SOPK : symptômes et diagnostic des ovaires polykystiques

Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK ou syndrome de Stein-Leventhal) touche environ 10 % des femmes selon l’Inserm. C’est la première cause d’infertilité féminine. Le SOPK se manifeste par la présence de nombreux kystes ou de petites tumeurs bénignes non cancéreuses au sein des ovaires. Le 17 août 2023, de nouvelles recommandations ont été publiées par un consortium international de plus de 3 000 professionnels et mené par l’Université australienne Monash. Elles révisent les critères de diagnostic du SOPK et préconisent le dosage de l’hormone antimüllérienne (AMH) comme alternative à l’échographie. Dans le SOPK, l’AMH est deux à trois fois supérieure à la normale. « C’est intéressant, car une échographie précise avec comptage des follicules n’est pas toujours disponible, même en France » a commenté la gynécologue et endocrinologue Catherine Azoulay dans le Quotidien du médecin. Par ailleurs, lorsque des cycles menstruels irréguliers et de l’hyperandrogénisme sont présents, l’échographie ou l’AMH ne sont pas nécessaires pour le diagnostic. « Chez les adolescentes, à la fois l’hyperandrogénisme et le dysfonctionnement ovulatoire sont nécessaires mais l’échographie et le dosage de l’AMH ne sont pas recommandées en raison d’une faible spécificité » peut-on lire dans les directives publiées sur le site de l’Université de Monash. C’est quoi le SOPK ? Quels sont les symptômes ? Quels sont les traitements ? Peut-on tomber enceinte quand on a les ovaires polykystiques ?

Définition : qu’est-ce que le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) ?

Le terme « polykystique » signifie littéralement « qui contient de nombreux kystes ». Les kystes sont de petites poches emplies d’air, de gaz ou de liquide qui peuvent se former sur plusieurs parties du corps. On parle de syndrome des ovaires polykystiques lorsque les ovaires augmentent de volume à cause de la présence de plusieurs petits kystes. Cette maladie gynécologique endocrinienne chronique d’origine imprécise, mais avec probablement une composante génétique et environnementale, concerne essentiellement les jeunes femmes.

Quels sont les symptômes du SOPK ?

De nombreux symptômes sont présents dans ce syndrome qui s’expriment à différents degrés selon les femmes. Parmi les plus marqués, on observe une absence ou des troubles des cycles menstruels (métrorragies), une prise de poids voire une obésité, un hirsutisme, c’est-à-dire la présence excessive de poils (sur la poitrine, le ventre et le visage) et de l’acné. Il apparaît dans certains cas des troubles de la fertilité, allant jusqu’à la stérilité, liée notamment à l’anovulation, conséquence de l’interruption de la maturation folliculaire. Une perte de cheveux au niveau du sommet du crâne et des signes de virilisation sont aussi possibles mais plus rares. Dans certains cas des taches foncées sur la peau de la nuque, sous les bras et dans la région de l’aine (à l’intérieur des cuisses), appelées « acanthosis nigricans » peuvent apparaître.

Quelles sont les causes du SOPK ?

Cette pathologie semble être de cause hormonale puisqu’un déficit en hormones lutéinisantes et un excès d’androgènes, hormones masculines, sont majoritairement retrouvés. Il existe un lien entre le syndrome des ovaires polykystiques et le syndrome de résistance à l’insuline, hormone sécrétée par le pancréas. Elle est ainsi responsable du diabète lorsqu’elle est de mauvaise qualité ou fabriquée en quantité insuffisante.

Schéma des ovaires polykystiques
Schéma des ovaires polykystiques © 123RF-Tetyana Hripliva

Quand consulter pour un SOPK ?

Devant de l’acné, des troubles du cycle menstruel, une pilosité excessive ou des difficultés à concevoir, une consultation auprès du médecin traitant ou du gynécologue est nécessaire, ainsi que certains examens complémentaires (échographie abdominale, prise de sang) pour rechercher le diagnostic de SOPK.

Comment diagnostiquer le SOPK ?

