Syndrome du canal carpien : cause, symptômes, opération

Le syndrome du canal carpien est une pathologie fréquente caractérisée par la compression du nerf médian du poignet. Ce syndrome touche particulièrement les femmes autour de la ménopause, rapporte Santé publique France, et les personnes qui exercent des métiers sollicitant beaucoup les mains, en force, et de manière répétitive. En France, c’est la deuxième pathologie reconnue en maladie professionnelle (après les pathologies de la coiffe des rotateurs).

Quelle est la définition d’un syndrome du canal carpien ?

Le syndrome du canal carpien est un syndrome dit canalaire qui se caractérise par la compression du nerf médian du poignet. « Ce nerf est mixte : il est sensitif pour les 3 premiers doigts de la main (pouce, index et majeur et la moitié de l’annulaire), il est aussi moteur (il amène un courant du cerveau jusqu’aux doigts pour commander les muscles de la base du pouce qu’on appelle les muscles thénariens). De la même manière qu’un tuyau d’arrosage véhicule de l’eau, un nerf est un tuyau qui véhicule de l’électricité. Le syndrome du canal carpien est un peu comme une pierre que l’on aurait posée sur ce tuyau, ce qui provoque une baisse du débit d’électricité« , illustre le Dr Charles Schlur, chirurgien du membre supérieur. 

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Schéma du syndrome du canal carpien © rumruay – stock.adobe.com / Journal des Femmes Santé

Quelle est la cause d’un syndrome du canal carpien ?

Le syndrome du canal carpien est dû à la compression d’un nerf. Il touche particulièrement les femmes lors d’une période de modification hormonale, par exemple autour de la grossesse (pendant/après) ou de la ménopause (autour de 50 ans), ou des travailleurs de force qui font des gestes répétés : il entre dans ce cas dans la catégorie des maladies professionnelles. « On peut également voir des syndromes du canal carpien secondaires à une fracture du poignet, une arthrose ou à un traumatisme très local« , poursuit notre interlocuteur.

Quels sont les symptômes typiques d’un syndrome du canal carpien ?

Les symptômes du syndrome du canal carpien sont très variables d’une personne à une autre mais les plus fréquents sont des fourmillements de la main (paresthésie) qui surviennent généralement la nuit (souvent en deuxième partie de nuit) qui contraint à se réveiller et à devoir secouer la main. Ces fourmillements sont douloureux et peuvent irradier vers le coude ou s’accompagner d’une perte de force dans la main, de maladresses dans les gestes du quotidien ou d’une fonte des muscles de la main au niveau de la base du pouce pour les formes plus évoluées.

Le syndrome du canal carpien est-il unilatéral ou bilatéral ?

« Quand il est dû à la modification hormonale, le syndrome du canal carpien est souvent bilatéral : les deux mains sont touchées même s’il y a souvent l’une des deux mains plus touchée que l’autre« , répond notre expert. Un syndrome du canal carpien secondaire à un traumatisme est quant à lui unilatéral. 

Comment diagnostique-t-on un syndrome du canal carpien ?

Le diagnostic repose sur un examen clinique car la symptomatologie est très évocatrice. Le médecin s’assure qu’il s’agit bien d’un syndrome du canal carpien et vérifie qu’il n’y a pas de compression nerveuse cervicale ou au niveau du plexus par exemple. Le plus souvent, le médecin prescrit un électromyogramme, un examen complémentaire qui permet de calculer le débit d’électricité dans le nerf. « Cet examen permet non seulement de confirmer la présence d’un syndrome d’un canal carpien mais aussi de le quantifier et d’avoir un pronostic sur la récupération. On peut réaliser d’autres examens (radiographies) si on suspecte des causes secondaires comme une fracture du poignet par exemple« , précise le Dr Schlur.

Quel traitement pour soigner un syndrome du canal carpien ?

Une fois le diagnostic posé et selon la symptomatologie et le contexte de survenue du syndrome du canal carpien, on met en place un traitement qui peut être :

médical : le port d’une orthèse la nuit afin de mettre au repos le poignet et une infiltration de corticoïdes quand c’est possible et que le canal carpien n’est pas trop sévère. « L’infiltration est réalisée par le radiologue, le rhumatologue ou le chirurgien et elle est plutôt pratique quand il s’agit d’un syndrome du canal carpien transitoire, par exemple, en cas de grossesse. En revanche, les infiltrations chez une femme ménopausée (la ménopause étant un état hormonal irréversible) ne sont pas les solutions les plus indiquées« , explique le Dr Charles Schlur.

chirurgical : « il s’agit d’une intervention extrêmement fréquente (la deuxième chirurgie la plus fréquente en France derrière la chirurgie de la cataracte) bénigne, rapide (on peut bouger les doigts immédiatement après l’intervention) et efficace qui se fait en ambulatoire dans la grande majorité des cas sous endoscopie (en effectuant une incision de moins d’1 cm environ, au poignet) et sous anesthésie loco-régionale. Si l’intervention est bien réalisée, il n’y a quasiment pas de risque de récidive et cela empêche l’aggravation vers une paralysie de la main. Les complications de l’intervention sont rares voire anecdotiques« , conclut le chirurgien. La disparition des douleurs nocturnes est instantanée. En revanche, on peut conserver un léger manque de force et des douleurs à l’appui sur la paume de la main pendant 2 à 3 mois

Merci au Dr Charles Schlur, chirurgien du membre supérieur à Paris & Neuilly-sur-Seine.


Source : JDF Santé