils complètent ainsi l’offre de prévention déjà existante avec les outils de réduction des risques que sont le préservatif, le TPE, le dépistage et la PrEP« . En 2008, le Dr Bernard Hirschel déclare que les personnes séropositives traitées ayant une charge virale indétectable ne peuvent plus transmettre le virus VIH. « En 2009, le rapport Lert-Pialloux souligne le rôle préventif des traitements antirétroviraux. En 2011, l’étude HPTN 052 démontre, chez des couples sérodifférents majoritairement hétérosexuels, une réduction de la transmission du VIH de 96% lorsque la personne séropositive est sous traitement antirétroviral. Les études Partner 1 (2014) auprès des couples principalement hétérosexuels et sérodifférents, et Partner 2 (2018), confirment un taux de transmission du VIH égal à zéro avec la prise d’ARV, en l’absence de tout autre moyen de prévention (préservatif, PrEP, TPE) ».
Comment se faire prescrire le TasP ?
« Pour se faire prescrire le TasP (Treatment as Prevention), il est recommandé de consulter un médecin spécialiste en maladies infectieuses ou en VIH, préconise le Dr Methorst. Il/elle pourra faire un bilan de santé et prescrire un traitement antirétroviral (TAR) si cela s’avère nécessaire ». Il est important de noter que le TasP n’est pas recommandé pour toutes les personnes atteintes de VIH, mais uniquement pour celles qui présentent une certaine charge virale, une certaine CD4 ou des facteurs de risque de morbidité ou de mortalité liées au VIH. « Il est également recommandé de suivre régulièrement un suivi médical et de faire des contrôles de charge virale et de CD4 pour s’assurer que le traitement est efficace et pour détecter tout éventuel développement de résistance aux médicaments« .
Quels sont les effets secondaires du TasP ?
« Le TasP (Treatment as Prevention) est généralement bien toléré, mais il peut causer certains effets secondaires généralement mineurs« , reconnait le Dr Methorst. Parmi eux :
- Des nausées, des vomissements, de la diarrhée ou des douleurs abdominales
- Des maux de tête, des étourdissements ou des vertiges
- Des troubles du sommeil ou de l’humeur
- De la fatigue ou de la léthargie
- Des douleurs musculaires ou articulaires
- Des éruptions cutanées ou des démangeaisons
- Des changements de poids ou de la graisse corporelle
Le TasP est remboursé à 100% par la Sécurité sociale
Quelles sont les contre-indications du TasP ?
« Il n’y a pas de contre-indications absolues pour le TasP (Treatment as Prevention), cependant certaines personnes ne peuvent pas être traitées avec certains médicaments antirétroviraux en raison d’autres conditions de santé ou d’interactions médicamenteuses« , insiste notre interlocutrice. Les contre-indications les plus courantes incluent :
- Les allergies aux médicaments antirétroviraux
- Les maladies hépatiques sévères
- Les maladies rénales sévères
- Les grossesses ou les femmes qui allaitent
- Les interactions médicamenteuses avec d’autres médicaments que vous prenez
Il est important de discuter avec son médecin de toutes les conditions de santé et des médicaments que vous prenez avant de commencer le traitement antirétroviral.
Quel est le prix du TasP ?
« En France, le traitement antirétroviral pour les personnes atteintes du VIH est pris en charge à 100% par l’Assurance Maladie« , confirme l’urologue. Cela signifie que le traitement est entièrement gratuit pour les patients, sans aucun frais à leur charge.
Est-ce remboursé ?
En France, le TasP est remboursé à 100% par la Sécurité sociale pour les personnes atteintes de VIH.
Merci au Dr Charlotte Methorst, urologue au Centre Hospitalier Intercommunal des Quatre Villes de Saint Cloud (92).
Source : JDF Santé