
Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est un trouble neurodéveloppemental qui entraîne des difficultés à se concentrer, à contrôler ses impulsions ou à réguler son niveau d’activité. Il apparaît dès l’enfance et peut persister à l’âge adulte, souvent sous des formes plus discrètes. Ces manifestations peuvent affecter la vie scolaire, professionnelle ou relationnelle. Longtemps associé aux enfants agités, le TDAH est aujourd’hui mieux reconnu chez l’adulte, et notamment chez les femmes, dont les symptômes passent souvent inaperçus. La chanteuse Louane avait d’ailleurs évoqué ce trouble dont elle est atteinte, sur le plateau de C à Vous en janvier 2023, : « ça ne se voit pas, mais c’est assez handicapant au quotidien ». Une prise de parole qui a contribué à sensibiliser le public et à rappeler l’importance de savoir repérer ses signes, chez l’enfant comme chez l’adulte.
Quels sont les symptômes du TDAH ?
Selon l’OMS, le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité se caractérise par un schéma persistant (au moins 6 mois) d’inattention et/ou d’hyperactivité-impulsivité dans plusieurs situations ou cadres : à la maison, à l’école, au travail, avec des amis ou des parents.
► Ces symptômes se manifestent avant l’âge de 12 ans, entre le début et le milieu de l’enfance (bien que certains individus ne présentent des symptômes cliniques que plus tardivement).
► Le degré d’inattention et d’hyperactivité-impulsivité est en-dehors des limites de la variation normale attendue pour l’âge et le niveau de fonctionnement intellectuel.
► L’inattention désigne une difficulté importante à maintenir l’attention sur des tâches
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► L’impulsivité est une tendance à agir en réponse à des stimuli immédiats, sans réflexion ni prise en compte des risques et des conséquences.
La manifestation des symptômes peut varier d’un individu à l’autre et changer au cours du développement. Ils ne s’expliquent pas mieux par un autre trouble mental, comportemental ou neurodéveloppemental et ne sont pas dus à l’effet d’une substance ou d’un médicament.
Quels symptômes du TDAH chez l’adulte ?
« Le trouble de l’attention est moins visible, mais provoque encore de nombreux désagréments. Les difficultés d’organisation, de planification et de gestion« , précise Romane Nicolay. La distraction va se manifester par des rendez-vous manqués, des pertes de documents et des oublis fréquents, par exemple. Du côté de l’hyperactivité, on retrouve aussi les mêmes symptômes que chez l’adolescent c’est-à-dire l’agitation, l’inconfort lors de l’attente… L’adulte TDAH reste aussi impulsif. « Il a tendance à prendre des décisions trop rapidement et à ne pas réfléchir avant de parler. Il supporte mal les frustrations et son humeur est souvent variable« , développe la neuropsychologue. Le TDAH adulte « s’associe fréquemment à d’autres troubles, tels que lesnote la Haute Autorité de Santé. Les symptômes à l’âge adulte sont fortement
Quels sont les symptômes d’un TDAH chez la femme ?
Chez les filles, le TDAH peut se manifester différemment. « Elles ont tendance à présenter une forme dite inattentive c’est-à-dire avec plus de symptômes d’inattention que d’hyperactivité/impulsivité« , révèle la neuropsychologue. A contrario, les garçons ont tendance à présenter une « Cette présentation différente peut, malheureusement, retarder le diagnostic du TDA/H chez la femme et, dès lors, sans prise en charge, engendrer plus de difficultés. Cependant, cette différence tend à disparaître à l’âge adulte« , indique la spécialiste. Pour elle, on constate uneLes femmes auront tendance à présenter desdépression, anxiété, troubles alimentaires…)addictions, troubles du comportement…) ».
Quels sont les symptômes d’un TDAH chez l’enfant ?
Chez l’enfant présentant un TDAH, la scolarité va être un des plus grands problèmes, les symptômes interférant sur ce plan. Romane Nicolay détaille les manifestations dans ce cadre. « En classe, ces enfants éprouvent un« . Pour la neuropsychologue, malgré l’effort et l’investissement parental à la maison, le temps consacré aux devoirs est « un véritable enfer« . « Les devoirs vont comporter beaucoup d’erreurs,« , décrit la spécialiste. À l’adolescence, l’hyperactivité évolue en agitation interne,L’attention, quant à elle, ne fluctue pas, elle demeure stable indépendamment de l’âge tandis que les demandes en matière d’organisation et de concentration vont augmenter« , décrit la professionnelle. Les difficultés attentionnelles et organisationnellesestime de soi avec des attitudes défensives (voire un repli), une démotivation, la dépression et des contestations gratuites et incessantes. « En raison de son impulsivité, l’adolescent TDAH peut difficilement maîtriser les dangers ainsi que les limites et les conséquences de ses actes. À cet âge, il est à la recherche de sensations et de nouveautés pouvant augmenter le facteur de risque d’accident de toutes sortes« .
Quels sont les symptômes d’un TDAH chez le bébé ?
Chez le bébé, il est difficile de poser un diagnostic certains présentant déjà des symptômes précurseurs et d’autres pas. « Certains parents vont rapporter des symptômes présents dès la grossesse, avec un enfant qui bouge déjà énormément dans le ventre, ou dans la jeune enfance avec des difficultés à l’endormissement ou une activité déjà accrue. D’autres vont seulement constater des difficultés à l’entrée en école primaire« , explique Romane Nicolay. Les symptômes d’inattention sont moins facilement repérables que les symptômes d’hyperactivité et d’impulsivité, car ils font moins l’objet de plaintes et de gêne fonctionnelle.
Quel test faire pour diagnostiquer un TDAH ?
Selon les recommandations internationales, le TDAH est diagnostiqué sur la base d’unIl est important de préciser que ce n’est pas sur base de questionnaires, de méthode d’imagerie ni de tests neuropsychologiques (test attentionnel, test d’inhibition …) que l’on peut attester d’un TDAH« , prévient Romane Nicolay. Il existe plusieurs pistes de prise en charge : thérapeutiques (thérapie cognitivo-comportementale, psychoéducation, programmes de guidance parentale…) ou médicamenteuse (éthylphénidate (psychostimulant) et l’atomoxétine (non psychostimulant)..). Attention néanmoins. Ces derniers ne guérissent pas les personnes atteintes de TDAH, mais soulagent les symptômes et facilitent leur quotidien.
Merci à Romane Nicolay, neuropsychologue spécialisé dans l’évaluation et la prise en charge du TDAH.
Source : JDF Santé