Saxenda, Ozempic…C'est quoi le liraglutide ?

Définition : qu’est-ce que le liraglutide ? 

« Le liraglutide est un analogue du GLP-1, une hormone fabriquée naturellement par l’intestin lorsque l’on mange et qui ralentit la vidange gastrique, améliore la fabrication de l’insuline, agit sur la production du sucre par le foie et sur les centres de l’appétit situés directement dans le cerveau. Il s’agit d’un médicament utilisé depuis une dizaine d’années dans le traitement du diabète de type 2« , explique le Dr Emmanuelle Lecornet-Sokol, endocrinologue. 

Indications : qui peut prendre du liraglutide ? 

Le liraglutide est indiqué pour les patients atteints d’un diabète de type 2 qui n’est pas bien équilibré par un traitement par metformine, utilisé normalement en premier recours. Depuis 2 ans, il est aussi indiqué pour les personnes en obésité (IMC supérieur à 30). 

Obésité et liraglutide

« Lors des études, les scientifiques ont observé une efficacité du liraglutide à forte dose sur la perte de poids grâce à deux actions : le ralentissement de la vidange gastrique et l’effet sur l’appétit. Depuis 2 ans, les médecins ont donc la possibilité de prescrire du liraglutide pour les patients en obésité avec un IMC supérieur à 30 ou en surpoids avec un IMC entre 27 et 30 accompagné de problèmes de santé tels que l’hypercholestérolémie, l’hypertension artérielle ou encore un syndrome d’apnée du sommeil« , souligne l’endocrinologue. 

Comment fonctionne le liraglutide ? 

Lorsque la glycémie est élevée, le liraglutide stimule la sécrétion d’insuline (hormone produite par le foie permettant de réguler la glycémie) et diminue en même temps l’excès de glucagon (hormone produite par le foie qui augmente le taux de sucre dans le sang). C’est en cela qu’il est efficace dans le traitement du diabète de type 2. Ce processus permet également de contrôler le poids en ralentissant le passage de la nourriture de l’estomac aux intestins, permettant ainsi au patient de ressentir un effet de satiété plus rapide et plus long, réduisant ainsi son appétit. 

Quelles différences entre Victoza, Ozempic et Saxenda ? 

Plusieurs médicaments au liraglutide ont été mis sur le marché : 
Victoza : il s’agit d’un stylo pré-rempli avec 3 doses possibles : 0,6 mg/jour, 1,2 mg/jour ou 1,8 mg par jour maximum. Victoza doit être prescrit aux patients atteints d’un diabète de type 2, en respectant certaines conditions. L’injection est quotidienne. 

Saxenda : de la même manière que Victoza, il s’agit d’un stylo pré-rempli avec en revanche 5 doses possibles : 0,6 mg/jour 1,2 mg/jour, 1,8 mg/jour, 2,4 mg/jour et 3 mg/jour. Saxenda est prescrit pour les patients en obésité. L’injection est quotidienne. « Il n’y a aucune différence de composition entre Victoza et Saxenda, assure le Dr Lecornet Sokol. Seules l’indication et ainsi la dose changent. La HAS et le laboratoire ont préféré commercialiser les stylos sous deux noms différents pour éviter les dérives car l’un est pris en charge par la sécurité sociale et l’autre non. » 

Ozempic : quant à Ozempic, il s’agit d’un autre analogue du GLP-1 appelé sémaglutide prescrit dans le traitement du diabète de type 2. Contrairement à Victoza et Saxenda, l’injection d’Ozempic est hebdomadaire. Par ailleurs, « le sémaglutide est plus puissant que le liraglutide« . Aujourd’hui, Ozempic n’est pas indiqué dans le cadre de l’obésité. Pourtant, de nombreux médecins le prescrivent pour traiter le surpoids entrainant ainsi des pénuries. « Wegovy, est le nom utilisé pour l’utilisation du sémaglutide à fortes doses dans le traitement de l’obésité mais ne peut être utilisé pour l’instant que par les services hospitaliers spécialisés en nutrition. » 

Les injections sont inefficaces chez 10 à 15% des personnes 

Comment utiliser l’injection ? 

Victoza et Saxenda doivent être administrés une fois par jour en sous cutanée, indépendamment des repas, à heure plus ou fois fixe. Ozempic doit en revanche être administré une fois par semaine. Vissez une aiguille neuve (celles-ci doivent être changées chaque jour) sur le stylo, tournez le sélecteur de dose jusqu’à ce que le compteur de dose affiche votre dose, insérez l’aiguille dans la peau (ventre, bras, cuisse) puis appuyez sur le bouton de dose jusqu’à ce que le compteur de dose revienne à 0.

Quelle efficacité ? 

« Parfois, les injections sont inefficaces. C’est le cas chez 10 à 15% des personnes sans que l’on sache pour l’instant quelle est la cause de ce non fonctionnement. Les effets du liraglutide dans la perte de poids peuvent s’estomper avec le temps, au bout de 5 à 6 mois chez certains patients. » 

Quels sont les effets secondaires ? 

« Les effets secondaires les plus fréquents sont des nausées, vomissements, diarrhées ou encore douleurs abdominales. Ces effets ne sont pas graves sauf si le patient souffre d’une fragilité particulière. La prise de liraglutide peut augmenter le risque de pancréatite et il y a un doute sur la possibilité que cela puisse entraîner des tumeurs du pancréas et de la thyroïde« , explique le Dr Emmanuelle Lecornet-Sokol.

Comment manger avec Saxenda, Victoza et Ozempic ? 

Que son utilisation intervienne dans le cadre d’un diabète de type 2 ou d’une obésité, l’utilisation de l’un de ces médicaments doit s’intégrer dans une démarche de perte de poids globale avec une alimentation équilibrée et une activité physique régulière. 

Comment arrêter les injections ?

« Il est important d’être suivi par son médecin traitant ou par un spécialiste tel qu’un endocrinologue pour limiter la reprise de poids. La plupart du temps, les injections s’arrêtent progressivement ». 

Quel prix ? Est-ce pris en charge par la sécurité sociale ? 

Si Victoza et Ozempic sont pris en charge par la sécurité sociale dans le cadre du traitement du diabète et donc remboursés mais ce n’est pas le cas de Saxenda. Son prix varie d’une pharmacie à l’autre mais le coût d’une boîte de 3 injections est d’environ 200 euros. « Il y a un vrai sujet de difficulté à son accessibilité car le prix peut être un frein à son utilisation« , déplore l’endocrinologue.

Merci au Dr Emmanuelle Lecornet-Sokol, endocrinologue, présidente de la Fenardediam, co-auteur avec Caroline Balma Chaminadour du livre  » Et si c’était hormonal  » (éditions Marabout poche). 


Source : JDF Santé