On parvient généralement à poser le diagnostic de syndrome des ovaires polykystiques en combinant les résultats de l’interrogatoire et ceux des examens complémentaires. On pratique notamment un bilan sanguin, qui permet d’observer les taux d’hormones, notamment l’hormone lutéinisante, ou LH, qui augmente de façon variable. Les androgènes sont également dosables et peuvent être au-dessus de la normale. Pour établir le diagnostic du SOPK 2 des 3 critères de Rotterdam doivent être réunis :

  • hyperandrogénie clinique ou biologique (excès d’androgènes)
  • dysfonctionnement des ovules (règles irrégulières)
  • échographie qui montre la présence des kystes aux ovaires et l’augmentation du volume de ces organes qui en découle

Le 17 août 2023, de nouvelles recommandations internationales ont été publiées par un consortium international de plus de 3 000 professionnels et menée par l’Université australienne Monash. Elles préconisent le dosage de l’hormone antimüllérienne (AMH) comme alternative à l’échographie. Dans le SOPK, l’AMH est deux à trois fois supérieure à la normale. Par ailleurs, lorsque des cycles menstruels irréguliers et de l’hyperandrogénisme sont présents, l’échographie ou l’AMH ne sont pas nécessaires pour le diagnostic. « Chez les adolescentes, à la fois l’hyperandrogénisme et le dysfonctionnement ovulatoire sont nécessaires mais l’échographie et le dosage de l’AMH ne sont pas recommandées en raison d’une faible spécificité » peut-on lire dans les directives publiées sur le site de l’Université de Monash. En effet, les ovaires multifolliculaires sont courants chez les adolescentes.

Quels sont les traitements du SOPK ?

À ce jour, aucun traitement ne permet de guérir du SOPK. Toutefois, un traitement médicamenteux peut être prescrit pour régulariser le cycle menstruel, et diminuer la croissance des poils et de l’acné. Les différentes options sont discutées avec le gynécologue :

  • Un traitement hormonal contraceptif peut être prescrit pour corriger le déséquilibre hormonal en abaissant le taux de testostérone (qui permettra de réduire l’acné et la croissance des poils) et en régularisant le cycle menstruel. Il permet aussi de réduire le risque de cancer de l’endomètre (qui est légèrement plus élevé chez les jeunes femmes qui n’ovulent pas régulièrement).
  • La Metformine© est utilisée pour diminuer le taux d’insuline sanguin, en particulier chez les patientes ayant un taux d’insuline élevé avec un pré-diabète ou un diabète. Les deux traitements Metformine© et pilule contraceptive peuvent être combinés.
  • Le traitement de l’acné sous forme de crèmes locales, antibiotiques par voie orale et autres médicaments.

Des solutions existent pour l’excès de pilosité qui peut vite devenir un complexe. Pour éviter cela, il est recommandé de discuter avec son gynécologue et son dermatologue de la possibilité de blanchir les poils, ou bien d’utiliser l’épilation à la cire, les crèmes dépilatoires, l’électrolyse ou un traitement au laser par exemple.

Quels sont les traitements naturels du SOPK ?

Un mode de vie sain et une alimentation équilibrée associés à une activité physique quotidienne constituent la partie la plus importante du traitement. L’équilibre des taux d’insuline, et la perte de poids permettent de réduire le risque de diabète et certains des symptômes du SOPK. Un accompagnement par un médecin nutritionniste peut être nécessaire.

Peut-on tomber enceinte avec le SOPK ?

En raison des problèmes d’ovulation, le SOPK peut être une cause d’hypofertilité ou d’infertilité. Certaines femmes peuvent tomber enceinte normalement alors que d’autres n’ovulent que 2 ou 3 fois par an, ou pas du tout. L’avis d’un gynécologue est nécessaire en cas de difficultés à concevoir. Une stimulation ovarienne, un drilling ovarien (opération chirurgicale permettant de rétablir une ovulation spontanée) ou une procréation médicale assistée (PMA) peuvent aider.


Source : JDF Santé