Spasme musculaire : c'est quoi, causes, une maladie ?

[Mise à jour le 16 septembre 2022 à 09h34] Le spasme musculaire est différent de la crampe car la contraction dure. Oeil, bouche, mâchoire, joues… Il peut concerner diverses zones du visage et parfois la régione abdominale. La chanteuse Céline Dion confirmait soufrir de spasmes musculaires en avril 2022 l’obligeant à repousser sa tournée :  « Je me sens quand même un peu mieux … mais j’ai toujours des spasmes musculaires. Je me dois d’être en pleine forme, en pleine santé pour que je puisse donner 100 % de moi-même sur la scrène » expliquait-elle alors dans un post Instagram. Quelles sont les causes de ces spasmes ? Quels traitements possibles ? Réponses avec le Dr Christophe Delong, médecin du sport. 

Définition : qu’est-ce qu’un spasme musculaire ?

Un spasme est une contraction involontaire de fibres musculaires. Il se distingue de la crampe par le fait que la contraction est prolongée alors que la crampe est de courte durée. Il peut atteindre un groupe de muscles, un muscle seul ou une partie isolée d’un muscle. Ce terme se rattache généralement aux muscles striés, à commande volontaire (ceux qui sont rattachés aux os types bras ou jambes), et est alors synonyme de crampes et de convulsions. « Mais, il peut aussi être employé pour le muscles cardiaque, on parlera alors de spasme coronarien, ou pour les muscles lisses, à commande involontaire, comme les muscles digestifs, les canaux de glandes comme salivaires, lacrymales, vésicule biliaire… « , précise le Dr Christophe Delong, médecin du sport. 

Symptômes

Le principal symptôme est la douleur que le spasme provoque ainsi que la contraction involontaire visible du muscle.

Localisation du spasme

Il existe différents types de spasmes :

  • Le spasme hémifacial, qui commence au niveau des muscles sur le pourtour d’un oeil, puis s’étend aux muscles de la bouche et de la mâchoire du même côté que l’oeil touché.
  • Le spasme cynique au niveau du visage, un mouvement convulsif des joues, par lequel les lèvres s’écartent de manière à laisser voir les dents comme un chien qui gronde.
  • Les spasmes gastro-intestinaux, généralement responsables de crampes ou de douleurs abdominales ; les spasmes en flexion qui font partie d’un syndrome épileptique de l’enfant.

« Mais le spasme peut aussi concerner des zones comme la paupière, l’avant-bras, les pectoraux, les mollets ou encore la voûte plantaire « , précise le Dr. Delong.

Causes

Elles sont nombreuses et variées :

  • Ils seraient le résultat d’une fatigue musculaire (suite à un effort trop répété ou nécessitant trop de force) ou un manque d’étirement avant la pratique d’un exercice
  • Une carence en magnésium, ce minéral favorisant la contraction musculaire. Une carence en potassium et en calcium peut aussi être en cause. 
  • Une infection virale peut aussi provoquer des spasmes musculaires
  • Un traumatisme : une entorse, une contusion ou une déchirure musculaire peut provoquer cette contraction
  • La déshydratation
  • La grossesse : en particulier au cours du 3ème trimestre, lorsque le poids de l’enfant comprime les nerfs des membres inférieurs
  • Le tétanos : cette infection, désormais rare, entrainent des contractions musculaires parfois graves.
  • Des prédispositions génétiques sont aussi en cause, liée au collagène des tendons.

Qui et quand consulter ?

Si les spasmes musculaires sont fréquents ou perturbent votre vie quotidienne, prenez rendez-vous avec votre médecin traitant. « Au besoin, celui ci vous orientera vers un médecin de médecine physique et de réadaptation ou un neurologue « , précise le Dr. Delong.

Diagnostic et examens

La pose du diagnostic est facilitée car les symptômes sont évocateurs. Lors de l’examen clinique, le médecin retrouvera un muscle dur, contracté et souvent encore douloureux. Celle-ci sera d’ailleurs amplifiée lorsque le médecin cherchera à étirer le muscle concerné. La plupart du temps, des examens complémentaires ne sont pas nécessaires. Mais si les spasmes concernent la zone abdominale ou s’ils sont particulièrement intenses, il pourra prescrire une échographie ou une IRM. « Un électromyogramme pourra aussi être recommandé en cas de problème de la commande neurologique du muscle et de lésion musculaire détectée à l’échographie ou à l’IRM « , ajoute notre expert.

Traitement

L’hygiène de vie :

  • Buvez 1,5 L d’eau par jour pour éviter la déshydratation.
  • Veillez à couvrir vos apports en magnésium en consommant des aliments comme des légumineuses, des céréales complètes, du chocolat noir ou de l’eau minérale comme Hépar ou Rosana.
  • Avant un effort sportif, prenez le temps de bien étirer tous vos muscles durant au moins 5 minutes

Traitements médicamenteux :

« Il s’agit principalement de myorelaxants musculaires comme : Miorel thiocolchicoside ou Lumirelax. Des injections de toxine botulique peuvent aussi être recommandées pour empêcher la contraction musculaire « , indique le Dr. Delong.

Médecines douces :

  • En cas de spasmes, massez la zone douloureuse avec des pommades réchauffantes à base de camphre.
  • Aromathérapie : l’huile essentielle de lavadin super possède des vertus myorelaxantes et antalgiques qui soulagent vite et bien les contractures musculaires bénignes. Diluez 20 gouttes de cette huile essentielle dans 50 ml d’huile végétale (olive, tournesol, macadamia…) et appliquez cette préparation sur le membre douloureux. Frictionnez pour chauffer le muscle endolori et le décontracturer.
  • En homéopathie, laissez fondre trois granules d’Arnica 7 CH et trois autres de Sarcolactinum acidum 7 CH, deux à trois fois dans les 24 heures qui suivent leur survenue.

Merci au Dr Christophe Delong, médecin du sport. 


Source : JDF Santé