Un endormissement ultra rapide n’est pas un super-pouvoir, bien au contraire.
Nous l’avons tous envié, cet ami ou ce conjoint capable de s’endormir dès que sa tête touche l’oreiller. Dans notre société où le temps est compté et le repos souvent sacrifié, pouvoir glisser instantanément dans un sommeil profond semble être un véritable don. Dans l’inconscient collectif, plus on s’endort vite, plus on gagne de précieuses minutes de sommeil, et plus on est en forme le lendemain. Mais cette croyance populaire serait fausse, selon le Dr Conrado Estol, neurologue.
Il est catégorique : « S’endormir en moins de cinq minutes n’est pas un don, mais un signe de privation chronique de sommeil« , explique-t-il dans le journal espagnol La Nación. Un endormissement trop rapide traduirait un épuisement tel que l’organisme « saisit toute opportunité pour se reposer« . Des études scientifiques, dont l’une publiée dans la revue Sleep Medicine, ont d’ailleurs confirmé qu’un endormissement quasi-immédiat peut signaler un manque chronique de sommeil ou un sommeil de mauvaise qualité. En clair : on est déjà tellement privé de sommeil ou fatigable que l’on plonge dès qu’on s’allonge.
Cette privation a un impact physique et cognitif significatif, altérant la concentration et l’immunité. Elle augmente également le risque de maladies telles que la démence et les maladies cardiovasculaires. De plus, cela perturbe le système glymphatique, responsable du « nettoyage » du cerveau pendant la nuit : lorsque cette fonction est moins efficace, cela favorise l’accumulation de déchets cérébraux et de protéines comme le peptide bêta-amyloïde, lié à la maladie d’Alzheimer.

La durée idéale pour s’endormir se situe généralement entre 10 et 20 minutes. Si vous vous endormez dans cette fenêtre, cela indique que vous êtes suffisamment fatigué pour dormir, mais pas au point d’être en privation chronique.
Quant au temps total de sommeil, les études scientifiques et les médecins confirment qu’entre 7 et 9 heures de sommeil est la durée optimale. Pour avoir un sommeil réparateur, le Dr Estol conseille de maintenir des horaires de coucher et de lever réguliers, d’éviter le stress, la caféine et l’alcool en soirée, et de limiter les siestes dans la journée à moins de 30 minutes.
Source : JDF Santé




