Le syndrome du nez vide ou SNV est une complication de la chirurgie de réduction turbinale en cas d’obstruction nasale. Cette maladie souffre d’un déficit de connaissance et de reconnaissance alors que l’impact sur la qualité de vie de patients concernés est majeur. En décembre 2022, la Haute Autorité de Santé (HAS) recommande de « privilégier les gestes chirurgicaux les moins à risques de survenue du syndrome, de n’envisager la turbinectomie qu’en dernière intention, en cas d’obstruction nasale persistante et invalidante en échec de traitement médical et en conservant au maximum les cornets » dans un communiqué publié le 15 décembre. La HAS rappelle également que le syndrome du nez vide est toujours la conséquence d’un acte chirurgical invasif sur les cornets inférieurs, voire moyens, du nez. En avril, la Haute Autorité de Santé avait déjà inscrit dans son programme de travail l’élaboration d’une recommandation de bonne pratique sur le thème de la prévention, du diagnostic et de la prise en charge du syndrome du nez vide en cas d’intervention chirurgicale pour obstruction nasale, à la demande de l’Association syndrome du nez vide France et de la Fédération française des associations et amicales de malades, insuffisants ou handicapés respiratoires.
Définition : qu’est-ce que le syndrome du nez vide ?
Le syndrome du nez vide désigne un ensemble de symptômes nasaux survenant dans un délai variable (jours à années) après une chirurgie turbinale (ablation totale ou partielle des cornets du nez). Cette opération est réalisée en dernière intention en cas d’obstruction nasale, de rhinite allergique chronique. L’ablation totale des cornets (turbinectomie totale) est généralement évitée en dehors de cas exceptionnels (cancer). En revanche, l’ablation partielle limitée à un tiers de son volume ou, une cautérisation des cornets peuvent être pratiquées sans danger.
Quelles sont les causes du syndrome du nez vide ?
Le syndrome du nez vide est secondaire à une intervention que l’on appelle la turbinectomie qui consiste à enlever une partie du cornet inférieur. « Dans le nez, nous avons trois cornets : inférieur, moyen et supérieur. Ce sont comme des éponges muqueuses qui servent à réchauffer et à humidifier l’air que l’on respire par le nez. Autrement dit, si on en enlève trop, le nez va devenir tout sec et des croûtes vont se former, ce qui va entraîner une sensation de nez vide, c’est-à-dire que la sensation du passage de l’air n’existe plus « , explique le Dr Alain Bizon.
Quels sont les symptômes du syndrome du nez vide ?
Lors d’un syndrome de nez vide, la personne ne sent plus l’air entrer dans son nez quand elle respire. Parmi les autres symptômes figurent une sècheresse importante des muqueuses du nez, des douleurs nasales mais également des difficultés à dormir, une fatigue, des céphalées, des difficultés de concentration, des troubles de l’humeur, l’apparition d’une forte angoisse, voire d’une dépression.
Quels sont les facteurs de risque du syndrome du nez vide ?
« Il n’existe pas de facteurs de risque, c’est une complication de l’intervention qui survient dans 2 à 3 % des cas. C’est la raison pour laquelle la turbinectomie est de moins en moins pratiquée, au profit de la turbinoplastie qui consiste à réduire la muqueuse sans toucher à l’os, indique le chirurgien cervico-faciale. Le résultat dans le temps est moindre mais on s’expose à beaucoup moins de complications « .
Comment diagnostiquer le syndrome du nez vide ?
« Le diagnostic est posé en examinant le nez du patient et en fonction de son tableau clinique : il avait le nez bouché, il a été opéré et il ne sent plus le passage de l’air. Lorsque l’on regarde à l’intérieur, le nez est bien trop sec et bien trop large par rapport à un nez normal « , poursuit le spécialiste.
Comment soigner le syndrome du nez vide ?
Il faut juste laver le nez avec de l’eau de mer pour enlever toutes les croûtes et humidifier le plus possible les muqueuses mais il n’y a pas de traitement miracle.
Quels sont les risques de complications du syndrome du nez vide ?
Les chiffres sont de 1 à 3% de complications, voire davantage pour certains professionnels ce qui représente un pourcentage assez élevé et ceci d’autant plus qu’il n’existe aucune chirurgie réparatrice possible. Il est difficile de chiffrer exactement le nombre de personnes atteintes en raison de l’absence d’études précises. Les malades atteints de ces complications se sentent mutilés d’un élément important de leur corps qui selon eux fonctionnait beaucoup mieux avant l’intervention.
Peut-on guérir du syndrome du nez vide ?
Non, le syndrome du nez vide ne se guérit pas. On peut juste améliorer les symptômes.
Merci au Dr Alain Bizon, médecin ORL et chirurgien cervico-faciale au CHU d’Angers.
Source : JDF Santé