Que sont les seins tubéreux ?
C’est une malformation qui touche un sein ou les deux, le plus souvent de manière asymétrique. Le sein a une forme de tubercule : « c’est une malformation extrêmement fréquente. Pour donner un ordre d’idées, dans une école, sur 100 adolescentes, cette malformation est très certainement présente chez plusieurs d’entre elles« , note le Dr Isabelle Sarfati, chirurgienne plasticienne. Cette malformation est très souvent cachée à l’entourage : « les adolescentes n’en parlent pas, elles ont honte et évitent de se montrer nues face à leurs parents ou leurs ami(e)s« . Elle n’est pas douloureuse.
Quel est l’aspect des seins tubéreux ?
Les seins tubéreux présentent un défaut de développement de la partie inférieure du sein et une protrusion de l’aréole. Ils sont en forme de tube ou tubercule. Ils sont caractérisés par :
- un sillon sous-mammaire trop haut avec un sein qui tombe souvent par-dessus le sillon sous-mammaire ;
- des aréoles élargies, distendues et boursouflées qui souvent regardent en dedans.
Il existe le plus souvent une asymétrie : « cette malformation ne touche pas forcément les deux seins, cela peut en toucher qu’un. Et quand cette malformation est présente au niveau des deux seins, cela ne les touche pas de la même manière« , ajoute-t-elle. Une classification des seins tubéreux permet aux experts d’appréhender la sévérité de la pathologie selon 3 grades : le grade 1 (50 % des cas), défaut du quadrant inféro-interne et l’aréole regarde vers le bas et le dedans ; le grade 2 (25 % des cas), défaut des deux quadrants inférieurs du sein, l’aréole regarde en bas ; et le grade 3 (25 % des cas), tous les quadrants du sein font défaut, le sein ne sort pas au niveau de l’aréole.
Quelle est la cause des seins tubéreux ?
Il s’agirait d’un problème pendant l’embryogenèse qui n’apparaîtra qu’à l’adolescence lors de la croissance de la poitrine. Cette malformation mammaire est probablement congénitale mais non héréditaire, « c’est-à-dire qu’elle n’est le plus souvent pas transmissible ».
Quelles solutions en cas de seins tubéreux ?
Les solutions sont chirurgicales. Plusieurs techniques peuvent être utilisées : le lipofilling, les résections cutanées (en particulier la réduction de la taille de l’aréole) et la pose de prothèses.
► Le lipofilling est une technique chirurgicale qui permet un transfert de graisse. La graisse est prélevée par liposuccion et réinjectée dans le sein (filling = remplissage.) « Cette technique permet de sculpter le sein, d’augmenter le volume si besoin et d’abaisser les quadrants inférieurs. C’est du sur-mesure« .
► Les résections cutanées vont permettre de diminuer la taille de l’aréole ou de redresser un sein qui tombe.
► Les prothèses assurent une augmentation de volume globale du sein. « C’est une bonne solution chez des femmes maigres et qui n’ont pas du tout de volume et pas de graisse à prélever, mais c’est une augmentation monobloc beaucoup moins sur-mesure que le lipofilling ».
La combinaison de ces trois techniques permet de prendre en charge tous les seins tubéreux.
Comment se déroule une chirurgie des seins tubéreux ?
La chirurgie des seins tubéreux peut être réalisée chez une jeune fille à partir de 15-16 ans (sur demande et accord parental).Il n’y a pas de limite supérieure d’âge. Selon la technique utilisée, l’opération est effectuée en ambulatoire pour le lipofilling ou la résection cutanée, avec une nuit d’hospitalisation s’il y a une pose de prothèse. C’est une chirurgie superficielle qui se déroule entre la peau et la cage thoracique, les suites opératoires sont assez simples. Les résultats esthétiques sont souvent très bons en ce qui concerne la forme, le volume et la symétrie des seins. Lorsque des résections cutanées sont nécessaires la qualité des cicatrices est variable d’une personne à l’autre. La correction des seins tubéreux peut nécessiter deux interventions pour obtenir un résultat optimal. « Cette chirurgie est donc peu invasive, peu douloureuse et donne beaucoup de satisfactions tant à la patiente qu’au chirurgien. C’est une chirurgie qui nécessite de l’expérience », conclut Isabelle Sarfati.
Merci au Dr Isabelle Sarfati, chirurgienne plasticienne à l’Institut du sein à Paris.
Source : JDF Santé